Les jambes se mêlèrent, puis les deux jeunes femmes s’enlacèrent amoureusement, doucement, et Naysha ne lâchait toujours pas cette plume qui pour elle représentait beaucoup, elle en était même à se demander comment faire pour pouvoir la garder toujours sur elle, ne jamais devoir s’en séparer. Une plume, si douce, si unique, dont la provenance était juste inimaginable pour bien des personnes, mais au-delà de tout cela, cette plume était un cadeau divin, d’un divin amour qui se voulait grandissant, mais que l’on pouvait comparer à cette fine plume : fragile, très fragile encore, ne tenant pas encore sur de vraies bases solides, construites à deux, non, ce n’était que les prémices de ce qui durera peut-être longtemps, mais peut-être pas, nul ne pouvait déjà le dire, c’était bien trop tôt. Un baiser déposé délicatement sur son front fit sortir la belle jeune lycéenne à la chevelure de sang de ses pensées, alors qu’elle souriait à nouveau, légèrement, mais amoureusement.
Une larme effacée, alors que la déclaration suivante se fit entendre, prévisible, peu originale, mais sincère, et c’était là la seule chose qui important à la lycéenne, cette sincérité, cette franchise, cette confiance à la fois offerte et reçue, entière, chacune pouvant s’abandonner les yeux fermés, sans réfléchir, à la femme qui faisait palpiter son cœur en ce moment-même. Naysha n’eut guère le temps d’ajouter quoi que ce soit, déjà les langues s’étaient retrouvées dans un ballet d’amoureuses, dansant l’une avec l’autre, l’une pour l’autre, dans une sensualité inégalable. Sourires échangés, bonheur palpable, voir même félicité, les deux amoureuses étaient portées par ce sentiment si puissant, si unique, si… indispensable.
Puis elle s’en allèrent, main dans la main, les doigts comme à leur habitude entrecroisés délicatement. Elles montèrent les marches, les gravirent une à une, sans se presser, elle savaient qu’elles passeraient encore de nombreux moments délicieux ensemble, et qu’il fallait juste profiter simplement de chacun, comme une offrande, un cadeau tant espéré que l’on recevait le plus naturellement du monde. A peine les deux amantes arrivées sur cette terrasse, elles purent sentir le vent jouer avec leurs longues chevelures, s’insinuer entre les pans de leurs peignoirs, en une infinie quantité de caresses plus délectables les unes que les autres. Naysha, tout comme sa bien-aimée, contemplait le spectacle nocturne qui leur était offert, en cette nuit sans nuages, ou presque. Les étoiles brillaient, tout était merveilleux, trop merveilleux… et puis la douceur de l’air sur leurs peaux nues, un vrai régal.
Puis les lucioles firent leur retour, changeant d’intensité, de coloration, augmentant encore la magie de cette scène unique, mais si simple, la simple expression de sentiments sincères, purs. Puis, la douce Férhys se mit face à la jeune étudiante, émerveillée par tout ce qui les entourait, heureuse, radieuse, amoureuse… qui souriait, toujours de cette douceur qui lui était propre, admirant sa belle déesse dont elle était éprise de ces sentiments si forts, si uniques, qui, elle l’espérait, dureraient longtemps. Les cheveux continuaient de danser au gré du vent qui les entourait, alors que des doigts se rejoignirent, encore, comme attirés par des pôles positifs et négatifs, que l’on ne pouvait jamais séparer bien longtemps. Les yeux dans les yeux, les deux femmes se rapprochèrent, attirées l’une vers l’autre, l’autre vers l’une, et leurs front se collèrent, puis leurs nez, leurs lèves s’entrouvrirent, prêtes à une nouvelle union si douce, délicate, amoureuse…
Les deux femmes s’enlacèrent, leurs yeux se fermant lentement, alors qu’enfin, à nouveau, leurs lèvres se joignirent, douces, tendres, légères, chaudes, humides, désireuses de ce contact qui semblait ne plus s’être produit depuis déjà trop longtemps. Les sentiments échangés étaient forts, intenses, vrais…
Puis le baiser devint plus fougueux, alors que le ballet des langues, plus langoureux, avait repris, et semblait inarrêtable, comme si jamais ces deux langues auraient pu se lasser de la douce compagnie de l’autre, inséparables, elles aussi échangeaient, parlaient, à leur manière.
