Je Le Veux À Tout Prix ! [Pv: Victoria Campbell]

La Terre, une contrée bien différente de Terra, voilà ce que l’on venait sans cesse répéter à Niqa durant son séjour dans le Donjon l’ayant vu naître. On lui parlait de cet autre monde, à la technologie florissante, faisant penser à un des pays de Terra, le fait que ce lieu était assez différent culturellement parlant. Il y avait aussi des rumeurs et des propos faux concernant ce monde, mais rien qui ne venait entacher la curiosité de l’être de mana. Ce dernier s’étant promis de trouver un moyen de se rendre sur Terre lorsqu’il serait sorti de ce Donjon infernal.

Et ce jour était enfin arrivé pour Niqa, il avait réussi à triompher de sa prison infernale et découvrir par la même occasion, les joies du monde extérieur. Il avait pris le temps pendant plusieurs mois de découvrir Terra, ses villes, pays et culture, essayant de se familiariser et s’intégrer de son mieux. Cela n’était clairement pas une chose facile au départ, sa morale et son éducation étant bien différente de ce qui se trouvait dans les lois et la morale des pays, et même des individus en eux-mêmes. Cependant, il n’avait pas perdu espoir et avait fait de son mieux pour s’intégrer et apprendre, rencontrant quelques difficultés, pour finalement faire profil bas et ne plus attirer l’attention sur sa personne.

Maintenant, qu’il pensait avoir passé ce cap dans sa vie, il voulait que l’étape suivante s’enclenche pour le coup. Il allait donc faire en sorte de partir en direction de la Terre, mais comment faire ? C’était là sa plus grosse problématique. Il prit donc le temps nécessaire à rassembler des informations pour préparer son voyage. L’être de mana découvrit les points de passage dans sa recherche, choisissant par la même occasion sa destination. Une ville portant le nom de Seikusu. Une fois, cette information en main, le monde semblait prêts à l'accueillir, mais de nouvelles problématiques se dressaient face à lui.

La barrière de langue s’imposait à sa personne. Il dût trouver un être capable de lui enseigner ce langage, mais cela ne semblait pas manquer sur Terra. Le nombre d'individus passant d’un monde à l’autre semblait conséquent, bien plus que l’imagination de Niqa laissait à penser. Fort heureusement, l’opale boucla rapidement l'apprentissage de la langue, ses capacités étant assez élevées pour assimiler les informations linguistiques, et même tout autre connaissance. Il devrait donc pouvoir s’en sortir dans la communication avec les habitants de cette ville. À voir si la pratique serait aussi facile que ses cours.

L’autre problème qui se posa à ses yeux, ce fut le style vestimentaire et le fait de cacher la magie. Sur Terre, il n’était pas courant d’utiliser la magie, pour la plupart des habitants, il s’agissait de fiction, d’une chose qui ne pouvait réellement exister. Niqa notait cette donnée dans un coin de sa tête, prenant le soin de transformer son grimoire en simple collier qu’il plaçait autour de son cou. Concernant ensuite sa tenue, le même type de providence se présenta à ses yeux, il semblerait que sur Terra, il y avait vraiment tout de disponible pour passer d’un monde à l’autre.

Le mage se retrouvait donc dans un nouveau genre de tenue. Un jean long et serré, dessinant la forme de ses jambes. Il avait obtenu aussi, une paire de chaussures noires, à la forme militaire. Pour le haut, il n’avait trouvé qu’une simple chemise blanche, rien qui lui permettait de se démarquer d’un point de vue vestimentaire. Afin de ne pas attraper froid, une veste noire, s’approchant de la coupe d’un costume, complétait cette panoplie. Il y avait encore un détail à régler, mais ce dernier ne comptait pas y toucher, c’était sa chevelure blanche et surtout la longueur de cette dernière. Il pouvait presque marcher dessus, ce qui le rendrait fortement visible dans une ville humaine et dépourvue de fantaisie. Cependant, son excitation et son impatience lui faisaient rapidement oublier ce genre de détails.

Il ne fit pas durer cette attente plus longtemps et mit tout en œuvre pour passer de l’autre côté, se faisant aveugler par un flash de lumière, lui brouillant la vue. Une fois ce trouble passé, il put découvrir sous ses yeux une ruelle de béton et de pierre, une architecture bien inconnue à sa personne. Il ne resta pas en place pendant bien longtemps, voulant découvrir plus. Il plongea hors de la ruelle, pour découvrir devant ses yeux une place de la civilisation humaine de la Terre. Ses yeux se baladaient partout, tandis que la population environnante posait leurs regards sur lui. Il ignorait ce genre d’attention étant bien trop captivé par ce qu’il voyait. Les architectures, les véhicules, les tenues des gens, leurs façons de se déplacer. Il en était curieux, il se promenait lentement, prenant le temps de tout découvrir. Il faisait du lèche vitrine sans en connaître le terme, étant captivé par ce qu’il était possible de voir dans ce monde.

Ainsi commença sa première expédition dans le monde des humains, cela le rendait extrêmement joyeux. Il ne prêtait pas attention à tout ce qui l’entourait, la plupart des gens faisant l’effort pour l’éviter, lui ignorant ce qui se trouvait sur son passage. Il se présenta alors devant un passage piétons, traversant sans regarder la couleur des feux, ne connaissant aucunement la signification d’une telle procédure. Il se retrouvait donc sur le début de ce dernier, tandis que sur la route approchait à bonne allure un camion, ne semblant pas non plus avoir remarqué la présence de l’être de mana. Quel sort cette situation allait-elle réserver à Niqa qui venait de s’engager.

La vie à Seikusu est rarement très excitante. L'endroit a du potentiel, chaque rencontre que je fais ici m'enrichis d'un savoir précieux. Mais dans l'ensemble on peut dire que mes recherches avancent lentement. Je mets ca sur le dos de plusieurs facteurs : Les mages, sorciers, démonistes et enchanteurs sont des gens prudents et discrets, jaloux de leur savoir et de leurs collection. Les approcher pour les convaincre d'échanger est donc un travail long qui demande beaucoup de patience et une belle dose de chance. A cela s'ajoute le fait que je me dois de conserver les apparences en fréquentant le Lycée de la ville et d'y passer un temps déraisonnable. Bien sûr, cette couverture me permet d'avancer discrètement, d'éviter de moi même-me faire repérer pour ce que je suis. Mais il y a des fois où écouter les cours me semble être une perte de temps incroyable.

Aujourd'hui est un jour très ordinaire. En pleine semaine, je sors d'une après-midi consacrée à la littérature japonaise (joie) et aux mathématiques (un domaine où je n'ai pas à fournir d'efforts particuliers). Rien de particulier ne m'attend dans mon appartement, si ce n'est un vague livre poussiéreux dont l'étude sera très probablement décevante et un plat qui sera livré par le traiteur dans la soirée. Vêtue de mon uniforme de lycéenne, j'en suis à remonter à pied une grande rue animée pour rentrer chez moi. Quand soudain, quelque chose titille mon sixième sens ... Depuis le temps que je pratique la magie, j'ai appris à ressentir les modifications (parfois subtiles) des flux magiques environnants. Et l'effluve que je commence à percevoir est loin d'être subtile !

Quelque chose d'intensément magique est dans les environs, c'est une certitude ! Je m'arrête en plein milieu du trottoir. Mon arrêt brusque fait naître des protestations surprises de la part des marcheurs derrière moi ! Je manque même de me faire bousculer, mais qu'importe ! Ce que j'ai senti est plus important. Je chasse râleries et excuses d'un geste pressé. Je lâche (volontairement en anglais) un rapide Excusez moi ! pour donner une raison fallacieuse à mon comportement indélicat puis je change de direction et file soudainement.

Nez au vent, comme si je humais une piste, je me met à jouer des coudes pour me frayer un chemin au milieu de la foule pressée. Je suis comme un papillon de nuit attiré par un réverbère lointain. Je bat des ailes, frétille par anticipation !  Est-ce à gauche ? Non à droit ? Ce n'est pas loin ! De où ca peut bien venir.

Et soudain, je le vois. LUI . Là tout droit à une dizaine de pas devant moi. Le grand aux cheveux blancs. Son aura est littéralement aveuglante pour quelqu'un sensible à la magie comme moi. Et cette puissance qu'il dégage vient me prendre aux tripes ! Ce que je pervois est sans commune mesure avec quoi que ce soit de mortel que j'ai pu connaître.

Deux ou trois passants à peine me séparent de lui. Je reste derrière, j'essaye de rester dans son sillage, ne sachant pas encore si je compte l'aborder ou juste rester à le suivre, bouche bée. Avant que j'ai pu prendre la moindre décision, nous nous arrêtons à un passage piéton lorsque le feu passe au rouge. Nous ?? Non ! Moi et les passants sommes les seuls à nous arrêter. Ce grand inconnu à la puissance incroyable continue, sans même jeter un oeil au camion sous les roues desquelles il se jette !

- Ah attention ! Non !


Moi me soucier de la survie d'autrui ? C'est une première ! Même un membre de ma famille je l'aurais sans doutes laissé finir en pulpe sous les roues du 36 tonnes. Mais je n'ai pas le temps de réfléchir ou d'analyser. Pour moi l'évidence me frappe. Il est impossible que je laisse ce .. Je ne sais quoi se faire aplatir avant même d'avoir pu avoir une chance de l'approcher !

C'est un reflexe, je porte la main à mon cou et dans un geste désespéré arrache un des talismans qui y est accroché et le brise. Et soudainement, tout se fige autour de nous. Les gens s'arrêtent de marcher. Le poids lourd lancé à toute vitesse est stoppé dans son élan. Les oiseaux au dessus de nous sont stoppés en plein vols, leurs ailes encore levées.

