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Parmi le troupeau (PV Dextra/Senestra )

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Victoria Campbell

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    Froide et ambitieuse sorcière qui se fait passer pour une lycéenne.

Parmi le troupeau (PV Dextra/Senestra )

mardi 20 avril 2021, 20:42:28

**Avouons-le ... l'uniforme me va plutôt bien.**

C'est en m'accrochant à cette pensée que je me console en cette morne journée de cours. Mon plan d'infiltration dans cette ville n'est clairement pas exempt de défauts. Parmi-eux on peut compter le fait que je doive me conformer au mode de vie que j'ai choisi comme couverture.

Je fréquente le Lycée Mishima. Je dois donc rentrer dans la peau du personnage que je me suis fabriqué : Victoria, la lycéenne étrangère sage et raisonnable, la "nouvelle" de bonne famille anglaise qui vient de débarquer. Avec mon uniforme propret, mes bijoux et mon sac de cours, je me fond dans le décor de mon mieux. Et j'observe. Je prend le temps d'analyser ce qui m'entoure. Je suis à l'affut des phénomènes étranges soit-disant présents dans cette ville avec l'intention de pouvoir les comprendre ou les utiliser à mon profit.

Ca ... c'était le plan.

Dans les faits je suis juste enfermée dans le même espace pendant plusieurs heures par jour avec une quantité déraisonnable de mes congénères humains. Je les trouve tous plus immatures, inintéressants et idiots les uns que les autres ! Ils m'agacent. Ils m'ennuient. Ils me tapent sur les nerfs. Avec leurs considérations bassement matérielles, leur manque d'ambition, leur fainéantise et leur pensée à court terme. Si j'étais enseignante de ce troupeau j'aurais envie de me pendre.

N'allez pas croire que je suis de nature misanthrope, oh non. Mais quand même vous avouerez que toute cette jeunesse décérébrée dont le niveau intellectuel rivalise avec celui des bulots est d'une inutilité crasse ! Quel est le sens fondamental de leur existence ? Ils naissent, ils gesticulent, ils meurent. Et n'auront rien fait de leurs vies à part forniquer pour peupler le monde avec davantage d'idiots de leur espèce. Me faites pas croire que si un ou deux disparaissait dans le tas, l'humanité s'en porterait plus mal, si ?

...

Bon d'accord, je vais un peu loin. J'ai des défauts mais je ne suis ordinairement pas le genre de fille à avoir des pensées homicides. Je vais mettre ces humeurs sur le compte de la fin de journée. Et du mal de tête qui insidieusement commence à me vriller les sinus.

Accoudée sur ma table en train de me masser les tempes avec les doigts, j'attend avec résignation que l'ultime et dernier cours de la journée débute. Je suis assise au beau milieu de la classe. Ni au premier rang. Ni au dernier. Pas plus côté radiateur que côté fenêtre. Je me mets là où je peux me fondre au mieux au milieu de la cohue humaine.

La pause traine en longueur, l'enseignant tarde à arriver. Je me demande si il a un empêchement. J'avais ouvert devant moi un livre traitant d'astronomie. Un ouvrage de très haut niveau, dont la compréhension et même l'apprentissage pouvait avoir un lien direct avec les sciences occultes. J'avais compté avancer dans sa lecture le temps de la pause, mais ma migraine en a décidé autrement. Je pense que je ne vais pas tarder à renoncer et à le ranger.

Un commentaire émanant d'un anonyme camarade de classe me parvient aux oreilles.

- Si il est pas là dans 5 minutes ca veut dire qu'on a le droit de rentrer chez nous ??

Ah ! Une question fort intéressante. Pour une fois je suis plutôt d'accord avec un de mes semblable ... Je lâche un soupire, papillonne des cils et baisse un regard sur le cadran de la petite montre-bijou que je porte.

Combien de temps est-ce qu'il allait encore falloir attendre ... ?
« Modifié: mardi 20 avril 2021, 23:13:36 par Victoria Campbell »
Victoria Campbell - 17 ans - 1m69 - Humaine - Ma fiche de présentation

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Dextra-Senestra

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    Deux jeunes lycéen de Seïkusu, un petit frère au coeur sur la main et une grande soeur insupportable et jalouse.
    
    Senestra est un jeune homme athlétique, travaillant dans un restaurant italien et versé dans la pop culture japonaise. Il vit avec son pc quand il n'a rien à faire.
    
    Dextra est une jeune fille aux abords compliqué, jugeant autrui et extrêmement amoureuse de son petit frère. Versée dans l'occultisme, elle aime à pratiquer quand son frère a le dos tourné.

Re : Parmi le troupeau (PV Dextra/Senestra )

Réponse 1 jeudi 22 avril 2021, 01:57:25

Les journées de cours étaient toutes semblables pour le jeune lycéen qu’était Senestra. L’on se lève le matin, on préparer le petit-déjeuner pour deux, puis on part en direction des études après avoir englouti la préparation en moins d’une minute. Finalement, rien de bien étrange pour lui. Après il en avait pour trente petites minutes de vélo, et passait la journée à attendre la fin des cours pour se diriger vers son petit boulot, seule source de revenue constante dans la maisonnée qu’il partageait avec sa sœur, Dextra. Et ainsi les journées se répétaient. De temps à autre, quelques petits événements lui provoquait une agréable surprise, des camarades de classes qui l’invitait à un match amateur dans un des clubs de sports martiaux de la cité ou bien la possibilité d’entrevoir certains de ses professeurs dans le restaurant où il officiait comme serveur et cuisinier. Dans le deuxième cas, on le taquinait sur l’alcool des lieux, bien trop proche des mains d’un mineur, mais il rappelait toujours qu’il était là pour bien faire les choses, non pas pour risquer de perdre sa seule source de revenue. Enfin… Sa vie de tout les jours était calme et il en profitait. L’éventuel point noir au tableau était son évident manque de chance avec la gente féminine. Depuis qu’il était arrivé au lycée, c’était presque comme si on le fuyait. Alors oui, bien sûr, il s’était déjà sentit l’émoi d’une passion amoureuse, mais les concernées, d’abord relativement sensible, s’était très vite retrouvée à le fuir comme la peste, sans jamais ne lui en donner la moindre justification. Dé dépit, depuis lors, il ne se laissait pas vraiment l’occasion d’y songer, jugeant que quelques mauvais esprits devaient lui tourner autour… Ça, ou un mauvais karma.

Mais pourquoi donc ces détails ?

Eh bien depuis peu, quelqu’un avait fait une petite entrée relativement candide dans cette vie paisible qu’il menait. Une personne qui n’avait sûrement pas du tout conscience de l’effet qu’elle produisait sur l’innocent jeune homme, mais qui commençait lentement à grignoter son esprit, à lui faire perdre sa concentration en cours, voire même plus, à occuper ses pensées en des instants où il n’était plus du tout au lycée. Ce dernier point lui avait occasionné une belle brûlure alors qu’il avait maladroitement penché un bac de friture, et s’était ainsi éclaboussé l’huile bouillante sur sa main directrice. Rien de suffisamment grave pour que quelques bandages ne puissent suffire à soigner, mais ce fut l’instant exact où Senestra se mit enfin à comprendre ce qui était en train de se jouer pour lui. Lui qui avait fait une croix sur les amourettes lycéennes, qui s’était bien dignement dit qu’il saurait attendre que les temps soient plus propices à ses amours et son besoin de vivre une relation sereine… Le voilà qu’il y réfléchissait de plus en plus, bien vainement par ailleurs, cherchant auprès de qui il pouvait la meilleure des manières de présenter ces sentiments à celle qui en avait plantée la graine. Ses camarades ? Disons que les quelques-uns dont il avait jugé la maturité suffisante pour lui donner de réels conseils ne semblaient pas plus capable que lui de proposer une solution, ou des indices suffisamment probants. Ses professeurs ou son chef en restaurant ? Même si il s’entendait passablement bien avec eux, il se trouvait aussi bien incapable de parler d’un sujet aussi intime avec eux, non sans parler des taquineries qui pourraient en naître.

Alors un soir, il s’était permit quelques mots auprès de sa sœur, et cela avait sûrement été la pire des initiatives qu’il avait prise. Autour de leur repas, elle s’était immédiatement empourprée, réagissant avec une vivacité qu’il ne lui connaissait que dans ses pires moments :

« COMMENT ÇA : ‘‘si tu étais amoureuse comment tu le lui dirais ?’’ !? Expliques toi !
- Non mais… Rah écoutes ce n’est qu’une supposition, je ne cherches pas à…
- ‘‘Je ne cherches pas aaaaaaa…’’ Tu me prends pour une buse ? Quoi, y’en a une des petites poufs de ta classe qui t’intéresse c’est ça ? Tu veux aller fricoter, peut-être même aller lui pilonner le jabot après les cours, HEIN !?
- Oh c’est bon ! Pas besoin de le prendre comme ça. Oui, oui, c’est vrai … Y’en a une qui me plaît mais … enfin bon, tu me connais, moi et ma chance dans le domaine. J’voulais éviter de tout faire foirer.
- Pfuuuh. Mon petit Sen, rappelle-toi : Tu es un adorable petit ange jeté au milieu d’une fosse au lion. Les gens n’ont que faire de tes bonnes volontés, tant que tu leur sert à quelque-chose. Honnêtement… Je ne crois pas que quiconque est à même de te juger aussi bien que je ne le fait, et pour tout dire, je pense simplement que les minettes de ton âge cherche simplement à se faire labourer leur minou, pas avoir un mignon compagnon de vie qui prend soin d’elles ! Fais moi confiance, c’est voué à l’échec cette histoire.
- … Merci pour tes encouragements.
- De rien, c’est honnête. »

Ce dialogue, maladroit et déplaisant au possible, lui occupa l’esprit pendant plusieurs jours. Par ailleurs, et bien malgré lui, il se rendit compte que sa chère sœur voyait désormais du plus mauvais des oeils la mention d’un de ses camarades, ou membre de sa classe, résultant en grondement sourd et en rejet complet de la discussion si il avait le malheur de le faire. En somme, Senestra se trouvait bien solitaire, avec ses sentiments pour lui rappeler que malgré les termes de sa sœur, il conservait cette petite sensation d’apaisement dès lors que les traits de la demoiselle lui paraissait à nouveau dans ses pensées confuses. Il n’avait pas trop le choix, que ce soit en bien ou en mal, il fallait qu’il parvienne à une solution. Il se devait d’aller quérir une réponse auprès de la jeune femme, même si elle allait peut-être cruellement l’éconduire, le repousser en bloc, peut-être même avoir des mots qui sauront le glacer d’effroi à leur écoute. Le plus honnêtement du monde, il avait osé imaginer la situation où, lors de sa tentative d’approche, il prendrait pour seul et unique retour un cinglant « Non, sûrement pas, tu es qui déjà ? », et cette simple idée lui avait lacéré les entrailles avec cruauté. Mais il faisait l’effort de ne pas se laisser guider par ce pessimisme navrant. Il allait y aller, avec courage, et s’il se devait de perdre pied et de chuter … Eh bien au moins aurait-il prit le temps d’agir en accord avec ce qu’il ressentait, même si cela ne devait pas durer sur un plus long terme. Le lendemain était sa chance … et il allait la prendre !

*
*   *

Dernier cours de la journée … Et il n’avait toujours pas été capable de faire un premier pas vers celle qui occupait ses pensées. Pourtant elle était là, si finement élégante, si calme et posée, avec cette moue un peu boudeuse qu’elle risquait parfois à dévoiler, sûrement par lassitude face aux longueurs de l’après-midi. La nouvelle étudiante était … Finalement très proche de tout ce qui pouvait venir le toucher, l’affecter, le séduire, il en avait conscience, et si une attirance pour elle s’était développée, ce n’était clairement pas un hasard. Sans parler du fait qu’elle semblait bien moins sotte que certaines autres gourgandines qui vivaient leur vie gaiement avec l’argent de papa et maman, ce avec pour seul objectif d’en dépenser le maximum sans jamais réfléchir aux conséquences de leurs actes. Non, effectivement, elle lui semblait … parfaite ? Peut-être trop pour un couillon gentillet comme lui, mais … mais il n’avait pas le choix, il se l’était promis, il devait au moins faire un geste, tenter une approche, quitte… Quitte à avoir le malheur de se faire jeter comme un malpropre. Tout au plus devait-il attendre la fin des cours désormais, une fin qui étrangement semblait se hâter : Le professeur était aux abonnés absents et pas la moindre information quant à ceci ne leur avait été communiqué. Tout le monde était encore dans la salle, dans un brouhaha général, et rien ne semblait pouvoir troubler ce court instant d’euphorie, encore plus après que l’un des élèves avait suggérer de partir d’ici cinq petites minutes si le prof n’arrivait pas.

Mais finalement, n’était-ce pas le genre de situation qu’il attendait ? Après tout, il pouvait aller lui parler dès maintenant, rien ne le surprendrait, personne n’y ferait attention, et au pire … Eh bien l’arrivée du prof le sauvera d’une retraite maladroite après avoir subit un rejet violent ? Quant au meilleur qui puisse survenir, il aurait un peu plus de temps pour discuter avec elle avant de devoir courir au restaurant ? Ce serait juste parfait !

Alors le voilà qui prend une grande inspiration, se redresse en faisant le moins de bruit possible, et commence à s’approcher du point central de la salle de classe, où se trouve la belle ennuyée. Allez, c’était le moment, pas besoin d’avoir l’air stupide, un propos clair, un propos net, et surtout, surtout… Ne pas regarder ses amis, qui auront sûrement les pires comportements du monde si ils l’ont effectivement vu démarrer son opération « première rencontre ». Il s’approche calmement, le bruit des battements de son coeur pulsant au creux de ses oreilles. Grand dieu elle est encore plus jolie de prêt :

« B-Bonjour mademoiselle Campbell. Je.. Hum, je m’appelle Senestra, et je … eh bien je sais que tu n’es pas arrivée depuis longtemps donc je voulais savoir si je pouvais éventuellement t’aider … pendant ou après les cours, afin que tu puisses trouver tes marques au lycée et dans cette nouvelle ville ? »

Il se détestait, ses camarades qui l’avait entendu le détestait aussi. C’était pas une déclaration ça, ni même une demande amicale… Non mais quel crétin !

