Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Lied Mueller

Humain(e)

Certains jours ont toujours été plus prompts que d'autres à déposer sur le bureau de la sénatrice des emmerdes. Des fois, elle voyait passer une demande d'appel accompagnée d'un motif qui avait de quoi arracher un soupir à n'importe qui. Une livraison qu'elle attendait mais qui avait été livrée à un autre bureau, ou un petit mot indiquant qu'il était à la réception, soit quinze étages plus bas, quand l'ascenseur était en panne. Une annulation de rendez-vous à la dernière minute, ou à l'inverse, un rendez-vous avec cette chère madame Verlsin qui avait encore des insultes à proférer. Dans les nouvelles moins pires, elle avait parfois sa chère cousine Belphy qui lui demandait humblement des informations sur une société ou un organisme, à elle qui pouvait rien qu'en passant un court message obtenir presque tout. Un petit mot doux de son amie de toujours Sylphe, qui rentrait d'une énième expédition militaire et qui souhaitait passer du temps avec elle, ou de sa sœur qui voulait boire un verre en sa compagnie. Un peu plus rarement de ses mères, après tout, elle leur rendait souvent visite : elle restait jeune et avait été couvée jusque très tard, vivre seule lui était encore bien étrange... Ces petits détails qui égayaient ou non la semaine de la plus jeune sénatrice qu'ait porté Tekhos se trouvaient toujours sur sa pile de travail, une pile décomposée en plusieurs qui ne laissait de la place que pour son matériel numérique, jusqu'à parfois même finir sur son siège en cuir brun chaud, qu'elle avait pris l'habitude de recouvrir d'un plaid blanc crème et d'un petit coussin rouge afin d'être plus confortablement installée. Il arrivait alors qu'on l'entende crier de bon matin parce qu'elle s'était assise sur ses papiers, qu'ils étaient ainsi tombés, et qu'elle n'avait plus qu'à les ramasser et les tirer pour commencer la journée. Toutes ces petites choses faisaient qu'une semaine n'était jamais véritablement la même que la précédente, et quand bien même Lied Mueller en râlait énormément parfois, elle appréciait d'autant plus son travail.

Celui-ci impliquait malheureusement parfois des risques, amplifiés par son nom de famille. Les Mueller avaient la fâcheuse tendance à attirer les ennuis, surtout lorsque ses membres cherchaient à s'aider lors de prises d'informations. Depuis que la jeune femme était sénatrice, elle avait souvent ce genre de requête, sa position lui accordait nombre de privilèges, mais aussi une valeur qui la mettaient bien souvent mal à l'aise et dans l'embarras. Il était déjà arrivé que l'on cherche à la kidnapper, tentative avortée grâce à la sécurité du sénat, qui trouvait bien étrange cette boîte vide de cupcakes dans le bureau de la sénatrice avec cette coulée de crème en direction des escaliers de secours, plus loin dans l'étage. C'étaient des amateurs, bien renseignés par une organisation qui en avait sans doute après son nouveau projet qui visait à ouvrir une école gratuite pour les enfants masculins des premières strates des bas fonds. Certaines avaient déjà été ouvertes, par d'autres âmes généreuses avant elle bien que moins influentes, mais mystérieusement incendiées, ou alors, très peu fréquentées sans que l'on ne sache pourquoi. Lied trouvait toujours, dans des cartons stockés à la loge des gardiens de son lieu de travail, des lettres de menaces, bien rarement signées évidemment, adressées à ses collègues et elle. Au début, elle ne s'y faisait pas, pleurait dans les bras de sa mère quand elle en trouvait une par inadvertance. Depuis, elle s'y était habituée, en avait de moins en moins adressées à son nom, surtout depuis que les entreprises mafieuses des bas fonds avaient reconnu ses actions envers la gente masculine, des paroles qui n'étaient pas en l'air ni intéressées. Elle avait plutôt tendance à s'attirer les foudres des pimbêches des hautes sphères à qui elle tirait allègrement la langue devant l'écran de sa télévision le soir chez elle.

