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Les lamentations du vent [PV Meisa Kamui]

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Xatiav

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Les lamentations du vent [PV Meisa Kamui]

vendredi 12 juin 2009, 20:41:00

   Le ciel était sombre. Non qu’il eût été naturellement sombre, non, en cette douce journée au ciel dégagé, selon la météo, que le vent pourrais parcourir doucereusement, et faire profiter aux citoyens de la ville d’un agréable soleil d’or, voila qu’il était clairement affirmé que la météo mentait pleinement, et pour le dire, il suffisait de lever les yeux vers le ciel ou de se trouver tout simplement en dehors de son logis ; car le ciel était empli de nuages sombres qui semblaient avancer vers une direction unique, et le vent qui parcourait la ville, froid, glacé, violent, n’avait rien d’une douce brise automnale, malgré les protestations du gouvernement à l’institut météorologique. Mais même le premier ministre en vigueur ne pouvait se douter que se phénomène n’était pas naturel. C’était Lui, l’alchimiste des ténèbres à l’œil de sang, qui provoquait ce bouleversement climatique ; Il n’avait pas l’habitude d’utiliser à ce point son alchimie, mais il traquait. Oui, il traquait, un jeune homme, un jeune homme aux capacités intéressantes. Son unique œil visible, l’œil droit, un globe oculaire sans pupille, entièrement et profondément rouge, balayait la ville.

   Il était au dessus d’un chêne, haut sur son promontoire, toujours habillé proprement à son style, et ne bougeait pas. De sorte qu’on aurait pu le confondre à une statue fichtrement bien réalisé, de films de fictions ou d’horreur, tel qu’il était, son long manteau noir dans le vent, son œil brillant d’une lueur écarlate, sa longue mèche masquant l’horreur de son œil gauche, ses deux katanas et ses multiples ceintures dotées d’éprouvettes, et autres tubes à essais. Mais toutes personnes ayant levé la tête vers lui n’aurait pas fait attention à l’individu quelque peu particulier qui se tenait dissimulé dans le feuillage important d’un chêne, mais plutôt au vortex sombre que formaient les nuages dans le ciel. C’était sa stratégie habituelle, ses yeux craignant la lumière, moins il y en avait, plus il voyait. Mais pour le cas présent, et pour la majorité des cas, son œil gauche était hors-jeu. Car son œil gauche ne devait pas, oui ne devait pas, et ne devrait jamais, être exposé à une trop forte luminosité. Et révélé, il promettait bien pire que la mort à celui qui en découvrait l’horreur. Mais il n’était point venu pour tuer, oh que non. Après la réunion très intéressante qu’il avait connue avec le professeur Sekhmet et le docteur Ursoë, il lui devenait évident qu’il devait se trouver un assistant, pour avoir un regard neuf, autre que le sien, pour créer son homoncule. Et c’était la raison de sa présence et des tourments qu’il faisait subir au monde. Il cherchait. Et il avait trouvé.

   La personne qu’il avait trouvée était un jeune humain bien particulier. Pourquoi CET homme, il n’en savait pas encore grand-chose. C’est pourquoi il viendrait lui-même, en personne, en face de cet homme bien étrange qui avait attiré son regard depuis les profondeurs des ténèbres. Le fait qu’il soit aussi immobile qu’un parcmètre planté dans un parking ne signifiait pas grand-chose. Outre ses yeux qui scrutaient les alentours, ses autres yeux parcouraient déjà le ciel : il n’avait jamais rien fait d’inutile, et il le prouvait encore une fois. Le corbeau qu’il avait créé dans une triple violation des règles de l’univers, volatile doté d’une paire d’yeux similaires à son œil visible, parcourait le ciel, lançant des croassements lugubres, qui collaient bien avec le vent froid et puissant qui déchirait la ville. Les arbres étaient agressés par ces bourrasques, et les feuilles voletaient en tout sens, projetées un peu partout, et une telle violence élémentaire, malgré le Premier Ministre qui hurlait dans le récepteur de son téléphone fixe sur le directeur général du centre national de météo, forçait les gens à se réfugier dans les abris à portée. De quoi montrer la puissance de la nature par rapport à l’homme. Et Lui, me direz-vous ? Il n’était pas humain, et on ne pouvait même pas dire qu’il en avait totalement l’apparence. Son corps dans l’ensemble, et sa taille, étaient humaines. Tant qu’on excluait ses yeux de sang et la teinte terne et cadavérique de son corps, on pouvait encore avoir l’illusion qu’il était humain. Ce qu’il était, personne ne le sait. Ni vivant, ni mort, ni dieu, mais ayant besoin d’un assistant.