Victoria Campbell

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Re : Parmi le troupeau (PV Dextra/Senestra )

Réponse 2 jeudi 22 avril 2021, 11:03:34

Je remarque une présence à côté de moi. Je lève lentement mon regard vers lui. Instinctivement je suis méfiante, mon regard doit paraître froid. Un jeune homme. Un camarade de classe. Beau garçon si on s'en tient aux critères esthétiques. Sportif (donc probablement d'une intelligence médiocre). Et il est pauvre. (Ca se voit, même quand on porte un uniforme. Regardez moi ces chaussures). Même si j'avais le moindre intérêt pour les relations amoureuses, celui-là ce serait non merci. Zéro intérêt. Au revoir.

Sitôt la phrase commencée, pleine de bafouille, je me mets davantage sur la défensive. J'écoute son monologue maladroit, avec la même résignation teintée de patience que quand apparait un démarcheur devant sa porte. On attend, on laisse parler sans vraiment écouter ni interrompre parce qu'on sait par avance qu'on finira par lui claquer la porte au nez. L'histoire aurait pu s'arrêter là. Une rebuffade. Un ego brisé. zéro remords de ma part. Quelques autres garçons qui font mine de ne pas nous écouter mais que j'ai parfaitement repéré viendraient le voir et lui donneraient des claques sur l'épaule en rigolant. Et la scène aurait pu se clôturer ainsi.

Mais en dépit de tout, j'écoute ce qu'il a à me dire. Et ... tiens ... ? Un de mes sourcils se lève un peu. Ce n'est pas une déclaration amoureuse, contrairement à ce que son langage corporel et la situation annonçaient. Non. C'est une offre. Une offre d'aide. Et d'accueil.

Je prend le temps de reconsidérer ma position. De l'aide ... ? Oui ca pourrait être utile. J'ai beaucoup à faire dans cette ville et c'est vrai que je manque cruellement d'alliés sur lesquels m'appuyer. Au point de ne pas faire la difficile et accepter la main qui m'est tendue, tout en continuant de me méfier du poignard que pourrait contenir l'autre main. Le refus sec que j'avais préparé ne sort finalement pas. Je décide au contraire de donner une suite favorable à l'opportunité proposée. Elevée comme une aristocrate, versée dans l'art de l'hypocrisie et du mensonge, je suis parfaitement en mesure d'adapter mon comportement.  Je reste dans mon rôle de petite poupée précieuse et perdue, seule et loin de chez elle. La petite anglaise que je suis doit paraitre soulagée de rencontrer quelqu'un de gentil alors qu'elle est seule, déboussolée au milieu de cette grande ville.. Je me détend de manière visible. Mon visage s'éclaire d'un sourire qui ne doit pas totalement être dénué de chaleur ni d'un zeste de reconnaissance. (mais sans excès ! Ne surtout pas trop en faire !

- Bonjour Senestra. C'est ... vraiment très gentil de me le proposer. Le mélange entre le "Miss Campbell" et le "tu" donne un étrange mélange des styles qui trahit un manque de maîtrise de la part de mon interlocuteur. Une maladresse qui pourrait presque être touchante. Enchantée de vous connaître, Senestra. Vous ...   fausse hésitation ... pouvez m'appeler Victoria ... Un prénom se rapprocher. Un vouvoiement pour garder une distance raisonnable en attendant de voir comment les choses évoluent.

Et pendant que je baisse un peu le regard et que je donne à mon sourire un air de timidité, je réfléchis. Mon esprit froid et calculateur prend le relais pendant que mon visage continue d'afficher le masque de la comédie. Je m'interroge : où est le piège dans la proposition qu'il vient de me faire ... ? Où est son intérêt à lui ... ?

La sincérité et la générosité ne font pas partie intrinsèque de ma nature. Chez moi toute relation humaine est dictée par un jeu subtil et complexe d'intérêts et de pouvoirs. Ca ne veut pas dire que dans la vie, c'est tout le monde contre tout le monde, loin s'en faut heureusement. Mais étudier et analyser avec finesse la somme des intérêts de chacun
permet de trouver les meilleurs alliés : Ceux capables de vous apporter quelque chose, qui n'ont pas intérêt à vous trahir et qui gagnent quelque chose en retour de leur aide. C'est ainsi qu'une relation stable et de confiance peut naître.
Victoria Campbell - 17 ans - 1m69 - Humaine - Ma fiche de présentation

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Re : Parmi le troupeau (PV Dextra/Senestra )

Réponse 3 dimanche 25 avril 2021, 18:17:38

Tandis qu’il s’approche, qu’il s’apprêtait à s’exprimer, difficile de trouver autre chose en Victoria qu’une certaine forme de désintérêt. Cela ne l’aidait pas, ni à conserver une posture logique, une certaine forme de confiance en soi qui permet aux mots de s’écouler simplement, avec clarté, mais surtout cela laissait entendre dès le départ que sa tentative de rapprochement était vaine. Le fait est qu’il pouvait aussi le comprendre : Non seulement elle n’était pas présente depuis longtemps, ce qui pouvait laisser entendre que l’esprit de camaraderie, d’appartenance à un groupe scolaire n’était pas encore présent, ce qui rendait naturellement les échanges moins cordiaux, mais il fallait aussi prendre en compte que c’était bien la première fois que lui, Senestra, lui adressait la parole. Et comment dire que l’approche d’un étranger complet, dont l’ensemble de la gestuelle et des paroles était, somme toute, assez confus, ne devait pas du tout aider à faire confiance, ou à abaisser les quelques barrières du langage et de la méfiance pour se permettre à un éventuel propos courtois, quel qu’il soit. En tout cas, là, la charmante jeune femme qui le mettait si mal à l’aise à cause de ses propres sentiments ne lui renvoyait guère l’attention qu’il lui portait. Ni signe d’une quelconque gêne, d’un petit brun de surprise, de volonté de le regarder, elle semblait tout à fait indifférente. Forcément, il en désespérait un minimum à mesure qu’il présentait sa proposition de soutien, mais vu qu’il était déjà lancé, il ne pouvait pas vraiment s’arrêter en chemin. Et quand il eut finit son propos, il s’attendait presque à se voir jeter au loin, ou parfaitement ignoré par cette si belle demoiselle. Pourtant …

« Bonjour Senestra. C'est ... vraiment très gentil de me le proposer. »

Euphorie. Du moins en son coeur, car il n’oserait montrer une telle joie naturellement, il manquerait clairement de contrôle et pourrait immédiatement se tirer une balle de pied. Non, il se contient, tout en trouvant dans le sourire de la jeune femme une beauté qu’il n’aurait sût définir avec précision. Elle était … lumineuse ? Radieuse ? Quelque chose du genre, ses pensées étaient en train de partir en tout sens, et il avait ainsi bien du mal à retrouver quelques repères pour ordonner un minimum sa réflexion. Mais elle venait de le remercier ! Alors même qu’il s’attendait à se faire envoyer paître d’un mouvement de main, accompagné de quelques propos d’une humeur exécrable ! Enfin, c’est vrai que le changement physique de la jeune femme avait été assez soudain, mais le simple fait que ce premier contact se déroule finalement de bonnes manière éclipsait toutes formes de méfiances ou de doutes de son esprit. Un simple idiot transi de bonheur, et qui s’apprêtait à tout faire pour que les événements se poursuivent de la meilleure des manières ! Par ailleurs, elle continuait de lui parler, et ainsi le jeune homme se rendait parfaitement attentif, buvant le moindre petit morceau de son verbe avec le plus grand des intérêts :

« Enchantée de vous connaître, Senestra. Vous ... pouvez m'appeler Victoria …
- Eh bien je … enchanté de même Victoria. »

Emporté par la situation, le voilà à jouer les andouilles sans charme. Ce n’était pas tant qu’il ne voulait pas dire bien autre chose, mais vu qu’elle lui avait plus ou moins fauché l’herbe sous le pied, à lui qui s’attendait à un rejet violent, il se retrouvait un peu désarmé, incapable de reprendre le contrôle de la situation. Elle-même s’était un peu abaissée, une timidité surprenante compte tenu du premier désintérêt qu’il avait crû lire sur son visage, mais peut-être devait-il prendre en compte qu’elle venait de faire un grand effort en lui octroyant le droit d’utiliser son prénom ? Bonne question d’ailleurs, mais le jeune homme ne connaissait pas l’origine exacte de la jeune fille, aussi ne connaissait-il pas non plus si, culturellement parlant, Victoria avait vécue dans un milieu où le fait d’autoriser autrui à user de son prénom était une forme particulière d’intimité ou de respect. C’était le cas au Japon, bien sûr, aussi s’en était-il sentit touché, mais il ne pouvait pas non plus omettre de se demander si elle le faisait par pure habitude ou par considération pour les us et coutumes du pays.

En tout cas, le silence se faisait long entre les deux, et il était peut-être temps qu’il se mette un petit coup aux fesses pour reprendre l’échange. Après tout, les deux jeunes gens semblaient avoir trouver un point neutre de communication, aussi se devait-il de … De quoi ? De lui proposer un moyen de l’aider ? C’était ce qu’il avait avancé, et il se questionna un court instant quant à la manière d’avancer ses idées sans qu’elle ne le prenne comme une manière cachée de la charmer. Il ne manquerait plus que ça, qu’en voulant bien faire, il ai l’air de l’attirer à lui pour mieux la confondre et la cueillir. Il sait que certains idiots agissent comme cela, mais ce n’était pas son objectif, il préférait sincèrement lui être utile et … et peut-être trouver le bon moment pour lui exprimer quelques formes d’attentions plus importantes, plus … Eh bien plus sentimentales qu’amicales. Malheureusement, il ouvrit la bouche quand le délégué principal de la classe prit parole à la table du professeur :

« Bon, on est allé demander à l’accueil, puis à l’administration, et visiblement notre prof à du rentrer en urgence pour cause de problème familial. Nous sommes donc libre pour la fin d’après-midi. Pensez juste à quitter calmement le lycée pour ne pas gêner les cours des autres classes. »

Parfait ! Bon dieu, mais tout allait en son sens ! Peut-être que finalement la malédiction qu’il avait connue pendant si longtemps était enfin en train de se lever ? Peut-être qu’il allait finalement pouvoir se montrer sous son meilleur jour auprès d’une jeune femme qui avait attirée son regard et attrapée son coeur ? En tout cas, dans le brouhaha relativement maîtrisé de la salle de cours, où chacun était en train de ranger ses affaires et de déplacer les chaises avec le moins de bruit possible, Senestra se retourna vers la jeune femme et lui adressa un air confiant, avant de nerveusement se passer la main dans les cheveux, lui proposant donc sa toute récente idée :

« Eh bien je crois que c’est parfait. En fait je … Je bosse à partir de 18h30, mais si on sort maintenant, ça nous donne … quoi, trois petites heures devant nous ? Je vais ranger mes affaires, pendant ce temps là, si tu as envie que je te montre le lycée, ou un coin de la ville, réfléchis-y et dis moi ce qui t’intéresse, d’accord ? »

Ponctuant cette proposition de son sourire le plus charmant et honnête, le voilà qui retourne à sa table, côté couloir, et qu’il récupère à la fois son sac et son matériel de classe avant de fusionner les deux dans un certain empressement. Si elle voulait qu’ils fassent le tour du complexe universitaire, ce ne serait pas compliqué, éventuellement le seul problème resterait que nombre de cours sont encore prodigués aux autres classes, ce qui fait qu’ils devraient se déplacer dans le calme le plus absolu. Sinon, ils pouvaient tout simplement quitter les lieux et se diriger vers le coeur de Seïkusu. Cela leur permettrait de faire un joli tour des différentes activités et boutiques des lieux avant de finalement se séparer quand lui partirait travailler. Il se voyait mal l’inviter au restaurant, surtout qu’il sentait venir d’ici les taquineries de son chef. Quoi de mieux en plus pour mettre une jeune femme mal à l’aise, n’est-ce-pas ? Alors que la possibilité de faire le tour de la galerie marchande, de se perdre dans les vieux quartiers médiévaux, lui offrir un petit truc à boire et éventuellement lui parler des quelques points de la ville qui pourrait l’intéresser selon ses centres d’intérêts ça … ça … ça pourrait presque avoir l’aspect d’un rendez-vous galant ? Oh bon dieu il se devait de sortir immédiatement cette image de la tête. C’était clairement le coup à ce qu’il se perde dans ses émotions et finisse par faire une connerie. Le genre de connerie dont on ne se relève pas !

Enfin, une fois toutes ses affaires bien rangée, le voilà qui rabat sa chaise et se retourne pour chercher du regard la jeune femme, puis de s’élancer afin de la rejoindre, prêt à ouïr sa décision et ses objectifs de la fin d’après-midi.

Victoria Campbell

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Re : Parmi le troupeau (PV Dextra/Senestra )

Réponse 4 lundi 26 avril 2021, 10:27:32

Ah ? Visiblement mon interlocuteur ne s'attendait pas à ma réponse. Sa réaction de surprise mal dissimulée m'amuse. Un moment de flottement s'ensuit, interrompu par la déclaration du délégué de classe.

Une heure de mon temps vient de se dégager. Un temps que j'ai accepté de passer à sympathiser avec ce Senestra dans l'espoir de pouvoir en tirer un jour un quelconque avantage. Rien ne m'affirme que l'investissement sera fructueux mais après tout, ca me coûte fort peu.

