Rencontre du troisième type -- Jack, Rubis

Acte 1
Perdu sur Terre

▪ ▪ ▪

C’était arrivé soudainement.

Jack regagnait le point de rendez-vous prévu après une mission en solo remplie et avec la récompense dans la soute quand les instruments s’étaient emballés. Toutes les alarmes possibles avaient sonné en même temps et l’avaient désorienté au moment crucial, quand une lueur subite avait inondé le petit cockpit et quand l’espace s’était troublé droit devant lui.

C’était vraiment un manque de bol absolu. Au mauvais endroit, au moment moment : voilà ce qu’on écrirait sur son épitaphe. Lui qui avait préféré ignoré ces foutues failles et le genre de secrets qu’elles pouvaient cachées, le voilà face à l’une d’elles, et, pire encore, face à une faille sauvage. Destination spatiale et temporelle inconnue. Et il fonçait dessus à toute vitesse. Sans les mains sur les commandes, aucune chance de l’éviter.

Il avait passé la faille sans pouvoir réagir.

Une lumière aveuglante remplaça brutalement la nuit noire perpétuelle de l’espace et il avait réussi à rouvrir les yeux pour voir le sommet d’un immeuble. Ses mains trouvèrent les commandes et il vira brutalement, évitant la bâtisse de peu, son appareil hurlant en survolant la quartier de la Toussaint en rase-mottes dans une violente décélération. Réagissant à l’instinct, Jack avait trouvé un espace à peine suffisant au fond de ce qui ressemblait à une friche urbaine, et il s’y posa sans attendre, coupant moteur et voyants en soufflant et cherchant tout de suite à déterminer sa position ou à capter un signal. Il ne trouva aucune coordonnée connue et ne détecta que divers signaux à bande radio moyenne diffusant divers types de contenus, de discussions sans intérêt à de la musique. Il arrêta tout et souffla encore avant de taper le tableau de bord.

« Merde ! Merde ! Putain ! Merde ! »

Un coup de malchance et le voilà perdu, sans savoir ni où, ni quand. Qu’est-ce qu’il allait bien pouvoir faire ? Dans son esprit, c’était la panique, mais il devait trouver un objectif, réagir de manière appropriée. Il finit par sortir pour trouver de quoi couvrir et cacher son vaisseau. Il le fit glisser dans un des vastes bâtiments industriels désaffectés à côté desquels il s’était posé et trouva de vieilles bâches et des pièces de maçonnerie pour faire poids.

Puis, il essaya de dormir.

Il avait de longs jours devant lui.

▪ ▪ ▪

Le lendemain, après avoir mal dormi, il était sorti avec une idée fixe : comprendre où il était et trouver un chemin vers son coin de l’espace, pour peu que ce soit possible. Il avait essayé d’observer des gens dans les rues alentours et avait abandonné tout son attirail tactique pour garder son pantalon de treillis noir, un débardeur blanc et un bomber anthracite hérité de son service militaire. L’insigne dans son dos pourrait passer pour celui d’une unité militaire de la planète sans éveiller les soupçons, avec de la chance.

Il s’était aventuré dehors sans éveiller trop de curiosité, même si son apparence tranchait avec la tendance locale. Il remarqua une relative homogénéité physique, avec des traits récurrents, des yeux fins, une peau légèrement bronzée, des cheveux noirs et fins. Bizarrement, il comprenait les locaux, ce qui lui rendrait service. Il ne dit rien et fit profil bas, et il passa la journée sans se faire déranger.

Plongé dans un monde étranger et mystérieux, il détermina vite que, malgré son apparence évoluée, il était en net retard technique et technologique sur la société interstellaire. C’était un problème. Il aurait probablement pu trouver de l’aide sur un monde plus développé. A la place, il allait devoir rester discret et chercher seul. Il avait sûrement bien fait de cacher son vaisseau, les autorités locales voudraient mettre la main dessus. Déjà, il avait pu voir les titres de certains médias d’informations parlant d’un avion militaire ayant eu des difficultés et ayant dérangé la petite localité de Seikusu dans la soirée, mais il avait aussi vu deux camions remplis de militaires passer et il n’était pas dupe : on le cherchait.

Profil bas, donc.

Heureusement, il avait vite découvert l’existence d’un planétarium, un établissement dédié à l’étude des étoiles et à la transmission du savoir existant sur celles-ci. S’il avait une chance de trouver une trace de son coin d’espace, c’était là-bas. Il s’était procuré un peu de devises locales trouvées abandonnées sur la table d’un café et avait pris un transport communal à roues jusqu’à l’établissement avant d’y payer une visite guidée. Le contenu avait été décevant, lui révélant la pauvreté des connaissances de ce monde sur l’espace en général et lui confirmant qu’il allait avoir du travail à faire pour retrouver la trace de sa maison dans ce ciel complètement étranger et bidimensionnel qui lui était présenté.

Après la visite, il était resté pour consulter la vaste base de données accessible au public, et il se mit au travail. Il commença par retracer ce qu’il connaissait de sa région de l’espace sur quelques feuilles avec un crayon. Etait-il seulement dans la bonne galaxie ? Ou se trouvait-il seulement à la bonne époque ? L’espace interstellaire changeait beaucoup au fil des âges.

Il valait mieux ne pas trop y penser et se mettre au travail, étudier la voûte céleste en espérant tomber sur ce qu’il espérait y trouver.

Il ne vit pas le temps passer, pas plus qu’il n’avait conscience des horaires de cet endroit. Fourbu, il s’étirait devant son poste informatique préhistorique en bâillant nonchalamment, abattu mais pas désespéré, et s’apprêtait à sortir une énième fiche d’étude sur une région de l’espace connu de cette planète, sans savoir qu’il était observé.

La jeune femme albinos avait travaillé toute la journée comme une acharnée à cause du premier jour d’ouverture des soldes dans la librairie où elle travaillait. Il n’était pas courant de solder ce genre d’articles en général donc quand cela arrivait, ça provoquait des assauts de clients prêt à s’emparer des livres tels des lions sur une carcasse (ou des femmes qui se battent pour la dernière petite robe rouge du rayon, chose qui au passage n’intéresse absolument notre mignonnette ici présente). Et dans la majorité des cas ce n’était pas pour l’amour des livres que ce genre de spectacles voire de combats se passaient, ho non, ça n’avait absolument rien à voir.

La cause sous-jacente à cette soudaine passion n’étaient autre que l’achat de manuels scolaires ou livres pour les études supérieures qui coûtaient bien moins chers en cette période de solde chez «  Hon for everyone », la librairie où travailler la jeune femme depuis plusieurs années, dont les propriétaires avaient eu l’idée formidable pour se démarquer de leurs concurrents de participer aux périodes des soldes afin de pouvoir attirer un plus grand nombre de clients dans leur établissement. Et leurs produits phares étaient donc les ouvrages à destination de tout niveau d’études, car ce genre de produits représente un certains coûts pour les parents et les étudiants et ils sont souvent nécessaire en quantité assez importante. Donc quoi de mieux afin d’attirer beaucoup de clients que de mettre en promotion des produits coûteux de nature et qui en plus sont renouvelés chaque année, permettant ainsi une boucle perpétuelle d’achats de ce type d’ouvrages et assurant des clients pour chaque saison.

Il fallait le reconnaître, les propriétaires Monsieur et Madame Fuku qui sont à l’origine de la création de cette librairie (qui compter une cinquantaine d’année d’existence), étaient de véritables visionnaires dans leur secteur et savaient comment faire pour s’adapter à chaque période et ils ont su avec brio savoir comment continuer à faire tourner la boutique dans notre époque aujourd’hui très digitalisée et technologique où les livres sont de plus en plus délaissés, sauf les ouvrages pour les études qui ont encore de beaux jours devant eux.

Mais revenons-en à nos moutons ! La jeune femme albinos d’où ses magnifiques cheveux blancs aux reflets lavandes très claires et ses yeux rouges écarlates scintillants tels des rubis (d’où son prénom) avait passé une journée de folie à la libraire à cause de la prise d’assaut par les clients qui, comme chaque année à cette période, surtout au premier jour, se jetaient comme des charognards sur un cadavre fraîchement mort dans les rayons de l’établissement à la recherche des ouvrages scolaires et livres spécialisées pour les études supérieures. C’était toujours une journée sportive cette première journée de solde et la jolie demoiselle courrait partout entre les rayons, le stockage et la caisse, et ce malgré le renfort de son patron (qui était le fils des propriétaires).

Ça avait été une journée éreintante et extrêmement fatiguante. Et heureusement pour la demoiselle, ce soir elle n’avait pas à travailler à son second emploi au bar, celui-ci étant fermé exceptionnellement à cause d’un problème électrique dans les installations ne permettant pas d’ouvrir l’établissement ce soir car il fallait attendre que les techniciens passent le lendemain pour réparer tout ça. Ce petit incident était presque une bénédiction tombé du ciel après cette journée intense. Mais cela poser un autre problème à notre mignonne demoiselle : comment elle allait passer la soirée afin de ne pas succomber au sommeil et encore faire une nuit horrible tourmentée par les cauchemars de sa vie passée ?

