Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

Bonjour et bienvenue.

Ce forum présente des œuvres littéraires au caractère explicite et/ou sensible.
Pour ces raisons, il s'adresse à un public averti et est déconseillé aux moins de 18 ans.

En consultant ce site, vous certifiez ne pas être choqué par la nature de son contenu et vous assumez l'entière responsabilité de votre navigation.

Vous acceptez également le traitement automatisé de données et mentions légales de notre hébergeur.

Les plus maudites des créatures

Nos partenaires :

Planete Sonic Reose Hybride Yuri-Academia L'Empire d'Argos Astrya Hybride Industry Iles Mystérieuses THIRDS Petites indécences entre amis
Inscrivez-vous

Coka

Créature

Les plus maudites des créatures

mercredi 03 juin 2020, 23:40:01

Il va regretter de m’avoir humilié devant tout le monde, ce petit merdeux ! Je vais lui donner une leçon.

Le magicien tenait ouvert un vieux grimoire dans une de ses mains. Avec l’index de l’autre, il suivait, légèrement fébrile, une longue ligne de symboles qui y était inscrite. Mentalement, il s’entraînait à prononcer la formule correspondante, la dernière étape de l’invocation. Il avait travaillé toute la nuit à ce projet, et ses yeux cernés en témoignaient. Devant lui, un grand pentacle tracé à la craie blanche sur le sol. Tout autour, des chandelles mauves brûlaient par groupe de trois. Autour de lui, un cercle dessiné, plus petit, supposé servir de protection supplémentaire en cas de problème.

Le tout suintait la magie noire, était assez impressionnant pour un novice. Mais n’importe quel sorcier expérimenté aurait compris que c’était là l’œuvre d’un démoniste débutant, ou du moins qui n’avait absolument pas confiance en ses capacités. En effet, il y avait un contraste absolument hilarant (pour l’initié, toujours) entre le nombre de sceaux de protections et la glyphe de pouvoir au milieu du pentacle. Celle-ci indiquait en effet que le projet n’était que l’invocation d’un démon mineur, rendant les précautions prises complètement démesurées.

Le sorcier amateur prit une grande inspiration, et ferma les yeux.

—  Par les eaux bouillantes du Phlégéthon et par les torrents glacés du Cocyte ! Par les dix crevasses qui partagent les enfers ! Par les pierres damnées des ruines du Maleboge ! Que se déchire l’éther et que pénètre en ce monde les plus maudites des créatures !

La fumée des cierges devint progressivement épaisse et noire, puis se mit à tourbillonner comme si un typhon venait de naître au centre du pentacle. La température chuta de quelques degrés. Il prononça alors la dernière partie de l’incantation, d’une voix un peu cassée.

Par mon verbe souverain, je te convoque et te soumets, démon sans nom !

Sans nom, en effet, car contrairement à des entités plus puissantes, il était tout à fait raisonnable d’appeler un diablotin sans le nommer. Bien sûr, on ne pouvait alors choisir lequel apparaissait, mais ça n’avait en général pas d’importance. Les diablotins étaient un peu tous les mêmes, et n’importe lequel ferait l’affaire. Du moins le magicien en était persuadé. Il ne s’agissait que de foutre la frousse à un sale gamin, après tout.

Progressivement, les brumes de l’invocation perdirent en densité. La pièce qu’elles révèlent est minuscule. Le plafond est en pente et très bas, peut-être deux-mètres au plus haut. Dans un coin de la pièce, un matelas et plusieurs livres empilés. Elle ressemble à une modeste chambre sous les toits. Un environnement pas surprenant, car l’invocateur n’est qu’un adolescent chétif. Il a des grosses lunettes rondes et des cheveux roux un peu gras.

Il a les yeux rivés sur la forme qui se dessine au milieu de la fumée. Une goutte de sueur perle de son front.

Mais, mais… bégaye-t-il, incrédule, alors qu’il entrevoit finalement son « diablotin ». Tu... tu es une femelle ?

Il fronce les sourcils et tourne frénétiquement les pages de son grimoire. Un peu paniqué, il se demande s'il ne s'est pas trompé d'entité. Aurait-il par erreur invoqué un démon d'un tout autre ordre ? Une succube, peut-être ? Il reprend sa respiration : même si tel est le cas, ses glyphes sont sûres. Rien ne saurait s'extraire de son pentacle, au moins jusqu'au démon majeur ! Puis, après vérification, il n'y a rien dans son livre qui n'exclut qu'un diablotin puisse apparaître comme une femme. L'important c'est qu'il ne perde pas le contrôle de la situation.

Je te somme de me révéler ton nom et ta nature, démon !

Flint Eklepios Adaenika

Créature

Re : Les plus maudites des créatures

Réponse 1 vendredi 05 juin 2020, 20:34:30

Vous savez ce que les enfers n’ont pas ? De la glace ! Du moins, pas au niveau des enfers où l’Imp avait vécue, et surtout, pas de la glace comme celle qu’elle avait repérée chez ce marchand sympathique de village côtier. Elle louchait sur les belles couleurs de celle-ci, de l’azur à l’orangé, en passant par le vert presque émeraude, c’était tout simplement fascinant ! Dieu qu’elle en avait envie, en acheter une, goûter et comprendre quelle était cette délicate impression de fraîcheur qui l’envahissait à la simple idée d’en grignoter un bout. Mais pour l’instant elle devait se décider, ce qui n’était pas simple du tout.

« Alors mademoiselle, est-ce que vous avez fais votre choix ?
 -  Je… Eh bien je… Je ne connais pas vraiment ces goûts, vous me conseillez quoi déjà ?
 -  Si t’as pas l’habitude, essaye un truc comme gougne ou plumou. C’est plutôt doux et ça passe tout seul. »

Une gougne est un fruit suave avec une légère acidité. Le plumou, une baie extrêmement sucré. Et pour Flint, un vocabulaire inconnu qui la laissa perplexe, regardant le vendeur avec un air perdu presque enfantin, avant de s’accroupir à nouveau devant les bacs de glace et de réfléchir à la couleur la plus appétissante, n’ayant pas meilleure information pour le coup. Le pauvre vendeur était bien incapable de se douter de la provenance de la demoiselle, ni de sa toute récente arrivée sur Terra, si bien qu’il ne pouvait que se gratter la tête en l’observant faire, et attendre qu’elle ait enfin un éclair de génie. Ou que la gourmandise gagne, au choix.

Ce qui lui prit d’ailleurs une bonne dizaine de minutes supplémentaires. Mais bon, elle n’avait jamais goûtée d’aliment bleu, donc elle évita tout ce spectre de couleur instinctivement, quant au vert, ça ne rendait pas les choses appétissantes à ses yeux. Alors que le rouge ou l’ocre, ça lui parlait plus ! Alors elle se redressa, et avec le plus grand des sourires annonça enfin sa décision à ce grand monsieur derrière son étal :

« Écoutez, je vais vous prendre de la…. »

Le tournis, soudain, violent. L’envie de vomir aussi alors que tout autour d’elle les choses devenaient imprécises, flous. Une faiblesse physique ? Impossible, les démons, mêmes inférieurs, ont des corps parfaits, l’affaiblissement n’est jamais une option pour eux, et même la fatigue ne saurait provoquer une telle chute sensorielle. Une… chute ? Oui, elle avait l’impression de chuter, de tomber, encore et encore, alors qu’elle était toujours au même endroit. Comme si le monde changeait autour d’elle, qu’elle se déplaçait sans bouger. Argh, les nausées qui reprennent, instinctivement elle se prostre sur elle-même, essaye de trouver un sol à peu près solide. Putain qu’est-ce qui lui arrive ? Mais pitié faites que ça s’arrête, c’est… C’est insupportable là !

Ça se calme peu après. Elle arrive à reprendre un peu le contrôle de ses pensées, de ses sensations. Ouvrant les yeux lentement, reprenant graduellement la maîtrise de son corps, elle essaye de comprendre ce qu’il se passe, avant de remarquer… Qu’elle n’est plus du tout au même endroit que plus tôt. Non, c’est pas possible, elle n’a quand même pas été … :

« Mais, mais…Tu... tu es une femelle ?
 -  Une femme s’il te plaît. C’est pas parce que je suis d’une autre espèce qu’il faut utiliser un terme animalier. Foutredieu c’est quoi cette niche ? C’est une règle absolue le lieu craignos pour une convocation de merde ? »

Bon dieu sa tête manquait exploser. Elle n’avait pas encore trouvée du regard celui qui l’avait invoqué, mais elle était déjà dans un état mêlant panique et colère. Se faire convoquer, c’était le risque de se faire pourrir la vie, ou liée pour des années de servitude forcée. Et elle ne supportait pas cette idée. Se ressaisissant, elle observa autour d’elle, analysa les choses point par point. L’avantage des symboles utilisés en démonisme, c’est qu’ils étaient généralement de la même langue que celle du démon appelé, aussi Flint n’eut aucun mal à déchiffrer le fait qu’il avait cherché à invoquer une entité mineure. Par contre, elle n’avait que peu d’idées pour l’utilisation de trio de bougies, aussi éloigna-t-elle instinctivement ce détail, inutilisable pour elle. Quant à la seconde barrière, à moins d’avoir voulu appeler un Enoch, un chien infernal d’assaut, elle était parfaitement inutile. Aucun démon mineur doté d’un cerveau n’est assez stupide pour s’attaquer à une barrière, alors deux.

 « Je te somme de me révéler ton nom et ta nature, démon ! »

Une pique désagréable la traverse. Rien de bien gênant car seulement momentané. Il n’a tracé qu’une rune d’appel, et aucune rune de soumission, si bien que sa voix n’a pas autant d’impact que prévu. Un véritable débutant. En revanche, elle se retourne, le voit enfin, et ouvre de grand yeux. C’est ÇA qui l’a convoqué ? Un marmot qui ne semble même pas capable de tenir debout tout seul ? Mais bravo mon rigolo, tu t’es foutu dans un sacré merdier ! L’invoquer, comme ça, sans prévenir, alors qu’elle se délectait de bouffer sa glace ! Et puis lui foutre une peur pareille ? Ah oui il allait le payer !

