Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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L'histoire du Tournoi

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E.S.P.er

L'histoire du Tournoi

samedi 29 août 2015, 22:07:44

La décadence était dans leur sang. Démiurges et idoles en tout genre se réunissaient régulièrement pour célébrer, et ainsi boire et manger à foison. Que célébraient-ils ? Voyons... Peu importe ! Tout prétexte était bon pour la ripaille. Il y avait probablement un anniversaire, un événement, une date à se remémorer, mais une fois arrivé, la moitié avait oublié pourquoi elle était là, l'autre moitié ne l'avait pas su, s'étant contenté de répondre présent à l'invitation.

Puisque, comme souvent, la sauterie était organisée en Olympe, on trouvait déjà installés les dieux grecs (et romains ; la plupart, hipsters, avaient décidé de revenir à l'ancienne identité, mais certains préféraient rester latin, ainsi Mars : « Les romains me respectent un peu plus ! », et « Au moins personne ne blague sur ma sexualité. »). Les égyptiens, généralement fort respectueux, étaient arrivés juste après. On voyait défiler les celtes, les scandinaves, les nord-américains, les mayas & aztèques, les hindous, et les nippons... Quelques pique-assiettes, profiteurs du dimanche pas assez VIP pour les autres mais qui s'incrustent toujours, venaient eux aussi taper la causette et profiter du banquet, quelques mésopotamiens, des slaves, deux trois inuits, les maoris, les africains et les coréens.

Bien sûr, la salle de réception était somptueuse, et grandiose, parce qu'il fallait concurrencer la pub Ferrero Rocher. Un immense hall dallé, à flanc de montagne, très haut de plafond, dont l'un des côtés était totalement ouvert sur la falaise, gigantesque cascade tapissée de verdure qui coulait sur une rivière des plus pures, et les nombreuses colonnes qui soutenaient le plafond permettaient aux aventureux d'avoir un point d'appui pour se pencher sur le paysage ; L'ouverture permettait au soleil de percer, à l'air de circuler. On avait disposé sur les murs sud et ouest des tables de banquet démesurées, débordantes de viandes, de fruits et de mets sucrés ; Tous les chefs de broche et gens d’œuvre servant les dieux s'étaient mis en quatre pour faire abonder la manne des plats, que les divinités du monde puisse en être rassasiés. Les vins étaient majoritairement de Campanie, des alcools à la romaine, le raisin étant mélangés aux fruits ou aux herbes pendant la fermentation afin d'en tirer une liqueur délicieuse, fruitée et épicée. Pour les plus barbares, on avait fait venir quelques tonneaux de bière, des bouteilles d'eau-de-vie, et évidemment, des jus de fruits et des sirops afin de satisfaire les frileux. Les musiciens allaient devoir jouer longtemps, et assez fort pour être entendus partout. Des nymphes venues de toute la Grèce allait servir de jolies ambassadrices pour servir et divertir les mâles.

Dès le début, l'ambiance était déjà agitée : Aphrodite, trop heureuse de retrouver son vieil ami Priape, était déjà en train de danser nue sur son gourdin. L'époux devait se taire, étant lui-même coupable d'une récente infidélité – la déesse de l'amour exerçait sa vengeance. Les scandinaves se disaient que ces foutus sudistes passaient vraiment leur temps à ça, et qu'on comprenait les raisons de leur chute. Les celtes s'étaient rués sur la picole et commençaient à chanter. Chacun faisait son effort pour être sociable : Affalés sur les coussins, les sofas et les fauteuils, on parlait dans la langue universelle des Créateurs, on s'entretenait sur les dernières actualités de la géopolitique humaine, la météo qui foutait le camp (c'tait d'leur faute, hin hin), la terre qu'allait pas bien, les maladies, et bref, on en riait, on s'échangeait des conseils ; Baal essayait de suivre les conversations alors qu'il était totalement dépassé ; Brahma, seul dans un coin, écoutait parler, à moitié endormi ; Hephaïstos faisait goûter la bibine à tout le monde, remplissant les verres jusqu'à ce qu'ils débordent sur les mains ; Amaguq et Glouscap faisaient répéter les américains comme Tlahuizcalpantecuhtli et Itzpalalotlcihuatl sur l'orthographe de leurs noms et faisaient exprès de se tromper et de se corriger mutuellement de manière erronée en répétant ; Pendant que les rois s'entretenaient paisiblement entre eux, Loki, déguisé en Hermès, fit remarquer à Odin que son cheval avait pris feu et était parti dans la montagne, ce qui alerta le vieil ermite qui sauta de sa chaise pour sortir immédiatement... sans lui dire que c'était lui qui avait incendié les crins.

