Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Les Chroniques de Mobius, acte 3

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Re : Les Chroniques de Mobius, acte 3

Réponse 15 mardi 09 octobre 2018, 15:51:24

Leny sortit de l'eau à son tour. L'écureuil avait été plus combatif qu'elle ne l'avait anticipé ; il n'avait cessé de la surprendre. L'embrasser sans prévenir, elle ne s'y était pas attendue ! Heureusement, l'expérience lui parut être dans le sens normal des choses. Leur activité était si dangereuse – ils pouvaient d'un jour à l'autre être capturés ou abattus – alors le temps était spécialement précieux, quitte à brusquer un peu les choses. Qui savait combien d'heures il leur restait à passer ensemble.

Comme pour appuyer sa pensée, la gaieté de Jimmy disparut en un instant, annihilée par le message qu'il venait de recevoir. La méga perdit également son sourire au profit d'une expression concernée. Un peu étourdie par le revirement brutal, elle glissa :

– Mh. On peut encore y faire quelque-chose ?

Par réflexe, elle se pencha vers l'écran du téléphone, même si elle n'espérait rien y voir en particulier. Le nom du petit mage réveilla chez-elle quelques vagues souvenirs – et c'était d'ailleurs des souvenirs assez récents. Hélas, c'était également des souvenirs liés à son père, et le moins qu'on pouvait dire, c'est qu'elle n'avait pas été très attentive à ce que celui-ci faisait… surtout ces dernières années. Néanmoins, il n'y avait pas tant de mégas que ça dans le monde du spectacle.

– J'ai déjà entendu mon père parler de lui. Je croyais qu'il travaillait avec lui, en fait… ou qu'il voulait que ça arrive ? J'sais pas trop. J'aurais pu mieux écouter. Je savais pas que c'était important.

Des gouttes d'eau tombaient de son front. Elle était tout aussi trempée que l'écureuil, mais sa fourrure était également plus courte – elle sécherait plus vite. D'ailleurs, le poil ainsi collée au corps, elle paraissait plus maigre, et surtout plus féminine. Dans cet état, difficile de s'y tromper : ses hanches étaient finalement suffisamment marquées pour contraster avec sa taille fine. En revanche, elle n'avait pratiquement pas de poitrine, seulement deux tétons noirs qui pointaient un peu et se voyaient assez au milieu de son poitrail blanc. Elle se servait de sa queue pour astucieusement cacher le reste.

– Tu veux qu'on rentre ?

Elle commençait tout juste à intégrer la nouvelle. Le réseau de la résistance, c'était encore frai pour elle.

– Ton ami, Rodrigue, il a des infos importantes ? Il connaît l'emplacement du camp ? On va devoir évacuer, tu crois ?

Mascotte

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Re : Les Chroniques de Mobius, acte 3

Réponse 16 mardi 09 octobre 2018, 19:36:43

« Non, Rodrigue ne connait pas l’emplacement du camp. Lionel a dû te le dire, on ne donne cette information à personne. Il n’y a que nos hauts responsables qui savent où sont les cellules. »
Jimmy déposa son téléphone et se tourna vers la rivière. Il passa une main nerveuse sur sa tête, mettant un peu d’ordre dans ces poils. Sa fourrure colée au corps l’amincissait certes un peu, mais il était loin d’être maigre. Lui-aussi cachait l’essentiel avec sa queue. C’était assez facile.
« Rodrigue me servait d’agent en ville. Enfin, pas qu’à moi, mais souvent quand même. Il était un as du cambriolage. Il subtilisait des infos que je pouvais exploiter. C’est lui, par exemple, qui nous a permis de copier la carte d’accès de l’administrateur de la centrale. D’une certaine manière, c’est grâce à lui qu’on a découvert Mortus. Malheureusement, on peut rien faire pour l’aider. Attaquer un convoi carcéral, ça demande trop de moyen et on risquerait sérieusement d’y perdre des plumes. Et monter une intervention sur la prison, c’est encore pire. »
Il soupira et regarda Leny.
« C’est les risques. Faut plus y penser. Il semble que la Tech-13 soit sur les dents, c’est donc qu’on les emmerde et ça, c’est positif. Tâchons de les emmerder encore plus, que Nox se fasse péter une durite ! »
Il devint silencieux, sembla vouloir ajouter quelque chose, mais n’en fit rien. En dépit de la mauvaise nouvelle, cette pause à la rivière lui avait fait beaucoup de bien.

* * * Trois jours plus tard * * *

« …Tous ses éléments mis en corrélation me conduisent à la quasi certitude qu’un labo secret consacré à Mortus se trouve sous cette installation. »
Jimmy se tut, laissant à tout le monde le temps d’assimiler l’information. La réunion, comme d’habitude, avait lieu chez Daniel. Randal, Leny, Suzy, John et Amanda étaient assis face au projecteur holographique. Un appareil aussi moderne dans une maison aussi rustique, ça faisait un peu bizarre, mais peu importait. Plus personne n’y faisait attention. Pour Ghost, c’était sa première vraie réunion. L’écureuil venait de finir son exposé. Daniel, debout à côté de lui, s’avança d’un pas.
« Il est manifeste que la Tech-13 déploie beaucoup de moyens pour nous cacher ce projet. Comme vous l’a expliqué Bug, les protocoles de sécurité sont comparables à ceux employés dans la Tour 13, le QG du Docteur Nox. Je pense donc capital d’aller fourrer notre museau là-dedans. »
Randal détailla l’image actuellement affichée par l’hologramme. C’était celle d’un bâtiment, vu du ciel, entouré d’une campagne morose. Le bâtiment en question était officiellement une usine de retraitement de déchets. Elle se situait d’ailleurs non loin de la décharge de Metropolis.
« Je suis tout à fait d’accord avec le bouquetin, commença le chat, dont le ton léger aidait à détendre l’atmosphère. Faut qu’on aille voir. Le problème c’est que, la première fois, on est un peu resté bloqué dans le premier couloir.
- Cette fois, on sera prêt, répondit Bug. Nous n’avons pas réussi à nous emparer des codes d’accès avec des accréditations assez élevées, contrairement à la dernière fois, mais peu importe car cette fois, j’infiltrerai le bâtiment avec vous. Je pourrai donc faire sauter toutes les sécurités bien plus facilement.
- Ho, chouette, jubila Randal. Je vais pouvoir rectifier ce 14 à 9 qui m’afflige !
- Ouais ben ça, c’est pas sûr mon pote ! »
Lionel se racla la gorge pour rappeler aux deux amis que la réunion n’était pas terminée. Randal retrouva un peu de sérieux.
« Notre objectif, boss ?
- Dans l’absolu, vol de données, et destruction de l’installation, répondit le vieux bouquetin. Cependant, ne soyons pas présomptueux, détruire totalement l’installation est probablement hors de portée. Vous n’aurez pas à faire à de simples gardes quand l’alerte sera donnée et nous n’avons pas pu localiser un point névralgique où positionner une bombe, faute de cartes des lieux. Le seul et unique objectif prioritaire est le vol de données.
- Je vois, fit Randal.
- Les gars, insista Lionel, vous faites pas les cons. Si vous vous faites bloquer en bas, vous y passez tous.
- Peut-être qu’une fois sur place, on trouvera d’autres moyens d’extraction, compléta Bug, mais jusqu’à preuve du contraire, nous ne connaissons qu’un seul accès, l’ascenseur. »
Lionel parcourut ses troupes d’un regard pénétrant.
« Tout le monde est ok ? » demanda-t-il.
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Re : Les Chroniques de Mobius, acte 3

