Première rencontre [Arr'Kesh, le bracelet magique]

Lorsque Thanaliel emprunta le portail, elle sentit tout son corps être emporté et perdit la sensation d'être debout. Elle se sentait partir, comme un corps lancé dans un espace vide sans aucune gravité. C'était sa première véritable expérience dérangeante. Toute la sécurité de voir poser ses pieds au sol ou de pouvoir se promener dans les airs de manière volontaire s'était échappée pour ne laisser que cette sensation qu'elle trouvait des plus désagréables. Pour se motiver, elle se rappela ce moment magique, cet instant où ses lèvres touchèrent celle de la Reine. Ça avait été court, tellement bref à son goût mais tellement plaisant. Non seulement parce que ce geste lui donnait le droit de continuer dans son rêve mais également car ça lui avait donné une sensation de proximité avec elle que Thanaliel n'aurait jamais osé rêver. Ce souvenir lui avait rendu le voyage plus agréable et, finalement, elle sentit le sol sous ses pieds. Bientôt, la lueur jaune qui l'entourait se dissipa et le monde des continents s'ouvrit à elle.

Lorsque la lumière du téléportail se dissipa, Thanaliel regarda directement tout ce qu'il y avait aux alentours. Au loin, elle put apercevoir quelques montagnes qui lui rappelèrent ses origines. Son foyer, vu d'en bas, ressemblait également à une montagne inversée et elle sourit de retrouver ce paysage au hasard du destin. Elle se demandait également si toutes les recrues finissaient par atterrir là où elle était mais ne s'attarda pas sur la question. Plus au sud semblait se dresser une forêt vers laquelle elle ne partit pas contrairement à ce que les réflexes de survie auraient dictés à quiconque. Pas directement tout du moins. Elle resta là à observer les horizons. Personne n'était en vue, il ne semblait y avoir aucune vie dans le coin. Thanaliel trouvait ça triste mais se dit que c'était toujours bien de trouver un coin de verdure épargné de la civilisation qui aurait pu tout détruire pour s'y installer à la place.

Elle serra un poing près de sa poitrine et ferma les yeux avant de remercier Sylf de lui avoir donné la chance de voir ce monde encore inconnu pour elle. Quelques instants plus tard, elle fit apparaître ses ailes et s'envola jusqu'à la forêt. Elle était rapide dans les airs, elle n'avait pas besoin de respirer énormément grâce à sa condition de Kordar et profita du vent qui fouettait son visage et chassait ses cheveux vers l'arrière. Oui, elle était comme une enfant qui découvrait un tout nouveau monde mais, au final, c'était réellement sa situation actuelle.

Alors qu'elle s'amusait encore dans les airs, elle crut apercevoir quelque chose plus bas, dans une rivière. Poussée par la curiosité, elle se posa et fit disparaître ses extensions emplumées avant de s'agenouiller au bord du cours d'eau. Là, dans le fond un objet semblait luire grâce à la lumière du jour. Thanaliel plongea alors sa main dans l'eau et lorsqu'elle la ressorti, elle put observer son nouveau trésor. Il s'agissait d'un bracelet en or, orné d'une pierre d'obsidienne. Elle qui n'était pourtant pas attirée par les bijoux et qui n'en portait habituellement pas le trouvait beau, attirant même. Elle ne savait pas pourquoi mais elle voulait le garder, elle voulait l'arborer fièrement. L'art des Continentaux la surprenait tout autant qu'il la fascinait. Cette pierre semblait même luire légèrement.

Après avoir passé un temps à l'inspecter, elle le posa juste à coté d'elle, là où elle pourrait le protéger si on venait à essayer de lui voler. Maintenant que ce bijou était en sécurité, elle prit de l'eau dans le creux de ses mains et but un peu avant de se relever et de ramasser cet objet nouvellement acquis. La Kordar passa encore un petit temps à l'observer et le passa enfin à son bras avant de le tendre pour observer l'effet que ça produisait sur elle. Et, selon ses goûts, elle trouvait que ça se mariait parfaitement à sa tenue, ce qui la fit sourire. Cette étape de la formation commençait de la plus belle des manières.