HAH ! Je viens d'utiliser le sortilège le plus rare. le plus précieux. Et le plus unique de ma collection pour sauver la peau de ce type ! Un arrêt du temps. Ce talisman est irremplaçable, quelle idiote je suis ! Tant pis, il ne faut pas pleurer sur le pot de lait renversé.

Je me fraie un passage, entre les gens (immobiles) qui sont devant moi et je cours vers le type qui contre toute attente regarde autour de lui avec une expression de surprise, sans sembler affecté par mon sort. Wow ... étrange. Je m'interrogerai sur la raison de ce phénomène plus tard.

- Venez vite, on a que quelques secondes ! Je viens lui prendre la main et d'autorité, le tire en direction d'une ruelle à côté.

Il me suit, visiblement de son plein gré (Jamais je n'aurais pu forcer un gaillard pareil à se déplacer avec la force de mes bras). Quelque chose dans le contact avec sa paume m'électrise, comme un électrochoc soudain. C'est du pouvoir à l'état brut qui se propage dans mon bras, j'en pousse un hoquet de surprise. Je mobilise toute ma volonté pour me forcer à courir et ne pas me figer soudain de stupeur. A peine nous atteignons la ruelle que le temps se remet en marche. Le coup de klaxon, les cris surpris et les crissements de pneus se font entendre.  Le carrefour  Ce camion qui a soudainement freiné et klaxonné pour éviter un piéton disparu a mis le carrefour derrière nous dans un état de chaos indescriptible.

Je relâche la main de l'étranger avant d'être submergée par les sensations étranges et grisantes qu'ont causées ce bref contact. Nous sommes à l'abri, éloignés des regards. Légèrement essoufflée, affolée d'avoir utilisé l'un de mes atouts les plus précieux, je me retourne vers l'homme et lui crie dessus :

- Mais enfin qu'est-ce qui vous a pris de traverser devant ce camion ?!?

Je passe la main sur mon front, réalisant avec douleur l'ampleur de la perte que je viens de subir. J'ouvre la main et regarde dans le creux de ma paume, là où les débris du collier se trouvent encore. Plusieurs émotions se lisent tour à tour dans mon expression. L'incrédulité. La colère. Le chagrin. Puis la résignation. Je finis par refermer la main et lâcher un soupir.

Je relève lentement la tête vers l'imprudent marcheur et le détaille de mes yeux bleu pâles. Je n'ai plus qu'à prier pour que au moins l'homme que je crois avoir sauvé (pouvais-je imaginer qu'il se serait sorti indemne de cet accident ?) soit à la hauteur du sacrifice que je viens de faire.

Son aura m'apparait, incroyablement puissante, j'en sentirais presque ma peau frémir et mes cheveux se hérisser sur ma nuque. Et surtout .. il porte sur lui l'essence d'un monde différent. Inconnu. Ni les mondes inférieurs d'où il m'arrive d'invoquer des fiélons. Ni les mondes supérieurs peuplés de créatures de lumière. C'est quelque chose d'autre encore.

Je lâche dans un murmure.

- Vous ...  n'êtes pas d'ici, pas vrai ...?

Niqa avait fait les premiers pas sur ce passage piétons, ignorant pour le moment ce qui l’entourait. Cependant, il allait bientôt devoir y prêter attention. Des bruits sourds, aiguës, graves, humains et non se faisaient entendre en l’esprit de l’être de mana. Il faisait enfin attention à son environnement, voyant les regards posés sur lui et surtout la détresse et la peur qui semblaient perceptible en ces derniers. Il ne comprenait pas vraiment ce qui se passait, puis un autre son attirait son regard. Une sorte de chose étrange et en métal semblait foncer sur lui, émanant de sa carcasse un bruit sourd et un humain était à l'intérieur. Pourquoi cette chose ne s'arrêtait pas ? Elle allait le percuter, c’était le raisonnement  qu’avait l’opale en cet instant.

Il n’avait pas peur de subir un choc ou de mourir, il faut dire que sa condition de mortel n’était pas vraiment présente, il se fichait bien de périr de cette façon. Il avait passé l’arme à gauche tellement de fois que cela serait simplement un élément de plus dans sa longue liste de trépas. Il était plutôt curieux de savoir ce qu’était la chose qui allait lui rentrer dedans et aussi essayer de comprendre le fonctionnement des choses. Car sur le moment, il remarquait être la seule personne présente sur cette bande de passage, il devait donc y avoir quelque chose qui indiquait que l’on pouvait passer. Autant un signe distinctif qu'un enseignement dans leur éducation et morale.

Un nombre incalculable de questions fusaient dans son esprit, mais il n’eut aucunement le temps de répondre à ses interrogations. Le monde lui imposa une plus grande énigme, basée sur la magie. Le monde se figeait, provoquant un long frisson dans l’échine magique de Niqa. Quelqu’un venait de lancer un puissant sort, capable de bloquer le monde dans le temps. Du moins, c’était l’impression première qui en ressortait pour l’être de mana. Le sort pouvait simplement agir sur une zone et simplement la figer, le temps continuant de s’écouler en dehors de celle-ci. En tous cas, un frisson parcourait toujours son échine devant la quantité impressionnante de mana et de magie qui venait d’être déployé, rien que sous l’effet de cette sensation, il comprenait qu’il s’agissait d’un véritable arrêt du temps.

Alors que le magicien fait des tours sur lui-même, afin de regarder son environnement et essayer de faire ses propres déductions concernant la situation, il se fait attraper la main et une voix arrive encore une fois à capter son attention. Quelques secondes ? Ce sont les mots qu’il retenait, ce sort était donc temporaire ? Assez logique en lui-même, la quantité de mana qu’il faudrait pour maintenir un tel sort demanderait l’action de plusieurs dizaines de mages, même Niqa ne pourrait pas maintenir cela longtemps au vu de sa forme actuelle. L’opale se laisse tirer sans demander son reste, faisant très vite le lien dans sa tête que la jeune femme et le sort était lié. Donc s’il désirait répondre à ses questions, il ferait mieux de la suivre, puis comme pour l’objet de métal imposant qui allait lui rentrer dedans, il n’avait pas grande chose à craindre.

Durant cette petite échappée, Niqa se permet de laisser ses sens s’éveiller un peu plus, les ayant laissés assez peu en alerte, au vu de son intérêt et sa curiosité. Son excitation lui avait fait baisser sa garde. Maintenant qu’il se concentrait un peu plus, sur les choses qui l’entouraient et pas seulement l’architecture, il remarquait deux choses. La jeune femme qui venait de le prendre par la main était une utilisatrice du mana. Elle suintait la magie et son utilisation, c’était une utilisatrice courante. Et deuxième choses, les êtres vivants de ce monde semblait très peu sensible à la magie, car il n’y avait que cette femme qui dégageait du mana. Voilà de nouvelle question qui germait dans son esprit.

Le voilà maintenant à l’abris, du moins, c’est ce qu’il venait en conclure vu que la jeune femme s’était arrêté à l’écart des humains et même de toutes formes d’attention possible. Il était curieux, il avait envie de poser d'innombrables questions, mais il n’en eut aucunement le temps. Il se fait crier dessus, démontrant de la surprise au vu de cette situation. Donc Niqa avait encore fait une bêtise, il avait vraiment du mal à s’intégrer dans les codes de conduite de la vie en société. Il apprenait tout de même le nom de la création de métal qui allait le percuter. Un camion, cela semblait être courant dans ce monde pour que cela semble étrange à la jeune femme d’agir ainsi.
Une fois cette information assimilé dans son esprit, Niqa regarde plus en détail la jeune femme. Elle semble légèrement désemparée par quelque chose, mais il n’arrive pas à comprendre quoi. Il peut l’observer regarder un élément dans sa main et de ce dernier se dégage une forte quantité de magie. Une utilisatrice de runes, de sceaux, de talisman ? Elle utilise donc de fort catalyseur ? C’est ce petit objet qui a permis d’arrêter le temps ? Il avait encore plus envie d’en apprendre sur cette jeune femme et son intervention. Il allait enfin la harceler de question, mais une nouvelle fois, la voix de la demoiselle se fit entendre.

Il haussa un sourcil sous ses paroles, elle était perspicace, déterminer cela à cette rapide rencontre démontrait un bon esprit d’analyse ou une bonne sensibilité au mana. Il faut dire que Niqa était une créature des plus étrange pour tout être qui pouvait capter la force donnant naissance à la magie. Il ne servait donc à rien de mentir, surtout qu’une personne de son acabit devait connaître possiblement les terres de l'autre monde et dans le pire des cas, elle était liée aux forces occultes.

“En effet, demoiselle, je ne viens pas d’ici, même si votre façon de le dire n’est pas très correcte. Cela reste vague. Je vais tâcher d’éclaircir ce point dans votre esprit. Je viens d’un autre monde, voisin au tien, on le nomme Terra. Il semblerait que cette zone de la Terre possède un point de passage avec Terra, alors je suis venue ici pour en découvrir un peu plus sur ce monde bien différent de ce que j’ai pu voir du mien.”

Il sourit doucement, un léger air rassurant et débordant de joie. Niqa n’était pas un être au faciès imposant ou effrayant malgré son statut assez particulier, faisant de lui une arme de destruction massive. Il prend alors note de quelque chose, il a oublié de se présenter, pourtant la politesse est une des premières choses que l’on a enseigné à sa personne.

