Boue et eaux [feat Lioren]

La mangrove était la meilleure protection: un enfer vert impénétrable fait de racines entremêlées, de ronces, de trous d'eau, d'eaux stagnantes et sables mouvants capables d'empêtrer et faire disparaître des régiments entiers. Si la flore ne suffisait pas à décourager d'éventuels envahisseurs, il fallait aussi considérer la faune: moustiques et autres insectes volants et rampants, araignées, serpents... et bien sûr ces saloperies de crocodiles. Jax frissonna rien qu'en y pensant. Ces reptiles fourbes étaient aussi fascinants que terrifiant. Quasiment invisibles à la surface de l'eau parmi les débris végétaux et complètement indétectables dès qu'ils passaient sous la surface, on ne les voyait surgir qu'au dernier moment, quand leurs larges mâchoires se fermaient sur vos membres pour vous entraîner sous l'eau, vous noyant tout en vous dévorant vivant.

Depuis de longs mois qu'ils se terraient dans ce refuge peu hospitalier, Jax et ses hommes avaient apprivoisé cet environnement hostile. Disposant des passerelles, lianes, cordes et embarcations à des endroits stratégiques et discrets pour circuler plus facilement et dans une relative sécurité. Mais il restait traumatisé d'avoir vu un de ses hommes disparaître dévoré ainsi. La Mort invisible. Rien de pire. Ce qui était ironique pour un rôdeur passé maître dans l'art de l'embuscade.

Perché dans le couvert d'un arbre, revêtu de sa tenue aux teintes vertes et brunes pour se dissimuler, il observait la petite troupe menée par la Mercenaire se déplacer avec difficulté dans le marais. Il en avait presque de la peine pour eux de les voir patauger dans l'eau, lutter contre les moustiques. A bonne distance, il était hors de vue, mais soupçonnait que l'hybride avait senti sa présence, son regard s'était égaré plusieurs fois dans sa direction .

Ses hommes avaient maudit sa désinvolture quand il avait passé la consigne de la capturer vivante. Lioren la Grise était un nom fameux parmi les chasseuses de prime. Son arrivée dans la contrée avait vite été reperée. Mais si Jax avait eu le loisir de choisir le prédateur lancé à ses trousses, il n'aurait pas choisi autrement. Sa passion irraisonnée pour les jolis minois et les silhouettes plantureuses avait fait bien des frasques avant la tragédie qui avait frappé sa famille et si l'on avait pu penser que les récents événements calmeraient ses ardeurs, tous s'étaient fourré le doigt dans l’œil jusqu'au coude. Jax avait habillé ses ordres de l'opportunité de récolter des informations sur la situation au château, de l’état des forces en présence et de recruter une guerrière aguerrie. Mais personne n'était dupe sur la raison première: il avait un faible pour les jolies jeunes femmes.

La petite troupe de la séduisante mercenaire s'engagea sur les ruines de l'ancienne route royale. Un chemin partiellement pavé, la plupart du temps immergé dans 10 à 15 centimètres d'eau mais qui permettait de progresser plus facilement et menait aux ruines où Jax et ses hommes avaient élu domicile, ainsi qu'un petit groupe de réfugiés qu'ils avaient pris sous leur protection après les persécutions mises en œuvre par l'usurpateur du titre du père de Jax. Une fois engagée sur cette route qui serpentait encore sur plusieurs kilomètres avant d'arriver aux ruines, ils seraient obligé d epasser par un champs de roseaux dans lequel Jax et ses hommes avaient préparé une embuscade.

Par des signes silencieux, il indiqua à ses hommes de se mettre en route. des silhouettes jusqu'ici invisibles se détachèrent de leurs planques et embarquèrent sur une barque de fortune permettant de couper à travers des eaux profondes. Ils arrivèrent bien avant Lioren et sa troupe, finalisant les préparatifs de leur embuscade.

Quand ces derniers parvinrent au champs de roseaux, Nifir et Lorgar étraient enterrés vivants dans la boue, sous les roseaux, ne respirant que grâce à un tuba improvisé. Jax guettait en hauteur, dissimulé dans le feuillage épais d'un saule pleureur. Des pièges étaient disposés dans le champs.

Discipliné,s les hommes de Lioren se déployèrent en arc de cercle, progressant avec prudence. Mais l'un d'eux finit  par délcencher un piège. Un colelt enserra sa cheveille, la corde claqua en se tendant tirée par le contrepoids qui tomba brusquement, l'homme fut projeté au sol, sa tête heurtant le sol avant de s'envoler vers le ciel et de rester suspendu à une dizaine de mètres du sol.

1 en mois. Encore 7.

C'était le signal pour Que Nifir et Lorgar surgisse du sol. Couverts de boue et hurlant comme des possédés en brandissant leurs haches, ils avaient l'air de démons. Ils neutralisèrent deux soldats sous l'effet de la surprise alors que Jax décochait déjà ses flèches, alignant deux hommes de plus.

4 en moins. Encore 3.

Les forces s'équilibraient. Jax et ses rôdeurs étaient passés maître dans l'art de la guerilla et des affrontements éclairs: frapper fort et se sauver. Il banda son arc, armant une flèche contondante qui fusa droit sur la tempe de l'hybride. Celle-ci sentit le danger et dévia la flèche au dernier moment, sans effort apparent. Jax crut la voir sourire avant qu'elle ne disparaisse parmi les roseaux, le privant d'une ligne de mire digne de ce nom. Il jura et d'une impulsion s'élança en l'air. Pendant sa chute, il décocha deux flèches: la première se planta dans la cuisse d'un soldat voulant frapper Lorgar par-derrière. Il chuta, un genou au sol dans un grognement de douleur qui permet à Lorgar de se retourner et l'achever d'un coup net de sa hache à la tête. La seconde trancha la corde retenant un énorme tronc.Le piège lâcha. retenu par deux autres cordes comme une balançoire pour titan, le tronc se balança en l'air à grande vitesse. Nifir se jeta à terre, le tronc le frôlant, alors qu'il heurtait de plein fouet le dernier soldat encore debout, dans un craquement sinistre de bois et d'os, il fut projeté au sol, inanimé.

Les trois rôdeurs hélèrent l'hybride, levant leurs armes en signe de paix.

- Princesse, on veut juste discuter...

