Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Moribonde [PV: Ser Auguste]

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Shion

Humain(e)

Moribonde [PV: Ser Auguste]

vendredi 10 mai 2024, 01:08:18

Fuir de Meisa n'était pas particulièrement difficile. Ce n'est pas comme si Serenos l'avait attachée sur place, ou s'il était particulièrement inquiet d'être capable ou non de la retrouver. Ce n'était même pas la première fois qu'elle le faisait; quand bien même elle disparaîtrait pendant des mois, elle doutait que le Roi ne se préoccupe de son sort plus qu'il ne le faisait déjà. De toute façon, il n'y avait pas d'échappatoire, que ce soit pour lui ou pour elle; leur destin était de se rencontrer, encore et encore, jusqu'au jour ultime. Entretemps, elle pouvait bien faire ce qu'elle voulait.

Ce n'est pas pour autant que Laurelian ne cherchait pas à trouver un échappatoire. Elle n'avait pas complètement abandonné l'idée de vivre. L'idée de survivre. Si son destin était de mourir, de souffrir, elle ne comptait pas l'accepter les bras croisés en attendant sa fin.

Donc, elle fuyait.

Elle avait pris le premier bateau pour le continent qu'elle avait trouvé.

Seulement, le navire marchand concerné ne faisait pas affaire qu'avec Meisa. Certes, il flottait sous une bannière du royaume de Terlia, mais Terlia avait également des accords commerciaux avec Ashnard, mais comme elle n'avait jamais porté attention à la politique entre les royaumes, chose qu'elle regrettait absolument dans sa situation actuelle, son ignorance l'avait menée sur le territoire impérial.

Pourquoi regrettait-elle sa situation ?

Eh bien, parce que peu après avoir mis le pied sur le territoire d'Ashnard, les commerçants l'ayant si poliment acceptée sur leur embarcation étaient soudainement, si un brin prévisiblement, devenus ses geôliers. À peine avaient-ils traversé les eaux territoriales de l'Empire qu'elle avait été agressée par trois solides gaillards dans son alcôve personnelle, saucissonnée sans préavis et enfermée avec le reste de la marchandise.

Maintenant, elle était en transit, enfermée dans une cage en fer avec d'autres jeunes femmes et même de jeunes hommes. Des enfants figuraient parmi les victimes.

Il y avait toujours des enfants. Les esclavagistes connaissaient leurs clients. Il n'y avait aucun doute que si ces victimes se rendaient jusqu'au marché aux esclaves, il serait exceptionnel qu'ils soient achetés dans le but de se voir prodiguer une famille. Non, si ce n'était pas des rituels de magie noire, un sort beaucoup plus cruel et sordide les attendait. Les Ashnardiens ne semblaient pas connaître de fond quand il s'agissait de perversion et de cruauté.

Franchement, elle serait beaucoup plus inquiète si ce n'était pas un procédé qu'elle avait déjà connu à l'époque. Elle avait déjà été faite esclave. Elle avait déjà passé entre les mains des pires ordures du monde connu. Ce n'est pas tant qu'elle était indifférente à son sort, voire qu'elle était intérieurement angoissée à l'idée de croiser un autre monstre du genre, mais simplement le fait de vivre, et que ce soit le résultat de ses propres décisions… il y avait une certaine chaleur. Un certain réconfort. Qu'elle avait encore une chance de survivre.

Mais les esclaves n'avaient pas une grande chance de voir le marché de toute façon. Ces marchands ne semblaient pas vraiment avoir à cœur leur survie, considérant l'absence de nourriture et d'eau. Les plus faibles ne virent même pas la fin de la première journée. Certains avaient même, dans leur désespoir, commencé à manger les cadavres crus de ces premiers morts avant la fin même de la deuxième journée. La troisième journée, certains semblaient même avoir fait un pacte de tirer le minimum de réconfort possible, et s'adonnaient aux actes charnels, malgré la présence d'innocents.

Au milieu de la quatrième journée, aux alentours de midi, la princesse emprisonnée fut surprise de sentir la cage s'arrêter.

Elle était trop faible pour vraiment s'y intéresser. Elle avait faim, elle était fatiguée. À ses pieds, des cadavres encore chauds gisaient sur le plancher de bois. Parmi les survivants, un jeune homme, deux femmes et seulement un enfant, ce dernier mâchant un bout de chair sanguinolent entre ses sanglots.