“Je me présente, je suis Niqa Masrir, magicien, conquérant de Donjon et être de mana. Je te remercie de m’avoir prêté assistance dans ma situation qui semblait dangereuse au vu de votre réaction et du regard des humains. Cependant, cette aide n’était pas obligatoire, ma vie n’était clairement pas en danger.”

Il avait précisé sa nature, n’ayant rien à cacher et son comportement aurait fini par démontrer qu’il n’avait rien d’un humain ordinaire. Maintenant qu’il avait remplis ces obligations de politesse et qui semblait correspondre aux moeurs de la société, il interrogeait la demoiselle pour en savoir plus sur ce qu’il avait vu.

“Pourrais-je savoir quel genre de sort as-tu utilisé ? Est-ce qu’il s’agissait vraiment d’un pouvoir permettant d’arrêter le temps ? De façon globale ? Ou simplement une zone limitée dans l’espace ? Est-ce que c’est l’objet dans ta main qui t’a permis de lancer ce sort ? Il contenait le pouvoir ou servait-il simplement de catalyseur ?”

Niqa n’avait clairement pas sa langue dans sa poche pour le coup.   

Et je reste stupéfaite. Bouche bée par ce que j'entends. J'en ai la tête qui tourne tellement ce que j'entends dépassé mes rêves les plus fous. Un être venu d'un monde pas si lointain, parallèle au nôtre. Un voyageur curieux ? Un magicien ? Un "être de mana" tout ca faisait beaucoup à avaler d'un coups, même si je pensais m'être préparée pour toutes ces réponses. Et pire que tout, il m'annonce qu'il aurait survécu, même sans le sacrifice de mon talisman. Un léger vertige me prend et je dois m'appuyer un instant sur un des murs pour reprendre mes esprits. Mon coeur bat à toute vitesse, je ressens comme une étrange exaltation en dépits de la perte que j'ai subie.

-Je ... wow .. excusez-moi je ...

Je pose une main sur ma bouche un instant, encore interdite. J'essaye de reprendre contenance. J'ai conscience de son regard étrange posé sur moi. Je dois me faire violence pour essayer de vider mon esprit, retrouver ma raison et ma logique. La proximité de toute l'énergie magique qu'il dégage me perturbe et déverse en moi tout un tas d'émotions contradictoire. OUI DES EMOTIONS. Ces sentiments irrationnels et idiots qui font perdre le sens commun et poussent les gens à prendre les décisions les moins judicieuses de la création. C'est quelque chose qui est banni de ma vie depuis ma plus tendre enfance, le fruit d'une éducation draconienne et d'une discipline mentale à toute épreuve.

Je reprend ma respiration et me redresse, retrouvant un semblant de maîtrise de moi même. Et je réfléchis. Je suis habituée à côtoyer les démons et les pires crapules de cette planète. J'évolue à travers le mensonge et la duperie comme un poisson dans l'eau. Il s'agit de mon quotidien, l'assurance de ma survie face aux forces que je taquine chaque jour.  Alors mon premier de réflexe est de m'interroger sur ce qu'il me dit. Tout remettre en question, l'analyser au regard des éléments dont je dispose. Et le fruit de mes réflexions est sans appel : Tout ce que dit ce "Niqa" sonne comme la vérité et corrobore soit ce que je ressens sur lui, soit les connaissances éparses que j'ai déjà pu glaner sur "l'Autre monde" et le rapport diffus que semble entretenir cette ville avec lui. Et cette constatation à quelque chose d'à la fois grisante et effrayante.

- ... je m'appelle Victoria Campbell. Je suis une occultiste ... de ce monde. Nous sommes très rares. Et je vous cherche depuis des années. Lui? Non pas spécifiquement. Je me rend compte de mon abus de langage et fais une petite moue. Je me corrige donc. .. enfin ... quelqu'un comme vous. De votre monde. De votre ... "genre" ... ? Capable de m'aider en somme.

Je n'ose pas regarder l'être de mana dans les yeux, tellement je crains de perdre le contrôle de moi même. Je ne sais même pas ce que je ferais si je me laissais aller à ouvrir la vanne de sentiments que je pourrais avoir là tout de suite. Je danserai sur place ? Je fondrais en larmes de joie devant lui ? Je me jetterai dans ses bras (Moi qui en bonne anglaise déteste que quelqu'un entre dans mon espace personnel, ce serait un comble ! )

Mais mon interlocuteur est curieux. Sans doutes autant que je le serai si j'arrivais dans son univers. Mais à sa différence, je crois que malgré la curiosité dévorante j'essayerai de garder profil bas. Tenter de me fondre dans une couverture. Ne pas me faire remarquer. Il devance toutes les questions qui se bousculent dans ma tête et m'interroge. Je tourne le regard vers lui et sens une gêne étrange et difficilement définissable me gagner.

- J'ai sacri.... utilisé un objet ... irremplacable ! ... très rare pour arrêter le temps localement ... J'essaye de rester neutre dans mon explication et pourtant je ne peux empêcher une once de regret se glisser dans l'intonation.

Je remarque cela et retiens avec peine une moue de contrariété. Je déteste perdre le contrôle de moi même. Je pourrais faire un discours larmoyant, dire à quel point l'objet était précieux. Qu'il avait été offert par ma famille, après un rituel qui avait rassemblé tous les occultistes du clan Campbell et utilisé de nombreuses ressources précieuses. Ce serait un aveu de faiblesse et n'aurait aucun intérêt, à moins de me faire passer pour une fille irrésolue et d'impulsive. J'ai fais le choix de détruire cet objet. Je dois assumer ce choix et ne plus y repenser.

- L'énergie était contenue dans l'objet et suffisait pour une seule utilisation. Je ne connais personne capable d'utiliser un tel sortilège sur ce monde. Pas sans un long rituel et au prix d'efforts considérables.

Je lui adresse un bref sourire que je force quelque peu.

- Je ne pourrais donc pas vous en faire la démonstration une seconde fois. Je le regrette.

Je reste silencieuse quelques secondes. Je joins les deux mains, gardant toujours les débris de mon collier dans une de mes paumes. Et je pose mes deux index sur le bas de mon menton, alors que je considère Naqi avec un air pensif et concerné. Je suis toujours en lutte contre moi même pour garder mon calme et mon esprit analytique.

- Vous  ... êtes dans notre monde ... depuis longtemps ? 

Je ne peux empêcher mon regard de briller alors que je pose cette question. Je dois savoir ce qu'il fait ici. Si il est seul. Accompagné. Guidé. Perdu. Il est impératif qu'il ne s'en aille pas, qu'il reste avec moi ! Il y a trop en lui que je convoite. Des réponses. Du savoir. Du pouvoir !

Niqa avait beau être submergé par la curiosité et la quantité d’information qu’il assimilait par lui-même, il prêtait toujours un regard attentif à la jeune femme. Et il remarqua bien vite quelque chose, elle ne semblait pas dans son assiette, plutôt chamboulée. Il lui suffisait alors de regarder le mana entourant la jeune femme et noter les perturbations engendrés par son état mental pour se faire une idée sur l’état d’esprit de cette dernière. Elle semblait prise dans un flot, un tourbillon d’émotions sur le moment. Niqa en était certains, mais il ne pouvait pas mettre de mots sur les émotions qui la submergeaient, ne voyant que les fluctuations du mana. Cela l’inquiétait quand même, il se sentirait mal de voir sa pseudo-sauveuse dans un piteux état et cela viendrait aussi mettre à mal sa recherche de connaissance et le satisfaire lui.

Fort heureusement pour sa personne, la jeune femme semble reprendre du poil de la bête et commence même à répondre à l’homme à l’opale chevelure. Il prendre quand temps de l’écouter un peu pour le moment, apprenant donc son statut dans le monde de la magie. Elle pratiquait une branche différente de celle des runes et de l’incantation de Niqa, du moins dans sa formulation. Cela serait intéressant de glaner des informations sur la composition de ces sorts, il pourrait s’en servir pour améliorer encore une fois sa magie. Malgré les réponses qu’apportaient la jeune femme, la suite de sa phrase vint à lui poser de nouvelle question. Et même lorsqu’elle vint à clarifier les choses, il se demandait une seule chose. Pourquoi avait-elle besoin de quelqu’un en sont genre ? Pourquoi le rechercher ?

L’être de mana reste toujours pendu aux lèvres de la jeune femme pour dévorer chaque parole et satisfaire sa jarre de curiosité. Dans sa façon de faire, il comprend que l’objet était une œuvre unique. Niqa s’en doutait un peu, mais possédait un peu d’espoir de rencontrer des êtres ayant conçu un tel sortilège. Mais, il pouvait noter quelque chose de rassurant dans l’histoire, le sort utilisé fonctionnait par un objet, il pouvait donc l’analyser et peut-être que par lui-même, il pourrait reconstruire quelque chose de similaire. Il pourrait proposer l’idée, surtout qu’il aurait énormément à gagner par cette intervention. Tandis qu’il réfléchissait à la suite des évènements, les paroles de la demoiselle pénétrait encore son esprit, alimentant sa réflexion.

Son idée devenait de plus en plus concrète, il y avait donc en plus une procédure possible, peut-être que Niqa vu son statut spécial pourrait possiblement maîtriser ce genre de sortilège par sa propre personne. Cela serait quelque chose à essayer, cela viendrait encore augmenter son panel de possibilités. Tout indiquait que le mage ne pourrait pas revoir le sort en action avant un moment, mais cela lui offrait une nouvelle motivation pour la suite des évènements, une piste pour une nouvelle magie et un nouvel apprentissage.

