Soirée mondaine [PV Lorelei]

- Votre invitation s'il vous plait.

Karla tendit le parchemin d'invitation au serviteur en livrée - épaulé par une demi-douzaine de gardes qui, même s'ils portaient des fanfreluches, n'en étaient pas moins impressionnants - puis, après un examen rapide, invita courtoisement la jeune femme à entrer dans le vestibule où elle pourrait laisser son manteau. Une fois fait, elle emprunta un long corridor avant d'entrer dans l'immense salle de réception.

Trois globes enchantés jetaient sur l'assistance une lumière si crue qu'on se serait cru en plein jour. Toute la bonne société ashnardienne semblait s'être donnée rendez-vous ce soir, mais il est vrai que l'hôte, le duc de Misène, était grandement réputé pour la qualité et la richesse de ses réceptions et être invité à l'une d'entre elles était en quelque sorte un honneur.

On pourrait se demander pourquoi Karla, une femme ne possédant aucune particule, aucun titre honorifique, aucune charge officielle dans la dictature d'Ashnard, avait pu être conviée au palais ducal alors que bon nombre des membres de la noblesse et de l'église faisaient des pieds et des mains pour recevoir ce privilège.

Quelques jours auparavant, elle avait assisté à une pièce de théâtre intitulée "Le Seigneur Pourchassé", écrite par Elvereza Tozer et dont les œuvres étaient appréciées aussi bien par les membres de la haute société que par les gens du commun. Le public était donc composé des différentes couches de la société, bien distinctes toutefois : les nobles, les prélats et les marchands prospères occupaient les places d'honneur confortablement assis dans des sièges rembourrés tandis que les manants devaient se contenter de chaises en bois dans la partie de basse de l'amphithéâtre.
Même si elle ne faisait pas partie de la "haute", Karla avait été gracieusement invitée à s'assoir aux côtés d'Anjalbert de Gonfalon, grand chambellan du duc de Misène, qui avait été séduit par l'apparence splendide de la jeune femme et il n'avait pas été le seul : tout au long de la représentation, la plupart des mâles de l'assistance lui avaient jeté de temps à autre des regards admiratifs, ne se souciant plus vraiment de la pièce de théâtre en question...

Le lendemain, elle avait reçu, par porteur, une invitation à la réception donnée par le duc, à l'auberge où elle logeait. Et voila qu'à présent elle arpentait d'une démarche nonchalante et mesurée la salle, sous les regards mi-admiratifs mi-curieux des autres invités.

Il y avait de tout : des hobereaux fraichement débarqués des différentes provinces d'Ashnard et qui sentait la campagne à dix lieues, des courtisans experts en courbettes, flatteries et ronds de jambes, des courtisanes expertes en minauderies et commérages, des bourgeois vêtus avec plus de richesse que de bon goût, arborant la mine satisfaite et l'embonpoint prononcé du parvenu, des prélats à l'air onctueux... Chacun était venu accompagné au minimum d'un valet et d'un garde du corps, ces derniers se reconnaissant à leur aspect peu engageant et à leur mine sévère.

Bien entendu, le seigneur des lieux trônait à l'autre bout de la salle, entouré de ses conseillers et des membres de sa famille. Artus de Misène promenait sur la salle et l'assistance un regard absent, sirotant de temps à autre une coupe de vin, sortant de temps à autre de sa méditation pour recevoir l'hommage d'un des invités.

Karla se demanda si elle devait faire de même...

Une soirée mondaine, voilà la nouvelle trouvaille de Lorelei. Être une mercenaire avait le privilège de vous octroyer des passe-droits pour des lieux improbables … En échange de ne jamais avoir de lieu d’habitation fixe, de revenus stables et d’une vie de qualité. C’était le prix à payer, néanmoins. La vampire ne regrettait nullement son choix de vie, et elle se le prouva à nouveau quand elle parvint à récupérer une invitation officielle pour une soirée mondaine, à Ashnard. Tout le gratin de la société allait être là-bas, de beaux et belles personnes pleines de richesses, prêtes à se pavaner en toute opulence. C’étaient les proies favorites de la mercenaire qui s’était donnée pour mission de passer du bon temps en même temps qu’effectuer quelques rapines. L’attention des gens ne serait pas à son paroxysme lors de la soirée, c’était presque un buffet offert pour elle.

Néanmoins Lorelei désirait profiter de cette soirée et se prêter réellement au jeu. Après tout, s’afficher en robe de haute couture, rire hypocritement, et être soignée telle une petite poupée de porcelaine, c’était amusant de temps en temps … La vampire désirait au moins voir une fois dans sa vie quel effet cela faisait. Ainsi, après avoir obtenu de manière détournée son invitation, la belle jeune femme se rendit au grand manoir, au soir. L’hôte était un certain duc de Misène, un homme influent Ashnardien. Lorelei n’était pas au point sur la cartographie de la noblesse Ashnardienne mais, qu’importe. Elle n’était pas ici pour faire que des courbettes. Elle désirait s’amuser et gagner son pain, même si l’amusement allait rapidement prendre le pas. Lorelei s’était réellement prise au jeu ; invitée officiellement en tant que fille de Marquis, la belle vampire était vêtue d’une longue et charmante robe noire, au pan frottant le sol.

Il était inutile de trop entrer dans le détail de sa tenue, mais il fallait retenir que Lorelei était soignée et, pour celles et ceux ayant l’habitude de la voir en mercenaire, c’était extraordinaire. La soirée démarrait, et comme elle s’y attendait, elle allait devoir faire des courbettes et des flatteries hypocrites à tout le monde ici, avant de réellement commencer à s’amuser. Néanmoins, à force, Lorelei finit par observer une personne en particulier. Une femme qui semblait recluse dans son coin – façon de parler – et qui semblait hésiter à venir faire ses révérences aux autres convives. Lorelei eut un rictus au coin de la lèvre. Si elle se fiait à sa première impression, cette femme devait être soit une vierge effarouchée, soit une noblionne habituée aux jeux politiques, à l’hypocrisie et à ce genre de joyeusetés. Dans tous les cas, Lorelei avait trouvé de quoi s’amuser ce soir.