Un groupe de gardes armés se présentèrent derrière la cage, et l'un d'entre eux la déverrouilla alors que les autres les menaçaient de leur pique. L'un d'entre eux s'exclama dans sa langue natale, avec une moue dégoûtée et se couvrant le nez. Oui, l'odeur d'un corps en putréfaction n'était pas enchanteresse, qui l'eut cru, même s'il était celui d'une très belle fille de village, dont les yeux noirs étaient rivés sur la princesse, figés dans cette même expression de supplication silencieuse qu'elle lui avait adressée alors qu'elle s'éteignait devant elle.

Les corps furent tirés hors de la cage, puis jetés négligemment en bord de route.
« Modifié: vendredi 10 mai 2024, 01:13:39 par Shion »

Ser Auguste

Humain(e)

Re : Moribonde [PV: Ser Auguste]

Réponse 1 vendredi 10 mai 2024, 03:40:56

Auguste n'aimait pas Ashnard, et il aimait encore moins s'y retrouver. Non seulement le pays était la source des plus grandes souffrances que les peuples frontaliers subissaient, mais il en était également la victime.

Il y avait un certain mérite dans une nation où la loi du plus fort subsistait encore et toujours. Avec assez de force et de pouvoir, même un simple villageois pouvait, un jour, devenir un grand général, ou même mettre fin aux pires injustices. La loi était permissive à ce point; le meurtre n'y était même pas nécessairement interdit ou criminalisé; si un citoyen se retrouvait au bout d'une lame, ou empalé au sommet d'une colline, c'est qu'il n'était pas assez fort pour survivre. En un sens, ce système était équitable; tant que vous étiez né avec un corps ou un esprit capable de surpasser celui des autres, et de vous garder en vie par la même occasion.

Auguste ne partageait pas cette croyance, cependant. Les faibles méritaient autant une chance de vivre heureux que les forts, et si ceux avec les moyens étaient libres de faire ce qu'ils voulaient en toute impunité, il n'y avait simplement aucune limite aux atrocités qu'ils pouvaient commettre.

La chasse aux esclavagistes, ou du moins c'est ainsi qu'il appelait ce type de mission, était un type d'opération où le Chevalier Saint frappait au coeur de la cruauté Ashnardienne, et son approvisionnement. Terlia, un royaume reconnu pour ses tractations avec les différentes contrées, était normalement un royaume appartenant à la coopération des royaumes libres, normalement sous protection Nexusienne. Cependant, malgré cette alliance, il persistait en ce royaume des pratiques peu reluisantes, notamment dans leurs arrangements avec une nation pourtant déclarée ennemie de cette coopération. Il avait ouïe dire que l'un de ces marchands allant à l'encontre des conventions établies par cette alliance venait de revenir d'un autre continent.

Sous des conditions idéales, s'il était du côté de Nexus, Auguste n'aurait pas hésité un seul instant à se lancer à la poursuite de ce marchand avec le support de son Ordre, mais en Ashnard, un déplacement de troupes, même si le nombre était trop bas pour justifier une riposte, pouvait engendrer des réactions disproportionnées. Pour cette raison, il n'avait pris avec lui que quatre membres de son ordre; Maxime, Jules et Aurèle, trois Chevaliers de son Ordre.

Les règles de la chasse étaient simples; agissez vite, agissez bien et agissez sans être vu. Et bon sang, si cette route n'avait pas été aussi occupée pendant les trois premiers jours de leur traque, ils auraient pu protéger ces pauvres gens. Via l'Aspect de Compassion, Auguste ne put même pas ignorer le désespoir des victimes; leur douleur, il la ressentait, à chaque moment, à chaque instant. Chaque mort lui perçait le coeur, aussi douloureusement que le fer d'une lance. Et pourtant, aux travers de cette souffrance, il voyait une étincelle anormale; une des esclaves à en devenir qui semblait presque... indifférente serait un grand mot, mais... distante? Presque à l'image d'une épave au gré d'une tourmente; elle vivait cette captivité, cette soif, cette inanition, mais pourtant, elle ne semblait pas y porter attention, comme si elle savait que cela ne durerait pas.

Le quatrième jour se présenta enfin leur opportunité; plus de voyageurs, plus de gardes, rien. Voilà près d'une heure qu'ils n'avaient rien vu, de près ou de loin. C'était l'heure de frapper.

