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Joyeuse compagnie au Dragon Saoul [ Einrich & Marguerite]

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Marguerite Clairbois

Humain(e)

La taverne du Dragon Saoul est agitée ce soir. Elle vibre au rythme des rires bruyants et des chopes de bière qui s'entrechoquent. Toute une troupe de soldats et de mercenaires en permission ont envahi l'endroit, assoiffés de boisson et de compagnie féminine. Olaf, le tavernier rusé, a saisi cette opportunité en embauchant les jeunes femmes du village les moins farouches qu'il connaisse pour servir et divertir ses clients. Il sait que leur présence plait à la soldatesque et que les quelques sous qu'il les payera pour la soirée compensera largement le chiffre d'affaire que leur présence apportera. De leur côté les jeunes femmes ne sont que trop heureuses de pouvoir gagner quelques sous bienvenus tout en pouvant voir "d'un peu plus près" les solides gaillards dont les uniformes et attirails guerriers ne manquent pas de créer l'admiration chez les campagnardes un peu sottes qu'elles sont.

Aucune d'elles ne semble trimer bien fort ce soir et le patron laisse volontiers les filles libres de leurs mouvements tant qu'elles participent à l'ambiance des lieux et qu'aucun client n'attend trop longtemps sa boisson. Certaines, moins timides que d'autres, se laissent conter fleurette, effleurer les fesses de petites flatteries amicales voire acceptent de partager la tablée de gaillards assises sur les genoux d'un d'entre eux. C'est bon pour les affaires. C'est bon pour le moral. Tout le monde est content.

Parmi elles, Marguerite se démarque par sa vivacité et sa beauté éclatante. Dans sa robe plus courte que d'habitude, laissant entrevoir la naissance de ses genoux avec une audace presque indécente, elle déambule gracieusement entre les tables. Elle attire les regards avec son décolleté généreux et ses cheveux châtains soigneusement coiffés et tressés pour l'occasion d'un joli ruban coloré. Elle sait que ce soir est une occasion de gagner quelques pièces d'argent supplémentaires et elle a mis tous les atouts de son côté pour attirer l'attention des clients.

Alors qu'elle se faufile entre les tables, distribuant sourires et boissons avec une grâce candide naturelle, ses yeux finissent par se poser sur un homme un peu à l'écart. Un militaire un peu plus âgé, presque grisonnant, qui observe la scène avec un mélange de mélancolie et de désintérêt. Marguerite sent un frisson d'excitation lui parcourir l'échine à l'idée de réussir à réchauffer un peu ce cœur solitaire.

Elle s'approche de lui avec assurance, avec un pas et léger et avec son plus beau sourire aux lèvres.

- B'jour, m'ssire !

Du messire, toujours traiter en chevalier l'humble homme d'arme, c'est la règle.

- On dirait qu'vous semblez bien seul c'soir ! J'peux vous t'nir compagnie ? Vous apporter un verre ?

Lance-t-elle d'une voix douce et enjôleuse, espérant capturer son attention et peut-être même un peu de son cœur.
« Modifié: mardi 05 mars 2024, 16:34:38 par Marguerite Clairbois »

Einrich Schätze

Humain(e)

Re : Joyeuse compagnie au Dragon Saoul [ Einrich & Marguerite]

Réponse 1 dimanche 03 mars 2024, 22:35:00

Du calme ? Du calme. Enfin, enfin un peu de calme, ça ne pouvait que me faire du bien. J'avais l'impression que mes derniers instants loin du régiment remontaient à une éternité alors que ça ne faisait qu'un ou deux mois. J'avais décidé d'aller prendre l'air dans un autre village en bordure de zone contesté, changer un peu d'air et de vue en somme. Cette fois, j'avais posé mes affaires autres par que dans une caserne, histoire de décanter un peu de tout ça, de me sortir l'esprit et d'avoir un moment à moi.

Mes affaires installées dans une petite chambre d'une auberge, j'avais pris la direction d'une taverne non loin, le dragon saoul, le nom ne payais pas de mine, mais bon, je n'allais pas non plus cracher dessus. Il y avait déjà du monde de présent, et vu le bruit, l'ambiance avait l'air au beau fixe, pas de prise de tête en vue, pour le moment en tout cas. Je m'étais installé dans un coin de la taverne, non loin d'une des poutre de soutènement et d'une fenêtre, une rare petite table s'y trouvant, je ne risquais pas de me faire emmerder d'avoir pris quelque chose ou plusieurs personnes pourrait y être facilement.