Arr'kesh avait été jeté… oui, il n'en revenait pas, il n'arrivait pas à croire qu'il avait été jeté ainsi. En effet, il était normalement si attactif q'il était impossible de se débarasser de lui de ce genre de manière. Ses dons seraient-ils affaiblis ? Peut être… il en doutait un peu, mais c'était a seule explication… ou alors la corruption qui l'atteignait était plus grande que ce qu'il avait cru… en effet, il s'agissait sans oute de cela… c'était l'explication la plus logique quand il y pensait… il espérait juste ne pas avoir tort pour le coup. Non, il ne pouvait pas avoir tort, ce serait illogique…. Ila avait accompli sa mission, il ne restait plu qu'à attendre que le temps s'écoule vers son prochain possesseur. Ou la prochaine, d'ailleurs… cela pourrait être amusant…

Heureusement, il n'eut pas à attendre longtemps. En effet, quelqu'un venait de plonger la main dans l'eau et de le saisir. Il tendit son esprit vers elle. Elle n’était pas d’ici… elle ignorait donc de facto tous les dangers de ces terres… y compris celui qu’il représentait… et il n’était pas en bas de la liste. La seule raison qui faisait que l’on méconnaissait son danger, c’était qu’on ne pensait à lui que comme des légendes ou des mythes. En effet, pouvant changer d’apparence rien ne pouvait attester de son existence hormis les ravages qui étaient faits…

Il sentit le contact de sa peau sur le métal du bracelet et la lumière dansante fit légèrement luir les ténèbres de la pierre qu’il était alors qu’il commençait à chuchoter à son esprit, pas de sa propre voix, mais de la voix de la jeune femme. Enfin de la jeune chose qui ressemblait  une femme.

C’est idiot de seulement le regarder… l’enfiler serait si facile… en plus il a l’ir d’être pile poil de la bonne taille pour toi !

Dialogue étrange sans doute pour un néophyte mais pour lui, qui était habitué à ce genre de manipulation, c’était normal, presque facile quand il y réfléchissait… il sourit intérieurement alor qu’elle mettait le bracelet. Alors ? Elle pensait quoi du résultat ? De toute manière, c’était trop tard. Il n’était plus question qu’elle l’enlève, d’autant que les charmes commençaient à agir… difficile d’imaginer le retirer, non ?

C’est alors que la voix se fit entendre. Gutturale, elle était assez douce pour ne pas effrayer, mais on aurait presque pu entendre au fond de ses paroles comme des bruits de tempête, témoignant d’une puissance sans égale dans son domaine… il s’agissait d’une voix qui semblait forte mais lointaine, comme si il devait crier pour parler à la personne qui avait passé ce bracelet à son bras tant il était loin… il regarda la jeune femme alors qu’il apparaissait comme une ombre, aux contours indistincts.

« Merci, maitresse, de m’avoir délivré de l’eau et du silence éternel ! Je suis Arr’kesh, génie à votre service. Prononcez vos vœux et je les exaucerai… je suis votre serviteur… et come toute rémunération, j’espère avoir des vœux à exaucer. C’est la mon don, ma force, mon but. Acceptez-vous d’être ma maitresse ? Ou jetterez-vous le bracelet comme les autres ? »

Quelle drôle d’idée, elle ne pouvait peut être déjà plus jeter le bracelet. Selon sa force de volonté, mais déjà il essayait de s’infiltrer dans son esprit, en douce….

Lorsque la voix inconnue s'éleva, Thanaliel sursauta. Elle était étrange, inhumaine et incroyablement effrayante pour la jeune fille pacifique. Elle avait pourtant vérifié avant de faire sa trouvaille et personne ne se trouvait à proximité. Par réflexe, elle recommença à vérifier les environs et ce n'est que lorsqu'une ombre lui apparut qu'elle comprit d'où venait cette voix. C'était ça, cette chose lui parlait. Le terme de Maîtresse résonna étrangement en elle. Thanaliel n'était pas habituée à dominer les autres, au contraire elle se mettait à leur service sans rien demander en échange. Enfin, soit, pensa-t-elle. Elle connaissait des histoires de génie et ça ne la surprit qu'à moitié d'en rencontrer un. Oh, bien sûr c'était un choc pour elle, sa première rencontre sur le Continent était avec une de ces créatures mythiques, un de ces êtres prétendument capable d'exaucer n'importe quelle volonté de son Maître. Sur le moment, elle ne savait quoi dire, quoi répondre à cette chose qu'elle n'avait jusque là jamais vue.

