Ablutions estivales [ Rohan Black (Sidon) - Physalis ]

Fermez les yeux et imaginez ...

Vous marchez dans un beau sous-bois verdoyant. Sous vos pieds, la mousse délicate transforme chacun en un glissement feutré. La lumière estivale éclaire la scène et cascade par les trouées de la grande forêt dans laquelle vous vous trouvez. L'or et le vert dominent, mais des centaines de tâches de couleurs égayent la scène. Ce sont autant de fleurs colorées ou d'insectes délicats. L'air vibre du bourdonnement des petits bêtes besogneuses et une odeur fraiche de verdure et de fleurs monte jusqu'à votre nez.

Au loin vous entendez des rires, des bruissements d'eau et la mélodie d'une flûte de pan. Vous vous approchez ... la vue s'ouvre petit à petit sur une grande étendue d'eau, ceinturée par des grands rochers. La surface de l'eau scintille et vous aveugle brièvement. Yeux plissés, vous parvenez à distinguer la silhouette de qui émane la musique. Une femme nue, à la chevelure blonde comme les blés est assise sur le rocher. Il faut quelques instants pour se rendre compte des particularités de son physique : Une paire de cornes recourbées noires, des pattes recouvertes d'un duvet brun clair terminées par une paire de sabots et une petite queue en houppette qui culmine à la cambrure de ses reins. Penchée au dessus de l'eau, elle cesse de jouer et interpelle vers le bas une deuxième silhouette qui est dans l'eau.

- Ouh, bel Ondin, approches n'aie pas peur !

Toute sourire et enjoleuse, elle s'adresse à un homme à la peau bleutée qui lentement émerge de l'eau. Sa voix flûtée évoque le bruit des vagues. Impossible de la distinguer à cette distance.

- Dis donc, tu as du sang de séraphin pour être bâti comme ça ... ?  T'es sacrément musclé. Viens me rejoindre, j'ai du vin et je suis de bonne compagnie !

La joueuse de flûte qui utilise la musique pour attirer un triton hors de l'eau ? Cet endroit ne fonctionne décidément pas comme ailleurs dans le monde !

C'est alors que soudain, une deuxième silhouette fait surface à côté de l'homme des eaux. Au vu de la manière dont elle jaillit et attrape par le bras l'homme pour la tirer en arrière, on la sent très en colère ! S'ensuit une altercation verbale, au cours de laquelle on entend le grondement tempétueux de la Sirene qui résonne comme un torrent et les protestations de la Satyre. L'homme-poisson, tiré par le bras, semble bien piteux face aux admonestations de sa semblable.

- M'enfin, il a bien le droit de faire ce qu'il veut (...) pfff n'importe quoi (...) c'était qu'un verre de vin hein (...) Roh bon allez  !

Un geste obscène est fait par la Sirène avant qu'elle ne tourne le dos et entraine son compagnon sous l'eau. La Satyre gonfle les joues et tire la langue dans le dos de la jalouse tout en criant.

- Bêcheuse ! 

Elle pivote sur elle même, tournant le dos aux deux créatures aquatiques qui viennent de disparaitre avec un air boudeur. Elle tapote avec affection manifeste la bouteille de vin calée au creux du rocher.

- Tant pis, ce sera qu'entre toi et moi.

Trouvant une consolation dans cette idée, l'humeur de la Satyre revient au beau fixe. Elle amène la flûte à ses lèvres et reprend un hymne joyeux et printanier. Quelques libellules curieuses volètent autour d'elle. La journée est toujours aussi radieuse. La vie est belle !

-S'il vous plait aidez nous !

Des villageois désespérés suppliaient un chasseur nommé Sidon.  Il n'était arrivé là que par chance, épuisé après une mission. Voir des gens dans un coin aussi reculé et dangereux, aider un étranger semblait étrange mais après avoir bien dormi et mangé, le chasseur a fini par comprendre pourquoi il a été si bien accueilli. Ses hôtes demandaient son aide le lendemain afin de vaincre un mystérieux démon.

-Ecoutez je suis un chasseur oui mais les monstres que je chasse sont...

Ressemblent plus à des animaux animaux particulièrement gros. Les êtres comme les fantômes, les démons ou les vampires, dépassaient ses compétences. Mais le doyen du village, qui possédait une poigne surprenante pour son âge, s’accrochait à l'invité désespérément et ne le laissait pas finir une seule phrase.

-Mais vous êtes un guerrier ! Je le vois bien ! Par pité aidez nous ! C'est un monstre, non... un démon qui vagabonde dans la forêt ! Nous avons essayé d'envoyer d'autres hommes mais...

