Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Les temps sont durs mais pas pour les peaux-vertes ! [PV Marguerite]

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La troupe du Vicomte

Légion

La troupe venait tout juste de s'installer au bord du village. C'était pas toujours facile pour les généraux de faire comprendre aux gars que non, ce village, on le pille pas. Il appartient au type qui nous file du fric pour taper sur les voisins d'en face.

"En fait, les culs blancs, ils sont pas si différents des culs verts, Moutarde. Ils se tapent eux aussi entre tribus. Je relance et j'annonce une avalanche.  4, 2, 2, 1. Putain, doublette de merde. M'en fous, on remet ça !"

Moutarde prit le collier en argent que Pétard avait posé sur la table avec un petit rictus de victoire.  Tous les deux reposèrent une nouvelle babiole à coté des dés, et Moutarde commença à les secouer dans ses grosses paluches. C'étaient tous les deux des Orcs de "la tribu du Caillou qui tue". Réputé pour faire des pièges en montagne qui consiste à...balancer des pierres sur les ennemis.

"J'annonce une grêle, pour commencer doucement. Ouais, sauf que eux, ils nous demandent de le faire à leur place. Avoue que ça n'a rien à voir ! C'est des débiles ! Ils nous PAYENT pour que l'on PILLE à leur place ! C'est complètement con ! 5, 5, 2, 2 ! Ah ! Paire d'Agathe ! Je commence bien moi. "

Les règles du jeu du gros caillou (aussi inventé dans la tribu) étaient particulièrement compliqués. Du moins pour des Orcs. Peu dans la légion comprenait les subtilité de ce jeu d'annonce et de jets de dés. Les deux peaux-vertes étaient dans une tente à l'extérieur du campement, ils attendaient leur prochain tour de garde en brisant l'ennui par ce petit jeu. Ils étaient équipés, car si l'alerte était donnée ils devaient être les premiers prêts à en découdre. C'étaient de sacré guerrier, les tribus les plus installés en altitude avaient la réputation d'être parmi plus endurants. Leur peau était légèrement plus clairs que les autres, d'un vert plus prononcé tirant moins sur le gris. Les deux frères de tribus partageait le même âge de quarantenaire, avec les cheveux et le visage rasé de près, comme le veux leur tradition. Pétard grogna quand il vit le jeu de son adversaire avant de prendre les dés.

"Hé, il parait que Moustique et Sarbacane, sur leur temps de repos, ils ont eu la visite d'une villageoise."
"Ouais, j'ai entendu. Mais ce sont deux gros con, ceux là. Ils racontent n'importe quoi  pour qu'on s'intéresse à eux ! Les peaux blanches, surtout les femelles, s'approchent pas du camp de la troupe. C'est connu, on leur fiche les jetons. Les peaux blanches sont des froussardes. Pourquoi une serait allez les voir ?"
"Bah, ils disent qu'en échange d'une turlute, ils lui ont filer des babioles. Genre, des bagues, des boucles d'oreilles...Soit disant que la vie au village c'est dur, qu'elle a besoin de ça pour les revendre après, et je sais pas quoi..."
"Pff...n'importe quoi ! Genre, des hüms qui viendrait pour se faire sauter en échange de 2 bouts de métals ! Allez, relance au lieu de dire de la merde !"


Pétard ronchonna et s'appliqua après avoir annoncé un grabuge. 5,3, 2, 1, aucune combinaison. Son adversaire reprit les dés d'un air confiant. Le perdant fulmina en tapant du poing sur la table.

"Putain, j'ai la gaule avec leur connerie ! Viens, on arrête et on va au village choper la première femelle. On lui donne trois colliers à la con et on la saute."
"T'es con ou quoi ? Furoncle nous couperais un bras si on quittais notre poste ! Alors calme toi ou c'est moi qui te calme."


Les deux frères se lancèrent un défi de gros yeux. Aucun ne baissa le regard pendant de longues secondes. Puis Pétard se leva d'un air de défi. Son camarade fit de même tout en gardant son air menaçant. Leurs poings se serrèrent.

