La mission avancée, à la dernière minute, ça casse l’ambiance. Chiharu avait eu bien d’autres projets pour eux… Profiter jusqu’à la dernière seconde, où ils seraient obligés d’entamer la filature. Mais les ordres remettent leur soirée en cause, la repousse mais ne l'annulent pas. Depuis le temps qu’elle fantasme sur son aîné, pouvoir goûter son corps et l’objet de ses désirs… Elle compte pas renoncer à leur nouvelle complicité si vite, pour une raison stupide.
L’idée est désormais de plier l’enquête, faire payer les quatre connards qui ont gâché la soirée au plus vite pour reprendre de plus belle. Le bref instant câlin que lui offre Akuro la conforte dans l’idée d’expédier cette besogne. Un bon travail, fait en un temps record.
D’abord, la louve commence à se rhabiller.
*
* *
En peu de temps, malgré la pluie battante, ils arrivent à destination. Chiharu reste en retrait alors qu’Akuro crochète la serrure et entre en premier. Elle apprécie la bagarre mais laisse dans un geste de bonne volonté la vedette à son aînée. La louve espère aussi qu’un malandrin va se ramener vite fait pendant qu’elle fait le guet.
Mais le projet est écourté. La cible est morte. Suivant les indications, elle se saisit de son téléphone et prévient une seconde unité du clan. Des renforts risquent d’être appréciés.
Difficile de rester les bras ballants en les attendant. Elle sera plus utile au côté de son aîné. Après quelques secondes à peine, elle se met sur sa piste. L’odeur l’aide à retrouver le chemin, elle suit son ombre furtive, plus rapide.
Une sage décision… Vu que l’appartement est réduit en bouilli quelques secondes plus tard. Son instinct, son incapacité à rester inactive l’ont sauvé d’une mort certaine.
En décalé, elle arrive au niveau d’Akuro, faisant le guet devant une entrée mal éclairée. Elle s’installe à côté de lui, planquée derrière une vieille voiture en stationnement.
Elle en profite pour envoyer leur position par sms aux renforts avant de prendre la parole :
«
Y a du monde à l’intérieur ? S’intéresse la louve.
J’entre par l’entrée principale et je sers d’appât. Trouve une autre entrée pendant que je les distrais. »
Un plan dangereux. Mais Chiharu se nourrit de cette idée, exaltée à l’idée d’entrer en territoire ennemi.
«
Celui qui en neutralise le plus, fais ce qu’il veut de l’autre pendant une semaine. »
Avec un enjeu, la mission devient d’autant plus intéressante ! La louve ne lui laisse pas le temps de protester qu’elle est déjà devant la porte à toquer. Le même portier ouvre, râle en l’envoyant pètre. Mais elle ouvre le passage, lui administrant une belle droite. La porte se ferme derrière et un sacré bordel commence.
Dans le hangar, une dizaine d’hommes y sont réunis. Si la créature se défend bien, le nombre finit par submerger ses forces. Deux sont à terre, loin de se réveiller quand elle est finalement neutralisée au sol. Le plus fort de la bande la maintient, l’attache et la balance une chaise.
Elle aura tout de même fait une sacrée diversion pour permettre à Akuro de se faufiler par un espace dérobé.
Et Chiharu reçoit un premier coup dans le ventre, avant que l’interrogatoire ne commence. La chaise tombe à la renverse et son dos se fracasse douloureusement contre le sol.
« Tu nous as suivi pétasse ?
-
Avec un gros cul pareil, c’était pas dur.»
Toujours dans la provocation.