Sur le chemin de son domicile, la demoiselle réfléchisa à la question tandis que les gens autour d’elle étaient un peu agitée comme à l’habitude, entendant des bribes de conversation sur le crash possible d’un vaisseau militaire. En même temps qu’elle songeait au programme potentiel de sa soirée, la petite amoureuse des étoiles et des mystères de l’univers qu’elle était ne pouvait s’empêcher de penser que c’était dommage que ce ne soit pas une météorite qui est atterrit, ça lui aurait beaucoup plu de pouvoir admirer ça au planétarium de la ville qui avait tendance à organiser des petites soirées lors de ce type d’événement. Et c’est là que l’idée du planétarium lui vint en tête, un sourire aux lèvres et la tête déjà pleins d’étoiles séduite par l’optique de passer la soirée là-bas, car le planétarium fermait tard en général puis les gérants n’étant pas très à cheval sur les horaires, il y avait toujours moyen de rester après la fermeture pour regarder les expositions en cours, consulter les ouvrages, etc. Voir des gens passionnées et travaillaient là-bas leur faisait tant plaisir qu’ils laissaient certains visiteurs trainaient en les lieux sous l’œil des personnes de la sécurité qui veillaient au grain tout de même.

Arrivée chez elle, la demoiselle alla prendre une douche afin de se sentir mieux après cette journée mouvementée puis elle enfila de nouveaux vêtements, portant comme à son habitude des vêtements prêt du corps qui se constituaient d’une chemise blanche cintrée, une jupe noire, des collants foncées un peu transparents et une paire de talons aiguilles de couleur noir. Une fois prête, elle pris son porte carte très fin avec sa carte, un peu de liquide et la clé de son domicile dedans et le mit dans la poche de sa jupe. Il était tellement fin qu’on ne voyait même pas qu’elle avait quelque chose dans sa poche et ni qu’elle avait une poche sur sa jupe d’ailleurs, car cette dernière se fondait dans le tissus de celle-ci. Maintenant qu’elle était parée, elle pouvait filer au planétarium en toute tranquillité et enthousiasme de pouvoir passer la soirée là-bas, un peu la tête dans les étoiles.

Arrivée là-bas vers les 20h, elle salua les employés comme à son habitude qui étaient habituée à la voir souvent ici, que s’en était au point de connaître son petit nom et prénom aussi (certains ont essayer de flirter avec elle mais se sont fait gentiment rembarré par son joli sourire), comme si elle faisait presque partie des meubles si on pouvait dire. Rubis avait commencé par visiter la dernière exposition en cours sur les météorites justement en se rappelant de ce qu’elle avait entendu dans les rues un peu plus tôt, ne pouvant s’empêcher de penser que c’était vraiment dommage que ce n’était pas une météorite qui avait atterris au lieu d’un appareil militaire, la faisant discrètement rire amusée par ses pensées un peu loufoques.

Puis la soirée se poursuivit, elle fit le tour du planeterarium, en tout cas d’une partie car il était vraiment énorme et cela lui plaisait de pouvoir se perdre dans cette immensité bercée par l’histoire des étoiles, de l’univers et l’espace, pour son plus grand bonheur. Doucement elle arriva à la salle des consultations où l’on pouvait consulter des ouvrages, certaines archives en accès libre (et d’autres sur demandes) ainsi que faire des recherches sur les postes informatiques. Son regard fut attiré dans un premier temps par une carte du ciel qui représentaient toutes les constellations autour de la planète puis doucement son regard se porta vers un homme, plutôt grand, bien battit et qui n’avait pas la dégaine d’un scientifique ou employé de sécurité du planétarium. Ça devait être sûrement un visiteur comme elle mais à le voir il n’était pas de la région tout comme elle et elle se fit la réflexion qu’elle ne l’avait jamais vu ici (vu sa fréquentation assidue de ce lieu), peut-être que c’était un touriste ?

Mais elle fut sortit de ses réflexions tandis qu’elle le regardait baillait à tout va et s’étirer, pouvant voir au passage qu’il était plutôt musclé donc valait mieux pas s’attirer la bagarre avec lui, par un gars de la sécurité qui vint l’accoster. La jolie demoiselle retourna son regard vers lui et soupira désespérée intérieurement car s’en était un qui la draguer et qui visiblement était plutôt persévérant malgré qu’elle lui ait dit gentiment plusieurs fois qu’elle n’était pas intéressée. Elle se demandait bien comment elle allait pouvoir s’en départir et réussir à s’échapper de lui cette fois encore, ne se doutant pas qu’il n’allait pas la lâcher aussi vite que les fois précédentes cette fois et qu’il serait peut être même un peu trop insistant à son égard, et ce malgré qu’il puisse y avoir du monde autour d’eux.

Jack n’était pas un idiot, mais il fallait bien dire qu’il n’était pas le plus brillant du lot en général. Bosseur et malin, il n’en était pas moins peu friand d’études. Passer des heures et des heures d’affilée collé au moniteur d’un vieil engin informatique ne lui donnant que des données très limitées à tourner et retourner en tous sens pour en tirer quelque chose lui donnait la migraine et se révélait compliqué. S’il n’avait pas été dans une situation si grave, il aurait lâché l’affaire pour aujourd’hui et serait rentré, mais il savait que les autorités locales cherchaient son vaisseau et qu’elles finiraient probablement par le trouver tôt ou tard. Il devait trouver le chemin de la maison et partir au plus vite.

Le fait d’être dans un lieu public ne l’avait évidemment pas aidé. Il avait été dans des conditions très peu optimales mais les choses s’étaient arrangées au fil du temps. Il était maintenant dans des conditions acceptables et il ne remarquait pas la curieuse et pulpeuse albinos qui l’observait. En revanche, il remarqua bien l’intervention de l’agent de sécurité, qui brisa le silence enfin acquis de la salle pour commencer à flirter avec elle, ou plutôt espérait-il engager un flirt aux forceps. L’extraterrestre incognito n’aurait même pas pris acte de la discussion ou de son ton si elle n’avait pas été une source de gêne et d’irritation. Car, plus la demoiselle le remerciait et lui demandait de la laisser, plus le type se faisait insistant et bruyant.

« Allez, Ru-chan, on s’connaît depuis quoi ? Un moment ! Accepte de sortir avec moi au moins une fois, tu verras bien que j’suis un type génial ! »

Disent tous les tocards. Jack avait fini par s’arrêter en soupirant et il s’était étiré et craqué la nuit avec lassitude pendant que la pauvre victime de ses avances tentait une énième fois de le repousser avec politesse et amabilité. Mais, cette fois, la patience de l’initiateur était à bout et son masque de gentillesse s’envola sous le coup de sa frustration cumulée. Et le chasseur de primes interstellaire grinça des dents et bouillit en l’entendant à nouveau.

« Ah ! D’accord ! J’suis pas assez bien, c’est ça ?! Rappelle-moi t’es qui, déjà, pour faire ton importante ? Tu crois que tu vas trouver beaucoup mieux ?! J’te signale que j’ai de l’ancienneté et que je touche facile ¥450k par… »

« Ahm… Excusez-moi. »

L’agent interrompu grinça des dents et se retourna avec hostilité.

« Quoi ?! Qu’est-ce qu’y a~aaaaah… ? »

Jack avait fini par se lever et par les rejoindre et entre sa taille et sa carrure, sa silhouette dominait nettement celle du Japonais gringalet et d’âge moyen qui avait levé le ton avant de vite s’étrangler en levant la tête jusqu’à ses yeux fixes et durs. Même sans faire preuve de la moindre agressivité, l’étranger en imposait, et la dureté et de son ton et sa fatigue donnaient une tonalité sinistre et menaçante à sa soudaine intrusion dans leur discussion.

« Madame vous a demandé de la laisser tranquille, à plusieurs reprises. Vous gênez ce lieu de travail. Et votre attitude ne me plaît pas. »

Le Japonais s’offusqua par réflexe et par orgueil.

«  Mais qu… de quoi j’me… tsk… Et tu vas faire quoi, gaijin ?! »

Jack ne connaissait pas ce mot mais, à en juger par la réaction inquiète de la jolie jeune femme aux cheveux blancs et aux yeux rouges qu’il importunait, ça n’avait rien d’amical. Il ne la dévisagea pas en passant, concentré sur sa confrontation avec l’agent de sécurité importun et venant d’un espace où on voyait plus étrange qu’une humaine albinos de manière quotidienne.

