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En dehors de La Ville...{Meruem//Blaise}

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Olympe Polyxena

Humain(e)

En dehors de La Ville...{Meruem//Blaise}

mardi 28 mai 2024, 23:59:50

Comme toutes les fins de semaines depuis qu’elle travaillait pour Mère, Olympe était installée avec ses recrues dans une grande salle dotée d’un bassin utile uniquement à la lessive. C’est que Mère trouvait tout à fait normal que les prostituée de sa maison lavent leur linge elle-même. Certaines mauvaises langues disaient que c’était parce que Mère ne voulait pas dépenser de l’argent et engager des employés pour ce travail, mais c’était totalement faux. Il y en avait plusieurs dont la tâche était le ménage, mais uniquement pour les draps et autres serviettes de la maison. Tout ce qui touchait aux vêtements et à la lingerie, chaque putain devait gérer seul ses affaires. Et Olympe, ainsi que ses recrues, le faisaient toujours en toute fin de semaine, lorsque les clients se faisaient moins nombreux. Il n’y avait rien de pire, après tout, que d’être arrêtée dans ses occupations. Olympe n’aimait pas, de toute manière, qu’on la coupe dans ses activités et lorsque cela arrivait, il fallait que ce soit urgent, autrement on s’attirait facilement ses remontrances. Et tout le monde le savait. Même Mère, préférait les laisser entre elles dans la salle de lessive.

L’ambiance qui y régnait était toujours bon enfant. On riait, on s’interpelait, on se racontait des anecdotes. On ne critiquait que rarement les clients et clientes, car Olympe ne le permettait pas. On était en droit, sous couvert de l’intimité d’une chambre, de discuter des contraintes, bonheurs et mésaventures, mais faire les mauvaises langues pendant les tâches, dans un endroit qui résonnait facilement, était plus que mal venu. «On pourrait être entendues par les personnes dont nous étalons les défauts et les manies et ce serait risquer de perdre de bons clients. Même s’ils sont mauvais amants, tout le monde chez Mère à le droit de venir tant qu’il paie, vous le savez...» C’est ce que disait souvent Olympe aux recrues les plus enclines à transgresser quelque fois, la règle.

«C’est l’enfer ! J’ai les mains toutes fripées...»
«Tu vas nous dire ça à chaque fois qu’on fait le linge ?»
«Je me plains si j’veux. Chez père, c’est pas aux putes de faire leur lessive...c’est pas juste.»
«T’as cas y aller, si tu trouves ça si pénible !»
«Les filles...s’il-vous-plaît...»

Olympe regardait ses recrues se chamailler en secouant la tête. Elles avaient cette tendance, à râler pour la forme, mais en réalité, faire sa propre lessive était bénéfique à ne pas ce qu’elles se transforment en diva, au détriment des prostituées de chez Père justement, qui avaient un nombre incalculables de domestiques pour leurs besoins. Chez Mère, ce n’était pas la politique de la maison, que de faire de ses employées, des assistées.

«Et si tu te maries un jour ? Tu sauras même pas faire tes tartines !!!»
«Oh mais ça va hein ! Je disais juste que j’avais les doigts fripés...»
«Comme le type l’autre fois, avec moi...hihihihi»
«Celui qui aime bien mettre ses doigts dans ton...»
«Les filles, un peu de tenue...»

Cette fois, ce fut Olympe qui éleva légèrement la voix. Son ton était sans appel et cela fit taire la petite blonde qui allait parler de son sexe.

«Je vous rappelle que ça raisonne ici et si Mère vous entend, elle sera scandalisée.»
«Ce n’est pas comme si elle était maquerelle…»
«Alice...»
«Pardon.»

Le ton repris avec légèreté sur d’autres conversations, moins axées sur le sexe. Ce n’était pas sous prétexte qu’elles étaient travailleuses du sexe, qu’elles devaient avoir un langage outrancier ou des conversations puériles et tournées constamment autour des plaisir de la chaire. D’autant que lorsque c’était jour de lessive, Olympe préférait que le travail soit mis de côté. Elle termina de laver sa lingerie dans l’eau savonneuse et essuya son front de la main. Il faisait une chaleur suffocante et la plupart étaient en petite tenue pour s’adonner à cette tâche fastidieuse. C’est que les prostituées se changeaient plusieurs fois par jour, suivant le nombre de clients et avaient toutes un nombre incalculable de tenues en tout genre, allant du costume d’infirmière à la robe de princesse, sans parler des dessous de dentelles fragiles et autres coquetteries pour le plus grand plaisir de la clientèle. Les vêtements qu’elles portaient en dehors des murs de la maison, au contraire du reste, étaient lavés par les domestiques. C’était ainsi. Comme si Mère ne voulait pas faire laver les souillures d’inconnus à ses employés qui n’étaient pas payés dans un but sexuel.