Ce fut d'ailleurs un soir que tout vola en éclats. La demoiselle aux cheveux roses avaient eu une journée d'enfer. Son véhicule avait refusé de démarrer au matin, sans doute une panne mineure, mais qui l'obligea à se rendre au sénat à pieds et donc arriver en retard. Son emploi du temps avaient ainsi été totalement repoussé, alors que rien n'allait dans ce qui se trouvait sur son bureau. Il y avait de tout et n'importe quoi, en tous les cas, un travail colossal qu'elle doutait pouvoir remplir en une journée. Et sa secrétaire était tombée malade ! C'était donc une catastrophe. Lied courrait à droite à gauche, avait même perdu son stylo pour signer ses documents et son tampon pour les dater tant elle était perdue dans les océans de feuilles et dossiers. Elle ne mangea au midi qu'un pauvre sandwich amené gentiment par la réceptionniste avant de se remettre à son travail et découvrir, là, parmi ses feuilles, un dossier qui était à remplir pour le lendemain. Alors Lied paniqua et se mit au travail, aussi vite que possible. Elle y passa le restant de sa journée, et pire encore, entama des heures supplémentaires pour achever son travail de longue haleine.

La nuit tomba relativement vite. L'automne pointait le bout de son nez, les températures se rafraîchissaient même à Tekhos, ce qui faisait que la sénatrice prenait l'habitude de se rouler dans son plaid pour avoir chaud, elle qui aimait le douillet moelleux agréable. L'heure du dîner était passée, et elle était encore là, seule de son étage, à travailler à la seule lumière de la lampe sur son bureau, devant la fenêtre au fond de son bureau, qui se trouvait au derrière de celui de sa secrétaire absente. Elle ne savait pas qui continuait à travailler dans le bâtiment, elle savait qu'en revanche la sécurité était encore là et ne quitterait pas les lieux de toute façon, même quand elle partirait. Ils veillaient jour et nuit sur l'endroit. Pas un son ne résonnait dans les longs couloirs du sénat. Lied avait la paix pour elle et son travail, un silence bienvenu tandis qu'elle griffonnait les derniers détails sur le dossier, tout en cherchant de l'autre main dans un tiroir une enveloppe kraft, celles qu'elle détestait à cause de leur odeur chimique et le fait qu'elle se coupait toujours en les touchant, pour pouvoir y glisser son paquet de feuilles et le laisser à la réception pour envoi. Il y avait son émission qui l'attendait chez elle, qu'elle détestait plus que tout rater. Un simple feuilleton qui mettait en scène un être d'une race extraordinaire et son amour envers sa moitié décédée. C'était terriblement niais, mais cela la détendait comme peu de choses, et elle ne se cachait guère d'apprécier cette histoire simple et adorable.

L'enveloppe kraft tomba sur le tapis, au dessous du bureau de la jeune femme, qui pesta en s'accroupissant pour la rattraper. Par chance, elle n'avait pas mis de jupe ou robe cette fois-ci, et n'avait aucun problème à se baisser !


« Ah, je te tiens, saleté ! »


Prenant l'enveloppe dans sa main, Lied s'arrêta en cours de geste, fixant la porte de son bureau. Elle était certaine d'avoir entendu du bruit. Des bruits de pas, de chaussures qui martèlent le sol, et surtout, une voix bien peu amène qui pestait qu'ils s'étaient trompés d'étage, que c'était au dessus. Et étrangement, elle se doutait que c'était d'elle, dont où parlait, alors qu'une porte se referma de l'autre côté du plancher. Elle enfouit son dossier dans l'enveloppe, éteignit la petite lampe sur son bureau, alla aussi discrètement que possible chercher son sac, et se rendit à sa planque. Depuis qu'on avait gentiment tenté de l'extraire de force de son bureau, soit donc la kidnapper, elle avait fait installer deux choses dans son bureau, la première étant la grosse cloison entre son bureau et celui de sa secrétaire, dans laquelle elle pouvait se cacher grâce à son bracelet technologique personnel, celui-là même qui lui servait à payer de manière générale ou décliner son identité. A l'intérieur de ce coffret de plâtre, elle ne voyait rien, mais entendait parfaitement ce qu'il se passait. La porte dans son dos grinça, et quelques pas s'approchèrent de celle de son propre bureau. Elle s'ouvrit doucement, et un juron s'échappa de la bouche de l'intrus.


« Putain fait chier ! Elle est pas là !!
- Quoi ? Mais c'est bien son bureau, y'a son nom sur la porte !
- Y'a pas ses affaires, elle s'est déjà tirée, merde ! On a fait tout les étages du dessous et on bloque l'entrée, elle est forcément plus haut. On continue de chercher cette putain de lesbienne tekhane. »