Dans son esprit, elle voyait autre chose. Les récits qu'elle avait lus ne faisaient état des génies que comme des êtres ayant une forme corporelle, quelque chose que l'on pouvait toucher. Bien sûr, tout ça n'était que des histoires et maintenant qu'elle en voyait un en vrai, elle pouvait remarquer que tout ce qui était écrit n'était pas forcément vrai. Elle tenta de poser sa main sur l'épaule de l'ombre face à elle et un éclat lumineux stoppa son geste. Elle fixa à nouveau le bracelet et repensa aux derniers mots de cette créature. Le jeter ? Pourquoi, elle n'avait aucune raison de faire cela. D'autant que cette chose semblait vouloir la remercier du sauvetage qu'elle avait inconsciemment effectué. Bien éduquée, elle se recula un peu et s'inclina face à son interlocuteur, son avant-bras droit devant son ventre.

« Enchantée, seigneur Arr'Kesh. Je me nomme Thanaliel Faraën, jeune Kordar en formation pour devenir garde royale. Rassurez vous, je ne compte en aucun cas jeter ce bijou. Bien que ce genre de fioriture ne soit, en réalité, pas de mon goût habituellement. »

Elle ne savait pas trop comment s'adresser à cette entité magique et la politesse des présentations lui avait semblé être un bon début. Après tout, il s'était aussi présenté sans qu'elle n'ait eu à le demander. Après avoir été déçue de la forme face à elle, comparé à ce qu'elle avait lu, Thanaliel se demandait si les pouvoirs dont il disposait étaient aussi grands que ce que l'on racontait. Elle faisait déjà confiance à cet individu sans réelle forme, même si elle ne connaissait toujours rien de lui. Par delà ses questionnements internes, elle sauta sur l'occasion de cette rencontre pour tenter de rassembler quelques informations utiles. C'était encore un monde totalement inconnu pour elle et l'une des premières choses à savoir pour survivre, était de savoir où on se trouvait.

« Veuillez me pardonner, Seigneur Génie, mais pourriez-vous me dire où nous nous trouvons actuellement ? Je ne viens pas de ce continent, je suis arrivée ici par magie et aimerait bien savoir par où aller pour trouver une ville ou un quelconque hameau où me renseigner sur la culture des différentes peuplades. »

Seigner Arr'kesh… c'était bien la première fois qu'il faisait face à quelqu'un qui lui donnait du seigneur. Il avait déjà eu du monsieur, mais du seigneur, jamais… voilà qui le destabilisa un peu !  Mais en même temps, c'était assez logique ! Qui donnerait du seigneur à quelqu'un qui vous appelait « maitre » ou « maitresse » ? Il n'en savait trop rien… elle avait réussi à le prendre au dépourvu, ce qui expliqua qu'il puisse rester ainsi silencieux alors qu'elle parlait, sans rien dire… mais néanmoins il y avait quelque chose à noter dans ses propos.. garde reyoale… le pouvoir d'atteindre le coeur même du pouvioir d'un royaume, cela faisait bruler au fond de lui un feu pluss ambitieux que ce que l'on pourrait imaginer dans cette situation. Cette créature, une Kordar, c'était cela ? Il sourit -intérieurement tout jours -  avant de faire une courbette, courbette assez comoqie quand elle était faite par l'ombre en fait…

« Vous me rassurez, Maîtresse Faraën…, l'isolement et l'impossibilité de fair ce pour quoi l'on existe … irne n'est pire, alors si vous gardez près de vous et que vous acceptez de e laisser exaucer vos vœux, vous ne pourriez pas avoir plus fidèle serviteur... »

Il sourit et regarda la jeune femme qui se teait face à lui, il y avait moult raison d'adorer par avance ce parteariat. Sa prureté d'esprit entre autre, elle serait délicieuse à dévorer… il grignoterait le coeur de cette femme pendant bien longtemps et plus la grignoterait, plus le sectacle serait magique, plus encore, magnifique ! Il attendit encore un peu alors qu'elle formulait une sorte de première pensée… ue pensée d'un vœu fort simple.

