Mikko était assise en tailleur sur le futon de son palace, que n’importe qui aurait plus communément appelé grenier miteux, lorsque l’idée lui vint d’aller à la bibliothèque du lycée. Il faut savoir que la jeune femme ne prenait que rarement des journées de repos, ou elle ne faisait rien, ou presque rien. Et lorsque par miracle cela arrivait, elle passait ses journées à lire ou à jouer de la musique. Mais lorsqu’elle termina la dernière page de son livre et le referma Mikko songea qu’elle n’avait très certainement plus rien à lire. Elle fouilla rapidement dans son taudis, et ne voyant rien qui ressemblait à un livre qu’elle n’eu déjà lut elle décida qu’il valait mieux aller chercher de la lecture ailleurs. Le lycée de Seikusu, même si elle n’y était pas élève, était pour elle un endroit ou elle pouvait se réapprovisionner, en soins, en eau chaude, en nourriture à l’occasion et en l’occurrence : en littérature. Elle quitta donc l’ample chemise d’homme qu’elle n’avait pas quitté de la journée, et qui lui donnait cette apparence négligée que les jeunes femmes ordinaires adoptent le dimanche matin. Puis elle enfila un jean et une chemise noire dont elle retroussa les manches, laissant ainsi apparaître des avant-bras blancs, ornés de bracelets essentiellement en argent ou en cuir. Après avoir jeté un sac à dos sur son épaule, la jeune femme quitta son appartement, descendit les trois escaliers bien trop raides qui la séparaient de la terre ferme et prit le métro jusqu’au lycée. Arrivé à l’intérieur elle y entra, se faisant passer pour une élève ordinaire, puis se dirigea vers la bibliothèque. Elle poussa la lourde porte de bois et se retrouva dans une immense pièce, dédale de livres et de journaux, tous plus variés les uns que les autres. Des ouvrages recouvraient les murs du sol au plafond, d’immenses étagèrent créaient un labyrinthe de papier et de carton. La bibliothèque était simplement impressionnante. Lorsque Mikko chercha le rayon littérature elle n’en trouva pas un mais quatre, regorgeant de livres qu’elles n’avaient jamais lut, de la littérature de tout les pays. De quoi satisfaire pleinement la soif de lecture de la jeune femme. Elle était tellement émerveillée qu’elle n’avait ni vu ni entendu Poséidon entrer, passer devant son rayon pour se rendre dans celui d’à côté, rassemblant les livres de sciences. Elle s’était installée, avec un livre inconnu dans les mains, assise en tailleur au pied d’une étagère. Elle se plongea dans des pages remplies d’aventures haletantes, de trahisons et de détails passionnants. L’imaginaire de la jeune femme se remplissait d’images toute plus merveilleuses les unes que les autres. Les sensations qu’un bon livre procurait à la jeune voleuse étaient simplement indescriptibles. En une petite heure, Mikko avait déjà terminé l’ouvrage, bien qu’il fut peu épais, c’était assez impressionnant. Epuisée par sa lecture intensive, elle ferma le livre et laissa tomber sa tête en arrière, contre l’étagère.