Quant au type désagréable, justement, Jack aurait pu le menacer de conséquences violentes. Il se jugeait largement capable de l’écraser en quelques coups et de l’envoyer en soins intensifs sans devoir craindre pour sa propre santé. Mais il devait rester discret et il ignorait comment les choses fonctionnaient ici exactement, alors il tenta une méthode qui marchait souvent dans les sociétés dites évoluées, et plus largement dans les sociétés bureaucratiques.

« Vous me verriez contraint de rapporter votre attitude aux autorités compétentes. »

Il vit le gardien flancher et douter.

« C’est ta parole contre la mienne. »

« Pas avec l’enregistrement que j’ai fait. »

Il n’avait rien enregistré, mais il tentait le coup. Il avait vu que la plupart des gens étaient équipés d’appareils informatiques portables dotés d’objectifs et il avait déjà été sur des mondes où il était coutumier d’enregistrer toute situation inhabituelle, problématique ou incongrue, par réflexe et par nécessité légale. Visiblement, il avait eu raison, car l’homme finit enfin par voûter les épaules et par s’avouer vaincu, brisant la lutte en baissant le regard et en s’écartant en grognant et en grommelant, vociférant entre ses lèvres en quittant la pièce pour retourner à ses devoirs.

Une fois l’individu parti, Jack tourna enfin son regard plus longuement sur la jeune femme. Il n’avait aucune idée des coutumes locales ou des répercussions à attendre de cette confrontation. Dans certaines sociétés, le gars serait en droit d’affronter Jack en combat singulier ou de laver son honneur dans le sang de la femelle effrontée. Sur quel genre de société était-il tombé ? Il n’en avait aucune idée et il préférait être prudent par peur d’avoir déclenché une situation dangereuse par sa simple présence.

« Je suis désolé pour ce qu’il s’est passé. J’espère ne pas vous avoir causé des ennuis, Madame. »

La jeune femme se trouvait bien embêté avec cet employé de sécurité qui ne la lâchait pas et était bien insistant ce soir, pire que d’habitude même. Elle ne voulait pas être blessante envers lui ni le vexer, donc, comme elle le faisait avec beaucoup d’autres hommes, elle refusa ses avances avec douceur et politesse. Des fois ça marchait et des fois non, certains hommes étaient insistants comme cet homme ce soir avec elle. Parfois certains en venaient même à être un peu trop virulent et en a devenir même tactile voir brutal, ce qui nécessitait souvent une intervention extérieure pour lui venir en aide quand elle ne parvenait pas à s’en débarrasser elle-même en levant le ton et montrant qu’elle n’était pas juste une mignonne poupée qui souriait et était naïve comme on pourrait le penser quand on la voit de son innocence écrite sur son visage.

Et ce soir, ce fut une de ces situations où une aide extérieure allait être nécessaire, car l’employé de la sécurité qui était à ses côtés étant vraiment très insistant.

« Allez, Ru-chan, on s’connaît depuis quoi ? Un moment ! Accepte de sortir avec moi au moins une fois, tu verras bien que j’suis un type génial ! »

« Monsieur Takada, je… Je vous remercie de… Votre proposition mais je me dois de refuser… Comme je vous l’ai déjà dit, je… Je.. C’est vraiment gentil mais… Je… Je ne suis pas intéressée, navrée…  »

« Ah ! D’accord ! J’suis pas assez bien, c’est ça ?! Rappelle-moi t’es qui, déjà, pour faire ton importante ? Tu crois que tu vas trouver beaucoup mieux ?! J’te signale que j’ai de l’ancienneté et que je touche facile ¥450k par… »

La jolie albinos voyait bien qu’il ne voulait rien entendre et en plus il se montrait d’une impolitesse sans nom, commençant doucement à la rabaisser même avant de mettre en avant son statut, chose futile selon ses valeurs car ça ne l’intéressait pas. Cela aurait peut-être marcher avec d’autres jeunes femmes mais elle, l’argent et tout ce qui allait avec n’était pas ce qui l’intéressait chez quelqu’un. Elle avait besoin d’autres choses à commencer par de la tendresse et de la douceur, faute de romance et d’amour.

S’apprêtant à le repousser de nouveau avec gentillesse, tentant tant bien que mal de se débarrasser de ce type lourdingue, la jeune femme ouvrit de grands yeux en entendant une voix venir d’à côté d’eux, la faisant cligner des yeux avant de reporter son regard en direction de la voix. Puis elle pu voir cet homme qu’elle avait remarqué en entrant dans la salle de consultation qui travaillait devant un poste informatique. Il était là entre eux et venait à la rescousse de la jolie albinos, ce qui toucha la demoiselle et la rassura aussi car peut être qu’ainsi l’employé de sécurité la laisserait tranquille, même si elle était un peu gêné d’avoir déranger encore quelqu’un à cause de ces nombreux accostages qui dégénéraient…

Quand l’employé de sécurité insulta l’homme qui venait de prendre sa défense, elle ouvrit de grands yeux, choquée qu’il le traite d’étranger alors qu’elle l’était tout autant que lui, ce qui ne semblait pas le déranger en revanche. Mais elle fut surprise par le calme de cet homme qui vint à son secour, ne se défilant pas et qui avait même réussit à faire fermer son clapet au gars de la sécurité avec la menace d’un potentiel enregistrement pour dénoncer son harcèlement envers la jeune femme, provoquant ainsi même sa fuite en en grognant avant de quitter la salle de consultation.

Rubis pencha doucement sa tête en regardant ce qui se passait, impressionné et soulager à la fois de voir enfin ce sale type la laisser tranquille. Puis la jeune femme redressa doucement sa tête en reportant son regard vers cet inconnu qui venait de la sauver, l’écoutant avec attention quand il prit la parole. Elle esquissa un doux sourire en le regardant avant de fermer les yeux et secouer la tête à la négative « Ne vous excusez pas je vous prie. Vous ne m’avez pas causé d’ennuis, bien au contraire. Vous venez de m’en éviter même. » dit-elle en rouvrant les yeux en le regardant avec douceur de ses jolis yeux écarlates « Et je vous en suis très reconnaissante, merci mille fois Monsieur… ? » termina t-elle par dire en hausant un sourcil, voulant savoir le nom de son sauveur pour le remercier comme il se doit.

Visiblement, l’intervention de Jack ne risquait pas d’attirer des ennuis à la petite demoiselle qui le remerciait maintenant avec retenue, mais de tout cœur. Soulagé, le fugitif d’un autre monde soupira doucement, mais sa tension remonta vite comme elle lui semblait lui demander son nom. Devait-il mentir et répondre par un autre nom ? Il n’avait pas penser à l’utilité d’une identité fictive. Après tout, il ne pensait pas rester si longtemps. Ce monde était vraiment arriéré sur certains aspects…

Mais, après quelques secondes d’un silence hésitant, il conclut qu’il n’avait pas à cacher son nom. Après tout, il n’était pas d’ici, personne ne pouvait tomber sur un dossier sur lui puisqu’il n’y en avait pas. Et si son nom semblait bizarre, il avait vu bien assez de noms variés et curieux sur leurs cartes stellaires pour juger que le sien ne ferait pas tâche.

« Mmmmarston. Jack Marston. »

Il lui sourit et hésita à lui tendre la main. On faisait comme ça, ici ? Il n’en avait aucune idée, alors sa main balla sans but à son côté un bref instant avant qu’il glisse son pouce dans sa poche et parvienne à l’arrêter ainsi.

« Et vous êtes Madame… ? »

Il la laissa répondre et sourit doucement à son nom. Son nom de famille était quelque peu familier mais son prénom avait quelque chose d’exotique à son oreille, même proche de sa propre langue.

« Enchanté, Rubis. »

Et maintenant ? Il se mettait à discuter avec une indigène alors que ce qu’il aurait dû faire, c’était retourner à ces cartes jusqu’à ce qu’il trouve ce qu’il cherchait. Mais il fallait bien l’avouer : il se sentait trop épuisé. Ses yeux avaient du mal à se concentrer sur quelque chose tant il avait fixé cet écran archaïque et, même s’il ne se sentait pas physiquement fatigué, son esprit révulsait et bataillait à chaque pensée tournée vers le travail. Il était clair qu’il n’avancerait plus beaucoup.

En tout cas, il n’avancerait pas seul. Une pensée lui venait comme il songeait à sa fatigue et à son manque de progrès, et il décida de sonder le potentiel de la jeune femme. Après tout, son agresseur semblait travailler ici et la connaître plutôt bien. Peut-être travaillait-elle ici ? Ou bien, elle était une habituée ? Normalement, le travail d’enquête, c’était plus le truc des autres. Jack était plus à l’aise dans l’action. Mais, dos au mur, il devait faire preuve de ressource et de créativité.

