Se jeter à l'eau [Narue/Ufo & Lyli]

En tout temps et en toute saison, la piscine était le lieu d'évasion pour tous les adeptes de maillots de bain et de trempette. Aujourd'hui ne dérogeait pas à la règle. Les visiteurs étaient nombreux à se bousculer dans les vestiaires et autour des bassins. Les hammams faisaient salle comble, le toboggan était plein d'enfants et de grands enfants attendant leur tour de descendre tout en éclats de rires, et les jacuzzis étaient pleins de lézards venus se poser là et ne rien faire. Des surveillants de baignade et maîtres nageurs en tenues colorées sifflaient régulièrement pour rappeler les moins prudents à l'ordre.

Cela avait duré des heures et des heures. Les irréductibles du matin avaient été les premiers à filer, puis les familles qui avaient la chance d'avoir des congés, et enfin les déterminés de l'après-midi commençaient doucement à vider les lieux. Les salles et les attractions se faisaient plus calmes et l'essentiel des surveillants et des gardiens avaient gagné leur salle de repos, laissant glisser les dernières heures sans prise de tête.

Akihito avait passé la journée ici. Akihito, c'était la forme humaine et masculine de référence de Ufo. Il avait un jour de congé au lycée, et il en profitait pour découvrir d'autres lieux en ville. La piscine était un endroit fascinant. Tous ces gens très variés étaient venus profiter de tant de choses différentes dans un endroit pourtant conçu dans un but unique ! C'était une expérience vraiment formidable ! Il avait ressenti des sensations si variées, du vieillard cumulant deux travails se prélassant enfin dans un sauna privatif au jeune homme venu évaluer les opportunités d'accouplement d'après le ratio petit-cul-boobs ; et les jeunes femmes venues faire la même chose selon le ration abdos-petit-cul ; et ceux qui faisaient la même chose, mais pas dans cet ordre ou selon une autre méthode.

Les humains étaient franchement fantastiques ! Et ceux de cette époque, en particulier.

Avec l'animation descendant, l'être éthéré se prit d'ennui, et il cherchait de nouvelles opportunités d'apprendre, traversant un véritable désert émotionnel après une journée aussi riche en émotions. Ayant bien remarqué que personne ne s'intéressait vraiment à ce que faisaient la plupart des gens et que le personnel de surveillance avait pris congé bien tôt, il envisagea de changer de décor, pour ainsi dire. Sortant d'un bassin à bulles, il traversa tout le complexe en regardant à droite et à gauche, et rentra aux vestiaires par la mauvaise porte : celle des femmes. Il le faisait en toute connaissance de cause, et savoir qu'il brisait un interdit très sérieux parmi les humains du XXI^e siècle l'amusait énormément.

Il trouva les vestiaires des femmes presque vides. Une poignée de dames de tous âges prenaient leur douche et se changeaient, et, par le biais de ses pouvoirs transcendentaux, il les épia sans arrière-pensée dans leur plus totale intimité. Il fut perturbé par le mélange de solitude, de regret et de nostalgie qu'il percevait. Elles venaient de passer un très bon moment, mais les voilà qui se renfermaient dans le même quotidien décevant qu'elles voulaient éloigner. Il eut de la peine pour certains d'entre elles.

Il fut néanmoins interrompu dans son exploration par un bruit de pieds mouillés se dirigeant à un bon rythme dans sa direction. Sous le coup de la surprise, perdu qu'il était dans ses pensées, il prit la première forme féminine qui lui vint à l'esprit : Narue, celle-là même qu'il avait utilisé pour approcher Ana auparavant. Dans la précipitation, il faillit ne pas changer le maillot d'homme qu'il portait en tant qu'Akihito, et il venait à peine de le changer par un maillot deux pièces bleu très simple mais soutenant idéalement ses formes, quand la nouvelle venue déboula. Narue se fit un devoir d'avoir l'air d'arriver et de fermer un casier.