J'avais pris une bière douce en entrant bien sûr, puis je m'étais tranquillement installé. J'avais gardé mon gambison sur moi, mais je m'étais débarrassé de ma maille à l'auberge où je dormais. Il était presque aussi vieux que moi, taché de rouille, raccommodé et effiloché par endroit, mais il tenait bon, donc je ne voyais pas l'intérêt d'en changer. Adossé à ma chaise, j'avais jeté un coup d'œil autour de moi, je regardais tout ce petit monde. Des mercenaires, des soldats et quelques villageois et villageoises du coin. Personne que je ne reconnaissais, mais en même temps, j'avais choisi un village assez éloigné de l'endroit où j'étais stationné, donc les chances étaient vraiment minces pour que ça arrive.

Cet endroit me donnait un avant-goût de déjà vu, l'ambiance me rappeler de vieux souvenir, de bon souvenir, m'arrachant un très fin sourire pendant que je buvais, repensant au bon vieux temps, à mes vieux amis. J'en avais perdu le fil du temps d'ailleurs, parce que j'avais vidé ma chope sans m'en rendre compte, seulement sorti de mes pensées en entendant une voix non loin de moi. Un petit coup de clignements de paupières et je tournais ma tête en me redressant, regardant qui me parlait. Une jeune femme, plutôt mignonne, très jeune et habillée plutôt cours pour la saison.

Elle se mit à me demander si j'avais besoin de compagnie ou d'un verre, ayant remarqué que j'étais seul. J'avais soufflé un petit rire à ce moment là tout en regardant machinalement dans ma choppe alors que je savais pertinemment qu'elle était vide. Je n'étais pas né de la dernière pluie, ce n'était pas la première taverne dans laquelle j'avais été et je voyais bien tout ce qui se passais autour. Bon j'avoue aussi que mon pessimisme légendaire était là lui aussi, donc ça n'aidait pas non plus, alors je me disais que oui, ça n'était pas moi qui pouvais l'intéresser, surtout vu l'écart d'âge, mais plutôt les pièces qui pouvaient sortir de ma bourse.

Mais bref, ça ne m'empêchais pas de pouvoir rester courtois et poli, venant lui répondre tranquillement en la regardant

" Il y a des compagnies bien plus adapté que la mienne dans cette taverne ce soir, mais si le cœur vous en dit, je ne vais pas vous en empêcher."

Je la regardais un instant avant de jeter un œil autour de la table, où il y avait un pauvre tabouret peu reluisant à côté de moi, venant à me dire que je n'allais pas la laisser s'asseoir là-dessus, alors j'ai simplement changé de place pour laisser la bonne chaise vacante si cela l'intéressait vraiment de tailler un bout de gras avec moi.

Marguerite Clairbois

Humain(e)

Re : Joyeuse compagnie au Dragon Saoul [ Einrich & Marguerite]

Réponse 2 dimanche 03 mars 2024, 23:55:47

L'homme semble accueillir avec un enthousiasme mitigé l'arrivée de la serveuse. Il lui répond avec politesse et ne décline pas la compagnie, ce qui est le seul encouragement don Marguerite ait besoin !

- Gardez vot' siège m'ssire ! J'serai bien triste d'obliger un client à rester si mal installé.

Elle lui sourit avec chaleur alors qu'elle pose le plateau et s'asseoit sur le rebord de la table, une main posée à côté d'elle et les jambes croisées. Une posture qui, par chance ou par calcul, offre une vue sans pareille sur les courbes de son corps galbé et sur les mollets qu'elle exhibe ce soir sans pudeur.

- Quelque chose m'dit qu'vous êtes d'bien meilleure compagnie qu'vous voulez bien l'admettre

Murmure t'elle avec douceur et bienveillance.

- Vous n'voulez pas qu'je vous remplisse vot' verre ... ? Ca vous donn'rait l'occasion d'me raconter qui qu'vous êtes. A voir vot' allure vous avez déjà du vivre des tas aventures incroyables !

