Bienvenue à bord ! Ou plutôt malvenue, non ? [Matt Horner]

Et c’est parti pour un RP dans l’espace ! Alors, alors, une petite musique pour se mettre dans l’ambiance ? Oh et puis non, celle-là est vraiment trop mignonne, je peux pas la couper. (Et un peu de pub gratis, comme si elle en avait besoin. ^^)

Me voici donc…dans mon monde intermédiaire, toute seule devant mon écran. Je navigue entre les onglets d’Internet que le Docteur m’a très aimablement débloqué dans son intégralité. (toujours citer ses sources) Et puis bon, il faut bien admettre que ça devient ennuyeux à force, les vidéos Youtube sans rien d’autre à côté. Alors je laisse mon « clone virtuel » s’occuper de la rédaction et hop, direction LGJ ! Je me dématérialise pour réapparaître dans le forum. Sur la base spatiale plus précisément. Whoua, comme c’est grand ici ! Il paraît que la gravité est différente de celle de la Terre, je me demande si…youhou, je vole ! Mon dieu, quel bond je viens de faire !

Bon, hem. Ça fait deux minutes que je bondis comme un lapin à travers une station spatiale déserte, je devrais peut-être passer à autre chose maintenant. Comme ce RP que je dois à Matt Horner. Allez, on saute vers la réserve de sca…oh…je devrais peut-être pas rester là en fait, voilà du monde qui arrive ! Vite, dématérialisation express ! Et rematérialisation ailleurs, plus près de mon objectif. Plus près, mais pas dans le vide stellaire non plus. Faut pas déconner. Donc le mieux si j’ai bien repéré les alentours c’est d’apparaître directement dans le vaisseau. Risqué, mais bien plus amusant.

Pouf ! Me voilà dans le vaisseau. Personne à gauche. Personne à droite. Héhéhé, ça y est Sonia, tu es à bord d’un vrai vaisseau spatial ! Alors, un petit test de gravité… Eh c’est marrant ça, c’est encore différent. Bon, c’est pas tout, mais si je reste plantée là comme une fleur en pot je ferai pas avancer les choses. Et c’est parti pour une petite balade à travers le vaisseau ! Je me demande qui va me trouver en premier.

Un début d'après-midi calme. Horner n'avait pas savouré ça depuis longtemps. Il en profitait donc pour savourer une tasse de thé sur sa passerelle, regardant d'un œil distrait par-dessus les épaules de ses sous-officiers de quart pour contrôler que tout se passait bien à bord.

Voler le cuirassé n'avait pas été un mince exploit pour les rebelles de Raynor, et il doutait que son propriétaire leur pardonne un jour d'avoir emporté l'unique prototype de cuirassé stellaire qu'elle avait fait personnellement décorer pour lui servir à elle à la base. Ce qui expliquait les nombreuses dorures et autre ornements à bord. De même, le service à thé dans lequel Horner buvait était de la porcelaine fine, très chère et faite sur mesure pour s'accorder au design général du vaisseau. Les soutes étaient largement fournies en nourriture et matériel divers, de plus les usines embarquées pour permettre l'entretiens et la construction de matériel sur le champ de bataille avaient permis de créer tout ce qui manquait à bord.

Bref, en un mot comme en cent, les rebelles étaient chez eux sur l'Hypérion. Un chez-eux calme, tranquille et hors de portée...

- Alerte de sécurité dans le couloir B-33 ! Hoqueta soudain un des hommes derrière sa console. Contact non-identifié ! Je passe les images de vidéo-surveillance sur l'écran principal !

Horner posa sa tasse et se pencha sur la table holographique qui lui servait en temps normal de carte tactique pour voir s'afficher les images du couloir en question. Un couloir où une jeune fille en robe rouge déambulait comme si elle était chez elle.

- Mais d'où elle sort celle-là ? S'étonna un enseigne depuis sa propre console.

- Mauvaise question, le corrigea Horner d'un ton froid. "Quelles sont les forces à proximité pour l'intercepter" est bien plus approprié.

- Le sergent Jonhson et son escouade de marines sont en train de s'entraîner à un bloc de là, l'informe une autre sous-officière.

- Parfait, dites-lui de me l'arraisonner, mais en douceur ! On ne sait pas comment elle est arrivée ici et je préférerais éviter qu'elle fasse un trou dans la coque en décidant de partir précipitamment.


Plusieurs pont plus bas, le sergent et son escouade, portant des vêtements d'entrainement et rien de plus dangereux que des pistolets incapacitants prirent position à une intersection avant que le sergent s'engage dans le couloir où la jeune fille avait été vue s'approchant pour la dernière fois. En la voyant, il écarta doucement les bras de son holster et héla l'inconnue.

- Hoé, de la touriste ! Sans vouloir vous vexer, vous savez que vous trainez pas exactement dans le bon coin pour visiter ? Sans rire, on pourrait mal le prendre, mais on a pas envie de se faire mal voir. Alors j'aimerais bien que vous me laissiez vous guider dans un coin calme pour parler. Y'aura pas d'entourloupe ni de menottes ou je-ne-sais-quoi. On veut simplement causer et comprendre. Ça vous convient ?

