Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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And I said hello Satan... Helel, ah.

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Dany

E.S.P.er

And I said hello Satan... Helel, ah.

samedi 26 octobre 2024, 12:08:50

Charly :
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Ce jour-là, il y avait une lettre sur le parquet usé de l'appartement. Dany l'ouvrit tandis que Charly se réveillait enfin. Autour d’un bol de lait froid et d’une odeur de cigarette rance, Dany prit un vieux couteau sur la table, tâchant le papier blanc de l'enveloppe avec de la sauce tomate séchée. Elle déplia la lettre et commença à la lire dans sa tête avant d’en faire part à son frère.

Dany : Cher chien, cher bouclier…

Dany s'arrêta pour regarder son frère, qui avait levé les yeux vers elle. Ces surnoms leur venaient de l’époque de James ; ce n’était pas bon signe.

Dany : Je vous donne rendez-vous à l'entrepôt nord de la ville, à 14h tapantes. Je souhaite discuter d'une commission avec vous. Je vous conseille de venir, sauf si vous voulez que je parle à James de votre appartement et de votre nouvelle vie.

Dany jeta la lettre au centre de la table et termina son bol de lait d'une traite – c'est bon pour les os.

Charly :  C’est tout ?

Dany : C’est tout. Pas de signature, pas de prénom. Juste ça. Tu veux faire quoi ?

Charly : On va y aller. Si c’était James qui nous avait retrouvés, il aurait défoncé notre porte au lieu de nous envoyer une lettre. Autant régler ça vite pour éviter les risques.

Dany n’allait pas contester son frère, elle était d'accord. Une fois leur petit déjeuner de midi terminé, ils allèrent se préparer dans leurs chambres. Dany enfila un pantalon carotte noir, avec une ceinture massive qui marquait sa taille, un débardeur court s’arrêtant à son nombril, et une veste noire pour dissimuler les cicatrices qui balafraient son corps. Des baskets blanches aux pieds, ses lunettes de soleil rondes, elle était prête. Charly s’habilla dans un style similaire : tout en noir, des vêtements ajustés à sa corpulence massive pour lui permettre de bouger aisément. Les deux prirent ensuite la direction de l'entrepôt nord de la ville pour arriver à l'heure.

La zone industrielle était déserte en ce dimanche, les ouvriers étaient en repos ; seuls Dany et Charly déambulaient dans l’immense espace. À 14h pile, un des conteneurs s’ouvrit, révélant une silhouette.

Inconnu : Toujours ponctuels. Venez avec moi.

La silhouette s’enfonça dans le conteneur, et Dany et Charly le suivirent tout en restant sur leurs gardes. À l’intérieur, la boîte métallique avait été aménagée. Leur commanditaire se retourna, révélant un visage familier qui raviva des souvenirs dans l’esprit du duo : Marshall, ou plutôt le docteur Marshall, un des scientifiques du laboratoire de James. Il avait travaillé sur de nombreuses expériences, dont très peu avaient abouti. Un savant fou qui avait tué beaucoup d’enfants.

Marshall : Content de me revoir, les enfants ?

Il n’avait pas eu l’autorisation de travailler sur Dany et Charly, mais il venait souvent les voir pour connaître l’avancement des expériences.

Marshall : Je prends ce silence pour un oui. Installez-vous, mettez-vous à l’aise. Pas besoin de faire des manières avec moi, vous le savez bien.

Dany et Charly prirent chacun une chaise pour s’asseoir. Ils observèrent autour d’eux : des ordinateurs, du matériel de chimie, des tableaux couverts de chiffres et de lettres incompréhensibles. Au fond, un grand rideau tiré semblait dissimuler bien des choses.

Marshall : Je savais que je pouvais compter sur votre présence.

S’ensuivirent des louanges de la part de Marshall, qui évoqua le passé, effleura le présent et resta évasif sur le futur, jusqu’à aborder la fameuse commission.

Marshall : «Vous l’aurez compris, je ne suis plus en contact avec James et le reste de la bande. Je souhaite voler de mes propres ailes. Être sous les ordres d’un chef, ce n’est pas mon truc. Mais pour mes projets, j’ai besoin de plus de moyens. Travailler dans un conteneur n’est pas l’idéal. J’ai donc mis de côté tout mon argent pour vous offrir une belle somme si vous acceptez cette mission. C’est trois fois rien, juste un petit voyage d'une heure… en enfer.

Charly ne put retenir un pouffement de rire tandis que Dany levait les yeux au ciel derrière ses lunettes. Venir ici pour écouter les délires d'un scientifique… Une après-midi de perdue.

