Sakura était toute excitée aujourd’hui en retournant vers le Bassin Royal du Palais d’Argent, siège du royaume de Thranduin III, Roi de Thriwail. Thranduin III, dont on louait la sagacité, avait étendu les frontières de son royaume, accordant prospérité économique et protection à ses sujets. Il avait réussi à concocter une superbe alliance avec les nains, dont les cités libres avaient désormais rejoint son royaume, forgeant les forteresses qui protégeaient le mine, et extrayant les gisements précieux qui permettaient aux forgerons et aux armuriers de fabriquer de puissantes armures et épées. Thriwail dominait le monde, une immense terre peuplée de forêts gigantesques et de multiples mers. Il y avait bien longtemps que le peuple des Sirènes avait rejoint ce grand royaume, conglomérat issu de multiples alliances ancestrales. Thranduin III était un Roi à la longévité exemplaire, puisqu’il régnait sur le royaume depuis plus de trois siècles, mais commençait à se faire vieux. C’est dans ce contexte que sa fille intervenait, pour lui succéder.
Sakura, elle, n’était pas n’importe quelle sirène. Elle appartenait à la famille royale, et, à ce titre, était une sirène très particulière, proche du pouvoir, et, surtout, de la fille du Roi. Tandis que la paix régnait en ce monde, Sakura, elle, était une sirène très curieuse, et aussi très espiègle. Elle n’avait pas grandi dans son royaume, mais ici, car sa mère était, elle aussi, la sirène du royaume. Sakura avait donc voyagé dans le monde, et avait peu à peu découvert les plaisirs du monde. Entendre des chants le long de la plage, par exemple... Elle se rappelait encore de cette fois où, longeant une falaise au coucher du soleil, elle avait entendu une fantastique mélopée, qui l’avait laissé rêveuse. Capable de nager très vite, et sur des distances impressionnantes, Sakura avait été jusqu’aux archipels paradisiaques, où elle avait pu se reposer le long des palmiers, et avait même nagé jusqu’aux régions polaires. Elle savait que, depuis l’aube des temps, les sirènes protégeaient ce monde des créatures abyssales, les monstres des temps anciens, qui existaient quand le monde n’était que fusion et feu, comme les dragons, les Balrogs, et d’autres monstres terrifiants. Quand le monde avait fini par se construire, ils avaient été enfermés dans les tréfonds de ce dernier, sous l’océan, mais, parfois, sous l’effet de failles sismiques, ces monstres ressortaient. Les sirènes avaient toujours été là pour les combattre, et c’était à ce titre que les elfes avaient toujours veillé à maintenir leur alliance avec ces nymphes aquatiques, connues pour attirer les marins, et pour aimer la chanson.
Et ça, c’était quelque chose de particulièrement vrai pour Sakura, qui aimait beaucoup l’art, mais, surtout, la musique. Quand des concerts s’organisaient aux îles paradisiaques, que des saltimbanques chantaient, et que de magnifiques voix se faisaient entendre, elle était toujours là.
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Et c’est d’ailleurs comme ça que je me suis approchée d’elle...*
La Dauphine était une très grande chanteuse, avec une merveilleuse voix de velours, et c’était en l’entendant chanter que Sakura, il y a de cela des années, était sortie de l’eau pour l’écouter. La Dauphine était alors jeune, et avait naturellement pris peur, mais Sakura l’avait rapidement rassuré, et, depuis lors, il était fréquent que la Dauphine chante, juste pour elle. En conséquence, les sirènes adoraient les chants... Mais pas que ça.
Sakura, en effet, avait grandi, et avait vu bien des choses. Son passe-temps favori était de voir des couples faire l’amour le long de la plage, et il lui arrivait parfois de faire comme ses congénères, de chanter pour attirer des marins, et coucher avec le plus beau d’entre eux... Ou les plus belles. Mais, aujourd’hui, elle comptait s’occuper de quelqu’un d’autre.
Aujourd’hui, oui, alors qu’elle attendait l’arrivée de la Dauphine dans cette grande cour, il fallait qu’elle s’occupe d’autre chose.
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La virginité de la Princesse...*