Ah, on me dit dans la réponse au-dessus que c’est le début de l’après-midi. Merci, je prends note de cette information qui pourra être utile plus tard. Ah et puis la passerelle dont j’ai vu l’image est plutôt jolie, aussi.

♪ Lalalalala ♫, je me promène dans les couloirs somptueux de ce vaisseau d’apparat. Bah oui, vu toute la déco ça peut pas être un vrai vaisseau de guerre, si ? Si ? Bon d’accord. En tout cas l’ancien proprio avait vraiment des goûts de luxe, je pourrais probablement pas me payer un dixième de tout ça en moins d’un an sans tricher un peu avec mes capacités de joueuse. Et encore, même comme ça je crois que je pourrais pas…

Alors que je déambule tranquillement en sifflotant, comme si j’avais tout à fait le droit d’être ici, je remarque que du côté des habitués du lieu ça commence à grincer des dents en remarquant ma présence. Mais comme je ne suis pas supposée le savoir, je vais faire comme si de rien n’était et continuer de marcher. Quand soudain j’entends une voix m’interpeller :

- Hoé, de la touriste ! Sans vouloir vous vexer, vous savez que vous traînez pas exactement dans le bon coin pour visiter ? Sans rire, on pourrait mal le prendre, mais on a pas envie de se faire mal voir. Alors j'aimerais bien que vous me laissiez vous guider dans un coin calme pour parler. Y'aura pas d'entourloupe ni de menottes ou je-ne-sais-quoi. On veut simplement causer et comprendre. Ça vous convient ?

Je m’arrête, j’écoute ce qu’il a à me dire, puis je me retourne en souriant.

- Bonjour ! Je sais que c’est pas le coin touristique de la galaxie mais j’avais vraiment envie de visiter un aussi beau vaisseau que le vôtre. Dites-moi, le coin calme que vous avez mentionné, c’est là où il y a le capitaine, ou je sais pas quel est le terme exact, c’est bien ça ?

Oh comme j’aime être déstabilisante, hihi ! C’est tellement drôle de voir la réaction des gens qui ne comprennent rien à ce que je raconte.

- Dans tous les cas je vous suis, sergent ! terminé-je joyeusement.

Le sergent Jonhson regarda la jeune fille, un air d'incompréhension complète peint sur la figure. Mais comme dans l'ensemble elle n'avait pas l'air agressive et semblait coopérative il hocha la tête.

- Pour causer avec le capitaine on verra ça plus tard. Le deal est simple. On a une salle avec des chaises, une table et un grand miroir avec des micros et des caméras derrière. On te pose juste quelques questions et après le capitaine décide s'il vient te parler. Tu comprends mam'zelle, c'est un peu compliqué la hiérarchie...

Ce disant il la dirigea vers ce qu'on appelait communément le commissariat de bord et la salle d'interrogatoire. Plusieurs Marines le rejoignirent pour faire escorte à la passagère.


- Cible arraisonnée, la situation semble être sous contrôle ! Annonça un sous-officer depuis sa console.

- Je n'aime pas votre "semble", souleva Horner en regardant les enregistrements de sécurité d'où il pouvait voir la jeune demoiselle déambuler dans les couloirs avec son escorte. Assurez-vous que ce soit le cas ! Maintenez l'alerte au niveau maximum et gardez les cloisons anti-explosion fermées ! Si cette charmante jeune fille n'est pas venue seule, je ne veux pas que la moindre souris puisse lui apporter le moindre soutien à bord ! Ordonna Horner d'un ton catégorique.

Il retourna à son enregistrement. Quelque chose ne tournait pas rond. Peut-être que cette fille avait des pouvoirs d'E.S.P.er lui permettant de voyager à travers l'espace glacial, mais le capitaine ne voulait prendre aucun risque.

Pourquoi j'ai l'impression qu'elle me regarde quand elle passe devant une caméra ? Ça doit être mon imagination... C'est impossible qu'elle puisse me voir à travers un circuit électronique...

Oh ? Mais quelle est cette pensée que je perçois ? Au moins je suis pas agressive ? Eh, je pourrais me vexer vous savez ! Pourquoi je serais agressive, hein ? Non mais oh… Enfin bref ! Inutile de s’attarder là-dessus, c’est pas sa faute. Je suis en effet étonnamment coopérative, et même enjouée.

- Pour causer avec le capitaine on verra ça plus tard. Le deal est simple. On a une salle avec des chaises, une table et un grand miroir avec des micros et des caméras derrière. On te pose juste quelques questions et après le capitaine décide s'il vient te parler. Tu comprends mam'zelle, c'est un peu compliqué la hiérarchie...

Oh oui, comme dans les séries policières que je regardais dans le vrai monde ! Elles sont vraiment géniales parfois, ces séries, mais faut vraiment tomber sur la bonne.

- Ah oui, le grand miroir qui est en fait une vitre dans l’autre sens et qui va permettre aux autres de nous regarder autrement que derrière une caméra de surveillance pendant qu’on parlera. J’adore ce concept, mais je l’avais jamais expérimenté par moi-même.

Très enthousiaste, je sautille joyeusement derrière le lieutenant à travers les couloirs du vaisseau. Nous sommes bientôt rejoints par plusieurs soldats à qui je dis poliment bonjour. D’ailleurs, je fais aussi coucou aux caméras, pour la forme.

