La jeune femme blonde se trouvant désormais devant l'étranger, et la fillette qui l'accompagnait, était d'un calme serein, et pour être tout à fait honnête, sa longue séance de pieuses prières n'y étaient pas pour rien, étant donné que celles-ci lui avaient permise de passer un peu au dessus du comportement des plus désagréables de son frangin. Alors oui, certes, c'était aussi lui qui l'avait tirée de son état de pleine concentration par ses grognements acerbes envers les marmots taquins qui se trouvaient devant la porte, mais elle ne lui en tenait pas rigueur, parce que de toutes manières, elle doutait qu'il ne puisse avoir désormais quoi que ce soit en cette journée qui vienne influencer son humeur, maintenant qu'elle avait put pleinement communiquer avec son âme, et les esprits supérieurs régissant l’Église d'argent. Alors elle les observait avec calme, ces deux invités, dont l'un la troublait un peu de part son androgénie, mais surtout le fait qu'aussi élégant pouvait-il paraître, il la dépassait de plus de trois tête, ne manquant pas de lui rappeler à quelle point elle pouvait être petite dés qu'il s'agissait de se comparer aux peuplades extérieurs, ou même celle de Sylvandell. Elle n'en porta pourtant pas outrage, et se contenta de garder un œil tendre sur la jeune fille à qui elle venait de poser sa question, celle-ci répondant avec beaucoup de respect, et un brin de timidité, donnant presque envie à la prêtresse d'écaille de la serrer contre sa poitrine. Bien sur, elle n'en fit rien, elle se devait d'agir comme une représentante de l’Église, mais rien ne l'empêchait pour autant d'avoir en tête cette douce image où elle viendrait cajoler la jeune fille pour la rassurée.. Enfin, déjà devait-elle écouter sa réponse !
« C-c'est un étranger, il n'a pas trouvé d'endroit pour dormir et on l'a emmené i-ici. Il vient de loin, une île je crois. C-c'est bien cela monsieur ? »
Un voyageur donc ? Décidément, elle avait le chic pour accueillir les étrangers désoeuvrés ces derniers temps, mais elle espérait sincèrement que les choses ne finissent pas comme lors de son dernier acte de bonté envers un homme venu de loin, sa dernière nuit de ce genre ayant été un véritable festival de situations plus ou moins saine pour son mental, et où elle avait bien manquée perdre la vie de nombreuses fois. Et cela en omettant de faire remarquer que Kin avait eut le plus grand mal à soigner ses blessures, corrompues par les lames dangereuses des cultes interdits du chaos. Enfin, elle cessa de se rappeler ces mauvais événements, et se redressa désormais pour observer l'homme qui, en manque de gîte, s'était fait guider jusqu'aux portes de son église afin de pouvoir quérir son aide, et c'est avec un charmant sourire qu'elle répondit jusqu'ici, bien qu'elle pusse remarquer que celui-ci comptait bien s'exprimer sur ce que venait de lui détailler la jeune demoiselle de Sylvandell, dont le léger bégaiement gêné n'avait été qu'une autre forme d'invitation pour Elynie de l'emprisonner entre ses bras. En tout cas il était... beau. Elle ne pouvait pas dire le contraire, autant le précédent voyageur lui avait paru un peu bourru, malgré son évidente tendance à vouloir porter secours à autrui, chose qu'elle se devait bien de lui honorer tant cela lui avait permit d'éviter quelques désagréments, mais celui-ci, cet homme des mers à la tenue étrangement chaude au niveau des couleurs, et au visage ciselé dans un aspect indécis sur son genre réel, elle le trouvait charmant, tout simplement.
Kin bien sur ne semblait pas le moins du monde de cet avis, et l'observait avec un appuis marqué, incapable de le laisser un seul instant quitter son regard jaune, s'assurant même qu'il ne puisse tenter de dissimuler le moindre aspect de son être à sa méticuleuse observation. Que voulez-vous, le dragon avait eut l'occasion de faire une erreur il y a de cela quelques lunes, et il ne comptait pas la reproduire, protéger sa sœur étant, de toutes manières son seule et unique devoir, et celui-ci lui échoyait à lui, et seulement lui !
« C'est bien cela, merci beaucoup. Je m’appelle Thaïs et viens en effet d'une île assez reculé du continent. Je suis un prêtre en voyage, parcourant le continent pour en apprendre plus sur le monde à l'entour de notre modeste peuple. J'espère que mon statut ne pose pas de problème, de même que ma méconnaissance de la croyance ici, je n'attend également nulle traitement de faveur. Je peux bien sûr rendre l'immense service que vous me feriez en travaillant le temps qu'il faudra.