-Il n'empêche, dit Eris flirtant avec Anubis, que Zeus a tort lorsqu'il prétend que vous êtes une sous-race.
-Que dis-tu ?
-Non vraiment, je suis sincère, regardez-moi ces muscles, et...
-Qu'a-t-il dit, Zeus ?
-Oh, oublie, oublie.


Mais Anubis n'est pas de ce genre-là : Il se dresse et s'approche de Sa Majesté Olympienne, pointant un index accusateur vers lui.

-Toi ! Répète ce que tu as osé dire sur ma race ?

Un grand silence se fit, tout juste brisé par les gémissements et les petits cris d'Aphrodite qui se faisait bourrer, au fond de la salle, par Priape d'un côté et Mars de l'autre.

-Ai-je dit quelque chose de déplaisant...
-Tu as dit qu'on était une sous-race.
-Fff fff ff ffff f-f !
dit Osiris dans ses bandages, et tous les égyptiens acquiescent d'un « OUAAAI » plein d'entrain.
-On avait dit qu'on arrêtait avec ces histoires de race.
-Tu t'en fous, Thor ! Toi t'es la « race supérieure », pas vrai ?
-Parfaitement.
-Parfaitement ?!
-Parfaitement.


Le dieu-chien s'était jeté sur le barbu afin de lui faire avaler de force la grappe de raisin qu'il égrenait dans sa bouche, et on s'était jeté sur eux pour les séparer.

-T'as de la chance ! Je te referais le portrait un jour ! Ton marteau au fond du cul tu pourras toujours planter des clous avec ton ventre !
-Allez allez, va faire cou-couche panier, Canigou.


Anubis se libère des emprises qui l'entravent pour frapper Thor de nouveau, mais celui-ci se défend cette fois-ci, et la mêlée est un peu plus brutale avant de parvenir à les éloigner l'un de l'autre. Zeus tonne.

-Ca suffit ! Nous sommes tous là en toute amitié, dans les respects des autres, il n'y a pas à...
-Venant d'un dieu violeur,
ricane Seth, elle est délicieuse celle-ci.
-C'est bien à toi de dire ça...
-La ferme, Horus.


Zeus croise les bras.

-Dieu violeur ?
-Fais pas l'innocent, c'est bon... Si un escargot te disait « non », tu te transformerais en limace à grosse queue pour lui apprendre les bonnes manières.
-Cette conduite est intolérable ! En ma maison ! Où sont-elles, vos bonnes manières, à vous ?!


On entend soudain le rire hilare d'Héphaïstos en train de chier contre un mur, levant sa chope à l'assemblée l'air béat. Déjà beurré, rond comme une queue de pelle, c'est qu'il assimile vite l'éthanol. Alors que les esprits semblent calmés, Loki en remet une couche.

-Au final, qui est la sous-race et qui est la race supérieure ? Il va falloir s'entendre, à un moment.
-Mais personne n'a parlé de...
-Si ! Si, toi, Zeus ! Ca a un rapport avec la couleur de peau ? L'origine ?
-Ptet bien que ça a un vague rapport avec vos têtes de pélican et de fourmi.
-Ooooh !


Tout le monde commence à s'y mettre, y en a qui se moquent de leur voisin, d'autres qui, les nerfs plus chauds, semblent exaspérés. Quelques insultes fusent. Loki traverse la salle pour aller semble-t-il reprendre à manger et marche sciemment sur le pied de Tchernobog, qui le bouscule violemment en retour. Le pain qui suit déclenche la baston générale. Tout le monde commence à se taper joyeusement dessus, femmes et hommes confondus. Coups de poings, de pieds, de chopes... Le sang coule, on se lance de la bouffe, Hephaïstos cuve dans un coin pendant que Glouscap dessine une bite sur sa tronche, Fûjin et Raijin mettent l'impotent Osiris le nez dans la merde, Tawhirimatea et Ghanan se sont joints au gangbang violent sur Aphrodite, et les scandinaves entonnent en choeur des chansons guerrières en distribuant des mandales.