Pourquoi j'ai l'impression qu'elle me regarde quand elle passe devant une caméra ? Ça doit être mon imagination... C'est impossible qu'elle puisse me voir à travers un circuit électronique...

… Dixit le type qui à l’instant précédent pensait que j’avais des pouvoirs d’ESPer. Faudrait savoir ce que vous voulez, très cher. C’est pas un signe de bonne santé mentale de se contredire en moins de cinq secondes. Oh d’ailleurs… Les pouvoirs magiques ne l’atteignent pas c’est ça ? Donc je ne vais pas pouvoir entendre ses pensées, pas plus que je ne pourrai deviner sa race. Je vais  devoir m’adapter en conséquence : je vais tricher ! Je vais tenir compte des pensées qui seront écrites dans le RP.

Nous arrivons bientôt à la « salle d’interrogatoire », ou je m’assieds sur une chaise sans attendre qu’on me le demande. Autant prendre les devants, maintenant que j’ai décidé de montrer que j’ai une longueur d’avance sur ces messieurs.

- Au fait, je crois que je ne vous l’ai pas encore dit, mais je trouve que votre vaisseau est magnifique. Vous l’avez volé à qui ? Parce que cette personne avait des goûts très intéressants. Et puis son nom, Hyperion…c’était pas un dieu, ou un héros ?

Horner s'installa dans son fauteil de commandement un peu surchargé de dorures, même s'il n'avait rien contre les loups un peu partout, il trouvait un peu trop ostensible la propension de celui qui avait décoré l'endroit. Et encore, "re-décoré" était plus juste. Quand ils avaient capturé l'Hypérion, sa précédente propriétaire avait non pas fait mettre des têtes de loup un peu partout mais des bustes féminins que Raynor avait trouvé amusant mais que Matt avait trouvé de fort mauvais goût. Le vaisseau aurais dû s'appeler autrement à la base, un nom mettant en avant la grandeur de sa propriétaire. Les rebelles s'étaient empressé de le baptiser avant que "voler sur un vaisseau sans nom ne leur porte la poisse". Le nom avait été soumis au vote et c'était finalement la proposition de Swann qui avait été retenue. Quand on lui avait posé la question, il avait haussé les épaules et avoué que le cœur du vaisseau étant un réacteur à fusion nucléaire, c'était comme se trimballer un mini-soleil pour s'alimenter. D'où l'idée de baptiser le vaisseau du nom du Titan mythologique censé représenter l'astre lumineux.

Quand à réaléser les bustes féminins en tête de loups, c'était un des terranides-mécano de Swann qui avait proposé l'idée, ayant été sculpteur en son temps. Sauf que l'intéressé était spécialisé uniquement sur les loups... Moralité, la décoration toute entière tournait désormais autour d'un thème lupin. Cela convenait assez bien à Jim qui trouvait que ça mettait en avant le fait que les rebelles étaient comme une grande meute, une entité efficace mais presque familiale aussi. Horner ne voyait pas l'utilité de contredire ce point.

Pour le moment, il se concentra sur l'enregistrement en temps réel de la salle d'interrogatoire. Leur charmante invitée semblait on ne peut plus à l'aise dans ce milieu, ce qui avait le désavantage de perturber au dernier degré les marines l'ayant escortée. Peut-être le faisait-elle inconsciemment, mais considérer des hommes armés comme n'étant pas une menace revenait à leur dire "vous n'êtes pas assez dangereux pour m'inquiéter". Ce qui était très facilement traduit par les marines comme "Je suis plus dangereuse que vous" ayant pour effet, outre le côté vexant de la chose pour des soldats entraînés, de leur faire penser qu'ils avaient affaire à une sorte de monstre et donc les rendre doublement plus méfiants et plus nerveux. Et un homme nerveux presse la gâchette deux fois plus facilement avant de poser des questions.

Heureusement, Matt savait pouvoir compter sur Jonhson pour gérer cette situation. Même si le vétéran na'avit au fond rien de spécial en terme d'aptitudes physique par rapport à n'importe quel autre marines, il avait une grand expérience des E.S.P.er, des démons et de toutes sortes de créatures classées vaguement dans la catégorie "non-humaine". Malgré tout il parvenait à garder son calme et congédia les marines de son escorte à l'extérieur de la pièce pour y être seul.


- Bon, j'crois qu'on est pas partis du meilleur pied mam'zelle, entama le sergent en calant un cigare éteint au coin de sa bouche, un tic qu'il avait depuis très longtemps. J'me présente, sergent Avery Jonhson, corps des marines des rebelles de Raynor. Est-ce qu'on peut vous d'mander vot' joli nom à vous ? Si au passage j'pouvais abuser d'vot grande bonté en vous d'mandant vot' âge et si vous êtes bien une charmante p'tite humaine comme mes yeux m'disent qu'vous semblez être ? Demanda le sergent d'un ton très poli tout en s'appropriant une chaise en face de leur invitée pour s'y asseoir, même si ses mots étaient un peu maladroits pour pouvoir être qualifiés de "polis".