Réponse 17 mardi 09 octobre 2018, 20:29:05

Leny était assise au deuxième rang. Pendant la présentation, elle était restée discrète et impassible. Ses yeux passaient de Lionel à Bug, en s'attardant peut-être un peu plus sur ce dernier. Si elle ne souriait pas, les échanges entre l'écureuil et le chat la mettaient quand même de bonne humeur. Il fallait s'y faire : chez-elle, l'essentiel passait par le regard. On put aussi y lire la surprise, puis un peu d'inquiétude, quand l'informaticien déclara qu'il allait s'infiltrer avec eux. Mais elle ne dit rien du tout à ce sujet.

Elle attendit l'ouverture des questions pour intervenir.

– La dernière fois, y'avait, mh, une dizaine de soldats avec des armures pour protéger. Un robot de combat aussi, assez gros – peut-être ils l'ont démontés pour le faire passer. Du coup, si le sous-sol est du même genre… on risque de les rencontrer dans un seul couloir… Alors, eh ben, porte ouverte ou pas… Même si on est invisibles, ils auront presque qu'à tirer au hasard pour nous avoir. En fait que la porte soit fermée ça nous a plutôt sauvés quand on y était.

L'hybride se racla la gorge, puis se souvint d'un détail supplémentaire :

– Ah et il y a des tourelles laser aux plafonds aussi. Elles peuvent nous détecter je crois. Je sais pas trop comment après. Enfin ça la dernière fois Randal l'a explosée assez facilement en fait. Voilà.

Elle espérait ne pas ressembler à la novice qui angoisse gratuitement. La première mission, après tout, elle s'était jetée dedans sans même savoir de quoi elle en retournait. Elle leur avait fait confiance, et finalement tout s'était plutôt bien passé… mais ça n'était pas une raison. Même si, c'était vrai, la perspective de retourner sous terre ne la rassurait pas plus que ça. Pour ne pas paraître trop dans l'objection, Leny tenta une proposition. Tant pis si c'était idiot, avec un peu de chance ils ne se moqueraient pas trop longtemps d'elle.

– Il nous faudrait quelque-chose pour les obliger à sortir ? Ou pour les neutraliser même ? Si c'est souterrain, doit y'avoir un système de ventilation. On pourrait introduire quelque-chose dedans ? Ou juste le détraquer ?

La mega jeta un regard en coin à Bug. Pour sûr, ça devait être dans ses cordes.

Mascotte

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Re : Les Chroniques de Mobius, acte 3

Réponse 18 mercredi 10 octobre 2018, 08:49:44

Personne ne se moqua des interventions de Leny. Ce fut Lionel qui répondit :
« Si Bug doit faire partie de l’infiltration, c’est pour éviter d’être détecté par les systèmes de sécurité. Il sera aux premières loges afin de pirater tout ça efficacement. Avec en plus ton propre pouvoir d’invisibilité, vous serez en théorie capables de ne pas déclencher l’alerte. Pas d’alerte, pas de troupes de choc ou d’autocannon déployés. »
Le bouquetin poursuivit à l’intention de tous :
« Tant que votre extraction n’est pas assurée, je vous conseille vraiment de rester dans l’ombre. Tant pis si vous ne détruisez rien, connaître les intentions de la Tech-13 sera déjà un pas énorme pour nous.
- T’en fais pas, vieux, on fera ça en douceur.
- Saboter la ventilation, ça reste une bonne idée, tint à préciser Bug. Faut juste pas le faire en amont de l’intervention, mais si on a besoin de créer de la pagaille, ça pourrait marcher.
- Parfait, reprit Lionel. On se prépare selon notre formule habituelle. Bug part sur site mettre en place ses drônes espions.
- Je l’accompagne, fit Suzy.
- Très bien, fit Lionel.  Mettez en place les roulements. On observe deux, trois jours, puis intervention. »

* * * Un jour plus tard * * *

L’atmosphère dans le camp avait changée. D’après Randal, c’était comme ça à chaque fois. Durant la période d’observation, l’équipe se relayait par duo ou trio afin de mener à bien l’indispensable observation de terrain. Tout ce qui se passait autour de l’usine de retraitement de déchets était noté. Leny eut droit à sa période de surveillance qu’elle effectua en compagnie du chat. Passé le stress d’aller sur site, ce fut surtout ennuyeux. Rester planquer à regarder les écrans des drônes espions, ça n’avait rien d’excitant. Au camp, difficile d’oublier l’intervention qui s’approchait. Elle pouvait bien sûr être annulée si l’observation se passait mal ou mettait en lumière des difficultés imprévues. Jusque là, le décompte se poursuivait inexorablement.