La réflexion de l’homme s’arrêtait alors, quand la jeune femme lui posa une question à son tour. Niqa était un minimum éduqué sur la politesse, il allait donc répondre à la jeune femme, plutôt que de la laisser dans une attente.

“Pour répondre à votre question, cela ne fait pas longtemps que j’ai débarqué ici. Je dirais à peu près quelques heures. Et j’espère pouvoir rester un moment, il semble y avoir tellement de choses à découvrir et pas forcément sur la magie, mais sur l’évolution de la société en général. Je suis assez curieux de pouvoir assimiler plein de nouvelles choses.”

Soudain, l’homme regardait autour de lui, observant que personne ne vienne à nouveau dans leur direction. Une fois leur sécurité visuelle assuré, il touchait le collier qu’il portait, celui-ci changeant alors de forme pour apparaître aux yeux de la jeune femme comme un imposant grimoire. Il flottait à la hauteur du géant opal. Celui-ci ouvrit les pages de son livre, le laissant préparer l’espace de stockage que possédait ce dernier. Il tendait sa main en direction de la jeune femme.

“J’aimerais vous demander de me donner l’objet ayant servi à faire ce sort. J’aimerais l’étudier et en comprendre le fonctionnement, avec de la chance, je pourrais peut-être le rendre utilisable à nouveau ou en fabriquer une nouvelle version. Bien entendu, je ne demande pas à l’avoir gratuitement. Je sais que dans le monde rien n’est fait de façon altruiste. Je peux essayer de vous offrir une compensation. Est-ce qu’il y a donc quelque chose que je peux faire pour vous ? Vous avez évoqué le fait que vous étiez à la recherche de quelqu’un comme moi, j’imagine donc que vous attendez sans doute un service ou que sais-je ?”

Le mage lui offrait un grand sourire, afin de se faire toujours aussi rassurant et honnête dans sa démarche actuelle.

“Et peut-être pouvons nous aller ailleurs, non ? Cela serait gênant de faire trop de magie devant les non initiés, j’ai cru comprendre que les humains d’ici ne sont pas familiers avec la magie.”

- Vous ... ne connaissez rien à ce monde alors ? Mon ton laisse entrevoir mon incrédulité. Quel hasard inouï alors que je sois tombé sur lui au milieu de cette ville immense ... Mais je n'ai pas le temps de m'interroger beaucoup plus sur ces questions perturbantes de probabilité et de destinée.

Mon interlocuteur commence à s'agiter, à regarder autour. Je crains qu'il ne décide de partir mais non. Il utilise un pouvoir de transmutation pour changer sous mes yeux son collier en grimoire. C'est une magie de métamorphose tellement aboutie que j'en écarquille les yeux. Utiliser une telle quantité d'énergie pour un usage aussi trivial, ca m'en donne des frissons étranges. Il tend sa main vers moi, mon coeur est pris d'un soubresaut avant qu'il ne formule sa demande. C'est mon collier qu'il veut ? Il n'a plus beaucoup de valeur maintenant qu'il est cassé, si ce n'est sentimentalement. Il n'y a que les quelques pierres précieuses enchâssées dedans qui peuvent valoir quelque chose. Trois fois rien donc.  Il dit ensuite vouloir remplacer ma perte ? J'ai du mal à y croire. Pas gratuitement sans doutes. D'ailleurs la suite de sa phrase me rassure dans ce sens. Lui aussi a conscience que rien ne s'offre sans retour. C'est ainsi que les meilleures alliances se forment, lorsque les deux parties s'apportent réciproquement quelque chose. L'être de mana est donc quelqu'un de raisonnable, et prêt à négocier. Ca augure le meilleur pour la suite.

- Nous devrions aller ailleurs oui. Que diriez vous d'aller ...   Je sens une tension monter en moi, une hésitation. Qu'est-ce que c'est que ces tergiversations ? Mon cœur bat la chamade depuis que je l'ai rencontré et qu'il a pose sur moi ses yeux étranges sur moi. ...chez moi. C'est incompréhensible. M'a t'il lancé un charme à mon insu ? Est-ce un phénomène naturel qui entoure cette créature ? Je suis un être doté de rationalité, élevée pour ne pas laisser place aux émotions dans mon schéma de pensée. Ce qui m'arrive est un phénomène inédit et très déstabilisant.

Je ramène une mèche de cheveux derrière mon oreille et essaye de me recomposer un masque d'impassibilité. Exercice difficile quand je sens le rose me monter aux pommettes, une manifestation d'autant plus difficile à cacher que ma peau est d'ordinaire très pâle. Je m'accroche à ma rationalité. Le moment est venu d'argumenter. De négocier. d'exposer mes attentes, ce que je suis prête à offrir en retour. Réussir à faire coïncider mes objectifs avec les siens, dans l'espoir d'obtenir un accord qui nous conviendra à tous les deux. C'est un instant capital. Alors je reprend d'une voix maîtrisée et sérieuse.

- On ne peut pas décemment vous lâcher en pleine ville sans un minimum de préparation. Je dispose d'un logement suffisamment vaste. Vous y serez à l'abris le temps que vous soyez "prêt". Je vous offre donc en plus de cet hébergement, un échange de connaissances. Je souhaite en apprendre davantage sur votre monde, sa magie, sa relation avec le nôtre. Je souhaite comprendre votre nature, celle de votre race  Est-ce que le terme de race est exact ? Je n'en sais même rien.  Et moi ... je vous parlerai de la magie que j'utilise et du monde dans lequel vous venez d'atterrir. Je vous donnerai accès à des documents ainsi que les clefs qui vous permettront par la suite de nous étudier par vous même et de nous comprendre sans provoquer de remous.

Je regarde sa main toujours tendue vers moi. J'ouvre ma paume et viens déposer dans la sienne les restes de mon artefact brisé et déchargé. Je me retiens de ciller quand nos peaux s'effleurent et que je sens la caresse de son pouvoir sur mon épiderme.

... et considérez ceci comme un acompte. Est-ce que ca vous convient, monsieur Niqa ?

Je donne beaucoup, j'en ai conscience. Mais je réclame tout autant. Ce que je propose représente un gros investissement en terme de temps. Nous nous embarquons probablement pour des jours et des jours de leçons et de cours. Mais j'ai l'intuition que nous sommes tous les deux animés d'une curiosité similaire et que lui aussi sera prêt à investir ce temps au nom du savoir qu'il cherche. J'aurais sans doutes à prétexter de mon côté une maladie pour justifier mon absence du Lycée pendant tout ce temps. Mais ca ne me posera aucun problème fondamental. En sera t'il pareil  pour lui ? C'est une des inconnues de l'équation.

Quoi qu'il en soit, je suis prête là maintenant tout de suite, si il l'accepte, à l'amener jusqu'à mon appartement situé à l'extrême bordure du quartier de la Toussaint. Une traversée à pieds relativement courte qui devrait bien se passer si je l'accompagne.

Niqa calmait ses ardeurs d’observateur pour le moment, préférant donner toute l’attention nécessaire à la jeune femme en face de lui. Il essayait de noter son comportement, les changements chez cette dernière. Il n’avait pas pour but de l’analyser dans les moindres détails, simplement essayer de la comprendre pour mieux interagir en sa compagnie. Les émotions semblaient s’emparer d’elle avec beaucoup de puissance, ce qui paraissait assez étrange auprès de l’être de mana. Il faut dire que depuis le début, elle montrait des actions, des gestes tentant vers le fait de garder son calme, comme si l’impulsivité ne faisait pas partie de son répertoire. Il essayait de savoir s’il avait bon, mais pour le moment, il préférait discuter d’autre chose que de mettre les deux pieds dans le plat.

Il remarquait aussi qu’elle semblait plutôt heureuse de voir que ce dernier ne connaissait pas grand-chose à la Terre. La raison de cette joie ne lui parvint pas immédiatement, cela ne vint à éclore que lorsqu’il proposa quelque chose en échange de la transmission de son collier fracturé. Un échange, le fait qu’il ne sache rien et elle si en faisait une monnaie d’échange. Mais qu’allait-elle demander ? Cela le rendait d’autant plus curieux. Encore une fois, il devait se concentrer sur autre chose pour le moment, car un autre sujet était en négociations, l’endroit où se retrouver pour discuter librement de magie, à l'abri du regard des autres. Le logement de la jeune femme vint rapidement à apparaître dans la conversation. Niqa trouvait cette proposition des plus pertinentes et logiques. Il devait s’agir d’un lieu isolé et à cacher aux regards indiscrets.

“Bien entendu, c’est la meilleure des solutions. Je vous laisse donc me guider à travers cette ville humaine.”

Le premier point était réglé, Niqa attendait maintenant de savoir comment les choses allaient tournées pour son autre demande, concernant son collier et ce qu’il pouvait lui offrir en échange. Sa main était toujours tendue, attendant une réponse avant de la ramener à lui, pleine ou vide. Toujours dans ce léger silence, ses prunelles se balades sur le faciès de la jeune femme, ainsi que son corps. Il remarque encore une fois le même phénomène que tout à l’heure, elle donne l’impression de vouloir se contrôler, sans forcément réussir à y arriver pleinement. Cela faisait sourire l’être de mana, car dans ce rouge aux pommettes et dans son comportement, il décelait un certain charme qui venait l’attendrir un peu.

