Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Pique-nique sous les cerisiers [Tessia-Syria-Ailizen]

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Tessia

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    Tessia est une succube qui a pris forme humaine il y'a plus de quarante ans. Elle est devenue institutrice en Japonais, Anglais et informatique pour pouvoir chasser les étudiantes du Lycée Mishima qui sont sa nourriture préférée.
    
    Elle est également présente sur Terra pour se balader et découvrir de nouvelles choses.

Tessia regarda la petite forêt de cerisier qui se trouvait en face d'elle. Quelques pas en arrière, sa fille, Syria, s'extasiait sur la beauté du décors. La succube sourit, attendrie par la jeune fille qui découvrait à la foi ses pouvoirs en tant que succube mais aussi qui découvrait Terra. Elle adorait sa fille. Elle ne l'avait connue que sur le tard, mais elle était devenue une part importante de sa vie en un rien de temps et maintenant elle n'envisageait plus rien sans y inclure la jeune demoiselle aux cheveux aussi bruns que les siens.

Et même ceci, elle ne l'avait pas envisagé sans la prendre avec elle. Pas depuis que le bruit avait commencé à courir en enfer. Vash'raka était de retour, malgré tout ce qu'elle avait subie. Celle qu'on avait appelée la "Mutilée".

Le visage de Tessia se fit plus dur à ce souvenir. Elle se souvenait bien avoir passé de longues heures à discuter avec elle à l'époque, buvant ses paroles et ses avis, surtout ceux au sujet de son opinion comme quoi la qualité valait largement mieux que la quantité des âmes damnées. Elle était alors encore considérée comme une jeune succube quand elle avait rencontré Vash'raka, mais celle-ci parlait en des thermes qui avaient profondément marqué Tessia et elle suivait aujourd'hui la même voie que sa prédécesseuse.

Combien cela faisait-il de temps qu'elle n'avait plus emmené qui que ce soit sur le chemin de la damnation ? Presque quarante ans ? En bas, on commençait à lui demander des comptes. Elle repoussait sans cesse le moment de présenter ses résultats, profitant du fait que sur terre, personne ne l'épiait par-dessus son épaule.

Pourtant il faudrait qu'elle se remette en chasse à un moment ou a un autre. Elle avait désormais un enfant à charge et elle ne pouvait se permettre de la perdre sur un motif aussi idiot. Et puis, le monde grouillait de vermines qui ne méritaient pas mieux que la damnation éternelle. Cependant, elle n'était pas exempte de faire des erreurs. Il pouvait lui arriver tant de choses dans ces chasses. Elle n'était plus seule désormais. Syria était encore trop fragile pour être laissée sans surveillance ni protection.

C'était la raison de sa présence ici. Autant que celui de retrouver une amie, à défaut d'obtenir son aide pour protéger son enfant, elle souhaitait s'assurer que Vash'raka ne lui ferait pas de mal en la pourchassant par erreur.

- Syria, je vais entrer seule dans cette forêt. Attends ici et ne fais rien quoi qu'il arrive. Tout devrais bien se passer, mais la personne que nous sommes venue voir est du genre... Impulsive et peu encline à la confiance...

À la question qu'elle vit se dessiner dans les yeux de la jeune succube, Tessia répondit d'un air sombre.

- Nos soeurs l'ont trahie. Oui, c'était clairement une trahison. Et je l'ai trahie aussi car pour sauver ma carcasse, j'ai prétendu ne pas être en accords avec elle alors qu'elle était un vrai mentor pour moi. J'espère qu'elle ne m'en voudra pas trop et qu'elle me laissera au moins le temps de m'expliquer. À défaut de m'écouter, qu'elle me laissera partir si elle ne m'a pas pardonnée...

Ce disant, Tessia avança, abandonnant dans son sillage toute protection magique qu'elle avait dressée sur elle en entrant à Terra. Puis, alors qu'elle posait le pieds dans la forêt de cerisiers, elle renforça sa propre aura pour que tous les démons à plusieurs centaines de mètres sachent qu'elle était là. Qu'ils sachent aussi qui elle était. Elle s'enfonça de quelques pas et attendit ensuite.
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Ailizen

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Re : Pique-nique sous les cerisiers [Tessia-Syria-Ailizen]

Réponse 1 mardi 12 mai 2015, 23:30:05

Le vent était léger, mais très suffisant pour faire s'envoler quelques pétales de cerisier. Le sol en était d'ailleurs jonché, l'herbe grasse se retrouvant presque tapissée de rose quand quelques fleurs sauvages n'avaient pas percé le tapis délicat pour s'épanouir sous les larges rayons qui passaient le faîte des arbres qui bruissaient presque tendrement sous le zéphir tranquille. Au loin se laissait entendre le galop d'un cours d'eau qui caracolait au coeur de la forêt aux accents bucoliques. Sûrement la coupait il en deux... Les pas de Tessia s'écrasaient doucement sur le sol et son aura se diffusait aux alentours sans rencontrer de réponse. L'endroit était aussi calme qu'il semblait l'être et nulle présence ne dégagea, de près où de loin, pour réagir à la sienne. Et pourtant, il y avait bien quelqu'un. Une présence pesante même pour une démone, une menace diffuse mais tout à fait réelle. Invisible dans les allées parsemées de pétales, elle se répandait silencieusement et paraissait onduler à la manière d'un serpent jouant de ses anneaux pour approcher d'une proie innocente. Impossible à localiser en précision, elle ne fut réellement annoncée que par la levée d'un vent qui portait encore plus haut et plus intensément les pétales de cerisier qui flânaient dans l'air.
Et la présence se déclara, accompagnée d'une très légère odeur de tabac. Dressée dos à dos avec l'étrangère, elle sembla apparaître dans la dissipation des éclats de cerisiers, sa longue chevelure rosée retenue en un catogan grossier flottant paresseusement dans le vent. L'extrémité d'un fourreau de katana vint flatter la cuisse de Tessia, mais rien de plus ne se produisit. A part une aspiration profonde sur une
kiseru, pipe traditionnelle japonaise, on entendit rien. Puis une fois rauque de fumeuse monta dans l'air.