Plage... lac... plage... lac... plage ? Rah difficile de se décider sur son terrain de chasse maintenant que les beaux jours revenaient à la charge. Si le sable fin et chaud était plus propice à la foule et donc aux choix plus ouverts, la tranquillité qu'offrait le cadre d'un lac était-elle aussi très attirante. Dans ce cadre plus reculé, il était également plus simple d'aller à la rencontre d'un inconnu, comme lors d'une fête en petit comité. J'y avais d'ailleurs fait de belles rencontre qui parfois, allaient au delà de la simple relation proie - chasseuse. Choix difficile donc, et c'est dans mon indécision que je parvint à trouver une réponse, après avoir observer quelques autres touristes se rendre vers un gymnase de bord de mer. Mais oui, c'est ça ! Il y avait bien un autre terrain ou je ne m'aventurais que rarement ! Un lieu à ne pourtant pas sous-estimer ! Un point d'eau qui rassemblait tout amoureux de la baignade et ce, même les jours de pluie. Les humains appelez ça la piscine, et il s'agissait étrangement d'une idée pas mauvaise venant de leurs part ! Seul hic, l'entrée demandait ce qu'ils appelaient chez eux de l'argent, un étrange artefact circulaire en cuivre, prenant parfois même l'apparence d'un morceau de papier. De ce que j'avais comprit, ces choses faisaient office d'échange contre un service ou un bien. Sans cette chose appelée argent, impossible de faire quoi que ce soit.

Ca aurait pu être compliqué pour une sirène fauchée de rentrer à l'intérieur d'un si grand complexe de bassins, du coups, mais cependant je possédais bien d'autres atouts dans mon maillot. Non, je ne parlais pas là de mes formes mais bien du charme des sirènes, cette capacité hypnotique qui valait bien des histoires effrayante à l'égard de mon peuple. Passer n'était donc qu'une formalité auprès du maitre nageur, charmé et engloutit par le son de ma voix. j'aurais pu lui demander absolument tout ce que je voulais à ce moment, mais je me contentais simplement de passer gratuitement en récompensant l'idiot d'un clin d'oeuil.

Oh, ils ont tant de bassins ici !

Ce n'était pas comme la piscine de la dernière fois, il y avait l'embarras du choix à tel point que je ne pu me décider. Je tâcherais simplement d'éviter les jacuzzis, la chaleur n'était pas vraiment mon allié outre celle dégagée par le corps... L'autre problème, était quant à lui masculin. Comment éviter de se faire aborder par cette armée d'hormone en ébullition, lorsque l'ont est une sirène aux courbes plus qu'alléchante. d'ailleurs en voici déjà un qui traverse le couloirs au fond... Mais attendez... ce couloirs ne mène pas au vestiaires des filles ? Celui là même ou je comptais me diriger ? Quel gros pervers ! Ca ne lui suffisait pas de ce rincer l'oeuil dans les bassins ? Il allait m'entendre lui !

Me précipitant dans ses pas, et éclaboussant mes pieds sur les flaques d'eau parsemées au sol, je me savais pas très discrète, mais qu'importe ! Je forçais bientôt la porte des vestiaires... presque vides et dépourvut d'homme ? J'étais pourtant sure que !

Ah, le voila !
Je te tiens gros pervers !

Prit la main dans le sac héhé ! Il a beau l'air de faire comme si rien n'était, ça ne changerait rien ! Je lui attrapait le bras pour le retourner et le sermonner quand...

Hein mais que... j'aurais mal vu ? Il s'agissait en réalité d'une femme ? Impossible, je l'avais pourtant si clairement aperçu.

En effet, loin du vilain pervers de base, celui ou plutôt celle qui était face au casier et dont je saisis le bras, était en réalité une adorable petite chose. A côté de moi, ses formes contrastaient sévèrement, passant du corps svelte et sculpté par la natation à des formes plus... voluptueuses. Ce n'était pour autant pas désagréable, bien au contraire, et sa poitrine n'avait rien à envier à la mienne.

Mhh... heu... désolée ? Je t'ai confondu avec quelqu'un d'autre.