« Alors… Vous venez ici souvent ? Moi, c’est ma première visite. Il y a beaucoup de choses à voir ! Vous devez tout connaître d’ici. »

La jolie albinos était là debout, face à son sauveur qu’elle avait remercier de l’avoir aider à faire fuire ce gars de la sécurité qui était un peu trop insistant avec elle. Un sourcil en l’air avec un joli et doux sourire au visage, elle attendit quelques secondes que le brun qu’elle venait de rencontrer se présente.

En entendant la façon de se présenter de Jack, la demoiselle esquissa un sourire amusé en le regardant en hochant doucement la tête pour le saluer et dire qu’elle était enchanté. La manière dont l’homme venait de se présenter avait arracher un sourire d’amusement à Rubis car cela lui avait rappelé la façon dont un célèbre personnage de fiction de films d’espionnage se présenter dans certaines scènes et elle trouvait ce drôle de hasard amusant et drôle.

Puis vint au tour de la jeune femme de se faire questionner sur son identité alors qu’elle esquissa un doux sourire à son sauveur « Je me nomme Rubis Starlings et je suis enchanté de faire votre connaissance Monsieur Marston. » en lui répondant d’une voix douce, n’osant pas l’appeler par son prénom de peur de paraître impolie ou autre. Et quand Jack l’appela par son prénom en lui disant qu’il était égalent enchanté de la rencontrer, Rubis fit un petit mouvement de tête avant de demander « Si vous me le permettez, puis-je vous appeler également par votre prénom, Jack ? » d’une douce voix en le regardant de son joli sourire.

Rubis pencha doucement la tête en regardant Jack quand il lui demanda si elle venait souvent ici en l’informant que lui c’était sa première fois ici avant de rajouter qu’il y avait beaucoup de choses à voir en venant lui dire qu’elle devait sûrement tout savoir de ce lieu.

La jeune femme ria doucement avec gentillesse en mettant une main devant sa bouche puis elle redressa doucement sa tête un sourire aux lèvres amusée par ses propos « Je ne sais pas pas si je connais tout d’ici mais je dois avouer venir très souvent pour visiter ou consulter des ouvrages donc il est vrai que je connais pas mal de choses en ces murs. » dit-elle avec douceur en regardant le beau brun avant d’ajouter « Si vous le souhaitez et avez le temps, je peux vous faire visiter chaque recoin du planétarium et vous partager les endroits les plus intéressants où flâner selon moi. »   ajouta t-elle un sourire aux lèvres en posant son doigt sur ses lèvres avant de réfléchir en le regardant « Après je ne suis pas une experte mais j’ai remarqué que vous travailliez tout à l’heure et vu les fiches à côté de votre poste de travail, je pense que ça fait un moment que vous travailler… Si vous avez besoin d’un coups de main dans vos recherches, je pourrais peut-être vous aider ? Comme je connais pas mal de documents qui sont ici, si vous recherchez quelque chose en particulier et que j’aurais vu, je pourrais vous aider à le retrouver si besoin Jack. » termina t-elle par ajouter en souriant avec douceur en retirant son doigt de ses jolies lèvres rosées en continuant de regarder son sauveur avec un tendre sourire, attendant de savoir ce qu’il voulait faire et comment elle pourrait l’aider s’il a besoin.

Évidemment, Jack avait remarqué que son interlocutrice était différente des autres gens dans cette ville, et il ne pensait pas aux cheveux ou aux yeux. Là d’où il venait, les mutations variées, dues à l’environnement, à des phénomènes congénitaux locaux ou à des modifications génétiques subies ou voulues étaient nombreuses, et il ne s’étonnerait même pas d’une langue de vingt centimètres si quelqu’un devait en sortir une devant lui. Non, il voyait surtout les grands yeux, des cheveux moins fins et une physionomie plus marquée. Quand il entendit son nom, il ne fut donc pas très surpris, mais il fut quand même heureux d’entendre une sonorité lui rappelant son propre monde, même si celles-ci pouvaient être parfaitement hasardeuses.

« Je vous prie même de m’appeler Jack. Monsieur Marston ça fait tellement… »

Il ne trouvait pas de mot exprimant le fond de sa pensée, alors il fit une mine équivoque signifiant son déplaisir à entendre cette formule. Il avait toujours été beaucoup plus partisan de la familiarité et, depuis qu’il avait déserté de l’armée, le protocole le laissait passablement froid.

Ce qui ne le laissait certainement pas froid était l’attitude charmante de son interlocutrice. Elle était… adorable. Y avait-il un mot pour dire ça, ici ? La manière dont elle l’écoutait, l’observait et riait semblaient pensés pour susciter la douceur et la tendresse et il ne trouvait décidément pas de raison valable pour que l’exécrable Takada se soit montré si indécent et désobligeant envers elle. Peut-être parce qu’il tirait une forme de plaisir à persécuter et forcer les plus petits et plus faibles que lui? A bien y penser, c’était la seule explication. Y avait-il plus facile à cibler, pour ces gens narcissiquement fragiles, qu’un bonbon sucré comme Rubis ?

Mais la jolie albinos terrienne n’était pas juste une curiosité intéressante pour son charme doux et solaire. Elle se révéla aussi d’un intérêt croissant pour sa connaissance du planétarium et de ses documentations. Elle se montrait plutôt humble, mais semblait en effet très bien connaître les lieux et leur contenu, et, pendant quelques secondes, Jack se laissa envahir par l’idée enhardissante que la belle puisse tenir en elle une partie de la solution qu’il cherchait. Lui qui ne savait pas par quoi commencer et ignorait tout des cartes célestes établies en ce monde, au-delà de ce qu’il connaissait à présent, n’avait que des choses à gagner à tirer parti des connaissances d’une indigène cultivée en la matière ; une indigène qui lui offrait son aide de surcroît.

« Vraiment ?! »

Il s’était exclamé un peu trop fort, un peu trop vite, mais tout public avait déserté ce lieu depuis un moment maintenant et il balaya la salle du regard pour réaliser avec soulagement qu’il n’avait dérangé personne, ni attiré d’attention malvenue. Malgré tout, il se montra désolé, voûtant légèrement le dos et tournant un sourire embêté vers la jeune femme.

« Désolé. J’y travaille sans avancer depuis un moment, en effet, et votre aide serait… inestimable. »

Il se gratta l’arrière de la tête avec embarras avant de poursuivre, d’un air plus lassé, d’un ton plus traînant.

« Mais j’admets y avoir justement travaillé trop longtemps. Je n’arrive même plus à me concentrer et je crois bien que j’ai besoin d’une pause. Si votre invitation à une visite guidée n’était pas juste polie, je me laisserai volontiers tenter. »

Tandis que la demoiselle regarda son sauveur avec un joli sourire, attendant de savoir s’il était d’accord qu’elle l’appelle par son prénom, elle esquissa un doux sourire en hochant la tête quand il lui pria même de le faire au lieu de faire des formalités. En voyant la tête que faisait Jack après ces quelques paroles, la jeune femme esquissa un sourire amusée en riant doucement, venant mettre une main devant sa bouche, faisant un petit mouvement de tête pour s’excuser d’avoir rit. Elle ne s’était pas moqué, non, elle avait rit car elle avait trouver l’expression faciale et la façon de répondre de Jack assez amusante et ça lui donnait un petit côté mignon aussi, provoquant donc un certain amusement de la demoiselle qui s’excusa afin de ne pas vexer l’homme qu’elle venait de rencontrer.

Cette jolie demoiselle était d’un naturel doux et tendre, très nature et joyeuse, toujours un sourire aux lèvres avec un regard tendre, prête à aider les autres si besoin. Elle avait quelques mimics et était plutôt expressif, ce qui lui donnait un certain charme. En plus de son charmant caractère, son mignon petit minois et son corps assez agréable à regarder il ne fallait pas se mentir, la jeune femme était malheureusement souvent importuné par la gente masculine.

C’était donc pas très étonnant qu’elle se fasse enquiquiner par des hommes, du plus courtois au plus malpolis voir indélicats même, comme ce fut le cas ce soir avec cet agent de sécurité Ren Takada, qui n’en était pas à sa première tentative auprès de la petite damoiselle, ho non, au grand désespoir de celle-ci. Mais cette fois ce soir, il avait été particulièrement insistant et avait commencer à pousser le bouchon un peu trop loin oui. Fort heureusement pour la jolie albinos, ce nouveau visiteur qui travaillait dans la salle de consultation vint à son secour afin de l’aider, chose sur tous le monde n’aurais pas forcément fait, laissant la demoiselle se dépêtrer elle-même de la situation.