- J'ignore si je deviens sentimentale où si ma partie de pêche m'a endormie, mais tu as visiblement encore le temps de me dire pourquoi tu es venue sur mes terres. Etant donné que tu répands ton aura partout comme pour me provoquer, je dirais que c'est une chance pour toi.

La sabreuse savait pertinemment qui se trouvait dans son dos, ce qui expliquait probablement qu'elle n'avait pas encore dégainé son sabre. Bien sûr, sa main reposait juste sous la garde de façon à pouvoir tirer la lame d'un mouvement, parce qu'elle restait méfiante. Cette succube n'avait pas précisément volé à son secours avant que les seigneurs infernaux ne la mettent au supplice et elle gardait toujours une distance raisonnable vis-à-vis de celle qui pouvait toujours finir par se déclarer comme étant une vassale de l'Enfer venue lui clôturer son compte. Toutefois, Ailizen ne pouvait pour autant pas se résigner à oublier des moments autrement plus joyeux que sa torture et son calvaire, ni même mettre de côté l'affection qu'elle avait eue pour celle qu'elle se devait aujourd'hui de menacer de sa lame. Ainsi, sa position actuelle s'avérait pour le moins ambigüe.

- Va droit au but, Lirates'Siaranna. Je dois encore me décider pour savoir si je dois trancher en deux la jeune qui est restée à l'entrée de la forêt.

Dans "sa" forêt de cerisiers, rien ne pouvait lui échapper, ou presque. Bien sûr, l'inconnue était restée à l'orée, probablement en attendant le retour de celle qui l'avait menée jusque là. Néanmoins, une jeune comme elle ne pourrait pas lui opposer une grande résistance si elle décidait de lui fondre dessus, à moins d'être une démone particulièrement puissante, ce dont Ailizen doutait fortement. Puisqu'elle lui était inconnue, la sabreuse n'aurait en temps normal pas cherché à tergiverser avant de la passer par le fil de son épée mais il était clair que sa présence était due à celle de Tessia. Là encore, un passé complice influait sur les décisions de la guerrière... Néanmoins, si les explications venaient à trop tarder ou à lui déplaire, cela ne suffirait pas à éviter l'effusion de sang.
La balle était entre les mains de la succube, à présent.
« Modifié: mercredi 13 mai 2015, 10:34:26 par Ailizen »

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Syria

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Re : Pique-nique sous les cerisiers [Tessia-Syria-Ailizen]

Réponse 2 mercredi 13 mai 2015, 16:01:16

ambiance
La jeune succube devait sans doute avoir l'air d'une gamine, à s'extasier ainsi devant la beauté du paysage. Mais dans un sens, elle l'était un peu. Même si elle avait 16 ans, la jeune femme découvrait un tout nouveau monde, Terra, en même temps que de découvrir sa nature de démone et et le monde des enfers et du paradis.
Ce nouveau monde nommée Terra ressemblait étrangement à des mondes imaginés par des terriens dans leurs romans et leurs dessins. Fascinée, Syria observait le paysage splendide de la lizière cette forêt de cerisiers en fleurs et de sa faune tout aussi étrange. Divers animaux couraient, volaient, grimpaient aux arbres. Certains d'entre eux ressemblaient à des papillons, d'autres à des oiseaux, des reptiles, etc. Certains plus étranges semblaient être des fusions d'animaux terrestres, comme des lézards volants ou autres étrangetés propres à ce monde.
La lycéenne s'approcha d'une créature de la taille d'un hérisson. La bête était poilue avec des moustaches sur son museau. Elle avait aussi des longues oreilles et de grands yeux verts.

- Tu sais que tu ressembles à rien toi ?

La succube utilisa ses pouvoirs pour que la créature associe la présence de la jeune femme à une sorte de plaisir. Ces pouvoirs n'étaient sûrement pas prévus pour cette utilisation mais ils fonctionnèrent bien et la succube put poser son nouvel ami sur son épaule. La bête s'y agrippa sans blesser sa porteuse.
Les occupations de Syria furent interrompues par sa mère.

- Syria, je vais entrer seule dans cette forêt.

La jeune femme laissa Tessia s'expliquer et fit la moue même si ses intentions étaient parfaitement compréhensibles. Elle comprenait qu'une mère veuille protéger sa fille mais elle trouvait que sa mère la couvait malgré tout un peu trop.
Tessia partit donc seule dans la forêt, la lycéenne attendant contre son gré à l'extérieur. Après quelques minutes, l'adolescente ne put attendre plus et s'enfonça à son tour dans la forêt.
Elle suivit l'aura de sa mère et la retrouva en train de discuter avec une inconnue. Syria reconnut rapidement les habits traditionnels japonais de l'inconnue et sa kiseru. La cicatrice sur son œil clos et son bras en moins témoignaient d'un passé douloureux. Le physique de cette femme inspirait à la fois crainte et respect.
La lycéenne s'arrêta une demi-douzaine de mètres derrière sa mère. Cette dernière ne la remarqua pas mais ce ne fut pas le cas de l'inconnue qui lui porta un regard à la fois interrogatif et menaçant. La jeune succube joint ses paumes et s'inclina à la manière traditionnelle japonaise.
Cette courbette manqua de faire tomber la petite bête perchée sur l'épaule de Syria. Cette dernière la redressa et la rassura en la grattant entre les oreilles. La créature frissonna et émit un bruit à mi-chemin et le croassement et le ronronnement, ce qui arracha un sourire à la jeune femme.
« Modifié: mercredi 13 mai 2015, 17:31:37 par Syria »

Tessia

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Re : Pique-nique sous les cerisiers [Tessia-Syria-Ailizen]

Réponse 3 jeudi 14 mai 2015, 00:49:27

Tessia hocha la tête, restant aussi calme qu'elle le pouvait avec le fourreau d'un sabre en train de lui chatouiller la cuisse.

- Je suis venue discuter, Vash'raka... Si tu portes encore ce nom car j'ai entendu bien des rumeurs à ton sujet... Répondit la succube d'une voix neutre, quoique légèrement voilée par les regrets. On prétends que tu chasses désormais tes semblables. Même si sur ce point, je n'y trouve pas grand-chose à redire... Cependant, je te conjure de retenir ta lame, car la jeune à l'entrée de ton domaine est ma fille. Non pas au sens spirituel, mais biologique.