Mouais, ça ne ressemblait pas trop à des habitants de la cité, lui semblait-il, ni même spécialement à des habitants des bas fonds. Elle pouvait évidemment se tromper, mais elle ne tenait guère à vérifier ses pensées, préférant attendre de les entendre dans l'étage au dessus pour aller en direction de la deuxième installation de son bureau : une trappe dans la penderie où l'attendait sagement son manteau. La trappe menait directement au bureau en face de l'ascenseur à l'étage du dessous, qu'elle puisse s'échapper en cas de danger. Elle martela alors le bouton du second rez-de-chaussée, celui qui permettait à la sécurité d'accéder au bâtiment par une entrée qui leur était réservée, qu'elle comptait bien emprunter. Dépourvue de véhicule, sa destination était simple : le bâtiment de sa mère à quelques rues de là, pour essayer de s'enfuir à défaut de pouvoir rejoindre la sécurité de son appartement. Un bruit indiqua joyeusement qu'on utilisait l'ascenseur : il alerta alors les agréables personnes qui avaient investi les lieux que leur mignonne petite proie s'enfuyait et s'était jouée d'eux. Ils avaient seize étages à descendre, la jeune sénatrice n'avait plus qu'à courir, aussi vite que possible.

Lied parvint finalement au sous-sol du bâtiment Mueller et s'enferma dans un des hangars qui le composaient. Sa mère lui avait donné dès sa prise de poste une clé personnelle pour qu'elle puisse s'y réfugier, en cas de problème. Ce qui était évidemment son cas à l'instant. Mais surtout, quand elle pensait à leur organisation, leur accent, et la façon qu'ils avaient de parler d'elle, elle se doutait qu'elle ne serait pas en sûreté juste ici. Alors la jeune femme se remémora les instructions de la mercenaire de la famille et activa le portail qui se trouvait dans cette réserve d'outils technologiques de sa génie de mère afin de s'échapper vers la destination redoutée des tekhanes : la Terre. Et ces saligauds allaient galérer un certain temps avant de comprendre comment fonctionnait cet engin ! Ainsi, Lied rentra la seule ville qu'elle avait à peu près visité, Seikusu, et s'engagea vers sa porte de sortie.
Une fois arrivée dans la rue passante, le soir, la demoiselle utilisa le petit boîtier qu'elle devait systématiquement garder dans ces situations afin de prévenir la seule personne, en dehors de sa mère, sachant utiliser cette machine et qui serait capable de la sortir de ce nids à problèmes : Belphégor. Quelque chose de rapide et simple, un petit :
« Belphy chérie, j'ai une troupe d'hommes armés à mes fesses, tu as mes coordonnées, par pitié aide-moi avant que je ne finisse en gruyère ! »

Alors qu'elle rédigeait son message en marchant, ses talons faisant un petit bruit sur les pavé de béton, ses yeux bleus concentrés sur l'écran de son jouet, elle ne prêtait absolument aucune attention aux gens qui l'entouraient. La plupart de ces personnes sortaient d'une longue journée de travail, comme elle, et n'avait que l'envie de rentrer chez eux, mouvement d'un seul homme en direction des différents transports qui les mèneraient à leur destination. Elle rencontra bien un coude ou une épaule en chemin, mais rien ne pourrait l'empêcher d'envoyer son appel à l'aide ! Même lorsqu'elle sentit sa gorge se serrer, sa tête à tourner et sa vision devenir un peu floue quelques secondes, elle ne fit que se tâter doucement le cou, se massa les tempes, avant de reprendre son chemin. Les gens commençaient à se bousculer un peu à l'entrée d'une station ferroviaire, que Lied ne prit pas, elle ne voulait pas s'éloigner de la ville où elle avait plus de chances de parvenir à se cacher qu'ailleurs. Observant les alentours, la belle aux cheveux roses s'engagea dans une rue où les différentes boutiques, surtout des magasins de prêt à porter, étaient pour la plupart fermées, mais menait à un quartier comportant de nombreux restaurants où elle pourrait enfin avoir quelque chose de chaud dans le ventre. Puisque depuis son dernier séjour, elle avait appris à se faire un compte factice terrien, pour pouvoir justement se faire plaisir lors de ces rares visites. Le nez en l'air, elle se disait qu'elle goûterait bien ces petites brochettes de viande caramélisée avant de partir en quête d'une pâtisserie pour se réconforter de cette horrible journée. Elle ne pouvait pas être pire !