Après les présentations, la demoiselle avait répondit à son séduisant sauveur qui lui avait demander si elle venait souvent ici, lui répondant qu’elle venait très souvent ici pour visiter et consulter des ouvrages. Rubis avait même proposer avec sa gentillesse naturelle de faire visiter le planétarium à Jack pour qui c’était sa première visite en ce lieu que la demoiselle affectionnait tant. Et elle lui avait même proposer de lui apporter son aide, remarquant qu’il travaillait et consulter de nombreux documents dans la salle de consultation, et comme la demoiselle connaissait bien les divers ouvrages et papiers mis à disposition ici elle pouvait donc lui donner un coup de main s’il en avait besoin.

Quand Jack répondit à sa proposition avec enthousiasme si elle pouvait vraiment l’aider, Rubis esquissa un doux sourire amusé par sa réaction si naturelle et enjoué alors qu’il avait élevé un peu la voix dans la salle, la faisant doucement rire. Puis elle haussa doucement un sourcil, un petit sourire en coin en le regardant alors qu’il s’excusait en voutant le dos, ce à quoi la jeune femme sourit avec douceur en secouant doucement la tête à la négative.

« Ne vous excusez pas Jack, ce n’est rien. Je trouve votre enthousiasme adorable et cela me rassure de pas être la seule à me laisser emporter dans ce genre d’endroits quand j’apprends une bonne chose. » dit-elle avec un doux sourire en le regardant avant de hocher la tête ensuite « Et oui, vraiment. Je serais ravie de pouvoir vous aider dans votre travail puis à deux c’est aussi plus amusant non ? » ajouta t-elle en souriant tendrement en penchant doucement la tête, faisant virevolter ses beaux cheveux de neiges autour de son visage.
 
Hausant doucement un sourcil en entendant Jack avouer qu’il travaillé depuis trop longtemps et n’arrivait plus à se concentrer sur son travail, reconnaissant même avoir besoin d’une pause et qu’il serait ravi d’accepter son invitation à visiter ce lieu si ce n’était pas juste de la politesse.

Redressant doucement sa jolie tête en esquissant un doux sourire, Rubis lui répondit d’une voix douce et enjouée en venant joindre ses deux mains devant elle, en bas de son visage tout en ne le quittant pas des yeux.

« Jack, mon invitation n’était pas qu’une simple politesse je vous rassure et je serais plus que ravie de vous faire visiter ce magnifique planétarium, qui je l’espère, vous plaira autant qu’à moi. »

Dit-elle avec un beau sourire en penchant la tête de nouveau en tapant légèrement des mains contente de pouvoir lui faire visiter le lieu, tout en essayant de ne pas trop faire de bruit à cause de son enthousiasme presque contagieux.

Puis la demoiselle redressa doucement la tête et fit signe de la tête à Jack de la suivre, l’invitant donc à commencer la visite guidée par les soins de la mignonnette albinos, sortant tout deux ensemble de la salle de consultation pour revenir dans le hall du planétarium.

Ils entrèrent donc dans le grand hall du planétarium et ensemble, ils explorèrent ces vastes galeries : des maquettes de satellites et de fusées entouraient des panneaux explicatifs, tandis que des écrans interactifs permettaient de découvrir les dernières avancées en astronomie et dans une autre section consacrée aux météorites, ils purent toucher de véritables fragments tombés sur Terre, provenant d’astéroïdes lointains avant de pouvoir admirer l’exposition mis en place sur les météorites justement. Les différentes vitrines exposaient des spécimens impressionnants, chacun accompagné d'une description de son origine et de son impact et d’un autre côté il y avait des vitrines qui présentaient les différents télescopes selon les époques avec de grandes planches illustratives des premiers croquis de concepts de ces merveilleux objets.

Ils continuèrent ensuite la visite vers une exposition fascinante sur les voyages dans l’espace. Des vidéos retraçaient les missions historiques, de Spoutnik à Apollo 11, et des modèles réduits de navettes spatiales offraient une perspective unique sur l’ingéniosité humaine ainsi que des costumes d’astronautes avec des répliques de modules de commande complétaient cette plongée dans l’histoire de la conquête spatiale.

Puis leur périple les amena devant une grande salle noire où la jolie demoiselle eut son regard qui pétillait de milles feux quand ils y arrivèrent, car elle adorait cet endroit plus que tout dans tout le planétarium. Dès leur entrée dans cette sombre salle immense, le plafond et les murs s’illuminèrent d'un ciel étoilé, plongeant la pièce dans une ambiance presque magique. La voix douce d’un narrateur commença à raconter l’histoire de l’univers, des premières étoiles aux galaxies lointaines.

La tête redressée en admirant le plafond étoilée, Rubis souria d’un merveilleux sourire, émerveillé par cette projection puis d’une douce voix elle vint dire tout bas.

« Et pour finir la visite, je vous présente ma salle préférée Jack : voyage aux cœurs de l’univers étoilé. »

A l’invitation de la mystérieuse Terrienne, Jack se laissa guider. Il la suivit ainsi à travers les salles publiques du planétarium. A cette heure tardive, même le hall était vide, ses caisses fermées et vides de personnel. Etait-il fermé au public ? Avaient-ils raté la fermeture ? Si c’était le cas, personne ne les avait embêté et ce n’était pas ce nerveux narquois de Takada qui allait se risquer à les importuner encore. De par son manque de professionnalisme et son refus d’affronter les conflits, il leur accordait une soirée gracieuse à ses frais. Ça lui ferait les pieds.

Mais Jack était moins préoccupé par ça que par la personne qui lui présentait l’endroit. Rubis était adorable avec lui et ne manquait évidemment pas de charme et de beauté. Elle était extrêmement désirable et on pouvait presque comprendre la tentative maladroite et malheureusement agressive de l’agent de sécurité. Plus on la fréquentait, plus l’effet s’accroissait et il était clair que maintenant que Jack était en contact avec elle, l’effet ne se faisait pas attendre. Seul sur un monde étrange et potentiellement hostile, il trouvait en elle une ancre accueillante et rassurante sur laquelle son mental éprouvé voulait se reposer.

Les expositions n’apprenaient pas grand-chose à Jack, mais elles n’en étaient pas moins fascinantes. Il aurait probablement dû commencer par là car il en apprenait beaucoup sur l’état des connaissances de cette planète. Il était à la fois surpris qu’ils aient atteint leur satellite artificiel si tôt, que choqué qu’ils aient décidé de l’abandonner si vite. L’exposé parlait de « guerre froide » et de « course à l’espace ». Le vétéran faisait des parallèles avec ce qu’il connaissait et cernait vaguement ce qui avait pu provoquer cette anomalie, et il se laissa honnêtement séduire par le potentiel et par l’esprit des Terriens. Les placards à balais encombrés et inconfortables et dénués de gravité artificielle qu’ils empruntaient pour explorer leur orbite étaient des symboles de leur courage à eux seuls !

La Terre, quand même, quel nom prétentieux et autocentré !

Mine de rien, l’ancien militaire prenait des notes. Surtout, en examinant les pancartes des divers corps célestes présentés dans leur salle attitrée, il nota la présence d’un élément particulier et rare qu’il savait présent dans une région proche de chez lui. C’était une curiosité locale. Il nota mentalement les coordonnées d’origine supposée.

Ils finirent donc dans une salle noire parsemée de sièges. L’ambiance avait changé subtilement et il avait remarqué l’excitation de sa guide avant de sentir le plafond s’éclairer et de lever ses yeux pour voir la voûte céleste tandis qu’un film commençait sa présentation de « l’espace ». L’habitué des voyages interstellaires trouvait l’introduction un peu simpliste et parfois carrément cringe, mais, quand il tourna ses yeux vers l’albinos, il ne put s’empêcher de fondre face à son enthousiasme et il sourit en s’avouant vaincu.

« Vous avez été d’une patience sans faille avec moi, Rubis. Arrêtons-nous pour regarder le film. »

La réaction de la belle lui dit qu’il avait eu raison de le proposer et ils s’installèrent sur des sièges couchés, se rendant compte après coup qu’ils avaient opté pour un siège « duo », destiné aux couples, mais, plutôt que de se replier, Jack passa sa grande main autour de la sienne et soutint son regard un instant avant de se tourner vers l’exposition.

Dans l’ensemble, le film était ennuyeux. Mais c’était d’une beauté certaine, la représentation artistique de l’espace partagée par les Terriens avait quelque chose de séduisant, peut-être pour convaincre les indécis et provoquer des vocations. Apparemment, leurs calculs et observations leur avait permis d’en savoir bien plus sur l’univers les entourant que ce qu’ils avaient pu en voir et leurs connaissances étaient en fait plus avancées et fines que ce que leurs archives austères et factuelles laissait entendre. Jack se laissa happer par les représentations 3D mimant une aventure libre à travers les étoiles, et les différentes perspectives lui mirent les méninges en marche. Il observa les différents ciels célestes se présentant à lui et il fut pris d’une fébrilité croissante.