Maxime fut la première à charger, et elle se détacha du groupe pour foncer droit vers la diligence en tête. Bondissant de sa selle, elle planta sa lance dans le crâne de sa première victime; le chauffeur. Sans briser son élan, elle passa de l'autre côté du banc du chauffeur et frappa à l'intérieur de la diligence, à l'aveugle. Sa lance trouva une victime, mais elle ne fit que l'égratigner, la forçant à frapper de nouveau, cette fois visant le tronc de l'homme, perçant ses muscles dorsaux ainsi qu'un poumon, sans l'ombre d'un doute. L'autre passager parvint à s'extirper du véhicule, mais elle se jeta au sol et, avec l'élan de la chute, usa de cette force pour se pousser sous la diligence, glissant sur son armure de métal, pour atteindre l'autre côté et se redressa aussi vite, bondissant comme une panthère sur sa proie pour lui perforer le crâne de part en part de sa lance.

Jules et Aurèle, pour leur part, cernaient le champ de bataille, provoquant la garde et les harcelant de leurs flèches, s'assurant ainsi qu'ils ne pourraient pas faire le chemin vers leur monture et prendre la fuite. Ce fut cependant Auguste qui frappa au coeur du groupe, mettant même le pied à terre pour affronter les gardes survivants. Il n'avait pas besoin de chercher des témoins; aucun ne pourrait échapper aux flèches des jumeaux et à la lance de Maxime. Il devait simplement se concentrer sur les gardes qui entouraient la cage.

Un à un, il pourfendit ses ennemis. Certes, ils étaient armés, mais leurs armes étaient de mauvaise qualité, et leur talent était encore moins impressionnant. Il dût admettre que quelques-uns avaient quelques compétences, notamment ceux qui se rendirent compte que Lamentation ne serait pas arrêtée par leurs parades, même les plus compétentes, et donc qui cherchaient à esquiver la lame et trouver un angle d'attaque. Cependant, ceux qui réussirent à lui porter un coup ne parvinrent pas à passer outre son armure; leurs armes étaient de facture trop faible.

Une fois ses ennemis devenus cadavres, il s'approcha de la cage que les gardes avaient pris la peine de laisser ouverte pour lui, et il s'approcha des prisonniers.

Ils étaient tous faibles, incapable de bouger ou de résister. Sauf une. Celle aux cheveux blancs. Celle qu'il avait ressenti comme inerte au centre de la tourmente.

Il la souleva délicatement.

"Je suis Auguste, et je ne vous ferai aucun mal," l'assura-t-il avec un sourire. "Je vais vous confier à Ser Aurèle, mademoiselle. Nous allons vous sortir d'ici."

Faisant volte-face, il tendit la première victime à Aurèle, qui la prit dans ses bras avant de la transporter vers la diligence. Il se tourna ensuite vers les autres victimes, et fit de même, chargeant les deux jeunes hommes survivant dans les bras de Jules, puis confiant l'enfant à Maxime, avant de tirer la dernière survivante de la cage, celle-ci opposant une maigre résistance. Une main se leva et frappa fermement contre son casque, le lui arrachant dans l'élan, et il la regarda calmement.

"Je ne vous ferai aucun mal," répéta-t-il. "La Divine m'en soit témoin."

Cette promesse, sur le nom de la Divine, sembla mettre fin aux protestations de la femme, et il la porta à son tour vers la diligence, dans laquelle il la posa, non sans lâcher un regard vers la femme aux cheveux blancs, mais il ne jugea pas que c'était le bon moment pour lui poser des questions.

Aurèle revint rapidement pour informer le Chevalier Saint que le chariot en queue de file était chargé de vivres, assurément de quoi nourrir leurs protégés et eux-même. Avec ses hommes, il s'empressa de suivre le premier et de pirater le chariot de ses ressources pour en charger le plus possible dans la diligence, pour que les survivants puissent s'en nourrir pendant le trajet.

Maxime grimpa sur le banc de chauffeur de la diligence, alors qu'Aurèle prenait en charge le chariot de vivre. Auguste et Jules remontèrent en selle. Les montures de leur compagnons flanquèrent les leur, et après un dernier coup d'oeil, le Chevalier Saint donna l'ordre de partir, et ils s'engagèrent vers les terres désertiques d'Ashnard; direction Nexus.
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Pardonnez le ton ferme.