La démone inspira lentement, se préparant mentalement si la suite devait tourner au vinaigre, inconsciente que Syria était présente et pouvait l'entendre.

- J'imagine que grande doit être ta rancune contre moi. Cependant, si tu ne peux me pardonner, je te supplie au minimum d'accepter ma vie en échange de la sienne. Elle n'était même pas née au moment où nos frères et sœurs t'ont...

Les mots restèrent pris dans la gorge de la succube, une vieille rancœur s'éveillant, autant dirigée contre les siens que contre elle.

- Je devrais dire... Au moment où NOUS avons commis cette faute envers toi... Car je suis aussi coupable qu'eux pour t'avoir reniée au nom de ma survie... Crois-le ou non, mais j'ai tout entendu... Ils mettaient fortement en doute mon revers contre toi, contre ta philosophie... Alors ils m'ont enfermée et bâillonnée dans une cellule juste sous la grille menant à ta salle de torture... Et si je ne souriais pas à chacun de tes cris, j'étais promise à te rejoindre...

Tessia trembla en rajustant ses lunettes sur son nez. Ce souvenir ne figurait assurément pas parmis les meilleurs de son existence.

- Et si je viens te voir aujourd'hui, c'est avant tout pour m'excuser. Je suis en train de m'enfoncer dans une situation de plus en plus similaire à la tienne et je souhaitait surtout pouvoir mettre mes affaires en ordre... Au cas où...

Tessia inspira à nouveau une grande goulée d'air.

- Cela fait tout juste quarante ans que je me suis incarnée... Je me fais appeler Tessia, le centre de mon vrai nom démoniaque. Et depuis cette date, je n'ai plus fourni la moindre âme damnée en bas... Mes quotas sont au plus bas... Pourtant, je dispose d'un joli carnet d'adresse. Mais ce carnet d'adresses tu vois, je préfère encore le brûler plutôt que de les laisser mettre la main sur celles que j'ai si patiemment appris à connaître et qui m'on procuré plus de joie en quelque décennies que la quasi-totalité de mon espèce en plusieurs siècles... Et maintenant j'ai en plus enfanté, non pour corrompre la personne qui a porté ma semence, mais par amour pour cette dernière. Et aujourd'hui cet enfant... Elle représente pour moi l'air que je respire, l'eau que je bois et la nourriture qui me maintient en vie... S'il devait lui arriver malheur...

Tessia avait commencé à trembler durant son monologue et senti finalement ses jambes la trahir. Elle tomba à genoux, toujours dos à son interlocutrice.

- Satan... Je n'arrive même pas à imaginer ce que je ferais si cela devait arriver... Je suis venue pour m'excuser, mais au fond, je crains bien d'être également venue chercher conseil... Je t'en supplie... Guide-moi... Ane-jō... Termina-t-elle en utilisant le terme japonais pour "grande sœur" qu'elle usait déjà à l'époque où elles étaient toutes deux succubes et insouciantes en enfer.
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Ailizen

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Re : Pique-nique sous les cerisiers [Tessia-Syria-Ailizen]

Réponse 4 jeudi 14 mai 2015, 02:50:54

Son oeil unique rivé sur la jeune succube qui était arrivée dans l'entremise de son explication avec son ancienne sœur, Ailizen avait patiemment écouté les mots que la démone avait prononcé à sa demande. Elle n'avait pas réagit, ni même cherché à l'interrompre mais sa vigilance ne s'était pas relâchée une seule seconde. De fait, son pouce caressait doucement la garde de son katana, prêt à le faire jaillir du fourreau au premier signe de fourberie de Lirates'Siaranna. De la rancœur contre celle qu'elle avait toujours considéré comme sa sœur, la sabreuse en avait et l'avait entretenue pendant presque un millénaire. Elle qu'elle considérait alors comme sa moitié n'avait pas cherché à seulement hausser le ton pendant qu'on la torturait, qu'on la soumettait à l’infamie et à la honte. Et voilà qu'elle se décidait maintenant à s'excuser, à faire amende honorable ? Pourquoi faire ? Se donner bonne conscience, se prémunir de sa lame ? Lirates'Siaranna pensait encore une fois à sauver sa peau, comme elle avouait l'avoir fait lors de la purge qui avait fait de Vash'raka la tristement célèbre Mutilée. Au moins assumait-elle sa lâcheté... Restait pour la guerrière à savoir si elle désirait que cela ait de l'importance où que ça reste anecdotique et risible.

Ainsi, elle prétendait avoir enfanté par amour ? Ailizen avait su sa soeur capable d'un tel sentiment, à une époque. Qu'en était-il aujourd'hui ? Se voilait-elle la face en cherchant à ce que son bourreau épargne sa misérable vie ou se montrait-elle sincère. La borgne toisa la petit succube, qui s'était poliment inclinée face à elle. Son oeil était acéré, aussi redoutable que sa lame était meurtrière. Il serait si facile d'en finir avec cette jeunette inutile ici-même, d'un battement de cils... Une volée de pétales, un mouvement, un éclat de lame et du sang sur le sol. Une mort rapide et propre, par égard pour l'effort de celle qui se faisait maintenant appeler Tessia. Et l'instant d'après, sa "petite soeur" irait rejoindre son engeance, l'acier mordoré du sang de sa fille séparant efficacement sa tête du reste de son corps. Elle serait de retour en Enfer avant même que son visage de tombe sur le sol. Cela serait sa punition pour l'avoir abandonnée aux mâchoires de l'Enfer pour revenir 700 ans plus tard afin de quémander son pardon. Comment osait-elle, cette magnifique putain, réclamer la pitié de la chasseuse ? Comment osait-elle la supplier, même à genoux, de la guider ? Après tout ce temps, après cette trahison qui l'avait meurtrie au fond de l'âme même, lui laissant la plus cuisante et la plus béante des plaies ?
 Un cliquetis métallique se fit entendre quand le pouce d'Ailizen dégaina le sabre et que le fil de celui-çi se mit à lui sous un rayon de soleil. Dans moins de dix secondes, il y aurait deux cadavres gisant sur le sol. Ses dents se ressérèrent sur la pipe longue et son visage se déforma d'une grimace... Et finalement, le sabre retomba dans son fourreau.


