«
Morimoto-sama souhaite avoir les dossiers scolaires de toute cette d’élèves, Stevens-san. »
La douce voix de
Matsuno Kaori résonnait encore dans ses oreilles quand elle toqua à la porte du bureau de Maelys Hastanse, secrétaire travaillant depuis plusieurs années au lycée Mishima, et qui avait donc maintenant son propre bureau, là où Shani, elle, partageait les locaux du secrétariat commun. Kaori-senseï était une professeure, mais, preuve de sa soumission, elle appelait les secrétaires par le suffixe «
-san », sauf pour Morimoto, qui était l’un des membres du conseil d’administration du lycée Mishima. Un homme assez âgé, qui dirigeait le clan Morimoto, l’un des grands clans de la ville, disposant d’une fortune considérable, et qui avait participé à la fondation du lycée. Shani, toutefois, n’était guère dupe. Quand Kaori-senseï, une jeune femme, parlait de «
Morimoto-sama », elle ne parlait pas du patriarche du clan, qui était souvent à Tokyo ou à Kyoto, mais de sa fille, et véritable dirigeante du clan,
Reina Morimoto. Elle et sa sœur,
Leona Morimoto, étaient de puissantes femmes, et Kaori-senseï était leur esclave sexuelle. Quand elle demandait cette liste, Shani savait très bien ce que Reina comptait faire avec eux. Il y avait des hommes et des femmes, et elle avait esquissé un léger sourire.
Pour cette tâche de travail excessive, la prof’ avait chaleureusement remercié Shani, en lui offrant son corps, comme elle l’entendait. Cependant, Shani, en consultant les archives, avait remarqué que trois dossiers n’étaient pas là. On approchait en effet de la planification des concours d’entrée à l’université, et, dans ce domaine, c’était Mishima qui s’occupait de toutes les formalités administratives. L’administration envoyait auprès de chaque élève un formulaire de souhaits, afin que les élèves indiquent dans quelles universités ils souhaitaient candidater. Ensuite, l’administration faisait le nécessaire, de telle sorte que les élèves n’avaient qu’à se concentrer sur les révisions. On approchait de cette période, et les dossiers étaient répartis entre plusieurs secrétaires.
Résultat : les dossiers qu’elle recherchait étaient dans le bureau de Hastanse-san. Une secrétaire qui n’appréciait pas le désordre, et qui avait déjà, à ce qu’on lui avait dit, réorganisé le secrétariat commun, pour que ce soit plus clair.
*
Allons-y...*
S’avançant vers le bureau de sa collègue, elle tapa à la porte, comme pour s’annoncer, et ouvrit la porte :
«
Hastanse-san ? »