Mes yeux lorgnent encore sa poitrine contre laquelle on aurait envie de poser sa tête... et que dire de son visage ? Elle est vraiment adorable, et ces lunettes qui habillent soigneusement son regard ne font que contribuer encore à ce doux charme. Du bout de mes lèvres pulpeuses je lui adresse alors un large sourire en arrangeant une mèche de mes cheveux cours, me décollant un tantiné du corps de la jeune fille, lui lâchant le bras. Elle aura eu au moins le loisir de voir de près mon superbe maillot mauve, et largement mouillé par l'eau de mer qui était mon quotidien. Inutile aussi de parler de la douceur odeur des embruns marin qui avaient du enivrer ses narines. Je m'en jetterais presque des fleurs... Mais bon, j'avais toujours en tête de retrouver ce pervers, et je vérifiais maintenant chaque casier, pourtant bien trop petit pour abriter qui ce soit.

Mh... tu n'as vu personne entrer ? Il y a un pervers qui s'est mis en tête de pénétrer le vestiaires des filles, je voudrais pas qu'il arrive quoi que ce soit de louche à un si joli minois que le tiens... si tu vois ou je veux en venir.

Mais bordel il avait pas pu se cacher bien loin ! Ou est-ce qu'il était passé ? Je commençais à me poser des question et à imaginer le pire. Et si c'était un fantôme par exemple ? un spectre vengeur qui errer pour noyer dans les bassins ses prochaines victimes ? Brr, ça commençais à faire peur tout ça, et je ne me rassurais pas de la laisser seule... Ni même d'être moi même seule ! Hors de mon élément, j'étais vulnérable et tout pouvait arriver.

Bon, essayons d'oublier ça, désolée de t'avoir fait peur. Mais je suis pas trop rassurer maintenant, ça te dit pas de traverser les couloirs ensemble ? De toute façon j'ai pas encore décidé dans quel bassin j'irais, alors ça me dérange pas de te suivre.

La créature qui acourait se révéla être une belle brune svelte et sportive aux yeux d'un vert envoûtant. Pendant un bref instant, Ufo pensa avoir échoué à tromper sa vigilance, car elle saisit son bras pour la faire tourner vers elle ; mais elle se ravisa finalement. La nouvelle incarnation du Nomad avait réussi à le sortir du pétrin, mais il était maintenant dans la peau de l'ingénieure timide de 29 ans qu'était Narue. La petite asiatique au visage adorable et aux seins manifestement au goût des sirènes rougit jusqu'au bout des oreilles en se retrouvant nez à nez avec Lyli, un peu plus grande qu'elle et résolument plus forte. Elle aurait pu bondir de terreur, prendre ses jambes à son cou et s'étaler par terre en geignant si elle n'avait pas été tétanisée par la tension.

Mais la peur immédiate s'évanouit bien vite. La jolie brune se révéla beaucoup plus amicale dès qu'elle eut réalisé sa méprise, lui adressant un sourire ravageur, qui venait illuminer le reste de sa personne déjà magnifiée par sa tenue. Ce n'est que quand elle se recula que Narue put sentir l'absence du goût salé des embruns, plissant les yeux et la bouche en un doux sourire de satisfaction. Elle sentait l'été. Elle voulait tant que l'été revienne ! Elle ne voulait plus que la belle étrangère au goût salé s'en aille.

Mais elle devait bien continuer sa mission. Se frottant son bras endolori, Narue regarda l'inconnue fouiller casiers et vestiaires tout en continuant à lui parler. Elle joua le jeu, prenant un air vraiment déconfit et angoissé en entendant qu'un homme était entré dans les vestiaires.

" Un ... Un homme, ici ?! "

Elle croisa les bras devant sa poitrine, comme si cela allait faire une quelconque différence, dans cette tenue ou dans une autre. Elle se sentait déjà plus à l'abri, malgré tout. Son nez se fronça dans une moue suspicieuse tandis qu'elle regardait à droite et à gauche, guettant les plus petits coins comme si elle allait y trouver un mâle baveux en train de se masturber en fixant ses cheveux. Beurk ! L'idée était vraiment immonde.