Je les vexe, c’est bien ça ? Oups. Ce n’est pas mon intention. Je devrais peut-être arrêter mes conneries du coup. Attends, parce qu’en plus je les rends nerveux ? Ah mince… C’est sûr que s’ils ont le doigt trop tremblant sur leur gâchette je risque de me transformer en passoire à robe gothique. Mh, mauvaise idée. Donc j’arrête de faire trop la maligne et je passe pour une fille presque normale. Ce qui passe par la reprise d’un air un peu plus sérieux.

Le sergent ne prend pas la peine de répondre à mes deux questions, ce qui me semble assez logique. Il s’allume un cigare. Ah non, il le laisse éteint. Pourquoi pas, c’est un tic comme un autre. Tant qu’il ne fume pas à côté de moi ça me va, j’ai toujours eu du mal avec ces immondices.

- Bon, j'crois qu'on est pas partis du meilleur pied mam'zelle. J'me présente, sergent Avery Jonhson, corps des marines des rebelles de Raynor. Est-ce qu'on peut vous d'mander vot' joli nom à vous ? Si au passage j'pouvais abuser d'vot grande bonté en vous d'mandant vot' âge et si vous êtes bien une charmante p'tite humaine comme mes yeux m'disent qu'vous semblez être ?

Oh mon dieu, cette façon de le dire… On dirait presque qu’il essaie de me draguer ! J’aurais pas décidé d’être sérieuse que j’exploserais de rire, tiens. Mais j’ai décidé d’être sérieuse alors je n’explose de rire. Voilà. Je reste calme. Juste un tout petit sourire, voilà…

- Enchantée, sergent Jonhson. Je m’appelle Sonia Nille, quant à ma race je crains que la réponse ne soit un peu trop complexe pour être expliquée. Disons que je suis de base humaine.

Eh, c’est bizarre, tant que j’y pense, Jonhson avec le h après le n. Normalement, ça devrait pas être Johnson ? Vu que le prénom c’est John et pas Jonh, non ? Ah, euh, Word accepte Jonh… Bon, tant pis. Je reverrai quand même mon correcteur orthographique au cas où, il n'est peut-être plus trop à jour.

- En tout cas, merci pour l’emploi de l’adjectif « jolie », ça fait plaisir mine de rien.

J’arrange un peu mes couettes, écartant des mèches rebelles de devant mes yeux vairons. Oui oui, un œil rouge et l’autre orange ça fait des yeux vairons.

Le sergent hocha la tête, mâchonnant distraitement son cigare.

- Mam'zelle Nille vous dites ? Enchanté c't'un plaisir. On croise pas souvent des personnes aussi sympa qu'vous dans c'coin d'l'espace. Qu'est-ce qui vous a amené dans l'coin ? Affaires perso ? Travail ? Famille ?Vous avez vu d'la lumière et vous êtes passé voir si on payait la tournée ? Proposa le sergent en s'appuyant sur le dossier de sa chaise.

L'homme restait volontairement dans un registre détendu, histoire d'éviter de mettre les gens mal-à-l'aise. Des questions simples, saupoudrées d'un peu d'humour et d'une pincée de compliments avaient souvent plus d'effet que le canon d'une arme sur une tempe pour pousser les gens à la discute.


De son côté, Horner avait lancé une recherche dans les bases de données de l'Hypérion pour voir si celles-ci contenaient des enregistrement au nom indiqué par la jeune fille. Mais pour le moment, la recherche tournait sans donner de résultat.

Il restait sceptique sur la deuxième partie de la réponse. "Trop complexe pour être expliquée, mais de base humaine", n'était pas une formule que l'on croisait tous les jours. Le verrouillage de son vaisseau commençait aussi à poser problème. Les rebelles n’étaient pas très compliqués au niveau de leurs conditions de vie, mais sonner l'alerte rouge sur tout les ponts soulevait toujours beaucoup de questions. Et ne rien avoir communiqué jusque-là commençait à soulever d'autres interrogations de la part du personnel enfermé dans ses quartiers.

- Officier de pont, repassez en alerte jaune et levez le confinement des secteurs essentiels. Tout le personnel non-essentiel est en permission jusqu'à nouvel ordre. Ordonna-t-il d'une voix calme tout en continuant de regarde l'interrogatoire.

Le sergent n’a pas l’air plus concerné que ça par le fait qu’une intruse se soit pointée sur le vaisseau comme ça, sans prévenir, sans équipement ni rien, et alors qu’ils étaient clairement seuls dans cette portion de l’espace. Ben quoi, est-ce qu’ils ont trouvé un autre vaisseau à proximité pendant que je me baladais ? Non ! C’est bien ce que je dis, ma présence pose un réel problème de ce point  de vue. Et pourtant, le sergent Jonhson a l’air de s’en fiche royalement. Bon, bien sûr, ses pensées me disent le contraire, puisque je peux entendre tout ce qu’il pense de moi, mais il fait vraiment preuve d’un calme et d’un détachement exemplaires. Il est doué. Je l’aime bien je crois.

- Mam'zelle Nille vous dites ? Enchanté c't'un plaisir. On croise pas souvent des personnes aussi sympas qu'vous dans c'coin d'l'espace. Qu'est-ce qui vous a amenée dans l'coin ? Affaires perso ? Travail ? Famille ? Vous avez vu d'la lumière et vous êtes passée voir si on payait la tournée ?