* * * Deux jours plus tard * * *

C’était très tôt, le matin. Le jour n’était pas encore levé. Randal, Ghost, Bug et Suzy venaient de se réunir dans l’armurerie. Le bruit des armes qu’on préparait, des affaires qu’on mettait avait quelque chose de presque lugubre en dépit des plaisanteries du chat. Suzy, en tenue noire, vérifiait son imposant fusil de précision. Elle le démonta puis s’empara d’une paire de gros pistolets. Randal avait retrouvé sa dégaine de commando. Mr Bug, un peu fébrile, examinait le contenu de sa mallette. À côté de celle-ci, son pistolet petit calibre, ce serait sa seule arme. Il avait gardé l’essentiel de sa tenue civile, mais avait par contre troqué sa  veste en jean pour une veste noire renforcée.
« Hé, oublie pas ça, l’ami », dit Randal en tendant à Bug un silencieux.
L’écureuil le vissa au bout de son pistolet. Le félin se tourna ensuite vers Ghost.
« T’es prête ? » lui demanda-t-il.
D’un instant à l’autre, ils allaient tous embarquer dans la jeep d’Hector pour l’intervention. John et Amanda attendaient, sur site.

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Re : Les Chroniques de Mobius, acte 3

Réponse 19 mercredi 10 octobre 2018, 13:48:11

Leny était exaltée. Tellement qu'elle clignotait, par moment – son pouvoir la faisait alternativement apparaître et disparaître pendant quelques dixièmes de secondes. On aurait dit une ampoule victime d'un faux contact. Elle se chauffait.

L'hybride rangea sur le côté son pistolet, un petit calibre également muni d'un silencieux. Elle l'avait choisi avec Randal. Avant son intégration à la résistance, elle n'avait jamais eu à faire usage d'une arme à feu, comme le félin l'avait vite découvert. Pendant ces quelques jours, l'équipe l'avait donc formée de manière express. Elle était encore loin d'être tireur d'élite, mais finalement elle apprenait plutôt vite – assez pour être dangereuse, en tout cas. Elle avait aussi troqué son couteau dépliable pour une lame plus grande (mais pas aussi grande que celle voulue initialement par Randal). Ça, elle maîtrisait mieux.

Enfin, elle avait même consentie à prendre sur elle pas moins de cinq unités d'un explosif léger. Les cartouches se présentaient comme des plaquettes de quelques centimètres de côté, dont une des faces était adhésive. Elles détonnaient au bout d'une dizaine de secondes, lorsqu'on les activait. Juste le temps de se mettre à couvert. Pas de quoi défoncer une porte haute sécurité, mais assez pour endommager du matériel ou débloquer une sortie dans des murs normaux. Le chat lui avait assurée qu'elles étaient sûres – que de par leur conception, elles ne risquaient pas d'exploser si elles chauffaient ou étaient perforées. Ça avait mis la méga un peu plus en confiance.

Au final, elle était beaucoup mieux armée que la première fois. Presque un peu trop à son goût, car elle avait peur de ne pas réussir à se concentrer sur son pouvoir, qui était quand même l'essentiel de sa contribution à l'équipe. Mais en cas d'imprévu, c'est sûr qu'elle pourrait se défendre. Leny portait sinon une tenue très semblable à celle de Suzy. Elle avait aussi un bandana noir noué sur la tête, pour ne pas être gênée par la sueur.

– Oui chef, répondit-elle à Randal, d'un ton volontairement trop protocolaire. Beaucoup plus que la première fois, honnêtement, chef.

Elle avait cessé de jouer les vétérans. L'illusion ne tenait pas de toute façon. Alors elle avait finalement plutôt opté pour l'attitude du petit soldat consciencieux.

Leny sourit à Bug, placé de l'autre côté du félin, et lui fit un petit signe enthousiaste de la main, le poing fermé près du menton. Ça signifiait « on va gérer grave » ou quelque-chose comme ça.
« Modifié: mercredi 10 octobre 2018, 22:10:23 par Le Messager »

Mascotte

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Re : Les Chroniques de Mobius, acte 3

Réponse 20 mercredi 10 octobre 2018, 16:16:07

Lorsque les hybrides sortirent de l’armurerie, Lionel leur souhaita bonne chance. Il y eut ensuite le trajet en jeep avec cet Hector colossal et quasi mutique. L’ours conduisit le groupe d’abord à un second véhicule, stationné en lisière de la forêt et dissimulé sous des branchages. C’était un camion d’aspect très banal. Hector se mit à nouveau aux commandes alors que l’équipe se planquait à l’arrière. L’approche du site se faisait en camion car il fallait pénétrer quasiment dans la banlieue de Metropolis. Un véhicule de ce genre n’allait pas attirer l’attention, d’autant moins que les observations de terrain avaient permis de constater que l’usine était souvent alimentée par des poids lourds. Aucun incident ne vint troubler le trajet. Lorsque le groupe retourna à l’air libre, l’aube commençait à poindre à l’horizon, faisant pâlir le ciel. En tournant la tête, il était possible de voir les lumières urbaines et les immeubles démesurés. Un vent vif et humide apportait des effluves peu agréables. Au loin, la rumeur d’une autoroute.