" Bon, essayons d'oublier ça, désolée de t'avoir fait peur. Mais je suis pas trop rassurée maintenant, ça te dit pas de traverser les couloirs ensemble ? De toute façon j'ai pas encore décidé dans quel bassin j'irais, alors ça me dérange pas de te suivre. "

Une femme mûre sortit d'une cabine, la porte claquant bruyamment sur son passage et son écho portant dans tous les vestiaires. La sirène incognito sursauta, Narue sursauta également, et la peur de Narue effraya Lyli, et Narue fit son possible pour la rassurer, mais toujours sous le coup de l'émotion. Une scène d'un risible achevé, compte tenu de la situation. Comment Lyli aurait-elle réagi en apprenant l'entière vérité sur la situation ? Savoir que Ufo n'avait pas vraiment de sexe, en vérité, ferait sûrement de cette histoire une affaire triviale ; mais l'être transcendant ignorait qui elle était et ne pouvait révéler à la Terre entière son existence. Il préféra se taire et laisser faire. Et puis, le regard que Narue suscitait chez la brunette, les ondes d'appréciation envers sa personne qui émanait d'elle ... Il n'était pas prêt à s'en défaire, d'autant qu'elle suscitait chez elle aussi une attraction indéniable.

" D'accord. Allons nous baigner ! Et merci d'avoir volé à mon secours. Je suis Narue. "

Elle adressa à la sirène un sourire radieux. Même si timide, Narue était assez bien dans sa peau, et elle faisait sautiller sa poitrine quand elle s'exprimait par grandes démonstrations émotives. Elle était ravie d'aller se baigner, et encore plus ravie d'y aller avec la belle étrangère. Celle-ci se présenta à son tour, et elles purent se diriger vers les bassins ensemble. S'arrêtant aux douches, Narue retira son élastique et laissa tomber ses cheveux noir de jais, fins et lui arrivant entre les omoplates, redescendre librement. Ils furent vite plaqués par l'eau tandis qu'elle soupirait en laissant l'eau couler sur son corps. Tournant la tête vers son accompagnatrice, elle repéra son regard gourmand rivé sur elle, et ses joues rougirent comme deux petites pommes.

" Tu me regardes comme si j'allais être ton goûter ... "

Narue, un joli nom aux connotations asiatique, comme beaucoup d'autre citadine ici. Mais elle, semblait avoir quelque chose en plus, difficile de savoir quoi, mais cette Narue l'intriguait, et pas seulement par son physique terriblement alléchant. D'ailleurs, elle n'eut pas grand mal à s'en apercevoir au vu de sa dernière interrogation, au sujet du regard que je lui portait. Etre mon gouter ? Oh non, la meilleure partie était normalement gardée pour le dessert... ce que je faillit lui dire tel qu'elle, bien trop franche... Cependant même avec des pincettes, ça ne suffisait pas à être discrète !

Oh non c'est pas ça... je me disais juste que tu allais faire tourner la tête des autres garçons une fois dans le bassin. Et puis ces lunettes te vont vachement bien... ça contribue à ton charme, tu ne trouves pas ?

Loin d'être gênée, je n'éprouvais pas le désir ni le besoin de mentir ou y aller par quatre chemin, comme beaucoup d'humains ! Sauf lorsqu'il s'agissait de jouer la comédie dans le but de me montrer sournoise. Je dus même m'arrêter là pour ne pas aller plus loin et parler de sa poitrine, qui était irrésistiblement l'intérêt principal de mes yeux vert de jade... Enfin, j'imagine que ça devait déjà assez la gêner comme ça pour en rajouter, alors je n'allais pas plus loin dans les remarque, me contentant de prendre à mon tours une petite douche aux côtés de la belles aux joues rougissantes. Pas que j'en avais besoin étant une sirène, mais ne rien faire comme les autres éveilleraient des soupçons que je voulais éviter.