Bref, la bonne ambiance.

Ancien Despote, admirateur de Moumou la Reine des Mouettes, président/trésorier/unique membre de l'association des cultistes de Frig, directeur du club des Persos Vitrines, Roi des Bas-Fonds de Nexus, grand-maître de l'ordre du caca masqué, membre des Jmeféchié, médaille triple platine de l'utilisation du Manuel des Castors Juniors, premier gérant de l'association "Cthulhu est votre ami", vénérateur de la cafetière, seigneur de la barbe et des cheveux, chevalier servant de ces dames, Anarchiste révolutionnaire, extrémiste de la Loi.



Je suis pour la réhabilitation des Userbars.
Les userbars sont VOS amies. Elles sont gentilles.
Utilisez des userbars. <3

Ilithye

Dieu

Re : L'histoire du Tournoi

Réponse 1 samedi 29 août 2015, 22:10:02

Il était de tradition pour les divinités de l'univers entier de se retrouver régulièrement dans une sorte de joyeux bordel où se mêlaient tous les péchés. Après plusieurs siècles d'absence, Ilithye avait consenti – après que sa mère, Hera, eut insisté avec une telle détermination que cela forgeait le respect – à assister à l'une de ces fêtes. Elle qui avait fait pénitence des péchés divins (luxure, orgueil, gourmandise) qui nuisaient tant à leur image, eux, qui étaient censés représenter la pondérance et l'équilibre, l'harmonie du monde, étaient incapables de s'y plier et osaient, qui plus est, punir les humains coupables des mêmes crimes... Bref, cette hypocrisie constante lui cuisait l'âme et le cœur.

La table interminable traversait le hall dans toute sa longueur tandis que, sur la largeur, des marées de nymphes chantaient en pinçant les cordes de leur harpe. Néanmoins, cette jolie mélopée n'avait pas résisté longtemps à la débauche des déités présentes et, rapidement, le tout avait dégénéré en une cacophonie de chants paillards, de death metal, metal celtic, R'N'B (mené par Hadès, ce salopard ne perdant jamais une occasion de torturer quiconque), le tout de façon assourdissante car chacun voulait être celui que l'on entendait le plus.
Assise, contrainte et forcée, entre son oncle Arès et sa tante Demeter – quoi que la chance fut bonne : aujourd'hui Perséphone était là et sa mère rayonnait de bonheur, ce qui changeait de son humeur usuelle – Ilithye n'avait d'autre choix que d'écouter les récits de combat épique mais entendus cent fois par jour dans son enfance, et ceux qui contaient la merveille de la nature ou le chagrin de perdre sa fille... Elle tentait de faire abstraction des étalages de débauche des autres membres de sa famille, priant, en son fort intérieur, pour qu'aucun, ici présent, n'aille chercher querelle à l'un ou l'autre.

… Mais c'était sans doute trop espérer.
Une bagarre avait manqué d'éclater entre un dieu maïa et un hindou (elle ne cessait d'oublier les noms des uns et des autres), entraînés par un des jeunes dieux issus du monde moderne. Les deux premiers se disputaient pour savoir lequel aurait le privilège de tremper son biscuit dans l'une des nymphes, mais le drame avait été évité quand ils avaient convenu qu'ils pouvaient la prendre ensemble, par des voies différentes.