Shion

Humain(e)

Re : Moribonde [PV: Ser Auguste]

Réponse 2 vendredi 10 mai 2024, 06:36:48

Le chant du combat.

Laurelian n'avait jamais oublié cet orchestre ; les armes qui s'entrechoquent, le son des impacts, les gémissements et les suppliques, rythmés par les ondes de souffrance et d'agonie qui lui parvenaient. Serenos l'avait chanté pour elle, plusieurs fois, à chaque fois détruisant une vie pour elle, une vie qui aurait pu s'épanouir sur des décennies, mais qui avait été sacrifié sur l'autel de sa survie.

Elle détestait la violence. Elle l'abhorrait. Elle aurait voulu que chaque arme, chaque forgeron qui y ait prêté sa main, chaque guerrier les maniant n'aient simplement jamais existé. Et pourtant, les armes n'étaient qu'une réponse à la violence de la vie elle-même ; l'homme n'aurait pas eu besoin d'arme s'il n'avait pas eu de prédateur. Même dans la nature, les proies apprenaient à se défendre, certains en développant des défenses, d'autres du camouflage, certains développant même des poisons à même leur propre corps pour dissuader un prédateur.

Heureusement, le chant s'interrompit rapidement. Qui que soient ces personnes, ils n'avaient pas l'intention de faire durer cette rencontre plus longtemps qu'absolument nécessaire. Serenos, pour sa part, avait toujours pris trop grand plaisir, du moins du point de vue de Laurelian, à infliger des souffrances incalculables à ses ennemis, parfois ne leur faisant même pas la grâce d'y mettre fin rapidement pour mieux les torturer plus tard.

Un homme apparût. Dans son état de fatigue extrême, Ser Auguste était baigné d'une lumière. Une douce lumière bleutée qui l'enlaçait. Elle voyait une forme dans cette lumière, les traits indistincts d'une femme qui lui souriait. Elle ne reconnaissait pas cette femme. Elle n'était même pas sûre de ce qu'elle voyait.

Les bras de l'homme la soulevèrent. Il lui dit quelque chose, mais elle ne l'entendit qu'à peine. La lumière l'enveloppa, comme elle l'enveloppait, et l'espace d'un moment, elle aurait tout donné pour qu'il la garde contre lui, qu'il ne l'arrache pas au sentiment de profond soulagement qu'elle lui prodiguait, mais elle n'eut pas la force de prononcer un mot, transférée à une autre paire de bras, et elle sombra dans l'inconscience.

***

Lorsqu'elle revint à elle, la nuit commençait à s'abaisser, et elle remarqua qu'elle était assise sur la banquette d'une diligence. À son côté, la captive qui avait survécu, et qui s'accrochait toujours à la vie, dévorait avec appétit féroce des pêches et des noix mise à sa disposition. Des sacs remplis de vivres étaient posés à même le sol, et les autres se remplissaient la panse.

Voyant qu'elle avait ouvert les yeux, la première lui tendit une coupe remplie d'eau. Elle tenta de lever une main pour l'accepter, mais malgré ses efforts, ses bras refusèrent, obstinément, de faire un mouvement. Incapable d'accepter, mais terriblement assoifée, et incertaine que la jeune femme parlât sa langue, elle se contenta de s'humecter les lèvres avec la langue, lui envoyant une brève supplique du regard.

L'étrangère sembla comprendre son signal, puisqu'elle approcha la coupe et la posa contre ses lèvres avant de verser le contenu, doucement, dans sa bouche. Laurelian déglutit difficilement, l'eau tiède lui faisant un effet d'un éclair brulant dans sa gorge, un sentiment qui fut rapidement remplacé par un profond bien-être alors que sa trachée reprenait de l'humidité. Après avoir bu la coupe, une deuxième lui fut offerte, et elle l'accepta. Après avoir bu, sa nouvelle amie —car comment appeler d'autre une personne qui, sans rien demander, vous nourrissait— lui offrit des fruits, mais réalisant qu'elle était trop faible pour mâcher, elle en prit une bouchée, la mastiqua puis, sans la moindre façon, lui versa la nourriture prémâchée dans la bouche.

L'expérience n'était pas plaisante, mais elle avait dû tolérer bien pire, et bien moins bien intentionné, de la part de bien des hommes, et au moins, elle put avaler la nourriture. Une fois plus ou moins repus, elle émit un léger grognement de gratitude, puis ferma les yeux.