« Je puis faire mieux que cela, Maîtresse, je puis vous emmener immédiatement et en un instant au village le plus proche pour vous renseigniez, à moins que vous ne souhaitiez que je prenne le temps de vous dire tout ce que je sais sur ces contrées que j'ai vu de long en large et même en travers, depuis des millénaires. Demandez et j'obéirai maîtresse … commandez et vous aurez, c'est aussi simple que cela... »

Et quoiqu'elle ordonne, elle obtiendrait. Soit il lui dirait tout ce qu'elle voudrait savoir, soit il la transporterait à un quart d'heure de marche du hameau le plu proche, un peu à l'est d'ici, du dpoux nom de F'h'ok. Les abitants aiameuint vivre reclus entre eux et la congénitalité n'avait rien arrangée, pour sur. Mais bon, il exauçait son vœu, et il ne demandait pas plus.

« Si je puis me permettre u conseil, Maîtresse Faraën, peut être souhaiteriez-vous avoir une apparence plus humaine pour voyager dans ces terres… vous pourriez faire peur à des paysans et vous retrouver dans de sales draps… l'ignorance règne dans les cammpagnes et avec l'ignorance vient la bêtise et la peur de ce que l'on ne comprend pas... »

Conseil avisé, n'est-ce pas ? E avec ces deux vœux il obtiendrait une forme corporelle...

Aller directement jusqu'au village, l'idée était plaisante dans l'esprit de Thanaliel mais elle préférait d'abord en savoir plus sur les lieux, sur les coutumes et sur les dangers qu'elle pourrait éventuellement rencontrer lors de son voyage d'apprentissage. Et pour ça, quoi de mieux qu'une créature millénaire ayant vu et vécu beaucoup de choses ? Le savoir allait très certainement lui être profitable pour cette dernière épreuve mais pas seulement. Elle pourrait également l'utiliser lors de son retour chez elle, ce qui serait très certainement bien vu de la part de sa Reine et de la générale. Alors qu'elle venait enfin de prendre sa décision, le génie enchaîna sur un autre sujet, son apparence. Thanaliel observa alors ce qu'elle pouvait de son corps et se demandait pourquoi ça poserait problème jusqu'à ce qu'elle entende la raison.

Elle ? Faire peur à des paysans ? Elle était beaucoup trop gentille que pour pouvoir faire peur à quiconque au monde. Si elle croisait des paysans, elle serait capable d'aller les aider à labourer les champs alors que la plupart des gens seraient passés à coté en les regardant, un sourire aux lèvres. Elle savait que les humains étaient méchants. Du moins, elle l'avait lu dans les livres d'histoires et c'était cette méchanceté qui les avait forcés à s'exiler là-haut, dans le ciel. C'est lors de cette réflexion qu'elle avait compris pourquoi le Génie avait fait la proposition. Elle était différente, elle risquait de se faire agresser à cause de cette même différence. Elle se confortait alors dans l'idée de lui faire confiance. Rien que pour ce conseil, il était devenu un ami à ses yeux.