Leny, forcément, connaissait les lieux. Elle n’eut pas besoin qu’on lui dise où aller pour retrouver John et Amanda. Le camion d’Hector repartit et l’équipe d’intervention, maintenant au complet, mena à bien les derniers préparatifs, à l’abri sur le terrain vague encombré d’épaves de voitures. La décharge à proprement parlée n’était pas loin et ça se sentait.
« Du neuf ? demanda Randal.
- Négatif, fit Amanda.
- Alors parfait. On mets les écouteurs et les micros.
- On s’est toujours pas décidé pour la paire de lunettes thermiques, dit Bug qui venait de chausser sa propre paire.
- Je prends », dit John.
Bug et John allaient être en mesure de tout voir, même en étant invisibles. Cela allait faciliter la coordination. Randal aurait dû être le porteur de la seconde paire, mais il ne se sentait pas très à l’aise avec ce genre de matos. L’écureuil, sa casquette jaune sur la tête, ses lunettes sur le front, se tourna vers Ghost.
« Tu t’en sors avec l’oreillette et le micro ? »

* * * 10 minutes plus tard * * *

Les six résistants s’immobilisèrent devant l’ascenseur. Ils étaient invisibles, silencieux. Bug piratait tout avec une facilité déconcertante. Jusque là, pas l’ombre d’une difficulté. Les quelques gardes de l’usine ne se doutaient de rien. Et le personnel, abruti par des heures de travail nocturne, encore moins. Cela semblait encore plus facile que la première fois. Randal attendit que le couloir soit vide avant d’ouvrir la porte de l’ascenseur. Il fit signe aux autres d’entrer et pénétra en dernier dans la cabine. Ils étaient un peu à l’étroit, mais rien d’ingérable.
« Ghost, arrête l’invisibilité, demanda Bug. La caméra au-dessus de nous est neutralisée. »
Sitôt fait, l’écureuil inséra dans l’appareil de contrôle une carte magnétique reliée par un câble à son téléphone spécial, un gros modèle customisé. Il se mit à pianoter sur les touches. L’appareil, qui au début, refusait la carte, se mit à l’accepter et l’étage secret apparût.
« Je suis un as ! fanfaronna l’écureuil.
- Allez, on y go », fit le chat en démarrant l’ascenseur.
Bug continua de pianoter. Il devait préparer l’arrivée dans le labo avant que l’ascenseur ne soit arrivé.
« Ok, mes protocoles fonctionnent. On va arriver dans un couloir, il y a deux gardes. Je neutralise les caméras mais les gardes vont voir l’ascenseur s’ouvrir.
- Je prends celui de gauche, dit Amanda.
- Celui de droite, dit Randal. Ghost, remet l’invisibilité.
- On arrive dans 25 secondes, précisa Bug. L’étage est vraiment profond, comme celui de la central hydraulique. »
25 secondes plus tard, les portes s’ouvrirent. Leny entendit deux balles partir, étouffées par les silencieux, et vit les deux gardes du couloir s’effondrer, morts. Le couloir évoquait un tube sombre, parcourut sur sa longueur par des lignes vertes lumineuses.
« C’est exactement comme la dernière fois, souffla Randal.
- Il me faut un ordinateur, dit Bug. Je dois avoir un point d’accès direct au système du labo pour piller leurs données.
- N’oublie pas de chercher le plan, précisa Suzy. Commence même par ça. »
Le groupe avança, s’empara des deux cadavres, poursuivit jusqu’à une porte et pénétra dans un lieu tout blanc. Des ordinateurs, il y en avait, là, mais il y avait aussi des gens en blouse blanche qui travaillaient dessus. Trop de monde, et des gardes pour surveiller, impossible de faire le ménage. Il fallait trouver un endroit plus discret. Le groupe poursuivit, suivant souvent des gens pour éviter de se faire remarquer par l’ouverture des portes.
« Ça a l’air grand, nota John.
- Un labo de pointe, ajouta Bug. Regardez, certains ont des masques et des gants, c’est pour garantir la non contamination virale ou quelque chose du genre.
- La Tech-13 fait dans la biologie maintenant ? souffla Suzy.
- Regardez, là, la petite salle, fit remarquer Randal. Un seul homme, un ordi, et même un placard pour nos deux cadavres.
- Nos trois cadavres », rectifia Amanda.
L’homme fut supprimé aussi proprement que les deux gardes, puis rangé dans le placard. Bug prit place à l’ordinateur, brancha ses appareils. Les autres attendaient à côté. La porte de la salle ayant été fermée, on se sentait un peu en sécurité. Mais c’était si précaire. Un moindre faut pas et cette opération, qui pour l’instant se passait à la perfection, pouvait virer au cauchemar.
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Re : Les Chroniques de Mobius, acte 3

Réponse 21 mercredi 10 octobre 2018, 22:09:51

La mission se déroulait dans un calme étrange. Entourée de toute une équipe, Ghost se découvrit elle-même sereine au-delà de ses attentes. Elle faisait partie du groupe, elle accomplissait sa part, et tout ça paraissait naturel. Six personnes, ce n'était pourtant pas si facile. Heureusement, cette fois, ils avaient prévus de quoi se déplacer de manière plus coordonnée. Ça lui facilitait beaucoup la tâche, même si elle ne pouvait pas non-plus penser à grand-chose d'autre que d'avancer en silence et que de faire en sorte que rien ne dépasse de ses sphères.

Une fois arrivée dans la petite pièce, et le seul scientifique présent abattu, la méga se permit de demander :

– J'peux faire une pause chef ?

Physiquement elle était capable de tenir, mais garder une telle concentration sur la durée avait un coût psychologique. Quelques secondes d'interruption lui permettraient de souffler. Elle demandait quand même – même si les caméras étaient à l'évidence déjà piratées. Elle ne voulait commettre aucune erreur… car, tout simplement, leur vie en dépendait.

Bien sûr, leur vie dépendait encore davantage de la capacité de Bug à infiltrer le système sans déclencher d'alarme. Tout le monde mettait sa vie entre ses mains, et c'était un peu lui qui faisait l'essentiel du travail. Leny se dit que peut-être même qu'à l'occasion, ils pourraient accomplir des missions seulement tous les deux ? Finalement, avec un peu d'expérience, ils seraient presque aussi efficaces comme ça. Vue de l'extérieur, l'idée d'un duo semblait hasardeuse, ils n'étaient que des gamins… mais elle plaisait beaucoup à la méga.

Elle rajusta son bandana, toucha la crosse de son pistolet, pour s'assurer qu'il était bien là. Elle n'osa pas parler à Bug. Même s'il continuait de frimer, il était à l'évidence très concentré. Il avait la pression. Elle n'osa pas parler tout court, en réalité. De toute façon elle n'avait rien d'intelligent à dire.