Son enthousiasme semble sincère en prononcant ces mots, son regard brille d'un éclat d'admiration qui pourrait difficilement être feint. On pourrait facilement imaginer que l'intérêt qu'elle porte à l'homme est purement commercial et est le fruit d'une technique d'approche bien ficelée.  Il y a du vrai. Mais la vérité est aussi que Marguerite possède une véritable fascination pour les hommes en armes. On pourrait même dire qu'elle est du genre "fille à soldats". Les cicatrices, les récits glorieux de batailles et les démonstrations de virilités exacerbées, c'est son truc.  Grands, forts, barraqués et affrontant quotidiennement de grands et terribles dangers. Quelle prestige et quelle gloire pour la jeune oie campagnarde qu'elle est !

- Au fait, moi c'est Marguerite.

« Modifié: mardi 05 mars 2024, 16:34:51 par Marguerite Clairbois »

Einrich Schätze

Humain(e)

Re : Joyeuse compagnie au Dragon Saoul [ Einrich & Marguerite]

Réponse 3 mercredi 06 mars 2024, 17:46:14

Resté assise sur la table pour faire la conversation ? Et puis quoi encore ? De toute façon, c'était trop tard, j'avais déjà changé de chaise, alors, maintenant c'était elle qui avait le choix entre rester perché sur la table où s'installer confortablement. Moi je trichais un peu, parce que grâce à la longueur de mon gambison et du fait qu'il soit ouvert sur la partie basse autant devant que derrière, et bien, je pouvais passer deux pans sous mes fesses rendre ma chaise bien plus confortable, sans vraiment que personne ne s'en rende compte, vieille technique de soldat.

Je lui avais bien dit qu'elle aurait meilleure compagnie avec d'autre personne dans cette taverne, mais apparemment elle n'était pas de cet avis. Pourquoi ? Bonne question, elle avait l'air d'avoir plus ou moins le même age que pas mal de monde ici, moi j'avais l'impression de faire l'effet d'un vieux meuble ahah. J'avais donc choisi de simplement hocher légèrement la tête sous ses mots.

Vint ensuite un petit lot de question, plutôt classique et normal, venant à me demander de nouveau si je voulais boire quelque chose, puis, elle voulut en savoir un peu plus sur moi. Vu la tête qu'elle faisait, je sentais bien qu'elle était en train de s'imaginer beaucoup trop de chose. Elle avait les yeux pétillants de la jeunesse, de la naïveté, c'était mignon, mais dangereux pour elle. Je me redressais un peu sur mon tabouret, puis je lui répondit tranquillement.

" Enchanté de vous connaître Marguerite. Et bien une bière blanche pour commencer m'irais bien. Pour ce qui est du reste, oui, j'ai vécu bien des choses, mais incroyable n'est pas vraiment le mot que j'aurais choisi."


Autant être plutôt clair tout de même, je n'étais pas du genre à faire miroiter les gens, alors ça n'allait pas être avec elle que ça allait commencer.

" Oh et, mon nom est Einrich, et si vous plaît, ne m'appelait pas messire."


Autant entre encore plus clair, je n'avais vraiment pas envie d'avoir des problèmes avec ça, et franchement, je n'avais vraiment pas la carrure d'un noble. J'avais aussi sortie quelques pièces de ma bourse pour payer la bière en question.

Marguerite Clairbois

Humain(e)

Re : Joyeuse compagnie au Dragon Saoul [ Einrich & Marguerite]

Réponse 4 mercredi 06 mars 2024, 19:33:32

Le presque chevalier se réride un peu. C'est timide mais ca suffit pour que Marguerite paraisse rayonner.

- J'suis certaine qu'vous êtes trop modeste mess... Einrich.

Affirme t'elle, encore une fois visiblement sincère dans son compliment. Il faut dire, pour tout expliquer, que la pauvrette n'a jamais réellement vu de nobles de près. Le soldat en face d'elle, tout couture de cicatrices et vêtu d'une tenue d'homme d'armes possède un accoutrement qu'elle même serait incapable de se payer même en trimant toute une vie. Ceinturon de cuir, bottes solides. Rien que ces deux accessoires représentent des heures et des heures de fabrication pour un artisan qualifié et sont assurément une marque de distinction à ses yeux.

Avec un sourire lumineux, elle ramasse les pièces et claironne joyeusement.

- J'vous ramène ça tout d'suite !