« Oui, Seigneur Génie, faites de moi une humaine d'apparence. Cependant, je ne veux que l'apparence d'humain, rien d'autre. »

Aussi tôt dit, aussi tôt fait. Thanaliel senti un changement dans son corps. Il lui apparaissait comme différent et, pour en être certaine, elle se pencha par dessus l'eau afin d'observer son reflet. Elle avait gardé ses cheveux blonds ainsi que ses yeux verts mais elle nota une différence de taille. Ses oreilles n'étaient plus aussi pointues, elle ne les distinguaient même plus au travers de sa chevelure. En tant qu'humaine, elle était restée belle, ce Génie ne lui avait pas enlevé ça. Cette expérience était étrange, elle ne se reconnaissait plus et, si elle n'avait pas su qu'elle regardait son reflet, elle se serait demandé qui était cette femme. Sa peau avait changé, elle avait désormais des plis qu'elle n'avait jamais connus avant. Certes ils étaient légers, aussi légers qu'une fille de son âge aurait eu mais ça lui faisait un choc. Elle resta un moment ainsi à se contempler, à chercher la moindre différence que cette transformation avait eu sur elle. Cinq minutes plus tard, après avoir été satisfaite de ce qu'elle avait vu, elle se redressa et reposa son regard sur le Génie. Elle n'avait toujours pas répondu à sa première question.

« Oh, veuillez me pardonner, avec ce changement j'en ai oublié de vous répondre pour la précédente question. Serait-il possible que vous me narriez vos aventures avant de nous envoyer au village le plus proche? »

En imaginant les aventures de cette créature, Thanaliel avait les yeux qui pétillaient, s'imaginant déjà beaucoup d'histoires à raconter lors de son retour. De plus, elle avait toujours aimé les histoires et c'étaient l'une des seules choses auxquelles elle pouvait croire sans avoir de preuves véritables bien que, pour cette fois, l'existence même de ce Génie qui venait de faire montre de ses pouvoirs constituait, en soi, une preuve suffisante à ses yeux. Le terme de millénaire lui laissait aussi supposer que la narration prendrait du temps, aussi s'assit-elle au pied d'un arbre et remonta ses genoux sous son menton. Son entraînement au palais royal l'avait faite grandir très vite, elle avait acquis beaucoup de maturité mais elle restait, au fond, une enfant dans certaines situations. Ainsi, le calme du lieu combiné au Génie qui allait tout lui raconter la faisait déjà rêver. Elle sourit alors à l'écoute de cet être à peine rencontré mais qui pensait déjà à la sécurité de sa nouvelle amie.

Seigneur génie… les choses étaient bien parties… il s'était attendu à beaucoup de choses, dun déni, de l'aveuglement, mais du respect… ce n'état pas la première fois, mais aussi marquée… si peut être… il sourit et regarda la jeune femme qu'il avait en face de lui alors qu'elle forulait son premier vœu et sourirt, sourire dissimulé par le fait qu'il n'était jamais qu'une ombre cachée et dissimulée… elle ne le voyait pas ainsi, pour le moment, et elle ne le verrait sans doute jamais complètement avant qu'il n'ait pris forme ghumanoïde, si ce n'est humaine. Il sourit et regarda la jeune femme pour lui sourire et finalement iol y eut comme un claquement dans l'air suivi d'une sorte dem minuscule décharge de pouvoir.

« Souhait exaucé, maîtresse. Que puis-je faire d'autre pour vous servir ? »

Il avait dans sa voix quelque d'étrange, quelque chose de … lassé, comme s'il s'attendait à un peu de défi dans ses vœux… mais il ne pouvait le reprocher à sa maîtresse, pas tant qu'il ne serait pas corprorel ou en capacité de prendre vraiment le contrôle, mais peut être sentait-elle déjà cette impression causée par la pierre et le démon réuni, ce besoin de faire plaisir au démon, pas  d'une manière bien précise, juste envie de voir l'éclat de la satisfaction dans les yeux… il regarda la jeune femme et lui sourit avant de finalement s'incliner bien bas, puis il l'observa s'admirer, admirer les changements les plus logiques, les changements qui avaient fait d'elle en apparence une humaine..