Elle n'ouvrit les yeux que bien plus tard, lorsqu'enfin, la diligence cessa d'avancer. Parce qu'elle ne supportait pas son immobilité, elle se concentra sur son corps et chercha à remuer les doigts. Comme Aldericht le lui avait appris, elle imagina une grande lumière naître dans son cœur, puis la fit monter jusqu'à sa tête, puis de sa tête, l'envoya jusqu'à sa main, et à ses doigts, répétant l'exercice mental, sans se presser, comme de la méditation. Bientôt, elle sentit un petit picotement dans le bout de ses doigts, et un sourire naquis sur ses lèvres lorsqu'elle les vit s'agiter à sa commande.

Lentement, elle se releva, et poussa la porte qui la mènerait dehors, pour y voir une grande étendue de sable. Elle ne savait pas où elle était, mais elle vit que ses compagnons d'infortunes étaient maintenant assis autour d'un petit feu. L'air était frais, mais sec, et la pleine lune illuminait maintenant les grandes dunes. Elle était toujours en Ashnard.

Ser Auguste

Humain(e)

Re : Moribonde [PV: Ser Auguste]

Réponse 3 vendredi 10 mai 2024, 21:07:08

La chevauchée fut longue et pénible. La diligence n'était pas faite pour rouler sur le sable, et les chevaux qui la tiraient n'étaient pas non plus habitués à ce genre de labeur. Là où un chameau aurait eu le pied plus plat et apte à la marche, le pied du cheval peinait à trouver appui dans le sable fin et délicat, comme s'il s'enfonçait dans de la boue. Non seulement leurs animaux avaient du mal, mais en plus, le vent soufflait sur les plaines désertiques, et bien que cela fût une bonne chose pour réduire les chances d'être débusqués par d'éventuels poursuivants en effaçant leurs traces dans le sable, Ils ne progressaient pas aussi rapidement que prévu.

La nuit tombée, le Chevalier Saint ordonna l'arrêt. Les chevaux ne pouvaient pas aller plus loin, et de toute façon, il ne tarderait pas à faire froid dans le désert. Il opta donc pour que ses hommes établissent un campement, tirant tentes et vivres du chariot, installant les premières en un cercle, puis plaçant les chariots pour les protéger du vent au possible.

Le Chevalier Saint assista avec l'établissement du camp, et une fois les tentes montées et la nourriture distribuée, il prit un moment pour s'isoler et s'accorder un moment de calme, d'introspection et de prières.

Malgré son titre, la prière n'était pas une activité qu'il prisait nécessairement. Les écrits sacrés de la Divine, comme toute foi, demandaient une dévotion fervente envers elle, et cette dévotion passait par la prière, mais par sa connexion avec la Divine, il n'avait pas ce besoin. Plutôt qu'une prière ou une louange mémorisée, Auguste prenait simplement quelques minutes pour réfléchir, et discuter dans une conversation souvent unilatérale avec sa divinité.

Après un moment de contemplation, il fut dérangé par l'apparition, dans son champ de vision, de la jeune femme aux cheveux blancs. Peu vêtue, elle était sortie de la diligence, à la merci du froid du désert nocturne. Il se releva lentement, puis s'en approcha, retirant son casque pour paraître plus humain à ses yeux. Une fois à portée de parole, il osa la lui adresser.

"Je suis soulagé de vous voir en bon état, mademoiselle," lui dit-il avec un sourire. "Vous avez beaucoup dormi. Puis-je vous offrir ma cape ? La nuit est fraîche, et les sables mordants, je voudrais vous les épargner.
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Shion

Humain(e)

Re : Moribonde [PV: Ser Auguste]

Réponse 4 mercredi 22 mai 2024, 06:07:43

Auguste apparut bientôt derrière elle, tenant entre ses mains un casque, puis lui offrant sa cape.

La princesse eut un moment d'hésitation à accepter le cadeau du chevalier, et s'apprêta à refuser fermement le cadeau de l'étranger quand elle croisa son regard. Un regard fort, déterminé dans lequel tous ses ennuis pouvaient s'embraser. Le regard d'une personne qui ferait tout ce qu'elle devait faire. Elle n'avait croisé ce regard que chez une personne auparavant, et cette personne était le Roi de Meisa. Mais contrairement à Serenos, Auguste radiait de bienveillance, de douceur et de… eh bien… chevalerie, faute d'un autre mot. Malgré son hésitation, la main de la princesse finit par toucher le tissu de la cape, puis elle la prit avant de la passer prudemment sur ses épaules.