Mascotte

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Re : Les Chroniques de Mobius, acte 3

Réponse 22 mercredi 10 octobre 2018, 23:51:44

« Ouais, vas-y, Ghost, repose-toi, répondit Randal sur un ton posé, avant de poursuivre de manière plus comique. Et puis ne m’appelle pas chef, ça me met la pression ! »
Bug était effectivement très concentré. Devant lui, le moniteur faisait défiler des données assez rapidement. L’écureuil, presque debout sur la chaise pour combler sa petite taille dans cette installation à dimension humaine, tapait sur le clavier avec une dextérité de pro. Ses yeux sautaient d’une ligne à l’autre, ses grosses lunettes de nouveau remontées sur son front. Leny, qui l’observait, nota la perle de sueur qui lui descendait doucement le long du museau et finit par poindre sur sa petite truffe. Il la chassa d’un revers de la main. Les autres, derrière lui, regardaient plutôt son écran. Ce dernier finit par afficher un plan en 3D.
« Ok, déclara Bug, on a le plan du complexe. Bon, ça a pas l’air trop grand, mais quand même, ça va nous aider. »
Amanda se pencha par-dessus Jimmy et désigna des points sur l’écran.
« On dirait que ça communique avec un autre réseau.
- Le métro, suggéra Randal. Je crois que c’est le métro de la ville.
- Je savais pas qu’il allait si loin, remarqua Suzy. On n’est même pas dans la banlieue.
- Ben, il faut croire que si, parce que ça ressemble bien au métro, dit John qui prit une photo de l’écran afin d’avoir le plan sur lui.
- On a donc une autre voie d’extraction, conclut Randal. Bug, conserve le plan dans tes appareils et commence le pillage des données.
- Oui chef !
- Ha non, tu vas pas t’y mettre toi aussi ! »

Le plan disparût et Bug recommença à pianoter. Pendant ce temps, John et Amanda s’étaient mis à étudier plus en détail le plan photographié.
« Le nom des salles donne déjà des indications sur le but de cet endroit, déclara la femme. On dirait un labo en biocibernétique.
- La Tech-13 veut manger des parts de marcher à Biosoft ? intervint Suzy, septique.
- C’est ceux qui font de super anibot ? demanda Randal, qui n’avait pas une grande culture générale à ce niveau.
- Oui, répondit John.
- Alors ça m’étonnerai, reprit Randal. C’es trop caché pour avoir juste un but commercial. Nox cherche probablement à créer une nouvelle arme. »
Un grommellement provenant de Bug ramena l’attention vers lui. Il avait lancé le Transfer, ça se voyait grâce à la barre de progression, mais l’écureuil semblait en proie à des difficultés. Certaines de ses commandes étaient rejetées.
« Bordel, mais… pourquoi… » marmonna-t-il.
Randal lui mit une main sur l’épaule.
« Un souci ? Tu penses qu’ils ont détectés l’intrusion ? »
Ce ne fut pas Jimmy qui donna la réponse, mais l’ordinateur. L’écran devint subitement noir, et de nouvelles ligne de textes apparurent :

"Message de : Docteur Oswald Nox
À : Jimmy alias Mr Bug
Game Over, petit hybride. Pour toi et tes amis, la partie s’arrête là."

Il y eut un silence de stupéfaction générale. Il était tout à fait possible que le Dr Nox lui-même soit à l’origine de ce blocage. L’homme n’avait pas bâtit sa réputation de terreur en restant toujours planqué derrière ses subalternes. Non, il lui arrivait d’agir lorsqu’il le fallait. Il dressait des pièges, manipulait et, très souvent, lorsqu’il était dans la partie, ça se finissait très mal. Parce que c’était un génie doublé d’un monstre ! De tous le groupe, c’était Bug qui semblait le plus accusé le choc.
« Je comprends pas, je comprends pas comment il a fait pour me remonter ! » balbutia-t-il, la panique s’invitant déjà dans ses mots.
Randal débrancha ses appareils et se tourna vers les autres.
« On dégage ! On est grillé ! »
Au même moment, l’alarme se mettait à hurler, les lumières viraient au rouge. John leva son pistolet et détruisit la caméra positionnée juste au-dessus d’eux. Randal, toujours stoïque, secoua l’écureuil vigoureusement.
« Du calme Bug, du calme. Il faut te reprendre. Nox est peut-être loin d’ici, il peut pas t’empêcher de tout faire. On va y aller et tu vas pirater tout ce qui se présente !
- Je..
- Bug !
- Oui, oui, je vais le faire.
- En route tout le monde ! Ghost, au travail ! On va vers le métro ! »
Randal, Ghost, Suzy et Bug sortirent de la petite pièce. John allait suivre, mais Amanda le retint…

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    Est invoqué par la prononciation de son nom « Beklfarblondzshet ».

Re : Les Chroniques de Mobius, acte 3

Réponse 23 jeudi 11 octobre 2018, 22:29:18

Depuis une semaine, tout le monde avait peur.

Philippe – Flip comme l'appelaient ses amis – n'était pourtant pas du genre anxieux. À quarante ans passés, il approchait de l'âge auquel on était normalement plus simple surveillant. On passait coordinateur, on se reconvertissait dans un secteur moins critique. Mais pour Flip, aucune promotion en vue. C'est qu'il n'en voulait pas – il était comme ça, il aimait la routine de ce job. Il n'avait pas de famille à nourrir, et il détestait les responsabilités. Ça lui avait réussi… en presque vingt ans de carrière à la Tech13, il n'avait jamais été blessé. En fait, les fois où il avait eu à sortir son arme étaient si rares qu'il se souvenait précisément de chacune d'entre-elles.

Pourtant, ces derniers jours, la tension était montée en flèche. Il y avait eu une attaque sur une installation du même genre que celle qu'il gardait. Oh ça, tout le monde n'était pas au courant. Être affecté à un étage secret, ce n'était pas si commun – on évitait, pour des raisons évidentes, de trop diffuser l'information. Mais tout le monde sentait que le risque pesait. La garde avait été doublée : deux surveillants partout où il n'y en avait qu'un. Ça n'était pas pour rien.