   Bref, en étant parfaitement conscient de causer du tord à quatre vingt dix huit pour cent de la population active, et même non active, les sans domiciles fixes étant usagers des espaces non lotis, et des rues en général, ne devaient pas être très contents lorsque des lames de vent s’en venaient précipiter les cartons qui leur servaient d’habitat naturel au fond d’une rivière, ou les emportait sur des kilomètres et à des mètres d’altitude. Mais il ne se souciait guère de quelques clampins, combien seraient-ils à mourir ; Ses propres objectifs comptaient bien plus pour lui que la survie économique, comme autre, de cette ville. Il y avait par ailleurs un enfant qui s’était abrité sous son chêne, depuis lequel il surveillait le périmètre. Un jeune garçon apeuré par le vent qui poussait des lamentations déchirantes en se brisant sur le mur, un jeune garçon qui tremblait quand grondait le tonnerre ou qu’un éclair déchirait les cieux. Son regard tomba sur ce pitoyable semblant d’existence, si fragile, si faible. Un simple mouvement de main, un simple geste, et l’insecte serait balayé comme n’importe quelle feuilles, n’importe quelles brindilles, n’importe quel grain de sable, et cela le plus froidement possible. Son expression faciale restait impassible, et le resta lorsqu’il fit un geste dédaigneux de la main, comme s’il chassait une mouche. Ce geste, une transmutation directe de la lourde branche au dessus de l’enfant, fit tomber la branche. Puis la branche devint roche, et avec un craquement horrible, elle s’abattit sur un enfant dont la seule erreur avait été de se trouver juste en dessous de lui. C’était tout.

   L’enfant ne retournerait plus jamais auprès de sa mère. Ce qui n’empêcha pas Son corbeau, son regard, son messager, de revenir avec un croassement lugubre, et bien d’autre, apporter les nouvelles de son observation. Concluante. Il décida donc de faire le reste lui-même. Gardant son corbeau bien placé sur sa main, il se laissa tomber de son perchoir. Et il descendit lentement, très lentement, comme si la gravité n’était pas la même pour lui que pour le reste de la planète. L’alchimiste, dans sa chasse, utilisait bien des pouvoirs. Mais cela n’était pas vain. Dans cet univers sombre, de chaos, de mort et de ténèbres, il était dans son élément. Le vent soulevant aléatoirement son long manteau noir, ébouriffant ses cheveux, sans pour autant soulever sa mèche, qui gardait vaillamment ses positions. Il s’avança dans le souffle et les pleurs du vent, les bruissements des feuillages des arbres, vers un objectif que de toute façon il connaissait depuis belle lurette. Mais il semblait … Il semblait que son corps s’effaçait … Oui, il devenait transparent, et finit même par disparaître … Pour réapparaître toujours immobile quelques mètres plus loin. Il était rare que lui, Xatiav, ne marche. Très rare. Il avait cependant repéré le jeune garçon qui s’en venait quelques mètres plus loin, vers lui. Jeune homme qui ne s’attendait pas et qui ne se serait jamais attendu à rencontrer un être aussi étrange que lui sur sa route. Mais pour lui, Xatiav, aussi, il lui arrivait d’être surpris par des faits imprévus ; imaginez que soixante ans auparavant, il rentre chez lui après une dure journée ç présider une assemblée de vieux gâteux, et qu’il revienne chez lui dans la paix de l’alchimie et qu’il trouve étendue sur ses notes de recherches une jeune fille nue, une de ses camarades de classes. Il avait mis près d’un mois à s’en remettre, bien que la surprise ait été à l’époque, assez agréable. Le fait était que n’ayant pas prêté d’abord attention à son lit, mais aux jurons proférés à l’encontre des autres membres du conseil, il avait manqué la crise cardiaque lorsque sa camarade le salua.