Le vieux se tut, son expression sombre laissait imaginer le destin funeste des braves personnes. Ou bien il se sont barrés sans trop se poser de questions. Ce ne serait pas le premier village à s'imaginer qu'un terrible monstre menace sa sécurité. Ce ne sera peut être pas le dernier à finir rayé de la carte dans les contrées du chaos également. Sidon comptait bien refuser quand même, bien conscient qu'il ne servirait probablement pas à grand chose. Malheureusement son cœur refuser d'abandonner ces pauvres gens, surtout après avoir été nourri et logé gratuitement.

-C'est d'accord... Mais je promet rien.

Même avec des descriptions vagues du fameux démon, le chasseur s'est aventuré courageusement dans la forêt  ne laissant derrière lui qu'une armure devenue trop usée pour être utilisable. Il ne portait qu'une tunique aux manches courtes ainsi qu'un pantalon, qui épousaient plutôt bien sa musculature, et avec pour seule arme son imposante épée.

Sidon devait désormais chercher... Quelque chose. Un truc avec des cornes, des sabots et qui ressemblait peut être à un humain, en plus d'autres détails qui étaient souvent contradictoires. Malheureusement mis à part quelques animaux tout à fait banals, il n'y avait pas grand chose d'intéressant dans cette vaste forêt.

Avec un peu d'entêtement, le jeune homme à finir par entendre le son d'un flûte. En le suivant, il se retrouvait devant une grande étendue d'eau entourée de nombreux rochers. Dans cet endroit, une créature produisait la mélodie qu'il recherchait. En regardant un peu mieux elle ressemblait en tout point à une terranide. Complètement nue d'ailleurs. Cela poussa le chasseur à se tourner pour partir, ne voulant pas être surpris ni déranger la personne. Enfin jusqu'à ce que des histoires lui reviennent en tête. Des comptes qui décrivaient des démons comme des êtres dotés de cornes et de sabots, juste comme elle. Il valait donc mieux observer un peu plus, juste au cas ou.  Pour mieux voir, Sidon déposait son arme puis grimpait à un arbre aussi discrètement que possible. Une fois suffisamment haut, il analysait sa cible.

Juste en regardant son visage, il a bien failli oublier ce pourquoi il était venu.

Il n'y avait plus qu'une femme magnifique dans son champ de vision. Une blonde aux cheveux longs, qui passa instantanément du statut de potentiel démon au statut d'ange dans son esprit. Sidon ne prêta même pas attention au triton et là sirène qui s'était ramenés pas loin. Ni à la dispute qui éclatait ensuite. Non il se concentrait uniquement sur les lèvres de l'ange, ses joues rosées, sa peau délicate et les courbes de se corps qui le rendaient bien curieux. Lorsque l'altercation se terminait, le chasseur sentit son cœur frétiller en découvrant l'expression boudeuse de la femme. Elle est belle quand elle boude, quand elle souris aussi... Puis elle joue de nouveau avec sa flûte et attire autour d'elle quelques libellules, offrant à l'homme qui l'observait un spectacle qu'il voulait bien graver dans son esprit. La scène semblait tout droit sortie d'un compte de fée. Bloqué dans une transe, Sidon ne se rendit pas compte que la branche sur laquelle il se tenait commençait à souffrir...

Il a eu une belle frayeur lorsque la branche se brisait et ne put s'empêcher de pousser un cri en tombant. Le jeune homme réussissait à s’accrocher à une autre mais il était trop lourd et ne pouvait pas arrêter sa chute. D'autres bruits de craquement retentissaient et Sidon s'écrasa pas terre. Bah il en a vu d'autres, mais ça fait mal quand même. En se redressant et en regrettant son manque d'attention, il leva la tête et se rendit compte qu'il ne pouvait plus vraiment se cacher.

Avec un peu de chance, la blonde sera aveugle et sourde !

Crac ... paf ...pif ... crac ... POUF !

Le moins que l'on puisse dire c'est que l'entrée est remarquée ! Plusieurs oiseaux prennent leurs envols, les grenouilles qui peuplent le bord de la marre s'enfuient d'un bond. Et nôtre flûtiste solitaire interrompt sa mélodie ...

Perplexe mais loin de sembler affolée, elle se tourne en direction du bruit incongru et aperçoit la silhouette du gaillard en train de se remettre de sa chute. Un sourire malicieux se dessine sur ses lèvres. Elle change de position et s'allonge sur le ventre, avant de reposer son menton dans la paume de sa main.

- Tiens tiens, mais qu'est-ce qui a pu tomber de cet arbre ... ? C'est un peu gros pour être une feuille et ce n'est pas encore l'automne.