Lioren émergea des roseaux, fronçant les sourcils. Jax tenta son plus beau sourire, Nifir et Lorgar derrière elle. Sans répondre, elle bondit en arrière et fracassa le nez de Lorgar d'un coup de coude vif comme l'éclair. Il se laissa tomber au sol et esquiva par chance un coup de sa queue munie d'un dard. Nifir se recula pour prévenir toute atatque alors que Jax bandait à nouveau sona rc et décochait troisflèches rapides alors que la mercenaire se jetait sur lui. Il ne cherchait pas vraiment à la toucher mais plutôt à la faire louvoyer. Quand elela rriva à portée, il retourna sa prise sur son arc et le prit comme une batte, envoyant un coup violet et rapide vers la tête de l'hybride. Bien que surprise, elle se laissa tomber à genouxe t grâce à son élan glissa dans la boue fauchant de sa lame la cuisse de l'archer. La lame ripa sur une pièce de cuir renforcée mais Jax fut déstabilisé. elle en profita pour faire chuter le rôdeur en lui faisant un ciseau de ses jambes. Jax se retrouva le nez dans la boue. La démonne était déjà sur lui et il stoppa la lame à quelques centimètres de son œil. Grogannt, il rassembla ses forces pour bloque rla lam. Après un instant qui parut durer une éternité, il dégagea son coutelas et envoya un large coup que l'hybride esquiva aisément mais lui offrit une respiration. Il frappa fort du coup pour projeter son adversaire au loin et se redressa prestement.

Lames en mains, les deux adversaires se firent face et un duel au couteau s'engagea. Les lames dansaient et s'entrechoquaient à un rythme hypnotique. Jax apprécia de trouver un égal à ce jeu et ne put retenir un sourire. Mais plus l'affrontement durait, plus il risquait de devenir mortel. Un mouvement derrière l'hybride le fit réagir il commit une erreur délibérée en ouvrant sa garde. Lioren se jeta dedans et comprit trop tard qu'il s’agissait d'une feinte. Jax recula soudainement, bloqua son bras. Elle résista mais comprit une fraction de seconde tor ptard que la feinte servait à dissimuler la bolass de Nifir qui s'enroula autour de ses jambes et sa queue et la fit chuter au sol.La tenant toujours par le bas, Jax lui tordit le poignet pour lu ifaire lâcher sona rme et appliqua un rude coup de coude pour la faire sombrer dans le noir.

- désolé pour ça...

Se tournant vers Nifir.

-Va chercher Lorgar et le bateau, on dégage...

Il délesta la mercenaire de ses armes et attacha ses jambes, mains et sa queue en espérant et la chargea sur son épaule avant qu'elle ne reprenne connaissance. Il la posa dans la barque et les trois hommes embarquèrent, s’éloignant en silence sur l'eau, laissant derrière eux l'escouade hors de combat de Lioren et filant vers le campement.

A son réveil, Lioren découvrit qu’elle était dans une cellule plutôt confortable: un mobilier simple : une chaise, une table, un lit-paillasse propre. Un repas froid e tune cruche d'eau attendait la jeune femme sur la table. De larges barreaux de fer. La cellule donnait sur une petite cour où on pouvait voir des familles s'affairer. Ils n'avaient pas l'air riches, mais un semblant de vie normale était installé au fond de ces marais: on devinait l'odeur de pain chaud qui indiquait la présence d'une boulangerie de fortune, de feux et le bruit d'une forge résonnait dans l'air. En tendant l’oreille, elle pouvait entendre le bruit de guerriers s'entrainant au combat mais aussi d'enfants qui jouaient. Des hommes et femmes armés circulaient parmi eux alors qu'un garde était posté devant la porte, hors d'atteinte de la prisonnière même à travers les barreaux. Il se retourna en l'entendant bouger et parla à un autre type que Lioren ne pouvait voir:

-Va chercher Jax, elle est réveillé (se tournant vers elle) Mangez, vous avez besoin de reprendre des forces.

Le petit groupe évoluait depuis plusieurs heures maintenant au milieu de la mangrove. Maladies, moustiques, humidité omniprésente. Leurs peaux étaient détrempées, leurs vêtements collaient à leurs chairs, et les éraflures sur leurs bras et leurs jambes s’infectaient déjà, enflées de rouge sous l’effet de la moiteur. Elle aurait préféré s’en charger seule, si l’homme recherché avait été seul. Il lui était parvenu aux oreilles que Jax Kaligan était certainement entouré d’hommes armés.

Cheffe d’expédition malgré elle, elle lança un regard en arrière, observant les hommes qui marchaient à sa suite. Les meilleurs, selon la promesse de leur employeur, et elle n’était pas en position de douter. Certains avaient des passés troubles, des noms chuchotés dans les tavernes ou gravés sur des affiches de recherche. Mais Lioren s’en fichait. Leur moralité ne l’intéressait pas. Ce qui comptait, c’était leur compétence, leur efficacité... et la récompense promise à la clé.

La baisse de motivation de ses compagnons de mission commençait à se faire sentir. La cadence avait diminué, les pieds traînaient un peu plus derrière. La perte d’un camarade dans les sables mouvants quelques heures plus tôt avait refroidi le groupe d’avantage. Mais tous savaient pourquoi ils étaient ici et Lioren essayait de donner un peu d’élan comme elle le pouvait. En tête de troupe, les sens alertes, ses yeux scrutaient les feuillages verts. Sa vision aussi bonne soit-elle, n’arrivait pas à percer ce que recelait la jungle. Elle sentait pourtant une présence. Bandits ou primates perchés comme des espions dans l’épaisseur de la canopée ? Par précaution, Lioren gardait la paume de sa main sur le manche de la dague qu’elle portait à sa ceinture, le poignard de sa queue redressé.

De nombreuses sources les avaient menés ici, où l’homme recherché était le plus suspecté de se terrer. Après le dédale de lianes et de racines, le sol se stabilisait, le niveau de l’eau était moins profond. Tous devinèrent qu’ils marchaient à présent sur le bâti d’une ancienne route. Ils étaient proches du but. Si les prédictions étaient bonnes, la planque du fugitif se trouvait à l’orée d’une roselière. Comme celle qui leur faisait face.

- On reste groupés au maximum, faut faire bloc ! annonce Lioren d’une voix tranchante.

Tous s’engagent derrière elle, à quelques mètres les uns des autres, balayant une surface large du champ. La végétation y est toute aussi épaisse que dans la mangrove, la boue toute aussi meuble sous leurs pieds. La belle reste aux aguets alors que le piège tendu se refermait doucement sur eux. Ils tombèrent comme des mouches, et impuissante, Lioren avançait, gardant leur objectif en tête. Sa course fut stoppée par un homme grand et musclé, elle se met en position de garde, poings devant, le dard de sa queue prêt à l’emploi. L’un gigotte un peu trop derrière elle, elle le repère. Elle lui décoche un coup de coude dans le nez. Sa queue fend les airs et siffle comme un fouet. Aux deux autres maintenant. Elle bondit sur l’un d’entre eux quand trois flèches freinèrent son élan. Le tireur - qu’elle avait identifié comme étant celui dont la tête trônait sur l’avis de recherche - s’en prend à elle, essaie de lui asséner un coup. Lioren se baisse, l’évite et continue sa course dans une glissade. Elle réussira à le blesser légèrement à la jambe dans sa chute. Une fois qu’elle eut l’avantage, La Grise l’immobilise de ses cuisses fines mais puissantes, lui sous elle. Sa queue darde dangereusement, fond sur le visage de l’homme qui stoppa sa lame. Un coup et elle relâche son emprise dans un mouvement de recul.