En bonne convive, elle prit le soin de se munir de deux coupes de vin. Une pour elle-même, et une autre qu’elle apporta à la dame en question, en profitant pour l’aborder. « Mes hommages, Madame. » Dit alors Lorelei de sa douce voix, une fois à proximité de cette femme. « Voir quelqu’un seul dans son coin ne me plait guère. Une petite coupe de vin vous ira à ravir, je pense. » Ajouta-t-elle, tendant ladite coupe. Quand sa main fut libérée, elle offrit un léger sourire à son interlocutrice, puis en bonne noble, inclina légèrement son buste, saisissant avec délicatesse la main de la femme, pour la porter à ses lèvres. Lorelei effectua un délicat et respectueux baisemain, avant de se redresser. « Je suis Lorelei, fille de Marquis. Et vous, qui êtes-vous noble demoiselle ? » Lui demanda-t-elle, avec une voix chaleureuse. Mais fausse, bien entendu … Lorelei avait une idée bien clair et précise derrière la tête.

Agitant devant son visage un petit éventail de dentelle parfumée, Krynyss se contentait donc de rester seule dans son coin, observant à la dérobée les convives. Son envie de solitude et de discrétion, loin de lui garantir une forme de tranquillité, la singularisait bien plus qu'elle ne l'eut souhaité : ainsi elle se fit accoster à quelques reprises par des invités - des hommes principalement, les femmes se contentant de l'observer à la dérobée, faisant sans nul doute des commentaires sur elles, et Karla n'était pas sûre qu'ils furent élogieux... - afin de lui présenter leurs hommages, louer sa beauté ainsi que sa toilette, lui faire la conversation...

Si Karla était flattée par ces marques d'attention, elle en était également un peu gênée : elle n'avait pas l'habitude de ces mondanités et elle se sentait un peu déplacée face à ces personnes qui semblaient évoluer dans leur milieu naturel, comme un poisson dans l'eau. Elle parvint néanmoins à faire bonne figure, remerciant d'un geste de la main, d'un sourire, d'un hochement de la tête ou d'une douce parole ces flatteries.

Elle parvint à s'isoler quelques instants pour souffler un peu. C'est alors qu'elle sentit une présence à ses côtés. Tournant la tête, elle vit  une jeune femme à la chevelure rousse et qui était d'une grande beauté. Elle tenait dans chacune de ses mains une coupe de vin.

- Mes hommages Madame. commença-t-elle d'une voix douce. Voir quelqu’un seul dans son coin ne me plait guère. Une petite coupe de vin vous ira à ravir, je pense. Elle joignit le geste à la parole, tendant vers Karla le breuvage qu'elle accepta avec reconnaissance, lui disant un petit "merci" assorti d'un petit sourire timide.

- Je suis Lorelei, fille de Marquis. Et vous, qui êtes-vous noble demoiselle ? lui demanda-t-elle en lui faisant le baisemain.
- Je suis Karla... dit-elle simplement, faisant une petite révérence, offrant subrepticement à son interlocutrice une vue plongeante sur son décolleté. Elle but une gorgée de vin, savourant le goût délicat de la boisson.

- Délicieux ! fit-elle d'une voix enjouée avant de reporter son attention sur Lorelei. Je... euh... j'ai été invitée par le chambellan... Je l'ai rencontré quelques jours auparavant durant une pièce de théâtre...

Cela partait plutôt bien, pour le moment. Un baisemain, une langue courtoise et avenante et le contact était établi. Lorelei aimait jouer sur ces différents codes sociaux pour se frayer un chemin vers ses buts. Bien que, à cet instant, elle n’en avait pas vraiment si ce n’était de s’amuser, de voir jusqu’où pouvait-elle pousser le jeu de la courtoisie, et de la séduction. Car effectivement, il y avait une part de séduction dans cette démarche ; c’était la petite idée qui trainait dans la tête de la vampire. Ce côté primaire et matérialiste qui s’était éveillé au moment où son regard s’était posé sur la beauté absolument fabuleuse de cette femme. Lorelei craquait pour les belles choses, et cela comprenait également les femmes. Mais elle tenait à rester un minimum raffinée, et ne désira donc pas faire du rentre dedans. Elle donna gracieusement une coupe de vin à sa nouvelle interlocutrice, qui l’en remercia tout en exprimant le délice de ce breuvage.

Ce breuvage qui rappelait à Lorelei le liquide carmin qui coulait en chaque personne, et dont elle raffolait tant. La jeune femme avait peut-être besoin de sang pour vivre, et ses papilles s’étaient prises au gout, mais elle n’avait pas pour autant oublié celui des bonnes choses. Elle offrit un petit sourire ravit à dame Karla, qui lui expliqua qu’elle était ici car invitée par le chambellan. Ils avaient fait connaissance durant une célèbre pièce de théâtre Ashnardienne. « Hmm oui, Le Seigneur Pourchassé. C’est la seule pièce qui s’est représentée ces derniers jours … Vous possédez décidément des goûts forts raffinés, ma chère. » Dit-elle sous forme de compliment. Lorelei aimait bien ce petit jeu, et était curieuse de voir où ça la mènerait. Elle avait une idée, voire un désir, mais il ne fallait pas précipiter les choses. Et à trop s’exciter, elle risquerait de s’échauffer elle-même, au point où sa virilité se verrait trop … Et ça ne jouerait pas à son avantage. Pas maintenant, en tout cas.

L’avantage à Ashnard était que les créatures considérées comme maléfiques et démoniaques à Nexus, étaient ici libres de vivre. Lorelei n’allait pas cacher longtemps sa nature vampirique, afin de mettre en confiance cette charmante dame. Elle lui sourit à pleine dent, chaudement, ce qui révéla au passage ses canines pointues si typiques des vampires. « Nous autres vampires pouvons sentir des choses que peu de personnes sentent. Le sang est … Très révélateur. » Dit-elle en premier lieu, marquant une très courte pause. « Le vôtre a une fragrance noble, exquise je dirai même. Hm … À l’image de votre apparence, très chère. » Conclut-elle avec un large sourire complice. Un peu de papotage ne faisait de mal à personne. Et puis, Lorelei sentait réellement le parfum du sang de cette femme. Un parfum qui l’enivrait et la rendait toute chose … Lui donnant encore plus envie de passer du temps aux côtés de dame Karla.