En plus, Flip, lui, avait un neveu qui faisait le même travail que lui, et qui était en poste à la centrale au moment de l'attaque. Il n'avait rien eu, non : les intrus n'avaient même pas franchis la porte derrière laquelle il se trouvait. Leur système de sécurité demeurait le meilleur au monde. Restait que derrière une bière, il avait quand même prétendu que les attaquants, ce jour là, étaient capables de se rendre invisible. Le garde n'était pas assez stupide pour ne pas voir là le signe évident qu'un méga était impliqué, même si la Tech13 n'en disait rien.

– Tu vois, moi, j'te dis comme je pense. Si la résistance a trouvé un nouveau méga à intégrer dans ses rangs, c'est une putain de mauvaise nouvelle. Avec les mégas, on sait ja-mais à quoi s'en tenir. Faut s'attendre au pire, jt'e le dis petit. Au pire.

Quand l'alarme retentit, Flip était justement en train d'évoquer, sur le ton de la conversation, le sujet avec un collègue. Un qui avait la moitié de son âge – un bon gamin qui irait sûrement beaucoup plus loin que lui.

– Oh putain. Qu'est-ce que j'te disais.

Quelques instants plus tard, ils reçurent dans leurs oreillettes des instructions précises. L'étage était infiltré – un groupe avait piraté un terminal du labo 3. L'indication qui suivit étonna à peine le garde : les intrus étaient invisibles. Bien sûr, ils n'étaient pas équipés pour ça. Les renforts arrivaient, il n'y avait pas à s'en faire pour ça, mais alors quoi ? Ces types de la résistance, c'étaient tous des tueurs froids. Ça allait être un massacre. Comme ça avait été un massacre à la centrale. Flip le savait très bien.

Malheureusement, même si la tentation était grande, il ne pouvait pas juste se contenter de ne rien faire, ou de faire semblant. Ils étaient enregistrés, et ils seraient jugés en conséquence de leurs actions.

– Bon, fais pas le con gamin, conseilla-t-il tout de même à son collègue. La cavalerie arrive. On va sécuriser la sortie B. On sera sous couverture de l'autocanon.

Il s'agissait de ne pas tarder. La sortie B était un des points clés du bâtiment – celle qui permettait d'accéder à la rame souterraine. Ils en étaient les plus proches – une seule pièce, un long couloir semblable à celui de l'autre entrée, les en séparait. Les gardes se positionnèrent dans la salle aussi vite qu'ils le purent. Flip, avait malgré l'entraînement accumulé un peu d'embonpoint. Enfin, c'était bien suffisant.

De chaque côté du corridor, des panneaux spéciaux étaient disposés. Ils les firent pivoter vers l'extérieur. En posant un genou au sol, ils étaient ainsi protégés par deux petits murets blindés. Un interstice était prévu pour poser le canon de leur arme et pour leur permettre de viser tout en restant en relative sécurité. En dehors de ça, le passage n'était toutefois pas bloqué et restait relativement large.

Puis ils attendirent, le regard passant de la porte – qu'ils avaient refermée – à la tourelle automatique au plafond, sortie mais pour l'instant immobile. Une minute. Deux minutes.

Enfin, la porte coulissa… presque sans bruit. Le silence ne dura pas. Les gardes avaient ouvert le feu en rafale sur l'encadrement de la porte. La tourelle, elle, n'avait toujours pas tiré. Les crépitements de leurs lasers couvrirent même le bruit de la petite capsule qui venait de rebondir sur le sol.

– Grenade ! hurla Flip.

C'était trop tard. Le fracas de l'explosion molesta ses tympans, et pour lui tout redevint brutalement silencieux. Le projectile venait de réduire son jeune collègue à l'état de purée rouge. Flip n'en était pas sorti indemne. Il sentit une douleur aiguë remonter de son flanc droit, mais il était toujours vivant. Il ne disposait pas des secondes de réflexion qui lui auraient permis de savoir comment.

L'autocanon s'était enfin activé. Il prit l'événement comme un signe que les assaillants invisibles étaient finalement entrés dans la pièce. Alors, avec un seul bras, Flip se remit lui aussi à tirer. Presque au hasard – le sang obscurcissait la vision, il ne pouvait plus viser, et d'ailleurs à quoi bon. Il n'eut pas très longtemps pour le faire…

Mais il eut le temps d’apercevoir une flaque rouge, sur le sol, à quelques mètres devant lui.

– Putain, touché, grommela-t-il, avant de s'affaisser.

Mascotte

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Re : Les Chroniques de Mobius, acte 3

Réponse 24 vendredi 12 octobre 2018, 00:28:13

« Tain merde, je crois que je suis bonne pour revoir Miss Belle…
- Merde ! Tu vas tenir le coup, Suzy ?
- Mais oui, mon chou, comme toujours !
- John et Amanda sont toujours pas là !
- On n’a pas le temps pour se demander où ils sont passés, Bug ! Bon, la tourelle, c’est fait. Bug, la porte !
- Je peux plus rien faire, Randal ! Nox a dût marquer mes algorithme, mes accès sont rejetés et je peux pas recoder un truc en pleine…
- Ghost, tes explosifs, file-les moi !
- On a les troupes de choc qui débarquent par l’arrière !
- Au sol ! Restez pas debout, vous allez vous en prendre une !
- Randal, les troupes de choc vont pouvoir nous voir !
- Je sais Bug, je sais ! Attention, explosion ! Parfait, on se tire ! »

Poussé par l’adrénaline, les quatre hybrides débouchèrent dans un tunnel qui ressemblait fort à ceux du métro. Randal, aussitôt, se plaqua contre le mur, juste à côté de la porte qu’il venait de faire sauter avec l’intégralité des explosifs de Ghost, puis il lança dans l’ouverture fumante deux grenades de suite. Il fallait absolument stopper l’avancée des troupes de chocs. L’alarme, bien qu’un rien atténuée en cet endroit, continuait de hurler aux oreilles. Jimmy, partagé entre peur et concentration, se demandait par quel espèce de miracle il n’avait pas encore encaissé un laser tant il en avait vu dans tous les sens. Il baissa les yeux et vit la traînée rouge que laissait Suzy. Ça semblait sérieux. Il préféra ne rien dire, ils ne pouvaient rien faire.
« Bug, appela Randal. Tu as le plan du métro ?!
- Ça peut se trouver !
- Barrez-vous avec Suzy et…
- Non, Randal, le coupa Suzy. Je reste, je les ralentis et tu te tires.
- Ça, c’est hors de question !
- Randal, je ne vais pas pouvoir partir. Si je peux être encore utile, c’est ici, c’est maintenant. »
Il  y eut un petit silence, silence très relatif vu le vacarme. Lorsque le chat reprit la parole, ce fut d’un ton grave.
« Ok Suzy. Ghost, Bug, avec moi !
- J’ai le plan, mais ces tunnels n’y figurent pas.
- Pas grave, on prend à gauche ! »