Elle replie ses jambes et s'amuse à les balancer, faisant claquer tour à tour le bout de ses sabots sur la pierre moussue sur laquelle elle est étendue.

- Il pourrait s'agir d'un gros écureuil. Un peu empoté.

Parfaitement consciente d'être observée, la Satyre s'amuse à adopter une pose lascive parfaitement calculée. De quoi laisser deviner la rondeur de ses charmes sans pleinement les dévoiler. Ses yeux dorés pétillants d'espièglerie cherchent à nouer le regard possiblement confus du jeune homme. Elle lève une main pour saisir une de ses mèches blondes et s'amuse à l'enrouler et la dérouler autour de son index, continuant de feindre la réflexion.

- Ou alors ca pourrait un beau gland d'une sacrée taille ... qui pourrait le dire ... ?

Pas grand chose d'autre aurait pu avoir une raison valable de se trouver là haut, il faut l'admettre. Impensable qu'il ait pu s'agir d'un voyeur venu zieuter la créature dénudée !

Sidon pensait entendre un cri, recevoir des insultes ou un sermon bien mérité, mais non. Une fois sur ses deux pieds, le regard du chasseur se perdait vers les formes de la femme allongée sur son rocher. Les rondeurs de la blonde firent oublier au chasseur de fermer la bouche. Pendant un court instant, il ne se rendit pas compte qu'il retenait sa respiration. Ses joues prenaient une teinte plus rosée et d'ailleurs ce n'est pas seulement son visage qui commençait à avoir un surplus de sang.

Les paroles de la blonde étaient bien étranges vue la situation, elle faisait comme si elle n'avait rien vu alors qu'il était clair que Sidon était tombé. Impossible qu'elle aie manqué ça ! Elle essayait sûrement de se moquer de lui ou voulait le taquiner, ou pire peut être. Sur le coup, il ne savait pas trop quoi répondre. Surtout quand ses pupilles croisèrent celles de la belle femme. Ce petit regard espiègle était juste irrésistible.  Son cœur qui battait déjà assez fort sursauta à plusieurs reprises. Son visage vira au rouge.

-Je … V... Je suis désolé je voulais pas... Je suis en mission et... J'ai entendu votre musique...

Réfléchi Sidon, réfléchis ! Il avait bien une meilleure excuse non ? Son cerveau, partagé entre réflexion, paroles et la magnifique vue en face de lui, peinait à produire un quelconque raisonnement. Le jeune homme s'éclaircissait la gorge, essayant de reprendre son calme.

-Un village avait besoin d'aide, je cherche un monstre qui sème la panique alors je suis venu enquêter. Vous avez rien vu d’inhabituel ?

Il essayait tant bien que mal d'être le plus naturel possible, même s'il n'osait plus regarder plus la blonde. Il fallait surtout pas. C'était le seul moyen de ne pas laisser son corps réagir à cet ange. Ou cette démone, avec un corps de succube en plus. Elle était bien trop belle pour être humaine celle-là !

-D'ailleurs... Qu'est ce que vous êtes ? Une terranide ? J'en ai jamais vu comme vous.

Regard rivé sur l'oisillon tombé du nid, la créature joueuse semble beaucoup s'amuser de la gêne affichée par le jeune homme.
Elle penche la tête sur le côté pendant qu'elle l'écoute et s'exclame avec malice.

- Un monstre ! Ne cherche pas plus loin, il est dans ce lac. Une sirène épouvantable mériterait largement une belle correction. C'est une teigne malfaisante qui n'hésite pas à noyer tous les jeunes hommes qui approchent de son étang.

Mais elle ajoute d'une voix douce.

- Mais ca n'arrivera pas si tu es avec moi. Arriver jusqu'ici a du être ereintant. Que dirais-tu de traverser ce petit courant d'eau et te poser à côté de moi ...? Viens, j'ai du vin et tu as l'air terriblement tendu. J'ai des doigts de fée tu sais.

L'invitation est tentante. La grosse pierre ronde et moussue semble en effet idéale pour se prélasser au frais. L'endroit est ombragé, paisible. Lumineux sans que le soleil cuisant ne frappe directement. Il n'est séparé du bord du lac que d'une dizaine de pas, qu'on pourrait parcourir en marchant dans l'eau peu profonde ou, de manière plus aventureuse, en marchant de pierre en pierre pour rester à pied sec.

- Je ne suis pas une Terranide,  non non ! Tu n'as jamais vu de Satyre ?