Lorelei la complimenta sur son bon goût en matière de théâtre et en retour Karla la remercia d'un hochement de tête accompagné d'un sourire.

- Hum, c'est vrai que les pièces de théâtre ne sont pas légion dans cette cité... dit-elle d'un air pensif. Elle n'en dit pas davantage car pour être honnête elle n'était pas spécialement douée pour la conversation. A vrai dire elle se servait mieux de sa langue en d'autres circonstances !

C'est alors que la discussion prit un tour inattendu : Lorelei sourit à Karla et cette dernière put voir que ses canines étaient anormalement longues. Était-il possible que... Elle avait déjà entendu parler de ces créatures de la nuit qui se nourrissaient du sang de leurs victimes, et que l'on appelait vampires, mais elle avait du mal à croire que la jeune femme qui se tenait devant elle en fut un. Après tout, il se pouvait que Lorelei possédât des dents plus longues que d'ordinaire... Oui ce devait être cela...

Cependant, les paroles que la jolie rousse prononça achevèrent de mettre fin à ses doutes : Nous autres vampires pouvons sentir des choses que peu de personnes sentent. Le sang est … Très révélateur.

Karla eut un léger mouvement de recul, se demandant où elle voulait en venir. Elle connaissait la réponse bien entendu mais elle avait du mal à en croire ses oreilles. En outre lui balancer ça comme ça, au débotté, en pleine réception, au beau milieu de cette assistance qui riait, dansait, intriguait...

- Le vôtre a une fragrance noble, exquise je dirai même. Hm … À l’image de votre apparence, très chère. continua Lorelei d'une voix sucrée. Karla aurait pu tourner les talons et laisser cette femme plantée là où elle était mais un elle-ne-savait-quoi l'empêchait de partir. Peut être était-ce l'aura de sensualité qui émanait de Lorelei, le désir sous-jacent qu'elle pouvait sentir derrière ses propos ou tout simplement la curiosité car pour être sincère cette femme l'intriguait ; elle sentait que toutes deux avaient plus de points communs qu'il n'en paraissait.

- Vous voulez boire mon sang ?!... demanda-t-elle d'une voix feutrée.

Boire le sang de cette femme … Quelle idée ! Jamais le premier soir, comme se le disait Lorelei. Sauf à quelques exceptions et, dans ce cas, il fallait lui demander si dame Karla en était une. Face à son questionnement la vampire gloussa légèrement, amusée par la réaction de la jeune femme. Lorelei pencha sa tête sur le côté et soupira, ne sachant quoi vraiment répondre sans passer par le mensonge. « Boire votre sang, en voilà une idée. Seulement si vous m’en donner l’accord … » Dit-elle avec un petit clin d’œil, avant de prendre une savoureuse gorgée de son vin. Lorelei était de bonne humeur et cela se voyait, rien qu’à sa façon de taquiner doucement cette femme au sujet de son sang. Néanmoins la vampire ne fermait jamais les portes et tenait même à rassurer son interlocutrice. On se faisait beaucoup d’idées sur la morsure d’un vampire, et Lorelei tenait à clarifier un peu tout ceci.

« J’imagine que vous pensez qu’une morsure de vampire fait très mal, et ne procure rien si ce n’est douleur et affres. » Dit-elle dans un premier temps. Elle regarda la jeune femme, cherchant à voir si elle était réceptive à ses dires, puis poursuivit. « On appelle ça l’Etreinte, et ce n’est pas pour rien. En réalité, la morsure vous procure plus de plaisir et de bien-être qu’elle n’apporte de douleur. En vous séparant d’un peu de votre sang, votre corps va naturellement être moins alimenté, ce qui va vous provoquer une douce et agréable sensation d’euphorie. C’est l’explication rationnelle, mais les gens préfèrent rester uniquement sur le côté poétique et … Sexuel, de la chose. » Dit-elle avec un sourire malicieux. Lorelei espérait avoir apporté une bonne réponse à sa comparse, qui semblait troublée par le fait qu’elle soit une vampire.

Si elles avaient été à Nexus, Lorelei aurait pu comprendre mais, à Ashnard, où démons et créatures maléfiques se côtoyaient chaque jour … C’était étrange de s’offusquer. Les plus puissantes guildes de l’empire et même les moins fortes étaient dirigées par des familles d’anciens vampires. Ashnard était presque un refuge pour toutes ces créatures cherchant à vivre normalement, au grand jour. Néanmoins, Lorelei ne lui voulait pas. Elle sentait son sang rien qu’en restant à proximité d’elle, et cela ne faisait que l’exciter, que la rendre de joyeuse et joueuse humeur. Toutefois cette odeur avait quelque chose de spécial … D’atypique, d’étrange. Quelque chose de non-humain, et cela troubla grandement la vampire qui, en voyant Karla, voyait pourtant bien une humaine. « Vous êtes quelqu’un de spécial, Madame. Je le sens au travers vous. Il ne me reste plus qu’à savoir en quoi vous l’êtes … Vous me rendez très curieuse ! » Déclara-t-elle sur un ton amical, faisant ici signe qu’elle désirait réellement la connaitre mieux.