- Hum, je ne sais guère. »
Elle fait en effet mine de réfléchir, levant les yeux vers le ciel avec une légère moue, comme si elle était en train de peser le pour et le contre de cette rencontre, de cet accueil qu'elle pourrait lui offrir, et pour être parfaitement honnête, son jeu est sûrement assez saisissant pour que le jeune homme s'y trompe, et vienne croire qu'elle est en train de lui annoncée de manière bien peu directe qu'elle ne peut accepter sa présence à l'intérieur de l'église ! Mais bien sur, rien de cela n'est vrai, elle serait tout simplement aux anges de pouvoir aider son prochain, surtout qu'il semble être un confrère de croyance, et que même si elle connaît les règles autour de la foi en Sylvandell, à savoir que le peuple est extrêmement croyant, et que seul les religions s'accordant avec la royauté peuvent être acceptée en ses terres, elle ne peut que témoigner un vif intérêt envers le dogme, les rites, et les pensées qui doivent sûrement accompagner ce géant aux cheveux bleus profonds ! Elle tient toutefois son petit jeu de comédie pendant quelques secondes, suffisamment pour qu'elle sente un léger trouble naître chez l'homme qui se trouve en face d'elle, puis se met à rire légèrement, un rire cristallin qu'elle tente bien malgré elle d'étouffer, de manière à s'assurer de ne pas le vexer outre mesure en passant pour une femme moqueuse, puis se reprend après une grande respiration, et se tourne pleinement vers lui avec l'air le plus accueillant du monde. Et ses lèvres se descellent alors pour lui exprimer un peu toute la mesure de son naturel des plus altruiste, lui confirmant aussi par là le tout de sa bonté, et de celui de son culte :
« Je vous fais tourner en bourrique, toutes mes excuses. L’Église d'Argent accueille toute personne dans le besoin d'un gîte et d'un couvert, sans que la moindre rétribution ne soit demandée. Voyez cela comme un moyen d'offrir, même au voyageur intrépide, la protection des drakes d'Argent. Je me présentes, je suis Elynie Reviade, prêtresse d'écaille, et donc représentante de notre Église. Juste derrière moi se trouve mon frère, Kin'Dareb. Vous aurez remarquez que nous ne possédons guère les même attributs, mais ne vous en étonnez pas trop, d'accord ? »
Répondant à son salut, elle s'incline légèrement tout en prenant du bout des des doigts les coins de sa jupe, la relevant doucement dans son mouvement sans trop faire attention à quel point elle révélait le haut de ses cuisses dans sa manière de faire. Il était vrai qu'elle et Kin était passablement différent. Non seulement le dragon ne possédait ni la confiance aveugle que la jeune femme ressentait envers n'importe qui, ni l'amabilité singulière que celle-ci véhiculait par le moindre de ses propos, y préférant normalement un caractère qui allait particulièrement en contradiction avec celui d'Elynie, méfiance et prudence, ainsi qu'un don naturel pour ausculter lentement mais sûrement l'âme de ceux qui prétendait simplement chercher un toit. Par exemple, Elynie, bien loin d'avoir jouer d'autre chose que d'un accueil chaleureux, n'avait pas du tout capter chez ce futur compagnon de soirée la singularité de son être, cette magie étrange, un peu distordue, qui par contre n'avait pas du tout échappée à l'oeil acéré de Kin'Dareb, son front lourd munie de cette lame d'un scintillement presque aveuglant s'étant tourné depuis le début de la discussion pour que finalement la pointe de son occiput frontal soit clairement adressé à l'étranger. Rien de plus qu'une petite manière de prévenir qu'il l'avait à l’œil, sûrement, mais pour autant le dragon en manquait pas de manière, ni de bonne volonté, et partageait le but de son espèce, à savoir protéger autrui contre le chaos, la famine, la guerre, et autres fléaux dont l'humain était bien souvent sujet, aussi se permit-il simplement un grondement, de manière à saluer l'homme, et disparut lentement derrière les portes de l'église, libérant le passage pour sa sœur et son invité.
« Je vous invites donc à rentrer, afin déjà de pouvoir vous asseoir, vous devez être fourbu de vos pérégrinations. Et toi ma jolie demoiselle, vas donc rejoindre tes parents, les festivités ne vont pas tarder, il faut que tu les accompagne dans les prochains jours, d'accord ?
- O-Oui madame. A... A tout bientôt, je pourrais revenir ?
- Bien sur petite ange. Allez files maintenant. »
Et la prêtresse lui fit simplement au revoir de la main quand elle s'éloigna, une doux sourire sur le visage, avant de se tourner vers son invité … et de lui faire signe, élégamment, de la suivre à l'intérieur de la haute chapelle.