Survival Of The Fittest [Cara Rogers]

Sur le toit, Ororo laissait la pluie venir à elle. Elle ruisselait sur son corps, et les éclairs zébraient le ciel nocturne de Seikusu. Celle qui, jadis, était considérée comme une Déesse, Reine des éléments, s’envola peu à peu, s’absorbant dans les éléments, fondant dans les cumulus et dans les nuages furieux. La pluie s’abattait sur Seikusu, et Tornade n’avait rien à y voir. Elle laissait les éléments se déchaîner, car, parfois, la Nature avait besoin de gronder. C’était dans l’ordre naturel des choses. Ce qu’Ororo avait appris au contact de Charles Xavier, et des X-Men, c’est qu’elle n’était pas une Déesse, qu’elle ne contrôlait pas la Nature. Son rôle était de la réguler, d’en calmer les accès de fureur... Mais ça, ça, elle adorait.

Ororo avait toujours aimé la tempête, sentir la pluie filer sur son corps, ne faire plus qu’un avec les forces élémentaires. Là, elle se ressourçait, elle s’abreuvait, disparaissant dans la tempête.


« Elle compte s’échapper... Nos télépathes l’ont perçu.
 -  C’est pour ça qu’il faut l’en en empêcher, et prendre les devants. Elle est le succès de notre opération, on ne peut pas se permettre de la laisser partir. »

Ainsi parlaient entre eux Thompson, de la branche américaine, et Nagaki, de la branche japonaise. Deux agents spéciaux, qui avaient pour tâche de capturer leur cible, et de l’amener à la Colonie. Les deux hommes étaient des membres efficaces de l’organisation. Thompson, lui, était un ancien agent secret, membre de la CIA, qui avait été renvoyé quand ses supérieurs avaient appris qu’il avait comme père un individu proche du Ku Klux Klan, et qu’il était ouvertement raciste. Nagaki, lui, était un individu qui était furieux de voir le Japon être aux services des États-Unis, et qui rêvait de faire partie de quelque chose de grand, comme ses ancêtres avant lui. Ils avaient le profil idéal pour rejoindre l’Organisation, un terme générique désignant une structure tentaculaire, un terme qui ne voulait rien dire.

Leur cible était un produit de cette organisation, quelqu’un qui accomplissait des missions périlleuses, au service de ses maîtres. Seulement, la jeune femme voulait se rebeller, elle voulait fuir, et cela était inacceptable. Il fallait donc admettre qu’il y avait eu un échec quelque part. Les scientifiques ayant travaillé sur elle n’avaient pas réussi à contrôler son cerveau, à la formater pour la rendre docile. D’un autre côté, la rendre docile aurait atténué ses capacités de combat, alors il avait fallu faire un choix.

Cependant, Thompson et Nagaki n’avaient pas les moyens de la stopper. Alors, en réalité, ils accompagnaient une femme, qui venait tout droit de la Colonie : la redoutable Rose Wilson, une impitoyable tueuse, la fille du légendaire Deathstroke.

Dans leur voiture, les deux hommes avançaient, pistant la femme. Pour l’appâter, l’Organisation lui avait donné pour cible une personne se trouvant ici. Un journaliste qui vivait dans un appartement minable, et qui était sur le point de réaliser un article brûlant, impliquant un député japonais avec les maîtres de la femme. La priorité était donc de le tuer avant qu’il ne termine son article.

Ce que Cara ignorait, toutefois, c’était que l’homme était déjà mort, et que, quand elle entrerait, elle déclencherait des détecteurs de mouvement dissimulés partout dans l’appartement, qui amorceraient une puissante charge Semtex située sous son bureau.

C’était, tout simplement, un piège.