Ils n’étaient plus que trois à courir le long d’un étroit rebord de béton brute. À gauche, le mur, à droite, les railles électrifiées en contrebas. Aucune lumière, sauf celles des torches que venaient d’allumer les hybrides. Derrière, tout d’un coup, une explosion bien plus importante que toute les autres. La bombe, bien sûr, la bombe qu’avait emporté Suzy au cas où ils auraient trouvés un endroit où la placer. La gorge du chat se serra. Il avait aimé la renarde… Plus tard pour les larmes.

« Avec un peu de chance, la bombe a obstrué la sortie du labo, se contraint à dire Randal. Si c’est le cas, on est sorti d’affaire !
- Non, Randal, non, je crois pas !
- Pourquoi ?
- Parce que le Docteur Nox a prévu qu’on allait fuir par là !
- Ne dit pas n’importe quoi ! Nox n’est pas un dieu ! Il peut pas tout prévoir !
- Randal ! Il n’y avait que deux sorties dans ce labo, le métro, proche de notre position, et l’ascenseur, nettement moins pratique. Et j’ai téléchargé le plan et Nox sait ce que j’ai téléchargé !
- Bug, on verra bien, mais en attendant, constate qu’on est seul dans ce tunnel ! »

* * * Ailleurs, au même moment * * *

« …Parce que le Docteur Nox a prévu qu’on allait fuir par là !
- Ne dit pas n’importe quoi ! Nox n’est pas un dieu ! Il peut pas tout prévoir !
- Randal ! Il n’y avait que deux sorties dans ce labo, le métro, proche de notre position, et l’ascenseur, nettement moins pratique. Et j’ai téléchargé le plan et Nox sait ce que j’ai téléchargé !
- Bug, on verra bien, mais en attendant, constate qu’on est seul dans ce tunnel ! »
Les voix étaient retransmises par le téléphone piraté de Jimmy, ce pauvre Jimmy qui n’avait pas encore réalisé que depuis sa connexion à l’ordinateur du labo, ses propres appareils étaient devenus des mouchards. Oswald eut un rictus. Le petit écureuil avait été un adversaire intéressant, mais la partie était bel et bien terminée. Le docteur pressa un bouton.
« Agent Volte ? appela-t-il.
- Oui Docteur ?
- Vous les voyez ?
- Affirmatif. Trois cibles hybrides, deux petites, une plus grande.
- Abattez la grande. Je veux les deux autres en vie. »

* * * Dans le métro * * *

L’agent Volte et son groupe étaient positionné au bout du tunnel, un long tunnel en ligne droite, sans aucune couverture. L’agent épaula son fusil de précision. Dans son viseur, comme il l’avait dit, trois silhouettes rendues vertes par le détecteur thermique. Il tira, la grande silhouette tomba.

Leny, qui courait juste derrière Randal, le vit tomber mais ne put freiner et bascula par terre à son tour. Bug, alerté par le tir, alerté par le bruit qui suivit, fit halte.
« Randal, qu’est-ce que je disais ! » lâcha-t-il d’une voix blanche.
Il n’obtint pas de réponse, ou plutôt, elle vint d’ailleurs, d’en face. La voix d’un homme surgit des ténèbres du tunnel, une voix de militaire :
« À genoux, mains sur la tête ! La méga, stoppe ton pouvoir, de toute façon, il te sert plus à rien ! »
Bug abaissa sur ses yeux ses lunettes thermiques et aperçut pas moins de dix formes, droit devant.
« Randal, Ghost, on est fait », murmura-t-il.
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Re : Les Chroniques de Mobius, acte 3

Réponse 25 vendredi 12 octobre 2018, 01:41:00

Il fallait se rendre à l'évidence : en quelques instants, les résistants avaient perdu tout contrôle sur la mission. Leny suivait le mouvement, mais elle n'était pas dupe. John et Amanda étaient trop loin pour qu'elle puisse les protéger, trop loin pour qu'ils aient la moindre chance de les rejoindre… et Suzy, ça ne faisait aucun doute, s'était sacrifiée pour leur permettre de mettre un peu de distance avec le commando.

C'était beaucoup à encaisser d'un seul coup. Trois pertes sur six agents… même s'ils revenaient avec des informations importantes, à ce stade, ce serait une victoire à la Pyrrhus. Pour la cellule, le prix était simplement trop élevé.

La méga ne disait rien, parce que Randal était encore optimiste – et parce qu'elle avait besoin de le croire. Mais même leur fuite semblait désespérée. Ils ne savaient pas où allaient les tunnels qu'ils empruntaient, et ils s'y déplaçaient à pieds. Si les hommes de la Tech13 avaient le moindre véhicule capable d'y circuler et un moyen de les repérer, ils pourraient les rattraper en un rien de temps… Enfin, elle s'accrochait à l'idée qu'il restait une échappatoire qu'elle ne pouvait voir… comme la dernière fois qu'ils avaient été acculés, et que Bug les avaient sauvés in-extremis.

Cet espoir, il fut mouché par un bref claquement. Un bref claquement et le chat chuta devant elle, la faisant trébucher à son tour. L'hybride se releva en un instant, de l'adrénaline plein les veines, les jambes arquées – prête à bondir. Elle eut un moment de stupeur en réalisant qu'un liquide chaud avait giclé sur elle. Incrédule, elle porta la main à son visage. Du sang, l'odeur ne trompait pas – de nouveau, Ghost était couverte d'un sang qui n'était pas le sien. Mais cette fois-ci ce n'était pas celui d'un ennemi.

