Donne-moi ma dose! [PV: Nina & Noa Summers]

Alors, un vampire rentre dans un bar… pour... quoi?

Je sais pas, moi. Parce qu'il n'a plus un rond, et que les richards de la ville sont tous en vacances ! Sales gosses. Sales gosses ! Me laisser en plan comme ça, avec même pas un petit peu d'héroïne pour tenir le coup, après tout ce que j'ai fait pour eux ! … Enfin, pour moi, principalement, mais ce n'est pas le sujet!

Maintenant, me voilà réduit à bosser. Du travail MANUEL. Avec du service à la clientèle ! Et interdiction formelle de m'en prendre aux clients parce qu'ils sont tous dans le territoire de chasse du patron. Une saloperie de Brujah, en plus. Bon, au moins, il est pas à cheval sur la provenance de ses employés.

C'était un samedi, et qui dit samedi dit picole. Le bar était bondé de gens, donc normalement, c'était le moment idéal de faire les yeux doux à un beau yakuza qui n'a pas vu sa meuf depuis plus de vingt-quatre heure, qui a les bourses pleine et le porte-feuille de même. J'étais même prêt à appeler n'importe lequel de ces connards 'aniki' s'il pouvait me filer un billet de 5000 yen, mais le patron me surveillait comme si j'avais déjà mis la main à sa caisse.

Alors, oui, je l'ai déjà fait, bien sûr, mais il n'était pas censé s'en être rendu compte !

J'approche une des clientes, dont l'apparence m'est vaguement familière. Une jolie brune. Je la connais? Non. Oui. NON! Attends…  Elle avait l'air un peu plus propre que la moyenne, avec des ongles faits et ses cheveux fraichement coiffés. Sa tenue orangée me crie "remarque-moi !" et son regard bleu me dit "écoute la tenue".

Je reconnais cette nana! C'est Noa. Noa… Noa quelque chose, je sais pas, j'écoute pas.

Mais Noa a de la thune, et qui dit thune dit pourboire, et qui dit pourboire dit petit extra à dépenser, donc ! Stratégie habituelle! Je me colle devant elle, je m'accoude au comptoir, le menton sur la paume, et je lui souris, comme à chaque fois qu'elle vient.

Et avec ma plus belle imitation de la voix de Scarlett Johansson, si elle était foutue de parler japonais, je lui lance un "Et pour toi, Noa, qu'est-ce que ce sera ? Sex on the Beach, comme toujours? Ou un mimosa ? Un tequila sunrise ? Ou alors le beau rouquin étranger derrière toi qui a clairement pas pigé qu'il faut parler japonais dans ce bar s'il ne veut pas d'ennui ?"

Putain, dis-moi que tu veux un jus d'orange avec la vodka, Noa. S'il te plait, je t'en prie, dis-moi que ta tenue reflète ta personnalité et que tu as envie de sucer un agrume ! Je suis prêt à passer toute la putain de soirée complètement sobre si tu me dis que tu veux quelque chose avec une orange dedans.

Em, calme-toi. Calme-toi, bébé. T'es juste à cran, t'es juste en manque, ça va passer. Oui. Après ce soir, ça va bien aller, promis. Pour le moment, concentre-toi sur la jolie brunette et ses désirs.

Depuis deux bons mois maintenant, Noa s'était découvert un nouveau passe-temps. Un passe-temps fort agréable, qui occupait la plupart de ses soirées. En effet, elle s'était mise en quête de dénicher des créatures surnaturelles. Non pas pour les étudier ou, au contraire, les éviter, mais bel et bien pour s'envoyer en l'air. Elle appréciait leur exotisme et surtout, leurs particularités. Le dernier en date était un délicieux homme lézard qui avait beaucoup plu à Nina, notamment grâce aux deux sexes qui pendaient entre ses jambes.

C'est dans sa quête que Noa fit la connaissance d'Em, une jeune barmaid mignonne comme tout, bien qu'assez imprévisible par moment. La petite brunette appréciait tout particulièrement sa compagnie. Elle aimait sa spontanéité et son côté je-men-foutisme. Pourtant, cette même jeune femme, d'apparence inoffensive, cachait un lourd secret que Noa avait découvert par inadvertance, au détour d'une ruelle. Pas plus tard qu'hier soir, elle l'avait surprise en train de discuter avec un SDF. C'est alors que, sans raison apparente, Em s'était jetée sur le pauvre innocent pour le vider de son sang. Le choc fut tel pour Noa qu'elle ne comprit pas de suite ce qu'elle venait de voir. Pourtant, peu de temps après, l'homme s'était effondré à terre, inconscient, suivi par Em qui s'était affalée sur le sol avec un sourire béat au visage. C'est alors qu'elle en était venue à la conclusion suivante : Em était une vampire.

Depuis cette révélation, l'attrait de Noa pour la jeune barmaid avait grimpé en flèche. Elle n'avait pas réussi à fermer l'oeil de la nuit. Elle avait cogité encore et encore, s'imaginant comment elle pourrait attirer la vampire dans ses filets. L'idée même de finir en casse-croûte la faisait trembler d'envie, même si elle ne tenait pas à mourir. Elle préférait plutôt s'imaginer comment Em pourrait la regarder comme un prédateur regarde sa proie : avec des yeux affamés.

C'est donc tout naturellement qu'elle s'était rendue au bar en ce samedi soir. Nina, qui n'était pas d'humeur à sortir, avait préféré rester à la maison. Pour l'occasion, et dans l'espoir de convaincre la barmaid de céder à ses avances, Noa s'était vêtue d'une robe légère, assez moulante. Pas de jaune poussin cette fois, mais du orange. L'on pouvait aisément voir ses formes plantureuses au travers, surtout sa poitrine qu'elle avait pris soin de mettre en avant.