   Mais cette anecdote remontait à soixante sept années auparavant, et actuellement, plus rien ne pourrait le comparer à celui qu’il était avant. Et maintenant, il avait déjà créé un homoncule, Nereid, qui était allée parcourir le monde et avait trouvé un maître avec qui rester jusqu’à sa mort. Ce maître, c’était Missy Otehima, princesse vampire de son état. Pour parler franchement, il se foutait complètement de qui serait le maître de Nereid. Pour l’instant, c’était ce jeune homme qui l’intéressait. Non qu’il soit homosexuel, mais il avait besoin d’un assistant et pas de n’importe qui. A l’approche du jeune homme, le corbeau dirigea lentement sa tête vers celui-ci. Il étendit ses ailes, lança un croassement encore une fois lugubre, et s’envola, toujours en croassant lugubrement. Il se posa sur un arbre adjacent, dépourvu de l’intégralité de son feuillage fragile par la force du vent. Sa regard écarlate et sans pupille se riva dans celui du jeune homme tandis qu’il ouvrait lentement la bouche et prononçait d’une voix glaciale et caverneuse les paroles suivantes, brisant le rugissement du vent, qui résonnait toujours, mais, dont la voix de l’alchimiste parvenait à percer le tumulte. Il dit donc, ou plutôt, demanda au jeune homme qui le faisait face :


« Meisa Kamui, je présume ? »

Kamui Meisa

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Re : Les lamentations du vent [PV Meisa Kamui]

Réponse 1 vendredi 12 juin 2009, 23:47:57

J'ouvre les yeux. Le noir avait rempli ma chambre depuis un moment, faut croire. J'ai très mal à la tête. Je me redresse, m'assoit sur le lit, les yeux vides pour la raison que je ne suis pas tout à fait là, mais encore dans le long tunnel entre le monde du rêve et le monde réel. Ma chambre semble à la fois claire et sombre tout en même temps. Ça doit faire cinq fois ce mois-ci que je dors dans ce lit... soit depuis que j'ai ma nouvelle colocataire de chambre. ma tête est un peu embrumée et je repousses les chaudes couvertures de mon lit. Je regarde vers le lit de Yume, elle n'y est pas. Il me semble qu'elle allait dormir chez des copines, ce soir, ou elle était allée ailleurs. En tout cas, elle ne dormait pas dans notre chambre. Je m'étire un peu, baillant légèrement avant de me tirer à l'étreinte de Morphée, l'amante des hommes et des femmes qui dorment, qui voulait me ramener dans mon lit. Ou alors c'était la déesse de la mort... je suis un peu confus, ces derniers temps. Parfois, je me laisse à croire qu'il s'agit de Morphée, et d'autres fois, j'ai envie de mourir. Ces derniers temps, pas mal de choses se sont passée. J'ai mal à la tête et j'ai l'impression que tout va mal. Je me sens affreusement nauséeux. Je me dirige vers la salle de bain et je me vide l'estomac dans la toilette. Je n'ai pas bu, pourtant, hier. J'ai passé la journée à travailler sur ma rédaction pour mon cours de chimie et la nouvelle prof est plutôt bizarre, ce qui m'encourageait à ne pas me faire coller.

Mes nausées se calment et j'arrive à respirer normalement. Je tousse un peu mais je n'ai plus rien. Mon front n'est pas chaud mais j'ai l'impression que ma tête va imploser. Je me lève. Bah, quand quelqu'un se blesse aussi souvent que moi, c'est normal qu'il contracte certaines maladies. Mais bon, celles-ci ne durent jamais très longtemps avec moi, puisque mon corps détruit toute anormalité qui s'y pointe. Je reprend mon souffle, me rince la bouche avec l'eau du robinet pour en chasser les résidus avant de sortir de la salle de bain. Absolument dégoûtant d'être malade... je n'aime pas ça, même si ça peut me laisser des journées tranquilles dans ma chambre. Je me dirige vers ma commode et je revêtes les quelques vêtements qui me tombent sous la main. Je n'attaches pas mes cheveux aujourd'hui non plus, car il semble que Yume les aime détaché et que j'ai fini par y prendre gout moi aussi. J'empoigne mon sabre accroché à la penderie avant de me diriger vers la porte.

