Le zoo de Seikusu se trouvait en-dehors de la ville, et s’étalait sur plusieurs hectares. Il était géré par une compagnie privée, en coopération avec la municipalité de Seikusu. Le zoo était plutôt grand, et comprenait plusieurs circuits, et plusieurs zones. Il était découpé selon des régions du monde : Afrique, Asie, Europe, Amérique... Il y avait un « long circuit », à faire en voiture, et un petit circuit, à pied, le long de sentiers. Il y avait de nombreuses activités différentes : un bassin central avec des spectacles de dauphins, un pseudo-village africain où on pouvait voir des singes, ou alors marcher dans des arbres, par le biais de ponts en cordes reliant les différents arbres... Et, évidemment, de grands enclos où des animaux pullulaient joyeusement. Rien à voir avec l’image classique des cages de verre où un animal se promenait dans une cellule. Ici, les enclos étaient à l’air libre, protégés par des barrières, afin d’empêcher les animaux de s’enfuir, et tout le monde gambadait joyeusement. Sans voiture, on n’avait pas accès aux enclos les plus dangereux, abritant les lions, les ours, les tigres... Mais on pouvait se promener.
Alice était sortie du village, émerveillée, en avançant le long de sentiers forestiers. Elle venait de voir plusieurs girafes, des éléphants, et continuait sa route. Elle était venue au zoo après avoir réussi à convaincre Mélinda d’y aller, soutenue par plusieurs filles qui avaient tous fait un grand « S’il-te-plaaaaaaaaaaaaaaaaaaaît » à leur Maîtresse. La vampire avait donc accepté, et avait organisé un petit séjour au zoo. La Princesse était curieuse de voir à quel point la faune terrienne ressemblait à celle de Terra, et, comme à chaque fois, c’était grâce à Mélinda qu’elle pouvait y aller.
Mélinda Warren était une vampire ashnardienne qui, dans le cadre de l’expansion de son harme, avait racheté sur Terre, dans les hauteurs de Seikusu, un manoir d’architecture victorienne. Elle avait ensuite commencé à se servir de ce manoir comme base d’activités secondaires, se faisant inscrire comme lycéenne au lycée Mishima pour trouver des proies, et en faire ses esclaves et amantes sexuelles. Progressivement, elle avait fini par héberger temporairement Alice. La Princesse de Sylvandell était une amie de Mélinda, qui était en affaires avec le royaume sylvandin. En effet, suivant un contrat datant de nombreuses années, les prisonniers de guerre de Sylvandell étaient en partie remis à Mélinda, qui se chargeait de les former, pour les renvoyer ensuite à Sylvandell, ou pour les insérer dans le circuit économique de l’Empire, les vendant comme majordomes, servants... Une activité lucrative, et Alice avait donc commencé à voir la Terre... Elle était intriguée par cette planète, par ce concept de « démocratie », qui était incompréhensible aux yeux de la monarchiste qu’elle était. Cet intérêt pour la Terre se justifiait par le fait que sa femme, Sakura, avait été une esclave ayant été capturée sur Terre. Il était important pour Alice de se renseigner sur ce monde, de mieux le comprendre, et, dans cette optique, Mélinda l’avait également inscrite comme lycéenne à Mishima... Elle assistait toutefois très rarement aux cours, ce qui, officiellement, était justifié par le fait qu’elle venait de loin, et qu’elle suivait les cours à distance..
*C’est beau, les girafes...*
Portant un jean et une chemise blanche, elle avançait, les mains dans le dos. Elle s’était séparée de Mélinda et du reste du groupe de filles, et se tenait dans une partie assez isolée du sentier. Elle avait croisé une famille avec un bébé, qui photographiait une girafe, mais elle, elle continuait sa route. Se renseigner sur la Terre était très important pour elle, et c’est dans cette optique qu’elle approcha de l’enclos des antilopes.
On aurait dit des biches... Elles gambadaient joyeusement dans une grande plaine. De l’autre côté, il y avait la piste pour les voitures, qui roulaient au pas, photographiant, ou tentant de leur donner à manger à l’aide de pop corns que les animateurs distribuaient à l’entrée.
Alice en avait justement, et les tendit vers plusieurs antilopes.
« Hey ho ! Venez ! J’ai à manger pour vous !! Hey ho ! Venez ! Non, mais venez, quoi !! »
Les antilopes avaient l’air occupées à autre chose...
Et Alice n’était pas au bout de ses surprises.