«Olympe ? As-tu terminé ?»

Le calme se fit soudain dans la vaste pièce en sous-sol de la maison close. Toutes les têtes se tournèrent vers la voix masculine qui venait de faire irruption dans leur moment entre filles. Ashmedéi, le bras droit de Mère se tenait là, dans l’encadrement des deux lourdes portes qui gardaient l’entrée du temple de la propreté. Les filles le saluèrent avec un sourire par-ci, une légère crainte par-là. C’était un homme de l’ombre et aucunes ne savaient vraiment ce qu’il faisait comme travail dans la maison. Même Olympe ne savait pas vraiment. Cette dernière déposa le morceau de tissu qu’elle frottait encore un instant plus tôt et se leva en séchant ses mains à son tablier de lavandière.

«Oui. C’est pour quoi ?»
«Ashmedéi.»
«Ashmedéi...»
«Mère te demandes.»
«Dis lui que j’arrive. Je passe me changer et je la rejoins...»
«Dans son bureau.»
«Dans son bureau...oui.»

Les deux se fixèrent dans le silence pieu des recrues et Ashmedéi fut le premier à rompre en se tournant. Il laissa la porte se refermer lourdement derrière lui, disparaissant de son pas feutré, silencieux comme la mort.

«Je le trouve inquiétant ce type.»

Ce fut dit dans un chuchotement, comme par crainte d’être entendue de lui.

«Oui, il fait froid dans le dos.»
«Mais il est beau...»
«Alice...»
«Quoi ! C’est vrai !»
«Pas si fort...»

Olympe était toujours tournée là où se tenait Ashmedéi précédemment. Il la laissait perplexe en général. Une aura de mystère planait autour de sa personne et sa haute stature, ainsi que ses traits, faisait penser à quelque créature de compte pour jeune femme. Au bout d’un moment, elle se tourna vers les autres et glissa qu’elle devait y aller. Les filles avaient entendus la conversation entre Olympe et Ashmedéi, aussi se contentèrent-elles d’acquiescer à leur aînée. «On s’occupe de mettre sécher tes vêtements ne t’en fais pas.» Dans un remerciement, Olympe retira son tablier qu’elle crocha à côté de la porte et sorti sans un bruit. À peine la porte fut fermée, que les rires et les caquètements de recrues reprirent de plus belle. En temps normal, Olympe sera revenue sur ses pas pour leur demander le calme, mais elle était pour l’heure préoccupée par ce que Mère pouvait bien lui vouloir, un jour de lessive.

----

Peu de temps après s’être changée et rafraîchie, Olympe frappa à la porte de Mère, qui soupira un «Entre Olympe...», reconnaissant la manière de toquer de sa dame de confiance. Cette dernière obéit et referma la porte, quelque peu rassurée de ne voir que Mère et non pas Ashmodéi dans les parages. La vieille femme était de dos, fixant l’horizon de ses yeux bleus. Une pluie légère s’abattait sur La Ville, ce qui était plutôt rare à dire vrai.

«Cela fait du bien...à la terre et au reste. Aux gens aussi...moins d’ivrognes dans les rues, ce n’est pas dégueulasse.» Mère détestait les ivrognes et n’hésitait pas à faire montre de peu de patience envers ses clients imbibés. «Enfin. Olympe, sais-tu pourquoi je te fais venir ? Je sais que c’est jour de lessive...aussi j’espère ne pas t’avoir trop coupée dans tes activités.»

Mère se tourna dans la direction de l’aînée de son bordel et lui fit un geste pour qu’elle prenne un siège, dans le coin près de la cheminée où nul feu ne crépitait. A dire vrai, l’âtre était purement décoratif et Mère y fourrait toute sorte de trésor qu’on lui offrait en cadeau. Elle s’approcha de son bordel organisé et tâta quelques faïences ainsi qu’une petite coupe en or remplie de fausses pierres.

