- Tu as le choix mon connard. Soit tu vides tes poches et nous refiles ton cheval. Soit on te crève et on te prendra quand même tout.
Grayle se gratta la nuque d'un air embêté.
- Non, j'ai peur que ca s'passe pas comme ça. Vous m'creverez pas, vous la toucherez pas, et vous aurez rien. Par contre, si vous laissez la fille tranquille et partez, je vous ferais r...
Le premier bandit attaqua. Un geste fluide et rapide, son couteau semblant disparaître dans l'air. Son bras s'immobilisa, alors que Grayle, plus rapide, venait de saisir son poignet au vol. Les bras des deux hommes tremblaient, les deux peinant à prendre l'avantage sur l'autre.
- Bien essayé mai...
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Le second bandit venait d'amorcer un énorme mouvement de frappe circulaire avec son gourdin. Son comparse baissa la tête pour éviter le coup. Le gourdin s'écrasa dans un "SPLOTCH" contre le visage de Grayle, qui ne fit aucun geste pour éviter le coup. Le jeune homme lâcha le poignet de son adversaire et vacilla, du sang volant dans l'air de partout, de son nez, sa bouche, son arcade sourcilière. L'autre bandit, dans un cri de victoire, enfonça son couteau dans la cuisse du jeune homme, qui tomba à terre, bras en croix, sans se défendre.
Ils poussèrent un rire triomphal et moqueur. Grayle vit un pied se lever, et d'un seul coup, le néant, alors que le pied percutait son visage, enfonçant la tête de Grayle dans le sol meuble.
Ils continuèrent ainsi, pendant deux bonnes minutes. Ils piétinèrent le jeune homme sans défense, encore et encore, riant et se moquant de lui. Ils se penchèrent ensuite sur lui. Le regard du voyageur semblait être dans le vide, et il respirait de manière imperceptible. Hilares, ils se retournèrent vers la jeune fille.
- HAHAHAHA, QUEL CON ! Une caresse sur le visage de la paysanne. T'a un mort sur la conscience petite. Pas sûr que les dieux t'pardonnent... sauf si t'es bien sage avec nous... une main avide se saisit d'un sein, à travers la robe.
- Hey, Jean, et si on se la tapait devant le mec ?
- Putain Cormac, t'es un génie. Allez viens pet...
- Je vous avait dit de pas la toucher, non ?
Ils s'immobilisèrent. Un ange passa, et un court silence tomba comme un chappe de plomb sur la route. Ils se retournèrent. Avec lenteur, le jeune homme se releva, s'extrayant de la terre, comme un zombie. Il se releva. Il les regardait d'un air placide, le bleu de ses yeux semblant briller à travers l'obscurité, alors que son visage était couvert de boue et de son propre sang.
- Qu'est ce q...
Le troisième bandit plaqua la pauvre Marguerite contre la charette, avec rugueur. Il était nerveux.
Grayle respirait avec lenteur. Il passa ses mains sur son visage. La terre et le sang se mélangèrent, alors que ses dix doigts tracaient de belles lignes sur son visage, partant du nez et des yeux pour s'évanouir vers l'arrière de son visage. Il ressemblait désormais à ces barbares travestissant leur visage de peintures guerrières. Le rouge carmin de son sang contrastait avec la couleur océan de ses yeux. Un vent surnaturel s'éleva soudainement, agitant l'herbe de la plaine alentour comme les vagues de la mer.
- Je vous ai laissé vous amuser, alors maintenant part...
Les bandits semblaient être sortis de leur torpeur. Cormac, le costaud, agita son gourdin, et frappe Grayle. Cette fois, l'immortel réagit. Baissant son torse, il se déporta sur le côté, placant Cormac entre lui et Jean, qui maniait le couteau. Bien ferme sur sa jambe d'appui -la gauche-, Grayle frappa pour la première fois de la soirée. Il pivota sur le pied, projetant sa jambe droite vers le haut.
Un bruit mat, puis un hurlement déchirant, alors que Cormac lâchait son gourdin et portait ses mains à ses bijoux de famille. Il tomba sur ses genoux, avant de tomber face contre terre, hurlant de rage et de douleur, sa voix déformée par la bave et les larme. Le cul vers le ciel, il se mit à gargouiller, alors que ses comparses pouvaient voir avec horreur du sang couler de l'entrejambe de leur confrère.
- PUTAIN !
- BORDEL !
Jean repris la parole, sauta vers Grayle.
- FILS DE PUTE !
Il frappa, deux fois. Grayle évita les deux coups avec aisance, avant de frappe Jean au niveau du pied, le surprenant un bref instant. Avec force, il saisit le poignet du bandit, serrant de toutes ses forces, et le forcant à ouvrir sa main. La dague tomba. Grayle la rattrapa.
- Plutôt être fils de pute que fils de bandit.
Grayle fit tournoyer le couteau dans sa main libre, comme s'il s'agissait d'un bête crayon. Malgré son immortalité, Grayle restait plus ou moins un humain. Il n'était pas un combattant d'élite. La seule arme qu'il savait bien manier, c'était ça. Les dagues et les couteaux. Dommage. Si Jean avait eu une épée... l'histoire aurait été différente...
La lame devint un flou argenté, puis carmin, alors que Grayle enfonçait la dague dans la main de son adversaire, en plein milieu de la paume. Jean hurla à la lune, avant d'hurler face contre terre, quand Grayle se saisit de son bras libre et le projeta à terre, dans une technique de lutte commune chez le b bas-peuple paysan de sa planète. Avec fermeté, un pied contre le crâne du bandit, Grayle tordait le bras de Jean, qui s'agitait sous lui, sa seule main libre projetant du sang partout à cause de la dague enfoncée dedans.
Grayle fixait le troisième larron avec une colère et un mépris non feint.
- Ok... mecdontjeconnaispaslenom. Deux possibilités. Ou tu fait l'idiot, et je te tue, toi, et tes trois amis. Ou... tu lâche la fille, tu t'excuse, tu te casse, et je te jure que vous repartez tous les trois en vie, et entier.
Il fronça les sourcils.