La mission était simple. Pénétrer dans l'appartement d'un journaliste et le descendre avant que ce dernier ne sorte un article. Un article brûlant, mettant à mal quelques hautes têtes de l'organisation et de ses alliés. Cara avait écouté sagement lors du brieffing. Elle avait regardait avec attention les plans du quartier, de l'immeuble et de l'appartement de sa future victime. Imprimant tout ça dans sa tête, la belle brune savait parfaitement quoi faire et comment le faire. Se redressant de sa chaise après les longues minutes de discours de son supérieur, la belle décida d'aller faire un brin de toilette avant de se changer, s'équiper, et attendre la nuit pour entamer la dite mission. Rien de bien méchant. Selon ses calculs, il ne lui faudrait pas plus de dix minutes une fois sur les lieux pour pénétrer l'appartement, assassiner le journaliste et quitter les lieux. Un jeu d'enfant pour la guerrière qui ne recevait, ces derniers temps, que des missions bien trop facile. Comme si l'organisation essayait de la brider. D'amoindrir ses facultés en ne lui permettant pas de les entraîner dans des situations périlleuses. Comme elle le faisait avant. Avaient-ils remarqué le penchant de la jeune femme pour le monde extérieur et son attirance à quitter l'organisation et son "métier" ? Peut-être. Et c'était sans doute pour cela qu'ils essayaient aussi de l'amoindrir, dans le but de mieux la contrôler. Ce qui était peine perdue il fallait l'avouer. Cependant, Cara n'y pensait pas encore. acceptant simplement la mission, sans pouvoir faire autrement de toute façon.

Une fois prête, la belle brune se rendit au sas lui permettant de quitter les locaux souterrains de l'organisation. En plus des épais murs blindés qui composaient sa "maison", l'organisation était niché sous terre à plusieurs centaines de mètres sous la surface. Rendant toute évasion ou toute intrusion bien plus difficile. Pour ne pas dire impossible. En sortant, Cara ouvrait ses yeux, regardant tout autour d'elle, surtout le ciel et les étoiles avant de sourire légèrement. Cela lui faisait du bien. Beaucoup de bien. Il avait dû se passer bien une vingtaine de jours depuis sa dernière mission. Vingt jours sans sortir. Si au début cela ne dérangeait pas la belle, depuis quelques temps elle ressentait un profond manque et une envie assez forte de tracer sa propre route. Faire ses propres choix. Ne plus obéir constamment aux ordres de personnes qu'elle n'appréciait pas plus que ça. Respirant un bon coup, elle se mit finalement en route. Elle enfourcha sa moto et prit alors la route. Personne n'aimait le fait qu'elle se déplace de la sorte. Cependant, Cara n'en avait que faire et préférait vraiment se moyen de locomotion. Ainsi, elle avait l'impression, le sentiment, de se sentir véritablement libre. Sourire aux lèvres, la belle fonçait dans les rues de la ville et se rapprochait alors du quartier dans lequel résidait notre ami journaliste. Pour plus de sécurité et de discrétion elle décida de se garer quelques rues avant et de continuer le tout à pied, en passant par les toits. Elle arriva assez rapidement devant l'immeuble visé.

Posé sur le toit d'un immeuble voisin, la belle regardait avec attention les lieux. Sondant en quelque sorte sa zone de frappe. Elle ne détectait rien de particulier. Il faut dire que ses pouvoirs de détections liés à ses pouvoirs psychiques n'étaient pas très bien entraînés et de ce fait il lui arrivait très souvent de rater pas mal de chose. Elle n'en avait cure, ses compétences physiques lui permettaient d'accomplir n'importe quel contrat. Après quelques minutes, elle se décida d'agir. La nuit était déjà tombé depuis bien longtemps sur la ville et le temps, peu clément, apportait sa petite touche de noirceurs et de ténèbres. Sautant, elle atterrit sur le toit de l'immeuble visé puis s'engouffra à l'intérieur, cherchant l'appartement de sa futur  victime. Elle le trouva assez rapidement et passa ensuite par l'extérieur pour pénétrer à l'intérieur. Elle remarqua, alors qu'elle se tenait à la fenêtre du journaliste, qu'aucune lumière n'était présente. Soit ce dernier dormait déjà soit il était absent. Les deux solutions jugées insuffisante par la belle, elle se décida tout de même d'entrer et de vérifier par elle-même. En posant le pied sur le sol, Cara n'imaginait pas que ce geste allait déclencher une puissante charge explosive d'ici quelques secondes. Elle fit quelque pas quand un bruit inquiétant attira son attention et par pur réflexe, ses dons se mirent en route et créèrent alors un bouclier psychique autour de son corps pendant que l'appartement explosait. Une explosion violente qui réduisit en miette  tout l'étage de l'immeuble, propulsant la jeune femme dans un appartement d'un immeuble voisin. Le choc l'étourdit quelque peu et elle se releva en titubant pendant quelques secondes.