«A dire vrai, pas du tout...Mère. D’autant que vous m’avez envoyé...»
«Ashmodéi ? Oh. C’est uniquement parce qu’il était avec moi et que j’ai eu la flemme de faire venir quelqu’un pour te chercher. Cela n’a rien à voir avec le sujet qui nous préoccupe aujourd’hui.»
«Dites-moi tout...» Elle était quelque peu rassurée, car la dernière fois qu’elle avait eu à faire à Ashmodéi, c’était pour un décès et Mère n’avait pas su comment le lui annoncer elle-même, aussi avait-elle confier cette douloureuse tâche à son homme de l’ombre. «Je vous écoute.»
«J’ai un contrat pour toi. Un gros client.»
«Je le connais ?»
«Ce n’est pas un habitué...il n’est même jamais venu ici. Attends...il faut que je retrouve son nom.»

La vieille dame se dirigea vers le bureau et tout en l’observant, Olympe se dit qu’elle avait probablement été très belle dans sa jeunesse. Si cela était un compliment pour beaucoup, il valait mieux ne jamais le dire à voix haute et encore moins devant Mère, car cette dernière jugeait ce genre de réflexion insultante. Comme si elle ne pouvait plus l’être actuellement, sans parler du fait que soit souligné qu’elle n’était plus de première fraîcheur. Aussi, Olympe se garda de lui faire remarquer et attendit en silence.

«Voilà. Blaise, empereur de la foutaise...» La vieille dame fronça les sourcils en même temps que Olympe et attrapa ses lunettes qu’elle chaussa «Pardon. Fournaise. Je me disais bien que cela sonnait très mal.»
«Et que désire-t-il ?»
«Une pute de luxe j’imagine. En tout cas, de ce que je lis ici, il aimerait une de mes fille pour lui tenir compagnie quelques jours, afin d’assouvir ses désirs. Enfin...sa demande semble la même que n’importe quel client, si ce n’est qu’il en veut une qui soit douée dans son domaine et loin d’être sotte. Je pense que tu es la meilleure et vu le prix qu’il est prêt à allonger...»
«Vous savez, je ne suis pas la meilleure, c’est selon les clients...»
«Eh bien tu es la plus aguerrie tant dans les plaisirs de la chaire, que le social.»
«Je vous remercie...Mère. De m’accorder une telle confiance.»
«Mmm...je sais que cela fait longtemps que tu n’es pas partie de La Ville et afin que le voyage se passe bien...» Olympe se tendit dans son siège. Elle avait peur de la suite, que Mère décida de l’envoyer avec Ashmedéi pour escorte. Il était certes efficace, mais Olympe ne se voyait pas faire le voyage en sa compagnie. Comme l’avait dit une des recrues, il donnait facilement froid dans le dos. «Ce...Blaise, nous a envoyé un certain Meruem, de sa Légion. Un homme de confiance, j’imagine...avec qui tu feras route.»
«Bien.» Que pouvait elle dire ? Si elle posait trop de question, Mère allait s’impatienter et avoir l’impression que Olympe n’était pas motivée. «Quand dois-je partir ?»
«Dans deux heures, tu iras aux portes de La Ville attendre Meruem. Ashmedéi m’a dit qu’il n’allait plus tardé, selon ses sources.» Des oiseaux qui ne quittaient jamais vraiment leur maître. Des oiseaux de toutes sortes, qui, pour les voyageurs, ne semblaient jamais autre chose que de simples volatiles des alentours. «Aussi, va donc préparer tes affaires et je t’enverrai un domestique pour t’aider à tout transporter. J’espère que tu as encore des tenues de propres...ce serait embêtant.»
«Évidemment Mère. Une partie doit sécher, mais il me reste quelques artifices qui feront parfaitement l’affaire...»
«Soit...je n’ai pas grand-chose à te dire de plus Olympe. Prends garde à toi et n’hésite pas à nous contacter. Tu sais comment t’y prendre, je n’en doute pas….tâche de fidéliser la clientèle...»
«Et faire de sorte qu’il paie bien...oui Mère, ne vous en faites pas.»
«Je ne m’en fais pas. Bon voyage Olympe.»

