Encore un fantasme qui s'envole !
Vu de Paris, le métro local est sale et les passagers grossiers.
Vu de Paris, le métro japonais est propre et les passagers courtois.
Depuis que je suis à Seikusu, je peux jurer que le métro parisien n'a rien à envier au métro seikusien.
Ce serait peut-être même pire, parce que tu te fais piétiner par des mecs qui gardent le sourire en t'enfonçant leur attaché-case dans les côtes.
Et pas mieux côté nanas, où les girlies influenceuses bidons te balancent des coups de coude pour avoir la place de l'Etoile pour se selfiser.
Hashtag connasse est un signe de ralliement qui fonctionne très bien par ici. Si la France ne m'a pas offert beaucoup de nanas dans mon lit, timidité maladive oblige, le Japon n'a pas vraiment compensé mon retard.
Heureusement, j'ai trouvé un truc qui marche pas trop mal, photographier ces mêmes nanas d'une vingtaine d'années. Elles sont si coincées d'ordinaire, qu'il y a du boulot pour les décoincer devant l'objectif, mais c'est mon truc à moi, et, quand elles sont un peu plus à l'aise, ça permet de s'en faire quelques-unes.
Pas comme il y a une quinzaine de minutes ! Celle-là était super mignonne, franchement délurée genre kawai avec des oreilles de chat roses, et tout un harnachement de sous-vêtements roses aussi, le genre qui montre tout ça sur son Insta, et te dit ok pour une séance pour enrichir son book, en sous-entendant qu'elle remerciera le photographe en nature.
Ça a dérapé quand je lui ai refilé la carte pour qu'elle regarde les photos sur l'écran de son ordi. Elle les a copiées devant moi, la garce. Je lui ai dit que ce n'était pas comme ça qu'on faisait, et cette salope m'a juste répondu de me barrer avant qu'elle ne m'accuse de viol. Baisé, oui, je me suis fait baiser ! Et, pendant qu'elle me regardait ranger mes affaires, me provoquant encore de sa nudité, je bandais toujours, mais pour rien.
Ce n'est pas le métro qui va me calmer ! Quand il arrive à quai, il est déjà bondé. Je monte sans conviction, la trouille que ces abrutis écrasent mon sac photo. Les mouvements de foule, à chaque station, sont comme la houle d'un bateau, et, au gré des arrêts, ma place change malgré moi. Après avoir côtoyé un vieux rabougri en costume noir, je me trouve presque plaqué dans le dos d'une de ces minettes qui va encore me saouler.
Non ! J'étais tellement blasé que je n'avais pas fait attention, mais rien à voir. Une blonde, au cœur de tous ces cheveux de jais ? Et la peau laiteuse d'une européenne, j'en suis sûr, avec un dos nu absolument incongru ici, mais qui fascine mon regard, non de photographe, mais de prédateur.
« Eh derrière, poussez-moi ! », ai-je envie de crier, pour me rapprocher d'elle.
Elle est un rien cambrée, et mon bas-ventre, frustré de mon échec précédent, n'est pas très éloigné du nirvana.
Le métro tangue, et c'est tantôt ma tunique qui seule me sépare de son dos nu que je frôle, tantôt mon jeans qui s'interpose de la proximité de ses fesses.
Je m'étais déjà amusé à ce jeu dans le métro parisien, mais, sur une vingtaine de tentatives, ce fut une seule réussite, le restant se partageant entre les claques et les insultes.
J'en suis à réfléchir à ces stats, que je me sens comme projeté alors que retentit la sirène. Je pourrais jurer mes grands dieux que je n'y suis pour rien, que je subis la pression de ceux qui veulent à tout prix rentrer dans la rame.
Et je me retrouve ainsi projeté dans le dos de l'inconnue, ou plutôt contre son dos. C'est comme si mon torse moulait son dos nu, dommage d'ailleurs que je ne puisse pas défaire un peu ma tunique pour être peau contre peau.
Mais l'insolite n'est pas là ! Je la percevais cambrée, mais pas au point que ses fesses touchent aussi franchement mon jeans. Toucher n'est peut-être pas la bonne expression ; je dirais plutôt que ses fesses font comme mouler la bosse qui s'est formée sous mon pantalon.
J'en ai oublié l'autre connasse qui posait. Je suis même sûr que cette inconnue a un peu bougé ses fesses pour s'assurer de ce qu'elle frôlait.
Elle est coincée contre la porte du fond. Je ne parviens pas à savoir si elle pourrait encore avancer sa taille pour fuir le contact, ou si elle maintient la pose délibérément.
Me revient le fantasme de la jupe relevée, de la culotte écartée, de la baise au milieu de la foule. J'en bande comme un fou, mais attention, ce n'est peut-être que mon imagination.
Mon sac est bien calé, et même comprimé, à l'épaule. Mes mains sont libres. Qu'est-ce que je risque ? Quand on se balade comme ça, avec une robe échancrée presque jusqu'au cul, c'est qu'on a le feu là, précisément !