"Merde... c'est quoi ça ?" Se questionna-t-elle alors qu'elle regardait les dégâts que l'explosion avait apportée. L'appartement était piégé ? Si oui, en était-elle la cible ou s'agissait-il d'un autre groupe voulant réduire au silence le journaliste ? Même cible, deux contrats différents ? La brunette n'en savait rien et pour le coup elle ne savait que faire. Pouvait-elle profiter de la situation pour s'enfuir ? Elle doutait mais l'envie était bien plus forte. Surtout en se disant qu'elle pouvait très bien avoir été pris pour cible. Mais par qui ? L'organisation elle-même qui avait l'air d'avoir découvert ses envies ou alors une autre organisation d'un autre pays ? Beaucoup trop de questions se bousculaient dans sa tête. Toujours est-il qu'elle était perdue, se trouvant dans l'appartement d'un autre immeuble à regarder celui dans lequel elle était plus tôt brûler. Et là, elle entendit des bruits de pas. Des bruits bizarres. Bien trop nombreux et bien trop pressé pour être amicaux. Ces derniers accourant vers sa position...

Tandis qu’elle planait dans les airs, Ororo oubliait tout. C’était un plaisir indescriptible, qu’aucun humain ne pourrait comprendre. On aurait pu craindre pour sa santé, mais le fait est que les tempêtes n’avaient jamais troublé Tornade. Elle se ressourçait à l’intérieur, et, alors qu’elle flottait vers les airs, sous elle, une explosion tonitruante retentit...

Cara avait volé à travers une fenêtre, traversant la rue pour s’écraser par la grande baie vitrée d’un appartement en face, surprenant un couple qui se trouvait dans ce studio. L’homme bondit hors du lit, nu comme un ver, légèrement barbu. Il se mit à parler en désignant la femme, tandis que, en face, des chapelets de fumée s’envolaient dans le ciel, avec des flammes impressionnantes. L’explosion avait, non seulement pulvérisé l’appartement, mais également dévasté tout l’étage, provoquant un violent incendie.

Des bruits de pas se firent alors précipitamment entendre.

« Vous êtes qui, vous ? C’est quoi, ce merdier ?! »

Un coup de pied fit alors sauter la porte, arrachant la serrure, et des commandos entrèrent. Portant des combinaisons noirs, ils avaient des fusils d’assaut avec des lasers verdâtres. L’homme tourna la tête, médusé, et une rafale jaillit, le frappant à la poitrine. La fille hurla, avant que des balles ne la tuent également. Ils avaient des silencieux, et visèrent ensuite Cara.

« C’est elle !
 -  Elle a survécu ?! »

Il était normal qu’elle survive, car l’organisation ne voulait pas la tuer... Mais il s’étaient attendus à ce qu’elle soit au moins blessé. Ils connaissaient les capacités surnaturelles de la femme. Le sergent de l’unité la visa, tandis que les autres formaient progressivement un demi-cercle.

« Vous pensiez vraiment pouvoir vous échapper ? Vous nous appartenez ! Intégralement ! Votre désertion ne saurait être tolérée. »

Ces hommes étaient surentraînés, avec des armes redoutables. Il suffisait de voir les impacts sur l’homme tué pour s’en rendre compte Soudain, le vent se leva, et, alors qu’ils s’attendaient à pouvoir la récupérer, ou à se battre, uen violente bourrasque jaillit, tandis que des éclairs rugirent, et une onde de vent frappa les tueurs, les repoussant en les soufflant, le vent tournoyant mystérieusement autour de la femme.

Dans le dos de Cara, flottant dans la rue, Tornade venait d’arriver, portant sa combinaison.

« Que se passe-t-il ici ? »

Tornade avisa alors les deux cadavres, et serra les dents, ses yeux devenant d’un blanc laiteux.

« Par la Déesse... »

Elle chérissait la vie plus que tout au monde. Voir des meurtriers avait donc toujours le don de l’énerver. L’un d’eux tenta de se relever, tenant entre les mains un fusil à pompe, et Ororo tourna la tête vers lui. Une bourrasque plus violente le frappa alors, avec la force d’un éléphant, soulevant le corps de l’homme, qui fila contre la porte d’entrée, la traversant pour rebondir dans le couloir.

Ororo regarda alors la femme, se demandant si elle était une amie ou une ennemie...