Dany : En enfer ?

Marshall : Je ne rigole pas. Vous savez qu’il existe une autre planète semblable à la Terre. Pourquoi être surpris quand je vous parle d’aller en enfer ? Le véritable enfer, celui sous terre, où les humains normaux ne peuvent aller sous peine de brûler. C’est pourquoi j’ai besoin de vous pour y faire un aller-retour. J’ai besoin d’un objet magique qui se trouve dans le dernier cercle de l’enfer : un sceptre…

Dany : Non. On arrête ici. Si personne n’a jamais mis les pieds là-bas, comment pouvez-vous être sûr que ce sceptre s’y trouve ?

Dany perdait patience à l’écouter. Elle avait envie de l’attaquer ici et maintenant pour qu’il se taise à jamais.

Marshall : Je connais quelqu’un qui y est déjà allé.

Dany : Contactez-le. Qu’il y retourne pour vous.

Marshall : C’était James qui était en contact avec lui, pas moi. Mais j’ai toutes les informations nécessaires : le moyen d’entrer en enfer, l’objet que je cherche, et le moyen de revenir. Il n’y a aucun danger, je vous assure. Et vous avez vu la somme que je vous propose en échange.

La conversation continua entre eux. À plusieurs reprises, Dany manqua de partir, et Marshall dut presque la supplier à genoux pour la retenir. Cette histoire semblait absurde, mais voir Marshall, habituellement scientifique et rationnel, s'y accrocher avec tant de ferveur rendait l’ensemble étrangement crédible. Les négociations durèrent jusqu'au crépuscule, et lorsque les portes du conteneur s’ouvrirent enfin, Dany et Charly sortirent.

Marshall : Merci encore. Je vous revois bientôt pour le versement final.

Dany et Charly avaient fini par accepter l'offre de Marshall, gonflant le prix pour obtenir presque le triple de la somme de départ, avec la moitié en avance. C’est les poches pleines qu’ils décidèrent de se faire un restaurant de viande ce soir, avant de partir découvrir l’enfer le lendemain.

Au petit matin, Dany et Charly se trouvaient devant la forêt d’Aokigahara, plus connue sous le nom de la forêt des suicides. Une mer d’arbres s’étendait sur plusieurs kilomètres, dans un terrain escarpé. Les Japonais viennent ici pour mettre fin à leurs jours, sachant que leurs corps ne seront retrouvés que des mois après, voire jamais. Pour le duo, il s’agissait de traverser une partie de la forêt pour trouver l’une des portes de l’enfer. Cette histoire était vraiment glauque. Munis d’un plan, la sœur et le frère se mirent en route, avançant à bon rythme en évitant serpents, trous, et ronces, tout en tâchant de ne pas se perdre.

Dany : On y est presque. Encore un détour autour de cette rangée d’arbres.

L’humidité ambiante était inconfortable. Dany et Charly avaient retiré leur veste pour la nouer autour de la taille et éviter de transpirer davantage. En contournant les arbres, ils se retrouvèrent devant un énorme trou dont le fond était invisible.

Charly : C’est là ?

Dany : D’après le plan, oui.

Charly : L’autre n’a pas mentionné qu’on aurait besoin de cordes pour descendre. On ne voit même pas le fond.

Ils s’approchèrent du bord pour mieux observer, cherchant un point de repère. Tout se passa très vite. Une odeur de soufre émana du trou, accompagnée d’une présence invisible qui les happe depuis la surface. La pression était si puissante que le rebord en terre céda, les entraînant vers le fond. La lumière disparut dans les ténèbres à une vitesse vertigineuse. Dany et Charly furent projetés sur un sol noirci de suie. Bienvenue au premier cercle de l'enfer : les limbes.

Les deux se redressèrent, encore un peu groggys après ce voyage express et turbulent, en frottant leurs vêtements et leurs visages pour enlever la poudre noire. Les choses sérieuses commençaient : ils allaient devoir traverser, un par un, les cercles des enfers pour atteindre le sceptre. D’abord les limbes, puis la luxure, la gourmandise, l’avarice, la colère, l’hérésie, la violence, la ruse et la tromperie, pour finir avec la trahison. Un sacré périple qui, assurément, ne serait pas bouclé en une heure comme Marshall l’avait prétendu et qui cachait de nombreuses surprises dont une de taille que Marshall avait gardé sous silence.
La sœur.



Le chien.


Helel

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Re : And I said hello Satan... Helel, ah.