Bien vite, il arrête de la scruter pour se recentrer sur l’échange qui survient entre eux. Les négociations commencent et la jeune femme semble avoir beaucoup de chose à proposer et à demander à l’être venu d’ailleurs. Le début lui semblait plutôt correct, s’il prenait en compte que le collier lui reviendrait. Car un logement, un moyen de se préparer encore une fois était intéressant et l’accès à une magie aussi puissante, même si elle était en ruine, valait un simple échange d'informations. Puis, la jeune femme vint jeter un poids des plus important dans la balance. Elle proposait aussi des informations des plus intéressantes, elle devenait le puits de savoir auprès duquel Niqa allait s’abreuver.

Il prenait quand même le temps de réfléchir, car l’échange lui semblait bien trop avantageux pour sa personne, il se sentait être le grand gagnant de l’échange. Et cela ne fit que se confirmer sous l’agissement de la jeune femme, qui venait offrir à l’être de mana le collier, le présentant comme l’acompte de leur échange. L’opale créature serait le médaillon entre ses doigts, avant de le ramener proche de son ouvrage et le lâcher au-dessus. Celui-ci se faisant avaler subitement. Quelques secondes plus tard, l’ouvrage se referma, avant de reprendre la forme d’un collier, retournant séjourner autour du cou du mage. Il planta ses prunelles dans les yeux de la jeune femme, avant de prendre la parole.

“Cet arrangement me convient parfaitement et je vous remercie pour l’acompte que vous venez de me confier. Cependant, je vais ajouter une clause à notre accord, car je trouve que ce dernier est un peu trop avantageux pour ma personne. Si durant nos échanges et aux termes de ces dernières vous sentez que l’échange n’a pas été suffisamment équivalent, je m’assurerais de vous fournir quelque chose afin de compenser. Comme un objet magique ou une information supplémentaire.”

Quoi que vienne répondre la jeune femme à cette information, il ne changerait pas et lui donnerait compensation par la force si elle décidait de refuser quand même. Sans plus attendre, il vint saisir la main de la jeune femme, afin de se faire guider sans soucis. Il lui imposait aussi cela, sans lui demander sans avis pour la suite des évènements.

“Maintenant que tout est réglé entre nous, je vous laisse me guider jusqu’à notre destination.”

Il lui offrait un grand sourire, presque angélique. Ainsi commença l’excursion, les conversations devant avoir lieu se déroulent sans accroc et le regard de l’homme se portant un peu partout. Ainsi, le mage se retrouva bien vite devant un logement classique de ce monde, pénétrant dans l’habitation à la suite de la jeune femme. Ses yeux passaient chaque recoins en détails pour en apprendre un peu plus, par lui-même sur les coutumes de ce monde. Mais bien vite, il fit en sorte de se centrer de nouveau sur la demoiselle.

“Merci de m'accueillir chez vous…  Hum… Serait-il possible de se tutoyer ? Je ne me sens pas à l’aise avec autant de formalisme. Et pour revenir à ce que je voulais dire, aurais-tu déjà des questions à mon égard ? Que je paye pour l’acompte et le logement que tu m’offres.”

Mon offre est jugée trop généreuse ? Il ne se rend sans doutes pas compte de la rareté de ce qu'il va m'apporter comparé à la relative abondance de l'offre que je peux lui fournir. J'ai misé gros parce que je sais que d'autres seraient prêts à payer encore davantage pour obtenir ce que je cherche. J'étais même prête à enchérir encore davantage si nécessaire. Il souhaite malgré tout rectifier l'équité de l'échange en me promettant un "bonus" selon son bon vouloir ? Soit il s'agit de générosité (et je me demande alors sur quel genre d'interlocuteur je suis tombée ? Assurément, ca ne se passe pas comme ça lorsque je négocie avec un démon ! ),  soit il s'agit d'une technique vieille comme le monde pour pousser son débiteur à redoubler d'efforts. Dans les deux cas je ne peux qu'accepter avec un sourire. Et chose rare, c'est avec sincérité que je le remercie pour cette offre généreuse.

Une fois les bases de notre accord posées, on peut se mettre en route. Le trajet se passe sans encombre. Le peu que l'on voit me permet de répondre à ses premières questions. Je suis obligée des fois de faire usage de périphrases pour ne pas ouvertement parler de magie afin de ne pas éveiller les soupçons autour de nous. Mais dans l'ensemble je parviens à me faire comprendre je crois. On fait le tour des notions principales et de l'enchainement de questions que peut se poser quelqu'un qui vient d'un autre monde. J'explique dans les grandes lignes le code de la route. Je raconte que les gens se déplacent dans des véhicules, qui ne sont pas magiques mais utilisent une technologie basée sur la combustion de matériaux fossiles. Ils se déplacent généralement de leur domilice (lieu où ils vivent et dorment ) au lieu de leur emploi ( Une activité pratiquée pour gagner de l'argent). Ca leur permet de gagner ainsi de l'argent pour qu'ils l'échangent contre des biens ou des services. (Jusque là, hormis le concept de moteur à explosion et la forme que prennent certaines choses, ca semble comparable à ce qu'il connait). Je parle du fait que je fréquente un lycée, qu'il s'agit d'un travail d'apprentissage non rémunéré auquel les jeunes gens s'adonnent pour se doter de connaissances utiles pour leur avenir, pendant que leurs parents subviennent à leurs besoins.

De fil en aiguille, nous arrivons au pied de l'immeuble où j'habite. J'utilise mon pass pour rentrer (une autre source de curiosité qui m'amène à évoquer très succinctement le concept d'électronique ... vraiment succinctement ...), nous prenons l'ascenseur et finissons par effectivement arrivée à l'entrée de mon appartement. Je lui ouvre donc la porte de chez moi. Dévoiler ainsi mon lieu de vie ravive en moi l'étrange et indéfinissable gêne qui m'anime à chaque fois que je le sens s'approcher ou poser ses yeux sur moi. Le coeur s'accélère un peu. Des pensées parasites totalement malvenues viennent tenter de s'imposer à mon esprit. Il me suffirait de tendre le bras pour le toucher et ... hey non ! Mais ca va pas ??

Reconcentration.

Je fais faire au géant d'opale le tour du propriétaire. Je suis par nature une fille ordonnée, tout est propre et rangé, apte à accueillir un visiteur n'importe quand. Une femme de ménage passe plusieurs fois par semaine pour garder l'endroit dans une propreté quasi immaculée. Il s'agit d'un très beau loft que beaucoup jugeraient luxueux pour quelqu'un de mon âge. (Je le trouve pour ma part à peine suffisant pour mes besoins mais bon ... je ne viens du même milieu social que beaucoup de gens). Mon intérieur est aménagé à l'anglaise, c'est à dire que les tables sont hautes et entourées de chaises, l'endroit est pensé pour recevoir des gens à manger ou en visite. Il y a un grand salon avec baies vitrées, il offre une vue imprenable sur la ville. Une salle à manger attenante est séparée d'une cuisine toute équipée par un grand comptoir en marbre blanc. Outre ma chambre au dressing immense et une salle de bain de grand luxe,  plusieurs chambres d'invités (bien rarement utilisées) sont disponibles.

L'appartement est "banalisé". La majorité de ma collection d'objets magiques et ma chambre d'invocation sont situés dans les sous-sols de l'immeuble. J'aurais l'occasion d'exposer ma collection plus tard. Seuls quelques accessoires utiles au quotidien sont disponibles, dont un miroir magique dans ma chambre qui m'avertit en cas de danger. Des sortilèges entourent le logement.  Ils la rendent invisible aux entités magiques et camoufleront l'aura de Niqa le temps qu'il sera présent. Ce n'est pas Versailles, il ne faut que quelques minutes pour faire le tour du propriétaire.

“Merci de m'accueillir chez vous…  Hum… Serait-il possible de se tutoyer ? Je ne me sens pas à l’aise avec autant de formalisme. Et pour revenir à ce que je voulais dire, aurais-tu déjà des questions à mon égard ? Que je paye pour l’acompte et le logement que tu m’offres.”

Un élan de panique vite réfréné me saisit. Le vouvoiement impose une distance. Y renoncer, c'est se rapprocher. Est-ce que j'ai vraiment besoin de ça ? Je dois réfléchir à une manière de refuser poliment sinon je risque de finir par perdre contrôle de moi même.

- Bien sûr, avec plaisir. Tu es le bienvenu.

%#@! C'était quoi ça ?? Quelqu'un a pris contrôle de mon esprit ou quoi ? Je deviens écarlate de nouveau, même si je garde un masque d'impassibilité totale. Je m'excuse avec un sourire poli.

- J'en t'en prie, mets toi à l'aise. Je reviens dans quelques minutes.

Et je bat en retraite jusque dans ma chambre où je m'enferme. Par les neuf enfers, c'était quoi ça ??
Je suis envoûtée ce n'est pas possible autrement. Quelqu'un se paye ma tête. Je me précipite vers mon miroir magique et m'y inspecte. Rien de suspect n'y apparait. Mes charmes de protection n'ont rien detecté, je subis.

Je n'ai rien bu ou mangé, il ne s'agit donc pas d'un empoisonnement. A moins qu'il ne s'agisse d'un gaz ou d'une poudre ? Ca me paraitrait improbable mais dans le doute, je dois avaler un antidote. J'ouvre un tiroir de ma grande commode et en sors une des petites fioles étiquetées. Je l'avale sans plus y penser. Puis je me passe de l'eau sur le visage. Ca finira par faire effet. J'espère. Je me sèche le visage puis profite d'être devant ma coiffeuse pour me remettre un coups de fond de teint sur les joues. Avec un peu de chances, ca m'aidera à dissimuler un tant soit peu mes emballements. Je finis après un moment par ressortir. Qu'est-ce qu'il a pu bien faire pendant tout ce temps ... ?

