« Et maintenant, je vous demande d’accueillir comme il se doit la plus grande athlète de Seikusu, tant par la taille que par le talent, Alicia Karpova ! »
Dieu, que je n’aime pas ce genre de réceptions mondaines. Bon, en réalité, c’est la première fois que j’ai l’honneur d’être invitée à l’une d’entre elles, mais j’en ai déjà vu plein dans des films, ou des animés et, croyez-moi, c’est aussi chiant dans la vraie vie. Enfin, je n’allais pas non plus refuser, ça ne se fait pas. Et voilà que c’est mon moment de gloire, maintenant. Je termine donc ma coupe de champagne pour me donner un peu de courage, puis monte les quelques marches pour atteindre l’estrade sur laquelle le maire de la ville me remet une médaille de citoyenne d’honneur de la ville. Chouette, ça, une de plus qui ira dans mon tiroir à médailles ! Tous les regards sont braqués sur moi, et même si j’en ai l’habitude en compétition, j’ai ici l’impression que l’admiration a laissé place à un mélange de questionnement et de je m’en foutisme, du genre « Pourquoi est-ce qu’ils ont donné une médaille à un gorille ? Oh, et puis je m’en fous, je suis ici pour le champagne et le caviar »
Après quelques mots balbutiés difficilement au micro pour remercier ma famille, mes amis et tous ceux qui me soutiennent, je peux enfin retourner me mêler à la foule en regardant mes pieds pour éviter de croiser les regards des autres. Je n’ai aucune idée de si quelqu’un veut me féliciter, ou me poser des questions, et honnêtement je ne suis pas assez à l’aise socialement pour avoir envie de le découvrir. Une nouvelle coupe de champagne se retrouve dans ma main droite et un nouveau toast de caviar dans la gauche quand un serveur décide de passer à ma hauteur pendant qu’une mannequin à la silhouette filiforme et au visage délicieux rejoignait le maire pour recevoir à son tour sa médaille. Enfin quelqu’un d’agréable à regarder et d’un âge proche du sien dans cette cérémonie de vieux croulants…
De passage dans les toilettes, je profite du fait qu’il n’y ait personne pour me regarder quelque peu dans le miroir. La jolie robe noire que je porta a bien du mal à cacher ma masse musculaire proéminente, et même si elle moule joliment ma petite poitrine qu’elle a tendance à montrer plus volumineuse qu’elle ne l’est réellement ainsi que mon fessier bien ferme, voire dur, elle ne peut cacher mes abdos qui se dessinent à travers le tissu. Mon dos nu expose les stries de mes muscles qui bougent, gonflent ou se rétractent à chaque mouvement, mes bras seuls semblent plus larges que les cuisses de la mannequin qui vient de finir son discours, et, à mon grand désarroi, je sens et vois mon paquet se dessiner sous ma robe quand il se pose malencontreusement sur l’évier.
Seule solution, un petit passage aux toilettes. J’y descend mon shorty, libérant mon membre de la prison dans laquelle je l’avais enfermé. Je ne peux m’empêcher de lâcher un petit soupir en le regardant pendre entre mes jambes, trop long, trop large, trop gros. Bref...Je remets bien en place la bande que j’avais placé autour de ma cuisse, et glisse mon pénis dessous, pour le maintenir en place et éviter qu’on ne le remarque trop. Ingénieux, certes, mais relativement inconfortable...par moment, j’ai vraiment envie d’être débarrassée de ce monstre et de vivre une vie de femme normale, entre guillemets…
De retour devant le miroir, je prends maintenant le temps de vérifier mon maquillage, et pour le coup, je n’ai pas à me plaindre du résultat. Un trait d’eyeliner léger souligne parfaitement mon regard, un peu de fond de teint me donne un visage joliment hâlé et ce rouge à lèvres profond rend ma bouche pulpeuse. Je suis...jolie ? Oui, je suis plutôt jolie, aujourd’hui. Ça jure un peu avec mon corps de déménageuse, mais c’est agréable à regarder. Mes cheveux libres descendent quelques centimètres en dessous de mes épaules, très légèrement ondulés naturellement, sans chichi ni rajout de quelque manière que ce soit. Au final, je ne jure peut-être pas tant que ça dans cette foule.
De retour en plein milieu de celle-ci, je me prends une troisième flûte de champagne que je descends relativement rapidement. Plutôt bon, d’ailleurs, on sent que les finances de la ville vont plutôt bien. Je pourrais même m’aventurer à en prendre une quatrième au prochain passage d’un serveur, puisque je tiens relativement bien l’alcool. A quelques mètres devant moi, la mannequin de tout à l’heure, qui semble s’ennuyer autant que moi ici. Elle est extrêmement jolie, et incroyablement élégante. Dans cette masse d’hommes et de femmes lambda, pour la plupart bien plus âgés que nous, sa beauté rayonne, illumine, irradie. En tout cas, je ne peux m’empêcher de la regarder...et elle le remarque ! Que faire ?
D’habitude, dans ce genre de situations, je baisse les yeux, et je fais comme si de rien n’était, mais là, c’est différent. Je ne sais pas si c’est à cause des trois coupes de champagne, de l’ennui mortel qui me donne des ailes pour tenter de m’amuser un peu, de la sympathie qui émanait de son visage d’ange, ou d’un peu de tout ça à la fois, mais je décide de fendre la foule, attraper deux coupes au serveur infortuné qui passe par là, et d’en offrir une à la jeune femme qui me regarde encore. « Voilà pour vous. » Je lui offre mon plus joli sourire alors que ses doigts fins et parfaitement manucurés se ferment sur le verre que je lui tends.