La chasseuse entame contre Kaligan une lutte acharnée, forcée d’admettre qu’elle fut surprise de voir qu’il soit si bon combattant. Plus malin qu’elle l’avait prédit, aussi. Une ouverture pour lui et c’est le noir. Il l’enveloppa un instant, lourd, mais Lioren n’était pas du genre à rester vaincue bien longtemps. Une douleur sourde pulsa à son poignet tandis qu’elle reprenait conscience, étendue sur le sol froid d’une cellule. Le goût métallique du sang emplissait sa bouche – un cadeau du coup de coude de Jax Kaligan. Une fois ses yeux habitués à la pénombre, elle devine une silhouette postée devant elle, de dos. Des barreaux et quatre bons mètres les séparaient. Elle cligne des yeux, voit ensuite la nourriture à laquelle fait allusion le garde. Elle envoie valser le plateau de son pied, puis se lève avant de bondir contre les barres en métal.

- Lâchez-moi ! crache-t-elle pleine de rage.

Penché sur des cartes sommaires du camps et des environs, le leader du camps et ancien membre de la famille régnante était plongé dans de sombres pensées, une habitude de plus en plus fréquente ces derniers temps qui lui était jusqu'ici étrangère. L'ursurpateur qui avait fait assassiner sa famille avait ouvert des mines dans le Nord du duché et mis au travail forcé une partie de la population. Ceux qui refusaient avaient pour seul choix de régler des taxes exorbitantes ou être enfermés... et condamnés aux travaux forcés dans les mines. De fait, de nombreuses familles ou fils ou maris fuyaient et certains tentaient leur chance dans les marais. Jax évertuait à les recueillir mais cela posait de nombreux problème de logistique et de nourriture, les raids réalisés avec ses hommes suffisant difficilement à acheminer la nourriture, surtout avec les difficultés pour transporter les denrées à travers le marais.

Liem le tira de ses pensées en l'avertissant du réveil de leur "invitée". Il échangea un regard Sonja dont les yeux verts s'assombrirent. Son amie était vigoureusement contre son idée d'amener la mercenaire ici. Il ne relança pas le débat et se contenta de quitter la pièce. L'hybride semblait en colère. On le serait à moins. Ses cris avaient attiré des enfants qui restaient à bonne distance, de même que le garde qui était prévenu pour sa queue dont elle se servait comme d'une arme.

Jax fit signe aux gamins de décamper et au garde de s'éloigner. L'archer s'arrêta jsute hors de portée de la queue de Lioren et la regarda, avisa la nourriture par terre. Il esquissa un sourire.

-Exprime ta colère tant que tu veux, mais essaie de pas gâcher la nourriture. C'est vraiment compliqué de nourrir tout le monde ici...

Le rôdeur était vêtu d'un sarouel. Pieds nus, il ne portait qu'une fine chemise et des pièces d'armures simples et élégantes couvraient une épaule, ses avants bras et ses chevilles. Le peu d'atour qu'il portait ne cachait pas grand chose de sa silhouette athlétique et affûtée. Ses cheveux blancs étaient serties de bagues.

Son regard était fixé sur la captive, l'air de se demander ce qu'il allait faire d'elle. Il prit quelques secondes avant de briser le silence.

-Tu auras deviné que c'est ma tête qui est mise à prix. Je suis honoré que la célèbre Grise s'intéresse à mon cas.

Essayant de lire ses réactions à l’énonciation de son surnom pour marquer le fait qu'il la connaissait, Jax continua, décidant d'aller à l'essentiel.

-Tu verras vite que les crimes qui me sont reprochés sont de pures inventions... je cherche des alliés pour venger ma famille et redonner leur dignité à ces gens obligés de se terrer dans un marais puant avec moi (Il marque pause) Pour être honnête, je veux surtout me venger. Mais bon si au passage ça aide des gens, tant mieux.

Il croise les bras, hésite puis se déleste de ses lames qu'il pante dans le sol derrière lui, hors de portée de l'hybride. Il fait un pas de plus et s'approche des barreaux, s'arrêtant à quelques centimètres de Lioren. Son regard glisse sur elle, appréciant tant la sensualité de ses courbes que sa silhouette athlétique en tant qu'artiste martial.

-Que dirais-tu de changer d'employeur ? Il t'a envoyé à une mort certaine avec une bande d'incompétents... Même si tu avais réussi à me tuer.. ce qui avouons le, apparait peu probable, tu aurais eu du mal à quitter ce marais encore en vie... Ici, on se sert les coudes, on défend ceux qui n'ont plus de refuge et... je te paierai le double de la somme que vaut ma prime au moment où nous aurons chassé l'usurpateur de "mon" château... (jax esquisse un sourire) Autrement dit, plus on leur fera vivre un enfer, plus que remporteras un beau pactole... et évidemment tu auras le gîte et le couvert en attendant... c'est un marais, mais  ça a son charme... certains jours...à certaines heures certains jours plutôt.... (finalement il secoue la tête) Non en fait,c'est pas charmant du tout un marais mais, ce qui compte c'est la compagnie, pas le lieu...

Il se penche en avant, son visage scrutant celui insondable de l'hybride.

-Je n'attends pas une réponse immédiate, mais ne tarde pas trop non plus...

Il s'attend à un coup fourré. Elle voudra surement le tester, voire s'échapper en le prenant en otage ? Il est prêt à prendre le risque.

Elle le fusille du regard, alors qu’il s’approche à une distance raisonnable toutefois. La furie bondit de nouveau sur les barreaux, et à son air pédant, elle répond en crachant à ses pieds.

- Si ça peut aider à ce que la vermine de ton genre crève plus vite…

Elle ne pensait peut-être pas totalement ce qu’elle disait, Lio était juste aveuglée par la colère. Elle ne s’en prenait pas aux innocents, encore moins aux enfants. Non la seule personne qu’elle voulait ici, c’était lui. Et peut-être ses acolytes, qui avaient tué les membres de sa troupe. Ses oreilles tiquent : il connaissait son nom. Elle le détaille alors, avec une méfiance non-dissimulée. Elle était tout aussi troublée du fait qu’il l’ait laissée en vie, alors que toute son équipe avait été massacrée.

- Si c’est une rançon que tu veux tu perds ton temps.