« Haebre Lestifelis Cruskeliet est largement suffisant pour toi humain. Quant à ma nature, je suis une Bruvia, une gardienne du flot des damnés. Pourquoi un moucheron dans ton genre m’appelle ? »

Elle fit mine d’avoir un air dur, réprobateur, cherchait à attaquer la confiance de ce jeunot. Prenant d’ailleurs son sceptre, elle montra un emplacement du premier cercle autour d’elle pour en rajouter une couche.

« Pis c’est quoi cette merde ? T’invoque n’importe comment, en usant une craie qui ne te permet qu’à peine d’avoir un tracé net ? C’est fragile ça mon garçon, que se passerait-il si tu me mettais de TRÈS mauvaise humeur ? »

Coka

Créature

Re : Les plus maudites des créatures

Réponse 2 vendredi 05 juin 2020, 22:01:11

Une, une quoi… ?

Le jeune magicien parut avaler de travers sa propre salive et se mit à tousser. Ce type de démon ne figurait même pas dans son grimoire… ou alors dans une sous-partie qu’il n’avait pas lue. Si elle disait vrai, il était complètement incapable de déterminer de quel rang pouvait être l’entité qui se tenait en face de lui. Les yeux exorbités, il baissa le regard sur le pentacle qui entourait la créature. Mais pas pour évaluer la solidité du tracé.

Il avait beau être débutant, ce n’était pas un imbécile. Il connaissait la base, le plus important commandement de la démonologie — la doctrine dont tout maître faisait sa première leçon : ne jamais faire confiance à un démon. « Les démons sont malveillants, dangereux, manipulateurs ; ils ne manquent jamais une occasion de nuire », lors de son court apprentissage, on lui avait fait répéter bien des fois ce mantra.

Le sorcier releva soudainement la tête, le visage soulagé. Il essuya d’un revers de manche son front qui perlait de sueur, mais il avait un sourire aux lèvres.

Je ne dois ni converser, discuter ou parlementer avec toi. Je ne dois ni chercher à résoudre tes énigmes, ni m’engager dans des paris avec toi, ou me livrer à des jeux de hasard que tu me proposerais. Je dois rester pragmatique face à tes menaces explicites ou voilées, et insensible à tes tentatives d’intimidation. Enfin je dois considérer avec méfiance toute information que tu me livres en dehors d’une injonction de vérité et même dans un tel cas prendre garde aux sens pervers que peuvent avoir tes paroles dans la mesure de leur interprétation possible.

La litanie était à l’évidence apprise par cœur, il n’avait aucun autre mérite que de l’avoir retenue. Il la prononçait cependant avec un petit air de supériorité parfaitement désagréable.

Cela t’aura échappé démon femelle, mais tu te trouves dans un étau systématique. Cela… cela signifie qu’à chacune de mes questions à laquelle tu répondras par un mensonge, ou à chacun de mes ordres auquel tu refuseras d’obéir… les pointes du pentacle se resserreront autour de toi. Certains… certaines engeances de ton genre peuvent se métamorphoser mais… aucune ne peut réduire sa forme jusqu’au néant… ce qui fait que l’étau systématique est un moyen de pression sûr pour affirmer son autorité sur tout démon de forme matérielle dont la puissance n’excède pas les capacités de suppression du pentacle lui-même.

Il reprit son souffle, et referma prudemment le grimoire qu’il avait jusqu’ici tenu devant lui sans le lire. Il pointa du doigt les lignes au sol.

Je remarque que l’étau est entré en action ce qui signifie… que tu m’as menti.

En effet, le tracé s’était visiblement contracté. Ou plus précisément, c’étaient les lignes de craie qui s’épaississaient. Elles formaient une large traînée blanche à partir de la ligne initiale vers l’intérieur du cercle. La zone n’étant initialement pas très grande, il n’était déjà plus possible pour la démone d’écarter les bras.

Je te somme donc de nouveau de me révéler ton nom, et ta nature… et… aussi… débarrasse toi de tous tes attributs en les jetant hors du cercle.

Contrairement à l’essence démoniaque elle-même, les objets n’étaient pas brûlés s’ils sortaient de la zone consacrée, car celle-ci était faite uniquement pour réprimer les pouvoirs des démons. Le comportement attendu était qu’ils réapparaissent dans le plan d’origine de la créature invoquée. Toutefois, une erreur subtile s’était glissée dans le tracé de la branche liée au voyage, dite « clé d’Hermès ». Les objets pourraient donc traverser librement la barrière mystique. Une telle faute aurait sans doute été fatale avec un démon qui aurait possédé quelque-chose à lancer comme une épée, pour peu qu’il s’en rende compte… ce qui nécessitait un examen attentif… ou un essai.

Flint Eklepios Adaenika

Créature

Re : Les plus maudites des créatures

Réponse 3 vendredi 05 juin 2020, 23:45:09

Le pauvre minot semblait complètement perdu pour le coup, une véritable victoire pour Flint qui avait eut peur, l’espace d’un instant, d’être tombé sur un type avec un peu de connaissance et d’assurance dans le domaine. Ses bravades n’auraient guère convaincues un démoniste un poil expérimenté. Enfin, pas celle sur sa nature, vu que les démons pouvaient très bien se donner des noms et des rôles que les démonistes ne connaissaient pas, mais bien plus sur l’inefficacité de son cercle. Elle n’attendait plus que de le voir tenter de manipuler à nouveau ce fichu pentacle, et si il faisait l’erreur de vouloir le ré-écrire, celui ci se briserait immédiatement, lui offrant la porte de sortie qu’elle désirait tant. Elle le regarda faire, hésiter, mais quand il releva son visage encore affecté par l’effort qu’il avait dû fournir pour l’appeler à lui, c’était avec une lueur dans le regard qu’elle eut tout le loisir de haïr. Merde, il avait vu à travers son petit jeu. Elle n’avait aucune idée de comment il avait fait, mais il était évident au vu de son air satisfait et de son petit rictus que ses mensonges avaient été percés à jour. Elle était pourtant certaine de ne pas avoir vu de rune de soumission, et n’en avait pas perçu les effets en mentant, alors comment ?

Enfin… Là elle allait devoir attendre. Parce que ce petit gremlin, très fier d’avoir percé à jour ses propos mensongers était en train de tartiner ses quelques apprentissages de manière bien pompeuses. Il était même tellement en transe à l’idée d’étaler son savoir apprit par coeur qu’il ne fit même pas attention au fait que Flint fit mine de vouloir s’endormir pour se moquer de lui, une chose qui ne manqua pas de la faire ronchonner intérieurement, elle qui voulait lui coller une petite honte bien pressentie. D’ailleurs, ce fut aussi sans parler de sa réutilisation du mot femelle, avec un ton passablement odieux, ce qui ne manqua pas de l’amener toucher son sceptre des doigts, avant de se reprendre. Rien ne lui garantissait qu’elle pourrait lui jeter un sort, et si la barrière la lui renvoyait à la figure, ça risquait d’être passablement désagréable. Putain de prison, non seulement elle devait attendre, mais en plus elle ne pouvait le faire taire. Tu parles d’une situation pourri.

Enfin, au moins la fin de la discussion lui permit de comprendre un peu le souci, et surtout comment ce gamin avait put comprendre qu’elle lui avait menti. Fais chier, elle ne connaissait pas ce genre de stratagèmes, les démons ont combien d’années de retard pour la préparations aux convocations de péons disgracieux ? Fais chier bon sang. Bon au moins il avait finit sa tirade, mais de le voir jubiler était somme toute assez rageant. Elle observa les ligne au sol alors qu’il en parlait, et remarqua en effet la forme de la supercherie. Le pire c’est que contrairement à tout principe de conservation de la masse, la craie semblait s’être propagée sans désépaissir, ce qui rendait le constat d’autant plus alarmant. Pas besoin de tenir quelque propos fallacieux plus longtemps, tout ce qu’elle parviendrait à faire, c’est se mettre un peu plus en difficultés. Alors elle redressa son visage en direction du gamin, mine froncé, ressentant un profond déplaisir alors qu’elle l’écouta prononcer un nouvel ordre des plus désagréables :

« Je te somme donc de nouveau de me révéler ton nom, et ta nature… et… aussi… débarrasse toi de tous tes attributs en les jetant hors du cercle.
 -  Que quoi ? »

Putain elle aurait dû le prévoir. Tous des dépravés dans ce putain de domaine magique. Pas un pour rattraper l’autre, en plus ce machin devait avoir atteint la puberté y’a pas si longtemps que ça, donc forcément qu’il allait profiter de la situation. Elle rageait, mais quelque chose la faisait quand même tiquer dans l’explication de ce jeunot. Jeter ses affaires hors du cercle ? Soit le truc était perméable, soit il y allait avoir un hic… Et elle allait avoir besoin de s’en assurer. Mais pas tout de suite, déjà elle allait se donner du temps avant que cette putain de barrière ne prenne son silence pour un refus quelconque :

« Humpf... Je m’appelle Flint. Flint Eklepios Adaenika. Je suis une Imp. »

Elle s’exprimait clairement à contre-coeur, mais elle n’avait pas trop le choix dans la situation actuelle. Elle reprit immédiatement, en le regardant droit dans les yeux :

« Maintenant que c’est dit, si tu veux que je me ‘débarrasse de mes atours’, il serait au moins acceptable que tu rouvres ce putain de cercle. Comment je peux faire si je suis déjà entravée dans mes mouvements franchement ? »

Est-ce-que … Est-ce que c’était une mine gênée qu’elle voyait sur le visage de ce crétin ? Attendez, c’est pas possible, elle est quand même pas tombée sur un couillon incapable de contrôler son propre pentacle ? Mais là c’est un coup à lui en foutre une honte phénoménale, c’est un raté pareil qui a réussi à l’amener ici ? Mais …. Mais au secours, à l’aide, que quelqu’un la sauve ! Pire, tandis que le jeunot semble réfléchir, voilà que le cercle, face au silence général, se met à rétrécir encore un peu. Et ce jusqu’à ce qu’il refuse enfin définitivement, faisant que la craie s’est rapprochée de telle manière qu’elle se croirait dans une ridicule cabine d’essayage. Mais bon sang qu’a-t-elle fait pour mériter cela !?