"Merci, Auguste," murmura-t-elle en levant les yeux vers lui. "Mais je t'en prie… appelle-moi Shion."

Shion était le nom que les Ashnardiens qui l'avaient élevée lui avaient donné. Serenos lui en avait donné un autre; Laurelian, qui veut dire "Etoile de l'Ouest" dans la langue primale de sa famille maternelle, mais ce nom lui provenait d'un homme qu'elle abhorrait pour son indifférence aux actes qu'il avait commis pour honorer l'héritage d'une femme qui l'avait abandonnée, et bien qu'elle avait accepter ce nom, ne serait-ce que pour tourner la page sur son passé, au fond de son cœur, elle restait toujours Shion. La petite fleur du désert solitaire et esseulée.

Elle regarda le chevalier et remarqua son air épuisé, contrit, et elle fit un pas vers lui et posa doucement une main vers la sienne. Le gant était lourd pour elle, dû au fer, et rajoutait encore plus de poids à une main qui, déjà, était beaucoup plus large que la sienne. Sans doute dû à cette chevauchée à laquelle elle n'avait pas assisté, Auguste démontrait des signes de fatigue; un léger tressaillement des doigts, un regard aisément distrait, et un brin d'étourdissement. Elle resserra doucement la main sur la sienne, et le tira lentement vers le groupe.

Les esclaves avaient déjà commencé à manger, s'empiffrant de fruits frais et des restants d'un porcelet cuit à la broche.

"Ashna nier vatra drûculaan. Barar sysri taro da?" demanda l'un des meisaens.

"Bismer ma vahaln. Maha ka Shion-vrôndr." répondit la princesse avec un sourire.

"Shion-vrôndr." hocha le jeune homme, avant de poser une main sur son torse nu. "Maho ka Alexen."

Alexen, tel qu'il venait de se présenter, était un jeune Askandr, un Meisaen n'ayant pas développé des traits sexuels secondaires pendant sa seconde puberté. Comparativement à son compagnon, il était plus petit, avec une peau basanée comme il se doit pour un Meisaen, et des cheveux noirs, attachés en une queue de cheval. Ses cheveux étaient légèrement bouclés, et élégants, malgré les jours de voyage et les abus de sa condition, ce qui laissait comprendre à Shion qu'il était probablement un jeune noble d'une famille Meisaenne.

Alexen présenta alors son compagnon, qu'il dénomma Kaeltì. Contrairement à son comparse, ce dernier était grand et fort, malgré son air émacié dû à la malnutrition. Ses cheveux étaient rasés de près, mais il avait une bonne barbe qui garnissait son visage. Ses yeux, gris, fixaient la princesse, mais il ne prononça pas un mot, mangeant lentement sa nourriture. En réponse au salut de la princesse, il hocha simplement de la tête, sans plus, s'attirant un coup sur son épaule

Shion se tourna alors vers le Chevalier, et lui sourit avant de se tourner vers le groupe, et de prendre une assiette. Elle la remplit de légumes cuits, de viande et de noix, avant de s'approcher du chevalier, lui prenant la main à nouveau, et l'emmenant un peu à l'écart des deux groupes.

"Par chez moi," dit-elle doucement avant de s'agenouiller sur le sable froid. "Il faut démontrer sa gratitude. Je n'ai pas de manière de vous remercier convenablement, car je n'ai ni argent ni bien à vous offrir, mais si vous pouvez me le permettre, je saurais assurément vous combler de mes attentions."

Elle prit une fourchette et piqua un morceau de viande, avant de tendre le morceau au chevalier.

"Qu'en pensez-vous?"

Ser Auguste

Humain(e)

Re : Moribonde [PV: Ser Auguste]

Réponse 5 vendredi 30 mai 2025, 17:07:11

Auguste demeura silencieux un instant, la silhouette droite malgré la fatigue visible. Le vent du désert venait soulever par moments un pan de sa cape claire, maculée de poussière et marquée par la chevauchée. Ses yeux, sombres et calmes, restaient posés sur Shion avec une bienveillance qui n’avait rien d’envahissant — le regard d’un homme qui ne cherchait ni approbation, ni faveur, mais seulement à s’assurer qu’une âme en détresse ait trouvé un moment de paix.