-Voilà excuses-moi. Ca va mieux. C'est faux. Je ne me sens pas vraiment "mieux" malgré l'antidote et ca me contrarie.

Niqa était éveillé, mais pas dans le sens de simplement se tenir debout, de sortir de son sommeil, son faux sommeil. Non, il était clairvoyant, l’esprit en alerte, tournant à plein régime. Un nombre d’informations, de connaissances et de théories fusaient dans son esprit. Des choses qui ne semblaient pas exister dans son monde, du moins, ce qu’il en avait vu pour le moment. Deux mondes pouvaient ils vraiment être si différents juste sur la différence de présence de magie dans la vie de tous les jours ? Il semble que les êtres de ce monde ont réussi à apporter de la concurrence à Terra, en terme de confort de vie, en usant d’autres moyens. Niqa se posait alors une simple question, comment pouvaient-ils alimenter de ci imposante choses, sans avoir recours au mana ? Quelle était la source de cette énergie ?

Voilà une nouvelle question que pourrait poser l’opale personne à son interlocutrice, une fois qu’ils seront à l’abri. Cependant, il dû bien vite ranger cette question dans son esprit, car l’habitation de la jeune femme en faisait déjà naître d’autres. Les matériaux, les meubles, les objets de décorations, tous attiraient son œil et sa curiosité. Il faisait quand même de son mieux pour se concentrer sur l’instant présent et parler en compagnie de la demoiselle. Il avait donc posé sa question, attendant la suite. Il pouvait souffler de satisfaction sous la réaction de la jeune femme, qui lui donnait son accord.

Il lui offrit un sourire en remerciement, ayant encore sa bouille angélique sur son faciès. Assez ironique au vu de sa carrure d’avoir une tête pareille. Maintenant que le climat était installé, Niqa s’apprêtait à l’harceler de questions, mais il fut bien vite coupé par sa protectrice. S’il pouvait la qualifier comme ça, il s’agissait quand même de celle ayant décidé de sauver sa vie et surtout de lui proposer un moyen de s’intégrer dans ce monde. Il hochait donc simplement la tête, la regardant partir pour le moment. Il devait se mettre à son aise, mais comment faire quand un tel lieu regorge de telle curiosité ?

Il respirait profondément, prenant quand même le temps de se canaliser et de se calmer. Il ne devait pas laisser ses pulsions tout décider. Il préférait donc se poser légèrement et analyser en détail son environnement et faire des comparaisons avec Terra, comme ça, il ne lui resterait que certaines choses à essayer de comprendre. Pendant qu’il se calmait, il regardait son état, voir comment se portait son corps. Il était un peu transpirant, cela amusait toujours l’homme de se voir aussi proche des êtres vivants, alors que de base il n’était qu’un afflux de mana. Il se demandait même comment il pouvait transpirer. Il faut dire que le climat de cette ville était bien plus humide et chaud que son point de départ. Son corps avait donc du mal à s’habituer à la différence brutale, plus l’effort et l’excitation, le voilà dans un état peu présentable.

Et surtout, cela n’était pas du tout agréable comme sensation, maintenant qu’il se concentrait de nouveau dessus. Il devait changer ça. Il sortit alors rapidement son grimoire, les pages tournant seules et s’arrêtant subitement. L’être de mana commença alors à retirer sa veste pour la plonger dans le grimoire, tout en venant déboutonner sa chemise, la laissant ouverte et l’empêcher de trop coller sa peau. Il n’allait pas se mettre entièrement nue, ayant appris qu’il fallait être un minimum couvert. Pour lui, avoir la chemise ouverte, en donnant presque l’impression d’être torse nu lui suffisait clairement pour le moment. 

Il regardait maintenant autour de lui, analysant le mobilier, il faisait beaucoup d’association, il n’y avait donc que certaines choses qui ressortaient. Surtout des décorations ou des produits tirés de l'électronique. Il arrivait à se dire que cela était un outils de technologie, au vu des explications de la jeune femme, mais il ne pouvait en être sur. Heureusement pour sa personne, la jeune femme revenait vers lui, se faisant entendre de par sa voix. Niqa lui fait face, penchant la tête sur le côté. Il pouvait le dire sans le prouver, un petit quelque chose avait changé chez elle, mais il ne savait pas quoi précisément. Il notait quand même qu’elle disait aller mieux.

“Vous allez mieux ? Comment ça ? Vous n’étiez pas en bonne condition ?”

Il laissait le temps à la demoiselle de répondre, avant d’enchaîner rapidement sur les diverses questions qui trottaient dans son esprit. Ils pointaient les divers objets qui l’intéressaient. D’abord un téléviseur, une enceinte et bien d’autres.

“Est-ce que tu voudrais bien m’expliquer à quoi servent ces objets et leurs fonctions, je suis très curieux. Cela fait partie de ce que tu appelais la technologie ? Bien entendu, je t’expliquerais quelque chose en échange, un bon procédé comme nous en avons convenu.”

Il lui attrape les mains, comme pour appuyer sa demande et recréer du lien entre les deux, une méthode à la Niqa en quelque sorte.

Ah le voilà. Mais que ... ? Je ne peux empêcher mon regard de tomber sur la chemise ouverte. Je déglutis et me fais violence pour détourner le regard et vais fouiller dans un des meubles pour en sortir deux stylo à plumes, des carnets et un petit boitier électronique noir.  Je répond d'un ton évasif à sa question, sans oser le regarder.

- Une indisposition passagère. Tout va bien.

Bref sourire, pour tenter de donner un peu de corps à cette affirmation. Je me focalise sur les tâches à accomplir. Je prend mon téléphone, passe commande de deux repas auprès de mon traiteur. En quelques clics, c'est fait. J'ai l'habitude de le faire chaque soir. (Hors de question que Victoria Campbell commette l'indignité de se faire à manger, que croyez vous ?? Je n'ai pas l'usage d'une cuisinière à temps plein mais me fais livrer mes repas à domicile ... malgré la cuisine toute équipée dont je dispose.). Je pose ensuite  carnets et stylo sur la table de ce qu'il convient d'appeler "la salle à manger", j'y tire une chaise et y prend place, prenant soin de ne pas croiser le regard de l'étranger un petit peu trop troublant à mon goût.
 
- Je nous ai commandé un repas. C'était peut être prématuré, à la réflexion, je ne sais même pas si tu consommes les mêmes choses que nous ... Une erreur grossière, comment j'ai pu la commettre ?? Je suis distraite. ... On va pouvoir s'installer ici ... voilà de quoi prendre des notes si vous ... tu en as besoin. Et ceci ...

Je montre un petit gadget électronique, semblable à un dictaphone.

...va enregistrer notre conversation, ca me permettra de réécouter les choses plus t...

C'est à ce moment qu'il me saisit les mains, ma phrase meurt dans un balbutiement inarticulé.  C'est un contact physique que je ne peux pas ignorer et qui provoque une réaction immédiate. Je pique un fard, à la fois assaillie par la puissance magique qui déferle à travers ses paumes et par le contact "intime" qui se créé. (Plus intime que ceux que j'ai l'habitude d'entretenir avec mes semblables en tout cas !). Je lève vers lui un regard brillant, le visage cramoisi. Ses yeux dorés, la chemise ouverte, l'énergie que je sens pulser en lui me rendent folle.

C'est évident, je suis envoutée ... je me suis faite avoir en beauté par une créature surnaturelle ... Je dois résister, ne pas me laisser dominer par cette magie.  S'il ne me relâche pas, je sens que je vais faire une bêtise. Une grosse bêtise.

Niqa était dans une position fort plaisante. Lui qui n’avait connu récemment que des problèmes et des situations provoquant une euphorie générale pour retomber comme un cheveu sur la soupe. Il lui était même arrivé quelque chose de bien plus horrible, mais il ne voyait pourtant par la vie du mauvais côté et ne refreinait pas non plus les interactions avec les autres. Il avait plutôt tendance à penser que les pires rencontres étaient dû à sa mauvaise façon de comprendre le monde, la société en elle-même ou des cas rares et uniques d’êtres-vivant à la mentalité étrange. Mais en aucun cas, cela pouvait être l’œuvre du genre humain. Non, cela était totalement impossible, l’être de mana refusait de croire que les gens pouvaient tous être mauvais et surtout l’être foncièrement.

Et il s’estimait heureux d’avoir toujours cette confiance dans les autres, sinon le magicien ne serait pas dans une telle situation. S’il n’avait pas fait confiance à cette femme, malgré le sacrifice qu’elle avait fait en pensant sauver l’opale, il ne serait sans doute pas aussi joyeux. Il pouvait découvrir ce nouveau monde dans un cocon de sécurité et aussi se permettre de poser toutes les questions qui pouvaient le dévorer sans paraître pour un fou. Il faut dire qu’un être magique dans un monde qui pense que cette dernière n’existe point et où la technologie règne en maître, n’allait pas l’aider à paraître sain d’esprit aux yeux des autres.

Et cette technologie, il allait apprendre à la connaître grâce à Victoria. Il dévorait du regard et de sa curiosité l’endroit qui lui servait de demeure. Il n’avait jamais vu de tel meubles, même matière de toute sa vie. Il touchait du bout des doigts les meubles, les découvrant avec plaisir et toujours plus d’intérêt dans ce monde. Il avait envie de comprendre chaque parcelle, chaque cellule. Plus les secondes passaient, plus il débordait d’énergie, comme si son mana entrait en ébullition. Il allait devenir une machine à interrogation pour la pauvre demoiselle. Il fallait espérer qu’elle supporte les assauts curieux de Niqa.

