Les dimensions qui se tordent. Des univers à la géométrie alambiquée et tordue qui se déchirent sous ses yeux, se dévoilent en des distorsions atrophiant l'aspect déjà illogique de ces lieux... Au cours de ce voyage apocalyptique, Tryzox n'avait surtout pas lâcher le col du mage, le tenant bien fort à deux mains. Si il le lâchait, il serait sûrement perdu dans un de ces mondes immonde ! Mais pour que cela s'arrête, il devait mettre fin à ce sort. Le moyen le plus pratique qui lui vint à l'esprit fut de tuer le mage ! Ayant l'impression d'être en chute libre depuis le début de cette attaque, il avait du mal à bouger, mais assez de force pour lui mettre des grand coups de genoux dans les côtes. Le son était tordu dans ce périple interdimensionnel, mais il sentait que les os de cet enculé étaient entrain de lâcher. Le sort perdit de son intensité... Et ainsi, de sa vitesse. C'est comme cela que le Fossoyeur pu récupérer un peu plus de mobilité et ainsi lancer sa mâchoire au cou de son assaillant ! Ses crocs pénétrèrent sa chair pour déchirer la peau, la viande, le muscle, les cordes vocales. Il avait creusé son corps jusqu'à cette partie si importante pour des trucs comme parler, tousser, respirer ou vivre. D'un mouvement de tête soudain, il le priva de tout ce barda, ne prenant même pas la peine d'avaler cette chair. Ce type ne fera pas parti de lui ! Il se contenta de voir le monde reprendre une apparence lambda... Et il chuta sur lui. Le corps du mage au sol, le mort-vivant accroupit telle une bête sur le torse du cadavre, il regarda autour de lui. Crachant la chair au sol, il se leva et tituba un peu. Mal de mer ? De l'air ? Ou des voyages transdimensionnels par canaux magiques ? Une seule phrase de conclusion à ce duel sortit de la bouche du fossoyeur
« Sa mère putain. »
Il se pencha d'un coup en avant, vomissant brutalement au sol ! Des restes d'une des défenseurs qu'il avait buté plus haut ! Toussant brutalement alors que toute la bouffe qu'il avait accumulée se retrouva au sol, il soupira d'effort et s'éloigna un peu du corps. Une forêt. Il était où ? Toujours à Terra ? Il espérait putain ! Son corps n'avait plus guère de forces poru dire la vérité. Lourdement, il s'écrasa de tout son long dans l'herbe, perdant connaissance... Une épreuve dure à traverser, compliqué d'y survivre quand on a pas de quoi se régénérer les organes, mais là c'était trop pour lui. Mais, le pire, ce fut quand il rouvrit les yeux et réalisa qu'il était... Attaché dans un cachot ?...
C'était une belle journée de merde qui s'annonçait.
Mes couilles ! C'était pas une journée, mais une SEMAINE de merde ! Enfin, il avait à peu près calculé que c'était une semaine. Il avait tellement été laissé à l'abandon ici... Il ne savait pas où il était, combien de temps il avait été évanouit, depuis combien de temps il était là... Il ne savait pas. Le cadavre ambulant avait donc compté les secondes. Il en était à 604 896 secondes... Environ. Donc, plus de 10 080 minutes... Un total de 168 heures. Donc sept jours. Enfin, plus ou moins, il ne savait plus trop. Il était engourdit de partout, clairement, son esprit embrumé et alourdit par cette détention imprévue. Mais surtout, il pu remarquer un truc qui ne lui était encore jamais arrivé... Il avait faim. Très faim. Cette faim d'hémoglobine qui éveillait en lui tant de frissons que de malaise. Ses organes commençaient à en souffrir, son estomac enchaînant nœuds sur nœuds alors que son cerveau réclamait qu'il dévore celui d'un autre. Le goût de la chair qui craque sous ses dents... Il eut des tremblements.Son esprit s'embrumait de plus belle. Le brouillard produit par la famine ne cessait de se densifier. Il allait pas devenir un de ces zombies sans raisonnement si !? Peut-être pas, mais le manque de viande commençait à le peser, si bien qu'un léger filet de bave lui coulait du coin de la bouche. Grognant péniblement, il arrêta de compter le temps. Il avait besoin de quelque chose, n'importe quoi, pour sortir d'ici ! Intérieurement, il se mit à prier sa bien-aimée. Sa Sainte MorteDame... Et alors qu'il était habité par la pensée de cette femme au charme sans faille, une lumière se déplaçait. Le fossoyeur plissa les yeux, se concentrant dessus. C'était... une intervention divine !? Non. Une lumière, une flamme de bougie qui dessinait à peine des courbes aussi sensuelles que sexy. Les courbes d'une femme... Qui finit par se dévoiler. Il avait du mal à la voir correctement pour être honnête, ses yeux encore noyés par l'obscurité.
Elle s'approchait à tâtons, demandait si il y avait quelqu'un... Il ne répondit pas. Le silence qui avait été brisé par le bruit des pas de la belle commençait à être perturbé par la respiration du mort-vivant aussi. En effet, son souffle chaud était lourd de faim. Le parfum délicat de la jeune femme chatouillait le nez du zombie qui crevait d'envie de la dévorer ! La lumière de bougie fut remplacée par celle d'une lampe à huile. Il pu voir son visage... Une jeune femme, belle comme tout, qui le regardait avec un air inquiet. L'inconnue semblait compatissante au possible et triste pour lui... Quelle faiblesse ! Elle s'approchait, tendait sa main... Oooh, ce serait si simple. Si simple de croquer ses phalanges et les avaler ! Mais non, rien de bon ne ressortirait de cet assaut. Son appétit serait un peu calmer, mais à quoi bon si c'était pour être à nouveau seul ? Si il était abandonné encore une fois, il ne tiendrait pas et deviendrait sûrement fou. Surtout si c'était plus d'une nouvelle semaine ! Il n'avait aucune idée de combien de temps ça pourrait durer ! Il la regarda donc poser le bout de ses doigts sur son visage... Quand elle décala ses cheveux, il prit l'air le plus fragile qui soit, bien que ce ne fut pas bien compliqué ! Ses idées se remettaient au clair... Et il fit résonner sa voix, faiblement
« Je... Qui êtes vous ? Et je... je suis ici depuis combien de temps !? »
Il voulu tirer sur les liens mais sa faiblesse ne lui fit que remuer un brin le corps. Il geigna pénibalement d'effort, l'observant dans les yeux. Il avait l'habitude de jouer aux cons, jouer un autre rôle était pas bien dur ! La belle avait rapporter de quoi grignoter, et de la flotte... Rien qui callerait son appétit de sang, mais de quoi calmer son envie de la manger ! C'était raisonnable, et une bonne idée pour avoir sa confiance. Sa voix résonna encore, dans un chuchotement inquiet :
« Je... Vous m'avez apporté à manger ? Je... M-Merci. »
Il remua faiblement les poignets, tout doucement, comme pour rappeler qu'il était attaché... Il était dur de voir une quelconque menace dans un être aussi fragile, n'est-ce pas ?
Attends que tu me détache, se disait-il... Il ne la boufferait peut-être pas elle, si elle l'aidait, mais la connasse qui l'avait jeté ici... Il la dévorerait ! Comment saurait-il reconnaître cette personne ? Le parfum. L'odeur d'une peau usée par le temps et d'une chaire faible... Il ne savait pas où il était, mais ça ressemblait drôlement à un bordel, ici bas ! Enfin, quand il voyait une fille dans cette tenue... Il en aurait bien fait son quatre heure ♥ !... Et on ne parle pas de cannibalisme pour le coup.