La pauvre jeune femme ignorait pourtant que la journée n'était toujours pas finie. La retombée du stress qu'elle venait de vivre l'épuisait, et baissait sa garde, faisant qu'elle n'avait même pas remarqué que, dans l'ombre, quelqu'un la suivait, nappé par les ombres de la rue. Elle, avec sa douce chevelure rose pâle, ses bottines et son tailleur blanc, elle était la petite luciole pure et naïve que l'on chassait facilement. Un son métallique attira son attention, la faisant sursauter. Lied se retourna, et ne vit rien. Rien d'autre qu'une de ses précieuses plaquettes de médicaments d'urgence qui traînait sur le sol, tombée de la poche entrouverte de son sac. Forcément, elle ne l'avait pas fermé, depuis qu'elle l'avait pris dans son bureau. La jeune femme se pencha pour ramasser la plaquette et la rentrer dans son sac mais, accroupie, elle remarqua sortir des ténèbres deux grosses chaussures bien trop peu élégantes à son goût qui se plantèrent à quelques centimètres d'elle. Coquées à l'avant et à l'arrière, doublement cousues dans un cuir épais, à la semelle visiblement faite d'une couche de bois doublée de caoutchouc, c'était clairement une paire de chaussures militaires, Sylphe avait un modèle presque similaire. Presque, parce que celui-ci lui paraissait dépassé. Et seigneur qu'elle se rappelait combien c'était inconfortable pour ses menus pieds délicats, quand elle avait voulu essayé ses chaussures ! Elle releva son visage vers le propriétaire des chaussures et s'exprima, une pointe de crainte dans la voix, qui se remarquait à l'intonation de sa voix cristalline.


« Ou...i ? Je... peux vous aider ? »
« Modifié: lundi 23 août 2021, 16:52:14 par Lied Mueller »

Ityhs Inoru

Créature

Re : Problème de réseau, réinitialisez le système. [Ityhs Inoru]

Réponse 1 samedi 16 janvier 2021, 19:59:18

En groupe réduits, nous crapahutons sur un chemin étroit, avec notre lourd équipement. Notre prochain objectif était de prendre une base importante de l'un de nos ennemis, en passant apparemment par un village assez haut perché dans les montagnes, situé non loin de notre position actuelle.
Dans notre petit groupe avec mon frère, nous avançons prudemment sur ce chemin escarpé. Le sol était comme souvent dans la plupart des montagnes, presque fait de glaces...

Plusieurs dizaines de minutes après, nous finissons par entendre des coups de feu. Cachés, nous essayons de repérer nos ennemis, que nous éliminons rapidement un à un. Bien que nous étions peu nombreux dans notre groupe, nous avions l'avantage de très bien nous connaitre. Aussi, notre section baptisé "Les aigles de la dévastation", s'était forgé suite à une action cruciale que nous avions accomplis par le passé, en prenant à revers tout un groupe d'ennemis qui avait réussi à acculer les nôtres. De justesse, nous avions sauvé une de nos villes d'une destruction et d'un massacre certain. A compter de ce jour, notre équipe a donc été promue et depuis, nous-nous sommes davantage spécialisés dans les prises d'assaut stratégiquement sensibles. Si ma nouvelle situation me convenait, j'avais remarqué qu'elle avait finit par lentement perturber mon frère... Mais ce que j'ignorais, c'était ce qui allait réellement nous attendre par la suite...

Après plusieurs heures de tirs nourris et de commentaires grotesques sortis tout droit de la bouche de mon frère, nous finissons par arriver à l'entrée du village. En chemin, nous esquivions les cadavres ensanglantés... Comme souvent, certains avaient perdu une partie de leurs membres. Parfois la tête et une partie de leurs boyaux. Au début, j'en éprouvais du dégout. Mais aujourd'hui, peu de choses parvenaient encore à m'atteindre. Dans ma tête, j'étais convaincu de bien faire. Je servais ma nation, mon idéal. J'étais un soldat, un homme de combat...

Aussitôt que nous entrions dans le village, nous sommes de nouveau accueillis par de nouveaux tirs. Comme précédemment, nous tentons d'avancer avec prudence et de repérer nos cibles. Un groupe qui pensait nous avoir par derrière, avait même explosé sur une mine que nous avions pris soin de camoufler au sol. Il ne nous avait pas fallut beaucoup de temps, pour pouvoir parvenir à prendre ce village et à laisser de bien nombreux cadavres sur notre chemin. Encore une fois, rien ne nous résistait...

Une nouvelle fois, je commentais rien des propos usant de mon frère. Les commentaires gras et lourds qu'il avait, avait le don de me fatiguer. Le problème était qu'au fil du temps, nous-nous disputions de plus en plus souvent. Au début, ce n'était pas sur grand chose mais progressivement, tous nos points de vue et toutes nos opinions convergeaient. Seulement pour le plus grand malheur de notre groupe, il a été décidé que c'était lui qui en bénéficiait du commandement. Tôt ou tard, d'une manière ou d'une autre, je savais que ça allait mal se terminer...