Personne ne payait pour la peau de la chasseuse, avantage ou inconvénient d’agir toujours seule. Mais l’homme en vient à l’essentiel. Lioren n’aura pas à attendre très longtemps. Il s’approche d’elle, l’hybride bouillonne. Être mise derrière les barreaux, quelle humiliation… Elle aurait préféré être exécutée lors de leur duel. Son égo en avait pris un coup, Lioren avait du mal à s’avouer vaincue. C’était un point sur lequel elle devait encore travailler. Elle ne bougea pas immédiatement, se contentant de ramener ses mains contre les barreaux de la cellule, sa queue frémissant légèrement derrière elle comme un serpent prêt à frapper. Son regard s’attarda sur ses lames plantées dans le sol, puis remonta lentement vers lui. Il jouait à un jeu dangereux, et il le savait. 

- Changer d’employeur ? répéta-t-elle avec un mélange d’amusement et de sarcasme, sa voix rauque marquée par une fatigue qu’elle s'efforçait d’ignorer.

Elle relâcha un soupir, haussa légèrement les épaules.

- Ton petit discours pourrait presque me convaincre. Tu crois que je vais te manger dans la main en me sortant ton histoire de vengeance noble et de trône volé ? Toi et ton usurpateur, vous n’êtes que deux faces de la même pièce. Des hommes qui veulent diriger, quoi qu’il en coûte.

Elle laissait transparaître son dégoût pour la noblesse. C’était des personnes de son rang qui l’avaient obligée à quitter son foyer elle aussi. Un point commun avec Jax Kaligan qu’elle n’oublia pas de remarquer cependant.

- Tu as raison sur une chose : ton marais pue, lâcha-t-elle finalement avec un rire sec. Mais ce n’est pas le pire endroit où j’ai mis les pieds. Et toi, Kaligan, tu m’intrigues. T’as l’air malin, mais... elle incline la tête, ses yeux se plissant en une lueur malicieuse. T'es peut-être trop confiant pour ton propre bien. Alors dis-moi... comment je sais que tu n’es pas juste un autre beau parleur, prêt à me trahir dès que j’aurai le dos tourné ? Pourquoi je devrais troquer une trahison contre une autre ?

Lioren commençait à comprendre la stratégie de l’homme. Comme lors de leur précédent combat, il laisse une porte de sortie à la belle, et Lio pourrait se jeter sur l’opportunité de s’enfuir en le prenant en otage. Sa queue claque et enserre finalement la gorge du beau fugitif. Le garde pousse un cri de surprise, prêt à intervenir. Mais Lioren, contre toute attente, le relâche finalement. Simple mise en garde, pour montrer qu’elle pouvait poser ses conditions dans ce nouveau pacte.

Un sourire triste passe sur son visage quand Lioren évoque "son" trône volé et l'usurpateur puis il rit légèrement quand elle parle de "son" envie de régner.

-Ça n'aurait jamais dû être "mon" trône... je suis... étais le 4ème mâle de la fratrie... et cela m'allait très bien. J'aimais trop ma liberté pour désirer régner sur quoi ou qui ce soit...

Jax laisse le reste de ses pensées silencieuses. Il aurait beaucoup à ajouter sur ses frères et ses sœurs assassinés et dont on le tient responsable mais l'hybride poursuit et il sourit, de manière lumineuse cette fois, quand elle évoque son excès de confiance en lui. Un défaut maintes fois relevés par bien des personnes de son entourage. Il ne cille pas quand elle enserre son cou avec sa queue. Si ce n'est l'étreinte un peu trop serré, le contact chaud et soyeux n'en est pas désagréable... et dans le bon contexte... D'un geste de la main il intime au garde de rester en retrait. Elle relâche sa pression. Il passe sa main sur sa gorge et sourit à La Grise.

-Il faudra apprendre à se faire confiance. Mais le fait que je sois prêt à te libérer et te laisser aller et venir à ta guise me semble un gage de bonne foi de ma part... Soyons clair. Je suis reclus dans un marais avec une poignée d'hommes. J'ai besoin d'aide, d’informations sur l'état du royaume et de la population... et ta réputation n'est plus à faire. Tu serais un atout de taille pour mon groupe. Là où pour ton employeur actuel, tu es... sacrifiable.

Il adresse un clin d’œil à la belle hybride, assorti de son sourire le plus charmeur - ou le plus énervant, c'est selon.

- Et je double ta solde, souviens toi...

Si elle n'avait pas d'avis à avoir sur la question quelques heures plus tôt, le fait qu'elle ne soit plus vraiment sous contrat pour le moment déliait sa langue.

- Les nobliaux dans ton genre sont tous pareils... Va pas me dire que t'aimes pas ça, ton p'tit pouvoir ?

Le fugitif avait entendu parler d'elle, mais Lioren connaissait aussi la réputation de Jax Kaligan. Comme bonne mercenaire, elle s'était renseignée sur lui, et son employeur n'avait fait que confirmer  : Kaligan aimait les filles. Il les aimait beaucoup, et l'usurpateur du trône avait fait comprendre qu'elles pouvaient être le talon d'achile de Jax. Elle avait aussi senti son regard parcourir son joli corps. Elle entreprit d'enlever son veston trempé, se retrouvant juste avec un débardeur, dont une bretelle glissa de son épaule.

- Sacrifiable, hein ? Et tu comptes me payer comment alors ? En gâteaux de boue ? Ou tu veux me faire la promesse d'une balade romantique dans ton charmant marais infesté de moustiques ?

Elle marque une pause et hausse un sourcil, désinvolte. Même si elle le montrait peu, Lioren était prête à revoir son contrat, fallait juste qu'il réussisse à l'acheter. Elle s'adoucirait peut-être, pour le moment elle gardait sa langue bien acérée. Et ce ton mielleux avec ce sourire charmeur... Dieu que ça l'agaçait. Mais elle appréciait l'effort qu'il y mettait...

- Mais tu marques un point sur une chose : celui qui m’a engagée savait que c’était une mission suicidaire. Il voulait m’envoyer au casse-pipe avec cette bande d’amateurs.

Son tempérament bien trempé n'a que pour seul effet d'aiguiser un peu plus son intérêt pour elle. Jax la suit du regard, n'est pas dupe du petit manège auquel elle joue avec son débardeur, mordillant inconsciemment sa lèvre quand la bretelle glisse le  long de son épaule. Il ne relève pas la pique gratuite sur les nobliaux. Il sentait qu’elle avait mordu à sa proposition, ne restait plus qu'à ferrer sa partenaire.

- La balade romantique, ce sera un bonus... pour les moustiques, on te montrera quelques astuces pour qu'ils ne soient plus un problème.

Jax baille ostentatoirement, feignant l'ennui dans leur joute verbale.

- Je peux te verser une avance correspondant à la moitié de ma prime actuelle... pour le reste, il faudra que le contrat soit rempli...

Il s'approche, la reluque de pied en cape.

- Je te laisse...  jusqu'à demain matin pour y réfléchir... si tu déclines, vu que malgré tous tes efforts pour paraitre désagréable je te trouve très... intéressante, nous t'escorterons hors du marais, à des lieux du duché... Mais si on te revoit, on sera moins... complaisant ?