« Si je puis me permettre, maîtresse, vous devriez prendre le temps de vous habituer à ce corps, sans ailes, d'abord, et ensuite sans doute pou vous habituer à la conformation physique de ce corps… vous devriez faire quelques tests de motricité... »

Oui, des propos fort simples et dénués de malice alors qu'elle s'installait sur la pierre plate pour répondre à la question qu'il avait posé précédemment...elle voulait d'abord en apprendre davantage. Cela lui convenait ! Il ne put s'empêcher de sourire pour finalement opiner du chef. Soit, ça lui allait. Il inspira bien profondément avant de commencer à agiter les bras ety d'un seul coup, ils semblèrent changer de temps, dépoques de lieu alors que d'une voix qu'il voulait intéressante, il commençait à lui montrer le monde et les peuples, il lui montrait ce qu'elle voulait voir quand elle le demandait, lui expliquant certaines choses bien sur mais se retenait bien de donner la moindre information sur lui. Et quand il cesa enfin de tout montrer la nuit était presque toombée. Il avait passé des heures à tout montrer et à tout expliquer avant de finalement lui demander, sur un tonj bien plus laconique.

« Avez-vous besoin de quelque chose d'autre, Maîtresse ? Désirez-vous vous rendre au village ? »

Si elle le désirait il ferait disparaître les lieux et se retrouveraient au cvillage, à dix minutes de marche dans la nuit sombre, pour avoir la paix. Et alors il se remit à lui expliquer certaines choses qu'il estimait comme étant plus qu'essentielles, comme le système monétaire, non sans assortir cela d'une jolie bourse de pièces locales en lui expliqauant les valeurs, mais déjà ils approchaient de l'auberge, aussi prit il le temps de s'arrêter pour lui dire :

« Il y a une chose que vous devez savoir, maîtresse… dans ce bourge et partout en général, personne ne peut me voir, et encore moins m'entendre, quant à me toucher, ce n'est même pas la peine d'y penser... »

Mais remarquait-elle qu'il gagnait en netteté au fur et à emsure de ses vœux ? Peut être, peut être pas… toujours était-il qu'un dernier vœu et il serait vraiment net...

Lors de l'exposé sur l'histoire, Thanaliel restait sans bouger. Elle observait, écoutait et apprenait. Il y avait eu tellement de violence en ce monde qu'elle se sentait mal. Chez eux, la seule violence que le peuple avait du croiser sur le chemin était venue d'humains. Cet attrait pour la guerre et le meurtre ne plaisait pas à la Kordar. Mais elle écoutait jusqu'au bout, grimaçant quelques fois à la vue de certaines choses. En une seule journée, elle avait déjà bien rempli son bagage pour le retour et, lorsque la narration fut finie et que la nuit tombait, la nouvelle venue se leva et bougea un peu pour se dégourdir les jambes. Elle semblait pensive, perplexe.

« Pas d'ailes... C'est embêtant mais je suppose que ça doit faire partie du test. Très bien, ainsi soit-il. Oui, allons au village, nous commencerons un long périple à partir de là.[/color] »

Encore une fois elle était téléportée mais elle commençait déjà à se faire à l'idée que son corps était baladé sans qu'elle ne puisse réellement le contrôler, d'autant plus que cette fois ce n'était pas son véritable corps. Et alors qu'elle allait avancer pour rencontrer un maximum de monde, elle fut retenue par la voix du Génie qui lui expliquait le système monétaire. Elle trouvait ça curieux comme pratique, préférant de loin le volontariat de son peuple. Pourtant, elle devait se plier aux lois du Continent.

Si personne ne pouvait remarquer sa présence, Thanaliel devait avoir l'argent. Elle demanda alors à son Gardien de lui en donner, il pouvait certainement faire ça. Mais elle s'arrêta et sembla réfléchir. Si personne ne le voyait ni ne l'entendait, ça voulait aussi dire qu'elle ne pourrait pas s'entretenir avec lui aussi librement qu'à l'instant. Elle n'avait pas encore remarqué la netteté grandissante du Génie, trop occupée à découvrir le monde qui l'entourait ainsi qu'à réfléchir à tout ce qu'elle devait savoir et comment elle devrait se comporter. Tout ça ne lui apparaissait pas réellement bien mais, bizarrement, elle n'était pas contre l'idée de ne pas donner sa véritable identité au premier venu. Elle allait enfin goûter au mensonge, le premier mensonge de toute l'histoire de son peuple et c'était elle qui allait le proférer. Enfin, ça ne se saurait pas si elle ne le racontait pas plus tard.