Bon ben je passe devant Narue ! Pour virer tous les pervers ! je cours joyeusement puis m'arrête d'un seul coups pour la regarder avec un large sourire. Quel impolue je faisais, j'avais oublier quelque chose. Tu peux m'appeler Lyli. Avec ce même enthousiasme je me jette vers le grand bassin, une piscine classique mais plutôt large. Inutile de dire que je me jetas d'une traite du côté profonds de plus de 3 mètres, je n'étais pas une enfant tout de même.

Après quelques brasses et plongées pour tester le fond de cette piscine, je me rends compte en perçant la surface que Narue est à son tours au bord du bassin. Je lui fait un signe de la main pour lui montrer que j'étais à l'autre bout, un large sourire, et de l'eau ruisselant sur mon visage comme s'il s'agissait là d'une des caractéristique de ma beauté. Elle ne savait pas encore à quel point cela pouvait-être vrai, que derrière Lyli se cachait une vraie sirène mais hors de question de le dévoiler à une simple humaine. Du moins... pas tout de suite.

Désolée j'ai sauté directement dans le grand bassin, on me dit souvent que je nage comme une vraie sirène ah ah ! J'espère que ça na te dérange pas.

J'attendais qu'elle me rejoigne pour qu'ont puisse nager ensemble, enfin, elle savait nager n'est-ce pas ? J'imaginais puisqu'elle s'était rendue à la piscine... Si ce n'était pas le cas, je pourrais toujours la tenir contre moi... Oh oui, la proximité serait si délicieuse... Mais il fallait se calmer chère Lyli ! La plupart des humains ne se plaisent pas dans la proximité si soudaine... et elle connaissait à peine mon nom !

Narue ne pouvait chasser complètement le rouge de ses joues. Elle trouvait sa compagnie - Lyli, avait-elle dit, quel joli nom ! - très agréable et étrangement ennivrante. Elle ne savait si c'était son odeur de sable chaud, son attitude avenante ou son allure sensuelle, mais elle se sentait satisfaite en sa présence, et ne souhaitait pas s'en éloigner de si tôt.
La belle brune semblait plus enjouée et sûre d'elle à mesure qu'elles approchaient du bassin. On ne pouvait pas dire d'elle qu'elle n'était pas franche du collier. Elle lui avait lancé des compliments indirects si touchants que Narue aurait probablement perdu toute convenance si elle les lui avait fait de façon directe, perdant pied et pouffant bêtement. Là, elle avait juste réussi à se mordiller la lèvre en l'observant prendre les devants et plonger sans hésitation.

Elle était sacrément à l'aise dans l'eau. Narue se demanda d'où elle pouvait bien venir, où on pouvait développer une telle aisance dans l'eau.
Elle eut presque honte de plonger à son tour. Ufo l'avait imaginé comme une fille venue de la campagne. Elle et la mer, ce n'était pas une longue histoire et, si elle savait nager, elle était très loin d'avoir le savoir-faire et le style de Lyli.
Mais elle n'allait pas laisser tomber pour si peu ! Elle n'allait pas se débiner ! Un ... Deux ... Trois ! Se pinçant le nez, elle sauta dans le grand bassin à son tour, faisant une petite bombe maladroite avant de remonter à la surface. Ses lunettes avaient à moitié quitté son nez, une branche tombant de son oreille et le tout se tordant comiquement devant ses yeux. Elle rit aux éclats.

" Désolé, je suis loin d'être très douée dans l'eau. Et toi, c'est vrai que tu nages très bien, Lyli. "

Ses yeux brillaient d'une admiration sincère devant les mouvements de la sirène incognito dans les eaux calmes de la piscine. Se rapprochant d'elle par une petite brasse, elle s'arrêta à un petit mètre d'elle. Sous l'eau, leurs jambes et leurs bras mouvants se touchaient presque. Il passa comme un courant électrique entre elles. Narue sentit une vague de chaleur la submerger tandis qu'elle rencontrait le regard de Lyli, si proche.
Elle mordilla ses lèvres, chercha quelque chose à dire, quelque chose qui la fasse rester, qui la rapproche encore.

