Dans les bois.Lily-White était le dernier louveteau issu de sa portée de loups.
Elle était de nature timide, plus petite que ses frères et soeurs et blanche, alors qu'eux avaient ce magnifique pelage couleur argent, qu'elle leur enviait tant.
Elle était leur souffre-douleur. Dès qu'ils avaient besoin de se défouler, ils se jetaient sur elle, à tour de rôle ou à plusieurs, lui mordant les oreilles, la queue ou même la truffe, certaines fois. La truffe, c'est ce qui faisait le plus mal.
Lily-White détestait qu'on lui morde la truffe.
Sa mère laissait faire. Elle pensait sûrement que ça finirait par l'endurcir et qu'un jour où l'autre, elle se rebellerait.
La jeune louve préférait rester seule au fond de la tanière, quand sa mère emmenait le reste de la fratrie à la découverte du monde. Elle avait peur du "dehors". Il y faisait froid, les bruits environnants la terrifiaient et la mauvaise expérience lors de leur première excursion en meute, lorsqu'elle était tombée dans la rivière, avait eu raison de son peu de volonté.
Ce jour là,
Lily-White attendait la tête posée sur les pattes et un regard boudeur dirigé vers l'entrée quand
la main était apparue. Ne sachant pas trop à quel animal elle avait à faire, elle s'était approchée et l'avait reniflée longuement, la queue basse et les oreilles en arrière. Puis la lumière de la lampe torche du bipède l'avait éblouie, faisant sauter ses dernières défenses. Elle s'était recroquevillée au fond de la tanière, les yeux clos, jusqu'à sentir
la main la soulever comme le faisait leur mère, par la peau du cou, la laissant soumise à sa volonté.
De la vie sauvage à la vie domestique.Enfermée dans une cage en fer,
Lily-White s'était repliée sur elle même, jetant de temps à autres des regards autour d'elle, terrorisée. Elle avait levé les oreilles et humé l'air quand elle avait entendu sa mère hurler, au loin. Elle aurait aimé lui répondre mais s'était contenté de pigner quelques secondes avant de retrouver sa position initiale, roulée en boule.
Le voyage avait été long, la petite louve avait faim et soif quand
la main l'avait sortie de sa caisse. Elle s'était tapie, une nouvelle fois, puis avait montré les crocs, pensant l'espace d'un instant à les utiliser pour mordre l'intrus. Mais un rapide coup sur le bout de la truffe avait remis ses idées belliqueuses en place.
Lily-White comprit vite qu'un coup sur la truffe était tout autant désagréable qu'une morsure.
Elle l'avait donc laissé l'attraper et manipuler, docilement.
Mais
la main avait arrêté de la battre. Mieux, même, elle lui proposait du lait tiède.
Timidement, la petite louve avait reniflé l'écuelle, plongé la truffe dedans et avait aspiré du lait par les narines. Encore une expérience qui lui laisserait des séquelles quant à la sensibilité de son museau.
La main avait alors enduit sa gueule de lait, elle s'était léché les babines, attendant le retour des doigts nourriciers en levant un regard vers
l'homme.
Le lait n'avait pas bon goût mais elle était affamée.
L'homme avait souri. La louve était prise au piège, dépendante de lui pour sa survie. Il l'avait récompensée d'une caresse du pouce, entre les deux yeux. Elle avait fermé les yeux, puis remué légèrement la queue.
De la vie animale à...
L'homme l'avait ramenée chez lui.
Lily-White avait vite appris à ne pas lui désobéir.
Sa première et dernière bêtise serait de dévaliser la réserve à sucettes de
l'homme, en son absence. A son retour, il l'avait corrigée sévèrement puis avait ri aux éclats, l'affublant d'un nom qui serait désormais le sien:
Lollipop.
Grandissant, la louve passait le plus clair de son temps près d'un feu de cheminée ou couchée aux pieds de
son maître lorsque celui-ci travaillait dans son laboratoire.
Il lui donnait quelque fois des breuvages colorés à laper, la regardant attentivement et tapotant son stylo sur un meuble, l'air d'attendre quelque chose en retour.
Elle n'aimait pas ça.
Non pas que leurs goûts étaient désagréables, mais à chaque fois, cela se terminait de la même façon: il jetait de colère le récipient utilisé pour la préparation contre un mur et sortait pendant de longues heures du laboratoire, des jours entiers parfois, laissant Lollipop sans nourriture ni eau. Quand il revenait, il commençait par la nourrir et reprenait ses expériences, inlassablement.
Un jour cependant, alors que la louve venait de finir l'écuelle contenant un liquide ambré et qu'elle levait les yeux vers lui en attendant la réaction habituelle, prête à partir se cacher sous le bureau, elle remarqua quelque chose d'atypique.
Le maître la regardait avec les yeux écarquillés, son regard mêlant joie et surprise puis il était sorti de son fauteuil pour venir s'accroupir près d'elle, murmurant doucement en caressant le sommet de son crâne.
Rousse...? C'était pas prévu ça...La louve avait baissé la tête, remuant timidement la queue, étonnée de glaner une caresse, jusqu'à sentir non plus son appendice caudal bouger mais tout son arrière-train. Elle avait alors tenté d'avancer mais ses pattes ne la portaient plus, pire même, ses pattes arrière la faisaient horriblement souffrir !
Le maître l'avait alors attrapée sous les pattes avant pour l'aider à s'asseoir dans son fauteuil, restant agenouillé près d'elle, tandis qu'il attrapait un objet sur son bureau, à tâtons, pour le tendre sous son museau.
Lollipop s'était évanouie sous la panique en constatant le reflet que lui renvoyait le miroir.
...la vie humaine.Lollipop s'était réveillée sur le matelas confortable
du maître. Elle avait sursauté en imaginant la réaction de
l'homme et s'était laissée tomber sur le tapis au pied du lit, roulée en boule, la tête basse.
L'esprit confus, elle avait baissé les yeux sur ses pattes arrière qui lui faisaient toujours défaut, n'y voyant plus son poil soyeux mais de la chair, comme celle de la main
du maître.
Effrayée, elle avait voulu fuir sous le lit mais avait été arrêtée par une claque sur la croupe.
Debout ! Tu es une femme, maintenant !~~~~~~~~~~~~~~~~
Lollipop, en résumé.Rousse aux yeux bleus,
Lollipop a l'apparence d'une jeune femme européene d'environ 25 ans. Elle mesure 1m70, elle est de corpulence normale, avec des formes plutôt généreuses.
Elle a les cheveux longs, attachés en une queue de cheval dont le balancier lui rappelle la queue de son ancienne vie de louve.
C'est une jeune femme craintive et soumise, habituée à obéir sans se plaindre mais dont la toute nouvelle condition d'humaine réserve des surprises.
On pourrait la croire muette, mais si
son maître lui a appris à se déplacer comme une humaine, il ne lui a jamais appris à parler.
A sa mort, récemment, elle s'est rapprochée peu à peu de la civilisation, plus pour se nourrir que par réel intérêt. Elle vagabonde ici et là, sans réel but, dormant sur un bout de carton abandonné dans une ruelle quand elle est fatiguée, fouillant les poubelles des restaurants quand la faim se fait sentir.
De la femme, elle n'a que l'apparence, son instinct et ses mimiques restant essentiellement animaux.
Elle n'a pas d'expérience sexuelle à proprement parler, si ce n'est avec
son maître, depuis sa transformation. Mais n'ayant jamais été en sa compagnie en période de chaleurs, elle n'a jamais pris de plaisir dans ce domaine, voyant plutôt ça comme une énième corvée...