Identité : Lucy Wings
Âge : 20 ans
Sexe : Féminin
Race : Humaine
Sexualité : Hétérosexuelle /homosexuelle qui s'ignore ?
Physique : Si l'on n'y prends pas garde, des filles comme Lucy, on en croise tous les jours. D'une taille moyenne, c'est une jeune femme athlétique, le corps forgé par une vie active, les mains enfoncées dans ses poches et le regard dans le vague si elle était seule lorsque vous êtes passé sur sa route. Peut être même est-elle légèrement voûtée et sa démarche est-elle longue et lente : cela voudra dire qu'elle savoure ses pensées tout en marchant. Entourée d'amis ou en chemin pour aller pratiquer une activité qu'elle affectionne, elle aura probablement l'air déterminée, la démarche longue toujours, mais rapide, comme une course timide.
Son entrée dans l'âge adulte et l'université s'étant accompagnée de la désagréable sensation qu'elle ne pouvait plus manger toute la nourriture lui passant sous la main sans en subir les conséquences, elle pratique régulièrement le sport : escalade et course à pied essentiellement. Sans se forcer, notez, elle adore ça. Nombreux sont ceux qui ont levé les yeux en direction de ses fesses lorsqu'elle s'attaquait à une voie dont le niveau l'obligeait à rester statique trop longtemps...
Ajoutons un peu de couleur à l'ensemble, puisque, soyons honnête, lorsque l'on y prends garde, on ne croise pas des fille comme Lucy tous les jours. D'abord, les rousses aux yeux verts sont aux femmes, statistiquement, ce que l'or est au fer (sans rancune mesdames). Ajoutez à cela des tâches de rousseur qui viennent égayer son nez et le sommet de ses joues en lui donnant un air polisson avec un soupçon de fragilité naïve, une bouche aux arrondis élégants s'ouvrant sur un sourire de dents propres et bien alignées, un regard profond surmonté de sourcils dont la forme compose un mélange d'élégance et de sévérité... Vous voilà en train de contempler une créature à la beauté simple mais diablement efficace !
Certes, sa tignasse rousse ne visite pas un coiffeur aussi souvent qu'il faudrait. D'accord, elle semble choisir la plupart de ses vêtements au rayon homme (véridique pour les chemises d'ailleurs, elles sont de meilleure qualité là bas selon elle) et il ne doit pas y avoir beaucoup de manteaux dissimulant ses formes aussi bien que celui qu'elle porte constamment, fait pour affronter une mi-saison froide. Son maquillage laisse à désirer et dévoile parfois les imperfections de la fatigue et des aléas de la vie.
Mais c'est aussi ce qui fait son charme !
Si le tableau commence à être clair dans votre esprit, ajouter à cela un sac en bandoulière et des chaussures de marche, le portrait sera, je l'espère, assez complet.
Caractère : «-Votre fille ne peut pas continuer de se comporter de la sorte monsieur Wings. »
Le père soupire, crispé et las, face au responsable de l'établissement, sa fille muette à côté de lui, le nez vissé au sol.
« -Très bien. Je vous écoute. Qu'est-ce qu'elle a fait ?
-Elle ne respecte aucune des règles de l'internat. AUCUNE. Ce n'est pas faute de lui avoir accordé des avertissements.
-C'est à dire ? »
Derrière son bureau, Mme. Skinol contemple son ordinateur et commence à lire.
« -Raccord de multiprises connectée à du matériel de cuisson.
-Mais il faut bien que je mange ! » S'exclame Lucy, sans assez de conviction pour ébranler sa responsable. Le père fait un signe à sa fille, lui intimant le silence.
« -Vous devez manger comme les autres ! Je poursuis donc, inutile d'ajouter : insolence. Joue de la musique trop fort, en dehors de toute heure raisonnable.
-Encore ?
-Encore. Et la guitare électrique n'est pas l'instrument le plus discret du campus. Non respect des horaires de couvre feu...