Je me permets un léger rire. Parce que moi je trouve ça drôle, ce qu’il a dit. Ses suggestions sont un peu ridicule au vu des circonstances, mais c’est amusant.

- On peut dire ça… La dernière proposition se rapproche plus de la réalité que les autres. Mais inutile de me dire si vous payez effectivement la tournée, je crois que j’ai un aperçu de la réponse.

Tiens, je me demande ce qu’il fait, le commandant… … Ah d’accord. Non, il ne risque pas de trouver quoi que ce soit sur moi, je n’ai jamais été du côté de tout ce qui est spatial. Enfin, avant aujourd’hui je ne l’avais jamais fait.

- Je vais quand même vous donner un peu plus de précisions, reprends-je. Il y a quelques jours, je me  suis dit que  j’allais visiter un vaisseau spatial, et en fouinant un peu j’ai trouvé l’Hypérion. Un chouette vaisseau, volé par les rebelles de…euh, Raynor, c’est ça ? Oui, enfin bref, j’ai pensé que c’était le vaisseau le plus intéressant du coin alors je suis passée voir, en effet. Je sais que j’aurais dû annoncer mon arrivée ou quelque chose comme  ça pour éviter les malentendus, mais soyons honnêtes, vous m’auriez pas laissée entrer si j’avais toqué à la porte, hein ?

Le sergent resta interdit plusieurs secondes par les réponses données par la jeune fille. Il n'était plus sûr de savoir quoi en penser. L'Hypérion n'avait pas été volé depuis longtemps et il n'avait aucune idée si la nouvelle avait fait un tonnerre médiatique à Tekhos. Il en doutait un peu, mais en même temps, cacher qu'un cuirassé spatial expérimental avait été volé, relevait un peu de la gageure.

Quand à savoir si la petite demoiselle aurait dû prévenir avant d'arriver…

- J'dois bien admettre que j'suis sur l'cul… Sûr qu'on vous aurait pas forcément ouvert la porte avec l'champagne, mais j'pense quand même que d'mander la permission c'est mieux que d'demander pardon… Mais bon, c'qui est fait est fait… Z'avez quelque chose à ajouter ou je vais présenter mon rapport ?


De son côté, dire que Matt était atterré aurait été prétendre que l'uranium n'était que pauvrement radioactif. Non seulement la demoiselle sortait de nulle part, mais avouait sans autre ne pas s'être trouvée ici par hasard mais par choix personnel et que rentrer dans un cuirassé de plusieurs milliers de tonnes de blindage ne lui posait aucun problème. C'était à en perdre son latin ! À quoi avaient-ils affaire ? À une déesse capricieuse ?

Bon, quoi qu'il en soit, elle a des pouvoirs et rester ici nous mets tous en danger. Le meilleur moyen pour moi de protéger mon équipage c'est de me trouver là où elle ne pourra plus les utiliser.

- Officier de pont, vous prenez le commandement ! Informez le sergent Jonhson que je le retrouve à la salle d'interrogatoire. Ordonna Matt en se levant de son siège avant de sortir en trombe de la passerelle.

Le seul avantage de son pouvoir était de pouvoir calmer dramatiquement les autres personnes à en avoir. Il n'était pas question qu'il se cache sur sa passerelle quand il avait un tel potentiel danger pour son équipage dans sa salle d'interrogatoire.

- J'dois bien admettre que j'suis sur l'cul… Sûr qu'on vous aurait pas forcément ouvert la porte avec l'champagne, mais j'pense quand même que d'mander la permission c'est mieux que d'demander pardon… Mais bon, c'qui est fait est fait… Z'avez quelque chose à ajouter ou je vais présenter mon rapport ?

Il a pas tort, le sergent, il a pas tort... Mais ça aurait pas été drôle de devoir attendre qu’on m’autorise à entrer dans le vaisseau. Et puis j’aurais fait comment, hein ?

- Vous savez, j’ai pas de scaphandre, enfin vous avez dû le voir. Donc j’aurais difficilement pu attendre la permission d’entrer, je serais sûrement morte étouffée avant. Vous pouvez aller faire votre rapport si vous voulez, sergent.

Ce qui va logiquement les amener à se poser la question suivante : si j’ai pas d’équipement pour respirer dans l’espace, d’où je sors ? J’aime bien faire des remarques de ce genre. Je sais que je devrais arrêter puisqu’ils sont de plus en plus nerveux quand je dis des conneries comme ça, mais je peux pas m’en empêcher…

La version écrite de l’histoire m’indique alors que ce très cher commandant va prendre la relève. Chouette chouette chouette ! Il vient enfin ! Et d’ailleurs, quand il arrive dans la salle, je me lève avec un grand sourire et je lui fais la révérence. Parce que je suis polie, moi monsieur !

- Bonjour. Je suis ravie de vous rencontrer, commandant Horner.

J’espère qu’il va au moins avoir la politesse de me dire bonjour autrement que froidement.