La déesse qu'elle était, toute puissante, si importante dans la vie des mortels qu'elle chérissait aurait voulu, à l'instant même, disparaître dans un tout petit trou de souris.
Le pire arriva alors qu'elle en était à se remémorer les différents moyens en sa possession pour s'échapper. Le mot avait été lâché. « race ». Un frisson parcouru l'ensemble de l'assistance. Les dieux nordiques avaient toujours eu ce mot en horreur, particulièrement après que des humains s'en soient revendiqués quelques années auparavant. Pour un dieu, une soixantaine d'années humaines ne représentaient rien, peut-être l'équivalent d'un jour ou deux, tout au plus, mais il fallait au moins trois millénaires pour qu'aux yeux des dieux vikings, si fiers, la tache soit moins prégnante... Ilithye se raidit sur sa chaise tandis qu'elle sentait, de part et d'autre, l'angoisse saisir ses comparses. Quelques uns, cependant, avaient le visage barré d'un grand sourire narquois, heureux de voir ce fameux sujet sur le devant de la scène, encore.

Il y eut un court moment de flottement dans l'assistance après le vif échange qui venait de résonner dans le hall. Deux secondes salutaires pour Ilithye, qui en profita pour glisser sous la table. La nappe venait à peine de se rabattre sur son dos qu'éclata au-dessus de sa tête un tonnerre assourdissant. Ah, papa venait de sortir les foudres. (oui, quand on est la fille de Zeus on peut se la péter et l'appeler « papa ».)

Le problème, c'est qu'une fois que papa sort la grosse artillerie, tonton et tatie font de même, sans compter les cousins éloignés, les pièces rapportées... Bref, tout le monde s'étripe joyeusement au-dessus de sa tête. Elle entend siffler les flèches, les poings heurter les mâchoires, les genoux remonter les divins grelots... Elle entreprit aussitôt de ramper entre les pieds de la table secouée de toutes parts. Arrivant à hauteur de son père – qu'on pouvait difficilement manquer vu sa voix tonitruante qui enchantait les oreilles de tous des plus doux noms d'oiseaux tels que « baiseur de grenouilles à pied plat ! », « c'est moi l'enculeur de chèvres, c'est moi ? Ben empale-toi ça où je pense ! », « Quoi j'suis à moitié con ? Quoi j'suis à moitié con !? MAIS MOI JE NE VIENS PAS DE MIKONOS SALE BROUTEUR DE SAPIN ! » – elle tenta une sortie. Agrippant le bras de son père alors qu'il l'armait d'un nouveau foudre, elle le tira en arrière.

_Papa, je t'en prie, c'est ridicule je..
_BAISSE TOI !

Elle s'exécuta et vit s'écraser une tourte à l'Ambroisie contre le mur autrefois immaculé. Elle jeta un œil alentour et constata que des nymphes couraient dans tous les sens, cherchant à se réfugier à l'abri. Assis en haut d'une poutre, Loki et Hermès comptaient les points. Elle n'était pas sûre, mais cru comprendre que les dieux gaulois menaient de 2 points, et les dieux maya étaient bons derniers, juste derrière les hindous...

_Papa, reprit-elle, voyons c'est ridicule cette mascarade ! Maman n'a cessé de me harceler pour que je revienne et tu sais pertinemment que si je suis partie, c'est à cause de tout ce bazar soit-disant divin et...
_Ili', c'est une tradition de se... réunir !
(au même moment, il renvoyait une flèche en sens inverse d'un coup de son foudre) Et la tradition est aussi de se cogner dessus... ! Enfin, Aphrodite se fait cogner dedans, c'est la seule différence...
HAHA ! Beau coup Hadès !


Soupirant, elle se baissa de nouveau. Un regard plus perçant jeté sur l'assemblée lui apprit finalement qu'Odin, son oncle au je-ne-sais quel degré, était absent. Si une personne était capable de tous les calmer, c'était bien lui.
Mettant ses bras autour de sa tête pour se protéger des différents projectiles, elle courut vers la grande porte, à l'autre bout de la salle.
S'il y avait un endroit où elle était susceptible de le trouver, c'était sans doute l'écurie, car Odin portait pour tout animal un respect et un amour très grand, et il aimait passer du temps avec les bêtes. Sans grande surprise, c'est en effet là qu'elle le trouva.

_Oncle. Mon oncle ! Je vous en prie, il faut que vous veniez, ils ont... enfin, vous savez, ils font ce qu'ils savent si bien faire...
_...se foutent sur la gueule ?
_... voilà.