Peu de temps après, alors que nous-nous étions plus ou moins séparés pour aller éliminer la dernière maigre résistance encore en place, je m'étais rapidement retrouvé de mon côté, face à un grand bâtiment. Avec prudence, alors que je poussais la lourde porte qui émettait un bruit lourd lorsque celle-ci tournait sur ses gonds, j'étais directement tombé à l'intérieur sur un groupe d'une quarantaine d'enfants. Parmi eux, il y avait deux femmes. Un instant surpris, je les avais observés grâce au faisceau lumineux de mon arme. Ils étaient tous plongés dans le noir. Tous paraissaient terrorisés. La majorité d'entre-eux pleuraient. Certains s'accroupissaient au sol en mettant leurs mains au niveau de leur tête, en me voyant braquer la lumière vers eux...

Tandis que je continuais de balayer le groupe avec mon faisceau, main sur la gâchette, j'entendais les supplications des femmes, accompagnés par les pleurs des enfants. Des victimes civiles, des dommages "collatéraux" comme je les appelais, j'en avais connus beaucoup. La guerre était ainsi faite. Les faibles mouraient au profit des forts. Tel avait toujours été ma conviction, qui se trouvait au delà de tout jugement même. Mais ce que cette scène avait eu de particulier pour moi, était de voir le nombre d'enfants entassés au même endroit. C'était la première fois de ma vie, que j'en voyais autant regroupés... Plus que jamais, j'avais alors pris conscience jusqu'à quel point un seul individu pouvait parfois faire changer un destin tout entier...

Pendant que je m'étais assoupis en début de soirée dans un de ces bars minables de cette planète, j'avais fais tombé au sol le verre d'eau qui accompagnait cette mixture dégueulasse, que les gens d'ici appellent un "café". Le verre qui s'était brisé par terre en différents éclats, le temps d'une seconde, m'avait sortis de ma torpeur. Cela faisait plusieurs jours que j'étais arrivé dans ce monde, que les gens d'ici appellent la "Terre".  Et à cause du temps qui s'écoulait de manière bien différent de chez moi, je commençais à accuser la fatigue.
Et je n'avais pas non plus été aidé par tout ce putain de bazar qui en avait découlé, à peine j'avais mis pied ici. J'avais alors maintenant l'impression d'être seul. Sans repaire et sans la moindre explication... Dans de telles conditions, mon objectif principal pour servir ces imbéciles pouvait bien attendre un peu. J'avais à présent d'autres priorités plus importantes, à essayer de gérer...

Riant arrogamment, je payais la note. Je repartais faire route, sans savoir pour l'instant ce que je devais faire exactement. Cette inactivité commençait à me taper sur les neurones. Repasser en boucle dans ma tête, les derniers événements qui s'étaient déroulés commençaient à m'écoeurer...
Pendant que je marchais mains dans les poches de mon manteau, j'observais dans l'obscurité du début de cette soirée "terrienne", tous les badauds qui déambulaient. Tous ces êtres aussi insignifiants qu'un moucheron, qui semblaient comme être pressés de pouvoir renter chez eux pour aller se mettre au chaud. Loin de leurs petits tracas. Loin de leurs petits soucis quotidiens puérils...

La seule chose qui me permettait de réellement garder un repaire et de faire encore le lien avec mon histoire, mon passé, était lorsque je levais les yeux en l'air. Discrètement, je le voyais. Il était là... Fidèle. Majestueux. Il planait dans les airs et il se perchait, juste au dessus de ma tête. Lui savait toujours qui j'étais et ne m'avait pas oublié. C'était le seul dont j'avais la conviction certaine qu'il ne me laisserait jamais tomber. Quoiqu'il puisse arriver...

Mais alors que je continuais à marcher parmi cette foule fatigante, je suis alors comme pris par un nouveau mal de crâne. Seconde après seconde, celui-ci semble s'intensifier. Au point de venir par s'accompagner d'un bourdonnement insupportable à mes oreilles...

- Merde!... Ca recommence...

Sans crier gare, je me remettais comme à faire une "crise". Me calant contre un mur dans un coin discret, je ferme les yeux en grimaçant. J'attendais que mon nouveau mal de crâne aussi incompréhensible que insupportable se passe. Jusqu'à... jusqu'à ce que je vois alors en vision, une fille! Une fille qui marchait dans la rue... dans cette putain de rue juste à côté de moi!

- Merde! C'est quoi ce délire...