« Arrête arrête arrête ! C’est bon je le fais, je le fais ... »

Quelle honte … Mais elle a encore cette idée qu’elle a eut plus tôt, et qui lui trotte dans la tête. Alors elle commença par se libérer de son accessoire favori, ayant besoin de son sceptre si son idée fonctionne. Retirant donc les deux hautes et imposantes cornes factices qu’elle avait sur la tête, elle le jeta mollement, mais assez vivement pour qu’il puisse traverser la première barrière, puis la seconde de protection de ce mécréant précautionneux. L’objet passe, ne disparaît pas, continue son chemin et rebondit au sol, avant de finalement traversé la deuxième barrière en un point aléatoire. Parfait, fantastique, c’est tout ce dont elle devait s’assurer. Bon malheureusement ça n’allait pas être simple à cause du peu de place auquel elle avait droit, mais elle voyait éventuellement sa solution : Le gamin devait sûrement rester concentré pour que le rituel se maintienne, sinon il ne suerait pas sang et eau en permanence, non ? Alors elle devait le déconcentrer. Quoi de mieux pour ça qu’un bon vieux lancer en pleine poire ?

Elle enleva son lourd manteau en fourrure de lycaon comme elle le pouvait, sentant plus d’une fois le contact de la barrière frôler sa peau délicate. Celle de ses mains surtout, c’est ainsi qu’elle perçut cette chaleur étrange qui semblait s’en échapper à mesure que son corps s’en rapprochait. Elle était obligée de se contorsionner pour éviter les risques, et si le démoniste ne devait pas rater une miette de ce spectacle, elle fit bien mine de ne pas lui offrir la satisfaction de croiser son regard lubrique. En revanche, une fois dépossédée de son manteau, et ce sans s’être cramée, un véritable record d’agilité pour le coup… Elle le jeta assez adroitement dans le champ de vision du magicien, avant d’empoigner son sceptre et de le jeter de toutes ses forces en se direction. Bon elle dut s’élancer en avant pour ce faire, son fessier venant reculer et donc s’écraser sur la paroi mystique, lui tirant un glapissement de douleur, sentant sa chair ferme se faire cuire instantanément et lui montant les larmes aux yeux. Par contre, le sceptre répondit parfaitement à son impulsion, et volait droit en direction du front de son tortionnaire !

Coka

Créature

Re : Les plus maudites des créatures

Réponse 4 samedi 06 juin 2020, 01:11:27

Conjurer son propre étau systématique ? Il avait bien appris la formule, oui, mais elle était compliquée. Il aurait dû regarder dans son livre... pas celui qu’il avait entre les mains, et qui ne traitait que d’invocation ; un autre, le manuel des injonctions, au pied de son lit. Pour le chercher il aurait été obligé de sortir de son propre cercle, et ça il ne pouvait pas se le permettre.

Que m’importe si l’étau vient à bout de toi démon femelle. J’en invoquerais un autre ! Tu es remplaçable ! fit-il, goguenard, pour dissimuler son malaise.

En vérité son attention était ailleurs. Il se souvenait à peine, à ce moment, pourquoi il avait entrepris de convoquer un démon dans sa chambre. Une vague histoire de vengeance qui ne lui disait rien. Bien sûr, tous les apprentis magiciens connaissaient l’existence des succubes. Elles alimentaient toutes sortes de fantasmes. Mais c’était un genre de démon puissant et avec un tempérament très dangereux, ce qui demandait l’expérience d’un mage confirmé. En revanche, personne ne lui avait jamais dit qu’un simple diablotin pouvait autant s’en approcher. Et un diablotin, il était capable de le contrôler… du moins le croyait-il.

Avec impatience, il la regarda jeter ses cornes (fausses d’ailleurs, mais il ne releva pas), puis, avide, son manteau en fourrure. Ce ne fut que quand le bâton fondit vers lui qu’il réalisa que quelque-chose n’allait pas. Les objets n’auraient jamais du traverser le cercle. Qu’avait-il raté ? Le gourdin magique le frappa en plein front.

Outch !

Le choc n’avait pas été particulièrement violent. Il ne menaçait d’ailleurs pas l’invocation ; le glyphe de garde qu’il avait inscrit le dispensait de toute concentration. Il aurait pu s’endormir sur place, ou même mourir, que ça n’aurait rien changé pendant des heures. En revanche, incapable d’identifier son erreur en si peu de temps, il commença à sérieusement paniquer. D’autant qu’il en savait, tout son pentacle pouvait être compromis. Peut-être même que cette démone allait pouvoir sauter sur lui pour l’étriper.

Espèce de vermine ! Je vais… je vais t’anéantir !

Apeuré, il dégaina en un instant. C’était un sort réflexe. Il sera le poing et aussitôt les lignes du pentacles prirent une couleur bleu vif. Des arcs électriques jaillirent de chacune des pointes pour venir frapper directement le corps de la démone en des endroits aléatoires.

C’est ma boussole stimulante ! Tu vas… souffrir ! J’en ai marre ! J’en ai marre des gens comme toi ! Vous essayez toujours de me ridiculiser ! Vous ne savez pas à quel point… à quel point je suis puissant !

Son égo avait reçu un coup bien plus brutal que son crâne. En un instant, toute sa terreur s’était transformée en colère. Aveuglé par la rage, les dents serrées, il n’entendait plus rien. Ses deux doigts tendus décrivirent une série de cercles concentriques.

Le rituel d’immolation ! Je vais… je vais détruire jusqu’à ton essence ! Tu vas crever !

Il commença à incanter nerveusement dans une langue qui n'était ni du commun ni du démoniaque. La luminosité de la pièce baissa encore, car toutes les chandelles s’éteignirent d’un coup et les éclairs de la boussole stimulante cessèrent de crépiter. Les cierges se rallumèrent dans un flash. Chacune avait à présent l’éclat d’une torche. L’adolescent éclata d’un rire terrifiant et maladif, alors que les flammes commençaient à tourner autour du pentacle.

Flint Eklepios Adaenika

Créature

Re : Les plus maudites des créatures

Réponse 5 samedi 06 juin 2020, 08:49:01

Elle eut le bonheur de voir son sceptre traverser la pièce en ligne droite. Enfin, avec un peu de chance, elle allait être libérée de ce calvaire et pouvoir prendre le dessus sur ce microbe pathétique ! Et elle manqua d’ailleurs de laisser un large sourire railleur étendre ses lèvres quand son arme de jet improvisée toucha sa cible, produisant un bruit sourd alors que le jeune homme partit en arrière, suivant le momentum de l’objet certes petit, mais relativement lourd malgré tout. En revanche, il ne fit que flancher. Un simple mouvement en arrière, et un piaillement passager. Merde, elle espérait au moins qu’il allait tomber, ou être en partit assommé. Même la barrière autour d’elle ne sembla pas bouger un instant, et approchant ses doigts de celle-ci, elle put encore en ressentir la présence cuisante. Bon sang, elle venait de cramer son atout ! Et quand il releva la tête, ce qu’elle vit dans les yeux de ce jeune homme n’annonçait rien de bon. Une… lueur folle dansait dans son regard. Oh merde. Merde merde merde…

« Espèce de vermine ! Je vais… je vais t’anéantir !
 -  Euh attends un p...AAAAAAAAAAAH »

Elle ne sut même pas si il l’avait entendu prendre la parole. Quant à elle, elle ne put réagir, n’ayant qu’un instant pour voir le pentacle à ses pieds prendre une couleur bleutée avant que de larges arcs électriques traversent sa cage, et son corps avec. Elle hurla. Longuement. Son corps vibrait, tressautait sous l’influx de pouvoir, et chaque fibre de son corps criait de douleur. Ce n’était pas tant que le pouvoir du gamin était omniprésent qu’il utilisait là un sort de domination qui était sûrement prévu pour des démons largement plus puissants que la pauvre petite Imp, si bien que les décharges violentes traversaient son corps à l’impact et parcouraient sa chair avec un sadisme plein d’une délectation malsaine. Le salopard qui avait créé ce sort savait ce qu’il faisait en le mettant au point ! Rapidement cela devint insupportable pour la jeune femme, dont les larmes grésillaient à peine versées sur ses joues, et dont la tenue se consuma à un rythme croissant, la laissant rapidement avec quelques frusques rachitiques, et des traces brunâtres sur sa peau d’albâtre là où le vêtement avait préalablement fondu…

Quand le sort prit fin, ce qui fut finalement assez rapide malgré ce qu’avait crû percevoir Flint, elle manqua perdre connaissance. Elle ne fut sauvée que par sa rencontre avec la barrière, la chaleur cuisante contre son bras la rappelant un instant à la réalité. Elle bondit d’instinct en arrière, se brûla l’épaule inverse et couina péniblement. Putain elle avait mal… Pitié elle ne voulait plus de ça. C’était horrible, elle souffrait atrocement, et au travers de son souffle saccadé, elle ne parvenait qu’à exprimer de long soupir plaintif, ses muscles semblant à la limite de la tétanie. Elle ne pouvait pas… Pas continuer ainsi. Peut-être que faire profil bas était… une solution ?