"Pétard. Pose ton gros cul sur ta chaise ou c'est moi qui te l'enfonce dedans. "

Son interlocuteur le prit par le col des deux mains avant que Moutarde en fassent de même pour lui. Leur front entrèrent en contact avec toujours le même regard belliqueux pour chacun d'entre eux. Pétard repris la conversation.

"Essaie pour voir, je te ferais bouffer la table et je t'enfoncerais tes putains de dés dans les narines."
"Gros tas de crottin de bouc !"
"Verre de pisse de bison !"
"Sac de moisissures !"


Les deux étaient tellement occupés à s'insulter  qu'ils ne remarquèrent même pas que quelqu'un venait de lever la toile de tente pour rentrer.

Marguerite Clairbois

Humain(e)

Quand la troupe d'orc avait été aperçue au loin, ca avait été la débandade dans le village. Tous les villageois s'étaient égayés au même moment. Chacun tentait de mettre une partie de ses biens en sureté avant de fuir à toute jambe ou se cacher. Les hommes à ce moment là étaient partis à la guerre, emmenés par le seigneur bien des jours plus tôt. Et même si il avaient été là, il y aurait peu de chance pour que ces pleutres eussent défendu avec beaucoup d'efficacité le village. Ils auraient sans doutes jeté leurs uniformes au fond d'un fossé et se seraient mis à galoper aussi lestement que les autres. Aux yeux de tout le monde un constat s'imposait donc : le salut résidait donc dans la fuite ! Sauve qui peut, c'était le mot d'ordre général !

Et puis ... dans les heures qui suivirent ... rien de ce qui avait été redouté parla roture locale n'arriva. Les fermes restèrent entières. Aucun incendie ne ravagea le village. Aucune fille ne fut forcée, aucun vieux empalé sur une pique, aucun nourrisson jeté par les fenêtres et aucun prête cloué sur la porte de son église. C'était inattendu et déroutant. Redoutant un piège d'une vilénie élaborée, les paysans mirent longtemps à oser sortir la tête de leur cachette. Les plus courageux partirent en éclaireur. On les vit revenir, parler de la situation. Et petit à petit tout le monde osa revenir malgré l'incongruité de la situation. Dès le lendemain, un semblant de vie avait repris dans le village, même si la présence de ces gardes à l'aspect bestial suscitait craintes et interrogations. Et les jours passèrent ainsi, créant une atmosphère très étrange dans le village.

Ainsi ce matin, un groupe de fille s'est regroupée autour du lavoir (lieu de socialisation féminin par excellente) et a commencé à jaser. Le sujet sur toutes les lèvres est évidement les drôles d'étrangers massés autour du village. Et parmi d'autres cancans et commentaires, un eclat finit par se faire entendre.

- Et bien Lynette est une menteuse doublée d'une sacrée trainée !


Marguerite, jeune paysanne correcte (selon les standards peu élevés de la région) gonfle les joues. Elle est verte de jalousie en voyant sa rivale détestée se pavaner avec des bijoux somptueux. (Aux yeux de paysans qui ne font leur ordinaires que de petits rubans colorés et scellent leurs mariages avec des anneaux de cuivre ou de laiton, le mot "somptueux" n'est pas exagéré. Les pièces d'orfèvreries portées par la jouvencelle sont déclarés à l'unanimité égaux à des parures royales.).