Elle se redresse avec souplesse, se retrouvant assise. Elle déplie une jambe galbée terminée par un fin sabot et la tend pour que le chasseur puisse bien l'admirer. Elle énumère avec lenteur, prenant bien le temps de tout montrer.

- Regardes. J'ai des pattes superbes ...

Elle secoue la tête et fait mine de recoiffer ses cheveux. Le geste est évidemment méticuleusement calculé pour offrir un spectacle saisissant pour le jeune homme.
- ... des cornes magnifiques ...

Et enfin elle roule sur elle même pour tourner le dos et jouer l'atout maître de son jeu de séduction. Cambrée, elle agite le bas des reins terminé par une petite queue en houpette qui frétille à chaque mouvement de popotin.

- ... et une queue épatante !

Elle jette par dessus son épaule un regard espiègle, s'amusant visiblement de l'effet qu'elle produit sur le pauvre garçon qu'elle essaye d'attirer dans ses filets. Elle retrouve une position sage, s'asseyant sur ses jambes qu'elle replie sous elle.

- Tu vois que je suis parfaitement innoffensive. Ma présence est même bénéfique !

La belle blonde raconta qu'une sirène noyait tout les gens homme qui s'aventuraient près de son étang. Un indice fort intéressant, d'ailleurs s’agissait-il de la même sirène qu'auparavant ? Rien ne disait que l'interlocutrice du chasseur n'essayait pas de l'embobiner. Mais sa voix était si douce... Le chasseur voulait l'entendre encore.

D'ailleurs elle n'était pas une terranide mais une satyre. Un mot inconnu pour le jeune homme qui reprenait soudainement ses moyens, curieux d'en savoir plus, enfin pendant une seconde grand max. Lorsqu'elle lui montra ses sabots, il hésita un moment à regarder, ses joues virant au rouge à nouveau. Finalement l'envie d'examiner la satyre l'emporta sur sa gêne et sa timidité. Un petit coup d’œil avait suffit ! Il s'approchait même un peu pour voir la patte de plus près, l'observant avec intérêt et un peu d'excitation, comme un bon élève. Ses yeux longèrent la fourrure pour atteindre la cuisse, sur laquelle son regard restait scotché et ne s'en détachait seulement lorsque la satyre lui montra ses jolies cornes.

-Oooh... Oui en effet.

Lorsque la blonde secouait la tête, le jeune homme tombait sous son charme. Il ne perdait pas une seconde du spectacle, les yeux grands ouvert, la bouche légèrement ouverte. Quelle sublime créature il observait. Les satyres viennent des cieux c'est certain. Chaque partie de celle qu'il admirait, faisait battre son cœur comme un tambour et lui donnait l'impression d'éveiller une flamme intense. Évidemment quand il ne pensait plus qu'à la blonde, celle-ci se tournait pour montrer sa queue. Le chasseur la regarda avec un appétit grandissant suivant chaque mouvement de la satyre avec la plus grande des attentions. Elle lui tournait le dos et sans faire attention, il s'approchait un peu plus. Il tenta tant bien que mal de rester concentré sur la mignone petite queue mais la position oh combien sexy de la jeune femme rendait la tâche impossible.

-Oh ! Ooooh... Oui... J-je vois..

Sa voix plus grave, ressemblait presque à un soupir de plaisir. Comment ignorer le fessier qu'elle secouait avec insolence devant lui ? Tout émoustillé, il eu un sursaut en remarquant le sourire espiègle de la satyre qui semblait bien amusée. C'était trop. Il détourna le regard battant des cils pour reprendre le contrôle de son esprit. Heureusement qu'elle décidait d'arrêter là ensuite, il pouvait souffler ! Mais il continuait de lui donner des regards timides, passant en même temps la main sur son propre cou, n'arrivant plus à la voir comme une potentielle criminelle.

-JUne pause me fera du bien, je suppose que j'ai été chanceux de tomber sur toi.

A quoi bon résister ? Entre passer un moment en bonne compagnie et repartir seul dans la forêt, le choix était vite fait. Les villageois attendront un peu plus longtemps.

Sur ces mots, Sidon s'approchait puis grimpait sur le rocher avec aisance. Il remarqua tout de suite que la mousse recouvrant la pierre était particulièrement confortable et donnait l'impression d'être sur un lit. Le chasseur vint s'asseoir près de la satyre, un peu trop près même.  Il se rendait compte de son erreur que lorsqu'il vit le visage de la blonde près du sien. Il tenta de ne pas montrer sa surprise mais échoua lamentablement lorsqu'il remarquait à quel point les cils de la satyre étaient longs. Son corps se tendit encore plus, partout.