« C’est ma boussole stimulante ! Tu vas… souffrir ! J’en ai marre ! J’en ai marre des gens comme toi ! Vous essayez toujours de me ridiculiser ! Vous ne savez pas à quel point… à quel point je suis puissant !
 -  P-pitié ! Arrêtes ! J’ai compris je ne le referais pas, je ne voulais pas mal me comporter, je ne veux juste pas être enfermée… »

Il était prit d’une espèce de folie sans commune mesure avec tout ce qu’elle avait put observer jusque là. Incontrôlable, sourd à tout propos, elle le vit agiter les vents de magies alentours d’un soubresaut brutal, monstrueux, une vague d’énergie titanesque qui s’apprêtait à prendre forme avec une violence inouïe. Elle avait … peur. En fait elle était même terrorisée. Si son corps ne tremblait pas à cause de la douleur qui la parcourait encore, ç’aurait été à cause de cette appréhension qui était en train de lui tordre les boyaux. Elle ne savait pas ce qu’il faisait, mais entre la démesure de sa réaction, la souffrance de son être meurtri, et cette titanesque énergie elle… elle … craignait pour sa vie, et il ne manqua pas de confirmer ce sentiment :

« Le rituel d’immolation ! Je vais… je vais détruire jusqu’à ton essence ! Tu vas crever !
 -  N-non... »

L’instinct de survie peut déclencher des réactions complètements ahurissantes. Dans le cas de la jeune Imp, ce fut d’abandonner toute forme d’honneur. Elle ne voulait pas mourir, pas ici, pas comme ça. Elle ne pouvait juste …. Juste pas laisser cette horreur arriver, elle voulait vivre, libre, sans entraves, elle… Non pas mourir à cause d’un sort dont la simple incantation la faisait frémir au plus profond de son être. Elle ne pouvait pas réfléchir, encore moins après le coup de jus monstrueux qu’il lui avait infligé. Elle ne pouvait pas non plus trouver moyen de le déstabiliser dans un sursaut de protection d’elle-même. Non, elle eut un comportement bien plus viscéral, presque propre à sa nature démoniaque si inférieure : Elle se ratatina. Son orgueil, son égo, tout ce qu’elle cherchait pourtant à défendre du haut de ses vingt-six petites années passées à vivre dans sa famille disparut d’un coup. Elle ne pouvait pas l’arrêter, et devait prier pour qu’on lui laisse la vie sauve :

« Je… Je vous en prie. J’ai été… indocile, impardonnable. Pitié, je veux vivre, pas mourir de votre main… Je ferai tout pour vous plaire, ne me tuez pas. Je peux vous être utile, je vous obéirai, je peux même le promettre. »

Ses jambes flanchèrent, ne tenant plus le coup après l’épuisement conséquent provoqué pas sa torture de plus tôt. Elle cherchait à le raisonner, à l’amadouer… Elle n’avait que ça après tout. À genoux, en grande partie dénudée et blessée, elle le regardait d’un air implorant.

« J’implore votre pitié... »

Coka

Créature

Re : Les plus maudites des créatures

Réponse 6 dimanche 07 juin 2020, 01:18:13

Alors papa, c’est vrai que je suis immortelle ? Oui ma fille ! Si tu meurs, ton corps réapparaît. Oh d’accord, mais si je meurs de faim alors ? — Ça, là, c’est un dialogue que je n’ai jamais eu avec Papa. Du coup, je ne sais pas. Je ne m’étais jamais posé la question. Parce que je n’avais jamais eu faim jusqu’ici.1 En tout cas pas comme ça. Je me sentais si faible ! J’ai eu une première idée : si je meurs de faim, peut-être je reviendrais en ayant la sensation d’avoir mangé. Mais je ne comprenais pas que c’était hyper long de mourir de faim… et que surtout, pendant ce temps là, on a faim !

Du coup, j’ai laissé tomber — peut-être je saurais jamais, c’est pas grave. J’ai essayé de trouver une autre solution pour manger. La chasse j’ai pensé. Sauf que je n’avais qu’une grosse épée et même si elle est magique2 c’est sûrement le pire outil du monde pour attraper des bêtes. Mais mon épée, elle n’est pas que lourde et nulle pour chasser, elle est impressionnante aussi ! Je crois que ça, ça m’a servi. Parce que les gens m’ont tout de suite identifiée comme un aventurier.

Exactement ce que je voulais en fait ! Je savais que les aventuriers faisaient souvent ça pour l’argent, mais jusque là je n’avais pas compris qu’ils avaient besoin de cet argent pour manger. Enfin bref, j’ai fait quelques quêtes vraiment intéressantes.3 Tout c’est si bien passé qu’on m’en a donné une nouvelle : combattre un puissant sorcier. J’avais un peu peur au début parce que les puissants sorciers je connais, Papa en est un, et ils sont beaucoup plus forts que moi. Mais finalement on m’a dit qu’il n’était pas si puissant que ça. En fait, c’était plutôt un débutant. Il avait quitté l’école de magie en volant des livres.

J’étais rassurée. J’ai commencé à enquêter et j’ai vite trouvé. Il vit dans une chambre d’une auberge qui s’appelle le Rat Nu. J’ai compris que sa mère l’a mis dehors, ce qui est assez triste, mais bon.

1. Un peu faim oui, comme la fois où je me suis perdue dans le labyrinthe runique du désespoir, pile au moment du repas. Papa avait dû envoyer son serviteur orc me chercher. Sauf qu’il s’était perdu lui aussi.
2. Je ne sais toujours pas quels sont ses pouvoirs, d’ailleurs.
3. Une seule en fait… mais longue, hein. J’ai dû tuer douze anomalies dimensionnelles. Oui, précisément douze, c’est ce qu’on m’a demandé.


*
*   *

Le Rat Nu ! Voilà, je suis entrée. Même si je n’ai pas de point de comparaison, ça me paraît pas terrible comme auberge. Ça sent assez mauvais, mais quand on a vécu dans un donjon on ne se préoccupe pas de ces choses là. La clientèle me rappelle quand Papa avait réuni les maraudeurs de tout le pays pour remplacer ses gobelins qui étaient tous atteints d’une maladie bizarre qui fait tousser. Oh ben d’ailleurs !

Hey ! Otton le sanguinaire ! Coucou !
—  Qui… ?! Ah !

Il chuchote un truc que j’entends pas à un de ses compagnons. C’est un type très grand et gros avec la peau grise et des tatouages. Il est déjà venu parler deux fois avec Papa, donc il est assez important. Il commande un groupe de bandits, quelque-chose comme ça.

Tu es Sa fille ?
Ouii ! Je t’ai croisé dans le couloir des peurs enfouies ! Tu te souviens ? Tu t’étais trompé de porte et…
OUAIS. Ouais je me souviens.
Dis, Otton ! Je cherche un garçon roux qui fait de la magie.
Dernier étage, chambre tout au fond.

C’est le tenancier qui m’a répondu précipitamment. Il a l’air méfiant. Ils ont tous l’air méfiant d’ailleurs. Je pense qu’ils ont peur de s’attirer un souci avec Papa. Peut-être même qu’ils s’imaginent qu’il m’a demandé de leur jeter une malédiction ou de brûler leur auberge, je ne sais pas. Papa n’a pas une très bonne réputation. Je souris et le remercie, avant de monter les escaliers à toute vitesse.

Il n’y a que deux étages, alors la proie, je la sens ! Enfin, je l’entends plutôt. Sitôt au deuxième étage, une incantation parvient à mes oreilles. C’est de l’Ignieux, je reconnais ! Je ne comprends pas tout, mais ça ne peut signifier qu’une chose : un sort de feu se prépare ! Vu comment le sorcier hurle, ça ne doit pas être un petit maléfice ! Je fonce.

Mon épaule heurte le bois de la porte et le fait voler en éclat. Je ne mens pas quand je dis que j’ai la force d’un ogre ! À l’intérieur, c’est le désordre ! Il y a bien le magicien qui semble dépassé par son propre rituel, et aussi une sorte de colonne de feu qui tourbillonne autour d’une silhouette. Je ne sais pas trop quoi faire.

Sans prévenir, la gemme de mon épée (je ne l’ai pas dégainée… j’ai oublié) s’illumine. Des flammes surgissent vers moi. Je me jette au sol pour l’éviter, mais il me suit. Je serre les dents… et puis je comprends qu’elles ne me blesseront pas. Mon arme est en train de boire les flammes. Je n’ai même pas chaud. Comme moi, le magicien regarde sans comprendre son maelstrom de feu être aspiré par ma super épée magique.

Je… ça ne devait…
Sorcier renégat ! Tes retours à la bibliothèque ont plus de deux semaines de retard ! Soumets toi à la justice de l’académie Baudemer pour cette faute… ou meurs !

Je suis toujours à plat ventre. Ça étouffe un peu ma voix. Ça aurait mieux sonné, sinon.

C’est… c’est ce qu’on va voir ! Vous allez crever tous les deux !

Il dit ça en pointant un index rageur devant lui. Il y a ce qui ressemble à une fille en état de choc, mais je comprends tout de suite.

Oh coucou ! Tu es un démon ? J’ai repéré le pentacle.

Je lui fais un clin d’œil complice. Je me relève d’un bond impressionnant et atterris à pieds joints au bord du cercle. De ma botte, je frotte frénétiquement la craie d’une des pointes, de manière à l’effacer.

Voilà, je t’ai arrangé ça ! Retourne dans ta maison petit démon ! … Non ?

Je plisse les yeux en remarquant qu’elle ne disparaît pas. Je me sens nulle. Papa n’a jamais voulu m’apprendre la magie. S’il l’avait fait, j’aurais mieux compris pourquoi elle n’est pas immédiatement révoquée par rupture du cercle.

Bref, avec tout ça j’ai presque oublié le magicien. Il me semble qu’il a plongé vers les livres près de son lit. Peut-être pour y trouver un sort ? Mais il a changé d’avis au milieu, et maintenant ce lâche est en train de se faire la malle !