Je sors des dortoirs. La fraicheur de la nuit devrait me faire du bien. Je sens Morphée qui m'appelle, me supplie de me relancer dans ses bras, mais je résiste. Je n'ai pas envie de m'endormir, maintenant. J'ai besoin d'air frais et la nuit est le moment par excellence pour ça. Je marche sur le trottoir où l'insigne du lycée est gravé sur chaque dalle de pierre. La pluie s'abattait sur moi et le vent, puissant, en faisait de petits aiguilles qui me fouettaient la peau à chaque contact. Je ne portes pas de vêtements imperméables, mais de toute façon, mon dernier froid remonte à il y a huit ans. Je n'ai jamais plus eu de grippe ou de rhume. Les multiples races de créatures qui se promènent que les jours de plus se mettent à apparaître un peu partout. Une de leur femelle vient poser un baiser invitant sur mes lèvres, mais je ne réagis pas comme elle le souhaite. Je lui fout un coup de pied dans sa face liquéfiée qui vole en jet d'eau avant de se reconstituer. Je n'ai pas envie de m'envoyer en l'air avec un être qui ne peut pas ressentir ma chaleur ou que chaque petit coup de reins va transformer en flaque d'eau, ça serait stupide. J'ai eu ma dose de sexe pour le moment et je n'ai pas vraiment envie de perdre mon temps avec des monstres sans consistance.

Puis, je m'arrête, près d'un arbre. Un jeune homme qui semble avoir à peu près mon âge. Il est debout, il me regarde. Il me ressemble, aussi, mais qu'un peu. Ses cheveux et le regard qu'il a est le même que j'ai quand quelque chose m'intéresse. Ses yeux étaient cependant bizarres et je percevait très bien leur couleur rougeâtre. Mes yeux gris l'observent avec intérêt. Je sais qu'il est là pour me voir, je ne sais pas pourquoi, cependant. Je m'approche de lui, nous sommes maintenant à trois mètres l'un de l'autre. Il prononce mon nom avec une voix plutôt froide et inconfortable.

-C'est bien moi. Tu me connais, mais moi, je ne te connais pas. Je ne sais pas comment tu me connais et je m'en fiche. Ca ne m'intéresse pas du tout.

Mes yeux le fixent avec froideur. Je n'aime pas son ton, mais vraiment pas. C'est trop glacial comme voix et cela ne m'incite pas à vouloir m'acoquiner avec un mec pareil. Ma main se dirige vers mon sabre, attaché à ma ceinture. Je vois bien que je ne fais pas face à un homme nor... j'aperçois une branche qui s'est affaissée sur le corps d'un enfant. Je vois bien qu'elle n'a pas tout simplement tombée,  elle a été volontairement coupée. Le dosse est mort, je le vois bien et ça me dégoute. Je baisse la tête, serrant les dents. Comment un être vivant pouvait-il être aussi cruel envers un enfant de sa race? Je lance un regard meurtrier à l'inconnu. Mon instinct me dit que c'est lui le responsable et mon instinct ne m'a que très rarement trompé.

-C'est toi qui a fait ça...

À toute vitesse, ma main se pose sur mon sabre et l'en sort en un mouvement, avançant de deux pas très rapide vers l'homme qui a osé réduire la vie d'un enfant à néant. Je vais tuer ce meurtrier. Ma lame se dirige vers son cou, prête à trancher.
« Modifié: vendredi 12 juin 2009, 23:53:38 par Meisa Kamui »
Se battre pour une cause et mourir au combat est chose honorable.
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Vivre dans la haine et la peur est le comportement d'un lâche.