- Aide ta mère à se relever, dit-elle à Syria en grognant à moitié. Tu videras le poisson, aussi.

Sans plus accorder un regard à Tessia où à son enfant, la sabreuse s'éloigna des deux d'un pas lent, la manche vide et déchirée de son kimono flottant mollement dans le vent pendant qu'elle tirait de l'autre main sur sa kiseru, expulsant la fumée par les narines. Elle s'arrêta au pied d'un cerisier où reposaient canne à pêche et poissons liés entre eux par les hameçons et un morceau de corde, parvenant à jeter le tout sur son épaule d'un mouvement expert. Son fardeau chargé, Ailizen attendit Syria et sa mère avant de les inviter à lui emboîter le pas d'un mouvement sec de menton. Les trois femmes se retrouvèrent à déambuler entre les arbres lourdement fleuris dans une direction que la sabreuse connaissait apparemment sur le bout des doigts. Le bruit de l'eau se faisant de plus en plus fort à mesure qu'elles approchaient de la rivière qui coulait là, Tessia et sa jeune purent découvrir une modeste petite cabane adossée à ce qui était à n'en point douter le plus beau des cerisiers de la forêt. Toujours sans rien dire, la borgne fit entrer ses deux invitées dans la petite demeure au mobilier spartiate mais fonctionnel après qu'elles se soient déchaussées. Posant les poissons à côté du feu mourant qui  se trouvait dans la pièce centrale de la cabane dans un endroit prévu à cet effet, Ailizen disparu dans une pièce adjacente et en revint avec tout le nécessaire pour vider les poissons, tendant le tout à Syria.

- Ne gâche pas ma pêche, fais ça correctement. Ou tu ne mangeras pas.

Sèche, mal aimable mais pas spécialement mauvaise. Du moins, ça ne transparaissait pas dans ses propos. Laissant la jeune à son oeuvre, elle fit coulisser les plaques qui servaient de facade et ouvrit totalement cette dernière sur l'extérieur et le cours de la rivière. Elle récupéra une gourde de saké et s'en octroya une large rasade avant de se laisser tomber assise, faisant signe à Tessia de faire de même; l'instant d'après, elle lui collait l'alcool de riz sous le nez.

- Vash'raka est morte sur son chevalet de torture. Aujourd'hui, il ne reste plus qu'Ailizen. Tu sais ce qu'il y a à savoir : je traque et j'extermine les engeances de votre espèce. Ne t'avise plus JAMAIS de prétendre qu'ils sont mes semblables, tu entends ? Elle darda sur elle un regard meurtrier, avant de lui reprendre brutalement le saké pour en boire à nouveau. Ta fille n'est pas épargnée; elle n'est qu'en sursis. Tout comme toi. Gardez bien ça dans le crâne.

Elle n'était pas bien sûre de savoir pourquoi elle les avaient épargnées. Toujours était-il que Tessia et sa fille étaient à présent dans son antre et, dans les faits, sur le point de partager son repas. Des vomissures infernales, à sa table ? Ailizen estimait que cela justifiait bien qu'on lui scie son dernier bras. Pour elle-même et d'agacement, elle fit claquer sa langue contre son palais. Installée comme elle l'était, les bords de son kimono faisaient jour sur le volume toujours beau et ferme de ses seins lourds mais elle ne semblait nullement s'en soucier. La pudeur n'avait jamais été une de ses considérations.

- Crache le morceau, maintenant. De quoi as tu besoin, imōto ? Que viens tu chercher ici ?

Le terme de "petite soeur" lui avait échappé, mais elle affecta soigneusement de ne pas y avoir fait attention. Et à vrai dire, c'était sorti tout seul, comme une vieille habitude. Tirant sur sa pipe, elle attendait de savoir ce que Tessia espérait d'elle tout en veillant à ce que Syria n'abîme pas la chair de ses précieux poissons. Savait-elle seulement se servir d'un couteau, cette putain de gamine ?

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Syria

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Re : Pique-nique sous les cerisiers [Tessia-Syria-Ailizen]

Réponse 5 vendredi 15 mai 2015, 15:35:57

Syria écoutait silencieusement le monologue de sa mère. Le discours de Tessia sur son compte émouvait la jeune succube mais cette dernière était surtout inquiétée par l'inconnue qui pouvait sortir son katana et les agresser à tout moment.
Le visage crispé et les poings serrés, la lycéenne attendait la réaction de l'inconnue suite au monologue de sa mère. Elle courut lorsque la chasseuse dégaina son arme. Le sabre fut remit dans son fourreau lorsque Syria arriva au niveau de sa mère à genoux.

- Aide ta mère à se relever, lui dit la chasseuse en grognant à moitié. Tu videras le poisson, aussi.

La jeune succube dût faire des efforts immenses pour ne pas trop s'énerver tandis qu'elle relevait sa mère. Le pêché de colère était aussi une de ses spécialités car même si elle était une succube, son côté humain accentuait ses autres pêchés. Syria aida donc sa mère et les deux succubes suivirent Ailizen. La fille parla discrètement à sa mère.

- Désolée j'ai pas pu m'empêcher de venir t'aider. Parce que tu peux bien te moquer de ton sort tant que je vais bien mais je ne partage pas cette idée, signala Syria, donnant une petite tape sur la tête de Tessia pour appuyer ses propos. Et puis cette femme, pour qui se prend-elle ? Qui croit-elle être pour se permettre de juger les autres ainsi ? A la vue de son bras manquant et à l'écoute de votre discussion, j'ai deviné dans les grandes lignes son passé. Mais sa haine envers toutes les succubes, sur Terre, on appelle ça du racisme.

La jeune succube laissa sa mère réagir et conclut la petite discussion avec une phrase sèche.

- Ça a beau être l'endroit qui t'as vu naître, maman, je peux t'assurer que je déteste déjà l'enfer et que je n'ai vraiment pas hâte d'y aller.

