Mélusine se tenait face au loup au moins 2 fois plus grand qu'elle et soutenait son regard sans ciller. Elle s'était laissée envahir par un sentiment de rage profond lorsqu'elle avait entendu le loup lui demander d'épargner l'humain qui devait lui servir de repas. Pour être exact, il ne l'avait pas traité d'assassine directement, elle l'avait interprété comme tel. A vrai dire, sa faculté d'analyse était perturbé par la soif qu'elle n'arrivait pratiquement plus à contenir. Elle en était presque arrivé à vouloir mordre Saïl ... Heureusement, ce genre d'extrémité était rare, elle prévoyait toujours de se nourrir en avance mais, bien sur, les imprévus se dressaient parfois sur son chemin. Mais cette fois ci, elle avait atteint des limites qu'elle n'avait encore jamais connu. Elle fermait de plus en plus les yeux, non pas pour humer la fragrance humaine mais pour essayer de se calmer. Elle savait l'homme-loup pacifique et venait de protester violemment contre l'idée reçue qu'elle était une vampire sanguinaire, elle devait donc se controler. Ce qu'elle réussit à faire tant bien que mal, un mur en avait déjà souffert et il n'était pas impossible que d'autres choses matérielles en subissent également les conséquences.
Pour son salut, l'homme qu'elle traquait avait, apparemment, trouvé un refuge sur, il s'était arrêté et son poux s'était apaisé. L'odeur de son sang était moins attirante du fait qu'il était plus calme et il devait surement se trouver dans un endroit isoler car les effluves étaient beaucoup moins fréquentes. Cela avait joué en faveur de la vampire qui en plus d'être assoifée était en rogne contre son opposant. Même si, quelques minutes auparavent, elle avait estimait qu’elle aurait du mal à venir à bout du loup elle savait avoir certains avantages en sa faveur. Son apparence frêle cachait une grande force mais ses plus grands atouts restaient la vitesse et l’agilité dû à sa petite stature et corpulence. La rage que lui avait inspiré le loup l’empêcherait de se contrôler si elle passait à l’action et il était presque sur que, dans cet état, elle ne laisserait pas grand-chose du loup. Autant elle pouvait être douce comme un agneau et pas agressive de manière naturelle, autant elle restait un vampire expérimenté qui avait, quand même, dû se battre pour survivre.
Malgré l’apparente hostilité de la vampire, Saïl ne bougeait pas et n’esquissait aucun signe d’énervement ou de perte de sang froid. Il restait de marbre alors que sa vie était en danger, à croire qu’il cotoyait souvent la mort !! A sa facon d’agir, ce n’était pas étonnant… il l’avait dit lui-même d’ailleurs, la mort il l’avait affronté plusieurs fois, ses rencontres vampiriques, son esclavage en témoignaient. Cela n’attendrissait pas Mélusine … chacun avait son lot de bonheur et de malheur, son quota d’épreuve à traverser et bien fou était celui qui pensait pouvoir sauver autrui. Une vie d’immortelle n’y suffirait pas …
Les paroles de l’homme-loup glissaient sur son opposante, celle-ci l’entendait mais ne l’écoutait pas, elle ne le pouvait plus, devant se concentrer exclusivement sur le contrôle d’elle-même. Elle ne voulait pas faire un geste qu’elle regretterait … une éternité à ruminer avait de quoi rendre fou. Voila pourquoi elle s’était promit très tot de ne pas oter la vie gratuitement, les valeurs morales inculquées par Azel la rendait faible sur cet aspect. Elle a apprit la valeur de la vie, bien qu’elle soit immortelle, et la prendre sans raison valable, elle en était incapable, elle savait qu’elle se maudirait jusqu’à la fin de ses jours. Encore que là, elle avait des arguments pour expliquer son geste mais non, Saïl était pacifique, parfaitement inoffensif dans sa conception des choses, un samaritain, un héro de l’humanité … en d’autres mots, un idiot aveugle face à la réalité des choses.
En parlant d’idiotie, il les cumulait !! Voila qu’il s’inclinait devant la vampire à la limite de l’hystérie. Elle pensait de plus en plus qu’il était suicidaire, dans cette position, il était en totale soumission face à elle. Mais ce geste, eut pour effet de la réveiller, de l’assagir … Elle en eut une expression d’incrédulité bien encré sur le visage. Elle était étonnée mais il ne pouvait le voir, dommage ^^
Elle reprit une expression figée une fois la surprise passée pour laisser place à l’exaspération, une nouvelle fois. Elle restait silencieuse un moment, l’observa, essayent de comprendre comment un être aussi peu prudent pouvait être encore en vie … la diplomatie était une chose mais elle ne réglait pas tout face à certaines personnes … jusque là, il avait eu une chance folle, et elle voyait qu’il ne s’en rendait pas compte.