-Tu disais que ta présence est bénéfique, les satyres ont des pouvoirs particuliers ? C'est la première fois que j'en rencontre une, je savais pas que ça existait aussi... Il y en a d'autres avec toi?

Il sortait la première chose qui lui passa par la tête et évitait de perdre  ses moyens encore. La question était quand même sincère et il voulait en apprendre plus sur ces créatures.

-Je ne me suis pas présenté... Je suis Sidon, un chasseur! Comment devrais-je t'appeler?

Tout en tapant son poing large sur ses pectoraux entrainés, Sidon souriait, comme un vrai rayon de soleil et débordant d'énergie, de fierté aussi. Ca arrivait quand le mot "chasse" entrait dans ses phrases, la fatigue disparaissait, mais la blonde n'y était pas pour rien aussi. Surtout après le spectacle qu'elle lui avait offert.

Il y a de la place sur ce grand rocher moussu. Bien assez pour deux normalement. Pourtant à peine le jeune homme installé, c'est une Satyre enjôleuse et calîne qui vient presque se coller à lui, réduisant drastiquement l'espace personnel de l'aventurier. Ses mains papillonnent, effleurant tantôt ses bras, tantôt ses cheveux. Des contacts furtifs et légers. Le parfum de jardin printanier qui émane de la créature vient se mêler à celui de la clairière boisée.
Aux regards qu'elle lui porte et à son langage corporel, il n'est pas difficile de deviner que le gaillard semble à son goût. Il est gauche et naïf, c'est vrai. Mais il est bien bâti. La timidité ne semble pas la gêner. Au contraire peut-être même.

Elle dit en l'entendant.

- Que oui tu as eu de la chance de tomber sur moi et pas sur cette pimbèche de Sirène ! Je m'appelle Physalis.

Elle prend un air faussement choqué en l'entendant poser des questions sur son espèce. C'est évidemment un jeu car pendant qu'elle joue les effarouchées, elle se met à jouer l'air de rien avec la boucle du baudrier du garçon.

- Que diable, tu ne connais pas les Satyres ?? Nous avons été créés par les dieux de l'abondance et de la fête ! Mes "cousins" sont de sacrés phénomènes qui aiment montrer aux jeunes femmes seules que la vie est belle.

Elle s'arrête et fronce un peu les sourcils, le temps d'ajouter in petto.

- ... et les jeunes hommes aussi parfois. Enfin bref.

Assise, les jambes repliées sur elle, elle pose une main sur le bras de Sidon pour se hisser jusqu'à portée d'oreille pour lui chuchotter.

- Quant à mes pouvoirs ... Il parait que pour commencer j'ai des mains merveilleuses capables de réaliser les massages les plus agréables de ces terres. Tu aimerais ... ?

Le sourire se fait malicieux, l'oeil brille d'un regard espiègle. Il est évident que la Satyre a remarqué l'effet qu'elle produisait sur le jeune homme. Elle pourrait sans doutes en profiter dès maintenant et aller chercher dans ce pantalon tendu l'objet de sa convoitise. Mais non. Elle est patiente. Elle semble éprouver du plaisir à ces préliminaires délicats. Même quand on se doute de l'endroit ù tout ca va mener, il n'y a pas lieu de se presser. Les arts de l'Amour sont trop beaux pour être bâclés.

- Que dirais-tu d'enlever ta chemise et de me laisser faire ? Prends du vin, ton voyage jusqu'ici a du être long.

La proposition s'accompagne de gestes évocateurs. Elle caresse le bras de l'homme, lui tend l'outre de vin de l'autre main. Des propositions alléchantes, presque trop belles pour être vraies. Elles sont pour une fois sincères, mais évidemment Démones, Fées et Sirènes font tout pour donner une réputation épouvantable aux créatures surnaturelles. Elle se sent du coups le devoir d'expliquer.   
 
- En vérité les dieux de l'abondance couvrent de bienfaits ceux qui traitent bien leurs serviteurs. Me rendre heureuse éloigne les maladies, accorde la vigueur aux champs et ... aux hommes.

Joueuse, elle prononce ces dernières paroles en coulant un regard volontairement équivoque à l'entrejambe de Sidon.

- Descendance nombreuse et en santé. Longévité. (Ce dernier point est un mensonge hélas, mais ... il faut bien se vendre, non ?) Pourquoi refuser ... ?

Elle s'arrête et lève vers lui un regard plein d'attentes. Elle tire sur la manche de la chemise, l'air de dire "tu l'enlèves ?", n'attendant que l'accord de l'aventurier pour commencer l'oeuvre prétendument magique.