Le jeune homme m'annonce qu'il doit travailler d'ici quelques heures. Parfait. Les choses ne se prolongeront donc pas au delà du raisonnable quoi qu'il advienne et ca me convient parfaitement. Ca m'informe également sur plusieurs choses : le lycéen est du genre courageux (tous ne se donnent pas la peine de travailler après les cours) et ca me laisse supposer qu'il ne dispose pas d'un entourage familial très aisé. Voire pas d'entourage familial du tout. Comment je le devine ? Allons réfléchissez. Un étudiant disposant de ressources normales qui travaille utilise son salaire pour s'offrir "des extras" qu'il exhibe alors comme gage de succès.

C'est sa récompense pour son travail acharné, il à toutes les raisons de les montrer. Je ne vois sur Senestra aucun de ces trophées étudiant. Ni baskets neuves, ni bijou, ni téléphone portable dernier cri. Bien sûr il reste la possibilité que l'adolescent assouvisse une passion cachée et cache quelque chose comme un engin motorisé quelque part dans un garage. Gardons ces suppositions en tête pour l'heure et voyons ce que j'arriverais à glaner de plus précis.

Je lui souris quand il propose de m'emmener où je souhaite et hoche un peu de la tête, donnant mon accord pour l'accompagner lors d'une visite.

-C'est entendu.

J'ai envie de l'attraper par le col, lui intimer de me montrer les bibliothèques de la ville, les vieux temples, les boutiques d'antiquaires. Tous ces lieux potentiellement marqués par l'histoire et le pouvoir. Mais ce serait abattre mes cartes trop rapidement. Je ne dois pas révéler mes intentions trop rapidement. Je dois me contenir et m'en tenir à une première phase d'observation et d'analyse.  La discrétion est mon plus grand atout si je veux commencer à percer les secrets de cette ville. Je vais donc continuer de jouer mon rôle de petite nouvelle désorientée, ingénue et heureuse d'avoir trouvé une bonne âme pour lui venir en aide.

Nous récupérons chacun nos affaires. Les miennes tiennent dans un cartable en cuir de belle marque. Pas Vuitton non (Les motifs affichés par cette marque française sont vulgaires et m'as-tu-vu). Il existe des créations anglaises bien plus sobre dans leur apparence mais tout aussi qualitatives et élégantes.

Senestra revient vers moi. Je remets machinalement en place une mèche de mes cheveux avant de lui répondre d'un ton que je veux amical.

- Je ne connais pas vraiment le lycée et encore moins la ville. Mais je suis curieuse de tout découvrir. Alors ... nous pouvons considérer que je vous laisse carte blanche ... ?

En vérité je suis surtout impatiente de découvrir vos intentions monsieur Senestra. Qu'est-ce qui motive votre approche ... ?  Si votre plan est de m'emmener dans une ruelle sombre pour profiter de moi, vous découvrirez vite que je ne suis pas sans défense et nous n'aurons pas tergiversé pendant des heures pour arriver à ce résultat.

Je le laisse ainsi m'entrainer où il le souhaitera, décidée à le suivre et continuer de le jauger. Elle profitera du début de leur "promenade" pour commencer à glaner les réponses qu'elle cherche, sous le masque d'une conversation légère.

-  Vous avez évoqué un travail. Qu'est-ce qui occupe votre temps, Senestra ?

« Modifié: lundi 26 avril 2021, 10:33:20 par Victoria Campbell »
Victoria Campbell - 17 ans - 1m69 - Humaine - Ma fiche de présentation

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Dextra-Senestra

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    Deux jeunes lycéen de Seïkusu, un petit frère au coeur sur la main et une grande soeur insupportable et jalouse.
    
    Senestra est un jeune homme athlétique, travaillant dans un restaurant italien et versé dans la pop culture japonaise. Il vit avec son pc quand il n'a rien à faire.
    
    Dextra est une jeune fille aux abords compliqué, jugeant autrui et extrêmement amoureuse de son petit frère. Versée dans l'occultisme, elle aime à pratiquer quand son frère a le dos tourné.

Re : Parmi le troupeau (PV Dextra/Senestra )

Réponse 5 samedi 01 mai 2021, 03:23:39

« C'est entendu. »

Ces doux mots, du moins le sont-ils à son oreille, lui suffisent amplement pour ranger ses affaires le plus efficacement possible. De toutes manières, le simple fait qu’elle ne l’ait pas envoyer sur les roses, chose qu’il avait pressentie en premier lieux, était déjà suffisant pour lui pousser des ailes. Cupidon des temps modernes, la flèche avait eut le malheur de tomber de son arc pour venir se planter droit dans sa jambe, et avec elle, nourrir les espoirs les plus déraisonnables. Enfin, si cette image ne manqua pas de le faire sourire un peu bêtement, ce ne fut pas pour le ralentir, et le voilà avec son sac sur le dos pour retrouver la magnifique compagnie de Victoria. Elle-même n’a pas quittée sa place pour l’instant, aussi s’approche-t-il en toute confiance, et se retrouve immédiatement cueilli par un petit geste simple, une mèche replacée derrière l’oreille, un instant de féminité qui ne manque pas de le troubler. Dieu qu’elle est jolie. Vraiment, elle est … Enfin, il n’est sûrement pas le plus objectif au vu de son état de coeur, mais ce simple mouvement possède une grâce à ses yeux qui le mette en un plein émoi. Certains de ses amis se moqueraient bien de lui, jeune homme si innocent et transparent dans ses intentions, mais par la plus grande des chances ils ont déjà tous quittés la pièce, le lançant seule avec sa première victoire, celui d’avoir réussi à organiser une balade avec la demoiselle. Par ailleurs, suite à son terrible geste, elle lui réponds avec délicatesse, tant et si bien qu’il reste coi, pendu à ses lèvres le temps qu’elle ait fini :

« Je ne connais pas vraiment le lycée et encore moins la ville. Mais je suis curieuse de tout découvrir. Alors ... nous pouvons considérer que je vous laisse carte blanche ... ?
- T-t-très bien. Oui, je … Hum, je crois que rester au lycée alors que des cours ont encore lieu n’est pas la meilleure des idées. On a toutes les chances de déranger, et les professeurs apprécient peu ceux qui traînent trop longtemps dans les couloirs. Du coup … Eh bien commençons par nous diriger vers la sortie, je crois avoir mon idée. »

Bon, plus le temps passait, et plus il parvenait à reprendre le contrôle de ses émotions. L’amour rend sot, c’est un fait, mais si il ne voulait pas passer définitivement pour le roi des abrutis, il était temps qu’il cesse de bégayer, et surtout qu’il arrête de se figer à chacune des actions de la demoiselle. En premier lieu, ils quittèrent donc la classe tandis que le jeune homme exprimait avoir son petit avis sur la marche à suivre, et entamèrent de descendre au rez-de-chaussée pour aller récupérer leurs affaires dans leurs casiers respectifs. Rien de bien long, mais bon, les chausses de l’école étant destinées à ne pas quitter l’enceinte de l’établissement, ils n’allaient pas non plus partir avec. Et très sincèrement, le jeune homme préférait avoir ses baskets au pied pour aller travailler que les petits souliers proprets du lycée. Enfin, une fois qu’ils eurent fait cet arrêt, les voilà en train de se diriger vers le dehors, traversant la cour d’entrée. Lui récupère son fidèle destrier, un vélo qui n’a guère bonne mine, mais qu’il entretient suffisamment pour qu’il fonctionne parfaitement. Certain se permettraient de dire qu’il s’agit d’un énième exemple de sa situation précaire, lui affirmerait qu’il s’agit d’un juste comportement : on ne se permet pas d’abandonner un outil qui nous sert bien et n’a encore jamais montré de signes de faiblesse. Enfin, les deux sortent de l’établissement, et faisant signe à Victoria de le suivre, tandis que son coeur bat à tout rompre dans sa poitrine à la simple idée qu’il passe du temps avec elle hors des cours, ils s’engagent dans une rue voisine de la grille d’entrée du lycée pour prendre le chemin du centre actif de Seïkusu, le quartier commerçant.

Il ne fallut alors qu’une dizaine de pas pour que la jeune femme à ses côtés ne s’exprime :

« Vous avez évoqué un travail. Qu'est-ce qui occupe votre temps, Senestra ?
- Oh euh… Oui effectivement Victoria. Je travaille dans un restaurant. Ma famille n’a jamais été très fortunée, et mes parents … Disons qu’ils ne sont guère présents. Aussi pour assurer à ma sœur et moi-même de vivre sans que ce ne soit une galère pour manger, je me suis mis à la recherche d’un boulot. »

Son vélo d’un côté, la jeune femme de l’autre, il trouvait l’ambiance assez posée, relativement conviviale. C’était étrange de le remarquer, quand il se disait un peu plus tôt qu’elle était à la limite de l’ignorer… Sûrement avait-il imaginé cela, dans son habituelle dépréciation de lui-même et de sa capacité à plaire à autrui. Ce ne fut pas pour autant qu’il ne se félicitait pas d’avoir eut l’intelligence de prendre son vélo ce matin. Devoir tenir le guidon alors qu’il marchait le forçait à accepter qu’il ne pouvait tendre la main pour toucher la sienne, chose qui aurait assurément mal finie. Il était là pour la guider, par pour tenter un geste aussi évident et mal-venu envers une personne avec laquelle on commence tout juste à échanger. Et pourtant cette petite main fine, il n’aurait qu’un désir, pouvoir la glisser dans la sienne, lui offrir une étreinte simple, doigts entre-lacés dans une promesse muette. Ooooooh bon dieu, stop, il ne devait pas penser à ça ! Ce genre de petit film qu’il se faisait à l’esprit, voilà bien la pire des choses qu’il pourrait faire. Non seulement il se baignait dans quelques illusions qui ne sauraient lui offrir satisfaction, il nourrissait aussi des espoirs incongrus, ce genre même de désirs qui finissaient souvent par mener à la catastrophe, faut d’un mot maladroit ou d’un aveu un peu trop abrupt. Et il ne savait pas mentir, donc ces images allaient forcément finir à un moment ou un autre sur le bout de sa langue s’il continuait à les nourrir. A la place, il se secoua un peu la tête, tandis qu’ils approchaient des premières boutiques du centre-ville, et reprit son explication avec un calme tout relatif :

« Résultat, je fais mes cours la journée, le soir je travaille de 17h30 à 23h au « Bassin des Sables », où j’officie comme cuisinier et serveur, puis je rentre à la maison et m’occupe du repas et des tâches ménagères. Il est rare que j’ai du temps pour moi... »

Il hésita un court instant sur la fin de sa phrase. Est-ce qu’il se permettait de dire un truc aussi gros, ou est-ce qu’il détournait cela de manière à cacher son message derrière d’autres intentions ? Elle semblait l’écouter religieusement jusqu’ici, donc peut-être pouvait-il se permettre la plus simple et évidente des honnêteté ? Non, franchement, il ne l’assumait pas du tout … Autant cacher un maximum ce qu’il avait sur le coeur, il ne fallait pas qu’il fasse foirer cette sortie alors qu’il n’avait même pas encore passé plus d’une dizaine de minute l’un à côté de l’autre :

« … Du coup je suis plutôt content de l’utiliser aujourd’hui pour être utile. De toute manière, je ne rentre pas chez moi normalement, alors quitte à me trouver en centre-ville, autant que ça vous permette plus tard de vous y retrouver. Oh d’ailleurs. »

Il montra de la main le bout de la rue, où se trouvait visiblement une grande place. Dallée, il se trouvait au centre de celle-ci une statue de bronze à l’effigie du fondateur historique de Seïkusu, dont le visage avait depuis longtemps été abîmé par les intempéries et le temps. Une des grandes curiosité de la ville, qu’il allait s’empresser d’expliquer, de manière à ne pas rester trop longtemps sur son aveu à demi-mot :

« Voici la première place centrale de la ville. Même si il faut l’avouer, elle est maintenant à la périphérie du vraie centre. Ce drôle de bonhomme que vous voyez est, soi-disant, le premier villageois de la ville, à son commencement. Mais allez savoir comment, ni son visage, ni la plaque n’ont réussit à tenir suffisamment pour qu’on puisse l’identifier désormais. Pas mal d’historien du pays se questionne quant à sa réelle existence, et le cas échéant son identité. De certains se permettent les théories les plus farfelues, parlant d’un sorcier, d’où le fait que la ville possède le taux record de disparition au Japon. Malédiction, mauvais sort, pacte ou autre. La ‘‘terrible’’ ville de Seïkusu. »

Il ne sut réellement si cela pourrait intéresser sa jeune compagnie, mais au moins le fait de parler un peu du folklore local et de ses particularités pourrait lui permettre de voir sa réaction, et d’agir en fonction. Peut-être que la belle Victoria pourrait se trouver curieuse des légendes d’un autre pays ? C’est vrai qu’il ne lui avait pas demander pourquoi elle se trouvait ici. Peut-être cela serait trop intrusif d’oser la questionner ? Et en même temps, elle avait été la première à le faire, c’était sûrement là un signe que le jeune homme, tout inquiet qu’il était, pouvait se permettre d’en faire de même ? Toutes ces questions en tête, il ne manqua pas de se la prendre un petit moment, oscillant entre sa curiosité et sa peur de l’échec, mais tandis qu’ils approchaient enfin de la place, il ne put s’empêcher de reprendre encore la parole, ce coup-ci pour oser un rapprochement envers la belle étrangère :

« Dites moi si cela vous gêne Victoria, et je ne me permettrais pas de poser de nouveau une telle question, mais je suis curieux du coup : Qu’est-ce qui vous a amenée à venir étudier à Seïkusu ? Je ne crois pas avoir jamais entendu parler de la ville en bien, aussi je … Eh bien je suis surpris de voir une aussi jolie personne emménager dans le coin pour y faire une partie de sa vie. »

… Attendez, sa langue venait de fourcher là, non ?

Victoria Campbell

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Re : Parmi le troupeau (PV Dextra/Senestra )

Réponse 6 mercredi 05 mai 2021, 14:42:06

Et c'est ainsi que je suis Senestra ... Petite vipère attendant son heure, je rentre dans mon rôle de jeune fille un peu naïve et perdue. J'écoute l'étalage de sa vie triste et misérable avec un sourire doux et bienveillant, sans qu'intérieurement cela éveille en moi la moindre compassion.

