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Non... oui... Non je t'assures, ça vas marcher... Non je ne vais rien faire d'idiot... Oui, oui si c'est dangereux je me replie... Mais je suis sur que ça vas marcher ! Quoi ? Non... Non, cesses de t'en faire ! Ouais écoutes je te rappelles, une fois que j'aurais tester le premier échantillon... Ouais c'est ça, à tout' ! »
23h07... Il rangea le téléphone dans sa poche, mollement, et vint pousser un long soupir de stress, laissant ainsi s'échapper un certain ras-le-bol, cumul de plusieurs jours de travaux intenses qui ne recevaient pas, à son goût, toutes les félicitations nécessaires.
Alexander Karahazi est un métisse, un homme provenant de la lointaine Russie, et dont le père japonais avait relevé le dossier, excellentissime d'ailleurs, pour le proposer à une section particulière d'une ville attractive nommée Seïkusu, et quand le boulot avait fait son apparition, avec la paie qui allait avec, l'homme n'avait pas refuser un instant, croyant enfin avoir trouvé des gens capables de reconnaître son génie. Il découvrit bien vite la vérité de l'affaire, un ancien scientifique aux affaires douteuses avaient été « radié » des registres, et il avaient besoin d'idées neuves, quittes à prendre un homme dont le CV n'était pas particulièrement fournie, mais dont la famille appartenait déjà à l'organisation. Et quelle organisation d'ailleurs, le bureau national contre le domaine paranormal et les ENTM (Entités Non Terrienne Mystique), une appellation bâtarde pour définir des êtres qui semblaient capable de provenir d'un monde différent, aux travers de portails qui n'ont encore été décelé qu'en Seïkusu. Pour être honnête, il avait été investi d'un travail de recherche, et se devait de trouver des méthodes innovantes pour découvrir les potentiels êtres dangereux qui se trouvaient dans la ville, ce qui lui avait plut au premier abord, mais maintenant … Il commençait à être déçu, car nombreux étaient ceux qui doutaient de la validité de sa dernière invention, si bien qu'il était considéré de lui retirer une partie de ses moyens. Et ça, il l'avait en travers de la gorge.
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Ici Alexander Karahazi, chercheur de classe 3 au bureau national Kô. Premier test de l'encensoir, portée réglée sur deux kilomètres, zone sécurisée. Test prévu pour une diffusion de trois heures. Utilisation d'un échantillon d'origine équine. Lancement de la machine dans trois...deux...un. Lancement. »
Accompagné d'un magnétoscope, il enregistre scrupuleusement son expérience, et dirige une caméra à trépieds sur un large objet métallique en cuivre, soutenu par un lourd socle de marbre, qui se met à vrombir lentement quand l'objet est mis en marche grâce à la pression d'un gros bouton rouge presque trop cliché au vu de la situation. Lentement, une légère fumée rosée s'échappe de multiple trous creusés sur la partie supérieur de la sphère, puis lentement celle-ci envahie les lieux avant de graduellement devenir diaphane, pour finalement disparaître, mélangé à l'air ambiant avec une étonnante facilité. Parfait, jusqu'ici tout cela ne présentait ni dysfonctionnement, ni déceptions, et c'est donc avec tranquillité que l'homme emprunta l'échelle qui permettait de se poster un peu plus haut, à l'étage du large hangar dans lequel il avait installé son matériel, avant de se poster bien au-dessus pour l'observer fonctionner. Le but de l'encensoir était de diffusé des phéromones marquées dans un large périmètre, afin d'attirer tout les OPH (Organisme Partiellement Humain) qui se trouveraient dans la zone d'action, et de les réunir dans un endroit précis, où il serait aisé de les conserver d'ici à l'arrivée d'un groupe d'intervention pour la capture. Alexander avait longtemps hésité pour le faire fonctionner, mais il avait décidé de minimiser les potentiels risques en usant d'un échantillon rare, un seul OPH d'origine équine ayant été obtenu à ce jour, si bien que cela lui permettrait, normalement, de ne pas se retrouver avec une horde d'OPH sur le dos, comme dans le cas supposé où il aurait fait usage d'un échantillon félin. Bon il pouvait ne pas y avoir d'autres OPH de cette nature, mais il préférait être prudent, quitte à prouver que le dispositif n'était pas nuisible à l'humain, au moins...