Les trois démones arrivèrent dans la cabane d'Ailizen. Les invitées ne purent même pas s'installer et la mutilée, en mauvais hôte, ordonna à l'adolescente de vider les poissons et attendit de la mère de s'expliquer.
L'impolitesse de la succube renégate irritait Syria de façon impressionnante. Son visage se crispa et elle se mordait les lèvres tandis que la petite créature sur son épaule émettait un bruit entre le grognement et le feulement à la destination de la femme aux cheveux roses. Mais au lieu de prendre le risque de générer des conflits, la lycéenne se dépêcha de s'emparer du couteau de cuisine et de caresser son ami animal pour le calmer.
Le  fait de tenir une arme, blanche ou à feu, dans sa main avait un effet tranquillisant sur la jeune démone qui allait donc passer ses nerfs sur les poissons. Avant de s'atteler à la tâche, la succube déposa son compagnon insolite sur le bord du plan de travail. La petite bestiole s'installa et se contenta d'observer le travail de poissonnier de Syria. Du dos de la lame, elle écaillait les poissons tandis que les deux adultes s'installaient et commençaient à discuter. Une chose retint l'attention de la lycéenne : l'hôte venait d'appeler Tessia "petite sœur".
Elles ont l'air d'avoir été de grandes complices. C'est triste qu'elles en soient arrivées à se menacer de mort. L'enfer n'est vraiment pas fait pour moi. Ni pour ces deux-là.
Suivant de près la discussion, Syria profita d'un léger silence pour prévenir.

- Je laisse les têtes : vous les enlèverez si vous voulez avant de les cuire.

Elle retourna ensuite à sa tâche. Une fois celle-ci achevée, elle plongea les poissons dans de l'eau afin de les laver et attendit que les deux adultes aient fini leur discussion. Elle s'adossa à une poutre et écoutait tout en essayant de faire tenir la lame du couteau en équilibre sur son doigt.

Tessia

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Re : Pique-nique sous les cerisiers [Tessia-Syria-Ailizen]

Réponse 6 samedi 16 mai 2015, 11:26:49

- Syria... Commenta tristement Tessia en regardant sa fille. C'était aussi pour que tu n'entendes pas ça que je voulais que tu restes hors de cette forêt ma chérie... Lui dit-elle en essuyant la commissure de ses yeux tout en acceptant son aide pour se relever. Je ne voulais pas te montrer à quel point j'ai été faible à l'époque. Et je voulais encore moins que tu me voies aujourd'hui trembler de peur à nouveau...Tu as le droit de penser que c'est du racisme mais...

Tessia poussa un profond soupir de lasitude mêlé d'impuissance.

- Tu n'étais pas là pour entendre ce qu'ils lui ont fait. Tu ne sais pas le dixième de ce qu'elle a souffert. Alors qu'elle soit encore si clémente est à mon sens un petit miracle en soi... Avoua la succube mal à l'aise que sa fille se soit mise en danger en lui désobéissant.

Quand Syria lui fit part de son manque d'entrain à visiter l'enfer, Tessia hocha la tête.

- Tu n'aimerais pas je pense. Presque toutes les succubes de rang mineurs sont considérés comme des jouets sexuels ambulant par les démons supérieurs et ils se servent souvent sans demander. Mais la mentalité des succubes en bas les pousse aussi à accepter sans se poser de questions. Il faut avoir un certain rang pour avoir la paix...

Elle suivirent l'ancienne succube jusqu'à sa cabane où elle chargea Syria de la tâche de cuisiner. Puis elle s'installa au bord de sa maison et fit signe à Tessia de la rejoindre, ce à quoi elle obéit sans poser de questions. Son ancienne amie lui fit alors tout un sermon comme quoi celle qu'elle avait connu en enfer était morte sur son chevalet de torture et qu'elle s'appelait désormais Ailizen.

Tessia hocha la tête, ne pouvant s'empêcher malgré tout d'écraser une larme. Elle se sentait à nouveau comme une jeune succube fragile et immature en présence de son ancienne maîtresse-à-penser. Mais le moment où elle trembla à nouveau fut quand cette dernière lui fit remarquer qu'elle n'avait pas décidé de les épargner complètement. Pourtant, l'entendre l'appeler "imōto" lui donna du baume au cœur.

- Je... Je n'ai su que récemment que tu avais réchappé à ton exil. Après la sentence, moi et toutes tes partisanes avons été placées sous tutelle de succubes s'étant particulièrement illustrées dans la nouvelle doctrine. Gwydeva a demandé ma supervision personnelle et m'a fournie tout un tas de "preuves" de ta mort... Ça fait sept cent ans qu'elle prend un malin plaisir à me rappeler ce qu'il t'es arrivé dès que je ne la satisfait pas. Et crois-moi, même quand je la satisfait ça l’amuse follement... Elle a fait détacher ton chevalet pour le suspendre dans sa chambre, et elle n'aime rien tant mieux que de me plaquer contre lui et de me susurrer au creux de l'oreille tout ce que tu y as subi... Parfois aussi, elle me force à y lécher les traces de ton sang quand elle est d'humeur particulièrement massacrante. Mais quand elle a su que tu étais de retour...

La succube trembla un peu, affichant un sourire un peu jaune.

- Elle était comme folle. Elle a balayé mon dernier rapport pour me hurler dessus que nous t'avions cachée, moi et les quelques rares qui avons survécu à sa purge. C'est ainsi que j'ai su pour ta survie... Et je suis une idiote car je n'ai pas dit non...

Ce disant, la succube défit les boutons de son chemisier et se tourna, faisant glisser le vêtement sur son dos, pour révéler qu'elle avait celui-ci littéralement haché de coups de fouets, de ces marques caractéristique des fouets barbelés infernaux.

- Crois-le ou non ane-jō, mais jamais douleur ne m'a parut si méritée et en même temps si risible. J'étais heureuse car ces marques signifiaient que tu étais en vie...

Tessia sourit de façon plus apaisée et fouilla d'un main le petit sac qu'elle avait prise avec elle. Elle en sortit un coffret en bois sombre laqué, toute simple.

- Après l'annonce de ta mort, j'ignore pourquoi mais je les ais gardées et je les ai cachées. Je pense que c'est à toi qu'elle reviennent aujourd'hui...