En réalité, Mère était toujours inquiète quand elle envoyait une de ses protégées de part les routes, sans escorte qui lui appartienne, avec des inconnus, dans des territoires qu’elle-même n’avait jamais visité. Il était d’ailleurs rare qu’elle accepte qu’une première rencontre se fasse hors des murs de sa maison et encore moins hors des enceintes de La Ville. Mais au vu du statut de ce Blaise et de la fortune qu’il était prêt à mettre, Mère n’avait eu d’autre choix que d’accepter l’offre, bien trop alléchante. Ce fut donc tout naturellement qu’elle répondit à la requête de Blaise, par une missive qui donnait également quelques informations sur «comment trouver La Ville». Ces informations étaient énigmatiques et Mère espérait de tout coeur que ce Meruem serait assez vaillant et intelligent pour parvenir jusqu’aux portes de La Ville, au coeur d’une forêt si dense qu’on avait rapidement fait de se perdre. Ceux qui y entraient, n’étaient même pas certains de parvenir aux portes de La Ville, se retrouvant simplement à l’extérieur de la forêt, par un autre chemin que celui par lequel ils étaient entrés. Des légendes racontaient d’ailleurs que ce n’était pas vous qui choisissiez de venir, mais La Ville qui décidait si oui ou non, elle vous laissait entrer.

---

Olympe s’en fut boucler ses affaires. Elle remplit deux sacoches de voyages, qu’un domestique s’empressa de placer de part et d’autre des flancs d’un cheval de montagne, aussi large que robuste. De couleur sombre, c’était celui que la prostituée préférait et qui offrait un confort certain de part la largeur de son dos. Les chevaux de La Ville ne portait ni selle, ni mors, encore moins ceux de Mère, qui jugeait ces artifices inutiles autant que cruels pour les bêtes. Une fois l’animal apprêté, Olympe se dirigea vers les portes de La Ville, qui donnaient sur le bois entourant cette dernière. Elle caressa le cheval tout en regardant à travers les arbres si elle voyait arrivé celui que Mère avait appelé «Meruem». Mère avait dit à Olympe d’enfiler sa cape émeraude, afin que l’homme des Légions de l’Éternel Ardent puisse facilement la reconnaître.


La légion de l'Eternel Ardant

Légion

Re : En dehors de La Ville...{Meruem//Blaise}

Réponse 1 jeudi 30 mai 2024, 08:24:55

Meruem n’était que fumée. Il se mouvait et se déplaçait sans bruit, tenant sa monture par la bride, sans hâte, se laissant porter par le vent, ni passif ni agressif, comme une feuille. C’était quelque chose qu’on lui avait appris quand il était voleur. Le meilleur moyen de n’être ni vu ni su, c’était d’être la feuille.  Et avec son accession au rang des fumées de la légion de l’Eternel Ardant, Meruem avait compris qu’être la feuille n’était plus à l’ordre du jour. Alors il était devenu fumée, ses pas ne laissant nulle trace dans le sol meuble – il devait avoir plu récemment., et il pouvait accepter l’idée que le vent ne le poussait pas juste vers le mouvement, mais aussi vers la mort. Pas la sienne, mais celle des autres.

Meruem était devenu un assassin par la force des choses. Ça lui allait. Il n’avait pas vraiment de remord d’être passé de voleur à espion et d’espion à assassin. Même s’il avait gardé beaucoup de côtés de l’espion et en faisait toujours le travail.
Mais il n’était pas garde du corps. Pourtant on lui avait confié cette mission. Peut-être pour rester discret. La missive qu’il avait reçu par les flammes avait été un ordre impératif de l’un des quatre généraux, l’empereur de la fournaise, le plus mégalo d’entre tous, c’était une certitude. Mais qui était-il pour juger ? Les quatre grands généraux n’étaient pas à contredire. Pas par les fumées, du moins. Les fumées, vous vous demandez sans doute ce que c’était ; eh bien tout simplement l’ordre d’assassins et d’espion au service de la légion. Il y avait des éclaireurs, des messages. Et des gens comme Meruem. A sa connaissance, il était le seul à avoir été béni par l’Eternel Ardant en la personne de Pyraetus, changeant sa nature profonde pour devenir un esprit du Feu lui-même.