Xatiav

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Re : Les lamentations du vent [PV Meisa Kamui]

Réponse 2 samedi 13 juin 2009, 00:51:13

   C’était vexant. Certes, son interlocuteur correspondait trait pour trait à ce que lui avaient rapporté les ombres dans les ténèbres, mais les réactions laissaient à désirer. Ou plutôt les considérait t’Il comme inutile. Le jeune homme lui parla d’un ton méfiant, froid, mais cela était parfaitement normal, et pour lui, la froideur était naturelle. Il fallait dire que sa vie l’avaient rendu solide. Et peut-être un peu plus que solide. Le vent déchirait toujours le parc, avec furie. Il lui semblait que l’individu qui répondait au nom de Meisa Kamui, nom qu’il avait lui-même prononcé, avait constaté la mort de l’insecte qu’il s’était donné la peine d’écraser quelques instants auparavant. C’était dérisoire et ridicule, ce fugitif élan de compassion que ce jeune homme avait eu … C’était parfaitement vain, et encore plus de dégainer son épée. Les mouvements de l’être humain étaient pour sa pupille écarlate aussi rapides qu’une tortue planchant difficilement sur une planche de bois posée à l’horizontale. En d’autres termes, c’était assez lent. Il ne sourit pas, il n’ajouta rien. Il fallait dire qu’il avait l’habitude. N’avait-il pas passé quelque vingt années de sa vie dans un monde parallèle, à luter contre des épéistes, des templiers, des lanciers, des touristes, et des représentants en assurances ?

   Meisa Kamui fit deux pas vers lui, rapidement, brandissant son sabre, affirmant son envie de l’occire en prix payé pour la vie d’un insecte écrasé. Il ne dit rien. Il regardait vraiment avec commisération cet individu qui, brandissant son sabre, avait toutes les chances de mourir sans même comprendre pourquoi. Il connaissait la structure du corps humain, en un mouvement de main, il l’aurait réduit en particules atmosphériques. Mais toutefois, il avait besoin de lui. Il ne fallait donc pas trop le brusquer, ni l’abîmer. La marchandise perd sa valeur lorsqu’elle n’est pas pleinement utilisable. Il prit donc la liberté de décider de la façon dont Il allait démontrer à ce misérable qui ne se rendait pas compte de la chance qu’il aurait d’être le bénéficiaire et le témoin de la plus puissante création du monde, la création d’une divinité artificielle. Oui, il ne se rendait pas compte de la simple chance de l’avoir entrevu, lui qui croupissait dans une situation sordide. Mais il n’y aurait définitivement qu’un seul moyen de calmer cet humain qui semblait avoir une confiance infinie en son morceau de fer. Mais pas la peine pour cela de dégaine Asura ou Kuro-Hime. Un simple humain n’avait pas le potentiel énergétique pour entailler son corps. Et même s’il avait pu, il n’aurait rien ressenti. Il avait abandonné tellement dans sa quête de la puissance qu’il n’avait plus rien d’humain. Il n’en avait presque même plus l’apparence.

   Il saisit la lame à la main. D’un mouvement bien trop rapide pour le seul œil humain. Le tranchant de la lame ne le blessa pas. C’était comme si le sabre n’avait point de lames. C’était inutile … Si inutile. Puis il transmuta, d’un bref signe de tête, la tempête. Tempête qui balaya Meisa Kamui, trombe mortelle qui se développa  comme par enchantement, emportant le jeune humain dans un tourbillon, le rejetant dans les airs, et l’envoya choir comme un pitoyable rocher tandis qu’il retombait quelques mètres plus loin. Il avait gardé la lame en main, comme attirée magnétique par le flux énergétique de sa puissance, et la jeta loin de Kamui, l’épée allant s’enfoncer dans la poitrine de l’enfant précédemment abattu par la branche-roche. Puis il disparut de nouveau et se retrouva en face de Kamui, laissant choir son regard de feu et de sang sur cet humain, cet humain dont les ténèbres lui avaient vanté les mérites, cet humain dont les capacités de régénération dépassaient largement la moyenne, cet humain dans le regard profondément hargneux pouvait, à s’y méprendre, rappeler le sien. Mais le regard qu’il laissait choir sur cet être gigotant au sol était bien plus que cela, pendant que les nuages créaient un vortex sombre dans le ciel, baissant encore la luminosité ambiante, juste au dessus de Sa tête. Il leva la main et la maintint au dessus de Meisa Kamui. Il lui faisait ainsi comprendre, en un geste dénué de toutes ambiguïtés, qu’il y avait entre eux une crevasse, une vallée de puissance qu’il serait difficile de combler. Tout cela afin d’éviter des ébats inutiles. S’il combattait, il n’était pas donné qu’il parvienne à contenir sa furie une autre fois. Tandis que le vent s’en venait tourner autour de lui, il baissa la main et parla de sa voix glaciale qui déchira les lamentations des vents, enlevant à l’air toute lumières, tout espoir, confinant les deux êtres dans le seul espace qui s’étendait devant son regard. Il parla donc à Kamui :