Me mettant à respirer fort, j'essayais de revenir sur mes pas au plus vite, sans même réfléchir. J'ignorais totalement qui était cette fille. Tout ce que je savais, c'était qu'il ne fallait surtout pas que je la perde de vue. Il fallait à tout prix que parvienne à lui mettre la main dessus. Peu importe la douleur que je pouvais ressentir, il fallait...
Pris d'un intense vertige, j'essayais de marcher en sens opposé. Plusieurs fois je bousculais des idiots sur mon passage. Certains me prenaient pour un taré ou bien m'insultait comme une vermine. Mais je me fichais de ce qu'ils pouvaient penser. Seul cette fille m'intéressait!

Tout en parvenant à contenir la douleur dans mon crâne qui était comme prêt à exploser d'un instant à l'autre, je finissais pas comme pressentir que la fille en question, avait bifurqué dans une allée sombre. La suivant tout en priant intérieurement ne pas faire fausse route, je devais régulièrement avancer tout en posant ma main sur le mur. Mes oreilles bourdonnaient affreusement. Ma vue se floutait. La sensations restait toujours à un seuil déraisonnable, bien au delà à la limite du supportable. J'avais l'impression que j'allais comme m'évanouir à chaque instant. A chaque pas que je faisais...
Déambulant comme un zombi. Marchant de façon grotesque, telle une épave sur patte complétement bourrée qui venait de s'en mettre au moins trois litres, je parvenais difficilement mais surement, à la rattraper. Par chance, elle semble comme s'immobiliser et ramasser quelque chose au sol. Je profitais de ces instants pour terminer me rapprocher d'elle. Ma respiration était difficile et mon coeur battait vite. J'espérais vraiment que ça allait s'arrêter au plus vite!
Aussi, pour ne pas la laisser éventuellement s'échapper, alors que je l'entendais me parler, je tentais de faire apparaitre mon gant. Les conditions ne me permettaient malheureusement pas d'utiliser mon pouvoir de force...

- Viens par ici... toi!...

Gant en main, j'active alors sans hésitations la version bleue. Celle-ci permettait de pouvoir neutraliser ses cibles ou bien les avoir sous contrôle, sans les tuer, ni les blesser. Du moins, normalement...
J'attrape alors la fille par l'épaule et je lui envoie directement une puissante décharge électrique. J'essayais comme je pouvais de ne pas lui envoyer trop de jus, mais mon mal de tête qui accompagnait le vertige que j'avais, ne me permettait pas de pouvoir faire en finesse...
Continuant de lui envoyer de façon continu une décharge dans son corps, je sortais de ma poche un chiffon que j'appliquais en même temps sur sa bouche. Je devais à tout prix la maitriser et la faire taire. Au moins jusqu'à ce que je reprenne correctement mes esprits.
Seconde après seconde, j'avais comme l'impression qu'elle cessait peu à peu de me résister. Si bien que je la trainais dans un coin, après avoir cessé de l'électrocuter.

Pendant une durée presque interminable, alors que je restais assis à côté d'elle, mon mal de crâne cessait enfin. Autant que les bourdonnements dans mes oreilles, accompagnés des violents vertiges que j'avais éprouvé...
Me relevant ensuite avec l'étrange sensation d'avoir comme une gueule de bois, je profitais pour examiner cette fille. Son visage ne me disait rien... Aussi je ne perdais pas un instant de plus pour la réveiller. Je lui envoyais plusieurs bonnes paires de gifles.

- Allez debout! Réveilles-toi! T'as assez dormi comme ça!...

Je ne cessais mes coups, jusqu'à ce que la petite chose arrive enfin à reprendre ses esprits. Sans attendre, je la tire par le col pour la redresser et la plaquer dos au mur.

- Ne bouge pas et ne crie pas, si tu veux vivre! Je crois que toi et moi, avons besoin d'une sérieuse discussion...

Sans réfléchir à mes propres actions, encore perturbé par ce qui s'était produit une fois de plus, je lui envoie un coup de poing dans le ventre. Avec ma main libre, j'attrape bas de son visage, en la forçant à me regarder droit dans les yeux.

- Tu vas me dire qui tu es exactement et ce que tu fais ici! J'ignore qui tu es, mais j'ai la conviction certaine que tu as des réponses à me donner! Alors tu vas me dire tout de suite ce que je veux savoir, sinon je t'explose ta tête de petite pute!