" Tu es belle quand tu nages. Tu m'apprendrais à nager si bien, dis ? "

On ne pouvait pas dire que le plongeon soit des plus gracieux, provocant la généreuse éclaboussure de l'eau chloré tout autours de l'impact. Sa maladresse semblait gêner certains nageurs sur le bord qui avaient reçu l'eau en plein visage, heureusement pour eux, ils ne s'étaient contentés que d'une simple grimace de mécontentement avant de s'éloigner. Ils auraient su de quel bois je me chauffe autrement ! De tout façon, cette petite contrariété passa aussi vite qu'une petit bourrasque devant la vision de Naru regagner la surface. Je gloussa d'un petit rire en la voyant si désorganisée et si mignonne même dans cette attitude. Garder ses lunettes pour plonger à l'eau n'était pas quelque chose de banal, haussant encore d'avantage ce sentiments étrange et attirant qui planait autours d'elle. Tête en l'air ? Peut-être... mais derrière son allure parfaitement humaine se cachait cette indescriptible aura, celle d'une séduisante créature qui cachait le vrai secret de son identité... Un peu comme j'en avais l'habitude en fait, et c'est pour cette raison que je le ressentais que trop bien. Si c'était le cas je finirais pas le découvrir en temps voulu, rien en pressait et je pouvais tout aussi bien me tromper. Pour cette raison, j'arrêtais de me torturer à y penser et porta mes mais sur ses joues sans répondre à sa question. Je l'aidais à réajuster correctement ses lunettes en les glissant le long de son petit nez et y déposa même mes lèvres sur celles-ci pour y nettoyer les quelques goutes d'eau, dans ce qui ressemblaient à de petits baiser. De quoi chatouiller son imagination.

Voila tu y verra un peu mieux comme ça.

Nous étions proche, si proche que je ne m'étais moi même pas rendu compte de la dangereuse proximité installée entre nous. Depuis quand je me tenais presque blottit contre elle ainsi ? L'expiration fraiche et envoutante propulsée hors de mes paroles s'écrasaient soigneusement contre ses douces lèvres pulpeuses, pour les fouetter d'un baiser distant. Mon dieu, je devais reculer avant que nos lèvres ne se lient pour de bon, il y avait quelque chose d'irrésistiblement attirant chez elle et je n'avais pas envie d'y céder si facilement. De quoi j'aurais l'air près mon discord de protection ? Ce serait moi la perverse après ça !

Oh heu... merci beaucoup Naru, mais tu sais tu ne pourras jamais nager comme moi, j'ai mes petits secrets...

Je commence à m'éloigner en soufflant d'aise, comme l'ont pourrait le faire après avoir évité une catastrophe de justesse.

Mais je pense que je peux t'aider à t'en rapprocher un peu. Observe bien comment je fais d'accord ?

Je commence alors à jouer les vraies nageuse, faisant mine de prendre un souffle dont je n'avais aucunement besoin pour ne pas percer mon secret. Je plonge sous l'eau à cette suite et commence dans une infime grâce, à onduler mon corps pour me mouvoir sous la surface. Toutes les quelques 20 secondes, j'expire, puis nage de plus belle en répétant cette opération lors d'un grand aller et retour dans la piscine. Une fois au niveau de Naru, j'expire une dernière fois, éclatant des bulles qui chatouillent l'intérieur de ses cuisses en remontant. A mon tours, je perce la surface.

Le secret c'est de maitriser son souffle pour nager plus librement, de faire des gestes lents. Tu vas tenter de faire comme moi ok ?

Enjouée, sans demander vraiment son autorisation, je lui saisit une main avec enthousiasme .