Cette forêt où il se glissait, semblait changeante. Il percevait presque comme une humeur venant d’elle, comme si elle savait qui il était, et quel genre de personne elle acceptait ou refusait. Il aurait volontiers cru qu’elle avait quelque chose de vivant, comme un esprit, mais pas nécessairement hostile. Il avait juste l’impression que cette espèce de sylve le guidait, le poussait à prendre tel chemin ou tel autre dans cet amas végétal où les chemins semblaient s’ouvrir ou se fermer au point qu’il semble ne jamais en avoir qu’un. Fort heureusement, l’ancien Terrannide savait où il voulait aller. Cette Ville, il l’avait déjà visitée. Une fois, il y avait quelques temps. Il ne s’était pas attardé ceci dit. Mais c’était le genre d’endroit où même en décrivant le chemin… cela ne suffisait pas. Il fallait y être invité. Invité par la Ville bien sûr. Pas par ses habitants. C’eut été trop facile. Mais la réputation de ceux qui y vivaient, comme la putain que l’empereur voulait. Meruem regarda derrière lui, son poney – un robuste poney de montagne qui tenait la distance et qui était moins encombrant qu’un cheval, au poil hirsute et à l’œil bigrement intelligent – peinait à suivre parfois, et cela le forçait à ralentir, à s’arrêter, ou à essayer de dégager le chemin.

Mais la lumière au bout du tunnel – ou au bout du bois – semblait indiquer qu’ils arriveraient bientôt.  A la Ville ou en lisière des frondaisons. Quelques dizaines de mètres encore. L’animal renâcla et la queue de Meruem battit dans le vide, dans une forme d’agacement. Il avait mis une éternité à traverser en sachant que sortir serait une voie directe et sans la moindre difficulté. Ça avait un côté rageant, en fait. Mais peu importait.
Ouf. Il était arrivé. Pas de terres sauvages mais des villes, bien sûr.

Maintenant, il fallait donc trouver la femme que Sire Blaise avait payée à prix d’or. D’un point de vue un peu détaché et réaliste, l’ancien terrannide ne comprenait pas en quoi il avait eu besoin de payer alors qu’il pouvait raser un pays et faire de la princesse une putain qu’il n’aurait pas besoin de payer. Mais cet homme, cet être, était capricieux, orgueilleux, mégalomane… donc le raisonner, ou comprendre son esprit était peine perdu. Seule la Sainte y arrivait encore, un peu, parfois.
Alors… quel était le signe de reconnaissance déjà ? Cette missive, avec le sceau impérial était un moyen pour Meruem de s’identifier, et il la reconnaitrait à une cape émeraude. Il ne savait pas vraiment à quoi elle ressemblerait ceci dit. Alors une voyageuse avec une cape verte… bon, si, il saurait reconnaitre sans doute. Il espérait juste qu’elle serait prête à vraiment voyager, et pas juste à se laisser tirer en chariot sur tout le trajet avec un monticule de bagages. Oh, il l’escorterait quand même, mais ce serait beaucoup plus long.

Il commença à avancer et ne put louper l’immense animal et la jeune femme à ses côtés ; enfin, jeune femme… coupe de la mante verte était taillée pour une femme, cela semblait être évident, mais du coup était-ce bien elle ? Il n’aurait pu le jurer, alors il s’approcha. Sa monture comparée à celle de la jeune femme donnait l’impression qu’elle était faite pour un enfant. Il lui fit un sourire poli et salua de la tête.

« Madame. Est-ce bien vous que je suis venu chercher ? »

Je sortais mes ordres et les lui tendais, mettant en évidence le sceau.

« Je m’appelle Meruem et je suis là pour vous accompagner jusqu’à votre destination. »

Alors non, il n’avait pas le physique du garde du corps, c’était sûr, un terrannide, fin, pas spécialement dégingandé, élancé, il ne semblait pas particulièrement impressionnant a prori. Mais… c’était plus ou moins pour ça qu’il était bon dans son domaine, n’est-ce pas ?

Leurs rôles respectifs confirmées, il tendit la main pour la saluer un peu cavalièrement mais sans vraiment penser à d’éventuelles bonnes manières.