Il s’inclina légèrement, non par protocole mais par respect sincère, et prit place sur le sable sans cérémonie, adoptant la posture d’un voyageur qui acceptait l’hospitalité offerte. Il posa ses gantelets à ses côtés, le métal craquant sous les résidus de sable séché. Son armure, pourtant bien entretenue, portait les marques d’un périple difficile — quelques éraflures profondes, un rivet manquant, des traces de feu.

Il prit le morceau de viande que Shion lui tendait, mais non sans la fixer un bref instant, comme pour s’assurer qu’elle le faisait de son plein gré, sans obligation ni crainte.

« La reconnaissance n’a pas besoin d’or pour briller, » déclara-t-il d’une voix grave et posée, empreinte de cette clarté propre aux hommes d’esprit limpide. « Vous m’offrez ce que vous avez — et cela suffit. Il n’est nulle offrande plus précieuse que celle née d’un cœur sincère. »

Il mangea lentement, avec retenue, non par manières mais par discipline. Chaque geste semblait contenu, mesuré, comme s’il craignait de paraître trop rustre ou vorace.

Le silence s’installa un instant, seulement troublé par le murmure du vent sur les dunes, les voix lointaines des esclaves affranchis, et le craquement d’un feu mourant, puis vinrent des pas lourds, empreints de l’assurance d’une de ses camarades.

Dame Maxime, haute silhouette drapée d’une cape d’un blanc immaculé bordée d’or fané, s’approcha lentement. Ses cheveux gris tirés en arrière et ses traits burinés lui donnaient l’allure d’un rocher inébranlable. Ancienne porteuse de bannière, elle avait vu trois guerres saintes, et plus de famines qu’elle ne souhaitait s’en rappeler.

Elle s’arrêta à quelques pas du groupe, les bras croisés.

« Te voilà nourri, Auguste. On dirait que tu as trouvé meilleur office que notre camp poussiéreux. » Sa voix était un mélange de fer et de chaleur, comme le bois sec frappé par le vent.

Auguste releva les yeux vers elle et hocha la tête.

« Dame Maxime. À repas offert, il serait discourtois de refuser le geste. »

Elle haussa un sourcil, puis laissa échapper un bref sourire.

« N’ai-je pas entendu ces mots d’hommes moins valeureux pour »

Une autre voix, plus légère et légèrement railleuse, se fit entendre derrière elle.

« Un cœur noble, Ser Auguste ; il ne saurait risquer d’être discourtois envers une noble dame. »

Ser Jules fit son apparition, tenant dans une main une assiette de fruits, dans l’autre une gourde de vin allégé. Sa chevelure blonde en désordre et ses traits juvéniles contrastaient avec l’ambiance grave du désert. Il s’assit près du groupe en tailleur, posant sa gourde avec exagération.

« Faites attention, jeune fille ; ce noble seigneur a laissé sur son passage plus de cœur brisé qu’un bourreau ! »

Puis, comme un écho grondant, la voix de Ser Aurèle se fit entendre.

« Jules, si ta langue ne sait rester dans ta bouche, tu risques que notre ami ne te la coupe. »

L’homme s’approchait lentement, retirant son plastron de cuir et de fer avec les gestes précis d’un vétéran. Son visage anguleux, sa barbe poivre et sel et son regard d’acier le faisaient passer pour un juge plus que pour un chevalier. Il s’arrêta à quelques pas et regarda Shion sans animosité, mais avec cette franchise rugueuse qu’ont les hommes qui ont vu tomber des serments comme des feuilles mortes.

Il posa une main sur l’épaule de son camarade et le força à plus de distance pour parler plus fermement à son camarade à l’abri des oreilles indiscrètes.

Auguste, toujours assis près de Shion, observait ses frères et sœur de foi, puis se tourna vers celle qu’ils avaient secourue avec un calme certain. Il parla plus bas, comme pour ne pas déranger la quiétude précaire du moment.

« Shion. C’est un nom… digne. »

Il tentait, tant bien que mal, de changer le sujet de conversation, les pique de ses camarades l'ayant un peu destabilisé dans leur discussion, s'efforcant de manger un peu plus.
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Shion

Humain(e)

Re : Moribonde [PV: Ser Auguste]

Réponse 6 mercredi 04 juin 2025, 04:21:38

Pour autant que la princesse n’en sache, il lui semblait que ce jeune chevalier au noble caractère n’avait pas le souci de manquer de compagnie. Ses camarades, aussi colorés soient-ils, lui semblaient tous aussi cordiaux que de vieux amis. Après, elle n’en savait pas grand-chose, et elle ne jugeait pas être sa place de se permettre d’outrepasser la bienséance et de poser des questions importunes.