En entrant, elle prit place sur l'un des tabourets du bar. Ses yeux de biche se posèrent immédiatement sur l'objet de ses convoitises. Une fois encore, la demoiselle semblait agitée, voire nerveuse. La brunette présuma que le manque de sang devait en être la cause, mais rien ne lui garantissait qu'elle avait raison.

- Je vais me contenter d'un Bora Bora sans alcool, répondit-elle à sa demande. Tu pourrais me mettre une rondelle d'orange et des petits bonbons en plus, s'il te plaît ? Tu serais un amour ♥

Elle lui offrit son plus beau sourire et surtout, une vue imprenable sur ses seins moelleux, ô combien vulgaires tant ils dépassaient de son soutien-gorge, orange, lui aussi. Assise comme elle était, avec son look tout en couleur, Noa passait pour la parfaite bimbo. Elle aimait ça, même si elle se considérait davantage comme une petite princesse que comme une pimbêche sans valeur.

Elle glissa une main dans ses cheveux pour se recoiffer, envoyant dans le même temps des effluves de son parfum au jasmin. Elle espérait que son odeur sucrée chatouillerait le nez de la vampire devant elle.

- Tu m'as l'air épuisée, Em. Tu vas bien ?

Avez-vous déjà essayé de conserver un contact visuel avec une nana dont les seins vous hurlaient presque d'oublier les yeux pour leur jeter un petit coup d'œil? Peut-être que vous, non, bande de sale petits puceaux enfermé dans votre sous-sol, mais pour une personne aussi cultivée et surtout aussi sexy que ma personne, ayant le distinct plaisir d'avoir une vie sociale, c'est un énorme challenge.

Je dis pas que toutes les femmes s'habillent de façon sexy pour attirer l'attention, peut-être que Noa avait juste envie de se sentir désirable aujourd'hui, mais le petit hic, c'est qu'elle est CHAUDE SA MÈRE, donc je dois lutter contre ma curiosité naturelle, à savoir celle qui me poussait à essayer de jeter un coup d'œil dans son décolleté, vers cette poitrine sulfureuse qui, sans l'ombre de doute, doit être gorgée d'un sang chaud, pulsante de vie et —EM! NON! VILAIN VAMPIRE! NON! —

Elle me demande un Bora Bora sans alcool —PUTAIN OUII! Et pourtant PUTAIN NON! —, en plus de me foutre ses seins devant le pif, et donc, avec un clin d'œil, je lui lance; "Sans problème, bébé, je t'apporte ça!"

Je me détourne d'elle quelques minutes, profitant de lui présenter l'arrière de mon crâne pour me lécher les lèvres; elle me donnait faim. Tellement faim. Oh putain…

Le patron me jette un regard, et je l'ignore complètement. Je me penche devant la demoiselle, lui offrant évidemment une pleine vue de mon cul sous ma jupe noire, et la naissance de mes fesses, le filet de soie serrée sur ma peau. Après tout, si je voulais un peu de pourboire, un petit spectacle était un bon moyen de s'en assurer. Je tire du frigo les composants d'un bora bora, puis je me retourne avec, non sans échapper la bouteille de jus d'ananas, le verre s'éclatant sur le sol. PUTAIN DE MERDE, JE TE HAIS!

"Ca va sortir de ta paie, ça, Emily."

Oh, étouffe-toi avec une bite de deux centimètres, Shwarzy. Dieu que j'aimerais pouvoir lui dire ça. Je l'ignore, encore une fois, avant de préparer le breuvage de Noa, et de le déposer devant elle. Elle me demande comment j'allais, me dit que j'ai l'air épuisée. Je m'accoude au bar, puisque personne ne semblait demander mon attention. Et je me confie. Pourquoi pas ?

"Ah… trois fois rien, ma belle, j'suis juste… J'suis juste à cran."

L'odeur de Noa. Jasmin. Vie. Vitae. Son cou était juste là, devant moi. Juste… Juste un peu, juste… Hah… Ah… Non! Non, calme-toi, calme-toi. Ça va aller. Tu tiens bon.

Le garçon de cuisine passe derrière moi et éponge la flaque de jus d'ananas à mes pieds. Putain, mes talons vont coller au sol toute la soirée, ça va être horrible.

"Faut juste que je sorte d'ici, tu sais. J'crois que je suis pas allé boire un verre depuis… presque deux semaines, j'en peux plus. Et je travaille dans un bar ! C'est genre buffet à volonté ! Mais le patron veut pas !"

En grande partie parce que si je bouffe ou boit quoi que ce soit, en moins de quatre minutes, je vomis deux cartons de sang sur le bar, et putain, il m'en reste qu'un pour survivre la nuit, je ne peux pas me le permettre!

Avec un sourire, je suis la conversation, m'efforçant de ne pas laisser paraître le fait que j'étais en grave manque; "Et toi, ma belle ? Je vois que tu fais sortir les jumelles, ce soir, et que tu portes un délicieux parfum, lequel de ces tocards est le chanceux ?"

Oui! Parle-lui! Concentre-toi sur elle, sur ses mots, et non pas sur son… délicieux… cou… de cygne… plein de sangputaindesamère ! Putain, dis-moi que tu baises, Noa. Dis-moi n'importe quoi. Dis-moi que tu te fais défoncer quotidiennement par Jason Mamoa et qu'il te rempli le cul tous les so-- CA NE M'AIDE PAS DU TOUT, CERVEAU, QU'EST-CE QUE TU FOUS!?