Sur un ton très menaçant, je la fixe d'un regard aussi intense que noir. J'ignorais tout de cette fille, mais je comptais bien obtenir de sa bouche, la moindre parcelle d'information qui m'aiderait à comprendre quelque chose. Y compris par tous les moyens possibles et inimaginables, s'il le fallait...
« Modifié: mardi 26 janvier 2021, 00:08:18 par Ityhs Inoru »

Lied Mueller

Humain(e)

La technologie tekhane était une technologie de pointe : précise, stable, mais surtout, solide. Leurs armes étaient sans égal sur Terra, de ce qu'en avait lu la sénatrice, mais ce qu'elle connaissait mieux, c'était la technologie médicale, puisqu'elle avait pu en voir de toutes sortes durant son existence. Des outils automatisés à la précision dépassant l'entendement, aux écrans multiples qui montraient le moindre détail de son corps, elle avait aussi vu traîner sur le bureau de sa parente les plans des nanorobots qui lui avaient été implantés pour enfin la libérer de ses maladies. Ils étaient en tout point semblable aux cellules naturelles du corps d'un humain normalement constitués, mais bien plus résistants, puisque, contrairement à ces cellules, les nanorobots ne pouvaient se recycler à l'infinie, ils se devaient donc de rester en état, et surtout, fonctionnels en toutes circonstances. Cela n'empêchait guère Lied d'avoir été mise en garde contre toute action insensée ou dangereuse qui aurait pu mettre sa santé en péril. L'électrocution prolongée en faisait partie. Qui savait ce qu'une haute décharge durant de longues minutes pouvait causer comme dommages dans le système de ces petits bijoux, et donc, sur la survie de la jeune femme ? Une coupure de courant avait eu lieu, une fois, et alors que la jeune femme cherchait à allumer la lumière, elle s'était pris une décharge qui avait déréglé quelques heures certaines des machines, qui s'étaient semble-t-il mis en tête de lui provoquer de furieuses démangeaisons dans le bras gauche. C'avait été bref, court, elle s'était rendue à l'hôpital qui la connaissait depuis ses premiers babillements pour résoudre ce problème. Mais cette fois, Lied était toute seule, et dans une situation bien plus complexe et dangereuse.

Ses grands yeux bleus écarquillés devant la main tendue vers elle, la demoiselle ne pensa qu'à une chose avant de ressentir la brûlure déchirante causée par l'électricité : il lui fallait à tout prix prévenir tout malheur pouvant résulter de cet enfer. Si son agresseur voulait être discret, il eut bien raison de sortir un tissu pour couper le hurlement qu'elle produisit. Tout son corps semblait se déchirer de part et d'autre, milliers de fourmis arrachant chaque parcelle de son être pour les recoller et recommencer. La souffrance était telle qu'elle était incapable de différencier la brûlure de ses nerfs et celle réelle laissant une marque rouge sur sa peau de porcelaine. En un rien de temps, sa conscience s'évanouit. Elle n'était qu'une humaine, une femme de lois, une diplomate, qui n'avait eu aucune espèce d'entraînement à quoi que ce soit, surtout pas à la moindre forme de torture. De toute façon, quel imbécile l'aurait prise, elle, pour une soldate, une mercenaire, ou même un personnage de guerre ? Au moins un aveugle ! La forme que traînait le malotru était légère, aux muscles fins et aux formes délicates, charnues, belles au regard et témoins d'un soin particulier de sa personne. Rien que sa main qui traînait ses poignets minces ne pouvait que constater la douceur de sa peau, et l'absence totale de la rugosité du travail manuel. Laissée contre le mur, inconsciente, les ombres dansaient sur son visage pâle derrière ses mèches de cheveux roses affolés, au rythme des quelques lumières mouvantes de cette sombre nuit. La douleur émanait par flash derrière ses paupières, alternant rouge et noir dans un ballet auquel elle refusait de participer.

Ce fut finalement le mordant sur ses joues qui finit par l'arracher à sa maigre accalmie, ses yeux bleus clignant avant de se poser, perdus, de nouveau sur la figure masculine qui les surplombait. Malgré la tension dans son corps déchiré, sa vision trouble, Lied parvenait à distinguer deux choses fondamentales : sa voix grave et hachée, avec une respiration sifflante qui témoignait d'un agacement certain et une incompréhension dissimulée, et les drôles d'appendices dans sa chevelure ébouriffée et au dessous de son vêtement qui lui faisait croire qu'il était drapé dans la nuit elle-même. Que diable foutait un terranide sur Terre, nom d'un chien ?! Il se mit à presque lui crier dessus, lui vrillant les oreilles à lui en provoquer des acouphènes, arrachant de ses lèvres une plainte basse, qui se mua en petit cri de stupeur quand il souleva la faible jeune femme à sa hauteur, par les pans de son manteau, laissant pendre ses pieds dans le vide.