J'estime qu'au bout d'un moment la pauvreté est un choix. Il a quand même pour lui de déployer des efforts pour s'en sortir. Il travaille on peut lui reconnaître ça.  Mais je suis certaine qu'il pourrait choisir de sortir du rang des moutons pour devenir un loup s'il le voulait bien. De l'argent, du pouvoir, il existe des manières d'en obtenir. Quand on s'en donne les moyens et que l'on laisse tomber ses barrières morales.

Nous visitons la ville. C'est très différent de l'ambiance des villes anglaises. Être accompagnée d'un guide se révèle finalement utile et instructif. Et sécurisant également. Non pas que je n'ai pas les moyens de me défendre, mais il y a des ennuis que je préfère ne pas chercher. Ce serait un gaspillage d'énergie et une mise en danger de ma couverture.

Nous arrivons aux alentours d'une grande place. Mon intérêt est immédiatement éveillé par l'anecdote qu'il me confie.

- Ah oui ?! Mon exclamation est un peu trop enthousiaste. Je me rend compte que ce faisant, j'avais même posé ma main sur son avant bras. Bon sang, j'ai manqué de retenue. Même si intérieurement, j'ai envie de l'attraper par le col et lui crier de me parler de cet sorcier et de me livrer tous ses secrets, ma raison reprend le dessus.

- Enfin je veux dire ... votre ville à l'air d'avoir une histoire passionnante. J'ôte ma main avec prudence, pour me recomposer une attitude plus digne et neutre.

Evidemment, j'ai entendu parler de beaucoup de ces choses avant d'arriver. C'est même précisément la raison de ma présence dans cette ville. C'est ce qui m'a décidée à commencer un travail d'enquête discret.

La conversation se poursuit. Evidemment mes questions entrainent une réciproque. Je m'y attendais et j'ai suffisamment travaillé ma couverture pour savoir quoi répondre. Bien sûr je cille un instant en entendant "jolie personne" mais ma maîtrise du japonais est imparfaite. Il se pourrait que j'interprète de travers le sens du mot. Je choisis de ne pas relever pour l'heure.

Je lui répond par un sourire lumineux, comme si cette marque d'attention et de curiosité de sa part était flatteuse pour moi.

« Dites moi si cela vous gêne Victoria, et je ne me permettrais pas de poser de nouveau une telle question, mais je suis curieux du coup : Qu’est-ce qui vous a amenée à venir étudier à Seïkusu ? Je ne crois pas avoir jamais entendu parler de la ville en bien, aussi je … Eh bien je suis surpris de voir une aussi jolie personne emménager dans le coin pour y faire une partie de sa vie. »

- J'avais envie ... de m'éloigner du carcan familial. Je viens d'une famille pleine de préjugés et de traditions. J'ai besoin de voler par moi-même et faire mes propres découvertes.  Découvrir de nouvelles choses n'est il pas merveilleux ? Le Japon est un pays si atypique.

Cela fait bien longtemps que j'ai appris que l'art du mensonge et de la tromperie repose avant sur l'usage des demi-vérités et de l'omission. Je n'ai techniquement rien dit de faux. Un sortilège qui détecterait le mensonge n'aurait révélé aucune entorse flagrante. Manipuler sans mentir, c'est une rhétorique à laquelle j'ai été entrainée depuis toute jeune au travers d'exercices exigeants. C'est un talent nécessaire à toute démoniste qui se respecte.

Une fois encore il cite la dangerosité de l'endroit. Très bien, c'est peut être une occasion pour moi de l'amener à parler en douceur des évènements étranges de la ville. Sans dévoiler pour autant mes réelles intentions. Alors je demande d'un ton un peu ingénu et un peu badin :

- Dites-moi Senestra, c'est pour essayer de me faire peur que vous me parlez de tout ces dangers ... ?

Tête légèrement penchée sur le côté, je joue machinalement avec une des mèches qui une fois encore s'est échappée de ma coiffure à cause du vent. Et c'est alors que je lui fais face, arrêtée aux pieds de cette statue que quelque chose me met soudainement en alerte.

Quelque chose. Ou quelqu'un. Nous observe. Nous suit. La conviction me frappe immédiatement, soufflée par mon instinct. Je marque un temps d'arrêt d'une seconde ou deux avant de me forcer à avoir une attitude de nouveau naturelle. Je suis intérieurement aux aguets. Nous sommes bien trop à découvert. Me retourner ou chercher du regard autour de nous ne ferait qu'alerter et renforcer la vigilance de l'espion potentiel et il est fort peu probable qu'au milieu de la foule je puisse distinguer quoi que ce soit. Je me fais violence pour ne pas détourner le regard du pauvre garçon en face de moi et continuer comme si de rien n'était mais intérieurement, je suis sur mes gardes.
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Re : Parmi le troupeau (PV Dextra/Senestra )

Réponse 7 mercredi 05 mai 2021, 23:37:19

Eut-il même imaginé que ses explications touristique aurait eut un tel effet sur sa camarade ? Pas le moins du monde. Honnêtement il avait simplement l’impression de lui faire une démonstration un peu vague et simplette de la cité, le genre qui a plus tendance à faire roupiller les petit vieux au fond du car touristique plutôt que de les tenir en alerte. Mais loin de là, il manqua plutôt sursauter à l’instant où la belle jeune femme qui faisait palpiter son coeur lui sauta au bras, les yeux remplis de toutes les étoiles occupant le firmament. Point de mensonges ici, point de faux-semblant, ce qui fit que l’innocent jeune homme, pourtant peu au fait des cachotteries de Victoria, ne manqua pas de la trouver rayonnante, quelques milliers de fois plus charmante qu’elle ne l’était normalement. Grand dieu que cette vision s’imprima dans sa rétine, dans son esprit, dans son palpitant, image aussi soudaine et surprenante qu’elle était imprévue. Bien sûr, le flottement qui s’ensuivit cessa rapidement, le laissant perturbé par ce rapprochement, et le feu qui embrasa ses joues aurait put provenir des plus grand bûcher qu’il n’aurait pas eut aussi chaud qu’en ce moment divin qu’elle venait de lui offrir ! Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin, tant et si bien qu’il remarqua la surprise sur le visage de cette dulcinée à laquelle il n’avait put avouer ses sentiments, l’amenant aussitôt à rompre le contact qu’elle avait produit dans son empressement tout naturel. De nouveau éloigné de cette passion qui l’enflamme, il ne put que se rendre compte de l’état honnête d’émoi dans lequel il se trouvait, et détourna immédiatement la tête, espérant qu’elle ne puisse lire en ses traits l’aveu de son amour.

« Enfin je veux dire ... votre ville à l'air d'avoir une histoire passionnante. »

Elle lui offrit le terrain pour poursuivre son propos, par considération ou pitié, si bien qu’il embraya immédiatement sur la suite de ses explications sans faire mention de ce qu’il venait de se passer. Mais quel andouille. De telles réactions de sa part ne sauraient que le plomber, encore plus que la belle étrangère à ses côtés était très loin d’être sotte, il en avait conscience, et à moins d’être parfaitement hermétique aux affaires du coeur, il n’allait pas lui falloir moins d’une demi-seconde pour remarquer son intérêt. Seigneur, qu’il détestait être aussi honnête malgré lui. Noyant donc cet émoi qui se trouvait sur ses traits sous un flot d’informations, il poursuivit non seulement son détail assez global des lieux avant d’enquiller sur le plus important afin de se dissimuler : Une courte mais savante question envers Victoria. Bon, il avait encore une fois loupé une occasion de se taire, vu qu’il eut le malheur de l’appeler par un terme qui laissait entendre une forme d’intérêt, même si mineure par rapport à l’échelle de ses sentiment pour elle, mais ce fut assez pour qu’il s’en veuille un peu plus. Franchement, il ferait mieux de ne plus dire un mot et de répondre automatiquement à la belle demoiselle, au moins arrêterait-il de se tirer une balle dans le pied à chaque fois qu’il osait ouvrir la bouche. Toutefois, osant tourner de nouveau son visage en direction de Victoria, pensant que la roseur sur ses joues pouvait être prise comme une forme de réaction naturelle à la chaleur de la journée, il fut cueilli par le plus étincelant des sourires. Miss Campbell, sincèrement… Vous ne l’aidez pas !

« J'avais envie ... de m'éloigner du carcan familial. Je viens d'une famille pleine de préjugés et de traditions. J'ai besoin de voler par moi-même et faire mes propres découvertes.  Découvrir de nouvelles choses n'est il pas merveilleux ? Le Japon est un pays si atypique.
- Je … Je peux comprendre, parfaitement même. Enfin, la question des parents est toujours un peu compliquée, j’imagine, cela dépends les rapports que l’on a avec... »

Ah, au moins la réponse qu’elle venait de lui donner l’avait calmé. Senestra avait un réel problème avec ses parents. Exactement, avec son père, une vision relationnelle que partageait sa sœur aînée, Dextra. C’est ce qui les avait mené, très rapidement, à fuir sa personne, et à emménager l’un et l’autre dans leur propre logis, loin de ce paternel dont la présence était largement plus toxique que celle de qui que ce soit d’autre. Et quant on voyait comment les deux frère et sœur s’entendaient, cela laissait entendre un peu la difficulté que devait être la vie avec leur parent masculin ! Enfin, le fait de penser à lui eut au moins le bon résultat de lui provoquer une belle douche froide, le ramenant du septième ciel où il voletait depuis quelques minutes pour le ramener sur terre. Merci Victoria, vous avez eut le don de le rappeler à sa bonne place, si bien que la petite taquinerie qu’elle lui lança par après n’eut pas la possibilité de le déstabiliser. Au contraire, il put même répondre avec le même ton, jouant un peu sur le même ring que la fantastique demoiselle à ses côtés, tandis qu’ils traversaient la place en direction des quartiers marchands :

« Dites-moi Senestra, c'est pour essayer de me faire peur que vous me parlez de tout ces dangers ... ?
- Oh non, je serais idiot de vous effrayer, vous ne pensez pas ? Alors que j’ai la possibilité d’être un bon camarade de classe et de vous présenter un peu les lieux intéressant de la ville à portée de marche. »

Il lui offrit un sourire délicat, maîtrisé, prouvant toute sa bonne foi en cet instant. Il prolongea d’ailleurs son propos en posant son vélo sur le bord d’un banc, ne se détournant de la jeune femme qu’un court instant, voulant avoir la possibilité d’user de ses deux mains pour lui expliquer un peu les choix qui s’offraient à eux. Pourtant, aussi étrange cela fut pour lui, quand il retrouva le regard de la demoiselle, il semblait… assombri. Il s’était détourné d’elle alors qu’elle était rayonnante, revenait en face d’elle alors qu’une forme de méfiance semblait s’être installé sur son visage, ce qui ne manqua pas de le surprendre. Cela ne dura qu’un instant avant qu’elle ne semble tiquer, reprenant rapidement des traits moins dur, ce qui manqua de faire douter le lycéen, celui-ci s’imaginant avoir put imaginer le changement de comportement. Mais cela ne semblait pas être le cas, il y avait … quelque-chose de faux désormais dans la joie de sa compagne de l’après-midi. Une ombre couvait sur ses traits … Aussi s’approcha-t-il et s’exprima-t-il à voix basse, de manière à expliciter son observation sans sembler intrusif, et surtout en cherchant une forme de discrétion :

« Il se passe quelque-chose ? Désolé si je n’ai pas remarqué ou dis quelque-chose de mal. L’on peut prendre le chemin de la bibliothèque en prenant cette rue, tandis que si nous descendons celle-ci, nous pouvons aller en direction du restaurant où je bosse. Dans les deux cas, nous pourrions avoir un lieu calme où vous pourriez vous sentir plus à l’aise ? »

Alerté, il cherchait une solution pour que cette personne chère à son coeur puisse laisser derrière elle ses soucis. Sans se douter de la provenance des quelques ennuis qui venaient d’assombrir les traits angélique de Victoria Campbell. Ce qu’une autre personne qu’il connaissait bien ne manqua pas, elle, de remarquer.

*
*   *

Même si ce n’était qu’un court instant, il était évident que cette traînée l’avait aperçue. Pourtant Dextra avait fait tout ce qu’elle pouvait pour que son petit observateur ne puisse être perceptible. Voletant à quelques mètres du couple, le Scruteur démoniaque qu’elle avait appelé était resté docile, n’avait fait aucune action qui n’aurait put le vendre au yeux d’une humaine normale, et pourtant… Alors qu’elle observait cette salope aux cheveux platine faire les yeux doux à son frère, elle n’avait pas put s’empêcher de remarquer qu’elle avait, un court instant, détournée le regard en sa direction, ou plutôt en celle de son familier invoqué à l’occasion. Qu’elle s’en soit rendue compte, qu’elle ait identifiée la source de son inconfort désormais visible, était hautement improbable, mais il fallait que Dextra le souligne : Elle en avait été capable. Et ça la gênait d’autant plus. Raaaaaah alors cette petite catin essayait non seulement de lui voler son frère, mais en plus elle avait le malheur d’être sensible aux forces occultes ? Scandale ! Ignominie ! Horreur que cela ! Non, jamais, jamais elle ne permettrait à qui que ce soit de s’approcher ainsi de son frère, de chercher à le confondre et à l’éloigner de sa sainte et saine présence. Surtout qu’elle les voyait minauder, ces deux petits idiots, au travers du Scruteur. Elle avait même osée lui sauter dessus. Petite truie sans âme, elle comptait bien lui faire payer. Mais d’abord, elle allait devoir faire un minimum d’effort pour ne pas plus éveiller les soupçons de cette « sensible » au monde occulte. Aussi, Dextra posa délicatement ses doigts sur le bol rempli d’eau clair qu’elle avait utilisé pour appeler le familier et voir au travers de son œil unique, puis elle prononça ses ordres :

« Éloigne-toi. Continue d’observer de plus loin. Et conserve ton camouflage, personne ne doit te voir. »

Invisible de nature, les Scruteurs étaient bien obligés de conserver cette capacité active afin de se déplacer dans le monde humain. Après tout, une petite orbe volante munie d’un œil et de petites ailes de chauves-souris aurait tôt fait d’attirer bien trop l’attention. Obéissante toutefois, elle s’écarta rapidement du couple, avant de prendre de la hauteur, afin de maintenir un bon trente mètre de distance, tout en ne les perdant jamais de vue. De loin, ils semblaient être collé l’un à l’autre… Et cela ne manqua pas de faire crisser les dents de l’aînée aux cheveux verts. Dextra ne savait pas encore comment elle allait s’assurer que cette dévergondée ne s’approche plus jamais de son frère, mais les idées fourmillaient en son esprit comme autant de papillons se jetant à corps perdus sur une lumière trop vive la nuit. Tant qu’ils étaient ensemble, elle ne pouvait se permettre de les perdre de vue… Mais dès lors qu’ils seront séparés, elle allait entamer un petit rituel de son crû, d’un genre suffisamment cruel pour s’assurer que cette traînée d’étrangère retienne parfaitement la leçon qu’elle allait lui enseigner, sans pour autant mettre sa vie en danger. Après tout, la passionnée d’occulte n’était pas non plus un monstre, une fracture ou un traumatisme suffirait, pas besoin d’aller jusqu’à la mort ou la folie. Elle se devait juste de protéger son frère de cette démone aux allures de tentatrice sordide et malveillante.