"Enfin, je veux dire... tu as des plans ce soir ?"

Sexuellement parlant, Noa préférait la compagnie des hommes à celle des femmes. Néanmoins, il lui arrivait de faire des exceptions et, en ce jour, l'heureuse élue se tenait pile en face d'elle. Alors, quand Em se pencha pour dévoiler ses jambes galbées, Noa ne se priva pas pour la reluquer. Ses yeux gourmands scrutaient chacune de ses courbes. Elle admirait la pâleur de sa peau qui contrastait franchement avec la sienne.

Soudain, le bruit d'un verre brisé résonna dans la pièce. Curieuse, la brunette se redressa sur son tabouret pour voir de quoi il s'agissait et découvrit que la bouteille d'ananas était brisée en mille morceaux. Elle voulut dire quelque chose, mais la présence du patron l'en empêcha. Quel gros lourd celui-là...

Elle détourna le regard pour fouiller dans son sac à main, lorsque ses yeux furent attirés par un gros bout de verre à ses pieds. Un sourire malicieux vint éclairer son visage et elle profita du fait que la vampire soit occupée pour le récupérer et le déposer sur ses cuisses, sous le comptoir.

- À cran ? À cause de ton patron ?

Elle tendit l'oreille tout en déposant quelques billets sur la table. Le total était nettement supérieur à ce qu'elle lui devait.

- Tiens, comme ça, la bouteille ne sortira pas de ta paie, lança-t-elle avec un sourire avant qu'elle ne continue à se confier.

Les paroles d'Em firent écho dans l'esprit de Noa. Sans le savoir, la petite barmaid lui avait donné le prétexte parfait pour l'inviter chez elle. Oh, elle allait sortir d'ici, oui... mais pas pour boire un verre ou deux. Non. Noa avait d'autres plans pour elle. Des plans bien plus mesquins.

- Oooh, ma pauvre petite chérie... Ça te dirait de passer à la maison, ce soir ? Nina est là aussi. On pourrait commander des pizzas et mater une série ? Sauf si tu préfères te bourrer la gueule, ça peut se faire aussi...

Tout en formulant sa demande, Noa la gratifia d'un sourire des plus ravissants. Elle savait qu'Em ne refuserait pas sa demande. Après tout,  Nina et Noa étaient inoffensives... non ?

- Tu aimes mon parfum ? ronronna-t-elle. Pas de tocard au programme, ce soir. Je suis là uniquement pour me détendre ❤️

Un mensonge éhonté, mais Noa espérait qu'Em tomberait dans le panneau. Elle attrapa délicatement son verre pour récupérer la rondelle d'orange et la glisser entre ses lèvres pulpeuses. Là, de sa main libre, elle pressa la pulpe de ses doigts contre le bout de verre sur ses jambes. Inévitablement, cette dernière s'ouvrit et laissa échapper un filet de sang. Noa fit mine de sursauter.

- Aïe !

Elle lâcha le bout de verre et porta sa main à son visage. Son index était ouvert.

- Mince, je n'aurais pas dû essayer de ramasser le verre avec mes doigts. Quelle idiote je fais, parfois !

Là, deux options s'offraient à elle. Soit, elle demandait à Em de lui donner un bout de papier pour essuyer la plaie, soit elle glissait son doigt dans sa bouche pour éviter de faire couler le sang sur le comptoir. Malheureusement, aucune de ces solutions ne plaisait à la demoiselle. Elle opta pour la troisième option : L'option Noa.

Elle ouvrit la bouche et sortit sa petite langue rose pour y écraser son index. Elle le fit volontairement coulisser sur sa langue avec une lenteur exagérée, afin qu'Em puisse voir la trace de sang apparaître directement sous ses yeux. Son geste était d'un naturel déconcertant. Elle ne voulait éveiller aucun soupçon quant à sa découverte sur la nature vampirique de son amie.

C'est pas anormal qu'une femme se soucie de moi. Je sais pas si c'est parce que j'ai pas grandi depuis trois cent ans, mais on dirait que ma gueule les frappait directement dans les ovaires ou un truc du genre. Noa était gentille. Trop gentille. Au point de filer presque le double de la valeur de son verre juste pour que je n'aie pas à payer de ma poche le breuvage.

"T'es un amour, Noa! " Lui dis-je avec un sourire, m'étirant au-dessus du bar pour lui faire la bise. Une première sur la droite, une seconde sur la gauche.

Évidemment, comme d'hab, mon corps était pas mal plus honnête que moi, parce que pendant que je lui suçais les pommettes, ma main s'empara rapidement des billets et les ficha dans la poche de ma jupe, bien à l'abri. Mon argent. À moi. Mon précieuuuux !

Merde, est-ce que c'est son parfum que je goûte sur ses joues, ou sa peau a littéralement un goût de pêche ? Non. Non, c'est impossible, Em. Les femmes ne goûtent pas la pêche. Putain de sevrage de merde, voilà que j'ai des hallucinations gustatives. Est-ce que ça existe ? Est-ce que j'suis censé pouvoir avoir des hallucinations gustatives ? Aaaaaargh!

Pendant que je suis lentement en train de perdre la boule, elle m'invite. Putain, la conne ! Haha! Yes! Elle m'invite ! Dans sa maison ! Avec sa sœur en prime ! Putain, yes ! Pas besoin de fouiller pour un dealer, ces nanas américaines ont toujours de la beuh quelque part ! Suffit qu'elles en prennent un peu, et pis après, je peux les siphonner.