Puis le baiser fut, une nouvelle fois, rompu, Naysha reculant son visage dans une lenteur excessive, les lèvres encore entrouvertes, et attendit de longues secondes avant d’enfin ouvrir ses paupières, dans un rythme des plus lents, comme si elle dévorait chaque instant passé auprès de sa belle Férhys, voulant à tout prix garder en elle à jamais gravé chaque instant de leurs premières heures passées ensemble. Sa main était enserrée un peu plus fortement, et sa main aussi enserra plus fermement sa complice, les visages si proches, les respirations se mêlant, les cheveux tout comme les peignoirs flottant au gré de la brise nocturne, et le tout encerclé par ces petits être voletants, dans une scène emplie de magies, tant sentimentales que purement magiques, et le silence fut rompu, dans une douceur qui ne faisait en rien baisser l’intensité de ce moment merveilleux. Et dans quel rêve Naysha aurait-elle bien pu conduire Férhys, elle n’en savait rien, elle voulait juste rester avec elle, encore un peu, avant que l’heure ne soit trop avancée et la force à aller récupérer des forces pour la journée du lendemain, qui viendrai immanquablement rompre leur union, leur première union, mais qui se reproduirai, encore, et encore, à n’en pas douter un instant.
Naysha, conservant son visage très proche de celui de sa Férhys, de sa somptueuse Férhys, amena sa main qui tenait encore et toujours la plume de la belle déité, et caressa avec son aide, la joue de sa chérie, de son amie, de son amante, de son amour…
Amour qui pouvait se lire dans son regard sans le moindre doute, et elle caressait encore, et encore, dans une infinie lenteur, une infinie tendresse, la joue si douce de celle qui était la seule à exister en ce moment même. Elle leva la seconde main, toujours jointe à celle de sa noiraude préférée, et la porte à sa joue, s’y appuyant légèrement, tendrement, fermant à demi les yeux, puis, elle avait une envie, une seule…
Elle se rendit proche de la première chaise longue, et s’y coucha, lentement, sensuellement, prenant bien soin d’ouvrir son peignoir qui ne cachait désormais plus rien de sa poitrine, ni de son intimité, et elle amena sa belle à s’allonger sur elle. Elle voulait juste sentir la chaleur de son corps, alors que leurs visages étaient à nouveau proches, la longue chevelure de la divinité les plongeait dans une sorte de monde ou seules elles deux pouvaient exister, comme si des œillères les empêchait de voir toute autre chose, et un nouveau baiser, langoureux, empli d’amour, fut offert par la lycéenne, bref, les langues n’ayant eu le temps de se rencontrer. La jeune étudiante avait juste mordille la lèvre inférieure de Férhys, avant de la lui lécher, rapidement, puis ce fut à son tour d’entrouvrir ses lèvres et de murmurer, de la voix la plus douce possible…
- Je n’ai pas la moindre idée d’où je vais te conduire, ma tendre Gemini… je suis obligée de t’avouer que je suis déjà dans un rêve, un rêve éveillé, un rêve que je partage avec mon amour, et rêve que je ne voudrais jamais terminer…
Puis la jeune rouquine regarda amoureusement sa chérie, encore, et encore, se remettant à caresser sa joue avec cette plume qui lui tenait tant à cœur, alors que la seconde main s’était déposée dans le dos, ou plutôt sur le peignoir, de sa tendre moitié, et qu’elle glissait lentement, de haut en bas, le long de l’échine, avec un sourire qui semblait gravé, et que même un marteau-pic n’aurait pu ôter de ce minois enfantin, mais qui semblait le plus heureux du monde.