Lorelei sentait un quelque chose avec Karla. Comme si elles partageaient quelque chose, sans savoir ce que c’était. Et cette chose attirait Lorelei vers elle … Provoquant en elle le désire de se rapprocher, de la connaitre, de tout simplement rentrer dans son cercle intime – sans mauvais jeu de mot. « Parlez-moi de vous, je vous en prie. Un sang comme le vôtre ne peut appartenir qu’à une femme unique et spéciale … Et ce genre de femme, je les admire. » Lui avoua-t-elle, avec une voix douce. « Mais allons prendre l’air avant. Il y a une terrasse avec peu voire personne dedans, nous y serons plus à l’aise. » Déclara-t-elle, s’avançant élégamment vers elle, passant doucement son bras par-dessous le siens, à la manière des couples de nobles marchant ensembles côte à côte. Les deux femmes ayant les bras nues, ce contact à même la peau fut très, très agréable pour Lorelei. Jamais elle n'avait sentit une telle douceur de peau, une telle sensualité rien qu'avec un simple contact. Elle aimait déjà le corps de cette femme, et vu son état, elle était presque à deux doigts de lui demander son secret pour avoir une telle peau ... Ou lui demander de pouvoir la couvrir de baisers, justement.

- Boire votre sang, en voilà une idée. Seulement si vous m’en donnez l’accord… répondit Lorelei en lui faisant un petit clin d’œil. Karla ne sut que penser de cette déclaration : elle ne savait pas si Lorelei était sérieuse ou se moquait d'elle. Quoi qu'il en fut, elle garda une expression neutre, non pas qu'elle s'efforçât de masquer sa peur mais plutôt parce qu'elle n'en éprouvait aucune. Elle ne savait pas pourquoi mais elle sentait qu'elle n'avait rien à redouter de cette vampire. Ce qui ne voulait pas dire qu'elle ne devait pas rester sur ses gardes...

Son interlocutrice lui expliqua ensuite ce que l'on ressentait durant l’Étreinte (Karla pouvait presque "voir" la majuscule tant Lorelei avait mis l'accent sur ce mot) et Karla se contenta de hocher la tête quand elle eut fini.

- Moui... Personnellement, je préfère le sexe ! Rien ne vaut un pieu de chair vous labourant l'intimité... dit-elle avant de boire une gorgée de vin. Elle avait prononcé ces paroles d'une voix tranquille de la même manière que l'on demande de vous passer le sel durant un repas.

C'est alors que la conversation prit un autre tour : Lorelei évoqua le fait que Karla était quelqu'un de spécial et qu'elle brûlait de curiosité à son sujet. Elle l'invita à lui en parler ailleurs car elle désirait prendre l'air. La vampire passa son bras sous le sien et Karla n'offrit aucune résistance, sentant un plaisir trouble à sentir la peau de la jolie rousse contre la sienne. Elles déambulèrent donc d'un pas tranquille à travers une galerie avant d'atteindre un balcon qui surplombait les jardins du palais ducal. La nuit était très belle ce soir : aucun nuage ne cachait la clarté des étoiles et seul un mince croissant de lune baignait de ses pâles rayons les toits des maisons de la ville.

Karla contempla pendant quelques instants le panorama qui s'offrait à elle avant de répondre à Lorelei :

- A vrai dire je ne sais pas grand chose sur moi-même... Cela fait à peine un mois que j'ai repris mes esprits sur une route non loin de Nexus sans aucun souvenir de ce qui s'est passé avant... Mon passé, mon nom véritable, mes origines, je les ignore totalement ! Depuis j'essaie de trouver un moyen de regagner ma mémoire, ou tout au moins une partie...

Lorelei se sentait bien, au bras de Karla. Cette femme, malgré son manque de réaction, était très plaisante à côtoyer et à parler avec. Elle n’avait rien de spécial de ce côté-là mais, Lorelei se sentait tout simplement bien avec. Les deux femmes prirent ensembles, bras-dessus bras-dessous, le chemin menant à la terrasse. Il était vrai que cette nuit était splendide, avec son ciel étoilé et son calme serein. Cette fine lune éclairant de ses rayons les habitants du coin. Un cadre idéal, pour une situation idéale. Lorelei et Karla furent seules sur la terrasse à ce moment-là, et cela renforça ainsi le caractère personnel voire intime de cette entrevue. Karla admira le panorama puis s’en retourna vers Lorelei, qui s’accouda contre la rambarde de la terrasse, regardant sa compagne de la soirée.

Cette dernière commença alors à raconter son histoire, expliquant qu’elle s’était réveillée non loin de Nexus et amnésique. Curieuse comme histoire, cela fit lever un sourcil à Lorelei qui en fut encore plus intriguée. Karla ne connaissait ni son passé, ni son vrai nom, ni rien sur elle-même. Et pourtant elle était là, à s’appeler Karla, à côtoyer la haute d’Ashnard et à participer à des pièces de théâtre. Lorelei eut un petit sourire complice, hochant la tête aux dires fort bien intriguant de dame Karla. « Perdre la mémoire ainsi c’est comme perdre une grande partie de soi-même. Je compatis, très chère. » Dit-elle, posant doucement sa main sur son bras, avec un sourire sincèrement complaisant. Lorelei n’était pas victime de perte de mémoire, mais elle aussi, avait perdu une partie d’elle-même il y a longtemps.

Même si à ce moment-là, elle accepta pleinement ce qu’elle était devenue. C’était une longue histoire … Mais celle de Karla était infiniment plus intéressante. « N’avez-vous pas enquis les services d’un magicien ? La magie peut faire des miracles et retrouver des souvenirs, ça ne doit pas être si compliqué que cela. » Lui dit-elle. Après tout on pouvait faire des exploits grâce à la magie, alors retrouver la mémoire, pourquoi pas ? Néanmoins, aussi sincère et amical que ce conseil était, Lorelei ne pouvait s’empêcher de repenser à sa réponse concernant l’Etreinte. La facilité et le naturel avec lequel Karla avait parlé de sexe avait un peu surprit Lorelei, mais rapidement, cela lui avait plu. Elle ne semblait avoir aucun problème ça, et cela arrangeait parfaitement les plans de la vampire. Avec grande délicatesse et soin, la jeune femme saisit la main de Karla, l’enfermant entre les siennes avec précaution – comme s’il s’agissait d’un précieux écrin de porcelaine – puis la porta à ses lèvres.