Il lui adresse un nouveau clin d’œil avec un sourire charmeur qui a allumé une lueur d’agacement dans son regard précédemment. Jax se détourne et se dirige vers ses quartiers installés dans les ruines d'une des tours de garde.

Lioren le regarde s’éloigner, ses derniers mots flottant encore dans l’air moite. Son sourire charmeur lui donne envie de lui péter la mâchoire, mais elle sait qu’elle a déjà sa réponse. Malgré ses provocations, elle commençait à comprendre : cet homme avait besoin d’elle. Pas comme un employeur traite un pion sacrifiable, mais comme un allié prêt à négocier... Elle était prête à reconsidérer l'offre. Elle inspire profondément, chasse un instant les élancements à son poignet.

- Très bien, grogne-t-elle en s’adressant au garde, les bras croisés. Laisse-moi sortir. Mais fais gaffe, je mords...

L'homme s'exécuta, après avoir interrogé leur leader qui s'éloignait du regard. De dos, il lui fit signe en levant un pouce. Lioren allait être relâchée. C'était pas trop tôt. Le portail grince, Lioren passe le seuil, fière et droite, avant de disparaître dans les ombres des ruines. La fatigue pèse lourd sur ses paupières, mais son esprit, lui, reste alerte. Elle n'irait pas se coucher.

Elle arpente le camp, observant sans un mot. Là, des hommes affûtent des lames à la lumière des torches. Plus loin, des femmes et des enfants se partagent des morceaux de pain. Malgré la pauvreté apparente, il y a ici quelque chose qu’elle n’avait pas vu depuis longtemps : de l’espoir.

Son errance la mène finalement près d’un feu où quelques âmes silencieuses sont rassemblées, surveillée néanmoins de près. Un homme lui tend une gourde qu’elle accepte après un bref regard. Le liquide lui brûle la gorge, une liqueur artisanale bien trop forte , mais elle apprécie la chaleur qui s’en dégage. Pendant un moment, elle écoute les murmures autour d’elle mais ne parvint pas à comprendre de quoi il pouvait être question. Sûrement d'elle, la captive du camp ?

Quand le jour se lève, elle retrouve Jax dans ce qui semblait être sa tour, du moins ce qu'il en restait. Elle le toise un instant, les bras croisés, avant de déclarer d’un ton neutre :

- J’accepte. Mais sois sûr d’une chose : je ne suis pas là pour ta cause. Juste pour l’argent. On verra bien jusqu’où ça me mène.

Elle tend la main, non pas pour sceller leur pacte d'une poignée de main mais pour réclamer l'avance dont il lui avait parlé.

En dépit de ses mauvaises manières apparentes et son air revêche, l'hybride est plutôt bien accueillie. Jax ne s’inquiétait pas trop de ce qu’elle pourrait faire. La nuit allait tomber, s'aventurer dans les marais de nuit était du pur suicide, surtout qu’elle avait été amenée inconsciente jusqu'à leur campement et donc sans idée précise du chemin retour à prendre. il l'observa brièvement de sa fenêtre, la laissant errer et s'acclimater à cet environnement particulier. Lui-même avait eu du mal.

Après avoir repassé une dernière fois les réserves de denrées alimentaires, Jax se pelotonna sur sa paillasse en observant la lune à travers le mur partiellement effondré de la face Est de la chambre qu'il occupait dans la tour décrépite. Se récitant un vieux poème, il finit par trouver le sommeil.

Le lendemain, quand Lioren la Grise fit irruption dans son domaine, le jeune duc était déjà levé et finissait ses exercices matinaux. Après une série d'exercice pour se maintenir en forme, il s'acharnait aux couteaux sur un mannequin de bois qu'il avait improvisé avec une vieille poutre, lui donnant une silhouette vaguement humaine pour simuler un adversaire. Concentré sur sa cible, son torse nu luisait de sueur alors qu'il multipliait les attaques, variant les angles, répétant les frappes courtes et sèches, ses lames arrachant des copeaux de bois.

Notant finalement sa présence, il frima un peu plus et exécuta des attaques plus acrobatiques finissant par un salto arrière ponctué de deux lancers de ses lames qui vinrent se planter là où ce seraient trouvé les yeux de son adversaire. Une figure totalement improbable en combat réel mais qui démontrait des aptitudes athlétiques rares.

Il en fallait toutefois manifestement plus pour impressionner la Grise. Elle ne fit aucun commentaire et alla à l'essentiel. Tout en l’écoutant, il prit un bout de tissu lui servant de serviette et épongea son visage et son torse.

-je n'en attends pas plus d'une mercenaire que de remplir son contrat, ne t'en fais pas.

Il observa la main tendue de l'hybride en faisant mine de ne pas comprendre puis se dirigea vers une table sur laquelle était entreposée divers papiers et ustensiles qui auraient eu leur place dans le bureau d'un notaire ou d'un intendant. Il saisit une bourse qu'il avait préparé la veille et tinta agréablement alors qu'il la soupesait. Il plaça la bourse dans la main de Lioren en croisant son regard.

-Je te conseille de recompter, les nobliaux dans mon genre sont souvent oublieux et négligents...

Esquissant un sourire, il fit mit de remarquer la tenue négligée de la jeune femme.

-Que dirais-tu d'un bon bain ? j’y allais de toute façon... (il renifla ostensiblement) et des vêtements propres ?

Après avoir récupéré un paquet de vêtements propres, Jax guida Lioren en dehors du campement. Il fallait s'éloigner un peu et continuer dans els ruines de la ville semi-engloutie. En sautant de rerre meuble en rocher affleurant la surface et en empruntant quelques passerelles savamment disposées, ils progressaient. Lioren pu voir des dégagements de vapeur au loin, s'échappant d'un bâtiment, également en ruines. On devinait qu'une illustre civilisation avait du vivre dans cette immense cité, désormais à moitié engloutie par les marais. Jax livra une explication sommaire.

- Ils avaient construit des thermes sur une source chaude...

Qui étaient ce "ils" ? S'il le savait, Jax n'en dit rien. En approchant, Liroen put capter un réchauffement de l'air. Ils purent entrer par un mur éboulé. Il ne restait rien de la splendeur passée, si ce n'est quelques branches du réseau d'eau qui fonctionnait encore et des bassins dont on devinait qu'ils avaient été creusé par l'homme.. ou d'autres mains. Jax déposa le temps de vêtements propres sur un rocher et passa derrière un mur, pour se diriger vers un bassin, laissant loisir à Lioren de se profiter de son bain seule.. ou le rejoindre..