Réponse 1 mardi 29 octobre 2024, 08:23:43

Helel était un des plus grands démons de l’orgueil que le monde avait pu voir. En cette qualité, il savait reconnaître, nourrir et entretenir l’ambition. La sienne, et celle de ses victimes. Il avait accepté d’innombrables contrats, certains pour son amusement personnel, d’autres à la recherche d’esclaves ou de pouvoir. L’équipe scientifique des Faucons Noirs était un souvenir limpide dans sa mémoire éternelle.

Beaucoup de gens avec qui il avait accepté de pactiser pensaient pouvoir le berner. Et dans sa perspicacité, Helel n’avait pas douté le moindre instant que James espérait l’entourlouper, ne jamais respecter sa part du marché. Mais le Grand-Duc avait lui-même pipé les dés. Après tout, c’était dans sa nature.

James possédait un groupe de surhumains, dont les pouvoirs découlaient d’un savant mélange entre science et magie infernale. Même si leur nombre était maigre, leur force de frappe était considérable. Et en perfectionnant sa formule, le leader des Faucons Noirs aurait pu bénéficier d’une façon fiable et redoutable de transformer n’importe quel enfant suffisamment solide en un véritable monstre.

La condition était simple : Helel désirait, en échange de sa participation, une dizaine de soldats issus de ce pacte. Il souhaitait encourager James dans ses expériences contre-nature, mais il souhaitait également en récupérer les fruits. Car le Grand-Duc n’était pas contre le changement, bien au contraire. Il était désireux de voir ce que pourrait accomplir son nouveau disciple, et d’en tirer profit si possible.



Dany et Charly avaient atterri dans les limbes. L’endroit où reposaient ceux qui n’avaient mérité ni l’enfer ni le paradis. Sans doute était-ce un lieu approprié pour deux âmes tourmentées comme eux. Mais l’instant de cette confrontation n’était pas encore arrivé. Non, il leur faudrait mériter cette sentence.

L’endroit était surprenamment serein, pour un plan infernal. Une plaine qui s’étendait à perte de vue, verdoyante sous un ciel bleu parsemé de quelques nuages. Comme une petite campagne dénuée de vie, autre que l’herbe courte qui jonchait le sol. Pas loin, un petit fleuve et un embarcadère miteux. Le fleuve semblait s’allonger à l’infini, vers un horizon qui noircissait de plus en plus. Le trou qui avait happé les deux esper n’était même plus à portée de vue. Ils avaient tout simplement changé de plan d’existence.

« Votre heure n’est pas arrivée. » Constata une voix lourde et graveleuse, teintée par l’âge et une touche de mélancolie. « Mais sans doute avez-vous quelque chose à accomplir. » Ajouta la figure qui se tenait dans le dos de Dany et Charly. La créature ressemblait à un corps momifié, dont seuls les yeux semblaient intacts comme au premier jour. Elle portait une longue tunique au millier de plis surplombée d'un capuchon qui teintait son visage desséché d’une ombre au noir abyssal.

Silence, inconfort. Le passeur des âmes rencontrait souvent ce genre de réaction. Et s’il avait pu sourire de ses lèvres dénudées, sans doute Dany et Charly auraient-ils vu l’esquisse d’un sourire sur le visage de Charon. Il était de son devoir d’escorter les défunts et visiteurs. Car l’enfer était moins fermé aux étrangers qu’il n’y paraissait.

« Le Grand-Duc avait été prévenu de votre arrivée. » Expliqua Charon, pointant de son doigt momifié une barque qui aurait pu tomber en poussière au moindre instant. Etrange, cette barque semblait être apparue subitement au bord de l’embarcadère. De même que leur commandant de bord, d’ailleurs. « Les vivants ne sont pas les bienvenus, mais si vous impressionnez le Grand-Duc, il vous invitera dans la cité de Dité. » Son pas lent soulevait la poussière du sol à mesure que Charon avançait.

Même si le passeur ne l’avait pas clairement dit, il paraissait évident que les deux arrivants étaient invités, voire contraints, de le suivre. Il prit place à l’avant de l’embarcation, ramassant une rame accrochée à la proue. Puis, sans un regard en arrière vers ses passagers, Charon se mit à ramer. Le temps était étrange en ces lieux. Tout paraissait aller si vite et si lentement à la fois. En seulement quelques inspirations, l’on en venait à se demander si quelques secondes ou plusieurs semaines s’étaient écoulé.