Un petit baiser affectueux et doux, voilà ce que déposa Lorelei dessus. Elle l’écarta de ses fines lèvres mais elle la conserva au chaud entre ses mains, offrant un doux sourire à Karla. « Vous avez de belles mains, demoiselle Karla. Je donnerai tant pour connaitre vos petits secrets de beautés … Même si, les occasions sont bien rares pour prendre la peine de se mettre en valeur. » Déclara-t-elle en gloussant. Un petit silence s’installa, pendant lequel Lorelei fixa Karla dans les yeux, d’un regard plein d’amitié, mais aussi, de gourmandise. Son petit pincement de lèvre confirma le fond de sa pensée. « La facilité avec laquelle vous avez parlé de sexe est typiquement Ashnardienne. Vous deviez soit en être une avant, soit avoir du sang succubique en vous. Quoiqu’il en soit … Sachez que vos charmes ne me laissent par indifférente, demoiselle. Et qu’à l’instant où je vous tiens la main, j’ai envie de vous offrir bien du plaisir … » Déclara-t-elle.

Lorelei n’était pas une vierge effarouchée, et Karla ne semblait pas en être une non plus. La vampire s’approcha, finissant par coller doucement son corps contre le sien, buste contre buste, jusqu’à ce que son visage soit très proche. Lorelei avança doucement ses lèvres et déposa un doux, très doux baiser sur la joue finement parfumée et lisse de Karla. Ses mains se posèrent avec précaution sur ses hanches, qu’elle caressa du bout de ses doigts. « Je pourrai vous surprendre. » Déclara-t-elle alors, avec un petit clin d’œil … Faisant référence à ce qui se cachait réellement entre ses cuisses. D’ailleurs Karla pourrait s’en douter, si elle penchait le regard pour voir une belle et fière bosse déformer la surface de la robe de Lorelei, au niveau de son entrejambe.

Lorelei compatit au problème de Karla puis lui demanda si elle avait fait appel à la magie pour y remédier.

- J'y ai pensé bien entendu, fit-elle d'un air pensif. Mais le magicien à qui j'ai fait appel n'a pas été capable de réussir. Il m'a néanmoins affirmé qu'une puissante magie bloquait ma mémoire et que le mieux serait de requérir les services d'un de ses confrères plus puissant, au moins un Archimage, ou d'un Grand Prêtre servant une divinité du savoir. Par ailleurs il m'a dit qu'il est possible que certains souvenirs ressurgissent d'eux-mêmes, suite à certains évènements...

C'est alors que la vampire prit la main de la jeune femme et y posa un délicat baiser. Si elle fut étonnée de ce geste, elle n'en montra rien. Elle la complimenta ensuite sur la beauté et la finesse de ses mains et elle exprima le désir de connaître ses "petits secrets de beauté". Pour toute réponse, elle se contenta d'émettre un petit rire amusé.

La conversation prit un autre tour quand elle lui parla de la manière dont elle avait parlé de sexe, lui affirmant que c'était typiquement ashnardien. Il était possible qu'elle en fut une avant de perdre la mémoire ou alors elle avait du sang succubique...

- Du sang cubique ?! pensa-t-elle, interloquée, haussant un sourcil, ayant mal compris ce qu'avait voulu lui dire Lorelei. Dans son esprit naquit l'image d'un cube fait de sang coagulé... Elle sortit de ses pensées quand elle sentit le buste de la vampire contre le sien, le contact de ses lèvres contre sa joue et ses mains délicatement posées sur ses hanches.

- Je pourrais vous surprendre...
- Euh... fit-elle, sentant le rouge monter à ses joues. Elle savait où elle voulait en venir et Karla se dit pourquoi pas après tout ?....

Elle lui sourit, posa son verre à moitié plein sur la balustrade et la prit par le bras.

- Venez, allons dans ma chambre, à l'auberge ! murmura-t-elle, l'accompagnant vers la sortie du palais ducal. Là elles prirent un carrosse et cinq minutes après il les déposèrent devant Le Chat Botté, un établissement de luxe réputé à Ashnard où les prix pratiqués n'étaient pas pour les manants.

Elles montèrent l'escalier avant d'arriver à la chambre louée par Karla : l'intérieur était propre et spacieux et un grand lit à baldaquin occupait le fond de la pièce. Après avoir fermé la porte à clef, elle alluma un chandelier puis, d'un geste à la fois simple et gracieux, enleva les bretelles de sa robe qui glissa le long de son corps. Hormis ses souliers et un cache-sexe de soie rouge, elle était complètement nue. La lumière des bougies moirait sa peau tandis que son ombre, gigantesque, se projetait sur le mur et le plafond de la chambre...

Dame Karla était une femme très séduisante et attirante. Pour Lorelei elle représentait pour l’heure une belle curiosité mais, vu sa réponse à ses avances, elle allait devenir plus dans pas longtemps. La ravissante noble invita la vampire à la suivre dans sa chambre louée à l’auberge, non loin d’ici. Les deux femmes allaient passer la nuit ensemble, à faire plus ample connaissance. Quoi de mieux que le sexe pour rapprocher les gens, après tout ? Ce n’était pas Lorelei qui ira dire le contraire. Ainsi, les deux femmes quittèrent la villa, bras dessus bras dessous, pour prendre un carrosse qui allait les mener vers l’auberge désirée. Un silence coquin s’était installé entre les deux comparses durant le petit trajet, comme une prémices des délices à venir entre elle. La vampire était toute excitée à l’idée de s’offrir à une telle femme, et surtout curieuse de voir ce dont elle était capable. Cela n’allait plus tarder puisqu’elles arrivèrent cinq minutes après.

Le temps d’atteindre la chambre et d’y entrer, et voilà que nos deux tourterelles étaient seules, enfermées dans la chambre de dame Karla. Cette dernière, de son air malicieux, se retourna vers sa convive et dégrafa l’attache de sa robe, qui glissa le long de son corps harmonieux. Elle tomba à ses pieds, révélant ainsi la nudité de son être, à l’exception de ses pieds et de son intimité. Lorelei se mordit la lèvre en souriant doucement, un beau spectacle s’offrait désormais à elle. Difficile de retenir ses ardeurs, d’autant plus que Karla n’allait pas tarder à voir le petit plus que possédait Lorelei. La lumière des bougies effleurant le corps somptueux de la femme, dont l’ombre se projetait parfaitement contre le mur avait tout pour créer une ambiance érotique et sensuelle. Lorelei avança lentement vers Karla, roulant des hanches, avant de glisser ses mains le long de ses douces hanches, vers ses épaules. Ses mains caressèrent sa peau d’une incroyable douceur, et d’une chaleur agréable.