Elle se redresse d'un petit bond de cabri et traverse la salle en direction du bar, trottinant avec l'energie de sa jeunesse. Elle se fait intercepter par plusieurs autres personnages assoifés qui lui passent également commande, dont un aux mains un peu trop balladeuses dont elle s'extirpe avec peine. Entre commande au comptoir, remplissage des choppes et tournée de service, il faut plusieurs minutes à l'energique serveuse pour qu'elle revienne enfin. Elle pose devant l'homme la bière demandée et avec un air espiègle, sort de sous son tablier un bretzel qu'elle venait de chipper dans une des corbeilles qu'Olaf n'avait pas surveillé pendant un bref instant. Elle l'avance et le pose sur la table et déclare sur un ton de conspiratrice.

- T'nez, je l'ai pris pour vous.

Espérant faire plaisir et peut être parvenir à amadouer le taciturne elle lui adresse un sourire de connivence alors qu'elle reprend sa posture, assise tout près de lui sur le rebord de la table. A quelques cheveux à peine de le toucher. Elle demande, de l'espoir dans les yeux.

- Vous r'ssemblez à quelqu'un qui a beaucoup voyagé. Vous avez vu des pays merveilleux ... ?

Einrich Schätze

Humain(e)

Re : Joyeuse compagnie au Dragon Saoul [ Einrich & Marguerite]

Réponse 5 samedi 09 mars 2024, 12:56:01

Trop modeste ? Je l'avais déjà entendu cette phrase, mais je dirais que c'est surtout réaliste. Les gens du peuple s'imagine toujours plein de choses sur la vie de soldat, mais franchement, soi on est chanceux et on ne fait que nettoyer les baraquements toute notre vie, entrecoupée de quelques entraînements, soi on est marqué à vie par les horreurs de la guerre, et si vous me connaissais un peu, vous savez quel côté j'ai dû affronter.

Mais bref, j'avais préféré ne rien dire, histoire de ne pas être trop pessimiste non plus, pour une fois hein. Je lui avais passé les pièces suffisantes pour me prendre à boire et elle était partie, toute guillerette en direction du comptoir bondé. Un lapin ou un chevreuil aurait bien collé avec sa démarche pleine d'énergie et de joie de vivre, c'était amusant et ça attirait le regard d'un paquet de gens. Quelques minutes à être posé tranquillement en  l'attendant, et elle revint avec ma chope maintenant pleine, puis, je pus la voir me sortir autre chose de sous son tablier.

J'avoue avoir fixé son visage à cet instant en entendant qu'elle avait chipé à manger sous le nez du tavernier et je devais avoir un air quelque peu désapprobateur là-dessus, mais j'avais que son air m'avait bien amusé, alors je passais l'éponge là-dessus. Je vins prendre le bretzel pour le couper en deux, laissant une moitié pour elle, l'autre la rapprochant de ma chope, puis je lui répondit.

" Fait attention de ne pas le faire trop souvent. Mais merci."

Elle aurait tôt fait de se faire attrapé par le tavernier ou d'être manipulé par d'autres en la menaçant de prévenir de son vol. Dans certains coins, la nourriture est sacrée, donc cela pouvait vite mal se passer pour elle. Mais bref, moi je ne dirais rien sur ce point, donc ça ne risquais pas d'arriver. Je me prenais ensuite une petite lampée de bière fraîche et je dois dire qu'elle était plutôt bonne, tandis qu'elle se mit à me demander de nouveau des choses, plein de curiosité dans sa voix et son regard.

" Voyager ? On peut dire ça, mais j'aurais plutôt dit traverser. Pour ce qui est du merveilleux, je n'ai pas vraiment eu le temps de vraiment apprécier les endroits où je suis allée, mais il y en avait des jolis oui. Et vous ? Vous êtes toujours resté dans ce village ou vous avez cherché votre voie dans différents endroits ? "

Bah oui, il n'y avait pas qu'elle qui pouvait poser des questions, sinon j'allais avoir l'impression d'être dans un énième interrogatoire.
« Modifié: samedi 09 mars 2024, 13:06:45 par Einrich Schätze »

Marguerite Clairbois

Humain(e)

Re : Joyeuse compagnie au Dragon Saoul [ Einrich & Marguerite]

Réponse 6 dimanche 10 mars 2024, 11:08:37

Que l'homme accepte son présent (même à moitié) semble faire plaisir à la jeune femme qui serre entre ses mains les pans de son tablier.

- Vous en faites pas m'ssire !


Claironne t'elle joyeusement, l'oeil brillant. Avant de rajouter à voix plus basse, peut-être même trop bas pour que l'homme lui même soit sûr de ce qu'elle a dit avec le brouhaha ambiant.

