Régulièrement, Samara organisait, chez elle, des fêtes. L’Empire d’Ashnard, malgré sa réputation, était bien loin d’être dirigé par des dépressifs, et, en réalité, les fêtes étaient plutôt fréquentes au sommet du pouvoir. Elles étaient un moyen de marquer son pouvoir et son influence en fonction de l’affluence et de la qualité des gens qui viendraient. Samara n’espérait pas voir l’Empereur en personne, qui était isolé dans sa tour, mais il y avait quand même du beau monde. Étant à la fois une Archimage et un haut-Fonctionnaire impérial, elle pouvait compter sur la venue de mages, mais aussi de nobles, d’aristocrates, de bourgeois, de militaires... Le fleuron de l’Empire, en somme.
Mélinda Warren était aussi là, en compagnie de sa femme, la charmante
Vanillia Warren, dont le nom de jeune fille était « Carnelle ». Carnelle était aussi le nom d’un domaine viticole appartenant à Vanillia, et ses vins se vendaient plutôt bien. Samara en avait sorti plusieurs bouteilles, et elle n’était pas dupe. Mélinda, qui était autant une amie que la femme dont elle avait la responsabilité, se servait de cette fête pour se faire mousser auprès de l’aristocratie locale. Suite à son mariage avec Vanillia*, la tenancière de harem était devenue une noble, une Comtesse, ce qui l’amenait à jouer dans de nouvelles sphères.
Parmi les membres présents, il y avait aussi
Sya, une belle Ange aux cheveux bleus qui était récemment devenue sa « fille adoptive », même si le terme était à prendre avec des pincettes, vu que Samara n’avait lancé aucune démarche officielle dans ce sens. Il s’agissait plus d’un accord tacite entre elles après qu’elles se soient amusées ensemble**. Et, pour l’occasion, Samara avait fait appel à de nombreuses servantes, même si ceci n’empêchait pas sa seule esclave permanente,
Kazuha, de travailler d’arrache-pied. Que ce soit pour préparer la fête ou pour l’animer, sa belle servante travaillait toujours autant, et, maintenant que la fête avait lieu, elle recevait régulièrement caresses et baisers.
C’était une fête typiquement ashnardienne, c’est-à-dire que, contrairement aux fêtes nexusiennes, on ne se contentait pas que de boire, de rire grassement, et de parler. Le sexe était une part importante de ces soirées, et des esclaves avaient été précisément envoyées pour se faire l’amour ensemble, ou pour exciter les convives. C’était une fête ressemblant davantage à ces fêtes antiques, avec un zeste supplémentaire de luxure démoniaque. La fête pouvait ainsi tout à fait se terminer en une superbe orgie, ce qui ne choquerait personne ici. Un adage ashnardien disait ainsi que : «
Hors-les-murs, soumets-toi à la Loi ; dans tes murs, impose ta Loi ». Un adage qui signifiait que, si l’Empire avait une vision extrêmement restrictive des libertés collectives, publiques, en ce qui concernait les libertés individuelles, l’Empire s’en faisait un farouche défenseur.
La fête avait donc lieu dans son appartement, un grand
penthouse situé dans un immeuble particulier, près du Palais Impérial. Les personnes vivant dans cet immeuble grand luxe n’étaient essentiellement que des fonctionnaires impériaux, travaillant au sein du Palais, dans les cabinets des Conseillers Impériaux, ou dans les services de direction des grandes administrations impériales. L’appartement de Samara était grand, avec une serre privée, une piscine interne, plusieurs chambres, quelques grands salons, des balcons, et la possibilité d’accéder au jardin de l’hôtel, un élégant jardin intérieur avec une grande fontaine centrale. Le long de l’appartement de Samara, la magie suintait le long des murs, et Samara avait notamment utilisé cette dernière pour jouer avec les ondes sonores s’échappant d’un piano à queue, où un pianiste animait la soirée depuis un salon, accompagné d’autres musiciens. La musique se diffusait dans tout l’appartement.
Samara, elle, marchait au milieu de ses convives, dans son long corset noir, reconnaissant, ici et là, ses convives. Elle vit ainsi l’une de ses meilleures amies démoniaques,
Kaileesha, qui, comme elle, travaillait au sein du Palais Impérial, sous les ordres d’un homme qui était également présent, le puissant et redoutable
conseiller impérial Emhyr var Emreis. Il était l’une des têtes dirigeantes de l’Empire, le membre des Var Emreis, une famille ancestrale de l’Empire, l’une des familles fondatrices de l’Empire. Elle se composait majoritairement d’humains, même si, mixité ashnardienne oblige, les Emreis avaient des gènes démoniaques dans les veines. Certains ancêtres d’Emhyr avaient jadis été des Empereurs, et beaucoup disaient qu’Emhyr convoitait actuellement le poste occupé par Mordret, même s’il ne le disait pas ouvertement.
«
Oui, Madame, j’ai toujours apprécié les tenues faites par votre famille... J’ai moi-même plusieurs costumes réalisés par votre frère... -
Oh, vous m’en voyez ravie ! »
Fin charmeur, Emhyr adressa un élégant sourire à la femme, qui avait l’air toute excitée de parler avec Emhyr. Elle s’appelait
Naolia de Tirman, et appartenait à une famille spécialisée dans la confection de robes et de costumes. Ils étaient des tisserands, et Naolia était venue dans une belle robe bleue, qui moulait ses formes à la perfection.
Samara se déplaça un peu, et fut attirée par des bruits surpris, et par un nom qu’elle connaissait bien :
«
Les Visconti n’ont pas de Terranides. Je les connais plutôt bien, je peux vous l’assurer. »
Samara reconnut chacun des membres de ce groupe, à l’exception de la Terranide au centre. Il y avait donc :
- Elenwë, la fille d’une famille d’aristocrates elfes qui suivait ses études de magie ici. La magie était un domaine de prédilection pour bien des nobles ;
- Khora, elle, était une magicienne drow, celle qui connaissait bien les Visconti. Elenwë était à la fois son élève et son amante, ce qui formait un curieux couple, car les elfes s’opposaient régulièrement aux Drow ;
- Idril, elle, était l’une des esclaves d’Elenwë, ce qui se voyait à sa tenue très légère ;
- Saori, une belle femme aux cheveux roses, était une citoyenne impériale, la fille de riches marchands qui avaient été invités par Samara, et qui était avant tout venue ici par curiosité, et pour s’envoyer en l’air avec quelques personnes ;
- Sandra, quant à elle, était l’esclave de Saori.
Samara s’approcha donc de tout ce petit monde, et se signala :
«
Et bien, que se passe-t-il ici ? »
* :
Cf. RP « Long Live The Vampire » ;
** :
Cf. RP « Ange & Démon ».