« Vous êtes indéniablement une femme majestueuse, dame Karla … » Dit-elle, approchant son visage du sien. Ses mains caressèrent à nouveau son corps, glissant le long de ses bras pour finir par saisir ses mains, croisant ses doigts avec. Au même moment, ses lèvres s’approchèrent pour, finalement, capturer lentement celles de son amante. Lorelei offrit un premier et délicat baiser à Karla, caressant ses fines lippes de par les siennes en un baiser sensuel et doux. Elle clôtura ses yeux, s’immergeant corps et âme dans cette étreinte alors qu’elle finit par immiscer sa langue, à la recherche des caresses de celle de Karla. Ses doigts se raffermirent doucement sur les siens. Inutile de dire que la virilité de Lorelei monta drastiquement en attention, car elle finit par pousser la surface de sa robe noire. Après ce premier baiser, Lorelei recula sa tête en rouvrant lentement les paupières, souriant à Karla. Sans dire quoique ce soit, laissant les gestes et les mimiques s’exprimer à sa place, Lorelei s’écarta.

D’un geste habile et sensuel, elle retira l’attache à l’arrière de sa robe, qui finit par glisser le long de son gracieux corps. Le tissu caressa sa peau puis finit à terre, à ses petits pieds délicats. À ce moment-là, où elle offrait sa nudité à Karla, cette dernière pourrait voir la fameuse surprise ; Lorelei ne possédait pas de sexe féminin, mais un sexe masculin complet à la place. Et … Dont le membre était déjà bien gorgé de sang. La vampire, d’un gracile revers du pied, envoya valser la robe au sol plus loin. Elle s’approcha à nouveau de sa langoureuse amante, puis de manière plus charnelle, passa ses bras autour de son cou puis colla ses lèvres contre les siennes, à nouveau. Un baiser plus passionné et fougueux qu’avant, où sa langue chercha à danser vivement avec la sienne.

En réponse à l'invitation silencieuse de Karla, Lorelei s'avança vers elle et posant ses mains sur ses hanches remontant le long de son dos avant de se poser sur ses épaules. Les lèvres de la vampire se rapprochèrent des siennes et ce fut le baiser. Léger d'abord puis de plus en plus prolongé. Après leurs lèvres ce furent leurs langues qui entrèrent en action, chacune explorant la bouche de l'autre pour ensuite se titiller mutuellement. Leurs mains ne furent pas en reste, se croisant et se décroisant en une sorte de ballet sensuel.

Karla sentit une douce chaleur envahir son corps et son intimité s'humidifier ainsi que quelque chose se frotter contre elle. Elle n'eut pas le temps de se poser la question car Lorelei rompit leur contact intime puis recula, un sourire malicieux aux lèvres. Gardant ses yeux rivés sur les siens, Karla vit la rousse enlever sa robe en un geste sensuel, le même qu'elle avait utilisé quand elle s'était elle-même dévêtue : l'étoffe glissa le long de son corps avant de chuter au sol...

Elle vit tout de suite la virilité de la jeune femme et poussa un petit "oh !" d'étonnement mais ce fut sa seule réaction. Karla était comme hypnotisée par la vision de ce membre de belle taille parcouru de grosses veines et dont l'embout avait une belle teinte écarlate. Fascinée, elle s'approcha de sa compagne et se saisit du pénis : il était dur comme du bois mais la peau en était toute douce. De l'autre main elle tâta les bourses qui étaient à l'avenant.

- Vous êtes pleine de surprises ! murmura-t-elle d'une voix sucrée.

C'est alors qu'un voile blanc passa devant ses yeux, qui se révulsèrent. Puis elle eut une vision, comme une scène aux contours flous, un peu comme dans un rêve : elle vit un décor fait de roches en fusion et d'un ciel de couleur orangée ; une femme à la chevelure rousse, à la peau pâle, et aux yeux de braise, portant des cornes de bélier sur le crâne et d'ailes de chauve-souris dans le dos se dressait dans ce paysage fantastique. Entre ses cuisses se dressait un phallus imposant, fièrement dressé, un mince filet de sperme coulant de l’urètre. La créature s'avança et une voix, qui ressemblait à la sienne mais en plus âpre, s'exclama :

*Viens ma petite Fu ! Viens donner du plaisir à ta maîtresse !...*

La vision s'estompa et elle revint dans sa chambre d'auberge toujours baignée de sa douce lumière. Toujours tenant le phallus de Lorelei dans sa main, elle lui dit :

- Désolée...

C'était sans nul doute la vision de ce sexe mâle entre les cuisses d'une femelle qui avait dû provoquer cette vision. Les paroles du magicien lui revinrent en mémoire : "il est possible que certains souvenirs ressurgissent d'eux-mêmes, suite à certains évènements...". Et voila que cela s'était produit !

- Plus tard... fit-elle d'une voix feutrée. Chaque chose en son temps...

Elle poussa doucement mais irrésistiblement Lorelei vers le lit et la coucha. Elle s'agenouilla puis déposa un petit baiser sur l'embout du pénis avant d'en déposer un autre sur la hampe. Elle le frotta contre sa joue, savourant, les yeux clos, ce doux contact durant quelques secondes. Puis elle les rouvrit et son regard sembla différent, comme si un feu intérieur brûlait au fond des prunelles ; ses lèvres s'entrouvrirent et elle enfourna cette belle masse de chair dans sa bouche vorace...