- J'ne fais ça que pour les beaux soldats.

Une affirmation déstabilisante. Des "beaux soldats", elle pourrait pourtant en trouver plein la salle. On pourrait même dire qu'il n'y aurait presque que ça. Mais allez comprendre pourquoi, entre tous, c'est à ce vieux solitaire qu'elle a voulu offrir son bretzel. Elle regarde un instant la moitié qu'il lui laisse. Le geste la fait sourire. Elle prend la viennoiserie salée et en croque une toute petite bouchée avant de la reposer sur le bois de la table. L'air joyeux, elle lui confie.

- J'ne voudrais point mourir de soif avant la fin d'mon service !

C'est le pouvoir redoutable de ces petit en cas salés. Ils sont pensés pour donner soif en plus de remplir les estomacs vides. La paysanne sait qu'il lui reste encore de nombreux aller retours à faire dans cette atmosphère surchauffée avant de pouvoir enfin ôter le tablier et reposer le plateau. Elle avait interrogé l'homme sur ses voyages et le peu qu'il lui révèle semble lui donner envie d'en entendre davantage. Elle semble presque frustrée quand il lui retourne la question plutôt que de lui raconter ses anecdotes sur des pays lointains. Mais elle répond néanmoins après un bref instant passé à réfléchir, nez levé au plafond. Elle triture machinalement une mèche de ses cheveux châtains tout en parlant.

- Eh bieeeeen .... J'suis déjà allée jusqu'à Nexus une fois ou deux. Mais c'est rare qu'des gens du coin s'y déplacent. C'est si loin ! Sinon ... J'vais parfois aux alentours. Mont-sacré, Bois-profond, Ferté-Clisson. Quand il y a des marchés ou des festivals v'voyez ?

Elle ne cite que des patelains situés à bien moins d'une journée de marche autour d'elle. On peut sans peine en déduire que la connaissance du monde de Marguerite tient dans un tout petit mouchoir de poche. Du coups le tour de la question est assez vite fait. Elle sourit à l'homme en disant sur un ton de conclusion.

- J'suis c'qu'on peut appeler une fille du coin du coups.

C'est hélas ainsi pour les gens du pays. On nait à un endroit. On trime toute sa vie sur le lopin de terre hérité des parents. Et on y meurt sans bruit. La plus grande aventure à vivre pourrait être d'épouser quelqu'un d'un village voisin. La fondation du foyer causerait le plus grand déracinement de la vie de l'épousée avant que tout retrouve une voie toute tracée. Une voie tracée que Marguerite en fille presque indépendante fait tout pour éviter. Seuls les hommes qui s'engagent sous les drapeaux voient du pays et reviennent (parfois) porteurs d'histoires incroyables, de quelques cicatrices et possiblement de quelques vilaines maladies vénériennes.

C'est ainsi que les choses se passent dans le coin.

Einrich Schätze

Humain(e)

Re : Joyeuse compagnie au Dragon Saoul [ Einrich & Marguerite]

Réponse 7 lundi 11 mars 2024, 19:38:03

J'avais bien failli m'étouffer sous la phrase qu'elle venait de me sortir. Non, franchement, j'avais passé l'âge d'être beau pour les jeunes femmes, ça j'étais bien au courant, donc elle n'arriverait pas à me faire avaler ça. Mais en tout cas, ça m'avait bien fait rire. Elle devait bien voir sur mon visage que je n'avais pas gobé ça du tout, mais au moins, ça m'avait fait sourire, venant me rincer un peu la gorge avec une lampée de bière. Ce fut ensuite sa remarque sur le fait qu'elle allait mourir de soif avant la fin de son service si elle mangeait sa part du bretzel d'un coup.

Je n'étais pas né de la dernière pluie, je connaissais bien cette technique pour faire consommer hein, donc de cette façon, je ne me faisais pas trop avoir et en même temps je restais poli.

" Ce serais dommage en effet."

Dis-je un peu amusé avant de vouloir en connaître un minimum sur elle. Je l'écoutais tranquillement à travers le brouhaha de la taverne et là, un truc venait à me chagriner un peu. Je pense que ça se lisait bien comme il faut sur ma tête d'ailleurs, parce que, en entendant le nom des villes qu'elle venait de me donner, aucun n'avait sonné dans ma caboche à part un et ça c'était un gros problème. J'avais clignoté des yeux pires qu'un champ remplis de luciole une nuit d'été et je sentais bien qu'il y avait encore un problème dans l'air, donc quand elle eut fini, j'esquissais un simple sourire venant lui répondre.