Alfadr

Dieu

Re : L'histoire du Tournoi

Réponse 2 samedi 29 août 2015, 22:11:53

Dans l'unique œil qui lui restait, on lisait d'abord la résignation d'un vieil homme que les affaires de la guerre ont beaucoup trop affecté, et que les combats en tout genre fatiguent un peu trop. Puis, soudain, c'est comme une révélation : Ses paupières s'ouvrent en grand, et il tape sur son cheval à la crinière à moitié brûlée.

-Loki...

La demoiselle pourra tenter de lui expliquer qu'il n'y a pas que lui, il sait pertinemment qui a commencé ça, parce que c'est toujours lui qui sème ainsi la discorde – et il imagine parfaitement que les autres dieux fripons l'ont aidé dans sa tâche.

L'entrée de l'ermite n'est pas remarquée, tant et si bien qu'il chevauche une rixe qui ne s'offusque même pas de voir le démiurge passer sur eux. S'arrêtant au milieu de la salle, il ramène près de lui la jeune Illythie, murmurant de lui faire confiance. Le chaos règne toujours autour sans qu'ils ne prennent conscience de la puissance du dieu du savoir, et des arcanes qu'il s'apprête à déployer. Avec toute la solennité du monde, porteur d'espoir, il lève son bâton, et le monde retient son souffle comme il le fait lui-même. Et soudain, sans que personne ne s'y attende...

Il pose son bâton à terre avec un petit « poc » inaudible dans tout ce fatras.

-Cessez.

L'effet est misérable et nul n'entend. Il sera même bousculé par Mars qui, s'étant bien vidé les burnes, s'était lancé dans un combat singulier avec Horus, lances et boucliers comme équipements. Odin soupire.

-CESSEZ !

Sa voix est un tonnerre qui gronde, le même dont il insuffla la maîtrise à son fils ; sa colère est soudain mais violente, et la lumière elle-même en est apeurée, et frissonne, la pièce s'étant nettement obscurcie l'espace d'un instant, comme si le soleil s'était voilé par un battement de cil. L'air est devenu lourd et oppressant, les tympans ont vrillé, l'âme de chacun fut prise d'effroi, un choc que peu de bas mortel aurait pu supporter sans défaillir – ou mourir.

Le silence se fait, après qu'une lame soit tombée à terre, qu'un corps, ailleurs, trébuche, qu'un verre s'écroule. On entend toujours Héphaïstos se marrer comme une baleine, baignant dans son vomi dans un coin de la salle.

-Vous êtes des dieux. Votre comportement est indigne de notre race.
-Justement, en parlant de race, ô saint père...
-La ferme, Loki !


Le dieu malin aura senti la poutre se dérober sous lui, comme si la gravité était soudain devenu fluctuente, et n'avait plus été capable de tenir son équilibre, tant et si bien qu'il s'écroulait au sol. Le promeneur du blizzard s'approche de lui, enfonçant l'extrémité de son aide de marche dans sa joue.

-Si j'entends une parole de plus déversée par ta langue de vipère, je cloue celle-ci au marbre de cette salle, et tu rendras compte de ta fourberie en te faisant tanner les fesses à coups de pied.
-Ô Roi, il a raison sur un point. Nous ne cessons de nous dévaloriser sur des affaires de race.
-Vous vous inventez des problèmes. Nous sommes tous différents. Faut-il rappeler qu'au jour du Crépuscule, moi et mes frères mourront au premier coup qui nous sera porté, là où la fin des mondes ne vous empêchera pas de continuer à vivre et à régner. Faut-il rappeler que certains d'entre nous ont droit d'ingérer dans les affaires humains, là où d'autres ne le peuvent pas ? Faut-il rappeler que certains ici sont frères, fils et amis au-delà de ce que nos fidèles croient ?
-Alfadr. Nous nous sommes toujours battus. Justement parce que nous savons que nous pourrons le faire jusqu'à la fin des temps.
-Puis-je émettre une suggestion ?
Questionne Athéna.
-Fais donc.

Elle retire sa lance du flanc d'un amérindien, qui gémit, et s'approche de l'ermite.