Elle ne put, cependant, s’empêcher d’envier ce bel homme, et non pas pour son physique, qu’elle pouvait deviner lui assurer une autonomie et une puissance qu’elle ne pourrait jamais rêver d’avoir, mais pour le fait qu’il possédait des relations sincères, des attaches qui, à ses yeux, étaient une chose enviable. Elle, pour sa part, n’avait jamais vraiment connu de ce genre de rapprochement; toutes ses relations, en dehors de ses apparentés, étaient soient polies, comme il se doit dans la haute société, sexuelles, dans la plupart des cas, et, dans un passé fort peu lointain, instables et inégales. Pour elle, l’idée même de pouvoir converser, librement et honnêtement, était une chose qu’elle ne faisait presque jamais, préférant se cacher derrière des masques qui la protégeait de laisser quiconque trop près de son cœur et de sa pensée.

D’embarras, assurément, il tenta de changer de sujet, et lui parla de son « nom », ou du moins du nom que ses anciens maîtres lui avaient assigné, et en tentant de le désigner comme digne, la princesse eut un sourire amusé, et elle ne laissa pas son ami longtemps dans le doute quant à la raison de ce sourire.

« Shion, dans le dialecte tradien d’Ashnard, signifie ‘serviable’, ou ‘servile’. C’est un nom populaire pour les esclaves. Inutile de chercher un nom quand leur principale fonction leur est assignée. »

Son sourire se maintint alors qu’elle utilisait toute sa volonté pour ne pas exploser de rire; après tout, elle ne voudrait pas offenser ce beau guerrier qui avait eu la gentillesse de la tirer d’un pas fort fâcheux.

« Je vous sauve de réflexion; c’est exactement le genre de ‘service’ auquel vous pensez. Mes années formatrices étaient aux mains d’une femme qui avait bâti sa fortune et sa réputation en trouvant et en éduquant les esclaves les plus recherchés de toute la nation. J’ai passé de mains en mains, un jouet prisé, certes, mais dont malheureusement on se lasse bien vite. »

Elle ne jugea pas nécessaire d’élaborer davantage; ni sur son éventuelle émancipation, de son nouveau titre, ou même de nier être toujours une esclave. Elle ne savait pas grand-chose des chevaliers, ou même d’Auguste, et l’idée de lui annoncer qu’elle était une princesse d’une nation étrangère lui semblait être une mauvaise idée, d’autant plus qu’il n’y avait rien de certain quant aux intentions de ces gens. Sans vouloir les affubler de mauvaises intentions, elle doutait que les leur étaient forcément bienveillantes simplement parce qu’ils avaient libérés des esclaves. Il était fort possible que ces gens soient secrètement des esclavagistes qui se prétendaient être des gens d’honneur pour gagner la confiance et la coopération de leur marchandise.

Shion préférait de loin les laisser baisser leur garde et prétendre la confiance plutôt que d’être amèrement déçue de se voir flouer. Une princesse, après tout, était une prise fort agréable, et cela risquait donc de la forcer entre les mains d’une personne avec énormément de moyens, et peu de scrupule. Connaissant son père, et pour l’avoir vu à l’acte, elle savait que si elle était vue entre les mains d’un noble de haut rang, Serenos ne connaîtrait aucune limite à sa rage et sa soif de sang, et cette explosion de violence, très souvent, retombait sur les gens autour de cette personne; leurs soldats, certes, mais leur famille, leurs serviteurs, leurs employés, leur peuple. Serenos ne s’arrêtait jamais tant que l’arbre n’était pas brûlé jusqu’aux racines, et l’idée d’avoir, encore une fois, la mort d’innocents sur la conscience lui retournait l’estomac.

« Si ma proximité vous indispose, noble chevalier, je puis vous laisser manger en paix. »

Derrière elle, les autres Meisaens observaient la scène avec un certain intérêt. S’ils ne comprenaient pas un traitre mot de ce qui s’échangeait entre la princesse et son interlocuteur, la prudence inhérente à ceux qui avaient été frappés par un malheur cruel les portaient à prévoir un nouveau retournement de situation qu’ils ne désiraient point affronter.


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