" Il n'y a rien de mal à l'être, j'étais pareil dans ma jeunesse, même si ça a fini assez tôt."

Puis, je me penchais un peu vers elle, m'appuyant sur la table pour venir lui demander à voix basse ce qui me brûlait de lui demander.

" Mais dite moi, quelle est la capitale de ce royaume ? "

Qu'est-ce que j'anticipais sa réponse et oui, j'avais parlé à voix basse parce que ce n'était pas forcément le genre de question à crier sur tous les toits.

Marguerite Clairbois

Humain(e)

Re : Joyeuse compagnie au Dragon Saoul [ Einrich & Marguerite]

Réponse 8 lundi 11 mars 2024, 20:50:15


Un rien chagrinée par la froideur affichée par le presque chevalier, Marguerite a un sourire indulgent pour l'homme quand il affirme avoir été pareil.

- Vous êtes un homme, m'ssire Einrich. Personne ne laisse les femmes aller par monts et par vaux. Tout l'monde sait bien qu'le monde est bien trop dangereux pour nous.

Oui, c'est ainsi qu'on les éduque dans le coin. Ne jugez pas ces gens trop sévèrement, ils vivent dans une ère bien médiévale. Ils ne sont tout simplement pas prêts à comprendre la complexe rhétorique égalitaire que d'autres peuvent prôner ailleurs dans le multivers. Il parait même qu'à certains endroits ils auraient inventé des nouveaux genres en plus des deux de base. C'est dire les progrès que la science ou la magie peuvent faire.

Mais non, on est loin d'atteindre cette ouverture d'esprit ici. D'ailleurs la jeune femme se retrouve bien embétée quand l'homme en face d'elle l'interroge sur un sujet politique aussi complexe que connaître la capitale de la Province dans laquelle elle habite. Il faut dire que le coin est composé d'une pelletée de petites baronnies toutes plus isignifiantes les unes que les autres, dirigées par des nobles querelleurs et pour la plupart du temps invisible aux yeux de la population. Tantôt les hommes s'en vont mourir pour l'un. Ou pour l'autre. Et globalement on ne comprend pas grand chose à ce qui se passe ici à part qu'il vaut mieux cacher ses filles, ses troupeaux et son blé quand des soudards passent dans la région, quelle que soit leur allégeance.

Alors du coups, après quelques secondes passées à regarder l'homme avec la bouche bée, Marguerite triture une de ses mèches qu'on pourrait croire blondes en la circonstance et qui hasarde.

- J'ne sais point ... Ferté-Clisson peut-être ... ? Ils ont deux églises et un bon baron batailleur ...

Un homme comme on en fait encore dans cette partie du monde. Brutal. Dominateur. Le genre de bonhomme qui s'ennuie ferme quand il a rien à trucider à la guerre. Il compense le manque de chair sanglante des deux seules manières qu'il connaisse : Par la chasse et le troussage de jupons de ses paysannes. Par chance il habite trop loin d'ici pour que les filles du coins n'aient à le subir ...

- Pourquoi ? Vous bataillez pour qui, vous ... ?

La question toute ingénue qu'elle est n'est pas sans fondement. Véritablement, les gens du coin savent qu'il y a souvent la guerre mais seraient bien infichus de savoir contre qui. Si ca tombe ils ont été conquis jeudi dernier et doivent maintenant l'impôt à un nouveau seigneur mais ils ne s'en rendront compte que quand le collecteur qui a une trogne différente de celui qu'on connait viendra. (En vérité, peut être que tout de même deux ou trois personnes très au fait des choses le sauraient, mais ca échapperait tout de même au commun des mortels, vous voyez ...).

Mais bientôt, un sifflement provenant d'une autre table attire l'attention. C'est l'un des gradé qui appartient au groupe de soldats qui boivent et dépensent leur solde à tout va depuis tout à l'heure. Le visage rouge de boisson, il agite un cruchon vide en l'air.

- Nos godets sont vides, gourgandine ! Apportes à boire, crénom !

L'appel du devoir sonne pour Marguerite. Elle adresse un sourire d'excuse à Einrich et murmure avec un regret visible.

- Désolée, m'ssire ...