La réaction de son amante était amusante à regarder. Dame Karla s’était approchée après avoir sorti un petit oh d’étonnement, puis avait saisi le membre dur et doux. Lorelei apprécia ce premier contact, savourant la poigne de son amante sur sa trique et sur ses bourses. La vampire savait que bien souvent on oubliait cette partie, mais pourtant, elle aussi pouvait apporter son lot de plaisir. Elle gloussa donc en sentant une main tâter ses douces bourses, qui étaient pleine à craquer d’amour liquide. « Hmhm, je sais … » Répondit Lorelei à son petit commentaire, un petit sourire fière aux lèvres. Elle se pinça la lèvre face à ce délicat contact mais leva un sourcil quand sa compagne sembla … Entrer en transe. Cela ne dura que quelques instants mais, Lorelei le perçut. Que lui arrivait-elle ? La vampire était surprise mais quand Karla revint à elle, elle s’excusa. Lorelei ne dit rien et mit ça sur le compte que c’était une femme bouleversée par la perte de sa mémoire, et que ça avait des effets secondaires.

Elle se laissa pousser vers le lit et s’allongea dessus, sa queue se dressant fièrement vers le plafond. Karla la rejoignit et déposa un premier baiser sur sa cerise chaude et accueillante. Elle ferma ses yeux et frotta le membre de la vampire contre sa joue … Inutile de dire que Lorelei était toute excitée et heureuse de voir sa partenaire se prêter à ce jeu. Elle mordit sa lèvre à nouveau alors que ses muscles se crispèrent doucement, à mesure que le plaisir montait. Sa queue tressautait entre les doigts de Karla, impatiente de pouvoir se mettre à l’abri entre les savoureuses lèvres de la jeune femme. Quand celle-ci rouvrit ses yeux, Lorelei perçut une flamme ardente dedans. Un quelque chose de différent mais de majestueusement vicieux. « J’adore ce regard. » Commenta Lorelei d’une voix encore plus lubrique.

Puis Karla goba le membre de Lorelei, qui hoqueta, se laissant faire. Sa queue se fit chaudement aspirée par la bouche de la femme, qui commença à langoureusement la pomper, apportant de terribles et délicieuses sensations à la vampire. « Hmmm … Régalez-vous … » Dit-elle, ondulant très légèrement du bassin pour enfoncer sensiblement sa queue dans cette bouche. Lorelei sentait quelque chose l’attirer instinctivement vers cette femme mais, jusqu’à présent, elle ne savait pas ce que c’était. Mais Karla était définitivement une personne très intéressante et curieuse. Lorelei était dévorée par l’envie de lui faire l’amour jusqu’au bout de la nuit, de la remplir jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus. Mais, paradoxalement, elle mourrait aussi d’envie de la connaitre. De tout simplement nouer un lien avec elle, de savoir ce qu’elle était au fond … Et quoi de mieux que le sexe pour découvrir les gens.

Lorelei gémissait régulièrement, laissant son plaisir s’exprimer pleinement. Sa queue était à sa taille maximale et continuait de se faire pomper, arrachant des délicieux râles à la vampire qui sentait sa première jouissance arriver, au loin. La salive qui enduisait sa queue et l’aidait à mieux glisser dans cette bouche n’était pas là pour atténuer son plaisir, loin de là …

Les seuls bruits que l'on entendait dans la chambre de Karla étaient les bruits de succion produits par la bouche de la beauté brune s'activant sur le chibre de Lorelei. Pour accentuer le plaisir de cette dernière, Karla avait recouvert le membre de sa propre salive si bien qu'il luisait à la lumière des chandelles. Curieusement, malgré la taille imposante du phallus, Karla parvenait à l'enfoncer au fond de sa gorge, jusqu'à la racine sans s'étouffer pour autant.
Dire que la jeune femme se régalait était un euphémisme : elle s'empiffrait de ce sexe dressé, comme une gamine avec un gros berlingot !

Ce qu'elle ne savait pas, enfin ce qu'elle avait oublié, c'est que ses fluides corporels produisaient un puissant aphrodisiaque qui stimulait l'appétit sexuel de ses partenaires et ce sur plusieurs heures. Dans ces conditions il n'était guère étonnant qu'au petit matin ses rencontres d'une nuit n'étaient plus bonnes qu'à ramasser à la petite cuillère !

A un moment donné, la jeune femme s'arrêta de sucer et fit se soulever légèrement le bassin de sa partenaire puis goba l'un des testicules tout en masturbant le pénis luisant. Sa bouche avide passa à l'autre qu'elle mordilla avant de tirer dessus avant de le relâcher. Elle continua ainsi durant de longues minutes à titiller les bourses de Lorelei qu'elle macula également de sa salive.

A un moment donné, elle revint au phallus qu'elle enfourna. Juste à temps. Une salve généreuse de foutre inonda l'intérieur de sa bouche, puis vint une seconde, une troisième, une quatrième... Chaque salve allant en decrescendo, la suivante expulsant moins de sperme que la précédente. Durant tout ce temps la gorge de la jeune femme se mettait en mouvement comme une personne buvant à long traits : elle avalait le précieux liquide.

Quand ce fut fini, Karla releva la tête, libérant le phallus de sa bouche, qui avait un peu dégonflé. Un peu de sperme maculait son menton et ses lèvres mais tout le reste était à l'intérieur de son corps.

- Satisfaite ? demanda-t-elle d'une voix feutrée.

Lorelei satisfaite ? Bien évidemment. Comment ne pas être satisfaite face à une telle attention que venait de lui porter la délicieuse femme. Cette terrible et sensuelle dame Karla, qui avait un … Petit quelque chose de spécial en elle. Quelque chose d’extrêmement séduisant et attirant pour Lorelei qui craquait, mine de rien, pour cette femme forte bien curieuse. La chambre fut remplie des bruits de succions de cette bouche pompant cette queue, pendant que Lorelei dégustait l’une des plus belles fellations qu’on ne lui avait jamais faite. Son amante alterna et prit son temps pour cueillir le plaisir en Lorelei, relevant de temps en temps sa tête pour venir lécher et embrasser ses douces bourses, ce qui ne manqua pas d’apporter un plaisir supplémentaire à la vampire qui gémit onctueusement.