Flint Eklepios Adaenika

Créature

Re : Les plus maudites des créatures

Réponse 7 lundi 08 juin 2020, 03:03:17

Ses mots n’eurent aucun effet, ses actions non plus. L’ensemble des lieux était envahi par la chaleur cuisante d’un feu magique dont les gerbes pulsaient de malice. Flint n’avait pas la moindre chance de s’en sortir. Presque instinctivement, ses pensées se tournèrent en haine d’elle-même, comme si elle n’avait effectivement pas assez bien considéré son statut, son rang, qu’elle aurait dût faire comme on lui a toujours dis : profil bas. Que sont des êtres faibles comme les Imps face aux mages, aux démonistes, aux démons, sinon une chaire à canon qui ne devrait qu’exprimer gratitude envers ceux et celles qui acceptent de les prendre à leur service ? Techniquement, absolument rien, et la jeune demoiselle était en train de s’en rendre compte alors que la mort la plus ignoble s’apprêtait à fondre sur elle par le verbe ésotérique d’un débutant à peine capable de maîtriser ses émotions. Pire que la honte, une claire et franche humiliation pour celle qui n’avait pas été capable de s’extirper de cette situation. Mais cela n’avait plus aucuns sens. Les flammes dansaient, se rapprochaient. Elles virevoltaient avec l’avidité de quelques insatiables prédateurs s’apprêtant à fondre sur un repas de choix. Elle était perdu, contemplait en pleurant sa mort approcher. Vaincue, résignée.

Les flammes léchaient sa peau quand quelque chose gêna sa résolution. Un craquement, brutal, soudain, suffisamment fort pour qu’il traverse la cacophonie produit par la colonne enflammée qui l’encerclait. Le regard aussi vide que le coeur, elle ne put pourtant s’empêcher de redresser son visage, de chercher à percevoir au travers du mur igné ce qui avait put produire pareil chaos, mais plusieurs secondes passèrent sans que rien ne survienne. Et justement, c’est ce qui l’amena à se réveiller de sa torpeur résolue face à la mort ! Pourquoi les flammes n’étaient-elles pas déjà affairées à ronger sa chair ? La réponse survint quelques instants seulement, quand elle vit soudainement cet amas mortel d’énergie annihilatrice partir lentement en arrière. Elle ne comprit que peu après que ce n’était pas tant une disparition qu’une aspiration : Toute cette énergie était en train de faire le grand bond vers un drôle d’objet, une … une épée ? Qui appartenait à … à un très mignon jeune homme vu sous cet angle. Attendez était-elle …. Était-elle sauvée ? Là, comme ça, de manière aussi providentielle qu’impromptue ?

« Je… ça ne devait…
 -  Sorcier renégat ! Tes retours à la bibliothèque ont plus de deux semaines de retard ! Soumets toi à la justice de l’académie Baudemer pour cette faute… ou meurs ! »

Honnêtement, si elle n’était pas encore sous le choc de la maltraitance dont elle avait été le sujet, elle aurait sûrement trouvée la situation proprement ridicule, entre cette injonction qui manquait vraiment de cachet, et la position de cet étrange sauveur qui était encore à plat ventre, pour des raisons… Inexplicables. En revanche, quand le damoiseau s’adresse, avec ce petit clin d’oeil et ce charmant sourire, elle manquerait presque rougir, clairement pas prête à recevoir ce genre d’attention dans son état. Le bond qui suit n’est qu’à peine remarquable aux yeux de l’imp, mais le résultat bien moins : la chaleur de la barrière disparaît soudainement. Elle… Elle est libre !

« Voilà, je t’ai arrangé ça ! Retourne dans ta maison petit démon ! … Non ? »

Apparemment non. Pas de retour automatique, donc sa conjuration ne devait pas tant venir du cercle en dessous d’elle ou du pentacle, mais du verbe du magicien et son incantation. Encore une erreur de ce salopiaud ? Flint ne pouvait pas le savoir, et surtout elle avait en cet instant quelque chose d’intimement plus important. Un soulagement mêlé d’une profonde gratitude :

« Oh bon… bon sang… Oh Merci, merci, merci, mille merci… J’ai… J’ai bien crû que je…. J’allais… mourir »

La voix de Flint se brisait au fur et à mesure qu’elle parlait, et elle attrape plus ou moins fermement le pantalon de ce jeune homme pour s’y blottir, encore sous le choc. Elle pleurait encore, mais pour de nouvelles raisons. Au moins, ce coup-ci, ses larmes ne disparaissaient pas à cause de la chaleur ou de l’électricité, et se contentaient de rouler hâtivement sur ses joues avant de s’échouer sur sa peau nue et meurtrie.

C’est quand elle entendit des pas hâtifs sur les planches en bois de la porte brisée qu’elle se rappela la présence de son tortionnaire dans les environs. Une flamme, même si infime, eut tout juste le temps de se raviver en son coeur tandis qu’elle tourna la tête pour le trouver du regard, tentant tant bien que mal de s’échapper. Plus par instinct que par réelle réflexion, elle tendit la main vers ce rat, et prononça à la va-vite trois petits mots, espérant ne pas le perdre de vue d’ici là.

« Glerri Aptris Chtofett »

Pas de canalisation, pas de concentration, le sort était voué à l’échec, où à tout un lot d’effets aléatoires ensuite. Mais elle s’en moquait. Elle avait envie de se venger, et elle… Elle ne se serait pardonnée de laisser la cible de son sauveur providentiel s’échapper. Alors il ne restait plus qu’une jambe dans son champ de vision lorsqu’elle lança le sortilège d’attraction, mais elle n’aurait put se douter de ce qui résultat de ce détail : Elle attira violemment le pied à elle, assez soudainement pour que la jambe du démoniste raté rencontre le cadre de porte, s’y torde, et s’y brise. En un instant, ce fut un bruit de chute, puis un hurlement à la mort qui envahit les lieux. Finalement, après n’avoir ouït que les siens, entendre ce salopard hurler comme un pourceau était magnifiquement satisfaisant.

« Putain tu … Tu l’as pas volé, salopard. »

Le naturel revenait déjà. C’est là qu’elle remarqua non seulement à quel point elle n’avait plus rien sur la peau, mais aussi combien elle s’était agglutinée contre son sauveur androgyne. Mince elle…. Enfin, il allait la prendre pour quoi franchement ? Opérant un rapide repli stratégique, elle le relâcha avec les joues en feu, et fila trouver le réconfort de son manteau, qui lui au moins n’avait pas souffert des mauvais traitements, avant de s’y enrouler avec honte. En boule, dans son coin, elle se traîna juste assez pour récupérer son atour en forme de corne, le posa sur le sommet de sa tête comme pour se rassurer, puis se blottit dans un coin, observant le jeune homme accomplir ce qu’il se devait de faire. Qui… Qui était-il ? Elle ne pouvait décemment le laisser repartir, il fallait au moins qu’elle rembourse son bon service non ? Comment toutefois ? Elle attendit un peu avant de chercher à se remettre debout, et l’approcher prudemment, serrant les pans de son lourd manteau pour cacher sa volupté nubile :

« Je… Je m’appelles Flint. Et… Et toi, comment t’appelles-tu ? Et comment puis-je te remercier ? »

Coka

Créature

Re : Les plus maudites des créatures

Réponse 8 lundi 08 juin 2020, 15:43:38

Je m’apprête à bondir sur ma proie quand elle est happée en arrière. Je me retourne, le démon est à mes pieds. Je mets une petite seconde à comprendre qu’elle a lancé un sort. C’était donc ça sa petite phrase. Hey, je suis bilingue en infernal, hein, c’est la base quand on vit dans un donjon. Mais c’est une langue compliquée l’infernal. Très subtile. J’ai toujours du mal à différencier la malédiction mortelle de la salutation.

Bim ! Bien joué !

Elle se serre contre ma jambe, alors je la dégage doucement. Elle n’a pas l’air en forme. Je ne pensais pas que les démons pouvaient avoir ce type de réaction. J’ai déjà vu Papa en punir quelques uns, mais jamais ils ne se sont comportés comme… comme ça. Elle est nue et elle a des marques de brûlure un peu partout. J’ai tellement pitié d’elle, et en même temps j’ai presque du respect pour le sorcier. Pour être plus effrayant que Papa, il doit vraiment être fort !

Excuse, faut que je euh… ramasse les bouquins là-bas.

Je me baisse pour ramasser les livres un par un. Ils sont encore plus lourds qu’ils en ont l’air. Quand je les ai tous, je me dirige vers la porte. Du bout de ma botte, je retourne le démoniste sur le dos. Il se contorsionne en se tenant la jambe, alors ce n’est pas facile. Quand c’est fait, je lui pose tous les exemplaires sur la poitrine, ce qui le bloque un peu. Il fait ce qui l’attend, puisqu’il tend péniblement les mains devant lui. Ça ne doit pas être la première fois que ça arrive.

Heureusement que tu n’as pas à marcher.
La documentaliste… elle va me tuer.
Tu m'étonnes ! Tu devrais avoir honte ! Un démon doit être corrigé avec mesure, et les livres rendus en temps et en heure ! Allez, zou.

Je sors de mon sac une paire de menottes. On dirait qu’elles sont taillées directement dans de la roche rouge vif. Je les passe à ses poignets. Au moment où je referme les arceaux, son corps commence à trembler… enfin plutôt à clignoter, et de plus en plus vite, si bien qu’on le voit de moins en moins. Je me recule. En dix secondes, il a complètement disparu. Je soupire en voyant qu’un des livres a chuté sur le côté et n’a pas été téléporté avec lui. Je le mets dans mon bagage.

Derrière moi, la démone s’est rhabillée. Je lui adresse de la main un petit signe joyeux.

Désolé, Papa m'a toujours dit de ne jamais révéler mon nom à un démon. Mais t’inquiète pour ça ! C’était rien. Petit imprévu, je dois aller ramener le dernier grimoire moi-même. J’ai plus que 24h pour accomplir la quête alors je vais filer ! Oh, et fais attention aux maraudeurs au rez-de-chaussée. Toute leur tribu a été asservie par des démons avant que Papa ne les chassent. Depuis, ils font une allergie aux cornes ! Salut !