Oui, juste cela… et elle comptait bien le lui apprendre, qu’une seule femme pouvait se tenir auprès de Senestra. Et que ce n’était clairement pas elle !

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Re : Parmi le troupeau (PV Dextra/Senestra )

Réponse 8 lundi 10 mai 2021, 23:06:30

E-vi-de-ment, mon interlocuteur a du voir que quelque chose m'avait interpelée. Je lui adresse un sourire d'excuse et masse un peu ma tempe, dans un geste un peu exagéré.

-Oh je vous prie de m'excuser Senestra. Je me suis sentie mal un instant. J'avais mal à la tête avant que nous commencions notre visite ... C'est possible qu'il revienne m'importuner.

Un endroit isolé ... Oui c'était une bonne idée. Ca pourrait forcer ce qui l'observe à se découvrir. Et elle même pourrait se défendre avec plus d'aisance si elle est pas dans un lieu public entouré de dizaines d'inconnus.
Avoir un seul témoin à gérer lui causerait déjà suffisamment d'ennuis si jamais elle devait faire démonstration de ses pouvoirs.

- Je veux bien ... qu'on trouve un endroit plus calme oui.

Bien sûr, la bibliothèque est tentante. Mais encore une fois, dévoiler ses intentions trop vite est un manque de subtilité flagrant, surtout si quelque chose de mystique m'épie et m'analyse en ce moment même. Alors entre deux choix, je choisis le plus éloigné de ses aspirations réelles. J'essaye comme toujours d'embrouiller les cartes. C'est une seconde nature chez moi. En permanence. 

- Je suis curieuse de voir là où vous travaillez. Et est-ce que j'abuserai si je vous demandais un verre d'eau ...? Pour prendre une aspirine ...  Je n'ai pas envie qu'un mal de tête nous gâche la fin d'après-midi.

Le sentiment diffus d'être observée finit par s'effacer Hmm ... étrange et intriguant. Je m'étais remise à agir normalement et rejouer les lycéennes effarouchées. Est-ce que ca aura convaincu ce qui m'observait ? Difficile à dire.
J'aurais des rituels à entreprendre ce soir, pour me permettre de remonter le fil de ce que j'ai senti.

En attendant, je vais devoir me montrer prudente. Je suis finalement bien contente d'avoir un garde du corps dévoué avec moi. Sa présence n'apporte pas que des désavantages, au contraire.  Il ne me coûte rien de lui prendre le bras et de m'y accrocher, façon subtile d'exciter l'instinct protecteur du garçon. En cas d'ennuis, il me servira de bouclier. Au pire, je trouverai une manière de l'éconduire une fois que je jugerai qu'il ne me sera plus utile.

M'amuser avec ce garçon est finalement .. plutôt distrayant. Avoir un jouet à ma merci est plutôt agréable.
En attendant, je vais devoir me montrer prudente. Je suis finalement bien contente d'avoir avec moi un garde du corps dévoué avec moi, sa présence n'apporte pas que des désavantages, au contraire.

Il ne me coûte rien de lui prendre le bras et de m'y accrocher, façon subtile d'exciter l'instinct protecteur du garçon. En cas d'ennuis, il me servira de bouclier. Au pire, je trouverai une manière de l'éconduire une fois que je jugerai qu'il ne me sera plus utile. M'amuser avec ce garçon est finalement ... Plutôt distrayant. Avoir un jouet à ma merci est agréable. Et je n'ai pas fait beaucoup d'efforts pour l'avoir. A cheval donné on ne regarde pas les dents.
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    Dextra est une jeune fille aux abords compliqué, jugeant autrui et extrêmement amoureuse de son petit frère. Versée dans l'occultisme, elle aime à pratiquer quand son frère a le dos tourné.

Re : Parmi le troupeau (PV Dextra/Senestra )

Réponse 9 vendredi 14 mai 2021, 18:33:14

« Oh je vous prie de m'excuser Senestra. Je me suis sentie mal un instant. J'avais mal à la tête avant que nous commencions notre visite ... C'est possible qu'il revienne m'importuner.
- Je comprends, bien sûr... »

Le jeune homme ne pouvait que faire démonstration de sa sollicitude. S’il l’était de toutes manières bien naturellement, empathique, cet instinct n’était que démultiplié avec la jeune femme qui avait déjà plantée ses griffes en son coeur, et maintenait désormais une emprise toute impérieuse sur ses sentiments. Il ne savait ni les sombres pensées qu’elle avait, ni ses tristes manières d’entre-voir ce monde que lui observait avec candeur et honnêteté, aussi la moindre petite forme de peine chez elle pouvait résonner en son être comme une blessure personnelle. Un mal de tête ? Autant parler d’une vrille au travers du crâne à ses yeux. Tant et si bien qu’il serait capable de tout faire pour s’assurer qu’elle n’ai pas à subir plus longtemps cette gêne, et allant avec cela, ses propositions ne firent que correspondre à son état d’esprit. Il se voyait mal l’amener sur son lieu de travail, cela faisait franchement impersonnel, peut-être même un peu tape-à-l’oeil, tout du moins lorsque l’on est un lycéen. Mais finalement, quoi de mieux en cette situation, il pourrait au moins prendre un peu soin d’elle dans ce lieu relativement intime. Par chance, tout du moins pour le jeune homme aux idées un peu perturbées au vu de la situation, il sembla que la suggestion soit au goût de sa compagne de fin de journée, celle-ci lui répondant avec l’air un peu moins souffrant :

« Je veux bien ... qu'on trouve un endroit plus calme oui. Je suis curieuse de voir là où vous travaillez. Et est-ce que j'abuserai si je vous demandais un verre d'eau ...? Pour prendre une aspirine ...  Je n'ai pas envie qu'un mal de tête nous gâche la fin d'après-midi.
- Bien sûr que non. Je vous y emmènes de ce pas Victoria. Et si votre tête vous fait encore souffrir en chemin, n’hésitez pas à me le dire, nous ferons un arrêt le temps que ça se calme. »

Point de sensation d’être leurrer, encore une fois, la serviabilité du jeune homme allant bien au-delà de la moindre considération quant à l’idée d’être trompé, ou utilisé. Le genre de chose qui, comme toujours et depuis maintenant plusieurs années, avaient toujours eut le dos de mettre les nerfs en pelotes chez sa sœur aînée. Lui, incapable de voir le mal chez autrui, et elle, incapable de ne pas remarquer quand le moindre de ces « petits idiots » qui le côtoyait trouvait une bonne occasion de faire usage de la bonté du cadet pour ses intérêts personnels. En tout cas, il fit un geste délicat auprès de la charmante blonde pour l’inviter à le suivre, le lycéen récupérant son fidèle destrier du banc où il l’avait installé pour ensuite se remettre en marche en direction des grandes rues commerciales, et leurs voisines plus curieuses mais aussi inquiétantes et étranges. Pour les habitués, il était monnaie courante de ne pas aller se perdre dans les multiples ruelles de la cité, chacune semblant avoir la capacité presque magique de mener, après quelques pas, au terrible quartier de la Toussaint, milieu des pires rencontres possibles et imaginables. En revanche, pour les néophytes ou les plus chevronnés, ces lieux étaient souvent la cachette des plus mystérieuses boutiques, et des plus beaux étals pour les passionnés d’échanges curieux ou illégaux. Senestra savait pertinemment que sa sœur, par exemple, avait l’habitude la plus sereine et maîtrisée d’aller dans certaines des boutiques ombrageuses et mal éclairées qui se trouvaient dans les ruelles et impasses de Seïkusu, y trouvant bien souvent de bien inquiétantes acquisitions qu’elle rapportait à la maison avec un sourire malsain aux lèvres. D’ailleurs, quitte à faire la discussion durant leur marche, le lycéen reprit ses allures de guide, présentant ces curiosités à la précieuse compagnie à ses côtés.

« J’y pense, mais un peu comme pour l’histoire du fondateur de la ville, il y a un certain … disons type de marché assez particulier dans la ville. Alors rien qui ne se trouve dans les grands axes que nous traversons, mais, parfois, en se baladant dans quelques coins un peu moins accessibles, on trouve des boutiques ésotériques. D’ailleurs une loi était passée il y a … Quoi, 5 ou 6 ans je crois ? En tout cas une loi qui a tentée de réguler ces commerces. Je crois que tout au plus cela les à amener à se faire plus discrets. »

Pouvait-il se permettre d’en dire plus ? Peut-être, aussi il enchaîna quasiment immédiatement en se tournant vers la jeune femme à la si belle allure qui se tenait à côté de lui, la gratifiant d’un air mêlant résignation et un peu d’inquiétude, aussi :

« Ma sœur notamment en est une cliente fidèle. Je ne saurait dire combien de fois elle à ramener ces étrangetés à la maison. Bocaux remplis d’éléments diverses, essences de bois rarissimes, ou objets prétendument maudits… Parfois j’ai bon espoir qu’elle soit économe, déjà que nos fonds ne sont pas fantastiques ... »

Il ne put s’empêcher de ponctuer cette réflexion d’un ricanement nerveux, se rappelant notamment de l’acquisition d’un crâne par sa sœur qui avait manqué leur coûter le loyer. Puis il eut le bon coup de se rappeler que ce genre d’histoire pouvait tout aussi bien sembler saugrenu pour la jeune femme qui se promenait avec lui, aussi se secoua-t-il un peu l’esprit pour en sortir ces billevesées, et reprendre peut-être la discussion sur un sujet plus banal. Il se trouvait après tout dans l’un des plus grand axe de la ville, et se baladaient actuellement entre les librairies, les restaurants, mais aussi par endroit quelques autres boutiques des plus intéressantes, allant de l’équipement urbain aux vêtements, en passant parfois par ces drôles de boutiques de confiserie qui faisait le bonheur des collégiens … et des lycéennes, du moins à ce qu’il paraît ? Alors il passa sur la présentation de ces divers lieux avec un ton un peu banal : à droite, il y avait le « Journal de Bord », spécialisée dans les récits de voyage et les romans d’aventure, puis à gauche les voilà qui passaient devant le « American’s Grill », soi-disant le meilleur burger de la ville, du moins si tu avais envie de vendre un rein au bout de deux semaine à cause du prix de leurs assiettes. Et Senestra faisait une rapide description à chaque fois, tenant à ce que la demoiselle puisse ainsi trouver ses repères, mais aussi comprendre plus tard les discussions de leur camarades ainsi que leur éventuelles invitations. Il était finalement digne de lui-même, faisant preuve d’une prévoyance et d’un intérêt sans faille pour Victoria et son intégration à Seïkusu.

Il déblatérait encore sur les environs que le « Bassin des Sables » se profila au bout de la rue, faisant  l’angle d’une petite ruelle étroite s’enfonçant au coeur des bâtisses, semblant plonger au plus profond de la cité. Il fut presque surpris que la bonne dizaine de minutes de marche se soit ainsi effacée sous leurs pas, mais ce n’était pas plus mal, au moins il allait rapidement pouvoir lui permettre de se reposer, loin de la rue et de son effervescence naturelle. Il reprit donc la parole, ce coup-ci de manière un peu moins solennelle, même si la peur de sembler parfois trop familier restait toujours dans un petit coin de son esprit :

« Nous y voilà. Ne vous en faites pas, j’ai les clefs de la boutique, juste qu’il faut qu’on passe par l’arrière. On prends la ruelle et c’est la première porte à droite. »

Passant donc par-devant la devanture, il s’avança en premier dans cette ruelle plongeante, où jamais un brin de soleil ne parvenait à atteindre le dallage misérable sur lequel ils s’avançaient. Première vérification de sa part, il constata rapidement qu’aucune tête patibulaire ne se trouvait cachée dans les ombres de ce passage. Tant mieux, en un sens, il avait croisé une fois un voyou dans ce coin et avait eut bien du mal à le gérer avant que le chef du restaurant ne fasse cas de sa présence. Deuxième observation, il vit au loin que la petite lanterne du « Croissant de Lune » était allumée, provoquant un léger frisson en son for intérieur. Il n’aimait pas cette boutique, cela en était presque maladif, aussi fit-il rapidement le choix de se presser un peu plus, posant son vélo contre le mur avant de tirer les clefs de l’arrière-boutique de sa poche, et de les glisser prestement dans l’épaisse serrure afin de la déverrouiller. Ouvrant la porte dans la foulée, d’un geste vif, il invita sa précieuse compagnie à rentrer :

« En haut des escaliers, tout droit, et nous arriverons aux cuisines. Je vous suis de prêt, juste le temps de ranger le vélo à l’intérieur. »

Il la laissa progresser à l’intérieur, tout sourire, avant de récupérer son précieux destrier et de l’installer dans l’entrée arrière. Verrouiller la porte, de manière à ce que personne d’autre ne rentre, était aussi nécessaire, et il allait perdre un peu de temps, même s’il allait rapidement la rejoindre. Toutefois… il ne se doutait pas qu’une autre petite chose s’était invitée avec eux, tandis qu’il s’occupait de cela.