Lioren accepta la bourse d’une main, sans se donner la peine de la compter. Pas par confiance, mais par provocation. Elle fit jouer les pièces à l’intérieur, le tintement métallique emplissant l’air, puis la rangea dans une poche dissimulée sous son veston sans un mot.
Un bain ? L’idée était tentante, mais elle connaissait ce genre de proposition. Sous couvert de générosité, ça pouvait sonner comme une certaine infantilisation. Elle arqua un sourcil alors qu'il venait de renifler, presque offusquée. Ses vêtements étaient trempés et boueux depuis leur petite expédition dans la mangrove, et la nuit au coin du feu n'avait aidé que partiellement à faire sécher ses habits.

- Un bain ? Je commençais à me demander si tu comptais me laisser pourrir dans ma crasse. Mais t’imagine pas que ça suffira à me rendre docile...

On l'achetait avec de l'argent, pas avec un peu d'eau chaude. Elle ne négligerait pourtant pas son hygiène. Lioren lui emboîta le pas sans un mot, son regard accrocha le mannequin de combat salement amoché. Ce mec était doué, y avait pas à dire. À mesure qu’ils progressaient dans les ruines, ses pas devenaient plus lents, voire hésitants. Les vestiges de la cité engloutie avaient une aura étrange, presque encore habitée d’histoires oubliées. Elle écouta l’explication sommaire de Jax, notant son ton mystérieux. Ce "ils" qu’il n’explicita pas piqua sa curiosité… Il ne s’étala pas sur le sujet, et Lio comprit qu’il ne savait pas quelle était la civilisation qui avait vécu ici. Elle se contenta donc de hocher la tête.

En entrant dans les thermes, l’humidité chaude de l’air enveloppa ses muscles fatigués. Elle s’arrêta devant les bassins, observant l’eau turquoise et trouble. Ca devait faire des semaines qu'elle n'avait pas eu le luxe de prendre un bain dans un lieu convenable. L'endroit était presque comme une bulle, suspendue dans le temps, dénotant avec la vision crade des marécages de la veille. La mercenaire regarda Jax poser ses affaires et s'éloigner vers un autre bassin, lui laissant un peu d'intimité...

Lioren délaissa ses chaussures d'abord, enleva son veston taché puis hésita... Elle saisit finalement son haut blanc - qui n'était plus très blanc non plus - par le bas et le souleva. Ses seins furent libérés dans un délicieux rebond. Si son nouvel employeur avait voulu, il aurait pu lorgner dans la direction de la belle : elle n'était pas très bien cachée. Son short retiré, on pouvait apercevoir son dernier sous-vêtement en transparence des guenilles qui lui servaient encore de bas-résilles. Une fois nue, elle se glissa dans l’eau chaude avec un soupir de satisfaction. La chaleur apaisait ses courbatures et son esprit... Pourtant, elle restait sur ses gardes, ses sens en alerte. Elle leva légèrement la voix, s’adressant à Jax derrière le mur, qu'elle n'entendait plus :

- Alors, nobliaud, tu fais toujours le malin ou tu profites du bain toi aussi ?

Le ton était sarcastique, mais il y avait un brin de complicité dans ses mots.

(NSFW - Lioren dans le plus simple appareil

Spoiler (cliquer pour montrer/cacher)

De son côté, l’archer s'était déshabillé rapidement et avait plongé tête la première, appréciant d'évoluer dans cette eau chaude et protégée des prédateurs aquatiques qui infestaient le reste du marais. Se délassant quelques instants, Jax profitait du caractère hors du temps des lieux. Beaucoup de légendes circulaient sur cette cité. Il les connaissait presque toutes. Certains attribuaient ces ruines aux elfes, quasiment disparus désormais. D'autres soutenaient que c'étaient les ancêtres de la famille Kaligan qui l'avaient bâti. La version préférée de Jax était celle de puissants mage-rois qui auraient pactisé avec un démon pour régner sur ces terres il y a plusieurs siècles et qui, voulant échapper à leur contrat, auraient vu tout leur œuvre englouti dans les flots.

La voix de l'hybride le tira de ses pensées. Voulait-elle jouer finalement ? Il nagea, contournant le mur pour suivre ce qui avait du être un couloir plusieurs siècles auparavant et menait au bassin où se délassait la mercenaire. L'eau troublé empêchait de discerner distinctement les formes et les corps sous l'eau mais il n'était pas difficile de comprendre que Lioren était dans son plus simple appareil, tout comme Jax.

Le rôdeur s'approcha, prenant appui de son dos sur le bord, restant à distance respectable, il battait des jambes lentement pour rester en surface.

-Je profite aussi... nous avons peu de distractions agréable ici, il vaut mieux profiter des opportunités...

Il fronça les sourcils en se rendant compte du sous-entendu que cela pouvait constituer et rit légèrement. Coulant un regard vers l'hybride, son pied effleura le sien sous l'eau. Oups, forma-t-il avec ses lèvres.

-Hier tu as dit que le marais était pas le pire endroit où tu avais été... je suis curieux d'entendre par quels endroits sans foi ni loi la célébrissime Grise est passée.....

Son regard se pose sur le visage de Lioren et il adresse un sourire encourageant pour l'inciter à se livrer. Se détachant du bord il sort de l'eau, dans le dos de la belle hybride. L'eau dégouline sur son corps nu et il vient se placer derrière elle.

-Tu permets que je m'excuse pour le coup à la tempe et l'incarcération ?

Il pose ses mains sur ses épaules en s'asseyant derrière elle, massant ses épaules... soit elle se laisse faire... soit il va finir noyé... les deux lui vont, il aime bien jouer...

Lioren se laissa couler un peu plus, l'eau fumante arrivait jusqu'à la base de sa bouche. Elle fit quelques bulles sous l'eau, effleurait distraitement sa surface lisse du bout des doigts. Ses yeux étaient à demi-clos, témoignant de la détente qui la gagnait de plus en plus. La chaleur des thermes apaisait son corps endolori par la veille. Elle baissait sa garde, luttant contre la fatigue... Ses oreilles se dressèrent légèrement lorsque la voix de Kaligan cessa de résonner de l’autre côté du mur effondré, qui délimitait certainement les bassins des hommes et des femmes autrefois. Elle tourna lentement la tête, plissant les yeux pour tenter de percer la buée qui montait de l’eau. Il était là, sa silhouette se dessinant à quelques mètres à peine.

- Tu m’étonnes… murmura-t-elle pour elle-même lorsqu’il évoqua le peu de distractions dans le camp.

Elle ne releva pas le sous-entendu involontaire - ou non ? - de Jax, qui l'avait déjà fait. Elle devinait un sourire narquois sur ses lèvres, son attitude avait changé. Il tente une approche, et le contact de son pied sous l'eau lui arrache un frisson. Pas qu'elle aimait ça ; elle avait toujours une trouille bleue des grosses bêtes cachées dans les eaux sombres... Mais elle gardait ça bien pour elle.

- Si tu veux que je te raconte mes mésaventures, va falloir qu'on partage un peu plus qu'un bain.