-Lucy ! Qu'est-ce qu'il te prend de sortir si tard le soir ? Pour faire quoi ?
-Pour me promener papa ! Ce n'est pas parce que je sors que je fais des trucs illégaux ! Je ne me drogue pas, je ne fais rien de suspect ! J'aime bien sortir la nuit, c'est tout !
-Et bien vous devez comprendre qu'ici, c'est interdit mademoiselle. Et s'il vous arrivait quelque chose ? Qui est responsable à votre avis, hum ? Vous n'êtes même pas encore majeure... Bref.
Dégradations...
-Quoi ?! » Le ton est monté. Père Wings n'aime pas du tout ce qu'il entend.
-C'est faux ! C'était pas moi !
-Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
-Votre fille a écrit sur l'un des murs de l'établissement, avec une bombe de peinture rouge. Des propos anarchistes.
-C'était pas moi !
-C'était votre bande d'amis. Messieurs Daniels et Orwel ont avoué, de leur côté. Vous étiez quatre, deux se sont échappé, il s'agit de vous et de mademoiselle Pewels, inutile de nier.
-Puisque je vous dis que c'est pas moi !
-Attendez, si elle vous dit que ce n'est pas elle et que vous n'avez pas de preuve, oublions les dégradations.
-Tcht... Si vous voulez. Ces dégradations là... Il n'empêche qu'en plus de ses blagues incessantes, ses résultats scolaires plus que passables, Lucy est à deux doigts de se faire renvoyer. J'espère que vous comprenez ce que cela implique.
-Oui... C'est noté madame. Nous prendrons toutes les mesures qui s'impose. Hein Lucy ? Tu m'as fait déranger, tu es contente ? On ne se voit pas si souvent que ça, alors si je pouvais éviter d'entendre ce genre d'histoires ! Et tu m'avais dit que tes notes étaient correctes.
-Elles sont correctes !
-Elles sont passable, au mieux. » La correction vient de l'arrière du bureau, d'un air pincé.
Peu de temps après, père et fille quittent le bureau. Les deux ont l'air pensif. Lucy à les joues empourprées.
« -Papa...
-C'est bon. Je suis en colère, je ne veux pas t'entendre maintenant. On discutera quand ça se sera calmé. C'est vrai au moins ? Tu n'y étais pas, pour la dégradation ?
-Non...
L'intonation n'est pas convaincante. Il a envie de croire sa fille. Il sait qu'il ne devrait pas. Mais il sait que sa fille n'est pas méchante pour un sou. Tout le monde fait des bêtises. Lucy en a fait toute sa vie. Si seulement elle pouvait se calmer un peu, être un peu plus... féminine...
Histoire : Les yeux rougis par les larmes, enroulée autour de l'oreiller collé contre son ventre, Lucy n'arrive pas à faire taire ses pensées. Il l'a larguée. Comme ça. Il a eu ce qu'il voulait, donc il l'a larguée. Elle. Comment est-ce qu'elle a pu être aussi conne ?!
Putain mais qu'est-ce qu'il s'est passé pour que je sois aussi conne ?!
Les larmes roulent. Elle a mal au ventre, elle a mal au cœur, elle se déteste. Elle n'arrive pas à arrêter de l'imaginer. De lui trouver des excuses.
En cas de crise, une seule solution. Une escapade mentale vers le passé.
Car Lucy n'a pas toujours vécu autour de Chicago. C'est un « country girl », une fille de la campagne et elle s'assume bien comme ça. L'Oregon, elle a toujours adoré. Sa petite ville natale était assez nulle et elle voulait partir, certes, mais les gens y étaient aimables, elle connaissait le moindre recoin, on y était plus libre.
Personne ne l'a forcée à venir ici pour faire ses études. Elle s'est persuadée elle même qu'il fallait changer d'air, viser plus haut. Mais la nature lui manque. Alors elle a pris l'habitude de penser à sa famille, ses amis, à ses forêts, au passé, quand elle se sent trop seule ici.