« Rubis ? »

Il s’en voulut un peu d’interrompre son visionnage passionné, mais il s’était retourné vers elle bien malgré lui. Leur proximité n’aidait pas son attirance pour elle et son interruption était autant l’effet de son désir que de ces nouveaux développements qu’il souhaitait explorer, même s’il ne se l’avouerait pas.

« M’aideriez-vous à trouver un… amas stellaire en particulier ? »

Une fois pénétrée dans cette grande salle noire qui se parsema d’un ciel étoilé avant de plonger dans la galaxie entouré d’étoiles, constellations et planètes, Rubis avait annoncer avec douceur que c’était ici sa pièce favorite à Jack, le regard pétillant en regardant cette beauté artificielle qui plaisait tant à la jolie demoiselle aux côtés de ce voyageur d’un autre univers.

Quand ce dernier proposa à la demoiselle de rester regarder le film pour la remercier de sa patience, la jeune femme retourna son visage vers lui avec un grand sourire et des yeux qui pétillaient de milles feux comme des joyaux dont la couleur et la brillance étaient accentuée par l’obscurité qui les entourait, rendant ses jolies yeux aussi brillant que des étoiles rouges.

« Vraiment ?  Vous êtes adorable Jack, merci beaucoup ! »

Répondit t-elle en lui souriant avec tendresse et joie, aux anges de cette proposition. Et afin de profiter du spectacle, ils allèrent s’installer pour prendre place sur des sièges, s’allongeant sur des sièges duo destinés aux couples en général, la jeune femme s’en rendant compte une fois allongée, rougissant un peu avant de se dire que des amis aussi ou des gens de même famille faisait ça aussi non ? Puis c’était un détail, fallait pas que son cœur s’emballe de gêne pour ça mais elle sortit de ses songes en sentant la grande main de Jack autour de sa petite main, la faisant rougir davantage avant de le regarder en esquissant un petit sourire doux, timide et un peu gênée en lui souriant avant de serrer doucement sa main dans la sienne avec douceur puis elle reporta timidement son regard vers le plafond galactique, profitant de ce spectacle qui l’émerveillait comme toujours.

Son regard brillait de milles éclats en admirant ce mirage artificiel de l’espace, la faisant sourire de ces beautés galactiques, n’écoutant même pas la voix du narrateur qu’elle trouvait trop somnolente à son goût et dont ses argumentaires étaient d’un ennuis voir d’une banalité déconcertante, mais soit, c’était fait exprès car ce genre de film étaient adressés pour les publics lambdas qui n’y connaissent rien à l’univers, permettant ainsi de faire découvrir les mystères et beauté de l’univers pour ressortir de cette projection instruis, curieux et pourquoi pas créer des vocations voir des passions autour de l’astronomie et l’espace, c’était enfantin comme film voir niais mais c’était follement passionnant tout de même et très beau visuellement.

Soudain Rubis entendit Jack l’appelait, elle tourna sa tête sur la tête du siège, son visage tourner vers le beau brun, le regardant en lui souriant avec douceur, ses cheveux un peu décoiffer par cette position qui dévoilait une partie de son visage et de son front. En entendant la demande de l’homme à ses côtés, elle esquissa un doux sourire avant de lui répondre de sa voix douce, ravie de pouvoir l’aider.

« Avec plaisir Jack, je ne demande que ça de vous aider… Vous recherchez lequel en particulier dite moi ? »

Avoua t-elle en le regardant avec tendresse avant d’ajouter en hausant un sourcil interrogateur, son regard dans le sien.

« Et si on partait se mettre à la recherche de cet amas stellaire Jack ? Car J’ai bien peur que si nous restions ici jusqu’à la fin, nous nous endormions avec la voix soporifique du narrateur… »

Ajouta t-elle en riant doucement en le regardant d’une voix amusée en serrant un peu plus sa main dans la sienne. Puis elle se redressa doucement et l’invita à la suivre, sortant de la salle en pleine projection, retraversant les couloirs, pièces et halls ensemble, retournant dans la salle des archives. Une fois arrivé là-bas, elle se plaça devant une bibliothèque, regardant les archives qui pourraient les aider à retrouver l’amas stellaire que recherche Jack.

La demoiselle n’avait pas lâché la main de Jack depuis la salle de projection, la serrant doucement avec douceur avant de se rendre compte qu’elle ne l’avait pas lâché et de poser son regard sur sa main dans celle du voyageur galactique avant de se mettre à rougir comme une pivoine et le regardait toute gênée en s’excusant.

« Ho… Je… Je… Par-pardon… Je… Je m’étais pas rendu compte que… Que… Je vous tenais encore la main… Je… Désolée je… Je suis beaucoup tactile… Veuillez m’excuser Jack… »

S’excusa t-elle les joues rouges et toute timide en le regardant, ne lâchant pas pour autant sa main pour le moment en s’excusant, la rendant sûrement encore plus mignonne de son petit oublié aux yeux du brun à côté d’elle.

Cette petite séance un peu cringe avait somme toute été assez agréable. Les visuels se laissaient regarder et étaient plutôt de bon goût, et il y avait la main de Rubis qui s’était refermée sur la sienne avec une douceur et une intimidation charmants. Jack avait passé un meilleur moment avec ce contact chaud et rassurant, et il n’y avait plus vraiment pensé. Il est vrai qu’en arrivant au terme de la projection, cette union était devenue quasiment naturelle. Confortable et engageante, aucun des deux ne faisait mine de vouloir y mettre fin. Le caractère de la Terrienne aidait aussi les choses, et l’extraterrestre ricana à son commentaire sur la voix du narrateur comme pour y acquiescer tacitement. Oui, il allaient s’endormir s’ils restaient là. Il était temps de filer.

Ce trait d’humour partagé, en tout cas, semblait les avoir encore rapproché. Il avait senti la menotte se fermer plus sûrement sur la sienne et il ne la lâcha certainement pas en se levant, se laissant entraîner, marchant à ses côtés à destination de la salle d’études. Les lieux n’étaient pas gigantesques et Jack avait retenu le chemin. Il marchait donc à ses côtés d’un pas détendu et lent tandis qu’elle semblait littéralement flotter. Il pouvait bien croire que l’aider lui faisait plaisir, mais il la sentait aussi juste contente d’être en sa compagnie, et même plus que cela. Le vétéran sentit un frisson le parcourir. Il était perdu sur une planète inconnue et il n’avait pas le temps de se laisser aller à ce genre de relations éphémères, surtout dans un endroit dont il ignorait les coutumes.

Une fois arrivés sur-place et face aux bibliothèques, Jack chercha finalement une façon d’aborder sa recherche sans éveiller trop de soupçons.

« Je cherche une région galactique assez particulière pour… une histoire. Oui, j’écris une histoire. Et je m’intéressais à cette météorite, vous savez ? Celle avec cet élément inconnu ? J’avais lu qu’elle venait de là-bas mais je ne me rappelle plus des coordonnées. J’ai… perdu mes notes. »

Il reprit mentalement celles qu’il avait pris sur la plaquette de la météorite.

« La plaquette de l’exposition disait qu’elle avait traversé… » Il lui donna un nom astrologique complexe. « En retraçant sa trajectoire, on devrait pouvoir trouver, non ? »

Soudain, la réaction gênée de Rubis l’interpella. Il s’inquiéta d’avoir fait une erreur ou d’avoir éveillé ses soupçons, mais il réalisa vite que leurs mains jointes étaient l’objet de son trouble. Etait-ce un sujet si sensible, ici ? A en juger par la couleur qu’elle prenait, ça semblait être le cas, pourtant elle ne le lâchait pas, et s’excusait simplement d’être… « tactile » ?

Distrait et circonspect, il baissa son regard sur leurs mains à son tour, absolument pas relâchées d’un iota pour autant, et y songea une seconde avant de hausser les épaules.

« Je… Ça ne me pose pas de problème, vous savez ? Et si ça ne vous en pose pas… Je veux dire… Je suis assez tactile moi aussi. On dirait même que je suis facile. Enfin… »

Le géant se racla la gorge avec embarras et se gratta l’arrière du crâne de sa main libre, gêné à son tour, sans toujours la lâcher lui non plus.

« Je ne voudrais pas faire scandale. A moins que… »

Une possibilité inédite passa par son esprit et il parla un peu plus vite qu’il l’aurait dû.

« Est-ce une façon de me témoigner votre intérêt ? Ce serait à moi de m’excuser pour n’avoir pas saisi le message. »

Quand ils arrivèrent de nouveau dans la salle des consultations en allant voir les divers bibliothèques à leur disposition, Jack expliqua à Rubis ce qu’il cherchait comme amas stellaire car il en avait besoin pour écrire une histoire, chose qui fit sourire tendrement la jeune femme qui trouvait cela génial comme projet en ne se doutant pas un seul instant qu’il lui mentait ouvertement. Après les explications du mystérieux voyageur galactique, la jolie serveuse hocha doucement de la tête pour signifier qu’elle voyait très bien de quelle météorite dont il parlait, ayant pu en plus la revoir dans l’exposition qu’ils avaient visités il y a peu ensemble avant d’ajouter de sa jolie voix douce et enjouée.