« J’aimerais si possible que tu arrêtes de t’agiter vainement. Il est horriblement compliqué de contrôler la furie de sa puissance pour écraser un insecte sans pour autant le tuer. Je te serais gré de ne pas me lie avec cet insecte – il fit un mouvement de tête vers l’enfant écrasé et empalé – car s’il est de ta race, humain, ce n’est pas mon cas. »

   Beaucoup avait été dis, dans une courte phrase, et clairement formulée, laquelle ne pouvait laisser aucuns doutes sur la non-appartenance de son interlocuteur à Meisa Kamui. Il était vexant de devoir perdre du temps en paroles inutiles ; dés fois, vous rentrez chez vous, épuisés, et votre frigo vous affirme sans détour que le vide intersidéral qui règne en lui vous invite à bien vouloir vous diriger vers le plus proche supermarché. Il connaissait aussi ce genre de problèmes, quand par exemple il rentrait dans sa réserve et constatait à son grand désespoir qu’il n’avait plus de cœurs de vierge, et qu’il devrait aller en assassiner une centaine avant d’en trouver une ou deux qui fourniraient un cœur intéressant et propre à ses expériences. Il laissa donc tomber son regard sur la situation historique du parc. L’aube se levait derrière les ténèbres qu’il avait utilisée pour recouvrir le ciel de noir, une froide pluie tombait sur lui et sur l’humain étalé au sol à ses pieds, qui il espérait avait compris que la prochaine fois, il ne se limiterait pas à une tornade, mais que la susdite tornade pourrait très bien être un foudre, vu le nombre d’éclairs qui déchiraient les cieux depuis le mot ou il s’était approché.  De fait, depuis sa transmutation de tempête, la force des vents avait décuplée, les éclairs parsemaient le ciel, qui grondait, comme une bête qui avait hâte de précipiter la fureur de ses crocs sur le monde, et le ciel était plus noir que jamais.

   Il prit de nouveau la parole, brisant une nouvelle fois le tumulte du vent. Son ton était encore plus glacial, et il transparaissait autant de bienveillance que l’entrée des enfers. Cependant, il s’exprima à l’homme qui était étendu à ses pieds, en lui faisant bien comprendre que la prochaine fois il ne serait pas aussi clément, et ce rien qu’au ton de sa voix. Mais pourtant, Il ne le tuerait pas, non … Car il avait besoin de lui, au final. Il détourna son regard et constata le feuillage des arbres, qui était déchiré par le vent glacial qui se brisait sur lui, sur Kamui, sur tout ce qui vivait, sous cette pluie sombre et froide, qui gelait déjà le peu de chaleur qu’un cœur pouvait conserver. Il ramena finalement son regard sur Meisa Kamui avant de lui affirmer sans aucuns détours :


« Meisa Kamui, j’ai besoin d’un assistant pour créer une divinité artificiel. Cette déité femelle aura besoin d’un éducateur. En plus de m’aider à la création, tu m’aideras à l’éducation. Education durant laquelle tu disposeras librement d’elle, peu m’importe ce que tu lui apprendras ou feras. J’ai entendu parler de tes capacités surprenantes, et bien entendu … »