Enfin, elle se lança sur la route vers le village. En chemin, ils croisèrent quelques fermiers qui posèrent leurs regards sur la jeune fille visiblement seule. Elle leur sourit et s'empêcha d'aller les aider. Elle n'était pas là pour ça et ils n'avaient pas véritablement l'air d'en avoir besoin. Thanaliel était ravie de voir que ce tout petit monde possédait aussi des artisans, des fermiers et d'autres personnes prêtes à travailler dur pour les autres.

« Dites moi, Seigneur Génie, pourquoi les fermiers semblent-ils avoir des apparats de moindre qualité par rapport à certains ? C'est bien triste de les voir ainsi. »

Il l'avait laissée pensive ou perplexe. E même temps, il n'avait pas été tendre avec ce qu'il lui avait montré, il lui avait montré le pire et le meilleur, et surtout, le meilleur, le plus délectable du pire ! Oui, c'était le plus amusant du lot !  Il regarda la jeune femme qu'elle était devenue et il attendit. Le démon ne pouvait qu'attendre son feu vert pour la téléportation. La nuit avait commencée à tomber et donc il était temps de trouver un coin pour dormir. Une auberge ce serait parfait. Il savait que dans le village il y en avait une. Il y avait trois chambres, c’était une toute petite auberge mais bon…

À sa demande il fuit apparaître une petite bourse pansue qui contenait assez d’argent pour qu'elle puisse dormir et manger mais guère plus :  il prenait soin de sa détentrice : pas assez d'argent pour encourager le vol, juste assez pour ce qui était pré&vu, il la remplirait au besoin. Pas de pièce d'or, des pièces de cuivre surtout, quelques unes d'argent. Pas de risques inconsidérés, ou du moins, pas de risques qu'il n'avait pas considéré ! Il sourit et regarda la jeune femme.

Quand elle posa sa dernière question, il resta un instant perplexe. Comme si il était surpris, il ne s'&était jamais posé de questions là dessus. Il lui fit un sourire avant de finalement lui lancer sur un ton à) la fois doux et surpris.

« Les paysans sont-ils vêtus com!me des rois, là d'où vous venez ? »

La question était légitime, lui semblait-il, après tout, elle ne semblait pas comprendre le fait que des gens gagnent moins leur vie que d’autre. Il entreprit alors de lui expliquer. Ça avait un lien avec la monnaie, d'abord, et ensuite, ça avait un lien avec les capacités de chacun. Un fermier qui vendait son orge à deux sous de cuivre la livre ne pouvait espérer gagner la même chose qu'un orfèvre qui vendait un collier à huit sous d'argents, si ? Enfin, l’explication n'était pas aisée, il le reconnaissait…

Il mit du temps pour tout expliquer, assez pour qu'ils atteignent l'auberge. Il poussa la porte pour lui faciliter le passage, on vit donc la porte s'ouvrir seule et une femme entrer dans l'auberge. Il n'y avait pas grand monde dans la pièce, juste une table centrale était occupée, un groupe d'hommes d'âge mûr, voire de vieillards étaient là. Ils parlaient à voix basse dans le coin jusqu'à ce que l'un d'entre eux fasse signe de se taire et se lèvre pour accueillir la jeune femme.

« Bonsoir, Noble Dame, que puis-je pour vous ? Une chambre ? Un repas chaud ? »

Tous la regardaient avec des yeux écarquillés, comme s'ils n'avaient jamais vu d'étranger hors des grandes fêtes. Et encore moins des jeunes femmes belles, bien peignées et dans des habits plus riches que l'auberge elle-même.

« C'est ce qu'on appelle le cercle des hommes, les élus sont des membres du villages et en décident la bonne marche, règlent les problèmes, rendent la justice, etc., c'est un organe très important de la gestion du village. Seulement ils ont du mal à accepter que les femmes viennent s'en mêler, comme le fait souvent le cercle des femmes… enfin, ce sont des histoires compliquées, alors inutile de vous compliquer l'esprit ce soir, Maîtresse… je vous en ai peut être assez dit et assez montré... »