Sans se rhabiller, Tessia fit glisser le contenant en direction d'Ailizen et l'ouvrit, révélant trois sphères parfaites, brillant d'un doux éclat rosâtre. Des âmes, des âmes de de démones. Des âmes de succube sous leur forme la plus vulnérable car le simple fait de briser la sphère en disperserait l'énergie et les détruirait pour toujours. Et aussi une condamnation parmi les pire car pour en arracher les âmes, il fallait détruire jusqu'au dernier bout de chair du corps original, condamnant les âmes à n'avoir plus nul part ou aller et être à la merci des créatures rampantes des enfers qui les dévoreraient, les faisant disparaître à jamais. Celle-ci semblèrent briller plus fort en étant révélée à Ailizen.

- Je pense que tu te souviens de Varesh'Nok, Siri'Ktal et Tiana'Riss... Dit doucement Tessia en faisant référence aux trois succubes qui avaient été parmi les plus proche d'elle à l'époque où l'ex-succube résidait encore en enfer. C'est tout ce qu'ils ont laissé d'elles quand elles ont élevé la voix pour protester contre ce qu'il t'arrivait... Elles ont l'air heureuse de te revoir ane-jō...

Tessia laissa encore passer un moment.

- Je sais bien que ça ne m'absout pas. J'aurais dû partir te chercher, ne serais-ce que pour m'assurer de ton sort. Mais j'espère que ça pourra te donner un avis favorable envers ma fille. Je suis ici uniquement pour m'assurer qu'elle n'aura pas à craindre ta vengeance. Oserais-je même abuser, je demanderais qu'elle puisse trouver refuge en ton domaine au cas où il m'arriverait quelque chose. Je suis en train de battre le rappel de toutes mes anciennes dettes pour protéger ceux qui me sont devenus chers sur cette Terre ingrate. Mais à toi je n'ai nul droit de te demander quoi que ce soit. Et puis, en plus de toutes mes excuses, je te dois des remerciements.

La succube posa le front au sol, ses cheveux tombant devant son visage, son dos meurtri exposé.

- Merci pour tous tes conseils ane-jō. Grâce à toi j'ai connu le bonheur au seins des humains. Celui d'être amoureuse, celui d'être aimée et celui d'être mère. Pour tout cela, je te dois plus que ma vie.
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Re : Pique-nique sous les cerisiers [Tessia-Syria-Ailizen]

Réponse 7 dimanche 17 mai 2015, 15:40:29

- Accordons à cette chienne de Gwydeva qu'elle n'a jamais manqué d'imagination. Je donnerai volontiers ce qu'il reste de mon âme pour l'avoir à portée de lame. Rien ne me ferait plus plaisir, rien ne serait plus jouissif. Une longue bouffée sur la kiseru, avant que son oeil unique de fonde dans celui de Tessia. Et toi, tu n'as rien fais pour te défendre en sept-cent années ? Tu es restée entre ses mains à te faire humilier sans une seule fois oser sortir les griffes, en brave petite victime ? Tu devrais pourrir de honte. Ta fille, au moins, a un peu plus d'estomac que toi. Même si c'est de l'ignorance, dans son cas.

Ailizen regarda sa petite soeur se dévêtir pour exposer son dos lacéré. Le fouet barbelé avait efficacement mordu la peau douce et tendre de Tessia, témoignage muet de toute l'aversion que Gwydeva entretenait pour la Mutilée et pour celle qui avait été la personne la plus proche d'elle. D'une certaine façon, il avait tout de même fallut du courage à la succube pour ne pas se défiler et accepter ainsi le traitement qui était le sien. Si elle avait été plus lâche, elle aurait adopté très tôt la stratégie de la fuite. Tessia n'était pas une guerrière; les succubes n'étaient pas "programmées" pour se battre. Cela, Vash'raka le savait bien. Comme elle savait tout autant que n'importe qui pouvait apprendre à brandir une arme. N'importe quel crétin pouvait agiter une épée devant lui en cas de danger, après tout...
En silence, la borgne regarda Tessia extraire le petit coffret de son sac, et surtout son contenu précieux. Même l'imperturbable bretteuse perdit un instant de sa superbe lorsque son interlocutrice lui révèla l'identité des âmes qui lui étaient présentées. De vieilles amies, de précieuses confidentes. Du bout de sa main unique, la guerrière vint caresser les sphères qui brillèrent plus doucement. Dans son oeil se lisait un éclat de tendresse qui se dissipa peu à peu. Lentement, Ailizen referma le couvercle de bois laqué et reporta son attention sur Tessia. Puisque la belle était là pour une confession, autant qu'elle s'y livre tout à fait.


Hormis la voix de Tessia, le silence était pesant. Pourtant, le décorum auditif était agréable : on entendait l'eau caracoler non loin de la maison, le vent tranquille qui soulevait les pétales de cerisiers. Ailizen se leva sans rien dire, se dirigeant vers Syria à qui elle prit le couteau en un éclair avant de se diriger vers les poissons qu'elle tira de l'eau après s'être agenouillée devant le plan de travail. D'un geste habile, la femme fit voler les têtes qui rejoignirent dans le même mouvement une petite poubelle, tandis qu'elle entreprenait d'en lever les filets de sa main unique. Manchotte mais pleine de dextérité, l'ancienne succube s'occupait de sa tâche avec habileté, écoutant Tessia se livrer à ses dernières confessions. Et, quand la succube s'inclina révérencieusement, la cuisinière improvisée grogna d'agacement.

- Quel cinéma... Ta prétendue rédemption n'était finalement là que pour s'assurer de la survie de ta gosse quand elle se baladerait seule sur Terra. Tu as les foies. Tu te chies dessus en réclamant mon aide alors que tu n'as été bonne qu'à te terrer et à courber l'échine pendant sept cent ans. Tu as besoin d'aide, alors tu te souviens de l'amitié que tu as bafouée autrefois ? C'est comme ça que tu fonctionnes ? C'est l'exemple que tu veux donner à "l'air que tu respires et l'eau que tu bois" ? Tu me donnes envie de vomir.

D'un geste brusque motivé par la colère, la guerrière planta violemment son couteau dans la planche à découper avant de se relever, l'oeil brillant de fureur. En quelques pas elle revint vers Tessia pour la faire se redresser et desserra sa ceinture afin de défaire son obi usé par le temps.

