« Tain merde, je crois que je suis bonne pour revoir Miss Belle…
- Merde ! Tu vas tenir le coup, Suzy ?
- Mais oui, mon chou, comme toujours !
- John et Amanda sont toujours pas là !
- On n’a pas le temps pour se demander où ils sont passés, Bug ! Bon, la tourelle, c’est fait. Bug, la porte !
- Je peux plus rien faire, Randal ! Nox a dût marquer mes algorithme, mes accès sont rejetés et je peux pas recoder un truc en pleine…
- Ghost, tes explosifs, file-les moi !
- On a les troupes de choc qui débarquent par l’arrière !
- Au sol ! Restez pas debout, vous allez vous en prendre une !
- Randal, les troupes de choc vont pouvoir nous voir !
- Je sais Bug, je sais ! Attention, explosion ! Parfait, on se tire ! »
Poussé par l’adrénaline, les quatre hybrides débouchèrent dans un tunnel qui ressemblait fort à ceux du métro. Randal, aussitôt, se plaqua contre le mur, juste à côté de la porte qu’il venait de faire sauter avec l’intégralité des explosifs de Ghost, puis il lança dans l’ouverture fumante deux grenades de suite. Il fallait absolument stopper l’avancée des troupes de chocs. L’alarme, bien qu’un rien atténuée en cet endroit, continuait de hurler aux oreilles. Jimmy, partagé entre peur et concentration, se demandait par quel espèce de miracle il n’avait pas encore encaissé un laser tant il en avait vu dans tous les sens. Il baissa les yeux et vit la traînée rouge que laissait Suzy. Ça semblait sérieux. Il préféra ne rien dire, ils ne pouvaient rien faire.
« Bug, appela Randal. Tu as le plan du métro ?!
- Ça peut se trouver !
- Barrez-vous avec Suzy et…
- Non, Randal, le coupa Suzy. Je reste, je les ralentis et tu te tires.
- Ça, c’est hors de question !
- Randal, je ne vais pas pouvoir partir. Si je peux être encore utile, c’est ici, c’est maintenant. »
Il y eut un petit silence, silence très relatif vu le vacarme. Lorsque le chat reprit la parole, ce fut d’un ton grave.
« Ok Suzy. Ghost, Bug, avec moi !
- J’ai le plan, mais ces tunnels n’y figurent pas.
- Pas grave, on prend à gauche ! »
Ils n’étaient plus que trois à courir le long d’un étroit rebord de béton brute. À gauche, le mur, à droite, les railles électrifiées en contrebas. Aucune lumière, sauf celles des torches que venaient d’allumer les hybrides. Derrière, tout d’un coup, une explosion bien plus importante que toute les autres. La bombe, bien sûr, la bombe qu’avait emporté Suzy au cas où ils auraient trouvés un endroit où la placer. La gorge du chat se serra. Il avait aimé la renarde… Plus tard pour les larmes.
« Avec un peu de chance, la bombe a obstrué la sortie du labo, se contraint à dire Randal. Si c’est le cas, on est sorti d’affaire !
- Non, Randal, non, je crois pas !
- Pourquoi ?
- Parce que le Docteur Nox a prévu qu’on allait fuir par là !
- Ne dit pas n’importe quoi ! Nox n’est pas un dieu ! Il peut pas tout prévoir !
- Randal ! Il n’y avait que deux sorties dans ce labo, le métro, proche de notre position, et l’ascenseur, nettement moins pratique. Et j’ai téléchargé le plan et Nox sait ce que j’ai téléchargé !
- Bug, on verra bien, mais en attendant, constate qu’on est seul dans ce tunnel ! »
* * * Ailleurs, au même moment * * *
« …Parce que le Docteur Nox a prévu qu’on allait fuir par là !
- Ne dit pas n’importe quoi ! Nox n’est pas un dieu ! Il peut pas tout prévoir !
- Randal ! Il n’y avait que deux sorties dans ce labo, le métro, proche de notre position, et l’ascenseur, nettement moins pratique. Et j’ai téléchargé le plan et Nox sait ce que j’ai téléchargé !
- Bug, on verra bien, mais en attendant, constate qu’on est seul dans ce tunnel ! »
Les voix étaient retransmises par le téléphone piraté de Jimmy, ce pauvre Jimmy qui n’avait pas encore réalisé que depuis sa connexion à l’ordinateur du labo, ses propres appareils étaient devenus des mouchards. Oswald eut un rictus. Le petit écureuil avait été un adversaire intéressant, mais la partie était bel et bien terminée. Le docteur pressa un bouton.
« Agent Volte ? appela-t-il.
- Oui Docteur ?
- Vous les voyez ?
- Affirmatif. Trois cibles hybrides, deux petites, une plus grande.
- Abattez la grande. Je veux les deux autres en vie. »
* * * Dans le métro * * *
L’agent Volte et son groupe étaient positionné au bout du tunnel, un long tunnel en ligne droite, sans aucune couverture. L’agent épaula son fusil de précision. Dans son viseur, comme il l’avait dit, trois silhouettes rendues vertes par le détecteur thermique. Il tira, la grande silhouette tomba.
Leny, qui courait juste derrière Randal, le vit tomber mais ne put freiner et bascula par terre à son tour. Bug, alerté par le tir, alerté par le bruit qui suivit, fit halte.
« Randal, qu’est-ce que je disais ! » lâcha-t-il d’une voix blanche.
Il n’obtint pas de réponse, ou plutôt, elle vint d’ailleurs, d’en face. La voix d’un homme surgit des ténèbres du tunnel, une voix de militaire :
« À genoux, mains sur la tête ! La méga, stoppe ton pouvoir, de toute façon, il te sert plus à rien ! »
Bug abaissa sur ses yeux ses lunettes thermiques et aperçut pas moins de dix formes, droit devant.
« Randal, Ghost, on est fait », murmura-t-il.