Il ne lui restait plus qu'à attendre pour vérifier cela !
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Carlie Vinyl est crevée, lessivée, n'as plus de forces, et c'est avec un pas lent et un air passablement amoindri qu'elle sort par la porte arrière du club où elle mix chaque soir, pour la plus grande joie de ceux qui viennent l'écouter pour se trémousser dans tout les sens, alors qu'elle ne fait que de son mieux pour rester concentrée pendant environ quatre heure de manipulation musicale non-stop. Observant autour d'elle sans mot dire, afin de s'assurer de l'absence complète de la présence d'un fan un peu désagréable, elle se dirige tranquillement vers les petites rues arrières, son sac sur le dos, et cherche d'un regard plus ou moins vif si rien n'est là pour lui faire une vilaine surprise. Les humains sont tellement plus vils que les poneys, et même si elle adore la terre depuis qu'elle y est arrivée, elle n'arrive toujours pas à comprendre ce qui peux passer dans la tête des naturels bipèdes, c'était à croire que si ils ont l'occasion d'observer une jolie femelle, ils ne savent plus se tenir ! Sa copine Octavia lui manque, au moins avec elle, elle serait capable de passer un petit temps calme après ses représentations, mais malheur faisant, elle avait refusée de l'accompagnée sur Terre pour les quelques semaines de visite qu'elle avait préparée. Enfin, elle divaguait, et sortant tranquillement de la dernière ruelle un peu sordide, elle déboucha sur les quais de la ville, une zone de porte quasiment désaffectée où seule restait de longues rangées de hangar, accueillant généralement squats, types louches, et marchandises d'un marché qu'elle ne souhaitait pas connaître. Sauf que ce coup-ci, quelque chose vint lentement taquiner son odorat délicat, même si il était amoindri sous forme humaine. Quelque-chose de très « attrayant ».
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Ça sent bon... »
Il était rare qu'elle parle, mais c'était sorti tout seul pour l'occasion. Cela sentait effectivement bon, même très bon, à telle point que bien malgré elle, elle vint à se diriger dans la direction opposée à son retour au bercail, s'égarant lentement dans les vieux quais désaffectés tout en suivant l'odeur à la trace, quelque chose dans ces lieux l'attirant plus que tout, à tel point qu'il n'était même pas concevable d'y résister. Plus elle s'en approchait, plus il faisait chaud. Plus elle s'en approchait, et plus ce qu'elle cachait derrière son apparence humaine commençait à se révéler, sa peau se mettant à blanchir de plus en plus franchement, ses traits s'arrondir un peu aussi, puis ses pupilles cachées derrière ses habituelles grandes lunettes d'aliens passer d'une couleur normale pour un être humain à un rouge tout à fait atypique. Finalement d'ailleurs, presque sans comprendre pourquoi elle fait ça, mais n'étant déjà presque plus capable de comprendre ce qu'il se déroulait, ses doigts vinrent à se perdre sur sa tenue, pour venir attraper tout d'abord la fermeture éclair de son sweat, et l'ouvrir d'un coup pour qu'elle le jette au sol, ses pensées s'égarant dans la nécessitée d'avoir un poil moins chaud... Puis ce fut sa jupe qu'elle ôta sans réfléchir, mais désormais pour des besoins bien plus compliqués à assumer : le besoin d'être
mis à nue. Quand enfin elle débarque devant le hangar, qu'elle respire avec une envie claire la douce fragrance qu'elle a humée tout le long de son chemin, il ne reste plus sur elle que ses collants qui s'arrêtent à mi-cuisse, le reste traînant le long de son chemin, et son entre-jambe laisse déjà transparaître une certaine forme d'excitation complètement incompréhensible... Mais elle ne s'en rend même pas compte, et tourne autour des lieux, avant de trouver une mince entrée, et de s'y faufiler pour débouler dans le grand hangar vide.
Son souffle est lourd, mais elle est encore bien silencieuse alors qu'elle s'avance dans les lieux, observant autour d'elle... Elle est seule apparemment, seule, et de plus en plus excitée. Du moins, elle croit l'être.