Et après une hésitation, elle demande avec un peu d'espoir dans la voix avant de se détourner.

- Je ... repasserai ... ? 


Mais les adieux sont un petit peu longs au goût de la soldatesque avinée. Le capotal grande gueule s'exclame.

- Crénom, vieille baderne.

Oui il s'adresse bien en ces termes à Einrich. Il n'y a plus de respect. Peut-être que c'est l'alcool qui le fait être si familier. Ou l'assurance d'avoir des copains tout aussi costauds que lui à ses côtés.

- Laisses donc la mignonne v'nir nous servir, papy. Un si mignon p'tit cul, c'est plus pour les gens d'ton âge.


Il ponctue sa déclaration en assenant une tape qui aurait pu être retentissante sur les fesses de Marguerite qui s'était hâtée de se lever pour prendre les cruchons vides et aller les remplacer. En serveuse expérimentée, elle avait senti la geste venir et s'était mue de manière à presque éviter la main indélicate qui finalement s'abat sur le haut de sa cuisse, sans grand mal. La tablée se paie de la poire du gradé alors que la paysanne risque un sourire poli et s'éloigne déjà pour poursuivre son oeuvre en direction du comptoir. Elle sera de retour sous peu à n'en pas douter.

Einrich Schätze

Humain(e)

Re : Joyeuse compagnie au Dragon Saoul [ Einrich & Marguerite]

Réponse 9 lundi 11 mars 2024, 21:49:48

Bon, encore un truc qui confirmait que je n'étais pas chez moi, parce que, dans " mon " royaume, on va dire qu'entre homme et femme, niveau obligation, on était un peu à la même enseigne. Je lui souriais simplement, parce qu'au ton qu'elle avait employé, je comprenais bien que pour elle, c'était normal et qu'elle n'imaginait pas vraiment les choses autrement.

C'est donc après tout ça que j'avais décidé à lui demander le nom de la capitale de son royaume. Bon, déjà, vu la tête qu'elle avait faite, je pense qu'elle était vraiment une fille du coin. Quand la réponse tomba, je me mis à me pencher en arrière, fronçant les lèvres, parce que franchement... Je n'étais pas chez moi.

Je n'avais aucun souvenir de comment j'ai pu atterrir si loin de chez moi, pourtant, j'étais sûr d'avoir pris un chemin connu. Peut-être que l'on me faisait une farce encore une fois, voir que quelqu'un m'a maudit à me retrouver dans d'autre contrée encore et encore contre mon gré. Comment j'allais rentrer chez moi ? Ça, c'était la question qui commençait trop souvent à me venir en tête. Je pianotais un peu sur la table avant d'être tiré de mes pensées sous sa question. Relevant un sourcil, je me demandais si c'était vraiment une bonne idée de dire quoi que ce soit, donc la réponse la plus simple fut

" Personne d'important."

Oui, si mes supérieurs ou mon roi m'entendaient, je pense que je me prendrais sûrement quelques coups de fouet ou travaux forcé, mais bon, la survie m'importais plus que l'ego sur ce coup-là. C'est après mes mots qu'une voix peu agréable s'éleva en notre direction. Un groupe de soldats, déjà bien arrosé, avait apparemment l'œil accroché sur la jeune femme et avait envie de jouer les mâles dominants. Grand bien lui fasse, si cela lui faisait du bien.

Elle se mit à s'excuser, devant partir pour aller faire son travail, venant me demander, un peu comme si cela sonnait comme une requête, si je voulais qu'elle repasse après. Franchement, vu les énergumènes qu'il y avait en face, je n'allais pas vraiment lui dire non. Donc j'avais opté pour un simple hochement de tête en réponse, avant que l'autre idiot qui me semblait facilement être le chef du groupe, avait l'air de vouloir aussi me chercher des problemes.

Ce qu'il me dit devait être du dialecte local, parce que je n'avais pas du tout compris un traître mot de tout ça, mais vu le ton, l'alcool transpirant de son visage et le rire de ses camarades, c'était facile à deviner qu'il se foutait de moi. Je n'étais pas chez moi, il valait vraiment mieux que je fasse profil bas, parce que, moi, je n'aurais pas de renfort si ça dégénérait. Sauf que, maudit soi ma stupidité et le fait que mes camarades décédé est beaucoup trop déteint sur moi, oui Timus, je parle de toi andouille, où que tu soi. Le reste de sa phrase ainsi que sa claque aux fesses ...... Ma réponse était sortie toute seule, sans avoir à réfléchir et sur un ton beaucoup trop détendu.

