Reine & Impératrice [Enolia Vanarina Elworg]

La xénomorphe ne réagit que peu aux stimulus offerts par la cérébrale, pour cause, elle avait son attention portée sur la mère, non qu'elle lui plaise, mais qu'elle s'amusait à voir ses réactions, elle s'amusait follement à imaginer ce que pouvait penser sa vis à vis de sa transformation sous sa forme originelle, était ce là une tentative d'intimidation? Un présent fait à leurs yeux, une façon de montrer qui elle était? Allez savoir! Au final, elle avait juste offert à une potentielle alliée la vision de ce qu'elle était réellement, l'une des créatures les plus anciennes, les plus terribles ... Les plus parfaites dans leur domaine.

Elle décida de dissiper tout malentendus, après tout, elle acceptait de ne pas se greffer aux affaires du nid, cela lui suffisait amplement, et la jeune cérébrale avait fait son choix, en connaissance de cause, et ce, malgré les menaces ouvertes de sa 'mère'.

- Ce que vous venez de voir, en dehors de ceux de ma race, n'est que rarement vu sans en perdre la vie. C'est là ma façon de vous assurer que vous n'avez rien à craindre pour votre fille, qu'elle est en sécurité. Dès lors que l'emplacement du nid aura été décidé, et qu'il aura commencé à devenir ce qu'il doit être, alors, vous pourrez y venir quand bon vous semblera, mais une fois de plus, vous seule, sans ces... Clones, qui risqueraient leur vie simplement par ce qu'ils n'ont pas toutes les odeurs des nôtres, qu'ils sont, quelque part, incomplets.

La voix mentale était souriante, la queue agitée d'un léger mouvement, qui finit par venir 'fesser' la cérébrale.

- Vous n'avez pas de bagages mademoiselle? Que nous nous mettions en chasse, si je puis dire.

Enolia expliqua à Sarah que se transformer ainsi n’était qu’une manière, pour elle, de la convaincre sur ses intentions. Une culture différente, mais Sarah savait, grâce aux informations figurant dans la banque de données génétiques de la Fourmilière, que les Xénomorphes étaient une espèce guerrière, fière, et, de plus, elle ne percevait aucun mensonge en sondant un peu les pensées de la femme. Néanmoins, et même malgré ces assurances, la perspective de laisser sa fille entre les mains d’une inconnue était... Fort peu reluisante. Toutefois, c’était le choix d’Irina, et Sarah ne pouvait que le respecter. Irina était faible, et, malgré tout son amour, Sarah ne pouvait que le reconnaître. La femme avait besoin d’apprentissage, d’une formation, et c’était précisément ce qu’Enolia était en train de lui proposer, en allant jusqu’à utiliser sa queue caudale pour légèrement fesser Irina.

La Cérébrate sourit donc, puis s’approcha d’elle, et, sans crainte, vint poser ses mains sur les épaules d’Enolia, se blottissant contre elle, avant de l’embrasser sur les lèvres. Ce fut un tendre baiser, qu’elle rompit rapidement, avec un sourire sur les lèvres :

« Et voilà comment, moi, je vous exprime ma confiance... »

Sarah se rapprocha alors un peu, en s’éclaircissant la voix :

« Je reviendrais seule d’ici un mois... Mais, si Irina veut repartir entre-temps, il va de soi qu’elle pourra le faire. Je viendrais avec un ver de Nydus, à l’entrée de votre colonie, de manière à ce que vous n’ayez pas peur... Ou, plutôt, à ce que vos sentinelles ne prennent pas cela comme une agression. »

Si cette femme voulait fonder un nid, Sarah n’allait pas l’en empêcher, car elle pourrait aussi constituer une diversion aux yeux des Tekhanes. Mais, effectivement, il y avait des différences entre ses Xénos et ceux de Sarah. La plus importante, par exemple, tenait à l’incubation. Dans les Xénomorphes originels, l’hôte qui servait à l’incubation mourrait, car le Xénomorphe naissant perçait son torse, et rien ne pouvait empêcher ça, car le Xénomorphe naissant créait un placenta. Ainsi, même si on empêchait la naissance du monstre, son placenta agissait comme une sorte de cancer, et détruisait les organes internes. Inversement, chez les Formiens, un placenta était bien créé, mais le petit monstre sortait par la voie traditionnelle, sans tuer son créateur.

Irina et Sarah s’embrassèrent une ultime fois, puis Irina assura à sa mère que tout se passerait bien, qu’elle n’avait rien à craindre, puis elle se rapprocha à nouveau d’Enolia, en lui souriant.

« Allons-y... Montrez-moi... J’ai soif de toutes les connaissances que vous pourrez me fournir. »

Et elle serait une élève attentive... Attentive et dévouée !