Finalement elle jouit copieusement, se laissant aller à asséner plusieurs cartouches blanches à sa nouvelle amie. L’une après l’autre, elle remplissait ainsi la bouche de la jeune femme, la faisant généreusement boire son délicieux foutre … Et mine de rien, Karla absorba absolument tout. L’image qu’elle renvoyait, avec ce petit résidu blanc à ses lèvres, ne la rendait que plus désirable et diablement excitante pour Lorelei, qui lui sourit largement juste après. « Hmm … C’est un excellent début. Mais je serai satisfaite quand nous aurons fait l’amour toute la nuit … Je compte bien vous faire atteindre des cieux que personne ne vous a fait atteindre. » Répliqua Lorelei. Agitant son index malicieusement, la vampire invita son amante à venir s’allonger tendrement contre elle, à se lover tout en largeur contre son corps. Les deux femmes finirent donc l’une contre l’autre, tendrement serrée, se lovant. Poitrine contre poitrine, jambes se mêlant entre elles, avec une Lorelei qui passa ses bras derrière sa tête et son dos, le caressant du bout de ses griffes.

Lorelei plaqua le visage de Karla contre le sien et viens alors voracement capturer ses lèvres en clôturant ses yeux. Elle emporta ainsi son amante dans un furieux et sulfureux baiser d’amante, où les langues dansaient frénétiquement, passionnément, et où les salives s’échangèrent pour créer des saveurs uniques et exquises. « Hmmm … » Ronronna même la vampire, toute heureuse et excitée par ce baiser appuyé. Et pendant qu’elle embrassait sans interruption son amie, ses mains s’activèrent. L’une caressa et empoigna sa chevelure tandis que l’autre caressa son échine, d’un geste sensuel, jusqu’à effleurer puis caresser sa douce croupe. Lorelei avait remarqué que dame Karla possédait une croupe … Parfaite, toute droite sortie d’un rêve. Inutile de dire que cette partie allait grandement être sollicitée au cours de la nuit, autant que le reste du corps de la noble. Pour l’instant il y avait de grandes caresses mais surtout un baiser frénétique. La langue de la vampire se tortillait avec celle de Karla, et elle ponctionnait avidement sa salive, et ainsi de suite.

Mais finalement elle y mit fin, souriant finement à Karla. Elle fit un mouvement de bascule et inversa alors les positions, se retrouvant au-dessus de la jeune femme. Là, Lorelei plongea ardemment ses lèvres contre la douce et parfumée peau de son cou, qu’elle parsema de longs et très sensuels baisers. Cette peau … Lorelei était bien sérieuse quand elle avait demandé son secret à la dame. Cette peau était si douce, si belle, si parfumée … Un régal sans précédent. Karla avait bien intérêt à donner ses secrets à Lorelei pour que celle-ci puisse à son tour jouir d’une telle peau, car elle en devenait petit à petit jalouse, à force d’y gouter ! La vampire vénéra donc le cou de sa belle amante, descendant progressivement vers sa poitrine. Elle posa délicatement une main sur l’un de ses seins, qu’elle commença à doucement masser, alors que ses lèvres vinrent se poser sur l’autre.

« Vous êtes ma muse pour cette nuit, ma chère … » Lui déclara-t-elle, jamais à court de mots tendres, alors qu’elle se mit à lécher doucement son sein, venant même donner de petits et taquins coups de langue sur sa pointe rosée.

- Hmm … C’est un excellent début. Mais je serai satisfaite quand nous aurons fait l’amour toute la nuit

Cette phrase amena un léger sourire sur les lèvres de Karla : ce qu'elle venait de procurer à sa partenaire n'était bien entendu qu'un amuse-gueule, prélude à une longue nuit de débauche. Étant des morts-vivants, les Vampires ne connaissaient pas vraiment la fatigue et pouvaient ainsi se livrer à des activités de longue haleine sur plusieurs heures. Y compris les plaisirs de la chair.

Lorelei l'invita à se coucher sur elle et Karla obtempéra. La vampire l'embrassa tout en caressant sa peau, commençant par sa chevelure et sa nuque pour ensuite aller, petit à petit, vers ses fesses. Le contact de ses mains à la fois fines et fortes sur sa croupe embrasa les sens de la succube amnésique et une onde de chaleur passa à travers son corps.

Sans crier gare, Lorelei les firent pivoter si bien que Karla fut en-dessous d'elle. Puis la Vampire l'embrassa au niveau du cou. Pendant un moment, Karla craignit qu'elle la mordit afin de l'infecter et d'en faire une créature de la nuit, suceuse de sang ; elle ignorait que le vampirisme ne se transmettait pas aussi simplement que ça : il fallait que le vampire morde effectivement sa proie mais cette dernière devait en retour goûter son sang. Bien entendu, en tant que Succube, Karla ne pouvait devenir une Vampire mais comme elle était amnésique, elle ne pouvait le savoir...
Quoi qu'il en soit, elle fut vite rassurée : Lorelei n'avait pas de telles visées, se contentant d'embrasser, lécher voire même mordiller le cou de Karla.

Puis ce fut le tour de la poitrine de goûter aux délicates attentions de la jolie rousse...

A un moment donné, la jeune femme se dit qu'elle aimerait, elle aussi, prendre les choses en main. Faisant brusquement pivoter son amante, et cette dernière put voir qu'elle avait plus de force qu'elle n'en avait l'air, elle se retrouva sur elle. Se redressant, elle prit fermement le pieu de chair qui n'avait pas arrêté de se frotter contre son ventre durant leurs échanges buccaux.

- Je suis suffisamment excitée comme ça pour me passer de ses "amuses-bouches"... dit-elle d'une voix rauque. Elle défit, de chaque côté, les fines chaines métalliques qui retenaient son cache-sexe et l'enleva, dévoilant une douce toison pubienne couverte de rosée. Sans plus de cérémonie, elle s'empala lentement sur le lourd pénis. Quand il fut complètement englouti par le vagin de Karla, elle poussa une sorte de grondement, pareil à celui d'une panthère.

Puis, elle commença à effectuer des mouvements de va-et-vient. Lents et courts. Pour l'instant...