Une lumière vive, aveuglante, mais plaisante vint à me frapper, alors que je croupissais dans cette cage conçu par le Saint Graal. Je n’étais pas plus ménagée que d’autres, la taille de nos geôles étant adapté à notre taille physique. Bien évidement je n’avais pas une grande cage comme celui d’Héraclès, qui ressemblait à une statue tellement ses gestes étaient restraints, digne d’une classe Berserker. Je ne pouvais converser avec mes voisins, le calice sacré prenant bien soin que les héros ne puissent prendre contact, afin que dans le jeu des invocations de Servant, aucun parti ne soit avantagé. Bien évidemment, j’avais un grand avantage, étant la seconde femme sur Terre, je pouvais savoir aisément qui était quoi. Pour tuer le temps, j’enroulais mes bras et mes jambes autour des barreaux, usant de souplesse et de force pour me tenir dans des positions complexes, afin de sentir ce corps spirituel se tordre toujours plus. Ce ne fut qu’après un temps qui me semblait cours, que je vins à sentir une force m’arracher de ma cage.
En tant que Servant j’acquis le savoir de mon monde, comme la culture, le langage, la technologie ou la magie et elle était si immense que mon statut d’ « Héros » permit toute l’assimilation sans que la cervelle n’explose, cela restait cependant douloureux, donc légèrement plaisante. La froideur de ma cage laissait place à un endroit plus chaleureux, éclairé par des bougies. Quand je vins à apparaître, j’avais mon corps dénudé de tout vêtement, mon familier venant à cacher le bout de mes seins, ainsi que mon intimité. Je pus constater que des personnes avaient tenté d’invoquer un Servant.
Ressentant le cercle et deux livres, ces derniers étant deux copies de la Genèse, mon regard vint à se relever, captant pas moins de dix personnes, non des créatures, s’il y avait des humains, d’autres étaient des demi-bêtes, ce qui me fit sourire. Une personne venait cependant à se démarquer du reste. En tant que classe Caster, je pouvais sentir la puissance magique des êtres, cette petite chose avait clairement énormément de pouvoir, cela en était presque divin. Mais le plus drôle allait venir, tous me regardaient, le sceau de commandement n’avait pas été encore attribué, la cause ? Une invocation avec de nombreux magicien, le système était prévu pour un unique Master. De ma voix tentatrice, je vins à poser la question innocente.
- Qui est mon Master ? Ma beauté eut tôt fait de créer des dissensions. Tous me voulaient et il ne fallut qu’un début de bagarre pour que la situation en dégénère, ayant un petit sourire en coin. Il était normal pour les mortels de se battre, qui ne tuerais pas pour avoir celle qui enfanta l’Humanité ? Si les dagues se mirent à sortir en premier, ce fut les sorts qui finirent par engendrer le chaos dans la pièce, le sol étant carbonisé, gelé, enduit du sang de ceux qui n’avaient pas été meilleur, pour au final tomber sur une seule survivante, cette étrange femme. Marchant vers elle, n’étant nullement dérangée par le fait d’avoir un peu de sang sur moi ou encore de marcher sur les cadavres encore chaud, je vins à m’approcher toujours plus, avant de me pencher et dire d’une voix amusée.
- Je me nomme Caster, vous êtes visiblement mon Master. Après les propos, le dos de la main droite de l’étrange créature se mit à luire d’une lumière rouge, héritant du
sceau de commandement. Me doutant fortement qu’elle ne savait rien dessus, je vins à expliquer cette marque.
- Il s’agit du sceau de commandement. Un Master peut l’utiliser trois fois pour ordonner à son Servant, en l’occurrence moi, de faire une action. Je ne pourrais m’y soustraire et chaque utilisation fera disparaitre un peu la marque. Tout ordre sera respecté, de la plus insignifiante à la plus difficile. Le serpent restait à fixer Amylia, semblant avoir un regard amusé, mais il n’était pas possible de savoir ce que ce familier pensait, sans en être sa maîtresse. Sa langue fourchue sortant de temps à autre et redressant sa tête, pour la poser de temps à autre sur l’épaule du Servant.