Il fallait croire que non, que cette dernière n’était clairement pas parée à une telle offensive verbale, car à peine venait il de poser ses questions qu’elle exposait déjà de nouvelles interrogations pour l’être de mana. Elle avait parlé de commander un repas. La nourriture allait venir jusqu’à chez eux ? Il ne connaissait que deux moyens d’avoir de la nourriture dans son monde d’origine. Soit en allant dans un lieu dédié à la restauration, soit en cuisinant lui-même. Mais là, on allait faire venir la nourriture jusqu’à lui ? Voilà une société bien étrange et curieuse concernant la façon de consommer la nourriture. Surtout que la demoiselle semblait avoir déjà le nécessaire chez elle pour pratiquer un peu de cuisine. Si du moins ce que Niqa pensait être une cuisine l’était véritablement. Il ne serait pas surpris d’apprendre le contraire et de découvrir une autre utilisation tout aussi mystérieuse et intrigante que le reste de la technologie ici présentes.

L’être de mana tenait toujours ses doigts entre les siens, finissant d’analyser les termes qu’elle laissait fuir de ces lèvres par petits moments. Il regardait donc l’objet qu’elle avait ramené avec elle. Il se demandait alors encore une fois comment une telle chose pouvait être utilisé pour faire de la prise de note. Lui qui allait utiliser simplement son grimoire pour noter les choses, certes par magie, mais cet objet n’était pas fait de magie. L’humain peut-être véritablement surprenant par moment, arrivant à égaler la magie sur bien des points. Mais est-ce que cette forme de pouvoir n’avait pas un prix à payer aussi ? Avec quelle énergie était-il alimenté et surtout d’où venait cette énergie remplaçant le mana ?

« Victoria, tu dois tout me dire ! Se faire livrer de la nourriture ? Est-ce la nourriture de ce monde est délicieuse ? Surprenante ? Pleine de gras et de fioritures ? Ou ressemble-t-elle à celle de certains villages pauvres d’où je viens et qui est insipide ? Une bonne nourriture, c’est parfait pour recharger mon corps et mon mana. »

Il serrait encore plus fortement ses mains, son visage approchant encore plus de sa personne, comme pour bien montrer qu’il était excité par la situation actuelle. Il avait les yeux ronds comme un enfant. Plus il s’approchait, plus il notait le comportement de la jeune femme. Elle réagissait de la même façon que dans la rue, il essayait donc de comprendre pourquoi. Pourquoi cette demoiselle qui semblait aller mieux en revenant, donnait l’impression d’être mal à nouveau. Pour laisser un peu de temps à son esprit, il lui posait de nouvelles questions à cette pauvre demoiselle.

« Comment le petit objet que tu as ramené vas te permettre de prendre des notes ? Explique-moi tous, encore une fois ! »

C’était une façon de laisser son esprit libre de nouvelle question pour se concentrer sur le sujet qui l’intéressait vraiment. Celui de comprendre l’état de la jeune femme. Qu’est-ce qui pouvait bien la mettre dans une telle situation ? Il essayait de revoir en mémoire précisément ce qui avait fait que la jeune femme s’était mise à rougir et avait un regard bien différent et qui lui rappelait pas mal de chose par la même occasion. Et en alignant les ressemblances des deux situations, il finit alors par comprendre ou du moins supposer ce qui pouvait être la cause d’une telle expression sur ses traits.

C’était la faute du mage, de l’être de mana, de Niqa en clair. Pourquoi l’a mettait-il dans cet état ? Il devait essayer de comprendre si sa théorie était la bonne. Ce dernier approchait donc son visage de plus en plus proche de la jeune femme. Collant son front contre le sien pour essayer de voir si elle avait de la température. Cela pouvait être une simple coïncidence et la jeune femme souffrait simplement d’une montée de fièvre. Rien, aucun signe de maladie dans son corps. Il projetait un peu de son mana autour de lui pour mieux la ressentir, ne sachant pas quel effet cela pourrait provoquer sur la jeune femme. Et c’est en tout innocence qu’il lui posait une énième question.

« Victoria ? C’est ma présence, c’est moi qui te mets dans cet état-là ? »

Non pas si près ... non non noooooon. L'energie qu'il dégage augmente, elle me frappe de plein fouet. C'est intenable, c'est comme si un incendie parcourait ma peau..

Victoria ? C’est ma présence, c’est moi qui te mets dans cet état-l...?

Nos lèvres se retrouvent soudainement collées l'une à l'autre. Que s'est il passé ?! Bon sang c'est moi qui ai bougé ! Je ne lui ai pas laissé le temps de finir sa phrase, je me suis littéralement jetée dessus. Mes deux mains ont agrippé le col de sa chemise pour l'attirer à moi avec davantage de ferveur et maintenant je me retrouvais là à goûter au contact merveilleux de ses lèvres. Je sens. JE SENS le mana couler à travers son souffle. Ce contact est comme une décharge. Mon coeur bat à cent à l'heure, mon souffle se fait court. Je sens mon ventre brûler de désir et mon corps entier tendre vers ce contact. Il me faut faire un effort de volonté incroyable pour rompre ce contact et me relever soudainement. Hors d'haleine, le visage rouge, je recule jusqu'à la baie vitrée sur laquelle je m'appuie pour essayer de reprendre mes esprits. Non mais je ressemble à quoi au juste ? Je me jette sur un garçon comme une collégienne en chaleur.

- Oui ... C'est toi.

Pas besoin de mentir ou de tourner autour du pot ou de mentir. Soit l'être de mana est d'une grande naïveté soit il est déjà bien au courant de l'effet qu'il provoque chez ses victimes et se joue de moi. Je pourrais quitter la pièce, fuir encore plus loin. Mettre un terme à ce cours qui risque fort de ne pas m'apporter du tout les réponses que j'attend ! Pourtant quelque chose me retiens. Est-ce que secrètement je voudrais céder à mes pulsions insoutenables là maintenant tout de suite ? Non ! Non non ! C'est par intérêt que je reste. Oui parfaitement. Rien d'autre. Un simple calcul. Le désir d'accéder à ces connaissances malgré tout.

Le mage eut la chance de terminer sa phrase, avant de se faire couper dans l’élan de cette dernière. Il sentait son corps se pencher, se mouvoir indépendamment de sa volonté pour le coup. Et surtout, le plus intriguant, surprenant et plaisant, se fut de se retrouver contre les lèvres de la jeune femme. Un baiser passionné, cela il ne pouvait le nier. Cela faisait bien longtemps que personne ne l’avait embrassé d’une telle manière. Il se laissait faire avec un certain plaisir, Victoria était une belle jeune femme et cet échange était des plus agréable. Il sentait en cet instant, autant de la douceur qu’un effet électrisant, il avait la douce impression d’être comme revigoré pour le coup.
 
Comme si cette rencontre le mettait dans une situation de pure extase, comme une drogue. Il avait déjà eu cette sensation, mais quand ? Cela remontait à longtemps, à l’époque où sa femme était encore en vie. Il avait toujours pensé que c’était l’amour qui donnait un goût si particulier à leurs baisers. Il ne pensait pas être tombé amoureux de la jeune femme en si peu de temps, alors pourquoi cette sensation plus que plaisante ? Il n’avait pas la force de réfléchir, la sensation de ce simple baiser étant bien trop électrisante, il voulait en profiter encore plus et toujours plus. Tout le mana qui le composait frémissait de plaisir, des frissons parcourant l’entièreté de son corps magique.
 
Cependant, le plaisir n’allait pas durer, la jeune femme se retira bien rapidement, brisant ce contact charmant. Il la voyait reculer, rougir d’une façon à faire pâlir de honte le plus rouge des rouges. Elle se retirait, s’éloignant comme si le magicien était dangereux. Elle n’avait pas répondu à sa question, mais son action était plus que clair. Il mettait la demoiselle dans cet état-là ? Au point de lui sauter dessus ? Si c’était bel et bien le cas, elle venait de réussir l’exploit de faire de même en son corps. Le mana bouillait en Niqa, il en voulait encore plus, sentir son être tourbillonner en un simple contact. Et il comprenait pourquoi il se sentait ainsi, c’était à cause de la nature de la demoiselle, une nature particulière, surtout dans ce monde.
 
Elle était une magicienne, une sorcière, tout autre nom pour qualifier ceux pouvant dompter le mana. Sa défunte femme était du même genre. Peut-être que cette affinité avec le mana faisait réagir Niqa et le rendait aussi émoustillé, désireux, satisfait par un simple contact. Et le mana passant par divers moyens et encore plus dans les fluides, un baiser et bien des choses pouvaient allumer un brasier ardent dans le mage. Il se relevait du bord de la table, écoutant la demoiselle mettre enfin des mots sur son action et la question de Niqa. Il en prenait note, mais maintenant, il avait envie de bien des choses. Et l’être de mana écoutait bien souvent ses désirs avant sa raison.
 
Sans attendre une seule seconde, il avança vers la jeune femme, la retournant, l’obligeant à lui faire face et la tenant contre la baie vitrée. Il s’empara de ses lèvres, faisant lui-même le premier pas, cherchant encore ses lèvres pour un long échanger, une danse charnelle et torride, faisant même rentrer sa langue dans l’équation. Il retrouvait cette douce sensation des plus plaisantes, d’ancien souvenirs, un moment grisant, éternel à ses yeux. Il en voulait encore plus, il voulait se sentir vibrer aux côtés de la magicienne. Finalement, il mit fin à l’échange, ayant retenue avec le temps que les humains avaient besoins de respirer par nécessité. Le regard de l’être de mana brillait de désirs et il soufflait ses mots à Victoria.
 