Car tandis que la jeune femme progresse dans la bâtisse, monte les escaliers et passe le couloir menant directement aux cuisines, le petit Scruteur s’était retrouvé face à un dilemme : suivre les voies de sa maîtresse et rester suffisamment au loin, mais les perdre de vue, ou à l’inverse les garder à l’oeil quitte à risquer d’être repéré. Et finalement…. Ce fut son premier ordre qui prima : Passant au-dessus de la tête de Senestra, complètement aveugle à ce genre de présence, la petite chose suit à la trace l’existence de Victoria, volette par dessus les vieilles marches de bois, puis rase le plafond pour garder toujours sa cible dans sa ligne de mire. Très clairement, sa simple présence, ainsi que sa scrutation, ne devait pas donner aux lieux un air agréable, et même, au contraire, pouvait laisser stagner dans l’air une ambiance assez malsaine. Une fois en cuisine, il évita la lumière blanche qui l’éblouissait, et préféra aller se blottir dans un coin de la pièce, entre le mur et le réfrigérateur. Enfin, de cette position, il pouvait la voir. Une humaine, s’était alléchant. Mais malheureusement, il n’avait pas le droit de lui faire quoi que ce soit, ordre de Dextra. Il obéissait donc juste et vit entrer dans cet horrible endroit trop lumineux le frère de sa maîtresse, apparemment tout sourire, qui ne tarda pas de reprendre un propos simple tandis qu’il s’approchait de l’évier :

« Bienvenue là où je travaille. Donc, un grand verre d’eau et un cachet pour la tête, c’est cela ? Puis je vous propose que nous nous installions en salle, ce sera plus confortable que de rester debout ici. »

Victoria Campbell

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Re : Parmi le troupeau (PV Dextra/Senestra )

Réponse 10 samedi 15 mai 2021, 00:59:33

Je suis le jeune homme à travers les méandres de cette ville. Evidemment, je ne reste pas indifférente aux différentes boutiques ésotériques dont il me parle.


- Je trouve ce genre de vieilles boutiques charmantes. Les objets anciens me fascinent.

Pas besoin d'en dire plus. Surtout en me sachant espionnée. Que sa soeur soit une occultiste ne tombe pas dans l'oreille d'une sourde non plus. Je note cette information dans un coin de ma tête. Rien que pour cette raison, Senestra me parait d'un coups ... bien plus fréquentable. Au moins jusqu'à ce que j'ai l'occasion de croiser sa soeur.

Quelques minutes de marche plus tard, nous voici au restaurant où il travaille. Les environs sont sombres et inquiétants. Même moi qui ne m'estime pas désarmée en cas de mauvaise rencontre, je me sens intimidée par les lieux Tellement que lorsqu'il ouvre la porte de l'arrière-boutique, je suis heureuse de pouvoir me entrer et me soustraire à l'ambiance extérieure. Je progresse en direction des cuisines en remontant un long couloir quand soudain ... tiens ? Je sens le petit démon me frôler et disparaitre dans la pièce. Voilà enfin notre petit espion. J'affecte de ne rien avoir remarqué et continue tranquillement jusqu'à arriver dans la cuisine.

L'endroit déjà peu reluisant au départ est rendu glauque et sinistre par l'aura de son discret occupant. Je perçois sans difficulté sa cachette et distingue l'aura qui l'entoure. Un fin sourire orne mon visage. Je jette un bref coup d'oeil dans le couloir derrière pour m'assurer que mon accompagnateur ne sois pas directement sur mes pas et me tourne directement vers la créature.

-Bonjour toi.

Ma voix est surprenamment douce et maternelle. Sans que j'ai à forcer. J'ai une vraie tendresse pour ces créatures démoniaques. Une petite faiblesse qui me perdra peut-être un jour ? Qu'il rêve de m'arracher mon âme et se repaître de ma chair ne le rend que plus adorable encore. Je considère ce petit travers avec la même bienveillance que si je voyais un chaton essayer de me griffer.

Je tend la main droite vers lui, paume ouverte. Et de la main gauche, fais les gestes pour incanter un sortilège d'attraction. La créature repérée panique, bat des ailes et tente de fuir. Mais il est inexorablement attiré à moi. Je viens le recueillir en douceur entre mes paumes.

D'un murmure et d'une caresse sur le front, juste au dessus du grand oeil globuleux, je calme l'épouvantable petit diable. Elle cesse de battre des ailes et me regarde de son grand oeil rouge larmoyant.

-Mais tu es adorable, un vrai petit poussin blessé. Que fais-tu dans un endroit pareil ? Toute cette lumière va te blesser.


Je prend l'adorable petite chose et le place au creux de mon bras, comme si je berçais une petite poupée. (De fait, je bercais des créatures pareilles quand j'avais 5 ans ... quelle belle nostalgie)  Je tend la main, manipule un interrupteur ce plonge l'endroit dans la pénombre. Seule la lampe d'une hotte apporte une lumière légère.

Et j'observe alors le scrutateur , curieuse. Je défais mes cheveux et penche ma tête vers lui. Le rideau de mes mèches blondes forme un écran entre la faible lumière et lui, ce qui me permet de le détailler en toute tranquillité.  Les sortilèges tissés autour de lui sont solides mais grossiers, mal finis. C'est le travail d'un.e démoniste compétent.e mais manquant clairement de pratique ou de talent.

- Mon pauvre, se faire asservir comme ça. Ce n'est pas très joli. Moi aussi à sa place je serai en colère de servir quelqu'un incapable de faire mieux que ça. Du bout de l'index, je dessine quelques arabesques sur lui. Je détricote les fils de mana qui l'entourent et les repositionne de manière subtilement différentes.

Avec un nouveau sourire, je m'adresse cette fois à la personne qui se trouve derrière les yeux de la créature. Ma voix est redevenue celle que j'utilise pour parler à mes contemporains. Froide, légèrement arrogante mais teintée pour une fois d'une once de respect. Après tout, je m'adresse à quelqu'un plus que digne d'intérêt.

- Vos sortilèges sont perfectibles savez-vous ? Que diriez vous que nous ayons une discussion entre collègues à l'occasion ? Nous aurions toutes les deux à y gagner j'en suis sûre. Vous savez où me trouver.

D'un geste, j'achève de faire basculer la créature sous mon contrôle, coupant la connexion mentale qui le reliait à sa maîtresse en douceur. (Evitons de faire griller le cerveau de l'occultiste à l'autre bout de la connexion. Ce ne serait pas très diplomate.) J'ai le sentiment que j'ai affaire à quelqu'un qui débute. Ou un.e autodidacte. L'idée d'un affrontement ne m'effraie pas particulièrement. En revanche, je saisis l'intérêt de pouvoir partager avec quelqu'un mieux au fait que moi des particularités de la ville. Entre mon savoir théorique et son expérience du terrain, nous trouverions sans doutes notre compte toutes les deux.

J'entends les pas de Senestra s'approcher ! Je me hâte d'ouvrir mon sac de cours, y fourre le petit familier docile et fais ensuite mine de fouiller après une aspirine que je finis par sortir.

C'est à ce moment qu'il me rejoint dans la cuisine.

« Bienvenue là où je travaille. Donc, un grand verre d’eau et un cachet pour la tête, c’est cela ? Puis je vous propose que nous nous installions en salle, ce sera plus confortable que de rester debout ici. »


- Merci pout ton accueil Senestra. C'est vraiment très apprécié ... Pardonnes moi si j'ai un peu baissé la lumière ...  j'ai encore ma migraine. Je montre le petit cachet que j'ai sorti de mon sac et souris. Mais ca va rapidement passer avec ca.

Oui. J'ai décidé que je tutoierai dorénavant le jeune-homme. De par ses connaissances de la ville, de par le savoir de sa soeur (peut-être est-ce elle notre espionne ?) et de par sa surprenante docilité, je perçois maintenant Senestra comme un allié potentiel. Je me sens d'une excellente humeur. A la fois ravie par la rencontre de la petite bête qui repose au fond de mon sac et par la perspective d'une rencontre future avec un.e autre démoniste.

Je prend le verre d'eau qu'il me sert avec un sourire reconnaissant et avale l'aspirine sans plus de cérémonie. Quelques gorgées fraiches me font du bien. Je repose ensuite le récipient vide, visiblement satisfaire.

- Je veux bien te suivre oui. Es tu sûr que ma présence ici ne dérange pas ?

Une question posée par pure correction. Je n'ai plus vraiment à me forcer pour être honnête pour rentrer dans le rôle de la voisine de classe amicale. Je suis beaucoup moins hostiles aux rapprochements amicaux que Senestra pourrait engager que je ne l'étais il y a une heure à peine quand nous venions de faire connaissance.
 
Je me laisse une fois encore mener par ses pas,  jusqu'à ce que nous débouchions dans cette fameuse salle. Effectivement tout est vide et sombre à cette heure-ci. Senestra a la délicatesse de n'allumer qu'un éclairage tamisé.
Je prend place sur une banquette et dépose mon sac a côté de moi. Lui prend la chaise en face. Nous nous faisons face sur une petite table, qui donne un côté étrangement intime à la rencontre.

Je parcours des yeux l'endroit. Ce n'est objectivement pas fort reluisant. Mais ce serait désobligeant de le faire remarquer. Je me garde donc de toute réflexion. Je préfère à la place m'accouder sur la table et laisser reposer mon menton sur mes deux mains jointes. Mes yeux bleu pâles rivés sur lui, la posture légèrement penchée en avant, je témoigne par ma gestuelle l'intérêt non feint que je lui porte.

- C'est donc ici que tu travailles ? C'est un bel endroit. Tu as du courage de travailler ainsi en plus des cours. Ta soeur doit t'être très reconnaissante.

Oui monsieur Senestra. Votre soeur. Vous même. Le duo que vous formez commence à m'intéresser.
Victoria Campbell - 17 ans - 1m69 - Humaine - Ma fiche de présentation

A très vite pour partager de nouveaux RP <3

Dextra-Senestra

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    Deux jeunes lycéen de Seïkusu, un petit frère au coeur sur la main et une grande soeur insupportable et jalouse.
    
    Senestra est un jeune homme athlétique, travaillant dans un restaurant italien et versé dans la pop culture japonaise. Il vit avec son pc quand il n'a rien à faire.
    
    Dextra est une jeune fille aux abords compliqué, jugeant autrui et extrêmement amoureuse de son petit frère. Versée dans l'occultisme, elle aime à pratiquer quand son frère a le dos tourné.

Re : Parmi le troupeau (PV Dextra/Senestra )

Réponse 11 mardi 06 juillet 2021, 21:58:29

« Bonjour toi. »

Deux réactions furent provoquées par ces simples mots. L’une toute proche, l’autre bien plus lointaine, et commençant par cette dernière, elle fut tout simplement … l’expression d’une stupéfaction outrée.

Dextra, dans son petit nid personnelle, entendit ces mots avec la même clarté que le petit être qui lui servait de caméra longue distance, et manqua en tomber des nues. N’eut-elle pas eut l’occasion de remarquer que la dévergondé qui tournait autour de son frère avait le pouvoir de repérer la surveillance un peu plus tôt, elle aurait sûrement paniquée, mais là, elle fut juste prise de court. Elle avait sut le voir. Elle l’avait remarquée sans la moindre difficulté ! Ce constat était non seulement terriblement dérangeant, mais surtout lui annonçait qu’elle ne se trouvait pas en face de n’importe quelle débile qui faisait les yeux doux à son frère. Elle avait des capacités, elle pouvait peut-être même se protéger de son influence, et il s’agissait de la première à présenter ce genre de don. Elle oscillait entre l’incongruité et la colère. La jeune femme aux cheveux verts n’était pas sotte, elle savait que d’autres qu’elle avaient du pouvoir, mais elle ne s’était jamais attendue à ce qu’une autre en Seïkusu saurait en posséder, non sans compter le fait qu’il s’agisse d’une voleuse de frère ! Se mettant à serrer la mâchoire de manière incontrôlable, elle ne put rien faire contre les sortilèges de cette dernière, observant ainsi son petit familier démoniaque se faire aspirer entre les doigts de cette ennemie retord, puis se trouvant bien malgré elle obligée de l’entendre faire quelques remarques fort désagréable sur ses sortilèges de domination. Très bien, le ton était donné, il y avait dans tout cela une provocation qui ne lui allait guère, et Dextra ne comptait pas se faire fouler du pied sans répondre… Elle allait juste devoir se montrer ô combien plus intelligente que cette vile provocatrice, et c’était, en un sens, une marque de reconnaissance particulièrement rare de la part de cette jeune femme…

Mais pendant ce temps, la petite bête directement au prise avec la sorcière était complètement paniqué. Les démon servants, les inférieurs, étaient bien trop souvent de vulgaire pion, qui pouvait passer de maîtres en maîtres sans trop avoir de contrôle sur leur vie. Alors qu’il se sentait confiant, bien installé et discret dans les recoins de la petite pièce, de se faire attiré par quelques sortilèges l’avait fait passer de la confiance naturelle à cette espèce de peur incontrôlable que peuvent connaître les plus faibles des créatures en se sentant soudainement piégé. Tandis que Victoria l’attirait à elle, il se débattait comme un diable, agitant ses ailes en tous sens pour tenter de lutter contre l’attirance ésotérique qu’il subissait… Mais sans le moindre résultat positif. Captif entre les doigts de la belle jeune femme au cheveux quasiment blancs, il hésita un instant à mordre avant de se rendre compte que l’agressivité de sa part pouvait se terminer en une exécution pure et simple, aussi se laissa-t-il faire, tremblant, espérant juste que la magicienne n’allait pas le bannir par quelques sortilèges honnis dont seuls les occultistes ont le secret. A la place, elle vint à éteindre la lumière, ce qui lui fit un bien fou, le scrutateur ayant presque un soupir d’aise en sentant son être se dématérialiser légèrement, fusionnant un peu avec les ombres environnantes. Sans le sortilège d’attraction, il pourrait déjà s’enfuir en glissant, immatériel, mais elle avait convenu de sa forme en l’attirant, aussi ne pouvait-il pas se libérer de cet aspect. C’était particulièrement pénible pour ce petit être, lui, un fier démon, même parmi les plus inférieurs, emprisonné de la sorte !

