Je suis morte, je pensais qu'une fois morte j'irais en Enfer, mais à la place je me trouvais sur Terre, sous forme d'ectoplasme, ce que l'on appelle plus communément fantôme . Cela fait bientôt deux mois que je me balade les nuits dans le parc, le jour … Je m'approche de Eva, la fille que j'avais conçus avec la démone par le viol. J'avais fait promettre à la petite de ne pas parler de moi à sa mère et quand cette dernière arrivait, je me cachais, je ne voulais pas qu'elle me voie dans cette états et je ne voulais surtout pas savoir si elle m'en voulait encore du mal que je lui avais fait. Je souriait en la voyant rire avec sa petite.
Je n'ai pas eus de chance, mon enfant est mort lors de l'accouchement, moi aussi, par manque de force, sans doute est-ce cette peine qui m'a transformée en fantôme. Le soir venait et j'allai comme à mon habitude au lac. Je regardais mes jambes, qui n'existaient plus. Cela fais deux semaines que mon corps se dissous à vue d'œil et la vitesse augmentait, une semaine encore et je serais dissoute, n'existant plus sur aucun plan, sauf celui du néant.
Je ne pouvais pas plonger dans l'eau du lac, aussi était-il facile d'aller sur l'ilot au milieu de cette étendus d'eau et pleurer. Mais cette nuit malgré mon chagrin, je n'avais pas de larmes qui voulaient couler. Je reste comme cela à ne rien dire pendant une heure, personne ne me voyais, hormis Eva et peut être sa mère, personnes. Je me mit à murmurer quelque chose d'inaudible, pour au final, regarder le ciel et me mettre à crier.
- Vous là haut, peut importe qui ! Je vous en supplie, entendez moi ! Donnez moi une autre chance, je ne veux pas disparaître, je veux vivre … Je … Je veux revoir ceux qui me sont chère. Ayez pitié de moi, s'il vous plait !Je restait une minute à contempler le ciel en attente d'un quelconque réponse et finit par m'effondrer devant cette peine d'être seul, d'être ignorée même des dieux ou d'une créatures, tous le monde passaient devant moi sans me voir, sans m'entendre, même les autres fantômes semblaient n'avoir que faire de ma présence. Je me mit à sangloter au pied d'un cerisier qui fleurissait à chaque fois que je venait pleurer et dormir à ces racines, c'était une chose que je ne comprenais pas, pourquoi étais-je fatiguée alors que je n'étais plus vivante ? Je posa une main sur l'arbre.
- Même dans la mort, tu me soutient, pourquoi … Pourquoi tu me consoles, je n'ai rien fait pour que tu m'aides ! Pourquoi tu es le seul à réagir à ma présence ! Pourquoi je peux te toucher alors que je ne peut pas pour les autres chose.Mon poing droit s'abattit sur l'écorce, je sentais la dureté de l'arbre, mais pas sa texture, à ce moment les fleurs se détachèrent de l'arbre et inondèrent le lac de pétales rosée, l'une d'elle se posa sur mon autre mains qui était ouverte. Je le serre et le pétale traverse ma main pour toucher le sol, dans un son cristallin, que je n'entendis pas. Je posa mon dos contre le cerisier, enlaça mes jambe, enfin là où elles devraient être, avec mes mains, pour les ramener vers ma poitrine, ce constat qui n'était pas nouveau, me fit pleurer, je posa mon visage contre mes bras croisée, comme pour cacher mes pleures à quelqu'un qui pourraient me voir.
- Je veux dormir, comme personne en se soucie de moi, je devrais disparaître, allez dans les limbes et ne pas sortir de ce labyrinthe, y errer indéfiniment. Si un dieu ou une déesse m'entend, qu'ils viennent m'emporter ou m'offrir une autre vie. Je vous donnerais tous ce que je possède, même mon âme, mais s'il vous plait que quelqu'un m'entend.Un pétale de cerisier se décrocha d'une des branches les plus vieille de l'arbre et s'envola vers la personne pouvant l'aider, délivrant le message suivant :
Aide cette fille de la nature, comme tu aurais aidé une de tes nymphes.