« Cela faisait bien longtemps que l’on ne m’avait pas embrassé avec autant de passion… Et cela faisait aussi bien trop longtemps qu’un baiser ne m’avait pas mis dans cet état… »
 
Il ne terminait même pas sa phrase, embrassant encore la jeune femme, ses mains quittant les épaules de la belle, pour descendre jusqu’à ses mains. Il glissait ses doigts avec les siens, donnant un côté plus sensuel à ce moment. Et le voilà, terminant encore un baiser.
 
« J’en ai encore envie, je veux continuer de sentir cette sensation depuis que tu m’as embrassé… J’en veux toujours plus… Je te veux maintenant Victoria… »
 
L’être du désir parlait à présent, l’embrassant encore une fois, la collant contre le verre et levant ses mains avec les siennes, comme pour vraiment la démunir face à l’action de ce dernier. Il prolongeait à plusieurs reprises le baiser, finissant par délaisser ses lèvres pour s’attaquer à son cou qu’il embrassait, puis mordait, comme pour laisser s’exprimer ses pulsions, ses envies, celle sur lesquelles il n’arrivait pas à mettre de mot dessus pour le moment.
 
« Et toi Victoria… Tu veux de moi à présent ? »

Il se dirige vers moi. J'écarquille un instant les yeux.

- Non je ... !

Inutile. Nos lèvres qui se rencontrent de nouveau. Et voilà.

Echec

et

mat

Mes dernières défenses tombent. Je ne peux plus résister. Je ne le veux plus.  Mes lèvres collées aux siennes s'entrouvrent et receuillent avec avidité sa langue. Son contact m'électrise, il me rend folle. Une main passe derrière sa nuque, j'essaye de l'attirer près, encore plus près de moi.
Mes mouvements son désordonnés, je tremble d'excitation contre lui. L'éloignement de nos lèvres me laisse hors d'haleine, haletante, frustrée par cette séparation même si elle ne dure que quelques instants. Ses mains cherchent les miennes. Nos doigts s'enlacent. Je me laisse plaquer contre cette vitre. Une flambée d'excitation monte en moi. Je sens le pouvoir déferler ...  à travers lui. Y a t'il que cela ? Est-ce la seule explication à ma conduite incroyable. Non .. Il y a définitivement quelque chose de plus que je ne peux définir. Je me laisse dominer par mes pulsions et par cet être contre qui je ne peux strictement plus lutter.

Qui est cette étrangère que j'aperçois dans le miroir du salon ? Cette lycéenne lubrique et sans pudeur, plaquée contre une paroi de verre. Ce n'est pas moi. Jamais je ne me conduirais ainsi. Des lueurs folles dansent au fond de son regard.  Un brasier brûle entre ses reins elle se tortille comme une chienne en chaleur. Incapable de réprimer ses pulsions, elle vient avec une impudeur totale coller son bassin à celui de l'homme qui la domine.
Une de ses jambes s'écarte, se lève. La voilà qui enserre le bassin de l'être de mana, obligeant leurs corps à rester soudés. Quelle attitude scandaleuse. Le scandale ... qu'en ai-je à faire ? Oui je suis la fille de ce miroir. Oui je me colle à lui comme la dernière des trainées et je n'aspire plus qu'à une seule chose : Qu'il me prenne. Ici, maintenant. Qu'il fasse de moi ce qu'il désire. Qu'il me fasse crier, hurler, supplier de ne plus jamais s'arrêter. Plus rien d'autre ne m'importe. Sa dernière question n'amène qu'une seule réponse, passionnée, presque criée tellement le feu qui m'anime est ardent.

- Je t'en prie, ne t'arrête pas ! Je te veux comme jamais j'ai voulu quelqu'un, je n'en peux plus !

La capitulation est totale. L'aveu de la faiblesse de ma chair et de ma volonté est définitif. 

Cette sensation douce, acide, tendre, électrisante, il la ressentait à chacun de ses baisers à présent. Il en voulait toujours plus de cette douceur bouillonnante, cette émulsion sauvage, cette envie de toucher, savourer encore plus la jeune femme. À présent, il ne serait pas satisfait que par un seul baiser, son corps, son esprit, son mana en voulait toujours plus, ressentir encore l’allégresse de ce genre de rencontre. Le mana qui le composait vibrait au bout de ses doigts, rendant le simple fait de toucher sa peau encore plus savoureuse qu’avant, lui offrant la même sensation qu’avec les baisers. Il venait de trouver par ce simple contact, la réponse, l’ultime réponse pour prendre un plaisir immense. Il devait trouver des mages, voilà ce qui serait la plus grande source de jouissance pour sa personne.

Et c’est après cette dernière réflexion qu’il arrêtait de réfléchir, laissant ses plus bas instincts parler pour continuer le début de cette danse sensuelle avec la demoiselle. Enfin, la demoiselle suivait la danse dans ce moment, sa bouche et le reste de son corps suivait l’impulsion de Niqa. L’être de mana comptait bien pousser les choses encore plus loin, un simple baiser ne serait pas suffisant pour calmer le feu ardent dans sa poitrine. Il la sent envieuse, tout aussi désireuse que sa personne actuellement et il compte bien répondre à sa demande, son invitation, sa danse, il ne saurait comment qualifier cela.

Son bassin bouge, se frotte à la jeune femme, comme pour brûler les étapes répondre à ses envies, ses plus bas instincts. Cette scène était plaisante, excitante, il se sentait comme un chasseur se délectant de sa proie. Drôle de ressentit alors qu’il ne faisait que l’embrasser, mais la voir se donner ainsi, sentir l’excitation monter était grisante, donnant de drôle d’idée à son esprit. Son corps n’attend qu’une chose à présent, que la jeune femme réponde pour laisser libre cours à son imagination, qu’il la dévore, n’en fasse qu’une bouché pour simplement profiter de sa personne. Le mana en lui semblait revenir à sa forme la plus pure, une puissance brute, non raffiné, simplement quelque chose de primal.

Et quand, elle criait presque son envie, son désir, le loup qu’était l’être de mana se jeta enfin sur elle. Il attrapait son cou entre ses lèvres pour l’embrasser et laisser lentement ses crocs se faire sentir. Il mordait sa chair, sa peau, il allait la marquer, laisser une trace de son passage. Il appuyait lentement, mais de plus en plus fortement. Puis, il finit par lâcher prise, autant sur sa gorge que sur ses mains. Il libérait la demoiselle de son emprise pour la reprendre bien plus vite. Il n’avait pas de temps à perdre, il en voulait encore plus, marquer son corps, laisser sa trace, comme s’il comptait en faire sa propriété, c’était un moment assez particulier pour lui. Peut-être que sa résonnance était plus forte avec cette jeune femme que son ancienne femme.

Mais il ne pensait pas à cela, à présent, il ne faisait qu’agir pour son plaisir et celui d’autrui, rien de plus, rien de moins. D’une main, il venait relever le haut de la jeune femme et l’autre, il venait défaire ce qui pouvait entraver son chemin vers le bas. Il relevait donc la jupe de son uniforme et passait déjà ses doigts sous le tissu qui lui servait de sous-vêtements. La douceur n’allait pas faire partie de son répertoire. Il en faisait de même pour le haut, découvrant par la même occasion, pour la première fois de sa vie un soutien-gorge. S’il n’était pas dans cet état d’excitation et de désir, sa curiosité aurait pris le dessus. Mais là, plus rien ne pouvait l’entraver et ne devait agir ainsi surtout. Il vint finalement comprendre le système et fit voler rapidement cette entrave au plaisir futur.

Il passait à nouveau à l’attaque, venant embrasser la jeune femme, pendant que ses comparses se répartissaient le travail. Ses doigts sur l’un de ses seins, le prenant fermement, dessinant autour de son auréole pour ne taquiner par la suite que son téton, le caressant, le pinçant et tirant même dessus. Quand il en était satisfait, il passait à l’autre duo de cette poitrine, pour apposer le même traitement. Son autre main, elle, faisait jouer les doigts contre ses lèvres, lentement pour commencer, découvrant son corps dans cette première étape. Il cherchait son bouton de rose, pour le trouver et se concentrer dessus pour commencer à la préparer à l’instant sauvage qui suivrait.

Lorsque l’être de mana fut rassasié de ses lèvres, il descendait le long de son corps, l’embrassant jusqu’à finalement poser sa bouche contre ses formes. Sa langue rejoignait alors ses doigts pour jouer sur les monts rosés de la belle, les lapant, pour les suçoter, puis avec plus d’intensité, les mordiller et pleinement les mordre. Le mage avait une légère pointe de sadisme dans son comportement. Ses doigts plus bas se pressèrent un peu, commençant à saluer l’entrer de sa fleur, pour pénétrer sa beauté intérieure d’un premier doigt, puis lentement d’un deuxième. Son rythme était doux par rapport au reste de son comportement. Cela ne dura pas longtemps hélas, il cherchait simplement ses points les plus sensible pour s’acharner dessus et imposer un rythme bien plus intense.

L’être de mana était un joueur, un grand joueur, il allait continuer de stimuler ainsi la demoiselle pendant un moment sans rien lui donner d’autre, il allait tirailler ces zones érogène classique jusqu’à l’entendre demander, couiner, supplier d’en vouloir plus, tout simplement. Voilà comment il allait jouer pour le moment, sauvagement, comme un animal chassant une proie et voulant la voir capituler sur tous les points.