Le père. Elle l'a déçu l'autre jour. C'est un américain simple, patriote, qui n'a jamais eu d'éducation digne de ce nom. Un brave type, c'est sûr. Mais qui ne comprends pas que le monde évolue. Un homme imposant. Sa mère est ce qui se rapproche le plus d'une ombre, l'ombre de son père. Elle n'a jamais vécu qu'à travers lui. Est-ce qu'elle a des amis, des vrais amis à elle ? Rien n'est moins sûr...
Ses trois frères. Ben, son aîné d'abord. Il a mal tourné, il est resté trop près du bonnet à son goût, il aurait pu devenir quelqu'un d'autre, mais il a choisi de suivre la voie du père. Peut être qu'il ne s'ennuie pas. Peut être aussi qu'il est déjà alcoolique à 26 ans et que sa femme s'apprête à le quitter...
Tom est parti de Fineriver, lui au moins. Il a toujours eu des bonnes notes, ça devrait aller pour lui... et Reny, il voyage maintenant... Il arrivera sans doute à faire quelque chose de sa vie.
Ils lui manquent tous. C'est à cause d'eux qu'elle a un comportement de mec. Elle a été élevée comme ça. Elle sourit à cette pensée.
Ses amis ? Non, inutile d'y penser trop fort, pas maintenant. Elle a quitté la plupart de ses amis du passé. Elle est encore en contact avec une partie d'entre eux, mais... Le fil cassera sans doute un jour ou l'autre. Elle se promet qu'elle reprendra contact. Voilà, ses anciens amis, ils pourront la réconforter. Gwen comprendra.
Voyons voir autre chose. La forêt. Comme ces grands arbres étaient agréable ! La nature était froide bien sûr, mais tellement sauvage, mystérieuse, redoutable ! Le rêve américain ressemble beaucoup plus à ses grands espaces où chacun peut se construire une maison avec de l'huile de coude que la ville où elle habite aujourd'hui.
C'est ironique d'être venu ici étudier la biologie, quand on compare les deux écosystèmes... Les larmes continuent de perler. La boule au ventre n'a guère changé de forme. NEPASPENSERALUI.
Est-ce qu'elle ne devrait pas retourner là bas, pour les vacances d'été ? Cela lui ferait du bien. Reprendre contact avec les autres, ne plus voir ceux d'ici. Quelle réputation elle va avoir maintenant ? « La fille qui couche avec un mec en couple qui lui a promis pendant des mois qu'il larguerait sa copine et se fait jeter après ». Quelle conne !
Non, retourner ici sera plus dur encore après... Il faut qu'elle parte, loin. Qu'elle place la barre ailleurs, à défaut d'être plus haute.
Il a fallu appeler plusieurs fois pour que le téléphone soit décroché. Qu'elle intègre le décalage horaire, sans doute. C'est d'une voix reposée qu'elle articule :
"-Allô, Gwen ?.. Oui, ça fait un bail ! Tu te souviens que tu m'avais proposé de venir te voir au Japon ? Je suis partante, dès le début des vacances d'été, si tu peux ? Ahaha, arrête de hurler ! Oui je suis sérieuse, j'ai envie de venir à... tu écris ça comment ? Seikusu. Il y a toujours autant d'évènements bizarres par là bas ? Plus qu'à Fineriver ? Ahaha je ne te crois pas ! " Elle n'aurait pas cru pouvoir rire si rapidement.
"Et oui, je suis sérieuse ! Non, je n'ai pas pratiqué le japonais depuis que je suis à l'université mais je continue de regarder mes mangas en VO. Tu te souviens quand on allait chez toi le samedi ? Bon, on parlera de tout ça quand je serai là. Attention, me voilà ! "
Quand une décision est prise, inutile de traîner. Lucy avait un côté assez impulsif. Le voyage fut organisé en un clin d'oeil. Il fut convenu qu'elle logerait chez Gwen. Restait à espérer que les vacances d'été soient bonnes.