Il lui fallut peu de temps pour réaliser.

– Jimmy… je crois… Ils ont eu Randal.

Elle entendit une voix autoritaire lui commander de coopérer ; elle lui sembla lointaine. Un frisson glacé la parcourut. Sans le félin, l'équipe n'avait plus de leadership. Immédiatement, elle se sentit toute seule et complètement perdue. Ils étaient deux gamins abandonnés à eux-mêmes, coincés dans une situation qui les dépassait. Bien sûr, ils avaient perdu, ça, elle l'avait déjà intégré. Sous le choc, elle céda néanmoins à une réaction plus émotionnelle.

– J'les laisserai pas t'avoir, fit-elle, déterminée et tremblante à la fois, en se retournant vers l'écureuil.

Leny se plaqua contre lui, offrant son dos au sniper. Si ce dernier décidait de tirer, ce serait elle qu'il aurait en premier, se disait-elle. Pour une raison qu'elle ne s'expliqua pas, cette idée la rassura. Puis, doucement, ils descendirent sur les genoux, face à face. Enfin, ils apparurent, à la lumière de la dernière lampe-torche allumée. Ils n'étaient que deux minuscules silhouettes aux longues queues figées par l'appréhension.

L'hybride ne put retenir la pensée que, peut-être, c'était la dernière fois qu'elle posait les yeux sur son compagnon. Plus encore que le reste, cette perspective la hantait. Muette, tous les autres mots restèrent coincés dans sa gorge.

Mascotte

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Re : Les Chroniques de Mobius, acte 3

Réponse 26 vendredi 12 octobre 2018, 10:22:18

Jimmy, ses yeux plongés dans ceux de Leny, avait l’air si triste. Pour autant, demeurait en lui quelque chose de solide. Il était résistant par conviction et avait toujours su que ce moment pouvait arriver. C’était juste que dans ses songes, il s’était imaginé mourir pistolet à la main, de manière bien filmique. Ho, bien sûr, il pouvait se relever, prendre son pistolet et se faire abattre dans la seconde. Il pouvait aussi retourner son arme contre lui. Dans l’absolu, il faudrait qu’il le fasse car il était le cerveau de l’équipe, il savait des choses et ne doutait pas une seconde qu’on allait le faire parler. Mais tout le monde ne s’appelait pas Suzy, foutu ou pas, on ne se donnait pas la mort d’un claquement de doigt. De plus, Bug ne voulait pas laisser seule Leny. Lui-aussi, il voulait la protéger.

D’une main fébrile, il pressa son micro et murmura :
« John, Amanda, je ne sais pas si vous m’entendez. Randal et Suzy, morts. Ghost et moi-même, pris.
- Mains sur la tête ! ordonna de nouveau la voix de Volte.
- Ça va… ça va… » bougonna Bug en obtempérant.
Les pas des soldats s’approchaient. Des lampes torches braquaient maintenant les deux hybrides. L’écureuil jeta malgré lui un regard au corps de Randal dont la tête laissait voir un vilain trou… Il frissonna. On le saisit, ainsi que Ghost. On les remit debout. On les fouilla minutieusement. On leur retira micro, oreillette, armes, appareils. On les menotta, mains dans le dos. Les entraves étaient tout à fait adaptés à des poignets d’enfants hybrides car, contrairement aux enfants humains, ils étaient très tôt indépendants, entreprenants et donc, potentiellement dangereux. Il n’était pas rare d’en arrêter. Enfin, on mit au cou de Ghost un fin collier rouge dont elle sentit l’aiguille s’enfoncer dans sa nuque. On ne les ménageait pas, les gestes étaient brusques, rapides, mais pour autant, pas de brutalité gratuite.
L’agent Volte surveillait la manœuvre à quelques pas de distance. Il finit par contacter le docteur.
« C’est fait. »
Ghost et Bug purent entendre la réponse donnée par une voix grave qu’ils ne purent que reconnaître, l’ayant entendu à la télé, celle de Nox :
« Parfait. Évacuez-les en toute discrétion. Le lémurien, surtout, ne doit être vu de personne. Laissez des hommes sur place, on n’a pas encore eut tout le monde. »

* * * 15 minutes plus tard * * *

John fit halte, le souffle court. Amanda le rejoignit et tous deux se dissimulèrent derrière une des innombrables carcasses jonchant la décharge. L’odeur était affreuse et le coin dangereux, mais c’était infiniment plus sûr que là d’où ils venaient.
L’intuition d’Amanda avait été salvatrice. Ils s’étaient emparés des uniformes des deux premiers gardes abattus. Ils s’étaient ensuite mêlé aux autres gardes, la confusion des premiers instants ayant joué à leur avantage. Puis, l’essentiel de l’attention s’étant porté sur les hybrides en fuite, ils avaient poursuivi la mission. Après avoir subtilisé au hasard quelques disques de donnés, ils étaient ensuite sortis par l’ascenseur. Sans le jeu d’acteur des deux humains, jamais ils n’y seraient arrivés. Au bien sûr, la Tech-13 avait fini par comprendre, il avait fallut courir, tuer une ou deux personnes… Maintenant, ils avaient un peu de répits. Combien de temps ? Les hélicoptères de la corporation sillonnaient le ciel. John sortit un téléphone portable de sa poche, composa un numéro. Il entendit tout d’abord la modulation, démodulation provoqué par l’appel crypté. Enfin, une voix répondit.
« C’est pour quoi ?
- Pour commander un soda.
- Bonjour John, ça faisait un moment. J’imagine que c’et grave.
- Contacte Lionel. Le camp de base est compromis : Randal et Suzy morts, Bug et Ghost pris. Amanda et moi, on est en fuite, ils vont nous traquer jusqu’au bout du monde si on n’a pas un coup de main.
- Ok. Tenez bon, on va vous sortir de là.
- Ho, une dernière chose. On a des données sur Mortus. On va planquer les disques, je te communiquerai où. »
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