L'histoire fait grand bruit. Lynette est revenue d'un des camps entourant la ville avec une histoire invraisemblable. Les guerriers offriraient des trésors en échange de ... quelques faveurs ? Rien de beaucoup plus méchant que ce que réclament les gaillards du village aux filles et contre lesquels ils n'offrent que des petits bouquets de fleurs ou de vagues promesses de fiançailles qui ne viennent jamais. Il suffit d'oublier un petit peu leur nature ... inhumaine et de se laisser aller. Selon elle, c'est pas pire que de laisser le curé (notoirement pervers) glisser s main sous votre jupe ou d'écarter les cuisses pour le Bourgmestre en échange d'un bel emplacement pour son étal au marché. ( Elles l'ont toutes fait, ou presque après tout !). L'idée de s'offrir à ces monstres écœure les filles du village. Mais à y regarder de près, c'est vrai que ces bijoux sont très beaux. Alors les plus aventurières hésitent. Elles consultent. Au cours de la journée, une autre fille tente sa chance. Puis une autre encore. Et à chaque fois elles reviennent avec la même histoire et les preuves matérielles de leurs exploits. Et bientôt le problème n'est plus de savoir si oui ou non il faut croire Lynette mais plutôt "Restera t'il encore assez de babioles précieuses pour les suivantes ?". Un sentiment d'urgence gagne peu à peu celles qui se sont jusque là montrées dubitatives ou réticentes.

Au point qu'à la fin, même la "sage" Marguerite finit par s'interroger sur l'opportunité que représente la troupe stationnant chez eux. Après tout ... elle aime plutôt bien les soldats d'ordinaire, non ? Bras musclés, torses larges. Virils et endurants. L'odeur de cuir, de sueur et de vin qui accompagne les gaillards l'émoustille, elle le sait. Les orcs n'ont pas l'air très très différents de ce point de vue. Elle a la chance de ne pas avoir de père, de mari ou de frère prêt à la battre si "le déshonneur" est révélé. Elle ne risque pas de tomber grosse d'un monstre puisque la vieille sorcière du village fournit aux jeunes femmes des environs la fameuse "tisane d'herbe de lune" qui empêche les accidents d'arriver. (Et participe notoirement à libérer les moeurs dans cette partie de la campagne.)

Porter des bijoux de reine, rien qu'une nuit avant de les revendre contre un peu de viande ou de beurre, ca peut faire tourner la tête, non ?  Alors après bien des tergiversations, la décision est prise.  Elle prend son courage à deux mains et se prépare. Elle connait les manières d'aguicher les hommes la Marguerite. Elle met une jolie robe (mais pas trop précieuse car on dit ces monstres fort brutaux) dont elle délace corsage pour offrir aux regards un décolleté plus que généreux. Elle se coiffe, utilise un peu de sang de foie de poulet pour teinter de carmin le haut de ses pommettes et ses lèvres , place quelques belles fleurs dans sa chevelure et souligne son regard d'un trait de khol.
 

Le stratagème de la belle est très simple : Prendre un pichet de mauvaise bière (échangée contre à peine quelques sous) et utiliser le prétexte d'apporter gracieusement à boire à leurs invités pour s'approcher d'un groupe d'orcs qui parait isolé  (Pas ces ridicules avortons qu'on appelle "gobelins" dont les manières ne lui inspirent aucune confiance et qui semblent de toutes façons être les derniers à se servir dans le butin ni les monstrueux ogres ... pour des raisons évidentes de survie ! ). Et à partir de là ... jauger si l'opportunité d'un échange fructueux pourrait se faire. Elle se laisse ainsi le loisir de jauger de leurs visiteurs et même le cas échéant d'abandonner son projet si finalement leur aspect, leurs manières ou leurs richesses ne l'inspirent pas. Et c'est ainsi qu'après quelques repérages et tergiversation, c'est le pan d'une tente isolée qu'elle entrouvre avec un geste hésitant.

- Je ... bonsoir ...? Il y a quelqu'un ? Est-ce que je peux rentrer ... ? 

Sa timidité n'est pas qu'apparente. L'aspect brutal des mercenaires a tout pour intimider la frêle jeune fille qu'elle est et son regard se lève avec une inquiétude palpable vers les crocs des deux figures tournées vers elle.
 
- Je me demandais si ... vous aviez ... soif ?

Elle hasarde un sourire qu'elle essaye de rendre charmant vers les deux soldats sans doutes surpris ou suspicieux de voir la petite musaraigne qui s'était faufilée jusqu'à eux.
« Modifié: samedi 08 janvier 2022, 18:36:09 par Marguerite Clairbois »


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