   Encore trop rapidement pour être vu il porta la main à un de ses deux sabres. Il choisit Asura, la lame de la Déesse de la Destruction, lame noire, entièrement noire, aux reflets écarlates, lame destructrice des dimensions, des êtres et des sphères célestes et la dégaine en un éclair. Il posa la lame glacée contre la gorge de Meisa Kamui en affirmant tout simplement, d’une voix froide déchirant le rugissement du vent, dont le simple ton  semblait plus redoutable que ce que sa puissance pouvait être capable de faire. Il termina donc :

« … Et bien sur … Tu n’as pas le choix. »

Kamui Meisa

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Re : Les lamentations du vent [PV Meisa Kamui]

Réponse 3 samedi 13 juin 2009, 01:56:40

Je ne sais pas ce qui m'est arrivé. Moi, qui se considère comme un combattant agile et rapide, j'ai été battu. Ma lame avait été bloquée, cette même lame que j'ai pris quatre années de ma vie à travailler le fer dont le fil est fait d'orichalque, un acier assez dur pour trancher à même une paroi de diamant comme du beurre. Il l'avait envoyée valser contre. J'ai été vaincu en à peine une minute. Je me sens affreusement faible, moi qui n'ai été que deux fois battu au corps à corps. Cet homme... n'était pas normal. Mais il se considérait comme un être au-delà des humains. Cela, malgré mon atroce douleur qu'il a causé d'une vague de puissante magie, m'arracha un rire. Peu importe qui il était, ce qu'il était, il n'avait rien de supérieur à un humain. Ce n'était qu'un monstre parmi les autres. Je ne gémis pas, je ne lui laisserais pas le bonheur de me voir m'apitoyer sur mon sort d'être humain... enfin, humain. J'exagère. Je ne suis humain que de race, je ne sais même pas ce que je suis exactement. La blessure que j'ai reçue se referma, dégageant une légère volute de fumée. Je suis un monstre, tout comme lui, mais à un niveau différent. Un humain ne guérit pas aussi vite que moi de ses blessures physiques ou émotionnelles. Un humain a peur pour sa peau alors que j'ai peur pour celle des autres. La lame pointée sur ma gorge, je sais qui elle est. C'est Asura. La lame de la Déesse de la Destruction et du Néant. Une épée qui peut à même trancher la distance, l'espace et le temps. Je sais qui j'ai devant moi.

-Xatiav... L'Alchimiste...

Pas difficile d'oublier cette histoire. Asura, une arme que j'ai convoitée, il y a un an, et que j'ai cherché dans les temples de Terra, pour découvrir qu'un homme était passé, nommé d'un nom inexistant dans les archives, et qu'il s'était emparé de l'épée. Je souris, amusé. Moi? Un enseignant? Et d'une divinité artificielle? Alors, mon cher Xatiav, ou patron, je m'en fiche, tu auras droit aux conséquences de cette proposition. Je me relève, la lame toujours pointée sur mon cou, puis je le regarde dans les yeux. Nos auras se ressemblent énormément tant nos âmes se ressemblaient en ce moment, aussi noire l'une que l'autre. L'alchimie était une matière que je ne connaissais que par les bouquins et je n'ai jamais vraiment songé à travailler cette chose. Cette proposition s'avère très intéressante. Éduquer une divinité issue de l'alchimie, ça promettait d'être intéressant. Je prends la lame noire, sachant très bien que le fil est beaucoup plus long qu'il n'y parait, et je la repousse du doigt.

-Ton offre est très intéressante. Je crois bien que je vais accepter. Indique-moi le chemin, je te prie.

Mon sourire malin s'effaça, mon regard devint encore plus froid, j'étais très excité par cette idée d'éduquer et d'inculquer ma manière de penser à un être qui va avoir besoin d'un but, une orientation. Allons-y, cher Xatiav, et amusons-nous, tels les deux monstres que nous sommes.
Se battre pour une cause et mourir au combat est chose honorable.
Vivre après une défaite et assumer sa responsabilité est un acte courageux.
Vivre dans la haine et la peur est le comportement d'un lâche.


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