Complètement!

Non !

Non, pas complètement, il ne faut pas tuer les humains. Ca attire le mauvais genre d'attention, Em! Mais j'en veux tellement, j'ai si faim ! OUI MAIS NON, CRÉTIN! C'EST POUR ÇA QUE LES NAZIS TE SONT PASSÉ DESSUS ! SI T'ÉTAIS FOUTU DE TE CONCENTRER CINQ MINUTES, TU SERAIS PAS TOMBÉ DANS LE PANNEAU AVEC LES AUTRES !

"Ch-ch-chez toi? Oh! Oh, ce serait très bien, oui! Oui! Je veux bien!"

Je me rend compte avoir accepté seulement après que mes lèvres aient prononcé les mots. Espèce de crétin ! Tu n'es pas en état d'aller où que ce soit d'autre. Laisse tomber la beuh, rentre à la maison, et essaie de pécho un lycéen hormon--- Putain, c'est vrai, les vacances. Ils sont pas à l'école, les lycéens, merde.

"Aïe!"

Mon corps se fige. Au complet. Mes mains forment un poing alors que l'odeur du sang frais se répand autour du bar. Je regarde vers Noa. Noa. Ma belle Noa. Oh, pauvre idiote, qu'est-ce que tu as fait ?

Elle lève sa main, et je la vois. Elle me fixe alors qu'elle glisse son délicieux doigt rougi de sang contre sa langue de petite pute américaine. Je regarde chaque, putain, de moment, de cette torture. Je veux regarder ailleurs, faut que je regarde ailleurs, mais je ne peux pas.

Mon cœur s'emballe. Le putain de souffle de vie, l'appétit de la bête, la vulnérabilité de cette VICTIME de premier choix, putain, c'est trop. C'est trop. C'EST TROP.

Et je prends l'opportunité. Je ne peux plus m'en empêcher. Je me tourne vers le patron et, avec un discours que j'aurais voulu être bien plus éloquent pour mon dernier soir dans cet établissement à la con, je balance la phrase, ou plutôt le mot:

"Okayjéfinimonkarjemkassokaybye!" (Traduction intelligible: Okay, j'ai fini mon quart de travail selon plus ou moins mes obligations contractuelles, donc je vais y aller. Merci pour ces moments mémorables (connard) et au revoir!)

Et je contourne le bar pour me retrouver directement à côté de Noa, et je passe mon bras autour du sien.

"Alorouonvafautferpanséçapourpaksasinfect!" (Traduction intelligible: Alors, où on va? Il faudrait faire panser ça pour que ça ne s'infecte pas!)

La tension venait de monter d'un cran. Em ne souriait plus. Cette horrible torture plaisait beaucoup à Noa qui observait avec délice chaque réaction de sa victime. Sa mâchoire s'était contractée et ses muscles, eux, s'étaient tendus. Elle aurait adoré qu'Em lui saute à la gorge, mais la situation ne le permettait pas. D'ailleurs, la petite barmaid n'était certainement pas la mieux qualifiée pour satisfaire les délires masochistes de Noa.

Alors qu'elle s'attendait à voir Em lutter contre ses envies sanguinaires, les évènements prirent une drôle de tournure. La voilà qui décidait de partir illico presto en baragouinant je ne sais quelle excuse. D'abord étonnée, Noa ne réagit pas de suite lorsque la barmaid se glissa à côté d'elle pour lui saisir le bras. Puis, en comprenant qu'elle avait atteint ses limites, elle afficha un grand sourire.

- Je n'ai pas tout compris à ce que tu viens de dire, mais allons-y !

La brunette se redressa pour se diriger vers la porte de sortie. Ses talons claquaient bruyamment contre le sol tandis qu'elle s'amusait à rouler des fesses sans aucune raison apparente. Elles sortirent dehors et, aussitôt, Noa fut saisie par la fraîcheur de la nuit. Elle se cramponna davantage à Em, calant son bras entre ses deux gros seins. 

- Bwrrrr, c'est qu'il fait froid...! Viens, c'est par ici. Il faut compter 5/10 minutes de marche.

Si Em voulait fuir, c'était le moment où jamais. Car, une fois chez Nina et Noa, il n'aurait plus aucune possibilité de faire marche arrière. Sachant cela, Noa s'assura de le maintenir fermement contre elle tout en papotant tout le long du trajet pour la distraire.

- Au fait, tu crois que tu pourras me soigner une fois à la maison ? Nina ne supporte pas la vue du sang et moi, j'ai peur d'avoir mal si j'essaie...

Encore un mensonge, mais jouer les innocentes était un art dans lequel Noa excellait.

Elles finirent par arriver à destination. Dorénavant, il était impossible de faire marche arrière. Noa utilisa son badge pour déverrouiller la porte du hall et s'engouffrer à l'intérieur. La décoration était plutôt chic, mais sobre.

- Au cas où tu boirais un peu trop, on a suffisamment de place à la maison pour que tu puisses rester dormir, d'accord ? ❤️

Elles montèrent les escaliers et s'arrêtèrent au deuxième étage. Là, Noa ouvrit la porte et la referma derrière Em.
Le salon était un espace chaleureux et accueillant. Des odeurs de bougies parfumées flottaient dans l'air et la lanterne en papier qui pendait au plafond colorait les murs d'une agréable teinte orangée. Au centre de la pièce se trouvait un canapé blanc, recouvert de coussins en dentelle. Nina y était installée, blottie dans un plaid douillet dont la matière semblait aussi douce que de la fourrure.

