Au bout de quelques minutes, Sylvanas rejoint Kolgrim dans le petit boudoir. Elle congédie sa ranger d'un simple signe de la tête et fait quelques gestes de la main, une sorte de langage des signes probablement, mais plus discret et gracieux.
La Générale à troqué son imposante armure d'apparat, encombrante et pompeuse, pour une combinaison de forestière, faite d'un cuir vert sombre moulant. Faite sur mesure, elle épouse ses formes à la perfection et met en valeur les rondeurs généreuses et harmonieuses de ses hanches, de ses fesses et de ses seins.
Comparé à ses congénères Hautes Elfes, la féminité de la championne de Lune D'Argent surprend par son développement et laisse penser à une lointaine ascendance humaine. Ce qui pourrait expliquer l'attrait des trois soeurs Coursevent pour cette race et leur goût pour ses hommes.
A l'instar du Sorceleur, elle enfile une longue cape noire de facture elfique. Sa capuche, ample et profonde, lui permet de dissimuler l'essentiel de son visage. Seul en dépasse l'arrête delicate et le bout de son nez, ainsi que ses lèvres et son menton altier.
Elle passe la corde d'un arc court à double ramure autour de son épaules. Curieusement, son carquois ne pend pas à son dos mais bas son flanc gauche comme une longue besace éfilée.
Enfin prête, elle toise Kolgrim avec profondeur, comme pour chercher en lui l'assurance qui lui manque pour commencer cette terrifiante enquête. Puis elle se detourne, rougit légèrement en realisant qu'elle l'a regardé bien plus longtemps que les convenances le voudrait et se dirige vers la porte. Elle pose sa main sur la poignée et se tourne vers le mercenaire:
- Si vous êtes prêt, suivez moi. Nous allons travailler sur notre première piste. J'espère que votre estomac est bien accroché...Dit elle en baissant la tête quelques instants, visiblement troublée.
--- Forêt D'Argent, sur les berges du Lac Miroir, une maison isolée ---
Après s'être éclipsé discrètement de la capitale en empruntant divers dédales, Sylvanas chevauche avec son partenaire au travers des contré paradisiaques de son peuple. Ses forêts d'arbres blancs au feuillage d'or, ses rivières étincelants au soleil, ses brises chaudes et humides. Tout ici n'est que luxe, calme et volupté. Pourtant plus leur chemin les rapproche de cet ravissante petite maison en bord de Lac que Kolgrim aperçoit au loin, plus la mine de Sylvanas s'assombrit...
Quand ils arrivent à quelques mètres du bâtiment, le Sorceleur comprend pourquoi...
Ses sens aiguisés perçoivent immédiatement la fragrance métallique du sang, avec un soupçon de saveur arcanique propre à celui des Hauts Elfes. Mais il y a une autre odeur derrière celle-ci, plus discrète, plus inquiétante, trop subtile pour que Sylvanas la perçoive mais que Kolgrim reconnaît aisément. C'est l'odeur d'une chaire mêlé à celle d'un démon, probablement un Incube ou une succube...
Sylvanas précéde son compagnon sur le perron. La porte d'entrée est fermée et ne porte aucune trace de lutte, mais les grandes traces d'un rouge vif qui macule les fenêtres intérieur ne laissent aucun doute sur la scène de carnage qui se cache derrière.
La Générale attend que Kolgrim la rejoigne et pose la paume de sa main sur le bois de la porte. Un sceau d'un bleu pâle apparaît quelques instants, il a la forme d'une montre aux aiguilles figées dans le temps, puis il se dissipe. L'odeur cuivrée se fait soudain plus présente, presque insupportable, une véritable pestilence d' abattoir.
- Nous avons figé la scène quelques minutes après la découverte du... corps... il y a deux jours. Je sais que la piste n'est pas chaude mais peut être parviendrez vous grâce à vos talents de traqueur de monstre à desceller quelque chose. Sylvanas ouvre finalement la porte sur une scène de dévastation et de massacre surprenante. De l'extérieur, rien ne laisse présager d'un tel carnage. Le mobilier à été intégralement détruit, il a visiblement servi à battre comme plâtre le corps désarticulé et broyé d'un jeune elfe qui git dans un coin de la pièce.
- Il venait de fêter son 113 ème anniversaire et venait de se marier. C'était un de mes meilleurs éclaireurs. Il avait devant lui des siècles pour s'épanouir et progresser... devenir un jour un grand héro de notre race...Dit la Générale d'une voix profonde et triste en marchant d'un pas lent, les épaules voûté, vers le corps méconnaissable de son soldat.
- Sa femme à disparue, probablement enlevée comme les autres...Curieusement, Kolgrim sent l'odeur du jeune homme dans la maison, imprègnent les meubles et les tissus par sa présence, mais rien d'autre.