« Si jamais l’on vous attaque ou vous bloque, annoncez qu’Helel vous a invité. » La momie dit, brisant un silence long de plusieurs minutes. La barque continuait son chemin inexorable, et la végétation mourrait petit à petit, le sol passait de verdoyant à brun d’automne, puis à un noir calciné. Les premiers arbres que Dany et Charly voyaient en ces lieux étaient d’imposants chênes calcinés, auxquels pendaient des corps, depuis millénaires devenus squelettes. « Le destin de ceux qui échouent. » Précisa Charon, son regard rivé sur les cadavres abandonnés. « Le temps est infini en ces lieux. Alors, ne vous pressez pas. » Un dernier conseil avant la séparation.

Le ciel s’assombrit jusqu’à laisser un noir total, brisé par une lointaine lueur rouge. Encore une fois, secondes et semaines s’emmêlèrent, jusqu’à ce que la lointaine lueur deviennent une lampe éblouissante. Ils n’étaient plus dans les limbes. Le ciel noirci avait été remplacé par un plafond haut comme les cieux, un plafond de roche obsidienne et de pierres rouges à la lueur intense. C’était là le ciel des damnés et des démons. Mais, loin d’une tempête incessante maltraitant les luxurieux, il n’y avait là qu’une ville. Une gigantesque ville qui entourait la spirale, la descente vers les cercles intérieurs.

« Je dois vous laisser ici. Mais je vous retrouverai bientôt. » Charon fit signe aux deux de descendre, reprenant sa route sur le fleuve, qui s’enfonçait dans la spirale infernale. Pas de raccourci pour le frangin et la sœurette, apparemment. Ils n’avaient plus qu’à débarquer et trouver leur chemin.

Les enfers étaient moins dantesques que ce dernier ne les avait décrits. Il n’y avait point de tempête, et la ville qui attendait Dany et Charly était étrangement inattendue. Il aurait été facile d’imaginer une ancienne ville babylonienne de pierre et de grès, ou un cliché de geôles taillées dans la pierre rouge. Il n’en était rien. Cet endroit ressemblait à s’y méprendre à une ville européenne bâtie juste avant la révolution industrielle. Grands boulevards, appartements et même échoppes. Presque comme si les habitants y vivaient une vie relativement normale.

Cette ville cachait son identité, le cercle de la luxure. Le territoire des incubes et succubes en quête de proies, siphonnant éternellement des mortels piégés dans une spirale sans fin de débauche, mêlant douleur et plaisir. Les mortels en ces lieux avaient l’air de zombies, les yeux vides, marchant sans but. Certains étaient nus, baisant sans gêne dans la rue, d’autres visiblement drogués, assis et affalés contre un mur. Voilà qui n’était pas trop dépaysant, certainement.

« Faites gaffe les gamins. » Dit une voix bourrue mais avenante. Un homme d’à peine un mètre soixante, calvitie et grosse moustache, habillé d’une chemise un peu sale et d’un pantalon qui englobait le bas de sa bedaine hypnotiquement ronde. « Y le sentent quand quelqu’un devrait pas être ici. Ça les attire, les enculés. Ceux qui ont été baisés et drogués dix mille fois ça les intéresse plus. Mais d’la chair fraiche comme vous… » Il mima un frisson d’inconfort comme pour faire comprendre aux deux qu’ils ne voulaient SURTOUT PAS se démarquer. « J’suis Robbie, et j’suis prisonnier du cercle de la Luxure, comme vous. J’sais reconnaître les nouveaux, par contre. » Il ricana brièvement, avant d’arquer un sourcil. « Et j’pense savoir reconnaître les vivants. »

Il y avait quelque chose d’inexplicable. Mais comme une différence entre les prisonniers légitimes des enfers et des intrus encore vivants comme Dany et Charly. Comme une flamme dans les yeux qui refusait de mourir, là où la fumée des braises éteintes dansait tristement derrière le regard des mortels. Par rapport aux autres, Robbie semblait encore conserver quelques maigres braises. Par débrouillardise, ou car il n’était pas là depuis longtemps. Comment savoir ?

« Ici, y chassent les gens, essaient de les séduire pour aspirer un peu d’leur âme, d’les droguer pour les rendre plus facile à abuser. Quelqu’un d’mort peut pas s’tirer d’ici, mais vous, vous pouvez. » Il grommela. « Si j’peux baiser ces enfoirés en vous aidant à vous casser d’là, ce sera une victoire pour moi. » Ajouta Robbie, tendant sa main aux deux. Il avait l’air objectivement louche. Mais la triste réalité était qu’il le paraissait beaucoup moins que les autres coquilles vides d’humains qui peuplaient cet endroit.


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