- Salut soeurette ! lança joyeusement Noa en retirant ses talons.

Nina tourna la tête et fut surprise de découvrir qu'Em se tenait devant la porte.

- Oh, coucou Em ! Tu vas bien ? demanda-t-elle gentiment.
- Son patron est un vrai connard, je lui ai proposé de venir se détendre à la maison.
- C'est une très bonne idée !

Nina offrit un sourire à Em tandis que sa jumelle s'avançait sur l'un des tapis moelleux qui recouvrait le sol de leur appartement.

- Je me suis dit qu'on pourrait commander une pizza et regarder une série ?
- Pourquoi pas, oui. Tu veux boire quelque chose, ma puce ? lança la blondinette en direction de leur invité.

Noa répondit avant même que la barmaid ne puisse le faire.

- Viens avec moi, je vais te filer quelque chose de plus confortable pour qu'on puisse se poser dans le canapé.

Ni une ni deux, elle prit la direction de sa chambre pour ne pas lui laisser le choix.

Jamais j'aurais cru que juste marcher serait une telle torture. Elle saignait, merde. Mais il y avait des gens partout. Je pouvais pas juste la tirer dans une ruelle, la plaquer contre un mur et l'Embrasser, surtout pas sur le territoire de chasse d'un autre Semblable. Merde. Merde, plus vite. Dix minutes de marche, qu'elle dit! Oh non… oh non! Comment je vais tenir? Je peux pas tenir! J'essaie de la faire avancer plus vite, mais elle ne se presse pas.

La soigner? Oh putain! Elle est blessée. Oui. Il faut soigner. Les humains meurent si ca s'infe- NON, c'est pas vrai, ils ont des antibiotiques maintenant. Et puis, depuis quand je me préoccupe de l'infection?

"Ah! Oui, bien sûr~ Je suis très confiante de pouvoir mettre un pansement!"

Tocard. C'est pas une opération compliqué, arrête de parler aussi vite. Détends-toi. Respire. Voilà. Doucement. Concentre-toi sur ton pas. Un, deux, un, deux, un-deux, un-deux, undeuxundeuxund--- Okay, ca ne marche pas. Concentre-toi sur elle. Elle est bonne, elle est douce, elle est chaude. Ca change, non? Ca change des gros rustres, du sexe dans les toilettes pour un petit once.

Elle était douce. Chaude. Pleine de sang chaud. De délicieux. SANG. Chaud.

Merde. Elle peut pas vivre si loin que ça, si?

Ah bah non. La menteuse. En moins de quatre minutes, on est déjà devant. Comment ose-t-elle me mentir ? Ne voit-elle pas que je suis en train de perdre les pédales ? Mais qu'est-ce que je raconte, bien sûr que non! Je ne suis pas censé le lui montrer. Je suis une gentille barmaid qu'elle a rencontré dans un bar. Je suis là juste pour regarder un film avec mon dîner.

… Ouais, je ne tiendrai pas le coup, hein?

Elle ouvre la porte, elle me fait rentrer chez elle. Je passe à l'intérieur, et elle la referme; le verrou s'active. Elle passe le pas de la porte, et je retire mes talons, parce qu'ils sont plein de jus d'ananas et de poussière, et ce putain de plancher a l'air parfaitement immaculé, s'il se fait rayer, elles sauraient immédiatement que c'est moi.

On monte à l'étage. Nina est là. Je l'ai déjà vue avant, brièvement, quand elle descendait au bar. Alors, je suis pas le genre à faire de la comparais--- Oh, à qui je vais faire croire ça, je suis complètement du genre à comparer. Si Noa était chaude comme l'été, Nina était comme printemps; ou du moins elle se présentait ainsi. Elle semblait gentille, douce, attentionné… et ses airs de blonde aux yeux bleux… bah, on connait tous les blagues.

Allez, encore un effort. Dès qu'elles sont bourrées, je pourrai manger. Et bien manger. Elles sont deux, elles sont juteuses, galbées, chargée… oh, mes délicieux petits sacs de sang et de chair, si vous saviez à quel point Maman a envie de vous ♥

"Hello, chérie ! Ça fait longtemps que je t'ai pas vu trainer au bar !"

Best. Salutation. EVER. BRAVO, championne! Très suave!

Heureusement, Noa ne perd pas une seconde pour me couvrir et expliquer ma situation dans ses mots. Moi, pendant ce temps, j'essaie de ne pas trop les reg… merde. Je les regarde. Je les regarde beaucoup trop. Je vais pas tenir, putain, je vais pas tenir.

Nina me demande quelque chose, mais je ne l'entends pas.

Soudainement, Noa me tire par le bras, et me dit qu'on allait dans sa chambre.

Yes. Yes.

Fuck la stratégie, dès qu'on est seul à seule, je lui bondis dessus. Je la plaque au sol, au mur, au lit, peu m'importe…

Mais comment je fais ça?

J'ai presque pas la force de *marcher* encore moins lui sauter dessus!

Et on se retrouve dans sa chambre. Et je ne lui saute pas dessus. J'ai le cœur qui bat. Elle est devant moi. La porte est fermée. Allez… allez, fais quelque chose. N'importe quoi. N'importe quoi!