« Mon pauvre, se faire asservir comme ça. Ce n'est pas très joli. »

Si le petit être ne se rend pas compte des manipulations dont il fait l’objet, de l’autre côté de la communication, la réaction est toute autre : Dextra sent bien que sa domination sur le Scruteur est en train de lentement s’évanouir, et elle n’a pas besoin d’être d’un intellect tout particulier pour comprendre ce que cela signifie. Rapidement, avant que le lien ne se brise d’une manière bien trop sèche pour qu’elle n’en subisse pas un sévère contre-coup, la femme aux cheveux verts trace dans les airs quelques glyphes, marmonnant entre ses dents plusieurs syllabes sifflantes, tâchées de la colère qu’elle ressent, afin de finalement se protéger du futur impact qui risque d’arriver. Cela l’énervait au plus haut point, car en agissant de la sorte elle acceptait d’avoir perdue cette manche, mais mieux valait agir prudemment que de se retrouver à vomir plusieurs heures d’affilées à cause d’une attaque mentale détournée. Le temps qu’elle mette le bouclier en place, elle sentait d’ailleurs que son petit observateur ne lui transmettait déjà plus que le son, chose sûrement volontaire de la part de son adversaire, cette petite engeance malsaine la targuant d’une dernière provocation avant de définitivement la renvoyer à ses affaires. Et encore une fois, ce ne fut guère pour lui plaire, même si en l’occasion, la grande sœur n’eut d’autre choix que d’accepter la situation avec toute l’aigreur imaginable en un être humain :

« Vos sortilèges sont perfectibles savez-vous ? Que diriez vous que nous ayons une discussion entre collègues à l'occasion ? Nous aurions toutes les deux à y gagner j'en suis sûre. Vous savez où me trouver. »

Et plus rien. La coupure nette et franche du lien aurait dut claquer contre le bouclier qu’elle avait mit en place autour de son esprit, et elle s’attendait par ailleurs à en subir malgré tout de légers dommages. Il n’en fut rien. Juste le manque soudain et impromptu d’informations, seul moyen de comprendre qu’elle n’était plus en communication avec la petite bête qu’elle avait invoquée. Dextra ne comprit que peu après la raison de cela : Visiblement, cette petite mégère qui tournait autour de son frère avait volontairement coupée la communication en s’assurant de ne pas le rompre de manière soudaine et aggravante. Elle l’avait… épargnée, du moins en un sens. Parce qu’à contrario, elle venait par la même occasion de l’attaquer directement dans son orgueil, ce genre de ménagement ayant sensiblement la même signification qu’une petite tape gentillette sur la tête, pleine de supériorité.

Préférant ne pas hurler, Dextra attrapa le premier oreiller qui lui passa sous la main et mordit dedans pour se taire, la rage au coeur.


*
*   *

« Merci pour ton accueil Senestra. C'est vraiment très apprécié ... Pardonnes moi si j'ai un peu baissé la lumière ...  j'ai encore ma migraine. Mais ça va rapidement passer avec ça.
Vous n’avez vraiment pas besoin de vous excuser, je suis ravi de pouvoir au moins vous emmener en un lieu qui sois plus tranquille. Tenez, votre verre d’eau. »

Bien loin de tout ce qu’il venait de se passer lors de son absence, Senestra restait digne de lui-même, un jeune homme plein de douceur, de tact et de tranquillité, veillant au bien-être de l’autre avant même de penser à son état personnel. Il tendit le verre à cette précieuse compagne de fin de journée dans un geste plein de délicatesse, et ne put qu’imaginer un court instant la possibilité que leurs doigts se frôlent, sans même avoir le temps de s’en prémunir, ses joues rosissant un court instant avant que son coeur ne s’emballe. Par bonheur, mais tristement, ce ne fut pas le cas, et il put même bénir la pénombre ambiante de lisser ses traits, de voiler son visage, de cacher avec pudeur l’ensemble de son émoi tandis que Victoria prit le verre et entama la prise de son médicament. Parfois, il souhaiterai sincèrement avoir le plein contrôle de ses émotions, mais il avait conscience que les plus grands moines bouddhistes eux-même n’en avait pas la capacité, alors autant oublier dès maintenant cette idée aussi grotesque qu’infantile. Tout au plus attendit-il qu’elle finisse son verre, obtus aux pensées et machinations de sa camarade, puis récupéra le contenant vide quand elle le lui rendit, venant installer celui-ci dans l’un des bac à vaisselle qui se trouvait près des éviers. Peut-être que l’amener ici n’avait pas été la plus sainte des idées pour lui : Seul à seul, dans un lieu faiblement illuminé, il commençait à craindre que ses intentions puissent être mal comprises. Ou même qu’il y ai là quelques formes d’aveux maladroits dont il ne s’était lui même pas rendu compte en premier lieu, et qui maintenant le mettait en danger :

« Je veux bien te suivre oui. Es tu sûr que ma présence ici ne dérange pas ?
N-non pas le moins du monde allons. Mon chef m’avais déjà dit qu’au besoin, ce n’était pas pour rien qu’il m’avait confié les clefs. Je… hum… C’est par là. »

Il prit les devants et s’avança dans les petits couloirs du restaurants pour rapidement atteindre le coeur de celui-ci, la salle de service, avec les tables biens rangées, les chaises redressées, et la pénombre absolue dut aux stores encore totalement baissés. Un peu de lumière allait quand même être nécessaire, alors tandis qu’il prenait enfin conscience qu’elle le tutoyait depuis qu’ils étaient arrivés ici, le faisait frémir imperceptiblement, il se dirigea vers l’une des fenêtres dont il fit relever les panneaux à l’aide d’une commande. Jaugeant les rais de lumière qui envahissaient la pièce avec une claire délicatesse, Dextra veilla à ne pas dépasser la quantité de lumière que sa jeune et précieuse compagne s’était imposée dans la cuisine, puis une fois satisfait, il alla immédiatement abaisser les chaises qui se trouvaient autour d’une table afin qu’ils puissent tout deux s’installer. Mais pour le coup, elle prend la banquette qui se trouve à l’opposée des chaises. En un sens, il est déçu, l’idée de se retrouver à nouveau à ses côtés faisait presque chanter son coeur de plaisir, et puis il aurait eut la position la plus agréable pour voiler ses réactions… Mais quand il se trouva devant les deux grands yeux charmeurs de la demoiselle, l’étudiant ne put s’empêcher de ne pas trouver la situation si mauvaise que ça. Il s’installa lentement, espérant que son embarras n’était pas trop évident, même aux yeux de l’intelligente demoiselle qui raffermissait, sans le vouloir, sa prise sur son coeur de jeune homme :

« C'est donc ici que tu travailles ? C'est un bel endroit. Tu as du courage de travailler ainsi en plus des cours. Ta soeur doit t'être très reconnaissante. »

Encore le tutoiement … Oserait-il ? Apparemment, oui :

« Eh bien je … Je ne crois pas que ce soit du courage. Ma sœur et moi-même n’avons pas d’autre revenu que celui que nous pouvons nous faire. Et puis … Dextra n’a plus de travail actuellement donc je dois mettre les bouchées doubles. Mais je ne crois pas qu’elle me soit si reconnaissante que ça, elle préfère vivre sa vie au milieu de ses bouquins, et me faire quelques tristes commentaires quand elle s’en sent l’envie. Visiblement vous partagez toutes les deux des intérêts communs, notamment les vieilles boutiques, mais je ne sais pas trop si … elle saurait bien se comporter avec toi si vous vous croisiez. »

Il était critique avec sa sœur, c’était un fait. En même temps, même s’il l’appréciait sincèrement, elle n’était ni la plus touchante des connaissances, ni la plus facile à vivre. Une recluse, égoïste et supérieure, qui voit les autres comme des sales types qu’il fallait écraser de sa « toute-puissance » présumée. Certain de ses amis avaient tentés une approche ou deux envers elle, vu qu’elle restait une belle jeune femme, mais les résultats avaient été à la hauteur de ce qu’il imaginait : un râteau, monumentale, avec en morceau sur le sol l’égo de ses camarades éconduits. Il reprit donc son propos, parlant à coeur ouvert, sans trop se rendre compte qu’il était en train de déraper… La faute à l’agréable et délicate situation qu’ils vivaient, et au doux visage de la belle Victoria en face de lui, qui lui réchauffait le coeur par sa simple expression de joie :

« Non pas que je n’aime pas Dextra, elle reste ma grande sœur et je dois mon hébergement à sa bonne volonté, mais … Eh bien comme dirait l’un de mes amis : « Elle est aussi belle que cruelle ». Elle n’a ni ta sollicitude, ni ta gentillesse, et manque très largement de bonnes manières. Une vraie brute avec les sentiments d’autrui, ou leurs espoirs… Mais je monopolise la parole, pardon. Tu as de la famille ? Peut-être pas ici j’imagine, mais des frères et sœurs à l’étranger ? »

Peut-être tout cela allait être un peu banale, mais ils avaient un peu de temps pour discuter, de tout et de rien. Après tout, ce n’était pas vraiment comme si un démon allait leur tomber dessus, ou quelques maléfices les séparer sans prévenir. La proximité de cet instant amenait le jeune homme à se faire un nombre incalculable de scénario en tête, mais il n’osait avoir cette maladresse pour l’instant. Qui sait, peut-être l’inviterait-il à passer chez lui ce W-E… Il aurait le devoir de gérer sa terrible sœur pour le coup, mais … si ça se passait bien entre lui et Victoria, pourquoi hésiter ?

Victoria Campbell

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Re : Parmi le troupeau (PV Dextra/Senestra )

Réponse 12 jeudi 08 juillet 2021, 22:17:58

J'écoute. Semble ravie par ce que j'entends. Mon langage corporel maîtrisé fait savoir au garçon même à un niveau inconscient que je m'intéresse non seulement à ce qu'il dit mais aussi à ce qu'il est.

- Je suis persuadée que ta soeur et moi saurions nous entendre si jamais nous nous croisions.

En effet, plus il parle d'elle, plus l'image que je me fais de sa soeur se précise. Une apprentie sorcière probablement autodidacte au coeur noirci mais qui n'a pas appris à le cacher ni à maîtriser ses émotions. Elle utilise ceux qui l'entourent (c'est normal, ceux qui ont le pouvoir sont là pour dominer) mais n'a pas la subtilité de faire preuve de retenue ou de discrétion. Elle n'a pas non plus songé à investir dans les capacités de son frère en lui faisant briguer une position sociale lucrative grâce à sa magie. Avec un peu d'intelligence et d'ambition Senestra et elle auraient pu gagner sur tous les tableaux. Il y a souvent plus à gagner d'une collaboration mutuellement bénéfique qu'une domination à sens unique.

- Tout joyau brut a besoin d'être taillé. Je suis sûre que ta soeur pourrait changer, il suffit parfois de peu. Une rencontre, un coups de chance ... ?

Trouver une maîtresse plus expérimentée qu'elle qui accepterait de la dégrossir par exemple. Pour peu qu'elle accepte de renoncer à une fierté inutile. A voir comment elle réagira à mon invitation. Mal dans un premier temps j'imagine. D'ici quelques temps la porte du restaurant pourrait s'ouvrir sur une magicienne furieuse et une foule de sortilèges aussi brutaux que létaux fondre sur moi. Pendant qu'une partie de moi fait la conversation et continue de jouer de charme pour ranger de mon côté le frère benêt, une autre partie de moi est aux aguets et s'apprête à lever les barrières de défense voire à renvoyer à l'envoyeuse les malédictions les moins agréables. Même si c'est rare qu'une sorcière se présente sous son nom véritable, il est possible qu'elle n'ait pas cherché à altérer la mémoire de son frère et que Dextra soit son réel prénom de naissance. Auquel cas sa magie me fera probablement moins que l'effet d'un souffle sur un brasier.

- Je t'en prie. Tes histoires sont intéressantes.

Je souris à Senestra. Bavarder avec lui me plait finalement et c'est donc sans me forcer que je lui donne un aperçu de mon histoire.

- Oui j'ai de la famille en Angleterre. Je descend d'une vieille famille noble. J'ai des parents, des frères et soeurs. Aucun ne fait vraiment attention à ce que je fais de ma vie tant que je ne ternis pas l'image de la lignée et ne vais pas à l'encontre de mon éducation. Je sais que je n'hériterai jamais des titres ou des propriétés les plus prestigieuses mais ils m'ont offert une éducation et une liberté relative en échange ... d'obligations familiales occasionnelles et très raisonnables. Alors je suis venue ici pour gagner un peu d'indépendance et voler de mes propres ailes. Je ne le regrette pas, cette ville est riche en enseignements et en rencontres passionnantes. Je suis vraiment contente que nos chemins se soient croisés.

Tiens il me semble percevoir quelque chose à l'orée de mon champs de conscience. Contre-attaque en préparation ou la collègue s'apprête t'elle à faire son entrée ? Dans un mouvement qui a l'air naturel, mes doigts viennent caresser machinalement une des bagues que je porte en quasi permanence, prête à activer le sortilège protecteur qui lui est lié si c'était nécessaire. Pas de contre-attaque en préparation pour le moment non ... Je ne suis pas quelqu'un de violent par nature et je préfère de loin feindre la posture de la victime.
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    Deux jeunes lycéen de Seïkusu, un petit frère au coeur sur la main et une grande soeur insupportable et jalouse.
    