L'explosion détruisit entièrement l'étage dans lequel se trouvait Cara. La belle brune ne dû sa survie qu'à ses nombreux dons qui lui permirent de se protéger. Jetée dans les airs, Cara s'écrasa dans l'appartement d'un autre immeuble en cassant la baie vitrée ainsi que le mobilier présent sur son passage. Elle mit d'ailleurs plusieurs longues secondes avant de se redresser et de se remettre du choc. Car même si elle n'avait aucune blessure, la belle avait été pas mal secouée par l'explosion. Elle ne se rendit d'ailleurs même compte qu'elle venait de pénétrer dans un appartement habité et que le couple était présent. Cassant sans nul doute leur agréable nuit. Se redressant, la belle ne se souciait de ce qui l'entourait et regardait alors avec surprise l'immeuble où elle se trouvait quelques secondes plus tôt, détruit en bonne partie. Le souffle de l'explosion avait complètement rasé l'étage et les deux étages du dessous s'effondraient légèrement. La mission était pourtant simple mais la belle n'avait pas pensé pouvoir être piégée de la sorte.
En attendant, un commando d'élite pénétra dans l'appartement où elle se trouvait en fracassant la porte d'entrée avant d'abattre rapidement le jeune couple. Qu'avaient-ils fait pour mériter de mourir de la sorte ? Rien à part s’interroger sur ce qu'il se passait sous leurs yeux.

" Et pour cela il fallait détruire un immeuble et descendre un jeune couple innocent ? "

Demanda-t-elle en sentant une certaine colère l'envahir. La colère d'avoir été découverte d'une part, elle qui se pensait assez discrète pour mener ses plans à exécution. Mais aussi la colère d'être en partie responsable de tout ce qui venait de se passer. Enlever des vies n'étaient pas un problème normalement pour la jolie brune qui avait fait cela toute sa vie. Cependant depuis quelques temps maintenant, elle ressentait un profond dégoût concernant son activité et le fait de parfois retirer des vies innocentes. D'où le fait qu'elle avait décidée de s'enfuir de l'organisation et de s'évanouir dans la nature. Pour arrêter tout ça et vivre une vie plus normale.
Mais tout était compromis désormais. l'organisation savait pertinemment qu'elle avait décidée de partir et avait envoyé ses meilleurs hommes pour la ramener. Il était clair qu'une reprogrammation était en vue. Ils ne comptaient pas la tuer et jeter par les fenêtres des millions de dollars. Ils essayeraient sans nul doute de la récupérer en vie. Nul doute qu'il n'y avait pas que des balles dans leurs chargeurs d'ailleurs. Mais arriveraient-ils à battre l'arme la plus puissante de l'organisation ? Rien n'était sûr. Surtout quand ils faisaient face non pas à une seule femme à pouvoir mais à deux. Car quelques secondes après, voilà qu'une jeune femme de couleur venait d'arriver dans le dos de la brunette. Cette dernière flottait dans les airs et ses yeux virèrent au blanc crémeux en découvrant les corps sur le sol. Était-elle une ennemie ? Était-elle envoyé par l'organisation pour battre Cara et la ramener ? Cette dernière sonda rapidement ses pensées avant de se retourner vers le commando d'élite. Elle n'avait de toute évidence pas à avoir peur de la nouvelle, cette dernière ne lui voulant pas de mal même si elle était méfiante à son égard. Reculant, Cara se positionna alors à ses côtés tout en faisant face à ses assaillants.

" Ce commando d'élite à été envoyé pour me capturer. Ils ont tués ce couple sans aucune raison. "

Allait-elle l'aider maintenant ou la laisser se débrouiller ? Après tout, ceci n'était pas ses affaires et la jeune métisse pouvait très bien s'enfuir et laisser la brunette régler ses affaires. Quoi qu'il en soit, personne n'avait l'air de bouger pour le moment. Chacun jaugeait la situation. Il était cependant claire que le commando aurait eu du mal contre Cara mais si cette dernière était couplé avec cette nouvelle jeune femme, ils n'avaient aucune chance de pouvoir la capturer. Qu'allaient-ils faire désormais ?