Noa attendit patiemment qu'Em entre dans la chambre pour fermer derrière elle. Là aussi, la pièce était joliment décorée. Un gros tapis en forme de marguerite recouvrait une partie du sol. Le papier peint était orné de motifs floraux et de nombreuses bougies étaient dispatchées ici et là. Au centre de la pièce, son lit à baldaquin reposait un gros morse en peluche, accompagné de coussins douillets aux couleurs vives. Au-dessus du lit, des guirlandes en forme de coquelicots brillaient d'un rouge timide.

Noa se dirigea vers sa coiffeuse pour récupérer un chouchou et attacher sa crinière brune. 

- Je te laisse ouvrir mon armoire, prend ce que tu veux dedans. 

Le piège se refermait lentement. Un sourire aux lèvres, la brunette vint se placer à côté d'Em pour se dévêtir. Après tout, elles étaient entre filles, alors à quoi bon se montrer pudique ? 

Elle souleva sa robe, dévoilant d'abord ses cuisses dodues, puis son petit ventre et pour finir, ses mamelles bien lourdes, encore à l'étroit dans leur soutien-gorge.
 
- J'ai des shorts, des nuisettes... J'ai aussi un pilou pilou, si tu veux. Tu aimes bien les pyjamas en forme d'animaux ?

Le soutien-gorge sauta tandis qu'elle posait sa question. Tout ce blabla inutile n'avait que pour unique but de tester la patience d'Em. Noa s'empara d'un tee-shirt ample et d'un mini-short qu'elle enfila, avant de se pencher franchement en avant pour fouiller dans le bas de son armoire. 

- Mais où est-ce qu'elle est passée ? 

Elle fit volontairement trainer les choses pour permettre à son invité de se rincer l'oeil. Son short trop petit ne dissimulait qu'à peine son intimité. La forme suggestive de ses lèvres était clairement visible à travers le tissu. Oh, bien sûr, Noa aurait pu séquestrer Em directement en l'attachant à son lit, mais son sadisme l'avait amenée à torturer un peu plus la vampire. 

- Ah, elle est là cette coquine ! 

Elle se redressa et sortit une petite trousse de secours. Puis, sans laisser le choix à Em, elle prit cette dernière par le bras pour la conduire jusqu'à son lit sur lequel elle vint s'asseoir. 

- Tu veux bien soigner mon doigt ?

Tout en formulant sa demande, Noa tentait de s'imaginer toutes les insultes qu'Em devait formuler dans sa tête à son encontre. Cette situation l'excitait bien plus que prévu. Si la vampire était capable de percevoir les battements de coeur, elle devait probablement entendre à quel point celui de Noa s'emballait. 

- Attends, tu as quelque chose sur la joue.

Elle s'approcha d'elle jusqu'à ce qu'elle puisse sentir son souffle chaud caresser son visage. Puis, une fois à portée, elle déposa le bout de son index ensanglanté sur les lèvres d'Em. 

- Au fait, Em...

Clac. Une paire de menottes se referma sur le poignet de la barmaid. Noa afficha un grand sourire avant de reculer pour rester à bonne distance. La solidité du lit ne permettrait pas à Em de s'enfuir aussi facilement... Elle était prise au piège, comme une petite souris. 

- Quand comptais-tu m'avouer que tu es un vampire, hm ? ❤️

La tension. Oh, Dieu. Et elle était là, presque sans défense. Une mortelle, fragile, si facile à maîtriser, mais je ne peux pas. Je ne peux rien faire. Est-ce que c'était son sang ? Est-ce que c'était le fait que j'étais en manque, de sang et de drogue? Je ne sais plus. Probablement les deux, surement les deux.

Mon cœur s'emballe. Enfin… autant qu'il était possible avec les derniers vestiges de sang qu'il me restait. Ma seule chance d'un repas digne de ce nom, c'était d'attendre qu'elle s'endorme.

Elle m'offre de prendre ce que je voulais dans son armoire, et je me sens hésiter. Je me sens paniquer, et elle se rapproche, encore. Son doigt encore rouge de sang attire mon attention; mes yeux la fixent. Oh dieu~ Elle se déshabille. Elle se déhabille devant moi. Ses fesses, ses cuisses, ses hanches. Tellement de points vulnérables. Tellement de points sensibles. Mes dents ne lui feraient absolument rien. Juste une petite morsure. Est-ce que je peux te mordre? Laisse-moi te mordre. Laisse-moi Embrasser tes cuisses, tes seins. Si tu me laisses, je te jure, je serai ta petite pute, je ferai ce que tu veux.

Mais je ne dis rien. Bien sûr que je dis rien. Je dois rien dire. Je suis un vampire. Si je dis quoi que ce soit, c'est la mort. Je la regarde. Je sais que je dois avoir l'air d'un putain d'obsédé à la fixer comme ça, presque haletant, mais je ne peux pas décrocher mon regard d'elle.

Son soutien-gorge saute, et tombe au sol. Ses seins me regardent. Ses yeux aussi. Je sais qu'elle me teste. Je sens sa chaleur, je sens son sang se chauffer. Est-ce que c'est ça qu'elle veut? S'amuser à mes dépends? Oh… Oh putain. Je n'ai pas assez de sang pour ça. Si je dois supporter l'excitation, la tension et l'anticipation, je vais devenir cinglé. Heureusement, HEUREUSEMENT, elle se couvre avec un tee-shirt et un mini-short, ce qui ne réduit en rien ce que je vois; le vêtement l'épouse trop.

Soudainement, elle revient vers moi avec une petite trousse de premier soin. Elle me tire vers le lit! Oh non non non! Noa! Mauvaise idée! Mauvaise idée, alerte rouge, alerte…!