Je bondis vers la rampe d’escalier avec comme idée de glisser dessus pour descendre plus vite. Sauf qu’elle casse… je bascule avec un cri de surprise. J’y suis peut-être allé un peu fort. Je me retrouve un étage plus bas, sur les fesses, avec une douleur qui remonte en bas du dos.

C’est rien, j’ai rien !

Je pouffe et je me relève. Légèrement boiteuse, j’attaque — plus prudemment déjà — le deuxième escalier.

Flint Eklepios Adaenika

Créature

Re : Les plus maudites des créatures

Réponse 9 lundi 08 juin 2020, 23:28:57

Flint se reprenait lentement. Ce qu’elle venait de vivre n’allait pas la laisser indemne, mais elle ne pouvait quand même pas rester ici, tétanisé, sans rien faire. Son sauveur lui s’affairait à elle ne savait quoi, mais elle avait bien comprit qu’il n’était venu que pour s’occuper de son tortionnaire, aussi le laissait-elle faire tandis qu’elle regagnait un peu de dignité. Se revêtir, chercher ses atours, récupérer son sceptre qui avait eut le bonheur de la mettre dans la plus indélicate des situations. Quand elle tourna la tête pour voir ce que le damoiseau accomplissait pendant ce temps là, ce fut pour le voir … faire disparaître l’apprenti démoniste, et au vu de la gueule qu’il tirait, il était certain que les choses n’allaient pas être belle pour lui. Tant mieux, elle ne lui souhaitait que le pire, et elle n’allait clairement pas le prendre si jamais quiconque se décidait à lui faire connaître ce qu’elle avait vécue. C’est à ce moment qu’elle se rapprocha, cherchant à créer un lien, un petit quelque chose pour qu’elle puisse se sentir un peu plus à l’aise. Mais la réponse qu’il lui rendit ne fut guère à la hauteur de ses espérances, tout en la laissant … coite !

Que…. Comment ça une armée de types en bas qui en voulaient aux démons ? Non mais franchement c’était pas possible, ahurissant, qui l’avait foutue dans un merdier pareil ? Et puis il … Il s’en allait comme ça, sans lui donner son nom, juste il… Passait par là avant de repartir pour de nouvelles aventures, sans jamais se demander ce qu’il pouvait lui arriver si elle osait descendre les étages ? Elle n’allait quand même pas passer par la fenêtre, elle était nue comme un ver, et le manteau seul ne saurait dissimuler sa vétusté ! Elle en était tellement surprise qu’elle ne parvint même pas à faire le moindre geste tandis que le valeureux damoiseau tourna les talons pour se diriger vers les escaliers, et ce qui la ramena un peu à la réalité fut le terrible et impressionnant fracas qui s’ensuivit, capharnaüm qui avait dut raisonner dans l’ensemble de l’auberge !

« Bon sang mais qu’est-ce-que … ? »

Elle sortit de la pièce simplement pour observer son sauveur, plus bas, les quatre fers en l’air. Et si il ne semble pas faire mine d’avoir quoi que ce soit de douloureux, son pas claudiquant une fois qu’il se mit debout l’en informe du contraire. En d’autre circonstances, peut-être Flint aurait eut un mot taquin. Mais là, entre le départ impromptu, les mots maladroits et cette chute, elle préfère descendre rapidement et attrape le bras de cet étrange personnage alors qu’il entame la nouvelle volée de marches.

« J’sais pas d’où tu tiens cette histoire de prénom avec les démons, mais ton père ne t’as en revanche pas apprit la politesse. Je veux juste te remercier, s’il te plaît. Sans toi j’aurai finie carbonisée. Si tu crains de me donner ton nom, peut-être qu’un surnom suffirait ? »

Elle avait d’ailleurs enfin la possibilité de regarder plus en détail son sauveur et … ça l’a faisait un peu douter. Au début, elle avait attribuée les notes aiguës de sa voix à la jeunesse, parce qu’il y avait chez cette charmante personne quelque chose de délicat, presque d’infantile, mais elle arrivait à un stade où elle se posait des questions. Les traits de son visage étaient doux, un peu rond, son corps frêle aussi, elle le sentait au travers de la manche de sa chemise. Est-ce qu’il… était une femme ? Cela ne serait finalement pas si surprenant au vu de ces détails.

En revanche, Flint remarqua qu’elle était à la limite de dévisager cet étrange androgyne, non sans parler qu’elle lui avait attrapée le bras un peu sèchement, si bien qu’elle ne put s’empêcher de rougir un court instant avant de relâcher le damoiseau présumé. Elle était en train de lui faire une courte morale, mais son action n’était pas elle-même la plus courtoise qui soit. Elle resta un court instant silencieuse d’ailleurs, de peur d’avoir put froisser la personne pour qui elle avait, et honnêtement en toute considération de l’ensemble de sa vie, le plus pur et sincère sentiment de redevance. Finalement elle ne put s’empêcher tout de même d’en abuser, mais elle parla ce coup-ci plus bas, ne pouvait qu’espérer que quelques oreilles indiscrètes ne se soit pas décider de les écouter depuis la pièce principale.

« Et je … Je suis désolé de te demander cela, mais si tout ceux qui se trouve plus bas peuvent en vouloir à mon engeance, accepterais-tu que je descendes avec toi et t’accompagne ? Je … J’ai pas envie de remettre ma vie en danger alors que je viens à peine d’éviter une telle sentence. Je ne suis qu’une imp, les… les démons de mon genre sont sacrément fragiles, je dois l’avouer. »

Elle avait honte de le dire ainsi, mais au point où son égo en était, elle préférait encore espérer avoir une chance de s’en sortir que de préserver son honneur. Pitié faites qu’il, ou elle, accepte !

Coka

Créature

Re : Les plus maudites des créatures

Réponse 10 mardi 09 juin 2020, 11:30:30

Je m’arrête de descendre pour l’écouter. Qu’une démone me donne des leçons de politesse, ça me vexe un peu ! Ce sont pourtant eux les premiers à jurer. Enfin elle n’a pas complètement tort.

T’as raison. Je sais même pas pourquoi il m’a appris ça. Il est un peu parano avec ça tu vois ? Tu vas pas le croire mais, même moi je connais pas son prénom à lui en fait. Le mien c’est Coka ! Comme le dragon oui ! Mais t’inquiète je suis pas un dragon, ahah.

Je me retourne et lui souris. Je ne m’attendais pas à ce qu’un démon ait besoin de moi. Je pensais qu’elle allait retourner toute seule dans les abysses, ou quelque-chose comme ça. Je ne comprends pas trop. Ce n’est pas important au final : si elle a besoin de moi, je ne peux pas la laisser tomber.

Bah, euh, d’accord. T’es peureuse pour un démon toi ! Bon, la base avec les gars en bas c’est qu’ils remarquent pas que t’en es un. T’as de la chance, tu ressembles à une humaine normale… à peu près ? T’as même pas la peau rouge ni rien. Mmh !

Je saisis les pans de son manteau au niveau de son bassin, et je les ouvre en grand. Je me penche, pour regarder entre ses jambes, à la recherche d’une queue. Bien sûr je vois son sexe aussi. Mais ça je sais bien que les démons s'en fichent.

Rien d’autre à cacher ! Même pas de fourrure. Je prends juste ça alors.

J’attrape le serre-tête qui lui sert de fausses cornes. Quelle idée de porter ça ! Elle va s’attirer des ennuis c’est sûr. Je le glisse dans mon sac. C’est tellement gros que ça dépasse un peu, mais c’est pas grave. À demi-sorti comme ça, ça n’est pas facile de savoir ce que c’est. Je place mon nez près de son cou, et je renifle.

J’espère que tu sens pas trop le démon ! Les maraudeurs sont réputés pour leur odorat. Enfin franchement vu que tout sent mauvais ici, ça se remarquera pas ! Moi je sens rien. Allez, suis moi !

Sortir de l’auberge ne pose en fait aucune difficulté. C’est tout juste si les têtes se tournent vers nous. Les regards sont toujours méfiants, mais c’est leur façon d’être je pense ! Quand on est un barbare maudit, on a beaucoup d’ennemis. Je me sens un peu ridicule d’avoir pris autant de précautions, du coup. Mais au moins on est dehors.

Voilà ! Tu vois, tranquille… J’imagine que je peux t’accompagner encore un peu. Par contre je te préviens, je partage pas la récompense de quête ! Enfin, sauf s’il y a un péril sur le chemin du retour, ou quelque-chose comme ça. Mais pas de raison que ça arrive ! Sens le bon air !

Oui j’exagère un peu. Ici ça sent plutôt la tourbe… ou les égouts, c’est selon. La ville entière a été construite sur un marécage. Un marécage froid. Ma théorie c’est que c’est un murloc qui a eu l’idée de mettre des maisons ici. Je ne vois pas qui d’autre aurait pu choisir cet endroit. À côté, le Donjon c’est une carte postale. Tous les bâtiments sont en bois noir — je ne sais pas trop si c’est sa couleur d’origine ou si c’est parce que tout est ultra humide. À y regarder de plus près, il a l’air pourri hein. Bref, l’ambiance est sinistre.

Je fais signe à Flint de me suivre. Pour se protéger des montées d’eau, les bâtiments sont presque tous sur pilotis. Pour aller de l’un à l’autre, il faut marcher dans une boue glaciale. Les pieds s’enfoncent de plusieurs centimètres dedans. Moi j’ai des bottes alors je m’en fiche.

Attention aux flaques ! Elles sont profondes et pleines de sangsues.

On traverse la place principale. Ici au moins, il y a des planches qui font office de chaussée. Elles sont pleines d’eau, mais c’est mieux que rien. Ce n’est même pas encore l’aube, alors il n’y a presque personne. Juste des marchands qui se préparent au marché. Tout autour il y a des chariots bâchés de blanc avec de grandes roues. C’est une ville cité avec un commerce très dense.