    Senestra est un jeune homme athlétique, travaillant dans un restaurant italien et versé dans la pop culture japonaise. Il vit avec son pc quand il n'a rien à faire.
    
    Dextra est une jeune fille aux abords compliqué, jugeant autrui et extrêmement amoureuse de son petit frère. Versée dans l'occultisme, elle aime à pratiquer quand son frère a le dos tourné.

Re : Parmi le troupeau (PV Dextra/Senestra )

Réponse 13 mercredi 18 août 2021, 22:51:18

Est-ce que le jeune homme avait la moindre idée de ce qu’il se jouait dans son dos, alors même qu’il appréciait les plus doux et agréables moments auprès de cette jeune femme qui avait déjà quelques crochets enfoncés dans son palpitant ? Pas le moins du monde. Il ne pouvait se défaire de son regard, de sa présence, de son emprise, d’autant de choses dont elle n’avait sûrement jamais prit la décision de mettre en œuvre, mais qui s’étaient juste imposés au jeune homme au prise avec ses émotions les plus incontrôlables. Il passait juste le meilleur des moments, avant de devoir aller travailler, et préférait se concentrer pour l’instant sur la précieuse jeune femme qui semblait de plus en plus chaleureuse, de plus en plus intéressée. Pour lui, d’ailleurs, cela se justifiait sûrement par le fait que ses migraines avaient dût connaître une baisse claire et salutaire, tant et si bien que n’ayant plus à lutter, elle retrouvait enfin de son naturel, de sa franchise, autant auprès de lui que dans … ses éventuelles émotions ? Dieu il n’osait y penser, si elle pouvait être intéressée par lui, quel genre de divinité avait-il loué sans s’en rendre compte pour avoir une chance pareille ? Ou alors qu’allait-il devoir rendre comme service pour le bonheur qui se tenait alors à portée de main ? Autant de choses qui lui passaient par l’esprit mais dont le chaos n’avait d’égal que l’instantanéité de celles-ci. En fait, il suffisait parfois d’un geste de la belle Victoria pour que soudainement il se laisse envoûter, et se retrouve à perdre tout soucis, porté par la paix de ces instants.

« Tout joyau brut a besoin d'être taillé. Je suis sûre que ta soeur pourrait changer, il suffit parfois de peu. Une rencontre, un coups de chance ... ?
Je ne saurais pas dire si c’est effectivement possible. Peut-être ? Du moins je le souhaite. Elle n’est pas mauvaise, c’est juste que … enfin, ses défauts prennent parfois le dessus. Quelque-chose du genre. »

Il se confondait en explications parce qu’il ne voulait pas avoir l’air de se plaindre, ou d’être mauvais envers quelqu’un d’autre, encore plus une personne qui lui est proche. Une question de ne pas se montrer sous son meilleur jour, tout ça tout ça. Il aimait sa sœur, ce n’était pas la question, il était juste … parfois un peu fatigué de son comportement, sans trop savoir comment le lui expliquer, ou l’amener sur un chemin moins désagréable pour les autres et … et finalement, elle-même. Enfin, au moins Victoria semblait lui prêter le même fond que le petit-frère lui offrait. Elle semblait même particulièrement intéressée, ce qui était un plus, avec un peu de chance la bonne humeur ainsi que la nature généreuse de Victoria sauraient faire fondre les défenses pourtant terribles et tranchantes de l’aînée de la famille. Mais pour l’instant, il ne se mettait guère plus bille en tête que cela. La possibilité d’une rencontre entre les deux femmes était encore incertaine, même carrément peu plausible au vu des risques qu’entre-voyait Senestra. S’il devait passer du temps avec la belle anglaise, ce serait avant tout hors de sa sphère personnelle et familiale, donc il préférait encore mettre tout cela de côté. Il se contentait d’écouter la belle demoiselle parler de ses origines. Parfaitement honnête avec lui-même, ainsi que dans ses réactions, ce ne fut pas sans une mine surprise qu’il accueillit la découverte des origines nobles de sa camarade de classe. C’était …. impressionnant ? Disons qu’il y avait là, pour lui simple petit gamin du peuple qui vivait dans la sueur et la difficulté des fins de mois, une espèce d’ampleur sociale : Qu’elle soit de la haute société  était en soit une forme de puissance à ses yeux, d’avantage et d’un coup… il se sentait presque bête d’oser éprouver des intérêts sentimentaux à son égard.

Ne dit-on pas après tout qu’il faut savoir rester à sa place dans la vie? Visiblement, tandis qu’il se met lentement à se remettre en question, voire même à déprimer un petit peu face au soudain mur qui se crée entre lui et la belle Victoria, les derniers mots de la belle jeune femme viennent soudainement le bousculer. Elle … était heureuse de l’avoir rencontré ? Oh ce … c’était… magnifique ! Enfin … :

« Je… Je suis très touché par tes mots Victoria. Honnêtement je suis ravi si cela t’es agréable d’être avec moi. Et… Et je dois dire queee…. »

Un mal de tête terrible le prend soudain. Comme si quelque chose de brûlant venait d’être posé contre son front, tandis que l’on avait placé un étau glacial au niveau de ses tempes. Le tournis prends vite le dessus, horrible, puis… plus rien… sa conscience venait d’abandonner le combat, amenant une autre forme de pensées bien plus mauvaise prendre le dessus, et reprendre la discussion.

*
*   *

Dextra n’était pas une ange, c’était un fait. Aussi, c’est bien pour cela qu’elle avait prévue un grand lot de possibilités pour réagir à la présence d’une éventuelle adversaire. L’autre, celle qui était en train de prendre le contrôle de son frère, avait peut-être réussie à gagner une première manche, tout en lui jetant au visage un gant bien placé, entamant un duel des plus complexes, mais ce n’était pas pour autant que la femme aux cheveux vert allait s’avouer vaincue. Une fois qu’elle avait digérée la première situation, qu’elle avait cessée de hurler dans son oreiller pour calmer ses nerfs, reprenant alors un peu de clarté d’esprit, elle avait entamée d’observer chacune des possibilités qui se présentaient à elle. Tenter une nouvelle attaque sur le jeune femme était hors de propos. Elle n’avait ni les compétences pour le faire efficacement, ni les éléments qui lui permettraient de palier à son manque de pouvoir. L’avantage de la démonologie à l’orientale, c’est qu’elle pouvait toujours assurer des effets plus importants si elle avait une manière de cibler son adversaire précisément, sans parler de ses quelques habitudes en terme de magie animiste… Malheureusement, elle ne possédait ni mèche de cheveux, ni affaires personnelles importantes, sans parler de la possibilités de pouvoir la viser précisément par un contact visuel direct. Donc elle devait procéder d’une autre manière. Abandonner l’affrontement direct, peut-être chercher à la piéger, même si cette Victoria serait capable de faire de même à n’en pas douter. En tout cas, la première étape de son plan était simple : répondre à l’invitation que cette dernière lui avait envoyée de manière ô combien provocante, et ce de la plus rapide des manières.

Et non, il ne s’agissait pas du téléphone. A la place, elle prit en main une petite poupée de toile épaisse, dans laquelle se trouvait un léger mouchoir mauve, sur lequel se trouvait maladroitement brodé une rune ancienne. Allumant une bougie, elle attendit que la cire fonde doucement, puis en fit couler trois goutte sur cette étrange peluche rudimentaire, avant d’y tracer de l’ongle la forme d’un œil et d’un bouche. Ainsi, elle allait connecter une partie de ses sens à la personne à qui appartenait ce mouchoir, et il … n’était pas difficile de savoir de qui il s’agissait.

Ainsi, elle prononça à voix basse son incantation, se concentrant sur l’énergie sombre qui lui permettait de procéder à cette forme de possession, puis ferma l’oeil concerné par son sort, afin de faciliter la connexion. L’instant d’après, son orbite aveugle abrite doucement en son creux une image trouble, imprécise, dont les détails apparaissent au compte-goutte. Pour Victoria, elle peut alors observer le jeune homme dont la tête avait chuté vers l’avant se redresser sèchement, pour enfin aligner son regard au sien, l’oeil droit ouvert et le gauche fermé. Et quand il parla, ce fut avec la voix d’une femme, au ton orgueilleux et à l’honneur bafoué :

« C’est bon, fini les roucoulades, il est temps de parler un peu sérieusement. Je ne sais pas qui tu es, ni même ce que tu fais ici, en revanche, il y a certaines choses que je n’apprécies pas. Marcher sur mon territoire difficilement établi en est une. Alors, avant de commencer à tourner autour de mon bêta de petit-frère, ou de récupérer mes petits jouets, j’aurais bon espoir d’avoir une VRAIE présentation ! »

Elle s’arrêta un instant, puis la tête de Senestra tourna de droite à gauche, de manière à observer les lieux où ils se trouvent. Seuls, dans le restaurant, avec une petite lumière tamisée. En… En tête à tête ! L’audace de cette petite traînée n’a décidément pas de limite.

« Je vois qu’on se fait pas chier d’ailleurs ! C’est quoi l’étape d’après, lui présenter ton petit con pour te faire sauter sur la table avant l’ouverture ? Excitant dis donc ! »

Elle … avait bien du mal à se maîtriser, mais pour le coup, il fallait comprendre que ses paroles étaient encore sous son contrôle. Même si la colère pointait, il était évident qu’elle n’était pas encore à son point critique où elle risquait d’exploser. Elle n’en était pas loin, peut-être, mais elle n’y était pas encore, l’insulte n’étant qu’un simple moyen de montrer qu’elle n’était pas là pour faire preuve d’amabilité.

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Re : Parmi le troupeau (PV Dextra/Senestra )

Réponse 14 lundi 22 novembre 2021, 16:28:22

L'arrivée de Dextra me fais à peine sourciller, tout juste un haussement de sourcil. Je souris et reprend une gorgée d'eau, le temps que la tirade colérique me soit lancée. J'admire l'emploi judicieux du sortilège de possession mais regrette le manque de sang-froid affiché par mon interlocutrice. Elle n'est heureusement pas la première à m'insulter, loin s'en faut.  Les démons avec qui je négocie essayent parfois de me déstabiliser de cette façon. Le plus souvent sans succès, hélas pour eux. L'Art doit être difficile à pratiquer pour quelqu'un d'émotif. C'est donc toujours maître de moi même que je repose le verre sur ma table et adresse un sourire poli à celle qui contrôle la poupée humaine en face de moi.

- Bonjour Dextra, merci d'avoir pris la peine de venir, je suis heureuse de vous rencontrer.

Aucune ironie dans mes propos. Avoir la chance de discuter avec une collègue, aussi perfectible soit sa magie à mes yeux, est une occasion rare et précieuse. Même si peut être dans quelques minutes nous essayerons mutuellement de nous faire frire la cervelle. Je joins les mains et poursuis d'un ton tranquille, attentive aux réactions que je pourrais déceler de la part du possédé ou de mon environnement. Le dialogue pourrait être une diversion et rester vigilante est une précaution qui s'impose.

- Tout d'abord, je vous présente mes excuses pour m'être introduite dans "votre" territoire. Je n'avais pas conscience d'empiéter sur le domaine d'une collègue.

Bref sourire. Je sais ma maîtrise de la magie supérieure à la sienne mais j'ai un respect pour notre profession et suis prête à faire le premier pas et à lui parler en égale. Un concours de circonstances heureux a fait que je me retrouve "chez elle" et je tiens donc à respecter les formes.

- Quant à vos allégations sur de possibles relations charnelles, je les réfute. Elles n'ont aucun attrait à mes yeux.

Mais le sujet semble malgré tout heurter la sensibilité de mon interlocutrice. C'est intéressant à noter. Mon regard reste rivé dans le sien. Attentive, concentrée. Mon esprit reste ouvert pour sentir les trames de mana qui nous entourent. Le lien de possession semble être pour l'heure le seul que je parviens à détecter. Je l'isole mentalement et pourrais m'amuser à remonter le fil. Ou le couper. Voire subtilement le modifier. Mais ce serait très impoli de ma part. Je n'envisage pas de recourir à ça sans provocation ou déclaration ouverte d'hostilité. Je pose les coudes sur la table et joins les mains lentement devant mon menton.

- Je m'appelle Victoria. Le hasard m'a fait camarade de classe de votre frère. C'est la raison de ma présence à ses côtés.

Mon ton est celui de simple constat. Puis je précise à tout hasard.

- Vous pouvez vous épargner la peine de chercher à l'utiliser contre moi. Ce n'est pas mon vrai nom.

J'imagine de même que Dextra a eu l'idée de changer elle aussi d'identité et de modifier la mémoire de son frère en ce sens. Il serait impensable qu'une pratiquante sérieuse des arts sombres laisse quelqu'un donner son nom véritable à tort et à travers. Je le saurais vite si la moindre escarmouche magique venait à éclater entre nous. Percer ses défenses serait pour moi comme mettre une pichenette dans une bulle de savon. Je laisse quelques secondes s'écouler avant de continuer avec le même calme.

- Je pense que notre rencontre, bien que fortuite, est une opportunité et que nous pourrions trouver des terrains d'ententes dans de nombreux domaines.

J'accompagne mon offre d'un geste éloquent, écartant les mains et tournant légèrement les paumes vers elle, signifiant non-verbalement que la parole était sienne. Quelle sera la réaction de la jeune impertinente à ce rameau d'olivier offert ? Nous verrons bien. Entrer dans un conflit, même gagné d'avance serait à la fois coûteux en ressource et assez peu utile à mon niveau. Investir pour remporter un jeu sans enjeu est une attitude déraisonnable et la preuve d'un ego mal placé. Je ferais insulte à l'enseignement offert par mon clan.
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