« Je pense qu’en effet on devrait pouvoir retrouver sa trajectoire Jack, j’ai survolé un document à ce sujet la semaine dernière justement, ce qui devrait pouvoir grandement vous aider. »

Tandis que la demoiselle était placée devant une bibliothèque, cherchant des yeux une rangée en particulier, elle se rendit compte à un moment qu’elle n’avait pas lâché un instant la main du brun à ses côtés qu’elle essayait d’aider à retrouver la météorite qu’il recherchait. Doucement elle reporta son regard sur leurs deux mains qui se tenaient la faisant rougir comme une pivoine avant de s’excuser toute gênée en reportant son regard sur lui, lui expliquant qu’elle était assez tactile ce qui expliquerait son geste presque naturel.

Mais quand Rubis remarqua que cela ne semblait pas plus gêner Jack que ça qui haussa simplement les épaules en lui répondant que ça ne lui posait pas de problèmes car il était assez tactile lui aussi et même plutôt facile en faite avant de rajouter en se raclant la gorge tout en se grattant la tête gêné qu’il ne voulait pas faire de scandale mais peut-être que c’était une façon pour la jeune femme de lui témoigner son intérêt et qu’il devrait s’excuser dans ce cas de ne pas avoir compris le message.

En entendant ses mots, la jolie albinos se mit a cligner plusieurs fois des yeux, les joues toujours aussi rouge et sa main dans celle du grand brun, venant à s’en poser la question elle-même du pourquoi du comment qu’elle n’ait pas lâché sa main. Était-ce parce-que cela ne la gênait vraiment pas et lui rappelait inconsciemment les moments où elle attrapait la main de ses deux amis d’enfances à l’orphelinat quand ils se traînaient ensemble pour aller quelques part ou quand ils se mettaient à courir en riant en se sauvant pour ne pas entendre la propriétaire de l’orphelinat criait à s’en casser la voix ? Ou était-ce parce-que tout simplement elle avait l’habitude d’être tactile et d’attraper les mains de ses collègues ou des gens qu’elle côtoyait car elle était très nature ? Ou était-ce parce-que inconsciemment son petit cœur tout meurtrie de solitude avait besoin d’un peu de tendresse ? La demoiselle détourna un instant le regard en se demandant la raison de son geste avant de penser qu’elle était pathétique si c’était la dernière option, la faisant fermer les yeux quelques instants pour se rabaisser elle-même de son idiotie avant de rouvrir ses yeux en reportant son regard sur Jack en riant doucement un peu gênée, venant se gratter la joue avant de lui répondre d’une petite voix gênée.

« Je suis comme vous plutôt facile et comme je vous l’ai dit assez tactile… Je sais que les gens en général ne le sont pas et que voir deux personnes se tenir la main peu prêter à confusion aussi ainsi que créer des moments de gêne… »

Dit-elle en penchant doucement la tête en continuant de se gratter la joue avant de détourner le regard vers le sol.

« Sincèrement, j’ignore si j’ai continué à garder le contact entre nos deux mains parce-que je manquais juste de tendresse et un peu de chaleur ou si c’est ma nature si tactile qui en est à l’origine… »

Elle esquissa un sourire gênée en soupirant doucement avant de reporter son regard désolée sur Jack.

« Donc ne vous excusez pas pour ma bêtise Jack… Je suis désolée de vous avoir embêter avec ça… »

Puis elle ria doucement un peu gênée en reportant son regard sur les étagères de la bibliothèque, sa main toujours dans la sienne mais un peu plus fébrile cette fois en s’en voulant de ne pas être capable de savoir ce qui se passe dans sa petite caboche, de sa bêtise comme elle disait et de son côté trop nature qui ne lui apportait que des problèmes.

Silencieuse durant quelques instants, en essayant d’oublier ses pensées et de se concentrer de nouveau sur la recherche du document qu’elle cherchait pour aider Jack, la jeune femme posa sa main de libre sur une étagère en particulier et chercha du doigts en lisant les titres sur les dos des livres pour repérer celui qu’elle cherchait avant de s’arrêter sur un en particulier et le tirer délicatement avec ses doigts fins. Puis elle l’ouvra tout aussi délicatement d’une main, oubliant ses pensées et ses ressenties un instant avant de hocher la tête en regardant l’intérieur.

« Trouver ! Avec cela vous devriez avoir toutes les coordonnés de localisation de la partie de l’espace d’où vient cet amas avec même d’autres infos supplémentaire dedans comme sa superficie et le nombre d’année de lumière qui nous sépare d’elle. »

Lorsque Rubis s’expliqua sur sa réaction, elle parvint à rassurer Jack, mais aussi à le plonger dans une toute autre boucle d’interrogations. La jolie jeune femme se défendait de chercher la confusion là où il n’y avait qu’un naturel tactile à mettre en cause, mais, dans le même temps, elle admettait son ignorance quant à ses motivations, évoquant la solitude, le manque de tendresse et de chaleur, comme des raisons probables. Et que venait-il jouer comme rôle dans l’équation ? Un baume à sa solitude, une source de chaleur et de tendresse pour la rassurer, la faire sentir vivante ? Comment devait-il le prendre ? Comment devrait-il réagir ? C’était un dilemme cornélien dont il se serait passé alors que sa priorité était de retrouver le chemin de chez lui.

Heureusement, la trouvaille de Rubis leur permit de passer à autre chose, de sortir l’extraterrestre de sa torpeur appréhensive et silencieuse et de redémarrer leurs aventures. Sortant un livre, reliage de feuillets de papiers à l’intérieur d’une couverture cartonnée et plastifiée, elle lui assura que l’antiquité lui apporterait toutes les réponses quant aux coordonnées stellaires et aux distances estimées. Il regarda tour à tour l’objet et le visage de la Terrienne de manière stupéfaite.

« Vraiment ?! »

Il prit la chose, l’ouvrit sur une page au hasard et tomba sur des lignes et des lignes de coordonnées et d’observations. C’était brutal. Jack pouvait les lire, car même s’il avait été un simple soldat, il naviguait couramment et avait évidemment appris à lire des chartes stellaires. Son soucis, c’était que ce mode de stockage de données archaïque venait sans outil de recherche. Il allait devoir passer un moment à les éplucher. Mais, au moins, il trouverait les réponses, et c’est conforté dans son avancée et ragaillardi qu’il le referma dans un claquement et posa un regard reconnaissant et déterminé sur l’albinos.

« Merci ! Sans toi, j’aurais mis une éternité à trouver ce… livre ! Je suis certain qu’il va débloquer. Et c’est grâce à toi ! »

Après un clin d’œil, il réalisa soudainement la vacuité absolue et le silence des lieux, alors que les lumières s’éteignaient une à une. Il balaya la salle et les environs d’un regard surpris.

« Je… crois qu’il est l’heure de partir. Je te raccompagne jusqu’à la porte. »

En voyant la réaction de Jack qui semblait étonné comme un enfant quand Rubis lui tendit le livre qu’elle avait trouvait contenant les informations dont il avait besoin sur l’ama stellaire, la demoiselle esquissa un doux sourire en hochant la tête pour confirmer qu’il y avait en effet les précieuses données qu’il recherchait tant dans cet ouvrage.

Elle pencha la tête en regardant le grand brun lire une page au hasard, voyant ses yeux s’animaient de gauche à droite en lisant, vérifiant visiblement rapidement le contenu avant de refermer le livre en reportant son regard brillant de détermination mais aussi de reconnaissance envers la jolie albinos, venant la remercier de son aide en disant que grâce à elle il allait pouvoir trouver des solutions. À ses gentilles paroles, la demoiselle esquissa un tendre sourire en redressant sa tête, inclinant doucement sa tête avant de lui répondre d’une voix douce et heureuse pour lui en rougissant un peu à cause de toutes ses gentillesses.

« Je t’en prie Jack… Je suis ravie d’avoir pu t’aider et j’espère de tout cœur que tu trouveras tout ce dont tu as besoin dedans. »

Répondit-elle d’une voix sincère et d’un jolie sourire dans un regard pétillant en le regardant avant de rire doucement en venant mettre sa main de libre devant sa bouche en le voyant lui faire un clin d’œil, la faisant délicatement sourire avec tendresse en venant hocher doucement sa jolie tête en le regardant.

Leurs recherches pris fins dans un timming parfait avec l’extinction des lumières une à une indiquant la fermeture du lieu, faisant doucement lever la tête de la jolie demoiselle pour regarder les lumières s’éteindre avant de reporter son regard sur le mystérieux voyageur galactique, hochant la tête à ses mots avant de sourire avec douceur à sa proposition de la raccompagner jusqu’à la sortie.