Sourire assassin qui trône sur son visage, son regard bleu suit chacun des mouvements de Jax, qui d'à côté d'elle passe derrière. Elle continue de le regarder, du coin de l'oeil, lorgne derrière son épaule mais ne voit rien de plus que ses jambes. Lioren ne se rebiffe pas pour le moment, laisse les doigts chauds de l'homme exercer une pression sur ses trapèzes finement musclés. Les cicatrices qui ornaient son corps se dévoilaient, racontant chacune une histoire que le fugitif était libre d'interpréter

- Tu te jettes volontairement dans la gueule du loup Kaligan, ça aussi c'est une autres de tes distractions ? En tout cas, jusqu’à ce que je sois convaincue, souviens-toi de ça : si t'essaies de me doubler, je n’aurai aucune hésitation à encaisser la prime pour ta tête, et je trouverai très bien le chemin hors de ton marais puant.

Maintenant qu'il était prévenu, la jolie mercenaire accueillit pleinement le massage, qui était bienvenue. Elle se redresse un peu, laissant un meilleur accès à ses omoplates maintenant. Lio commençait à se faire à l'idée de profiter aussi et de prendre ce qu'il y avait de bon à prendre ici. La belle saisit les mains de Jax qui arrêta de la masser, et elle lui fait face, cherchant son regard du sien. Elle se hisse sur la pointe des pieds et... capture ses lèvres des siennes.

Ses mains se posent machinalement sur les cuisses de l'homme avant de remonter vers son membre. Elle le saisit, le caresse doucement d'abord. Lioren n'avait pas encore eu l'occasion de le voir, mais elle le devinait gros vu comme il emplissait sa jolie main. Celle-ci coulissa de haut en bas, puis elle vint taquiner le haut, posant un pouce sur l'extrémité de son gland. Ca faisait longtemps qu'elle n'avait pas eu l'occasion de partager un moment intime avec quelqu'un et voyez-vous, même La Grise a des besoins...

La mercenaire se détendait sous les doigts de l'archer qui couraient sur sa peau, à la recherche de nœuds à dénouer, de tensions à débloquer. Malgré le massage, le ton de Lioren restait véhément et vindicatif, ce qui ne manqua pas d'amuser son employeur. Il nota surtout qu'elle n'excluait pas de se confier, ce qu'il trouva encourageant. En cours cas, au vu de ses cicatrices, il était évident que la vie de la jeune femme n'avait pas été facile. Pourtant, il trouvait que quelque chose clochait. Elle ne se comportait pas comme une mercenaire mal dégrossie, élevée depuis sa tendre enfance sur les champs de bataille. Sa peau douce, même si marquée, témoignait d'une période où sa vie devait être plus facile. Il se demandait ce qui s'était passé.

-Je comprends que tu ais des problèmes pour faire confiance, j'imagine que c'est une question de survie dans ton métier... Mais je t'assure que je n'ai aucun intérêt à te trahir... Tu as vu notre camp, mes hommes... Chaque allié nous est précieux...

En douceur, l'hybride se tourna et se redressa. Jax ne me put retenir son regard qui glisse sur la silhouette affolante pour les sens de la mercenaire. Des courbes bien proportionnés, des muscles légèrement dessinés, le sang afflua à son sexe immédiatement, le faisant gonfler. Les doigts de Lioren achevèrent le travail en se refermant presque difficilement dessus. Mordant inconsciemment sa lèvre, son soupir de plaisir procuré par le geste de va et vient de Lioren fut étouffé quand elle l'embrassa. Un sourire se dessina sur ses lèvres du jeune homme alors qu'il y répondit, sa langue venant jouer avec la sienne. Il interrompit le baiser après un moment et se glissa dans l'eau aux côtés de l'hybride, retrouvant avec plaisir la chaleur de l'eau et surtout découvrant le contact direct de la peau de Lioren et la sienne.

Sans tarder, elle prit place sur ses genoux alors qu'il s'asseyait sur un bloc de pierre. La main toujours entre eux, elle le masturbait lentement puis libéra son sexe et colla son bassin à son membre raide et palpitant. Son gland collé à son ventre, il sentait les lèvres intimes de l'hybride écartées et embrasser son large sexe dans le sens de la longueur alors qu'ils s'adonnaient à un baiser emprunt de retenue, chacun se découvrant dans un jeu de chat et de la souris qui prolongeait leurs jouets verbales précédentes.

Un bras passé autour de ses épaules, l'autre descendit, sa main venant cueillir les fesses de Lioren. Tout en les massant il lui fit imprimer un mouvement de va et vient contre son membre qui eut pour effet de le faire gémir contre ses lèvres alors qu'il s'ingéniait à caresser son clitoris de son membre raide. Sans pénétrations, les deux amants se livraient à une masturbation réciproque.

Les seins écrasés contre le torse de Jax, Lioren semblait accentuer les mouvements de son bassin - ou était ce lui ? Difficile à dire, il se laissait aller au plaisir, oubliant pour quelques instants la précarité de sa situation et ses responsabilités.

Sa bouche libéra la sienne et il vint mordiller la lèvre inférieure de la belle hybride qui lui faisait face. Son souffle était court, la peau sombre de ses joues rougie d'excitation et de désir. Il passa sa main sous elle et un doigt expert trouva bientôt l'entrée de sa fente. Il l'enfonça profondément en elle, fouillant ses chairs intimes alors qu'elle l'accueillait aisément. Un second doigt suivit bientôt et Jax entreprit de la doigter en douceur alors que son visage se logeait au creux de son cou et embrassait sa gorge. Mordillant sa peau, ses lèvres descendirent vers ses seins que la belle extirpa de l'eau pour lui présenter. Il en prit un en bouche, suçant le téton durci qui pointait avec arrogance vers lui.

Jax accéléra le mouvement de ses doigts en elle, venant caresser ses chairs intimes et chaudes, sa main libre venant se poser sur ses fesses pour l'emprisonner contre lui et la faire s'empaler sur ses doigts tout en accentuant la masturbation que lui procurait son ventre et son ventre collé à sa queue, s'amusant à venir titiller son clitoris avec son gland dès qu'il le pouvait. Libèrent sa poitrine un instant, il sourit à son amante qui se plaisir à découvrir...

-si tu veux me tuer, c'est le moment...

Le coulissement se faisait bien avec l'eau du bain, sa main n'avait aucun mal à effectuer ses mouvements de vas-et-viens. Parfois elle y mettait un peu plus de pression, le massant de sa paume alors que ses doigts avaient du mal à en faire le tour. La tiédeur du membre qui raidissait au fur et à mesure lui donnait maintenant bien des envies et les gémissements de l'homme n'arrangeaient rien.