« Comment souhaitez-vous que je vous appelle ? »

Elle pouvait ne pas donner son vrai nom. Les prostituées pouvaient bien garder leur jardin secret. Il comprenait. Son nom, il s’en fichait, alors il le donnait sans trop d’hésitation. Et comme, selon ses calculs, ils mettraient un certain temps, sans doute un petit peu moins de deux semaines… sans doute une dizaine de jours si le temps se maintenait.

« Ravi de vous rencontrer. Est-ce que vous êtes prête à partir ? »
Merci de me mp sous mon compte principal Draven Dairn

Olympe Polyxena

Humain(e)

Re : En dehors de La Ville...{Meruem//Blaise}

Réponse 2 mardi 25 juin 2024, 23:09:27

Le cheval piétinait de temps en temps, soufflant des naseaux. Olympe, pour s’occuper, parti ramasser quelques bruns d’herbes afin de lui donner à mâchouiller le temps que son escorte n’arrive. Mère ne lui avait pas dit grand-chose sur lui, n’en sachant pas plus visiblement. Tout en caressant le museau de l’animal, pensive, elle regardait au loin, essayant de ne pas trop se poser de question sur la suite des événements. Olympe n’aimait pas être déçue et préférait pour cela ne pas laisser son imagination galoper. Ses pensées, aussi, allaient plutôt dans le sens de savoir si le voyage serait pas trop inconfortable. Car dans tout ce qu’elle détestait, il y avait ça. L’inconfort. Les voyages longs, sans fin même, avec une personne peu aimable, taciturne...un cheval étroit de dos qui lui ferait mal aux fesses. Le froid, la faim...autant dire qu’elle n’était que peu faite pour l’aventure. Elle se maudit en silence. La Ville et le bordel de Mère surtout, lui offrait une vie dont elle n’était pourtant pas coutumière à son arrivée, il y a de cela si longtemps. Elle s’était amollie dans le confort de la soie, des lit épais et de la chaleur. C’était absurde, elle, une fille pourtant issue de la campagne. «Il va falloir réapprendre à vivre de rien ma vieille...sinon tu ne feras pas de vieux os...» Cela la fit sourire intérieurement. Si son père ou ses frères la voyaient aujourd’hui, ils seraient surpris. Choqués très certainement. Son père ne ferait simplement que confirmer ce qu’il pensait, qu’elle n’était qu’une putain, comme sa mère. A cette nouvelle pensée, Olympe soupira, en même temps que son cheval qui se mit tout à coup à s’agiter légèrement. Il sentait qu’un congénère approchait. Il l’avait vu avant sa maîtresse.

Du bois surgit un cheval de petite taille, du moins comparé au sien, sur lequel était un homme. Olympe ne savait pas du tout si c’était là un voyageur égaré, un citoyen de La Ville qui rentrait ou...quoi d’autre ? Il s’arrêta pourtant à quelques sabots d’elle et lui tendit. Olympe retira sa capuche, regardant l’arrivant avec un sourire de politesse sur les lèvres. Elle saisit du bout des doigts le document et le parcouru rapidement, sans s’attarder autrement que sur le sceau. De nature, elle aurait simplement accepter de suivre l’inconnu, mais Mère était intransigeante sur la sécurité et il fallait qu’elle soit prudente. Après tout, la putain ne savait pas dans quoi elle était en train de mettre les pieds. Elle lui rendit son bien et hocha simplement la tête.

La main qu’il lui tendit, Olympe la saisit tout en l’écoutant. Meruem. Oui, c’était bien le prénom que Mère avait évoqué. Relâchant l’étreinte de ses doigts, qui fut furtif mais non moins doux, Olympe parla enfin de sa voix profonde. Elle ne fit aucun commentaire sur le physique de son vis-à-vis. Certes, à la maison close de Mère, les gardiens étaient d’immenses créatures aux races particulières et souvent peu amène, mais la prostituée n’était pas de celle qui juge. Et puis avec le temps, les différents clients ainsi que leur vie, elle avait appris que l’on ne peut se fier à la qualité de quelqu’un uniquement par son physique. Si L’Éternel Ardent avait envoyé Meruem plutôt qu’un autre, c’était probablement parce qu’il savait se défendre. Autrement, cela aurait été risqué et Olympe savait que les clients qui paient chers, n’aiment pas que leur contrat se rompe. Peut-être que si elle avait été toute autre, que si elle n’était pas commandée pour ses charmes, Olympe aurait rechigné à suivre un «gringalet» sur les routes. Mais une nouvelle fois, la jeune femme n’était pas faite comme les autres.