-Le très sage Odin a raison. Nous nous comportons comme des barbares. Je propose une solution plus juste et plus civilisés. Chaque famille parmi nous désigne un champion, qui lui servira de représentant. Duel global. Celui qui réussit à terrasser tous les autres nous oblige tous à désigner son panthéon comme étant supérieur en toutes qualités, et ainsi, nos différends seront justement réglés.

Alors que des murmures d'approbation animent la foule, Mars, visiblement mécontent, se rapproche d'elle.

-Je suppose que c'est toi qui va y aller pour nous ?
-Evidemment, mon frère.
-DEMI-Frère... Tu te crois plus forte que moi ?
-Je le suis et tout le monde le sait. Au premier coup sous la ceinture, tu t'écroules.
-Peut-être que les autres guerriers seront moins déloyaux que toi ?
-La déloyauté n'existe pas au combat. Ce qui importe c'est de vaincre.


Odin portera son regard sur Zeus, qui hausse les épaules : Il n'a aucun contrôle sur ces deux-là. L'un est un rustre qu'aucune laisse ne pourra tenir, l'autre est bornée comme pas deux en ce monde, et, il doit l'admettre, il l'aime trop pour la gronder. Père démissionnaire ?

Alors que le brutal bretteur s'est permis de prendre le bras de sa parente pour la faire s'éloigner de son chemin, celle-lui lui aura retourné le poignet ; un coup de lance à l'arrière des genoux pour lui faire perdre ses appuis, puis il fait basculer le corps lourd au-dessus de son épaule, qui s'écroule misérablement par terre. Elle le traîne alors jusqu'à la falaise. Il se débat. La lance au visage le calme quelques secondes, juste de quoi faire pencher la moitié de son corps au-dessus du vide, retenant le reste par la ceinture.

-Tu vas te calmer ?
-Va te faire foutre !
-C'est vilain, ça... Méchant Mars. Si je te lâche, tu mets combien de temps à remonter ?


Elle n'aura pas le temps d'une parole de plus qu'Odin ose lui tirer une oreille en guise de reproche, récupérant le dieu guerrier de l'autre main pour le ramener complètement à terre.

-Vous êtes deux enfants.

Il revient au centre de la pièce, reprenant Illithye par les épaules.

-Je suggère d'écouter de ce que notre très jeune amie dira. Je suis sûr que sa parole sera aussi sage que la mienne.

Et, comme pour lui insuffler son pouvoir, il passe une main tendre sous son menton, et dépose un baiser sur son crâne.

-Parle.

Ilithye

Dieu

Re : L'histoire du Tournoi

Réponse 3 mardi 01 septembre 2015, 14:31:46

Odin avait rappliqué aussitôt dans le grand hall. Il avait traversé l'assemblée en marchant sur la table, tel le grand roi qu'il était. Comme dans un film américain, les projectiles de toutes sortes qui volaient dans les airs, passaient autour de lui sans jamais le toucher, à l'inverse d'Ilithye qui devait rester courber, sauter, se cambrer ou se pencher en tous sens afin de les éviter.
Il se planta au milieu de la tablée, mais malgré sa prestance, n'obtint guère de résultat. Lorsqu'il cria, il eut beaucoup plus de succès. Zeus, qui empoignait Poséidon, ne put s'empêcher de lui coller un dernier pain qui fit tomber le dieu des mers, tandis que son frère se tournait presque instantanément vers le dieu corbeau, les mains croisées dans le dos, les yeux ronds d'innocence. Sa fille lui jeta un œil réprobateur, auquel il répondit d'un sourire d'enfant et d'un haussement d'épaules.

_Je suggère d'écouter de ce que notre très jeune amie dira. Je suis sûr que sa parole sera aussi sage que la mienne.
Parle.
_Qu-quoi... ?


Ilithye battit des cils, l'air hébété. Elle n'avait pas du tout imaginé que ce serait à elle de résoudre la question, surtout une telle question qui gangrenait l'esprit des dieux depuis des temps immémoriaux.

