Prise dans le feu de l'action, alors que le pochtron l'avait empoigné sans ménagement. Candice avait seulement eu quelques secondes pour se défendre et riposter. Le soulard était beaucoup plus grand qu'elle et surtout beaucoup plus gros qu'elle. Elle l'avait immédiatement maitrisé comptant plus sur sa vivacité et sa souplesse que sur sa force elle-même. La jeune femme avait réussi à retourner la situation, faisant du gros porc sa victime. Elle y mit toute son énergie sachant que si elle faiblissait à un moment ou à un autre, elle ne pourrait plus rien faire.
Le regardant avec un mépris et une haine sans borne, elle n'avait pas vu le jeune homme qui s'était approché, probablement alerté par sa lutte. Elle aurait encore puisé dans d'autres ressources, si une voix comme sortie d'outre tombe et et un souffle froid. La jeune femme sursauta , ne l'ayant pas vu ni senti venir. Les yeux écarquillés par la peur et la surprise, elle se retourna vivement, prête à en découdre encore contre un nouvel agresseur, son poing serré fendant l'air vers la visage du nouveau venu... Elle n'avait pas vraiment porté attention à ce qu'il venait de dire, mais c'est le crissement des pneus d'un véhicule qui ne contrôle pas son freinage, suivi du bruit sourd de la chair qu'on frappe et des os qu'on broie qui figea son geste dans l'horreur qu'elle venait d'imaginer...
"Quoi ? Que venez vous de dire ?..."
Comme dans un film, Candice tourna son visage au ralenti et poussa un cri d'horreur, les mains plaquées sur sa bouche, les yeux emplis d'épouvante, en découvrant le sanglant spectacle. Elle détourna ses yeux de la scène d'horreur en reculant précipitamment, arrêtée dans son mouvement par le tronc d'un arbre. La tension de l'agression commençait à redescendre. En revanche elle commençait à réaliserce qui venait de se passer. La jeune secrétaire sentit son coeur s'emballer, et ses muscles se relâcher. Ses jambes se mirent à trembler, ne la soutenant plus et elle se laissa glisser sur le gazon, haletante. Le souffle court, la main posée sur son front, elle regarda vaguement le jeune homme et secoua ébêtée les larmes et les sanglots prenant le dessus maintenant, laissant place à la crise de nerf inévitable. Elle détestait se sentir vulnérable comme ça, mais quand les nerfs lâchaient, il n'y avait rien à faire pour essayer de se contrôler.
"Qu'est-ce que vous avez fait ?... Que...Qui êtes-vous ?... Qu'est-ce que vous avez fait ?..."