Le regard acéré d’Ororo se tourna vers les deux victimes, et une grimace se forma sur ses lèvres. Ce n’était pas la première fois qu’elle voyait des corps, et, à chaque fois, elle arrivait à se féliciter d’être encore choquée et heurtée par la vue de ces morts, comme un signe qu’elle n’avait pas encore renoncé définitivement à son humanité, qu’elle n’était pas devenue totalement cynique. Elle reporta ensuite son attention sur la femme, et fronça lentement les sourcils, en croyant voir un double…

*Ce corps, cette tenue… On dirait… Mais c’est impossible !*

Pour le coup, le regard d’Ororo passa de la détermination à la surprise. Psylocke, devant elle ? Impensable ! Son amie et mutante se trouvait en ce moment en Alaska, dans la base militaire secrète de Scott. Alors, qu’est-ce qu’elle faisait là ? Car c’était bien son uniforme qui se tenait là, cette tenue terriblement moulante, et ce corps, si similaire au sien… La surprise de voir, devant elle, une femme qui avait tout d’un clone, ne manqua pas de la troubler, mais elle se rappela que des tueurs surentraînés traînaient dans le coin, et tourna la tête en entendant des bruits de pas remonter dans le couloir.

« Leurs collègues débarquent… Je crois que tu vas devoir répondre à quelques-unes de mes questions. Je m’appelle Ororo, au fait… On me surnomme Tornade. »

Était-il vraiment nécessaire, à ce stade, de préciser l’origine de son surnom ? Ororo se retourna vers la terrasse pulvérisée, et tendit sa main vers la femme.

« Dans cet appartement, je ne suis pas en mesure de déployer mon potentiel, et je ne tiens pas à ce que le combat fasse plus de victimes innocentes… »

Protéger la vie avant tout des morts inutiles, voilà qui avait toujours été la philosophie d’Ororo, et ce depuis l’époque où elle était considérée, en Afrique, comme une Déesse, apportant la pluie et le beau temps selon ses envies. Elle commençait déjà à léviter en l’air, et, quand Cara attrapa sa main, Tornade s’envola dans les airs, maintenant la femme contre elle.

Sa course fut néanmoins d’une courte durée, car, pendant ce temps, sur un toit proche, un tireur d’élite la visa, et tira une fléchette verdâtre, qui atteignit Ororo dans le cou.

« Haaa !! »

Il y a de cela quelques années, les scientifiques humains, finances par des individus hostiles aux humains, avaient pensé mettre au point un traitement contre  le gène-X. Un vaccin contre ce que certains considéraient comme une maladie génétique, une philosophie avec laquelle Ororo avait toujours été contre, cette dernière voyant la mutanité comme une évolution naturelle. Avec le temps, il s’était néanmoins avéré que les effets de ce « vaccin » étaient temporaires, ce qui avait été interprété par certains comme la preuve scientifique que le gène-X n’était pas une simple dégénérescence génétique. Si ce poison avait disparu des mémoires, il existait néanmoins toujours, comme une arme contre les mutants.

Et Ororo venait d’être infectée par cette arme.

Elle sentit ses sens la troubler, et tourbillonna sur place, tombant sur le sol, utilisant d’ultimes réserves de contrôle sur elle-même pour se stabiliser, et ainsi amortir sa chute, qui l’envoya heurter le toit d’une voiture. Elle roula ensuite sur le sol, gémissant douloureusement, et tenta de se relever, face à Cara.

« Vite, il… Il faut fuir… »

Des bruits se firent entendre dans son dos, et une silhouette atterrit sur le toit d’une autre voiture, déclenchant l’alarme de cette dernière.

Une femme avec une courte chevelure grise, un cache-œil recouvrant aussi son front, et une combinaison militaire sombre avec des bords oranges, se dressa devant elles, et regarda Cara.

« Tu pensais pouvoir t’enfuir, petite ingrâte ? Tu appartiens corps et âme à tes maîtres, et je suis chargée de te ramener… Mais sache que tes supérieurs pourront aussi se contenter de ta carcasse ! »

Ororo reconnut cette femme, dont elle avait déjà entendu parler grâce au SHIELD. Une tueuse redoutable, la fille du légendaire Slade Wilson… Rose Wilson. Une femme qui avait visiblement décidé de suivre le chemin de son père, vendant ses capacités martiales aux plus offrants, en l’occurrence l’employeur de la mystérieuse Cara. Dénuée de ses pouvoirs, Ororo n’en était toutefois pas inutile pour autant, car elle restait encore une redoutable combattante au corps-à-corps… Mais, pour l’heure, fuir lui semblait être la meilleure option.