On va nager main dans la main. Je ne connais pas tes aptitudes en apnée alors si tu te sens pas bien tu n'auras qu'à me serrer la main de toute tes forces ok ? Et puis même si tu bois la tasse, je suis très expérimenté pour le bouche à bouche tu sais. Lui dis-je avec un clin d'oeuil qui donnerait presque donner envie au commun des mortels de se noyer volontairement, pour gouter à mes compétences. Mais trêve de plaisanterie, je lui expliquait plus sérieusement qu'il fallait recracher un peu d'air de temps en temps, de limiter les mouvements superflus, et d'essayer de coller ses jambes l'une contre l'autre pour se propulser en ondulant. Si elle voulait nager comme une sirène, il fallait vraiment le faire !

Aller 1, 2 et 3 ! PLOUF !

Nous voila sous l'eau, nageant main dans la main. Inutile de dire que je ne regarde pas beaucoup devant avec Naru si proche de moi. Comment ne pas poser les yeux sur cette ravissante poitrine bien lotit qui gigote dans les eaux ? sur ce visage d'ange ? Sur ces lèvres et ce petits nez qui expulsent quelques bulles d'airs au besoin ? Elle était irrésistible, et l'envie de l'enlacer pour l'embrasser ici même, sous l'eau, était très tentante. Il est vrai que dans ce monde sans oxygène et sans aucun sons, nous étions un peu dans une dimension à part bien qu'entourée d'autres baigneurs... Ca me donnait presque l'impression d'être seule avec Naru, et de pouvoir la serrer contre moi sans que personne ne puisse la voir. Oups ! D'ailleurs à force de me focaliser sur elle je ne vois même pas le rebord de la piscine et m'y cogne la tête. Je me frotte le sommet du crâne avec ma main libre ne estompant un petit rire muet, pour signaler que tout va bien. Si elle avait encore d'oxygène, il était temps de prendre appuie sur le rebord et de faire sens inverse dans cette nage sous-marine.

Les deux nageuses refaisant le Grand Bleu à l'échelle de cette piscine et se laissaient porter dans un autre monde, tranquille, en impesanteur, rien qu'à elles. Narue faisait de son mieux pour nager comme Lyli. C'était très dur. Toujours là au bord de sa conscience, Ufo constatait que le corps humain n'était pas très adapté à la nage sans un sérieux entraînement. Il s'autorisa à puiser dans les ressources illimitées de son enveloppe malléable pour tenir la distance, suivre la sirène ; mais pas trop quand même, pour ne pas paraître trop douée.

Elles arrivèrent à un arrêt complet au bout de la longueur, quand Lyli se cogna la tête. C'était une très bonne occasion, réalisait Ufo, pour revenir à la surface, plaider le manque d'air et inspecter sa tête. Elle remonta, suivie de près par Lyli, qui riait encore après son petit accident. Revenue à son environnement naturel, Narue reprit le contrôle total de la situation. Elle avait l'air vraiment très inquiète. Elle tapa des mains sur l'eau, s'inquiétant que les rires de la sirène puissent être dus à une commotion.

" Ah!!! Ça va ? Lyli ? Arrête de bouger comme ça enfin et laisse-moi voir !"

Usant de petites mains fermes comme des serres, elle força son amie, déjà plus grande qu'elle, à se baisser. Ici, elles avaient pied. Narue se mit sur la pointe des pieds, justement, pour examiner le crâne de la belle brune, qui se retrouvait accroupie, la joue contre le haut du maillot de la petite Japonaise.
Narue se dandinant et sautillant pour voir le dessus de sa tête, elle se retrouvait plus d'une fois le visage pressé contre ses seins doux et rebondis, qui l'accueillaient comme un coussin de plumes, tandis que, la panique passant et le rapprochement se faisant sentir, Narue se prit à caresser sa tête plus qu'à l'examiner.

La situation devint très vite très chargée en tension sexuelle. Quand Narue sentit des papillons s'envoler dans son ventre et une chaleur naître en elle, elle s'écarta maladroitement. Mais enfin ! Lyli allait vraiment la prendre pour une folle. Enfin, elle lui avait bien fait des avances avec cette bouche à mourir, non ? Ou avait-elle mal compris ?
Elle rit nerveusement en soufflant et en agitant sa main devant son visage. C'est ça, montre-lui que tu a chaud, bêta ! Elle voulait disparaître sous l'eau.