V'là, c’est le centre-ville. Je compte pas m’attarder ici ! L’académie est à cinq heures de marche. Tu peux venir si tu veux ? Ils trouveront bien un moyen de te renvoyer chez-toi.

Flint Eklepios Adaenika

Créature

Re : Les plus maudites des créatures

Réponse 11 mardi 09 juin 2020, 16:03:21

« T’as raison. Je sais même pas pourquoi il m’a appris ça. Il est un peu parano avec ça tu vois ? Tu vas pas le croire mais, même moi je connais pas son prénom à lui en fait. Le mien c’est Coka ! Comme le dragon oui ! Mais t’inquiète je suis pas un dragon, ahah.
 -  Merci Coka. »

Elle était contente. Elle s’attendait presque à se faire envoyer dans les roses mais apparemment ce petit bout aussi charmant qu’androgyne comprenait quand même bien les attentes de l’imp. Coka donc ? Elle n’avait que rarement entendue un tel nom, et en même temps, elle n’était pas présente sur Terra depuis plus d’un mois, donc il était quasiment évident que bien des appellations pouvaient lui échapper. Quant à un dragon s’appelant Coka… Eh bien même suggestion, n’étant là que depuis peu, elle n’avait jamais ouï information sur une bête de ce genre. Les dragons sont loin d’être une espèce proche des démons, mais elle savait que certains grand seigneurs du monde démoniaque pouvaient s’entendre avec ces gigantesques lézards à la puissance démesurée. Et c’était à peu près tout, elle n’en avait jamais rencontrée. Enfin, elle restait un peu figée devant ce compagnon impromptu tandis qu’il enchaînait :

« Bah, euh, d’accord. T’es peureuse pour un démon toi ! Bon, la base avec les gars en bas c’est qu’ils remarquent pas que t’en es un. T’as de la chance, tu ressembles à une humaine normale… à peu près ? T’as même pas la peau rouge ni rien. Mmh ! »

Elle couina de surprise quand il ouvrit les pans de son manteau. La gêne de laisser la vision dénudée  de son corps à la merci de l’observation de cet… « innocent » personnage avait quelque chose de terriblement honteux, et à peine les mains du terranide hors de son vêtement, elle le rabattit immédiatement, l’air outré. Décidément elle ne savait pas ce que lui avait raconté son père sur les êtres de l’Enfer, mais il allait devenir particulièrement crucial qu’elle lui parle de tout cela plus en détail. Elle se doutait bien que le jeune homme… ou la jeune femme devant elle ne pensait pas à mal, iel se comporterait autrement sinon, mais il y avait dans le naturel de ses actions assez d’inconscience pour manquer de la tuer de gêne ! Alors il allait falloir vite y remédier. Pas ici, aux abords du danger qu’était les maraudeurs, mais … Mais bientôt !

 « Rien d’autre à cacher ! Même pas de fourrure. Je prends juste ça alors.
 -  Fais… Fais-y attention hein ? C’précieux... »

Elle laissa son atour entre les mains de son sauveur, ignora cet instant où le nez de ce dernier se glissa dans son cou, et détourna juste le visage en se demandant sincèrement si il ou elle pouvait être plus innocent que ça. Puis elle prit le coup de vite virer cette image de son esprit tandis qu’elles descendirent dans la pièce principale. Coka ne semblait pas inquiète, et même passablement détendue. Flint quant à elle voyait d’un mauvais œil cet attroupement d’hommes aux airs antipathiques. Surtout que même si aucune forme d’animosité ne fut montrer de leur part, elle ne manqua pas de sentir dans son dos quelques regards inquisiteurs, glissant sur sa forme pour s’arrêter en des points qu’elle préférait ne pas imaginer. Mais pas une altercation, pas un problème, elle finit par sortir en compagnie de sa camarade aux oreilles félines. L’air extérieur fut aussi rafraîchissant que les vapeurs toxiques s’échappant des Kralgas infernaux, mais au moins elle avait quitter cette auberge maudite. Cette pensée lui suffisait.

« Ne t’en fais pas Coka. Je n’en ai pas après tes récompenses. Je sais juste pas où je suis, et je fais confiance en la personne qui m’a évité de finir en barbecue. »

Pas de tromperies, ni de mauvaises blagues. Elle ne s’en sentait pas encore le moral pour en faire, et puis elle n’avait pour l’instant guère envie de risquer d’offusquer la terranide. Elles s’avancèrent vers le coeur de la ville sous l’impulsion de Coka, et à cette occasion Flint put contempler le merveilleux paysage des lieux. De la crasse, des ordures, des mines sombres et des lames discrètement installés sous le revers d’un manteau ou dans l’alignement d’une ceinture. Le temps maussade n’aidait en rien, et l’ensemble des lieux, grisâtre, avait cette allure de lieu maudit où tout pouvait survenir. C’est avec un frisson de dégoût que l’imp se rapprocha un peu plus de Coka et continua ainsi sa marche, espérant que quelques horreurs ne leur tombent pas dessus. Mais elles atteignirent le marché central sans la moindre inopportunité, à son plus grand soulagement jusqu’ici :

« V'là, c’est le centre-ville. Je compte pas m’attarder ici ! L’académie est à cinq heures de marche. Tu peux venir si tu veux ? Ils trouveront bien un moyen de te renvoyer chez-toi.
 -  Eh bien … Oui je vais t’accompagner si ça ne te dérange pas mais … Puis-je te demander de m’attendre un tout petit peu. Juste le temps que j’achète quelque chose pour me couvrir. Me sentir ainsi nue me … me gêne franchement. »

Réponse ou non, elle se permit de prendre la main de Coka et de l’emporter avec elle vers les quelques étals qui commençaient à peine à se monter tandis que les lueurs de l’aube pointaient à l’horizon. Au moins ne fut-il guère compliqué de remarquer le seul qui, à cette heure, proposait quelques tenues à la vente. Flint s’assura de fouiller les stocks en compagnie de son camarade qui ne possédait apparemment aucun sens ou intérêt esthétique. Elle lui montra une robe, elle n’eut pour toute réponse que ce genre d’attirail empêchait de se déplacer comme on le souhaitait. Une réponse aussi direct et clair que ce que Coka semblait être. C’est pas possible que ce soit une femme, franchement, et pourtant il n’avait rien de masculin dans la voix ou dans les traits ? Aaaaaah ça lui prenait la tête ! Finissant par choisir un chemisier mauve et une jupe longue, qu’elle paya avec les deniers qu’elle avait subtilisée durant ces derniers mois, elle se changea dans un coin discret de l’étal en demandant au damoiseau de bien vouloir vérifier que personne n’approche. Puis elle le rejoint, et reprit la route à ses côtés.

Quittant le centre-ville, et profitant du grand axe menant aux portes de la cité, elle observa distraitement Coka… puis finit par mettre les pieds dans le plat :

« Qu’est-ce que tu sais des démons ? Non parce que franchement je … je sais pas du tout comment tu entrevois mon espèce. Pas que je ne veuille te condamner pour quoi que ce soit, mais quitte à faire si je t’accompagne, je pourrais peut-être t’expliquer pas mal de chose ? »

Alors qu’elles avançaient, Flint observait les alentours maintenant qu’elle se sentait un peu plus à l’aise. Elle n’aurait sût dire si la ville était en train de s’éveiller ou de s’endormir, mais ce dont elle était sûre, c’est que leurs comportement de se déplacer gaiement au grand jour était aussi suspect ici que de se faufiler au milieu des ombres des ruelles. Elle pouvait sentir des regards de-ci, de-là, et si son ouïe captait par instant quelques murmures environnants, elle avait le déplaisir de ne pouvoir pour autant en capter les détails. Mais le plus gênant restait cette impression magique troublante qu’elle commençait enfin à percevoir. Quelque chose la dérangeait depuis leur sortie dans les rues de la cité, et elle en captait enfin la provenance. Une magie noire, un mazout écoeurant qui semblait les suivre, lentement, mais sûrement. Elle n’était là que depuis peu… Alors était-ce Coka qui était visée ?

« Dis moi d’ailleurs, c’est … Enfin, ce sont quels genres de mages les types qui t’ont filés cette quêtes ? »

Alors qu’elle posait cette question, les grandes grilles de l’entrée de la cité leur apparaissaient enfin, à quelques centaines de mètres.

Coka

Créature

Re : Les plus maudites des créatures

Réponse 12 mardi 09 juin 2020, 21:40:59

Tu m’étonnes qu’elle ait froid avec juste son manteau ! J’avais oublié. J’espère juste qu’elle a de l’argent pour se payer des habits, parce que moi pas trop. Heureusement, oui. J’attends qu’elle se change, le dos tourné. J’ai bien vu qu’elle n’aimait pas qu’on la regarde en fait.

Tu aurais dû prendre un pantalon. Surtout que t’as de sous-vêtements. Qu’est-ce que tu vas faire si des insectes te remontent entre les jambes ?

Je pouffe. Finalement c’est pas si mal comme ville. C’est silencieux. Je dis ça et au même moment il y a un claquement sec de l’autre côté de la place. Curieuse, je tourne la tête. Ils ont enlevé les bâches des chariots. Dessous, il y a plein de monde. Surtout des humains et des terranides. Ils sont nus, enchaînés les uns aux autres par la cheville. Ils descendent un par un. Il y en a un qui est tombé sur le sol, ça doit être lui qui a pris le coup de fouet. Il se relève, couvert de boue. Ce sont des esclaves je pense ? Ils vont sûrement être mis en vente bientôt sur une des estrades.

Ça paraît triste comme ça. Mais d’après Papa, c’est la manière dont les choses fonctionnent. Ce sont les forts qui sont libres, comme ça ils peuvent protéger les faibles. En échangent les faibles écoutent les forts. Bon, c’est quand même pas très rassurant. Surtout que je ne suis pas assez bête pour ignorer que moi aussi je ressemble à une terranide. Avec Flint, on s’éloigne.

