C’était un jour comme un autre, à Tekhos Metropolis. Un jour parmi l’océan des autres, à une différence près. C’était qu’aujourd’hui, Aemiliane avait du travail. Beaucoup de travail ; bien plus que d’habitude. L’ingénieure travaillait actuellement sur différents projets au sein de la puissante firme des Forge, et elle n’avait pas beaucoup de temps pour elle. Et encore, on pouvait se demander si avec tous ces projets dont Aemiliane était concernée, ce n’était pas un peu trop. Mais ça n’en était rien ! GWC en avait une masse, dont certains qui étaient même top-secret. Des projets que l’ingénieure n’avait eu connaissance que de loin. Dont un certain qui, exceptionnellement en ce jour, elle allait devoir traiter. De manière indirecte cela dit.
En effet, quelques jours plus tôt on l’avait contacté car il y avait un besoin de maintenance sur une certaine pièce d’équipement. Un équipement appartenant à un arsenal, développé au cours d’un énième projet. Aemiliane n’en connaissait plus vraiment le nom de tête, mais elle savait que c’était quelque chose qui se rapportait avec la manipulation de la vitesse, voire du temps. Sa mission était d’intervenir sur une certaine pièce qu’on allait lui rapporter, à son domicile même ; c’était que chez GWC, on travaillait même à ses heures perdues … Mais quand on était une passionnée et une amoureuse de GWC comme Aemiliane l’était, cela ne posait pas problème. Toutefois, si elle s’attendait à ce qu’on lui apporte la pièce chez elle, elle ne s’attendait pas à la forme que cela allait prendre.
Car cela avait le mérite de surprendre, quand on ne s’y attendait pas. Le jour J, c’est-à-dire le jour où Aemiliane reçut ladite pièce, ce ne fut pas un simplement livreur de GWC qui lui apporta. Elle s’était préparée ; son mini-atelier installé dans sa chambre était certes un peu en désordre, mais elle avait sorti tous les outils répondant aux spécifications qui lui avait été fourni. Son ordinateur était aussi prêt. Prêt à se connecter à l’appareil s’il le fallait. En somme, l’ingénieure avait bien préparé le terrain et était prête à intervenir sur cette pièce. Sa porte sonna et là où elle s’attendait à un livreur, ce fut une toute autre chose qu’elle aperçut. Une femme bien entendu, mais … Qui n’avait pas l’allure d’un colporteur. À en juger par son uniforme, elle était … Une sorte d’agente. Et ladite pièce à réparer était sur son dos, visiblement. Aemiliane clignota à plusieurs reprises des yeux, avant de se mettre à parler. « Hum … C’est vous qui devez m’apporter la pièce je présume ? Hum … Ben entrez, je vous en prie ! » Dit-elle de sa voix agréable, en souriant doucement à la jeune inconnue qui, sans doute, devait appartenir à GWC et à ce projet opaque.
Aemiliane était sûre d’avoir déjà vu ce visage auparavant ; elle en croisait beaucoup au sein de la firme. Mais, celui-ci, cette femme, elle était sûre de l’avoir déjà vu. De toutes les manières, ça allait être le moment pour se rafraichir la mémoire ! Elle fit entrer la jeune femme et lui indiqua alors le chemin de sa chambre, qui officiait aussi en tant qu’atelier. Quand Aemiliane s’en servait ainsi, le lit faisait office de dépotoir à outils, et au centre, il y avait une petite table de travail, pile en dessous du projecteur holographique installé au plafond, toujours au centre. L’assistance holographique était précieuse, surtout dans ce genre d’intervention. « Alors, je peux la voir cette pièce ? » Lui demanda-t-elle gentiment, une fois qu’elle eut fermé la porte de son appartement.