Elle s'était débarrassée de sa robe, se dénudant. La seule partie de son corps qui restait voilée, c'était son intimité. Le problème, avec moi, c'est que prendre l'initiative, c'est pas mon plus grand point fort et d'ailleurs, comment on fait pour satisfaire une femme cinglée réputée pour avoir violer des gens avant de les tuer? J'hésite un moment puis je pose mes lèvres sur les siennes, me redressant lentement. Ce baiser me dégoûte, mais je n'ai pas le choix et je laisse ma langue rejoindre la sienne, de plus, je n'aime pas être obligé de faire un truc, même si d'autres à ma place ne se seraient jamais plaint de pouvoir ainsi embrasser une demoiselle sans le moindre tendre sentiment. Pour ma part, je trouvais cela un peu cruel de sa part, puisque, grâce à ma dernière réaction, elle sait que je tiens quelqu'un. Dans mon esprit, je me dis que je n'ai pas à aller loin, je dois juste lui donner du plaisir. Oui, c'est mieux comme ça, le baiser me semble moins chargé de culpabilité et je peux même le rendre doux. Tant qu'elle ne m'y obligera pas, je n'aurai pas à entrer en elle et je ne serai pas obligé de tromper Yume. Mon regard reste cependant froid et l'aura que je dégages ne montre aucune passion, seulement de la soumission. Comme l'a dit mon père, lorsqu'il m'avait attaché pendant qu'il violait une des servantes, c'est qu'un bon serviteur se soumettait à chaque volonté de son maître. Je me rappelle très bien qu'il avait même obligé la servante à pousser des cris de "plaisir" malgré que l'expérience qu'il lui faisait subir était loin d'être agréable. Ce souvenir, bien que très désagréable, s'appliquait à sa situation, puisque, comme la servante, il faisait quelque chose de normalement plaisant mais qui était loin de l'être. Cependant, mon baiser en restait expert et très appréciable, même si les sentiments n'y étaient pas.
Le baiser fut long, mais je ne chercha pas à le briser trop rapidement, ce qui aurait trahi mon déplaisir et comme je ne connais pas encore très bien ma maîtresse, je n'ai pas envie de voir sa réaction à ce dégout invisible. Mes mains étaient posées sur ses flancs, les caressant de haut en bas pour aller s'arrêter à ses hanches. Ses marques de brûlures ne me gênaient pas le moins du monde. Les sentir sous mes mains ne faisait qu'attirer ma compassion, et donc, une grande douceur, comme si mon corps ne voulait surtout pas que je lui fasse de mal. Un coté de moi trouve que ce supplice qui lui a été infligé était démesuré et injuste, mais d'un autre coté, je ne pouvais rien faire pour l'aider. Je doutes pouvoir l'aider à renverser l'ordre de ce monde, puisque je ne peux pas la battre elle, alors encore moins un archange. Encore moins si il s'agit d'une femme, puisque je ne serai que tout simplement incapable de la tuer. Il va falloir que je lui parles de mon code d'éthique, sinon, on risque de rencontrer un problème lors de son insurrection contre les force divines.
Je ne pouvais pas nier que cette femme était attirante. Elle avait beaucoup de caractère, bien qu'impolie. Elle était belle, elle semblait aussi avoir une tête sur les épaules, même si ce que je m'attends à sortir de sa bouche, c'est plutôt des injures contre les êtres célestes. Mais elle n'avait pas peur, ce qui, pour ma partie sombre, était une grande source d'attirance, mais je crois que la peur peut aussi me permettre de mieux cerner ses goûts. Bah, comme quoi je vais surtout lui servir d'esclave, je n'ai pas vraiment besoin de me préoccuper de ces choses... enfin, je crois. Ce dont elle a besoin, je ne risque pas de tarder à le découvrir.