Matt arriva sur le pont de sécurité et se dirigea tout de suite vers la zone d'incarcération, là où se trouvaient les cellules d'interrogatoire. L'un des ponts qu'il aimait le moins de tout son appareil. À la base conçu comme vaisseau de démonstration, l'Hypérion disposait d'un pont carcéral à ceci près qu'il y avait un nombre conséquent de modifications par rapport aux standards de l'armée. L'ancienne propriétaire étant une esclavagiste reconnue, certaines cellules avaient été reconverties en "pièces de jeu" pour une personne ayant un goût prononcé pour les pratiques BDSM. Et malheureusement, encore maintenant elles étaient difficile à reconvertir. C'était l'un des endroits qui mettaient le plus mal à l'aise le commandant en second.

Mais pour le moment, celui-ci arborait son masque d'impassibilité en se présentant au poste de garde de la cellule d'interrogatoire. Un homme et une femme se trouvaient dans la pièce. L'homme se leva pour lui adresser un salut militaire sec que le commandant en second lui rendit. La femme continua à observer la nouvelle venue à travers la vitre, l'air complètement dans la lune.

L'homme était un humain ayant la trentaine, mal dégrossi avec un physique épais aux muscles saillants et une moitié du visage brûlée par l'acide d'un Formien. Il se nommait Jean Lexis, un Ashnardien exilé à Tekhos pour des raisons politiques qui avait rejoint les rebelles par la suite après des déboires avec la justice. Malgré son allure de brute épaisse, l'homme avait fait de la politique pendant longtemps dans son état d'origine et était plutôt doué pour interpréter le langage non-verbal des personnes à qui il avait affaire.

La femme était une Terranide-chien. La précédente propriétaire du vaisseau s'en était servie pour tester des implants crâniens dont certaines excroissances étaient visibles le long de son crâne et derrière ses oreilles poilues. L'un de ses yeux avait également été remplacé par un système très sophistiqués d'enregistreurs et de scanners. Grâce à cela, elle pouvait voir les choses sous un nombre de spectres optiques bien plus large et pouvait enregistrer en temps réels les réactions ainsi que les changements survenus dans le corps de ceux qu'elle observait. Malheureusement l'implant avait fait des dégâts à son cerveau, la rendant presque incapable de manifester la moindre émotion.

- Andrew, au rapport. Que pouvez-vous me dire sur notre invitée ? Questionna Matt tandis que le sergent Jonhson prenait congé de l'autre côté de la vitre blindée.

- Pas grand-chose, grogna Andrew en se tournant pour regarder la jeune fille. Elle a vraiment des réactions de gamine quand on parvient à la prendre par surprise, mais encore faut-il y parvenir. Elle a tendance à réaliser certaines choses avant qu'elle se passent, et à d'autre moment, ça lui prend six plombes pour réaliser un truc franchement basique. Je ne sais pas bien quoi dire. Dans l'absolu, je dirais qu'on a affaire à une personne possédent une capacité d'ubiquité partielle, ce qui lui permet d'anticiper les réactions des gens et d'éviter les gros ennuis, mais elle n'est pas infaillible pour autant. Ses failles sont juste très dures à exploiter. Elle a l'air d'avoir une putain de carapace mentale à ce niveau-là, ce qui n'est pas très étonnant si elle parvient à savoir certaines choses qu'elle n'est pas supposée savoir autour d'elle. Mais elle fissure elle-même son blindage quand elle est surprise.

- Je vois… Commenta Matt surtout pour donner le change car en réalité il n'y comprenait pas grand-chose.

Il se pencha ensuite pour poser délicatement sa main sur l'épaule de Lucie. Celle-ci tourna la tête dans sa direction. Son éternel air absent sur la figure.

- Lucie ? Tu as vu quelque chose d'anormal ? Lui demanda doucement Matt en lui souriant gentiment.

- Non… Commenta tout bas la Terranide. Activité biologique dans les normes… Aucunes traces d'activités sortant de la moyenne sur les autres spectres…

Matt hocha la tête avant de lui prendre le bras pour l'aider à se lever.

- C'est bien Lucie. Merci de ton aide, la remercia Matt en guidant la Terranide docile vers le marine qui l'attendait au fond de la salle, celui-ci portant le brassard des aides-soignants.

Lucie était hélas incapable de prendre soins d'elle-même depuis la mise en place de ses implants et elle nécessitait une prise en main constante même pour se laver ou aller aux toilettes. C'était la raison qui avait fait que sa précédente propriétaire avait déclaré que c'était un échec et l'avait laissée à croupir dans une cellule jusqu'à ce que les rebelles la trouvent et l'en sortent. Les rebelle n'avaient pu se résoudre à la laisser se débrouiller dans son état et la confier à une communauté aurait été un fardeau pour eux. Ils l'avaient gardée et espéraient pouvoir trouver un moyen de lui rendre ce qu'elle avait perdu un jour. Avec la magie, il ne fallait jamais désespérer.

Jonhson entra et poussa un long soupir en sortant ses allumettes.

- Polie, aimable, pas méchante pour deux sous, rieuse, une logique un peu étrange et une répartie à tout épreuve, fin du rapport, commenta-t-il en grattant une allumette contre le montant de la porte avant d'allumer son cigare. Elle est tout à vous cap'taine.

