Astrid était sortie retrouver cet homme, choisit par la Reine Mab pour devenir l'époux de sa sœur. Jubal la vit disparaitre derrière la porte et fut envahit par un chagrin indescriptible. Il était en train de la perdre. Une fois qu'elle serait unie à cet idiot, se reverraient-ils seulement ? L'idée de ne jamais la revoir sembla le briser. Il avait une envie furieuse de faire une connerie. Celle de rattraper Astrid et de fuir avec elle. Il ne parvenait pas à l'imaginer loin de lui, dans les bras d'un autre homme. Pourtant il savait bien que cela arriverait un jour. Personne ne savait qu'il était fou amoureux de sa sœur, pas même elle. Il était de deux ans plus vieux qu'elle, et pourtant, c'était elle qui le maternait. Ils ne formaient qu'un tous les deux, ils n'avaient jamais été séparés. Ce jour ne pouvait pas déjà être arrivé !
Il fallait qu'il parle à leur père à tout prix, tenter de trouver une autre solution. Il ne pouvait pas laisser faire ça !
Aussi, il ne prit pas tout de suite du repos et s’attela à écrire une lettre, suppliant son paternel de trouver un autre arrangement. Une fois fait, il fait les cents pas dans sa chambre, inquiet. Il s'arrêta alors près de la baignoire, là où Astrid avait laissé la serviette de toilette qu'elle avait utilisé. Il la prit entre ses mains et inspira son parfum, les yeux fermés. Et les paroles de l'homme revinrent soudain à son esprit : "je vous prierai de ne pas entrer dans la suite nuptiale de suite… elle est réservée pour LA nuit...". Ses doigts se refermèrent avec violence sur la serviette et ses mains se mirent à trembler de rage. Il ne pouvait pas l'accepter...
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Astrid observait une sorte de vase entièrement fait de glace, sculpté à la main, et d'une beauté incroyable. Un tel ouvrage était surprenant et elle n'en avait jamais vu de tel. Bon, elle était peu intéressée par la décoration et les arts en général, mais cela ne faisait pas de mal de se pencher un petit peu dessus de temps en temps, n'est-ce pas ? Elle n'attendit pas vraiment longtemps avant que son futur époux n'apparaisse dans son dos et attire son attention. La jeune femme se retourna donc pour lui faire face.
Il s'était également changé et sentait bon l'huile parfumée. Au moins ce n'était pas un rustre dénué d'hygiène. Parce qu'elle en avait déjà croisé des gros dégueulasse. Bref. Elle glissa une de ses mèches blonde derrière son oreille tandis qu'il lui souhaitait bonsoir et la complimentait sur sa tenue. Elle y jeta un œil, comme si elle avait déjà oublié ce qu'elle avait enfilé. Ce qui était le cas, en fait. Blanc et or, et non noir et argent comme les couleurs du nord. Elle haussa les épaules. Non, elle avait choisit blanc et or, les couleurs de sa maison, tout simplement. Ils n'étaient pas encore mariés et elle tenait bien à rester une Winterfell aussi longtemps que possible, des pieds à la tête ! Chose étonnante, il lui sourit. Un sourire sincère et non moqueur et provocateur comme plus tôt. Astrid fit donc un effort pour se détendre et s'assagir tout en le suivant dans une pièce adjacente.
Elle s'installa dans un fauteuil, faisant face à celui de son hôte. Elle ne put s'empêcher d'observer les alentours de nouveau, avant de se concentrer sur les verres qu'était en train de leur servir Slade. Un geste délicat, elle qui adorait le bon vin. Espérons que celui-ci ne soit pas de la piquette. La jeune femme fut piquer au vif lorsqu'il parla de Jubal comme de son "chien de garde". Ses regard ? Qu'est-ce qu'ils avaient ses regards ? Elle se doutait bien de ce qu'il voulait dire par là et fronça légèrement les sourcils.
- Jubal est l'un de mes frères et rien de plus. Nous avons grandit et nous sommes entraînés ensemble, pendant 18 ans. Nous nous aimons profondément et nous ne pouvez rien contre cela. Il me regarde comme il regarde une petite sœur qu'il doit protéger, c'est tout. Il m'a toujours un peu trop couvée...
Bref, elle était aveugle. Pour elle, tous les regards et les pensées de son frère envers elle étaient chastes. Elle ne se doutait pas un instant qu'il puisse être amoureux d'elle. Slade enchaîna sur les propos du mariage. Quoi ?! Un enfant ? Cette idée fit frémir la jeune femme qui arqua un sourcil. Oh là ! Tout doux ! Il leva une main qu'elle secoua avec un rire anxieux.
- Ah non, non, pas d'enfant... enfin... si. Un enfant est toujours le bienvenu pour sceller les deux familles, bien sûr, mais... mes sœurs se sont mariée avant d'enfanter. Nous n'avons pas de... de prérequis pour ça. En général nous enfantons lorsque nous sommes... disons... prêtes.
Elle était devenue toute rouge. Avoir un enfant, elle ? Pas question ! Enfin quoi... on avait dit un mariage, pas la pouponnière ! Pourquoi est-ce qu'on lui avait pas fait lire les petites astérisques planquées dans le contrat, hein ? Bon, peut-être que ce n'était pas obligatoire, avec un peu de chance. Mais il fallait qu'elle soit réaliste. Si elle se mariait vraiment avec cette homme et devenait son épouse, il allait bien falloir un jour ou l'autre qu'elle lui donne un héritier. Elle savait parfaitement comment ça se passait. Elle soupira. Pourvu qu'elle ait le choix !
Elle prit le verre de vin et but une gorgée avant de rajouter :
- Je vous avoue sincèrement que ce mariage ne m'enchante guère. On ne m'a pas franchement demandé mon avis. Je n'ai accepté que pour sauver mon pays de l'hiver et faire la fierté de mon père. Voilà tout. Moi... je voulais seulement aller botter le cul des Ashnardiens.
Voilà qu'elle commençait à jurer, tel qu'elle avait l'habitude de le faire en général. Bon, ce n'était peut-être pas terrible devant ce chevalier du nord, mais bon. C'était sortit tout seul ! Elle attrapa un petit four, mordant dedans délicatement. C'était bon. Elle ignorait ce qu'il y avait dedans, mais c'était agréable. Et oui, elle avait beau être une guerrière de caractère, elle avait encore des manières. Sinon elle aurait bien fourré ce truc en entier dans sa bouche tant elle avait un petit creux. L'angoisse, peut-être. Et ce combat acharné qui lui avait donné l'appétit.
- Je propose de nous marier vite et bien. Je n'aime pas laisser traîner quelque chose qui me déplais. Et je voudrais que nous fêtions cela chez moi, à Winterfell, entourés de ma famille. J'y tiens beaucoup.
Avec de la chance, dans une semaine ou deux, tout cela serait terminé. Il fallait maintenant que l'homme accepte sa proposition...