Si Père apprenait que Rhian sortait en cachette dans la ville, elle risquait de se faire gronder. Rhian aimait beaucoup Tomeyrus, mais il fallait bien reconnaître que, concernant les femmes, il était encore très vieux jeu, avec une vision assez arriérée des femmes. Khaora disait souvent que c’était uniquement par amour de sa fille, et qu’il voulait, pour elle, un meilleur avenir que de devenir une guerrière. C’était un argument que la jeune Papuanne pouvait comprendre, mais, honnêtement, elle était aussi agacée d’être tant infantilisée, et d’avoir un rôle réducteur, largement en-deçà de ses capacités. C’était une chose qu’Hinata pouvait sans aucun doute très aisément comprendre, elle qui venait d’un pays connu pour accorder aux femmes une importance prépondérante.
Quoi qu’il en soit, elle accepta l’idée de rejoindre le harem, ce qui lui ferait sans doute du bien. À son corps défendant, il faisait aujourd’hui assez chaud, et, surtout, très lourd. Il n’y avait que très peu de vent, et même les Papuans, pourtant habitués à la chaleur, fonctionnaient un peu en léthargie. La proposition d’un tableau, elle, amena Hinata à avouer qu’elle n’aurait rien à offrir en retour, et Rhian se contenta de hausser les épaules, avant d’énoncer une évidence :
«
C’est ce qu’on appelle un cadeau, et c’est par nature désintéressé. Si je devais attendre quelque chose en retour de ta part, ce ne serait plus vraiment un cadeau, n’est-ce pas ? »
Rhian lui fit un sourire léger, puis retourna ensuite vers le cœur du Palais, afin de rejoindre le harem. En chemin, elle rassura Hinata, en lui expliquant que le harem était, après tout, une académie, et que les filles à l’intérieur étaient toujours ravies de dispenser leur art auprès des autres personnes. Comme quoi, voir dans le Harem Royal un simple bordel sexuel, c’était extrêmement réducteur. Rhian continua donc à marcher, jusqu’à ce qu’Hinata ne la surprenne en revenant sur Mélonye. La Papuanne se mordilla doucement les lèvres, et sembla même légèrement rougir.
La jeune femme attendit quelques secondes, réfléchissant en réalité à la réponse la plus appropriée, et finit par se retourner vers Hinata, esquissant un sourire légèrement espiègle :
«
Hum... Elle est douée pour jouer l’effrontée, en fait. »
Une réponse un peu mystérieuse, mais qui exprimait une réalité. Si Mélonye avait rejoint le Harem, c’était surtout parce qu’elle avait refusé de se marier. Mélonye lui ressemblait beaucoup, en réalité, et, au-delà de tout, c’était surtout ça que Rhian appréciait. Elle ne tarda pas, devant la mine surprise d’Hinata, à l’expliquer. Mélonye avait refusé un mariage politique, et, pour éviter un scandale, sa mère l’avait envoyé au Harem.
Le trio arriva, suite à ces explications, devant un perron intérieur menant à une énorme double porte en or. Il y avait de grandes statues en marbre, et plusieurs gardes à l’entrée, qui saluèrent Rhian.
«
Le harem est là, juste derrière... »
La porte dorée s’ouvrit, menant au
patio. Le harem était, globalement, une énorme rotonde circulaire avec, au centre, cette grande cour comprenant une fontaine et de multiples jardins. Une belle verrière se trouvait au plafond, et un couloir longeait cette cour centrale, avec des couloirs annexes menant à d’autres parties, et aux chambres. L’endroit était nettement plus frais qu’au-dehors, et il y avait beaucoup de fleurs dégageant de délicieuses odeurs, de magnifiques arômes qui venaient ensoleiller les sens.
Rhian grimpa sur un petit perron pour rejoindre la cour, et son regard se retrouva happé par un transat, où deux beautés étaient en train de s’embrasser.
«
Oh... J’espère que la scène ne te dérange pas, Hinata... »
Couchée sur le transat,
Tara Zindan caressait le corps ample et voluptueux de
Magdalena, qui, couchée contre elle, enfonçait suavement sa langue dans sa bouche, les deux femmes soupirant et gémissant de plaisir entre elles.