Andrew grimaça en regardant le sergent émettre un nuage de fumée épaisse et malodorante.

Horner hocha la tête. Clair et concis, comme toujours de la part du sergent.

- Merci et bon travail. Je prends le relais.

- Comme vous voulez. Si vous arrivez à faire focntionner vot' charme légendaire pour lui tirer plus que moi, j'me f'rai un plaisir d'jeter un coup d'œil sur vot' rapport à vous, commenta le sergent en s'écartant de la porte.

- J'y penserais, répondit Matt en le dépassant pour se présenter devant la porte du sas de la salle d'interrogatoire.

Il se soumit au contrôle comme n'importe qui et finit par entrer dans la pièce, le dos droit, le torse bombé, raide comme la justice.

La jeune fille le devança cependant et l'accueilli en lui faisant une élégante révérence.

- Bonjour. Je suis ravie de vous rencontrer, commandant Horner, lui dit-elle avec un grand sourire.

Matt resta choqué trois longues secondes d'être reconnu avant de s'être présenté. Contrairement à James Raynor qui était la figure de proue emblématique de la rébellion, lui-même n'était que très peu connu en-dehors des rebelles eux-mêmes et des services de renseignements Tekhans et des autres nations.

Ce qui faisait quand même beaucoup de monde malgré tout en fait…

Mais le capitaine se reprit très vite. Puisque visiblement chacun connaissait l'autre, autant éviter de perdre trop de temps avec des présentations trop longues.

Il s'avança de deux pas et arbora un sourire poli avant de capturer délicatement la main de son interlocutrice pour l'effleurer du bout des lèvres en un baisemain très protocolaire.

- Tout le plaisir est pour moi mademoiselle Nille. Lui répondit-il en observant sa réaction. Bienvenue à bord de l'Hypérion. Veuillez pardonner la manière cavalière dont vous avez été accueillie à bord, votre arrivée ne figurait dans aucun agenda sur lequel nous ayons pu mettre la main, s'excusa-t-il poliment. Puis-je vous offrir un rafraîchissement ? Du café ? Du thé ? Une boisson gazeuse ? De l'eau ?

Il écouta la réponse de la jeune fille pour ensuite demander un thé pour lui-même en direction de la vitre. Puis il tira une chaise qu'il lui présenta.

- Si vous voulez vous donner la peine ? Proposa-t-il.

Après qu'elle ait fait son choix. Il en tira une autre pour lui et s'accouda à la table.

- Mademoiselle Nille, je n'irais pas par quatre chemins. Votre présence à mon bord dans des circonstances aussi… "Spécifiques"… Soulève de très nombreuses questions. Je ne tiens pas à être désagréable avec vous et je suis persuadé que nous pouvons trouver un terrain d'entente mutuelle. Vous avez dit avoir eu envie de visiter notre appareil. C'est honneur d'avoir suscité la curiosité d'une personne telle que vous et je serais tout à fait enchanté de vous faire visiter ce vaisseau. Mais vous savez, nous avons quelques soucis en ce moment avec les autorités l'ayant construit et il nous serait des plus dommageable qu'ils viennent à nous retrouver. Pourrais-je, s'il vous agréé bien entendu, vous demander si vous seriez prête à nous donner une garantie quelconque que cette visite ne se retournera pas contre nous ?

Sur ce, les boissons arrivèrent et Horner piocha sa tasse su sa soucoupe et se mit à touiller le liquide ambré en attendant la réponse de son interlocutrice.

Oh mon dieu, comme c’est drôle ! Lui qui était arrivé droit comme un piquet, avec son allure toute fière, je l’ai dégonflé rien qu’en lui disant bonjour ! Non, Sonia, ne ris pas, ce serait vraiment méchant… On attend qu’il se reprenne, voilà… Et maintenant…

…

Est-ce qu’il vient vraiment de me faire un baisemain ? Wow. Amusant. Si son but était de me surprendre c’est réussi, mais pas de chance, pas assez pour que ça se voie. Pas pour l’instant. J’ai fait une révérence, il a joué le jeu, c’est tout. Ah ? Ah non, j’arrive pas à cacher que mes joues prennent un peu de couleur. Tant pis.

- Tout le plaisir est pour moi mademoiselle Nille. Bienvenue à bord de l'Hypérion. Veuillez pardonner la manière cavalière dont vous avez été accueillie à bord, votre arrivée ne figurait dans aucun agenda sur lequel nous ayons pu mettre la main. Puis-je vous offrir un rafraîchissement ? Du café ? Du thé ? Une boisson gazeuse ? De l'eau ?

- De l’eau sera très bien, merci. Quant à cet agenda, je serais surprise que vous le trouviez.

Je m’assieds sur la chaise qu’il m’a galamment présentée et j’écoute attentivement ce qu’il a à me dire. Beaucoup de questions, le contraire m’eût étonnée. Qu’il n’ait pas envie d’être désagréable je le comprends parfaitement, moi aussi je préférerais que nous restions aimables jusqu’au bout de cette conversation. Bon, blabla, blabla, blabla, y a beaucoup d’enrobage poli autour de la partie intéressante de son discours quand même. C’est joli mais pompeux.