Je tombe sur le lit, et je recule un peu, jusqu'à ce que mon dos se presse contre la tête du lit. Elle veut que je la soigne?

"Euh… je… je…"

Putain, t'es complètement conne de faire une chose pareille? T'invite une meuf que tu connais pas dans ta chambre? Et moi? Et moi? Complet débile, tu es même pas foutu d'opposer la moindre résistance dans ton état! Trop tard. Elle se rapproche. Elle s'approche encore, et je recule encore. Mon dos heurte la tête de lit, et son visage se rapproche, mes lèvres s'entreouvrent pour me laisser respirer, je sens son souffle sur le sien, puis, soudainement, son doigt.

Le sang. Je ne peux pas… Je dois pas… Merde. Trop tard! Ma langue sort, et je sens son doigt dessus. Le goût du sang se repend dessus. Si bon. Si chaud. Plein de vie. Le sang de Noa goûte comme elle; il goûte la chaleur d'été.

Un clac.

Je baisse les yeux, et je vois une menotte à mon poignet. Pas une menotte de jeu, non non, une vraie menotte. Le genre de truc que les policiers ont. Le genre de truc qu'une nana civile ne devrait pas avoir. Oh non.

Non non non non non non non.

Est-ce que je viens de tomber dans le piège d'un chasseur? Putain de bordel d'amateur de merde! T'as survécu aux nazis, mais t'es pas foutu de résister à ton appétit !? Maintenant, de tous les moments?

"Je ne suis pas un… je ne suis,.. haa… haaah…"

Ma langue lèche mes lèvres, et malgré ma situation, ca suffit à éveiller mes sens. Mes joues deviennent roses. Mes lèvres rougissent. Mon sexe presse contre ma culotte, légèrement, éveillé par l'énergie de vie qui, enfin, circulait en moi.

JE SUIS DANS LA MEEEEEEEERDE!

ET JE BANDE EN PLUS!

- C'est très vilain de mentir, tu sais ? Je t'ai vue hier soir...

Noa marqua un temps d'arrêt pour laisser le temps à Em de réaliser l'ampleur de sa découverte. Elle était dans de beaux draps, et la brunette comptait bien le lui faire comprendre.

- Je suis partie à peine 10 minutes après toi. Et sur le chemin du retour, j'ai reconnu ta voix au détour d'une ruelle, commença-t-elle.

Tout en racontant sa petite histoire, elle se rapprocha d'Em pour faire courir son index et son majeur le long de son torse.

- Puis je t'ai vue. Tu as sauté au cou de ce pauvre homme et tu l'as vidé de son sang jusqu'à la dernière goutte. Au début, j'ai trouvé ça horrible. Mais, ensuite...

Elle s'approcha de son oreille pour y murmurer d'une voix chaude et mielleuse.

- J'ai trouvé ça très excitant... ❤️

Leur proximité soudaine excitait la brunette qui vint lover son arrogante poitrine contre le corps fébrile d'Em. Elle adorait lire son trouble et sentir son souffle affolé contre sa peau. Elle aurait pu la torturer ainsi pendant des heures, mais l'envie de s'envoyer en l'air était bien trop forte. Aussi, elle recula pour lui saisir les chevilles et tirer dessus d'une traite, l'obligeant à s'allonger.

- Mais tu m'as menti, Em. Et ça, je n'apprécie pas...

Sur ses mots, elle grimpa à califourchon sur la demoiselle rouge pivoine. Ses fesses dodues s'écrasèrent avec amour contre le bas ventre de sa victime. La chipie pesait son poids, mais elle ne semblait guère s'en soucier.

- Je pensais qu'on était amies toi et moi. Tu m'as énormément déçue... avoua-t-elle avec une mine faussement attristée.

Elle détourna le regard puis, après quelques minutes, fixa Em avec un petit sourire aux lèvres.

- J'imagine que tu n'as pas envie que quelqu'un découvre ton petit secret, je me trompe ? Alors voilà ce que je te propose. Je ne dis rien à personne, mais, en échange, tu deviens mon amante. ❤️

Au fond, Noa savait qu'Em n'avait pas le choix. Bien sûr, elle pourrait les tuer toutes les deux une fois libre de ses mouvements, mais Nina et Noa avaient beaucoup d'amis. Leur disparition ferait l'objet d'une enquête et, par conséquent, Em serait en danger. Elle attendit patiemment sa réponse avant de rajouter.

- Oh, et tu ne devras plus t'en prendre aux innocents. À partir d'aujourd'hui, quand tu auras faim, tu devras mordre soit Nina, soit moi.

Des conditions bien sévères, mais Noa n'aimait pas savoir qu'Em s'en prenait à des personnes sans défense. Puisqu'elle en avait l'opportunité, autant boire le sang de personnes consentantes, non ?

Noa inspecta brièvement son doigt. Une grosse perle de sang brillait sur le dessus, mais ça ne coulait plus. Alors, sans prévenir, elle vint glisser son doigt directement dans la bouche d'Em.

- Je suis sûre que j'ai bon goût ❤️ Qu'est-ce que tu en penses ?

Soudain, elle marqua une pause. Quelque chose gonflait entre ses cuisses. Quelque chose de dur, d'épais, qui appuyait avec insistance sur son petit abricot. Elle cligna plusieurs fois des yeux puis se redressa légèrement pour voir de quoi il s'agissait. Un cri de stupeur lui échappa lorsqu'elle réalisa qu'il s'agissait d'un sexe masculin.

- Quoi ?! Mais.... tu...
- Vous voulez quoi comme pizza ?