« Que... Quoi ? Discu- AH ! »


S'il ne voulait pas qu'elle crie, elle venait juste de le faire, se pliant sur son poing enfoncé dans son estomac alors qu'elle venait ni plus ni moins que d'en cracher sa salive sur sa manche. Pourquoi cela devait-il lui arriver à elle ? Elle avait toujours fait de son mieux, venait de passer l'une des pires journées de sa vie, et voilà qu'on venait essayer d'y mettre fin là, dans une ruelle sombre terrienne ? Que lui avait-elle fait, à ce cabot des égouts, pour qu'il commence à la tabasser de la sorte sans préambule ?! Sa main dure vint lui encercler le menton et le relever vers lui, laissant voir les deux grosses coulées de larmes sur son visage tuméfié. La douleur était intense, et sa contenance réduite à néant. Elle pleurait à chaudes larmes, ses yeux bleus si innocents scintillant dans le noir.


« Mais laissez-moi, je ne vous ai rien fait... ! »


La tête lui tournait, cette dernière dodelinant sur ses épaules menues alors qu'elle était secouée par ses pleurs, mais semblait-il aussi les tremblements dans les bras de l'homme. Peut-être la nervosité, ou la colère, Lied n'en sut rien, ce qu'elle sut en revanche, c'est combien un mur pouvait être dur quand il vient à rencontrer avec violence un crâne. Elle sanglota de plus belle, un filet de sang coulant de l'arrière de sa tête dans ses cheveux roses tandis qu'elle hoquetait, cette fois, les yeux clos. La peur fit finalement son œuvre, elle chercha à se débattre maladroitement, faiblement, il n'y avait nulle besoin de forcer du petit doigt pour la garder dans la même posture d'infériorité que celle où elle se trouvait. Une partie encore sensée de son être trouva même l'insolence de se vexer qu'il la traite sitôt de pute, alors qu'au mieux, il ne pouvait qu'à peine voir la courbe de ses seins !


« Mais je sais même pas ce que vous voulez ! Pourquoi moi ! Laissez-moi tranquille bon sang ! Que fout un putain de terranide sur Terre d'abord ! »


Lied se retrouva éjectée par terre, couinant de la décharge douloureuse dans son fessier. Elle pensait l'avoir suffisamment agacé, ou peut-être perturbé par l'insulte informative qu'elle venait de lui balancer à la figure. Douleur. Rouge, noir, douleur. C'était trop intense, la jeune femme se sentait défaillir à chaque instant, quand elle perçut, là, du coin de l'oeil, son sac, son précieux sac contenant sa survie. Quelque chose clochait chez ce mec, et elle le complimentait en lui accordant le statut de mec et non pas celui de sale clebs mal léché qui lui revenait de droit ! En tout cas, il délaissa sa captive quelques secondes, durant lesquelles elle tendit la main à son côté vers son sac, fouilla en hâte une poche pour se saisir à l'intérieur d'un objet, qu'elle pressa un peu trop fort au point qu'il émit un bruissement métallique qui scella la fin de son cauchemar. Son bras fut saisi et elle cria de nouveau, sa main broyée lâchant ce qu'elle venait de prendre qui tomba lourdement au sol. Il voulait des réponses. Lied sanglotait, à moitié suspendue dans les airs par le bras, dans la douleur, répétant inlassablement de ses maigres forces qu'elle ne savait pas ce qu'il voulait, qu'elle ne le connaissait même pas, et qu'elle n'avait rien fait de mal. Et si la sénatrice possédait en effet un téléphone, un boîtier lui permettant de contacter sa cousine mercenaire ou ses mères, et même un petit taser d'urgence que Sylphe avait insisté pour qu'elle le garde toujours à portée, ce n'était rien de tout cela qu'elle avait désespérément cherché dans son sac. Sur le sol bétonné, au dessus de la petite flaque de liquides causée par sa propriétaire, se trouvait une épaisse plaquettes de cachets rouges, avec au dos une étiquette indiquant le message suivant : « A administrer d'urgence à l'utilisatrice d'appareils médicaux en cas de choc important, danger de mort ». La jeune femme trouva l'espace d'un instant le désespoir suffisant pour fixer ce dont elle avait tant besoin, avant qu'il ne soit ôté de sa vue, au dessous de ce qui jusqu'alors la gardait si précieusement au chaud. Elle chercha bien à l'en empêcher, pleurant plus que jamais, envoyant son genou en direction de ce qui le catégorisait comme mâle, mais jamais elle ne fit mouche, au plus grand bonheur de cet homme qui exigeait des réponses, et avait tout loisir de prouver qu'il avait les moyens de les obtenir.


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