Ah, les boissons arrivent ! Je prends mon verre d’eau avec un merci et je bois une gorgée. Puis je fais mine de réfléchir quelques instants, entre autres pour essayer de grappiller une ligne sur la page. J'ai de l'espoir je vais y arriver !

- Au moins vous êtes franc. Pas exactement direct, mais franc. Et donc, vous voulez savoir si je vais vous causer des ennuis, c’est bien ça ? La réponse est : non tant que vous ne m’énerverez pas. Je ne suis pas facile à énerver, vous n’avez pas grand-chose à craindre de ce côté. Mais d’une façon générale, tous ceux qui m’ont dans la poche ont une espèce de garantie de sécurité. Vous l’avez remarqué, je suis dotée de talents particuliers et très utiles dans beaucoup de situations.

Je bois encore une gorgée d’eau. Eh, mais je suis en train de jouer avec une mèche de mes cheveux ! Oh ça m’énerve ça, j’arrive plus à m’en empêcher maintenant ! Oh, j’arrête, voilà. Ah et il faut aussi que je regarde…moui, c’est bien ce qu’il me semblait, mon œil n’arrive même pas à voir de quelle espèce il est. Ça c’est frustrant.

- Dites-moi commandant… La question peut paraître bête, mais à quoi vous pensez, là, tout de suite ?

Oui, c’est une question bête, mais je veux m’assurer que mes pouvoirs ne marchent vraiment pas sur lui. Histoire de ne pas essayer et me fatiguer pour rien.

Horner écouta avec attention la réponse qui lui était faite. Comme il s'y attendait, pas vraiment de garanties d'avancée, mais au moins ne semblait-elle pas vraiment essayer de le mener en bateau.

- Je n'en doute pas un instant. D'ailleurs, en parlant de ces capacités, seriez-vous d'accords de m'en dire plus ? Demanda-t-il aimablement, tout en conservant son sourire amical.

Il reprit une gorgée de son thé en écoutant la question suivante. Son expression ne changea pas, il reposa simplement la tasse sur sa soucoupe.

- Là immédiatement ? Je pense que mon thé est bon, que même si vous êtes énigmatique, vous n'en demeurez pas moins charmante et polie et que je me demande encore comment vous êtes entrée.

Aucun changement d'expression n'avait pu se lire sur la figure du commandant en second. Il n'avait pas gagnée son épouse au cartes pour rien, même s'il s'en serait bien passé.

- Pourquoi cette question d'ailleurs ? Auriez-vous quelques pouvoirs télépathiques dont vous souhaiteriez me faire part ? Demanda Horner en se disant que c'était l'occasion de voir si ses propres capacité d'annulation étaient d'une aide quelconque.

J’aime beaucoup sa façon subtile de me demander de révéler mes pouvoirs… Nan, en fait non, pas du tout subtile. Mais ma réponse l’est un peu plus. Lui demander ce qu’il pense implique en effet, dans ce contexte, que je suis douée de compétences télépathiques ou similaires.

- Là immédiatement ? Je pense que mon thé est bon, que même si vous êtes énigmatique, vous n'en demeurez pas moins charmante et polie et que je me demande encore comment vous êtes entrée. Pourquoi cette question d'ailleurs ? Auriez-vous quelques pouvoirs télépathiques dont vous souhaiteriez me faire part ?

Impassibilité totale. Chapeau, vraiment ! Ce gars-là doit être un des meilleurs joueurs de poker du forum à n’en point douter. Pour ma part je souris tranquillement. Je suis confiante, je sais qu’il est malin et qu’il n’essaiera pas de me faire un coup vache tant que je ne suis pas ouvertement hostile. Ce qui n’arrivera pas de sitôt.

- Vous êtes perspicace. Allez, je peux bien vous le dire, à vous et à tous ceux qui écoutent notre conversation derrière le miroir : oui, je suis télépathe. Mais ce pouvoir s’arrête à ce qui me concerne. J’aurais pu deviner tout ce que vous venez d’énoncer, à l’exception du fait que vous appréciez le goût de votre thé. Mais bien sûr, vous êtes immunisé contre la magie, n’est-ce pas ? Ça doit être pratique, mais dangereux également.

Pourquoi dangereux ? Parce qu’aucun sort de soin ne pourra jamais fonctionner sur lui. C’est fort regrettable. Quoiqu’il ne doit pas en avoir vraiment besoin, la technologie tekhane est sûrement assez avancée pour qu’une méthode de soin ultra rapide et performant ait été mise en place. Il faudra que je me renseigne sur ça plus tard.

Je porte à nouveau mon verre à mes lèvres, sans quitter mon interlocuteur des yeux.

- Bien sûr, mes compétences ne s’arrêtent pas là, ou j’aurais été bien méchante de vous dire que j’étais une alliée utile tout à l’heure. Sans compter que je n’aurais jamais pu m’introduire à bord avec la seule télépathie. Toutefois, je n’ai pas l’intention de vous en dire plus sans contrepartie. Donnant-donnant, n’est-ce pas ? Vous êtes un homme poli, avec des bonnes manières, ça doit vous parler.

Mélanger le langage soutenu et le langage courant, c'est toujours intéressant quand c'est bien fait. Et je pense que je m'en sors plutôt bien avec. Avis extérieurs ?