Un autre grognement s’échappa de la gorge de la vampire, en signe de dépit :
- Tsss … décidemment tu m’intrigues loup … Quand cesseras tu de me tendre des batons pour te taper ?
Mélusine était toujours aussi déconcertante, elle avait retrouvé sa froideur et son ton parfaitement plat, calme, au intonations vide. Elle s’exprimait comme si elle se parlait à elle-même dans ses pensées, ses mots donnaient l’impression de flotter sur des nuages, une chose parfaitement impossible à d’écrire tant sa voix avait quelque chose de surnaturelle. Son regarde vide se posait sur Saïl et elle éprouvait un sentiment étrange, qu’elle ne définissait pas pour le moment
- J’ai dû mal à croire que tu puisses être encore vivant avec une telle attitude !! Ton blabla ne te sera pas toujours utile pour sauver ta peau … et puis, un héro mort, ca ne sert pas àà grand-chose !! Alors redresse toi
Le sentiment qu’elle éprouvait se rapprochait de l’inquiétude, elle avait peur… pour lui. Il disait tenir à la vie mais ses gestes contredisaient ses dires. Elle avait envie de le giffler tellement il lui paraissait stupide.
Mais elle n’avais plus le temps de s’en inquiéter d’avantage, elle devait se nourrir d’urgence. Même si elle avait reprit son impassibilité, à l’intérieur sa bouillonnait toujours …
- On réglera ces détails plus tard, je vais avoir besoin de toi !! Suis moi et arrêtes moi si nécessaire, tu m’as fais attendre trop longtemps, je ne réponds plus de mes actes !! Restes en retrait le plus possible et face au vent que je ressente ta présence le moins possible
Malgré l’avertissement, elle montrait qu’elle gardait un minimum de lucidité mais s’il connaissait un tant soit peu les vampires, il savait que le pire pouvait se produire au moment ou les crocs de la vampire se planterait dans la chaire humaine.
Elle prit une profonde inspiration et se reconcentra sur son humain. Elle pouvait parler de prudence !! Elle tournait le dos une énième fois au loup, baissant complétement sa garde. Elle l’avait repéré et ne perdit pas une seconde, elle s’élanca avec une rapidité étonnante, même pour un vampire, Saïl allait devoir user de son flaire pour pouvoir la suivre. Celle-ci n’était plus guidé que par ses instincts, seule la fragrance humaine la dirrigeait, voilant tout le reste, elle ne percevait plus rien d’autre, pas même l’homme-loup.
La traque ne dura pas longtemps, l’humain de bougeait plus depuis un moment … il se trouvait dans un logement en hauteur… un balcon permit à la vampire d’atterrir face à une fenêtre fermée qu’il ouvrit sans difficulté et sans bruit. Sa proie guettait la porte d’entrée, totalement insconcient de ce qui se passait dans son dos. Mélusine put se glisser jusqu’à lui, le plaquer contre elle tout en posant une main délicatement douce sur sa bouche pour l’empêcher de crier. Le cœur de motel s’emballa recréant la montée d’adrénaline qu’espérait Mélusine. Cette sensation de panique redonnait au sang cette odeur irrisistible. Les yeux bleux de l’immortelle se fermèrent, elle inspira profondemment ce qui lui donna l’eau à la bouche. Elle fit incliner la tête de l’homme et laissa ses crocs affutés s’abattre sur la carotide… Un flot de sang chaud et délicieuse coulait dans la gorge de Mélusine qui sentait tous ses sens s’embaler, s’exalter. C’était presque un sentiment de jouissance après une aussi longue attente. Elle buvait comme une meurt de faim à demi consciente. Elle savait qu’elle mettrait la vie de l’homme en danger, tant elle avait besoin d’une quatité de sang élevée. S’il s’évanouissait, s’en était terminait. Elle ne pouvait résister, l’humain était résistant et elle se délectait de son nectar rougeatre. Les forces abandonnaient sa proie, elle le senti perde pied et s’arrêta juste à temps, la léchant, laissant 2 traces nettes sur son coup, pas une goutte de sang ne s’en échappait. Il s’écroula, le souffle court, le cœur battant lentement, mais il était vivant, il ne mourrait pas et elle n’avait pas eu besoin d’être interrompu par le loup qui n’était pas loin, elle le sentait, maintenant qu’elle avait retrouvait la pleine mesure de ses facultés. L’humain avait perdu tout sentiment de peur, il était perdu, presque assomé et vidé de ses forces. Elle se penchait sur lui pour lui murmurer de se nourrir et de dormir et tout irait bien.
Elle quittait la pièce ainsi, se postant sur le balcon, le regard dirrigé vers le ciel, sa voix fendit l’air à l’attention de Saïl posté non loin :
- Et maintenant ?