" Tout... Touut va bien. Tu n'as rien, rien du tout. *Juste les plus belles lèvres du monde... * Fin de l'alerte ! Ouf !"

Mais qu'elle était maladroite ! Elle devait avoir l'air d'une folle. Lyli allait finir par la trouver plus bizarre que le pervers de tout à l'heure ; qui était elle ; enfin, pas vraiment ; ha! Rien n'était simple depuis cette excursion aux vestiaires !

En un rien de temps voila que je suis sans même m'en rendre compte plongée dans l'irrésistible moelleux du paradis. Cette chaleureuse sensation d'une poitrine contre mon visage, je la connait pourtant bien, et m'y blottit même chaleureusement sans demander mon reste. Mais là, celle de Naru est si tendre, si... c'est difficile à expliqué que je décide de simplement en profiter en y frottant mon visage. Quel dommage que la belle Narue ne relâche si vite la pression pour agiter sa main comme un éventail, signe d'une chaleur marquée, une chaleur dont je suis surement coupable... Ca a le don de m'arracher un petit rire, et si je m'écoutais je l'embrasserais sur place, certaine qu'elle ne me repousserait pas. Une pensée bien trop facile à mon gout, et également moins amusante que de la laisser languir. Elle voulait un baiser ? Elle allait devoir craquer et le réclamer.

Oh non ne t'en fais pas je n'ai rien. Faut dire que ma tête était bien à l'abri là ou elle était... Par contre, c'est pour toi que je m'inquiète, tu as chaud alors que la température de l'eau est bonne... tu ne serais pas fiévreuse ?

Comme pour vérifier alors que mon vrai but est claire : Lui donner encore plus chaud et jouer avec elle jusqu'à ce qu'elle craque ! Je pose mes lèvres délicatement sur son front en y écartant quelques mèches mouillées, comme pour prendre la température. En réalité, il sera gratifié d'un petit baiser avant que je ne recule lentement en penchant la tête, interrogative .

Non tout simple aller bien, je ne comprends pas pourquoi tu as si chaud Narue... à moins que... Mon regard se ferme à moitié pour paraitre plus séduisant et un léger sourire pave mes lèvres. A moins que ce soit moi qui te fasse cette effet.

Je disparais sous l'eau un instant et ne remonte que pour longer son corps, faisant éclater quelques bulles d'airs chatouilleuses contre son ventre. Une main sur ses hanches et l'autre enlaçant son dos, nous nous retrouvons bien vite l'une contre l'autre, nos moelleuses poitrines s'écrasant. Pour lui donner encore plus chaud je me dandine pour les frotter, le même sourire sur mes lèvres. Lèvres qui approchent des siennes dans l'imminent danger d'un baiser. D'aussi prêt, elle me parait encore plus belle. Nos lèvres se rencontrent presque, mais ne peuvent se séduire, figées par mes bon soins. Je prends bien garde de garder cette mesure, d'avancer, et de reculer lentement en expirant lentement, et chaudement contre cette belle bouche que j'aimerais embrasser. C'est difficile de résister, mais je voulais la rendre folle, et surtout jouer avec Narue jusqu'à ce que ce soit elle qui craque.

On pourrait presque croire que tu as envie de plonger pour échapper à tous ces regards sur nous... et de m'embrasser... Avec exagération, je souffle encore chaudement sur son visage, sur ses lèvres, avec le regard digne d'une succube.

Mais je cède finalement et me penche sur le côté pour venir l'embrasser. A moins que ce ne soit encore un de mes tours ? Nos lèvres, à la limite de s'effleuraient, ne se rencontre toujours pas. Je ne fait que lui souffler un baiser dans le vent, commençant vaguement à forcer ma respiration à cause de la pressions de nos poitrines l'une dans l'autre.

J'avais également un étrange pressentiment vis à vis de Narue, comme si un détail important m'échappait. Mais lequel ?