« Olympe.»

Sans fioriture, sans «Madame» ou autre. Juste Olympe. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait prononcé son nom de famille et elle ne jugea pas nécessaire de le faire en cet instant. D’où elle était issue importait peu. Ce qui importait était ce pourquoi elle avait été engagée. Tout comme elle ne jugea pas convenable de se trouver un autre prénom. Mère aimait que les filles garda leur véritable identité. Afin de montrer que ce n’était pas la honte qui les habitait de pratiquer un tel métier, qui n’était selon Mère, rien de plus qu’un gagne-pain.

« Enchantée de même...Meruem. J’ai tout ce qu’il faut, nous pouvons prendre la route sans tarder.»

Il ne fallait pas s’attendre à de long discours et des bavardages incessant avec Olympe. Et il ne fallait surtout pas voir dans son laconisme coutumier une forme de timidité ou de protection contre le monde extérieur. C’était simplement dans sa nature et elle ne pouvait pas en changer sur demande, bien que pour d’autres choses elle sache faire l’effort.

« En avons-nous pour longtemps ?»

Sans attendre, sans aide non plus, elle grimpa sur la lourde silhouette, non pas en amazone, comme on attendait souvent d’une femme, mais en plaçant ses cuisses de chaque côté de de la puissante monture. Elle devait baisser la tête pour continuer de converser avec Meruem. Des mèches sombres balayaient son visage diaphane tandis qu’elle s’exprimait tout en grattant le cou de l’animal.

« Je n’ai pas peur de faire route. C’est de la curiosité, tout simplement.»

Olympe le détaillait tout en parlant, un demi-sourire plaqué sur ses lèvres charnues. Elle avait une petite boule à l’estomac, il fallait l’avouer, mais ne craignais pas pour sa vie. C’était plutôt une sorte d’excitation des aventures qui l’attendaient. Mère avait été bonne finalement de la choisir. Cela lui permettait de sortir un peu de sa zone de confort, qui justement, devenait trop confortable. Son physique s’en ressentait d’ailleurs, Olympe avait le plus grand besoin de sortir de La Ville. De voir du paysage et peut-être d’un peu d’exercice physique. Lentement, elle fit partir sa monture, suivant de près son escorte. Sa robe relevée sur ses jambes, sans honte, de part la posture qu’elle avait choisie pour faire route. Elle n’avait pas besoin d’élever la voix pour se faire entendre, son ton grave portant loin. C’était une sorte de talent inné. La voix qui porte. Un embarras pour son père lorsqu’elle était enfant déjà.

«Je vous avoue...je ne suis pas sortie depuis plusieurs...longtemps en réalité, de La Ville.»

Avait-elle rosi en avouant cela ? Peut-être un peu. Mais elle remis simplement sa capuche sur sa tête et reprit.

«Vous allez me prendre pour une inculte...je préfère vous prévenir, plutôt que vous soyez surpris si je ne reconnais pas les endroits par lesquels nous allons passer.»

Elle rit doucement, devant cet aveu. Un rire léger, plus que sa voix profonde pour une femme, aux ondulations chaudes qui semblaient des aveux sur sa profession. Olympe avait dans sa nature cette aura, ces manières et ce timbre qui invitait aux confidences et à la chaleur d’une nuit partagée. Elle était bien loin la fille campagnarde à l’accent fort qui mâchait parfois ses mots. Au contraire, elle s’exprimait aujourd’hui avec une aisance pour le vocabulaire et différents dialectes, qui lui permettaient ainsi de tenir la conversation avec beaucoup de personnes issues de toute sorte de milieu. Elle aurait pu ainsi facilement tromper son monde en faisant croire à une naissance plus aisée qu’il n’en était en réalité. Il fallait remercier Mère, qui avait patiemment déconstruit le verbiage populaire de la fille de paysan. Avec le temps, sans effacer la personnalité d’Olympe, elle lui avait simplement insuffler ses connaissances et ses manières afin qu’un jour, son aînée puisse prendre le relais à la maison close.


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