Noa leva la tête et découvrit sa jumelle en nuisette dans l'encadrement de la porte. Celle-ci écarquilla les yeux avant de rougir violemment.

- Oh ! Je ne savais pas qu'Em et toi... Désolée...!

Elle commença à faire demi-tour, mais Noa cria dans sa direction.

- Nina, attends ! Regarde !

La brunette baissa la jupe d'Em sans même lui demander son avis. L'instant d'après, il se retrouvait la queue à l'air, sous le regard ahuri de la la timide Nina qui n'en croyait pas ses yeux. Les mains plaquées contre sa bouche, elle observait le membre dressé devant elle avec stupeur.

- Mais...!
- C'est un mec !

Merde, pourtant, je fais gaffe. Je fais tout le temps gaffe. Comment elle a pu… Non. Le bar. Bien sûr. Le SDF. J'aurais dû la voir, mais au milieu du Baiser, j'ai dû avoir un moment d'absence.

Et elle… elle aimait ça? Elle avait aimé voir un humain comme elle être vidé à quelques millitres de la mort ? Elle était complètement cinglée !

Elle se presse contre moi, et je sens sur son souffle, sur ses seins contre mon t-shirt, qu'elle était excitée. Qu'elle avait adoré ce qu'elle avait vu ! Ses tétons sont durs comme la pierre, je les sens contre mon torse. Son parfum entre encore dans mes narines; l'odeur de jasmin, l'odeur du sang. Je me sens réagir à son contact, je tends le cou pour mordre, mais elle recule soudainement.

Je crie quand elle me tire les pieds, et je tombe sur le dos, le bras levé par cette putain de menotte à la poutre du lit. Lui mentir ? Elle me reproche de lui mentir? Évidemment que je vais te mentir et nier être un vampire, pauvre pimbêche ? Quel genre d'idiot irait dire à une humaine qu'il est un prédateur nocturne ?

Em#1: Okay, Em, on est complètement dans la merde, alors, qu'est-ce qu'on fait?
Em#2: Je sais pas, moi! Faut qu'on se tire d'ici ! Des suggestions ?

"Ah!"

Le gémissement m'échappe alors qu'elle s'assoit sur moi, ses yeux rivés sur les miens. Et elle débite d'autres faussetés. Qu'on est amies? Hah! Tu es une autre… une autre… victime?... Oh non. Non, ce n'est pas elle, la victime, en ce moment.

Em#1: Okay, Em! Em! Écoute-moi! Joue le jeu!
Em#2: Joue le jeu!? C'est ça, ton plan!?
Em#1: Ah, sh-sh-sh-sh! Ta gueule! Pour le moment, oui! Allez! Go!

"On… on est amies, Noa," ma voix couine faiblement. "Mais… mais il faut rien dire! Il faut rien dire, sinon… sinon… mmph!

Elle ne me laisse pas finir pour reprendre. Elle accepte de ne rien dire ! Yes! Bon plan, cerveau!

Em#1: Pas de problème, mec.

Elle ne dit rien tant que… tant que QUOI!? Tant que deviennent son amante? Okay, je suis peut-être un vampire qui suce des mecs pour de la poudre et pour subvenir à ses besoins sanguins, mais j'ai jamais vio—Oh. Ouais, en même temps, entre être vidé de son sang sans son consentement et se faire passer dessus, y'a une marge, certes, mais elle est sacrément fine, quand même.

"D… donc tant que je… si je fais ce que tu… tu veux, tu diras rien?"

Un peu d'espoir! Yes! Maintenant, tout ce que j'ai à faire, c'est qu'elle baisse sa g…

Em#1: Mec, elle a dit quoi, la meuf!?
Em#2: Est-ce qu'elle vient de se sacrifier au menu pour sauver d'autres?
Em#1: Elle est grave atteint!
Em#2: Okay, laisse-moi gérer. Avec un peu de chance, on s'en sort avec une, potentiellement deux goules!
Em#1: Jackpot, salope!

Alors, je vous JURE que j'allais répondre quelque chose de cinglant pour mettre les choses de mon côté et gagner l'avantage. J'avais un plan. J'avais un bon plan. Mais soudainement, sans avertissement, elle m'enfonce son doigt dans la bouche, et me coupe soudainement dans mon élan. Elle me demande ce que j'en pense.

"Ah… haah ♥ Je… je ferai ce que tu veux… je serai s… sage… plus… donne-m'en plus… plus, s'il te plait!

Em#1: PÉTASSE, MAIS QU'EST-CE QUE TU FAIS!?

Ca n'avait plus d'importance. Tout ce que je voulais, tout ce que je désirais, c'était qu'elle m'en donne plus. Et soudainement, je sens quelque chose. Je sens quelque chose de chaud, en bas. Oh non. J'suis à plein mat. Et elle s'en est parfaitement rendu compte.

Nina monte, et elles papotent, mais je n'entends presque rien. Entre le fait d'être découvert, d'être affamée et d'avoir un petit goût de sang, je n'arrive pas à me concentrer sur elles. Enfin, ce, jusqu'à ce que soutdainement, elle tire sur ma jupe. Je hurle, je proteste, je tire sur le tissu de ma main libre, mais elle arrive à déchirer le vêtement, et je me retrouve la bite à l'air, sous ma culotte. Je n'ai pas l'habitude d'être victime de pudeur, mais putain! Un peu de lubrifiant aurait été sympathique! Je me retrouve devant deux femmes qui me fixent, ma bite n'ayant absolument pas reçu le message et se dressant fierement devant le regard des deux nanas.

Au. Secours!