" Vous avez raison, celui de votre mère était plus à mon goût tout à l'heure. "

Je venais salement de me mordre l'intérieur de la joue à ce moment-là pour me punir de ma connerie et de ce qui allait arriver, venant prendre une gorgée en gardant mon regard attentif et des bons appuis sur ma chaise.

Marguerite Clairbois

Humain(e)

Re : Joyeuse compagnie au Dragon Saoul [ Einrich & Marguerite]

Réponse 10 lundi 11 mars 2024, 22:48:25

On aurait pu croire que les choses allaient mal tourner. Elles auraient du très très mal tourner d'ailleurs. Tous les éléments pour que ca parte en cacahouète étaient rassemblés. De l'alcool, des hommes costauds bien remontés et de la présence féminine à impressionner. Insulter une maman était le sacrilège qui aurait du en toute logique mettre le feu aux poudres.

Le temps se fige pendant quelques secondes. Les serveuses à portée d'oreille ainsi que quelques soldats retiennent leurs souffles. Avant que caporal grande gueule éclate d'un rire soudain tonitruant et se frappe un bon coup sur la cuisse.

- Hahaha elle est bonne celle là !

La réplique ne gagnerait pas le concours des réparties d'excellence au rassemblement annuel des bardes et poètes de Grosjean. Mais elle suffit amplement pour une bande de soudards à l'humeur finalement plus joyeuse que méchante.

Caporal grande gueule riant, c'est finalement toute la tablée qui se marre à l'unisson puis acclame quelques instants plus tard le retour de Marguerite et surtout des moults cruchons et pichets qui surchargent le plateau qu'elle manipule avec des bras fermes. La main baladeuse du gradé ne peut pas s'empêcher de se promener sur la hanche de celle-ci alors qu'elle dépose les boissons. Il pointe par dessus son épaule avec son pouce, en direction de Einrich.

- Tu s'ras bien gentille d'en mettre une autre au vieux machin là-bas. 

Ouais. Vraiment de bonne humeur ce caporal là. Et avide de dépenser le petit pactole que tout ca allait lui coûter visiblement. Il ne manque pas de sortir les pièces pour régler les consommations et glisse au passage une petite pièce dans le décolleté de l'avenante serveuse tout en lui glissant à l'oreille des mots qui la font immédiatement rougir.

Eclatant d'un nouveau rire, il la laisse filer alors qu'elle s'en va chercher la nouvelle boisson commandée. Caporal se retourne vers le presque chevalier pour l'observer plus longuement, comme s'ils jaugeaient lui et ses gars l'homme, depuis les pieds jusqu'à la tête. Force est de constater qu'en dehors de la couleur de l'uniforme, ils ont tous l'air d'être plus ou moins taillés dans le même bois. A quelques échardes près.

- Tu comptes rester toute la soirée à ruminer tout seul, papy ? 

Un sourire de connivence étire les lèvres épaisses du gars.

- J'te dis pas c'que tu dois faire. Mais si tu v'nais t'asseoir ici, personne te chasserait.

Coup de pied donné dans un des tabourets pour le positionner non loin de leur table, Caporal grande gueule se détourne du solitaire et lève un des godets fraichement tirés pour trinquer à on ne savait quoi avec le reste de sa bande.

Aller tirer une bière n'est pas bien long. Le bon Olaf fait aller la tireuse à tour de bras, d'autant plus enclin à servir généreusement qu'il a bien vu lui aussi qu'une bagarre venait d'être évitée de peu, ce qui est toujours mieux pour tout le monde. Marguerite revient donc bien vite d'un pas trottinant. Un étrange sourire flotte sur son visage alors qu'elle va porter sa boisson à l'homme solitaire, que ce soit à sa table isolée ou au milieu des "nouveaux copains" qu'il vient de se faire. Bière posée, la serveuse claironnera avec bonne humeur.

-Vous vous en êtes bien sorti, m'ssire !

Son oeil brille d'une belle lueur espiègle quand elle glisse ensuite à voix plus basse, à sa seule attention.

- Vous voyez, eux ont pas eu l'droit au bretzel.

Un peu de fierté transparait dans son attitude, alors qu'elle prend l'air de celle qui voudrait dire "Je vous l'avais bien dit".



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