Et c’est ainsi qu’il sortirent de la salle de recherches, Jack avec le livre en main qu’il pouvait aisément emprunter car il était là pour ça et était en accès libre dans la bibliothèque destinée aux emprunts (a court et long terme voir très très très long terme mais c’était aussi le risque du jeu de ce genre de lieu en consultation libre sans surveillance, basée sur la confiance des visiteurs de la salle) tandis que son autre main garder toujours celle de Rubis dans la sienne, marchant tout deux dans les couloirs en traversant les différentes pièces du planétarium avant d’arriver dans le grand hall d’entrée qui était également la sortie.

Une fois dehors, ne s’étant pas encore lâché la main, ils regardèrent tout deux le ciel étoilé avant de se regarder mutuellement, faisant rire amusée la jeune femme de ce drôle de hasard avant de pencher sa tête avec un petit sourire en regardant Jack.

« J’ai été ravie de t’avoir rencontré Jack et j’espère que tu trouveras ce dont tu as besoin dans le livre pour t’aider dans tes recherches. »

Dit-elle avec douceur en redressant sa tête, toujours son joli sourire aux lèvres en le regardant, en venant s’incliner légèrement pour le remercier de son aide plus tôt dans la soirée mais aussi pour avoir partager un moment avec elle.

« Merci encore pour tout à l’heure, tu m’as grandement aidé, mille mercis Jack. Et merci d’avoir passer la soirée en ma compagnie, j’ai été ravie de ne pas être seule ce soir donc merci. »

Termina t-elle par dire dans un beau sourire en le regardant avec douceur comme à son habitude, tout deux debouts devant les portes du planétarium dont toutes les lumières intérieures et extérieures s’éteignirent tour à tour, terminant par l’entrée/sortie en les laissant tout deux dans l’obscurité en étant éclairée par la douce lumière du ciel étoilé, sur le point de se quitter dans un au revoir.

En quittant les lieux déjà désertés, les portes automatiques s’ouvrant sur leur chemin malgré l’heure très tardive, Jack et Rubis se retrouvèrent plongés dans le début de soirée doux et caressés par la brise. De manière instinctive, les pensées du voyageur interstellaire s’élevèrent vers l’espace, vers chez lui, vers cet ailleurs qu’il rejoindrait certainement bientôt, et ses yeux s’y levèrent dans le même songe. Il put voir la voûte céleste, visible dans ce quartier plongé dans la pénombre de cette petite ville économe par un temps bien dégagé. Tout était familier et étranger à la fois, la Voie Lactée était là, mais différente. De la même manière, rien ne semblait à sa place. Jack en avait vu, des ciels étoilés, et tous étaient différents, mais il y avait un panorama général, depuis son coin d’espace, qu’il ne retrouvait pas ici. C’était comme s’il avait observé le même horizon de divers points de vue toute sa vie et qu’il s’était soudain retrouvé face à un lieu totalement différent de l’autre côté de la planète.

Il espérait seulement pouvoir rentrer, ne pas être allé trop loin pour y retourner par des moyens conventionnels. Ce n’était pas sur ce monde arriéré qu’il trouverait une alternative viable dans ce cas.

Comme il s’inquiétait, il redescendit son regard vers la Terre, et chercha un réconfort dans la vue de sa compagne ingénue. Il croisa son regard carmin et, surpris, fut autant étonné que charmé, comme elle l’était elle aussi. Il pouffa comme elle, discrètement, et se laissa aller à une autre pensée : il ne voulait pas lâcher sa main et rejoindre son vaisseau. Il ne voulait pas partir comme ça. C’était surtout pour lui, lui qui avait besoin de réconfort et de compagnie dans sa situation, mais il se prit à croire qu’elle aussi craignait sa solitude, comme elle l’avait laissé entendre plus tôt. Ses mots faisaient même écho à cette possibilité, et il pinça les lèvres pour cacher le trouble et la douleur que ses yeux ne pouvaient vraiment cacher cependant.

« Merci à toi. Pour tout. Je n’aurais sûrement pas réussi sans toi. »

Il aurait voulu lui dire qu’il ne l’oublierait jamais, mais c’était une déclaration fort étrange à faire. Il se ravisa et serra sa main dans la sienne une dernière fois avant de la relâcher et, à son corps défendant, de s’éloigner d’un pas alors qu’il souhaitait plutôt avancer vers elle et l’enlacer, juste une fois, juste un instant. Mais son temps était compté et il ne ferait que rendre les choses plus difficiles ainsi.

« Au revoir, Rubis Starling. A la prochaine ! »

Peut-être. Ou jamais. Il valait mieux ne pas trop y penser.

Il laissa son regard posé sur elle un moment, s’éloignant à reculons en forçant un sourire ému, puis il finit par se retourner pour disparaître dans la nuit et retourner à son appareil.

Acte 2
Réfugié au fond de ton lit

▪ ▪ ▪

Les choses s’étaient compliquées.

Depuis qu’il avait croisé ces camions militaires, plus tôt, dans la journée et peu après son arrivée, la situation dans les rues avaient évolué. Les soldats en uniformes et armés avaient été retirés, sans doute pour ne pas éveiller les soupçons de la population et avec une fausse histoire pour justifier leur passage. A leur place avaient cependant été installés des guetteurs. En bon vétéran, Jack les avait repérées, ces forces spéciales en civil, planquant leurs armes de poing comme elles pouvaient, radios dans le dos, en position de repos militaire, les regards scrutateurs et hostiles. Levant les yeux vers les cimes, il avait finalement repéré un tireur d’élite caché au sommet d’un immeuble.

D’un côté, Jack était rassuré : ça voulait dire qu’ils n’avaient pas trouvé son vaisseau ; pas encore, en tout cas. D’un autre côté, il ne pouvait pas le rejoindre dans ces conditions et devait pourtant bien le rejoindre tôt ou tard. Il devait réfléchir, quitte à charger et décoller en catastrophe une fois qu’il serait fixé sur sa destination. Mais il devait réfléchir. Et il ne pouvait pas rester là. Alors, il continua son chemin l’air de rien, saluant les types d’un air benêt, et disparut dans la nuit une fois encore.

Son passage sur Terre était décidément semé d’embûches. Sans refuge ni perspective convaincante, il devait réfléchir vite. Avant tout, il devait se reposer pour pouvoir être en état d’éplucher ce livre, demain. Ce livre ! La perspective l’ennuyait au plus haut point, bien qu’il n’ait pas le choix et qu’il soit déterminé à le faire. Las, il s’arrêta un instant sous un petit abri abritant un énième appareil archaïque, alors qu’une pluie fine commençait à tomber. Il posa le livre d’astronomie sur une petite tablette et s’étira comme il le put, renfrogné, plongé dans ses pensées. Il pensait à Rubis, la curieuse Terrienne aux cheveux blancs et aux yeux rouges. Il aurait sûrement dû chercher ce câlin quand il le pouvait !

Faute de mieux, il se décida à tenter d’éplucher le livre ici et maintenant, et il mit la main sur un livre et l’ouvrit pour commencer à le lire, pour seulement réaliser qu’il n’avait pas mis la main sur le bon. Intrigué, il se retrouvait face à des colonnes de lignes de noms, d’adresses et de numéros en petits caractères. Un annuaire public. C’était pratique, mais il n’en avait pas besoin ! Il allait le reposer quand il eut une idée, cependant, et il reprit l’annuaire pour l’éplucher, finalement, cherchant les noms commençant pas S, puis par ST, puis STA…

Un peu moins d’une heure plus tard, la pluie battant son plein, il avait fini par trouver la rue et le numéro de Rubis. Trottant sous l’eau dévalant le ciel pour marteler le monde, il se réfugia sous le porche du petit immeuble et, après avoir tenté d’ouvrir la porte verrouillée, il remarqua la plaque métallique, avec son petit cadran, ses boutons et ses noms. C’était comme un vieil intercom, une interface d’appel pour prévenir les habitants de sa présence et de ses raisons de vouloir entrer sans doute. Les noms étaient écrits dans cet alphabet local avec lequel il avait beaucoup de mal, mais Jack prenait ses repères et il finit par avoir assez confiance en sa lecture pour presser un des boutons.

Après une attente qui lui sembla interminable, il fut rassuré d’entendre la voix douce et familière de Rubis derrière le filtre grésillant du matériel de piètre qualité. Par contre, il n’avait pas réfléchi à ce qu’il allait lui dire. Que dire, au juste ? Il devait improviser, et vite !

« Euh… Rubis, c’est… C’est Jack. Désolé de te déranger mais… Il y a un problème et mon appartement est inaccessible. J’ai trouvé ton adresse et je me suis dit que… Est-ce que ça te dérangerait que je dorme ici, cette nuit ? »