- Tu veux t'excuser, infâme ? Tu veux expier ta lâcheté ? Alors crève toi un oeil et scie toi un bras. Porte les stigmates de tes convictions plutôt que de te dissimuler derrière un voile d'expiation.

D'un mouvement d'épaule, Ailizen fit tomber son kimono et révéla son corps nu sous le tissu vieilli. Ses formes étaient incontestablement celles d'une succubes; généreuses et arrogantes, appelant au désir et à la perversion. Des seins lourds, généreux et ronds, un ventre plat, de belles jambes fuselées supportant un fessier délicieusement bombé... Et il y avait tout le reste. D'affreuses et grossières cicatrices qui creusaient sa chair de façon anarchique. On devinait que de larges lambeaux d'épiderme avaient été arrachés, comme on apercevait de profondes brûlures où des lacérations infligées par perversion. Des traces de vrilles plantées dans les chairs et retirées brutalement, des coups de fouet et des coups de griffes... Son bras manquant avait été scié au dessus du coude et le moignon guéri depuis des siècles laissait deviner le cisaillement boucher qui avait séparé le membre en deux. La plus virulente des blessures restait celle qui ornait le dessus de son sexe, là où avait été arraché l'insultante verge de futanari qu'elle avait toujours abhorrée. On devinait encore la peau déchirée comme du papier dont les pans remontaient jusqu'à son nombril. Le corps d'Ailizen était un canevas de la souffrance et du martyr.

- Regarde moi bien, Lirates'Siaranna. REGARDE ! Crois tu avoir assez de salive pour t'excuser à hauteur de ma souffrance ? Tu pourrais passer ta vie à genoux devant moi que tu n'aurais pas fini de payer ta dette !

D'un mouvement de pied, Ailizen fit sauter du sol le katana qui y reposait et le prit en main. Plantant ses dents dans le fourreau de bois au vernis écaillé, la manchotte put sans mal dégainer en tenant de sa main libre la poignée de l'arme. Et, avant que quiconque aie put faire un geste, elle s'était retrouvée à côté de Syria, prête à lui ouvrir la gorge. Cela ne lui aurait pas été plus compliqué que de cueillir une fleur.

- Où alors, c'est à elle que je devrais m'en prendre ? Si tu l'aimes moitié moins de ce que tu le prétends, tu apprendras à souffrir. Et tu me haïras, ce qui t'aiderais à comprendre ce que je ressens. Là, nous serions sur un pied d'égalité et tu pourrais justifier ton culot de me quémander de l'aide !

De son oeil mauvais, elle jaugea alors Syria qui se trouvait sous la menace de son arme dont elle finit par abaisser la lame. Libre à elle d'aller rejoindre sa mère si elle le désirait : la pointe du katana ne représentait pour le moment plus une menace.

- Que sais tu de l'Enfer ? De ta mère, des succubes ? Réponds. Que comptes tu faire de ton avenir de démone ? Tu n'es pour rien dans le différent qui m'oppose à ta génitrice, mais tu en es d'une certaine façon le coeur pour aujourd'hui. Selon ce que tu me répondras, je déciderai. Je déciderai si ta mère mérite que je l'épargne encore. Choisi tes mots avec soin, gamine. A mon oeil, vous n'êtes jamais plus que deux succubes de plus à renvoyer en enfer.

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Re : Pique-nique sous les cerisiers [Tessia-Syria-Ailizen]

Réponse 8 lundi 25 mai 2015, 00:58:22

La jeune hybride observa sa mère et Ailizen en train de remuer chacune leur tour le couteau dans la plaie de l'autre. Ce petit jeu l'ennuyait d'ailleurs fortement car elle ne comprenait pas comment il était possible de se morfondre dans le passé. Au lieu de se plaindre chacune de leur passé, ces deux succubes feraient mieux de profiter de leur avenir au potentiel astronomique compte tenu de leur longévité.
Même si le fait de parler de ce  passé torturé ne choquait pas spécialement Syria, cette dernière tourna le dos à la scène un instant quand elle vit les douloureuses cicatrices parsemant le dos de sa mère.

Quand la lycéenne regarda à nouveau la scène, elle vit les sphères blanches lumineuses. Leur intensité changeait selon les actes des deux femmes et ces orbes semblaient vivantes. L'hypothèse de Syria fut vérifiée  par les dires des deux adultes. Juste après, tout s'accéléra.
Ailizen revint vers la lycéenne et ses poissons sur lesquels elle déversa sa rage un instant en hurlant des reproches violents à Tessia. La colère poussa ensuite la mutilée à jeter le couteau que Syria ramassa puis à dévoiler à son tour son corps. Les marques de Tessia semblaient désormais bien dérisoires face au tableau du corps de la renégate. Les traces de fouets, de lames, de vrilles... On dirait qu'elle a été redessinée par Francis Bacon. J'ai mal pour elle.

En un temps record, Ailizen avait reprit son arme en main et pointait désormais la lame sous la gorge de la jeune hybride en vociférant des menaces à l'intention de sa petite sœur.
La jeune femme jaugea rapidement la situation. La renégate avait sans doute l'habitude d'affronter des succubes qui n'avaient jamais combattu et qui n'étaient même pas préparées à cela. De ce fait, elle ne s'attendait sans doute pas à ce que Syria joue la rebelle avec le couteau qu'elle dissimulait. Certes, elle n'arriverait pas à compenser les siècles d'écart d'entraînement qui les séparait mais un effet de surprise lui permettrait sans doute de se dégager. L'hybride allait passer à l'action lorsque sa mère la devança.
Cette dernière eut une vitesse clairement surhumaine lorsqu'elle fonça sur Ailizen. Elle tenta d'asséner un coup de poing mais son adversaire esquiva aisément.

- Je suis navrée Ailizen. Mais autant je ne veux pas m'opposer à toi, autant si tu touches à Syria, je n'aurais pas d'autre choix ! J'espérais vraiment que nous n'en arriverions pas là ane-jō ! Dit Tessia d'un air décidé malgré les larmes qui perlaient au coin de ses yeux et la peur au fond de son regard.