Sur les démons ? Je sais tout ! Je sais… je sais comment vous transformez les âmes damnées en lémures pour alimenter votre pouvoir ? Je connais par cœur la hiérarchie des neuf cercles principaux. Je connais les grandes catégories de démons : les princes-démons, les cauchemars, les créatures du tourment, les déchus, les horreurs, … et bien sûr les petits diablotins… Vous aimez le désordre, le sexe, la violence et les plaisanteries perverses !

Je souris. On traverse les grilles.

Oh, bah je sais pas, ce sont des mages quoi ? Je sais… je sais pas faire de magie. Je grimace : ça me fait mal de l’avouer. J’ai rencontré un vieux monsieur qui m’a dit qu’ils avaient du travail pour moi. C’est lui qui dirige l’académie. Il m’a payé la dernière fois. Il est réglo !

Je lui montre la bourse de pièces qui pend à ma ceinture. De quoi dormir et manger pendant plusieurs jours.

Autour de la ville, il y a une forêt. Elle n’est pas très dense, mais elle est encore plus humide que la ville qu’on vient de quitter. Le chemin est visible, mais il y a beaucoup de crevasses de roues qui se sont remplies d’eau. À mesure qu’on avance, le ciel s’éclaircit un peu. Il a une jolie couleur bleu pâle.

Flint Eklepios Adaenika

Créature

Re : Les plus maudites des créatures

Réponse 13 mercredi 10 juin 2020, 01:39:25

Il était clairement plus taquin qu’il ne le laissait transparaître, sa petite réflexion sur le fait qu’elle ne s’était guère ajoutée un pantalon à sa tenue ayant été le prétexte d’une image très désagréable à l’esprit de l’imp. Bruuuuh des insectes qui remontent le long de ses jambes. Horrible, elle aurait vraiment préférée ne jamais avoir eut à imaginer ce genre de choses. Mais elle sentit surtout que si elle rentrait dans son jeu, il allait en profiter pour continuer sa taquinerie, aussi elle ne fit pas plus de commentaire, et repartie à ses côtés sans réactions. Peut-être était-ce stupide, mais pour elle qui privilégiait l’agilité de son corps, la liberté de ses gestes et ses actions, elle avait beaucoup de mal à s’enfermer dans quelques vêtements moulant que ce soit. C’était bien malgré elle, elle n’y parvenait juste pas. Et vu que tout ses collants et fins vêtements avaient finit à l’état de cendre, bah elle faisait avec les moyens du bord.

Peut-être qu’elle n’aurait pas dût faire ses achats avec lui, maintenant elle se prenait la tête en cherchait les mots pour expliquer à Coka la raison de ses choix. Normalement elle ne se prenait même pas la tête pour ce genre de truc franchement, alors pourquoi pour lui ? Ou elle ? Raaaah ça aussi elle allait devoir y trouver une réponse. Enfin, elle avait déjà d’autre préoccupation, comme la vision du Terranide sur les démons… Et comme elle le pressentait, c’était … très « mage » comme façon de voir les choses. Elle prit une grande inspiration après qu’iel eut finit de s’exprimer à ce sujet, puis entama sa propre explication :

« Je … Je veux pas avoir l’air maladroite, mais c’est super caricatural ça ! Enfin, oui, c’est vrai que les cercles infernaux existent, mais dire qu’un démon du 5ème cercle est inférieur à un démon du 4ème cercle, par exemple, c’est très idiot. Notre caste a énormément évolué suite à la destitution du Grand-Cornu-sur-son-Trône par l’Ancien. Nous avons préféré un système féodal, où les puissants dirigent les plus faibles tout en les protégeant de leur statut. Et nous ne sommes pas tous des dépravés ou des clichés de nos espèces. Écoutes, je vais prendre mon exemple : Je suis une imp, donc d’un statut très bas. Mes homologues n’ont pas tous des traits humanoïdes, on peut dire que je suis plutôt gâtée par la nature. En revanche, moralement et mentalement, je n’ai conservé que cette nature joueuse et taquine ! Dans le fond la violence, le sexe, le « désordre » bah… Bah non ça me plaît pas. J’ai juste envie de vivre loin des enfers, à faire mes plaisanteries loin des ordres et des règles. »

Elle avait du mal à s’arrêter de parler, mais cela les aidait à faire passer le temps n’est-ce-pas ? Surtout qu’à mesure qu’elles s’éloignaient de ce lieu misérable et crevé qu’était la cité où elle avait été invoquée, Flint pouvait apprécier une réelle fraîcheur dans l’air, et même un ciel d’un beau bleu pur. Bon, tout n’était pas rose, et même si la boue avait remplacée la fange, ce n’était toujours pas le chemin le plus confortable et agréable à pratiquer. Toutefois elle se sentait mieux, apaisée, et rassurée. Elle posa le regard sur Coka, et avec un sourire amusée se rapprocha, se collant un brin à elle, passant ses bras autours de ses épaules en riant doucement :

« A moins que c’est ce que tu aimerais, une vilaine petite démone perverse ? C’pas bien ce genre d’idées ! Hé hé pardon, m’éloigner de ce lieux m’aide à retrouver un peu de naturel. »

Elles s’enfonçaient dans une forêt dense, mais honnêtement, l’imp trouvait cela déjà bien moins inquiétant. Au moins dans la nature elle avait l’impression d’être à sa place, et bien moins en danger qu’entourer d’une foule de types aux mines patibulaires. En revanche, un terrible fumet lui piqua le nez. Relâchant Coka et reprenant bonne place à ses côtés, elle se pencha un peu en avant en tournant la tête, manière de pouvoir regarder le visage de sa compagne de voyage dont elle n’avait toujours pas devinée le sexe, et repris ses propos, sur les mages ce coup-ci :

« Eh bien…. Je dirais tant mieux, si tu en as trouvé de confiance. Personnellement j’ai toujours du mal avec les magiciens, je ne leur fais pas confiance, rien que par le fait que nous ne sommes guère autre chose que des familiers pour eux. Ma mère a officié pendant cinq années en tant que familier d’un gros porc qui ne parvenait même pas à se déplacer de sa chaise de bureau. Jamais je ne veux finir ainsi. »

Elle se fit la remarque qu’elle avait oubliée quelque chose… Puis se rappela ce vent sombre et épais qui les suivait et les approchait un peu plus tôt. Ah oui c’est vrai, elle se demandait pour Coka si il n’avait pas eut le malheur de rencontrer un mauvais type ! Ça ne semblait pas être le cas ? En tout cas elle ne croyait pas ? Et puis au vu de ce qui venait de lui chatouiller le nez ...

« Oh et, ne t’en fais pas, je divagues surtout. J’avais l’impression que quelques vents de magies ou sortilèges de filature nous suivait…. Mais j’ai dût tout simplement me faire des idées. Allez, avançons gaiement ! »

Elle prit le devant de la marche, vive, guillerette… Resplendissante dans le fond. Puis se retourna avec un vilain sourire sur le visage.

« Par contre, tu es prévenu, plus de câlin avant que tu n'ai pris un bain, j'ai failli m'évanouir là ! »
« Modifié: mercredi 10 juin 2020, 01:49:10 par Flint Eklepios Adaenika »

Coka

Créature

Re : Les plus maudites des créatures

Réponse 14 mercredi 10 juin 2020, 13:08:38

Libre. Enfin et déjà libre. Il est fier et soulagé. Personne ne peut le garder en cage. Pas très longtemps.

T’es un peu comme moi en fait ! J’en avais marre de Papa et de ses règles. Dis, ça te dirait pas de devenir aventurière avec moi ?

J’évalue moi-même si c’est une bonne idée. Être deux, ça veut dire partager toutes les récompenses. En même temps, c’est rare les aventuriers qui travaillent en solo ! Il doit y avoir une bonne raison. Et puis c’est sympa d’avoir quelqu’un pour discuter plutôt que de marcher seule.

—  J’ai déjà vu des succubes, hein ! Elles sont beaucoup plus perverses. T’es toute timide toi. Si tu veux je t’apprendrais tout ce que tu dois savoir ! J’ai lu tous les livres d’anatomie.

Je rigole. C’est vrai qu’elle est spéciale comme démon. C’est la première que j’entends se plaindre d’être nue, et quand j’ai cherché sa queue elle a fait une drôle de tête. Bon d’accord je connais pas non-plus grand-chose sur le sexe. Mais moi j’ai une excuse, je viens pas des enfers !

Je l’écoute parler des magiciens de bonne humeur, sans m’inquiéter. Mon sourire s’estompe lorsqu’elle évoque mon odeur. Je panique un peu. Je lève légèrement le bras pour sentir mon aisselle. Je plisse le nez.

Bon… je… j’ai pas trop trouvé où faire ma toilette… depuis que je suis partie du Donjon.

Est-ce que ça fait trois semaines, quatre ? J’essaie de me justifier. Je ne pensais pas que ça se remarquait trop. Après tout, dans la ville qu’on vient de quitter, tout sentait assez mauvais. Ma priorité d’abord c’était de manger, et puis…

En venant ici j’ai repéré un lac. Mais l’eau est vraiment fr… oah !

Mon pied accroche une racine qui déborde sur la route. Je perds l’équilibre et rébuche en avant. J’ai juste le réflexe de mettre mes mains en avant pour amortir ma chute.

L’odeur du sang. Pas le sien. Pas celui qui déjà sèche sur ses mains. Un autre. Du sang frais. Sa langue passe sur ses lèvres.

C’est rien !

Je me remets vite debout. Je suis tombée sur les genoux. À part la boue qui couvre tout mon pantalon, je vais bien. J’ai une main qui a heurté une pierre mais je n’ai que des éraflures sur la paume.

Qu’est-ce que je disais… mmh oui. L’eau est trop froide pour se baigner alors bon. Mais hey, tu sais faire de la magie du feu toi ! Tu pourrais arranger ça ?

J’éclate de rire, sûre de mon idée. Je la dépasse et je me mets à courir.

C’est pas très loin ! La dernière arrivée sert de modèle anatomique !


Répondre
Tags :