Une fois assise à califourchon sur lui, il lui rendit son baiser, leurs langues dansaient, quelques fils discrets de bave reliaient leurs langues. Toute pressée contre lui, il agrippa son fessier moelleux et rebondi, exerçant une pression. Quelques coups de bassins mesurés firent glisser son membre le long de sa chatte, massant au passage son clito. Elle en geint de plaisir, son intimité s'humidifia d'avantage, lubrifiant la queue de Jax par la même occasion. Le large sexe n'occupant qu'une partie de la fente de Lioren, la mercenaire continua donc de prodiguer un massage sensuel et langoureux, concentré sur le haut. Elle titillait parfois son frein du pouce, avant de revenir tout en haut pour jouer avec le pré-sperme - qu'elle sentait perler malgré l'eau - sous la pulpe de son doigt expert.

- Han hmmm...

D'abord contraint, le bassin de Lio effectua des mouvements de vas-et-viens. Mais c'est avec plaisir qu'elle se masturbait contre le colosse de chair du fugitif toujours bien lové entre ses lèvres intimes. Elle délaissa sa queue de sa main taquine pour venir enlacer son ancienne proie, ses bras passés derrière sa nuque. Le moelleux de ses seins était écrasé contre le torse chaud et saillant de Jax, alors qu'elle continuait à s'adonner à une masturbation langoureuse contre sa queue.

- Ah !

Surprise, quand un large doigt vient se loger en elle. Puis un deuxième, qui continua d'écarter ses chairs. En réponse, la queue de Lio commença à enserrer doucement les bourses de Jax, prenant soin d'éloigner au maximum les lames de son extrémité. Toujours entreprenant, l'homme s'attarda sur le sein rond de la belle. Son adorable téton rose pâle pointa dès qu'il émergea de la surface de l'eau chaude, et Jax n'en fit qu'une bouchée. Son corps était malmené de tous les côtés, et Lioren était un peu à sa merci, il fallait bien l'avouer.Une de ses mains se perdit dans ses cheveux blancs, pressant doucement son visage contre sa poitrine. Sa réponse réponse était l'accentuation de ses mouvements souples et sensuels au niveau du bassin, alors que ses doigts la pilonnaient sous l'eau, et que sa fente allait et venait le long de sa tige.

- Han... hmmmm ! Si... ah anh oui... Si j'avais voulu te tuer hmmm tu serais déjà mort à baigner dans ton sang Kaligan....

Sa bouche s'approche de son oreille, et elle semble reprendre un certain contrôle. Du moins c'est ce qu'elle aimerait démontrer.

- Si tu savais à quel point te tuer est loin de mes pensées, là, tout de suite...

Lioren s'empare de nouveau de sa bouche, mord sa lèvre, puis reprend ses vas-et-viens le long de sa queue. Elle était bien décidée à profiter de sa compagnie. Personne ne savait de quoi demain sera fait, ils finiraient peut-être tous exécutés dans ce marais, sous l'ordre de son précédent employeur.

La belle se défit de son emprise, retirant les doigts si bien logés en elle et descend de Jax et du rocher par la même occasion. Elle tire l'homme de sa queue (sa vraie queue à elle hihi), lui signifie de remonter sur le bord du bassin. Une fois installé, elle peut enfin admirer le colosse de chair. La mercenaire le regarde, d'un regard langoureux, presque étonnée devant l'engin. Elle en approche son joli minois, bien petit par rapport à sa virilité tendue et gonflée. Lioren commence à mettre un coup de langue le long de sa hampe, ne manque pas un eye-contact.

- Je devrais peut-être doubler mon prix pour ça... mais t’as de la chance, je suis d’humeur généreuse. J'pourrais aussi te tuer de mille et unes façons, pourtant je décide de faire ça...

Et pour appuyer ses dires, l'hybride saisit sa trique et pose ses lèvres contre son gland brûlant pour y déposer un baiser, avant de le gober gentiment...

Assis sur le bord du bassin, Jax regardait Lioren devant ton membre, ravi d'être son jouet dont elle profitait, le menant par littéralement par le bout de sa queue. Il devait lutter de toute sa volonté pour ne pas céder à l'envie de la prendre immédiatement quand sa langue lécha son pieu de chair. Son esprit embrumé de plaisir, il sourit à ses "menaces" qui semblaient à mille lieux de ce qu'elle voulait vraiment faire. Ce petit jeu de dupe contribuait à l'exciter malgré lui. Serrant le poing à s'en faire blanchir les phalanges, il arqua le dos alors que ses lèvres se refermèrent sur son gland. Il manqua de jouir aussitôt et Lioren sur le percevoir en avalant une légère giclée de pré-sperme.

-Hmmm... A défaut de me tuer, tu vas me rendre dingue...

Il lâcha un soupir contrôlé, tentant de calmer les battements de son cœur et les palpitations de son membre alors que la délicieuse hybride s'employait à le sucer divinement bien. Jouant la victime consentante de ce traitement un petit moment, Jax passait ses mains dans les cheveux de Lioren, caressant et massant ses cheveux et sa nuque alors qu'il ne pouvait empêcher son bassin d'aller et venir sous les traitements divins que la langue de l'hybride lui procurait.

-Par les nouveaux dieux et les anciens, tu fais ça comme une reine....

Jax lacha un soupir plus profond que les autres et repoussa la mercenaire avant de gicler. Il se laissa à nouveau glisser dans l'eau mais au lieu de s'asseoir il fit se retourner Lioren cette fois. Debout derrière elle, il se pencha sur elle, plaquant sa queue raide le long de la raie de ses fesses.  L'eau leur arrivait juste en haut des fesses, leurs bas ventre hors d'eau. Jax ne se souvenait pas avoir déjà voulu posséder une partenaire avec une telle intensité....

-Je te veux....

Sa main vint saisir tes seins alors qu'en appuyant son torse sur son dos il l'invita à se pencher en avant, sa tête logée au creux de sa nuque couvrant de baisers fiévreux sa peau.

Sa virilité trouva bien naturellement sa fente déjà largement trempée, tant d'eau que de mouille et Jax put enfin goûter à la moiteur des entrailles de Lioren, d'un profond et lent coup de rein, collé son bassin à ses fesses tendues. Il trembla de tout son être alors que son gland atteignait le fond de sa chatte. Il soupira et râla, caressant les jolies oreilles de chatte de la belle hybride d'une main alors que de l'autre il jouait avec sa queue de féline... Il tira le talent mais fermement dessus en commençant à jouer des reins, son bassin cognant de plus en plus intensément contre ses fesses moelleuses, provoquant un clapotis d'eau au rythme obscène. Son membre glissait entièrement en elle, ressort presque à chaque pour mieux y replonger, remplissant son intimité de toute sa chair dure et chaude. Sa main quitta le lobe de son oreille pour venir titiller un autre bouton de chair plus bas, plus intime... Quand il trouva son clitoris, il le fit rouler délicatement entre ses doigts tout en continuant de ramoner en elle de sa queue épaisse et palpitante.