Tessia se tenait donc désormais entre sa fille hybride et la mutilée. Syria, voyant sa mère apeurée et au bord des larmes, s'avança jusqu'à elle et déposa doucement sa main sur son épaule.

- Du calme, maman. Je suis sûre que l'on peut encore parlementer. On n'est pas obligées d'en arriver aux mains tout de suite.

Comme pour appuyer les dires de l'hybride, Ailizen proposa à cet instant une possibilité de parlementer. Elle promettait qu'elle attaquerait ou non la petite famille selon la vision que Syria a du monde, des succubes, d'elles et de l'enfer.

- L'enfer ? Je n'y suis jamais allée et je n'en connais que très peu. Apparemment, ce serait un immense lieu de débauche des pêchés. Les démons y seraient organisés en strates sociales et, par exemple, chez les succubes, les démons les plus bas dans le classement sont les jouets sexuels des plus hauts.

L'hybride marqua un temps de pause durant lequel elle fit grimper son nouvel ami la petite bébête sur son épaule. Elle poursuivit ensuite d'un point de vue plus critique.

- Après en ce qui me concerne, l'enfer, très peu pour moi. Je passe mon tour. Passer l'éternité à se faire siphonner non-stop par n'importe quel démon, je dis non. Parce que, vois-tu, je pense que toutes les trois ici, nous ne sommes pas de simples succubes. Pour moi, la question ne se pose pas, je suis aussi humaine que démone. Mais pour ce qui est de vous, Syria montra du doigt les deux succubes avant de poursuivre.
- Vous n'êtes plus de simples succubes pour une simple raison. Je pense que vous êtes restés très longtemps dans le monde des humains. Trop, d'après vos congénères. Du coup, les humains ont en quelque sorte déteint sur vous et au lieu d'obéir aveuglément à vos désirs de luxure, vous avez découverts ce que nous nommons les sentiments. L'amitié, l'amour, la peur, la haine, la tristesse... Par exemple, ma mère vient de s'énerver parce que tu me menaçais. Je ne pense pas que beaucoup d'autres succubes auraient été capables d'un pêché de colère. Pour finir, je ne sais rien de mon avenir. Durant seize ans, je me préparais un avenir d'humain, soit un avenir conçu dans la crainte de la mortalité humaine. Désormais, je ne sais que faire de ma nouvelle vie, à part visiter ce nouveau monde. En tant que succube, j'ai obtenu des choses géniales, comme l'immortalité ou la capacité de voler. En revanche, je subis une soif sexuelle très frustrante. J'ai pas vraiment envie de sauter tout le monde, contrairement à de nombreux démons ou humains.

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    Tessia est une succube qui a pris forme humaine il y'a plus de quarante ans. Elle est devenue institutrice en Japonais, Anglais et informatique pour pouvoir chasser les étudiantes du Lycée Mishima qui sont sa nourriture préférée.
    
    Elle est également présente sur Terra pour se balader et découvrir de nouvelles choses.

Re : Pique-nique sous les cerisiers [Tessia-Syria-Ailizen]

Réponse 9 mercredi 27 mai 2015, 15:19:22

Tessia écouta sa fille dans son dos et soupira, se calmant d'un coup. Elle ne voulait pas se battre. Elle détestait ça. Elle avait appris un peu pour pouvoir se défendre et depuis peu, elle avait dépoussiéré ses connaissances dans ce domaine pour pouvoir protéger sa fille. Mais celle-ci avait raison. Elle avait passé quarante année au contact des mortels humains, et elle les avait trouvé par bien des aspects bien plus vivants que nombre de démons millénaires.

- Tu as raison ma chérie, soupira Tessia. Je suis devenue bien plus humaine que je ne l'aurais cru sur bien des aspects... Commenta Tessia en laissant retomber sa garde.

Elle s'avança ensuite sur Ailizen, l'air sereine, et glissa lentement un doigt le long de la lame du sabre japonais qu'agitait celle-ci. Elle dirigea ensuite la pointe de celui-ci contre son œil droit dont elle ferma la paupière avant de l'appuyer contre elle.

- Tu veux que je souffre autant que toi ? Dans ce cas, fais-le. L'encouragea Tessia d'une voix calme. Je t'offre mon œil et mon bras sans le moindre regret. Fais-moi ce qu'ils t'ont fait et regarde-moi dans les yeux quand tu sciera ma chaire et mes os. Regarde-moi quand tu crèvera mon œil. Écoute-moi hurler quand tu tu vrillera mon corps et écorchera ma peau. Goute mon sang quand tu arrachera ma partie masculine. Respire l'odeur de ma chaire quand tu cautérisera ma féminité. Ne détourne pas les yeux quand tu fracassera mes membres et surtout, ne doute pas un instant qu'à la fin, quand tu jettera mes restes aux ordures pour y pourrir, même là je serais incapable de t'en vouloir ane-jō. Ce disant elle poussa un peu se tête contre la pointe effilée du sabre et celui-ci ouvrit légèrement contre son arcade sourcilière, faisant couler une larme écarlate sur son œil. Car je t'aime et me souviens que je t'ai aimée toi plus que quiconque d'autre en bas. Et je continuerais à t'aimer jusqu'à mon dernier soupir, qu'importe ce que tu me feras ane-jō. Sourit Tessia comme elle le faisait quand elle était encore une jeune succube qui avait tout à apprendre.

Ce disant, elle avait tiré sur sa blouse pour mettre à nu son bras, l'un de ses lourds seins désormais exposé dans son carcan de dentelle lilas. Elle releva les poignets en direction d'Ailizen et attendit. Attendit qu'elle les lies ensemble. Attendit qu'elle la mutile. Peut-être ainsi lui pardonnerait-elle. Peut-être qu'une fois qu'elle ne serait que charpie sanguinolente Ailizen retrouverait-elle un tout petit peu de place pour elle dans son coeur.

Elle n'en savait rien, mais elle l'espérait furieusement.

- Syria, si elle fait quoi que ce soit, je t’interdit de t'interposer. Rentre à la maison et vit ta vie. Mes papiers sont en ordre pour ma succession. Prends soins de Rin, Sakura et Ayako. Et surtout prend soins de toi ma chérie. Maman t'aime, n'en doute pas un seul instant...
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