_Je... euh... il me semble que...
_On dirait que madame-j'aime-les-humains est à court de leçon de morale pour une fois
, railla Aphrodite qui avait fini ses ébats et boitait légèrement.
_Oh, et tu en profites forcément pour la mettre au fond du trou ! S'exclama Athéna, jamais en reste pour rentrer dans le lard de sa sœur
_Je t'interdis de parler à ton aînée de cette façon Athi' ! S'insurgea Héra
_Voyons, elle tient la malice de sa mère, s'amusa Zeus
_AH ! Oui, celle que tu as épousé puis bouffé comme notre salopard de père l'avait fait avant lui ! Rétorqua son épouse
_Je t'interdis de me comparer à cet... ce... à Lui ! Explosa Zeus.

Aussitôt, les cris parcoururent de nouveau cette réunion de famille. Odin, désabusé, descendit de la table et se laissa tomber dans un fauteuil proche avec un long soupir. Ilithye, toujours plantée au milieu de la table était totalement désemparée, faisait fonctionner les rouages de son esprit à une vitesse folle.

_Arrêtez ! Hurla soudain Athéna. Arrêtez, à la fin. Odin a parlé et je crois qu'il a raison : nous sommes des dieux, nous ne pouvons décemment pas nous comporter de la sorte. Nous devons trouver une solution. C'est même un devoir.

Un long silence accueillit cette nouvelle sortie.

_D'accord... mais quoi ? Demanda finalement Dionysos dont l'ébriété n'empêtrait jamais l'intelligence.

Nouveau silence.

_On se cogne dessus et celui qui a des bleus le moins longtemps est le vainqueur !? Argua Mars, un grand sourire sur la face.
_Pourquoi pas un concours de poésie, plutôt... ? Minauda Apollon qui jusque là s'était fait étrangement discret.
_Un concours d'énigme me semblerait plus approprié, rectifia Athéna.
_Pourquoi pas un concours qui réunirait tous ces paramètres, lâcha presque malgré elle Ilithye.

Un troisième silence.

_Je... disais ça comme ça... rougit-elle.
_Non. Non c'est une excellente idée Ilithye, ma fille, déclara Zeus. Mais comment procéderions-nous ?
_Eh bien... Si la question est de savoir laquelle de nos familles est la meilleure, peut-être... nous pourrions choisir un champion par famille ?
_Ce sera moi !
Hurla alors Mars comme pour dissuader quiconque de le contredire.
_Toi !? S'étrangla Athéna, oh je t'en prie, tu as autant d'esprit et de malice qu'un pois chiche asséché !
_Pois chiche toi-même !
_Ooooh, quelle maturité ! Mamaaaaaaan, écoute donc Mars, il est capable de répliquer, il progresse enfin ce petit !
_Sale... Sale... T'façons j'm'en fous t'es même pas ma sœur !
_Eh bien tu n'es pas mon frère !
_Papa ! Dis quelque chose !
_Oh, regardez donc le petit
Arès, le glorieux guerrier, chercher l'aide de papounet...
_Ne m'appelle pas comme ça !
_Comment ça,
Arès ?
_Arrête !
_Mais qu'est-ce que j'ai dis,
Arès ?
_Sale petite emm...
_Ça suffit !
_Oh laisse les papa, ils finiront par demander aux mortels de se mettre sur la gueule à leur place, comme d'habitude
, soupira Ilithye.

Un nouveau silence accueillit ces paroles. Un silence inquiétant.

_Non... ne... Ah non ! Non non non ! Je disais ça comme ça ! Vous n'allez pas encore intervenir dans les vies humaines pour semer la mort et le tourment !
_Mais c'est une excellente idée !
S'exclamait déjà l'assemblée, ravie.

Ilithye rejoignit alors son oncle Odin dans un fauteuil voisin, épouvantée d'avoir fourni une telle solution à ces insupportables dieux.
Devant l'enthousiasme grandissant de ses pairs, les rois des dieux de chaque famille avaient fini par accepter l'idée malheureuse et Odin avait sobrement conclu « Ainsi soit-il. »



L'instant d'après, son corbeau messager avait plongé, tandis que Zeus envoyait son message au monde mortel, reprit par les pythies et par tous les oracles et devins des continents des mondes : les dieux sollicitaient les humains dans un grand tournoi.


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