C’était une grande construction. La Main disposait ici d’un solide repaire, historique. Après tout, cette organisation avait vu le jour dans les montagnes, puisqu’elle était, à la base, un regroupement de villageois, de fermiers, et de
rōnin ayant fui l’autorité des seigneurs locaux, pour fonder une utopie, et vouloir doter le Japon d’un gouvernement central, unifié. Ce fort historique était donc composé de multiples structures souterraines, abritant, non seulement les ninjas de La Main, mais aussi des structures civiles. C’était plus une sorte de ville fortifiée qu’un simple fort, en réalité, bien éloigné des visières du S.H.I.E.L.D. Après son entretien avec Matsu’o, Madelyne retourna dans ses quartiers, en compagnie de Divine. Elle était sa favorite, et, en conséquence, Madelyne avait pris l’habitude de l’emmener partout dans ses déplacements, n’hésitant pas à se servir au mieux de la beauté de Divine dans ses transactions. Sucer la queue de Matsu’o n’était pas le pire qu’elle avait fait, même si Maddie se doutait bien que se trouver ici, en compagnie de criminels, ne devait pas rassurer des masses Divine.
Elle disposait d’un grand appartement éloigné, et surtout isolé du reste, ce qui lui permit de faire l’amour avec Divine. Le sexe devenait très souvent assez intense avec Madelyne, tant elle aimait ça. Faire l’amour, c’était pour elle une manière d’acquérir des sentiments qui lui étaient propres, qui lui étaient siens, et qui n’étaient pas des résurgences des sentiments de Jean Grey. Ceci étant dit, Madelyne savait que se rapprocher de Matsu’o était aussi une manière d’honorer son passé, celui où elle avait été une X-Men, la femme de Cyclope. Maintenant, elle savait que la race mutante était au bord de l’extinction, et, même en voulant construire une nouvelle vie, Madelyne n’avait jamais pu oublier son passé profond.
Ce soir, elle était donc couchée dans son grand lit, Divine sur elle. Leur séance de sexe s’était finie avec les pénétrations de la belle blonde sur le corps de sa Maîtresse, et elles dormaient paisiblement. Psylocke entra donc, et traversa le salon, sans sentir aucune menace, pour rejoindre la chambre. Aussi silencieuse qu’une ombre, elle se rapprochait du lit, et put voir le corps endormi des deux femmes. Depuis une fenêtre, un mince rayon lunaire éclairait leurs corps. La main de Madelyne posée dans le creux du dos de Divine, ses yeux fermés, les soupirs de Divine... Et, alors que Psylocke aurait pu s’interroger sur la marche à suivre, les yeux de Madelyne s’ouvrirent brusquement.
«
Tu en as mis du temps... Psylocke. »
Un grondement se fit alors entendre dans le dos de Psylocke. Madelyne ne sortait jamais sans ses Gobelins, et ceux-ci s’étaient améliorés depuis
Inferno, ses gobelins d’élite pouvant devenir invisibles. Psylocke se retourna rapidement, et une lame rose jaillit de sa main, comme pour se battre... Mais, au même moment, une onde d’air jaillit de la main de Madelyne, qui s’écarta du dos de Divine pour se diriger vers elle, repoussant Psylocke contre le mur. Le massif Gobelin qui se tenait là bondit alors sur la femme, et la saisit à la gorge, l’étranglant sur place. Une simple diversion, car, tandis que Psylocke se débattait avec lui, Madelyne se redressa. Divine continuait à dormir, visiblement victime d’un sortilège pour la maintenir dans le sommeil.
Quand Psylocke se débarrassa du Gobelin, Madelyne était déjà debout, et une nouvelle onde de choc frappa Psylocke, la repoussant violemment en arrière. Elle passa à travers les portes de la chambre, glissa sur les marches menant à la chambre, et retomba dans le salon, où de multiples bougies s’allumèrent tout autour d’elle. Des vêtements se formèrent le long du corps de Madelyne, qui sortit lentement de sa chambre, dominant de sa hauteur Psylocke.
Impériale et sensuelle, la
Goblin Queen lui faisait face.
«
Croyais-tu vraiment pouvoir m’assassiner aussi facilement ? As-tu oublié qui je suis ? C’est Scott qui t’envoie ? Comment m’avez-vous retrouvé ? »
Madelyne, et il ne fallait pas l’oublier, était le clone de Jean Grey, disposant ainsi des pouvoirs terrifiants de la télépathe, des pouvoirs qui faisaient d’elle l’égal de Charles Xavier... Mais il fallait en plus ajouter à cela sa maîtrise de la magie noire, apprise auprès des démons, et améliorée depuis les nombreuses années de captivité en Enfer. Elle en fit d’ailleurs la démonstration, tendant sa main, et envoya une langue de feu depuis la paume, qui n’incendia pas le sol, mais contraignant Psylocke à devoir se reculer, et à faire preuve de prudence...