Myumi n’eut pas à attendre trop longtemps, et, alors que Kaoru se trouvait dans le couloir, juste derrière son bureau, Myumi sentit quelque chose... Une sorte d’onde, de pulsion. La légende disait que les succubes se reconnaissaient toujours entre elles, émettant des sortes de pulsions naturelles qui faisaient qu’elles se retrouvaient, sauf à les dissimuler. Sans sentir quelque chose de similaire à ce qu’elle ressentait en voyant sa mère, elle sentait quelque chose... La porte s’ouvrit ensuite, et Myu’ fut relativement surprise en voyant Kaoru... Pour le coup, il ressemblait
vraiment à une fille. Très effeminé, ; avec ses couettes et son corps anguleux aux formes tendres, il arborait un uniforme scolaire très particulier, qui n’avait d’uniforme que le nom. Pour une entrée en matière, c’était un sacré spectacle, et Myu’ ne sut pas quoi dire, sur le coup. Où était donc ce mignon petit uniforme scolaire avec lequel elle prenait plaisir à tirer sur la cravate, afin d’étouffer son amant providentiel ? L’homme ressemblait en fait à ce qu’un élève porterait en-dehors des heures de cours, afin de montrer son originalité.
Il se mit à parler, en prenant la pose, et Myumi eut l’intime et profonde conviction que cet homme n’était pas normal :
«
Bonjour ! Je m’appelle Kazegawa Kaoru et j’espère que vous prendrez bien soin de moi cette année Ichtora-sensei. »
Myumi cligna des yeux pendant quelques secondes, puis se mit à sourire, et hocha lentement la tête.
«
Oh, j’en suis sûre, Kaoru... Installe-toi donc, et referme la porte... »
Elle lui avait fait un sourire ravissant, et le laissa s’asseoir, en profitant pour l’observer. Une taille de guêpe, de longues jambes fines... Elle se mordilla les lèvres, serrant les doigts. Cette femme aimait bien les hommes efféminés... Myu’ tenait à cœur à son rôle de formatrice, estimant que le métier de «
senseï » ne se limitait pas qu’à l’enseignement de connaissances scientifiques, mais aussi d’une véritable éducation, passant par le sexe. Or, elle préférait éduquer de jeunes hommes timides et fragiles, plutôt que des hommes musclés et virils, des hommes pour qui il était plus difficile d’avoir un véritable ascendant psychologique, et de pouvoir véritablement jouer avec eux. Myumi sentait que Kaoru n’avait que l’apparence d’un jeune homme fragile, mais était bien différent de l’image qu’il voulait donner de lui-même.
Kaoru s’assit donc, et Myumi hocha la tête.
«
Je dois admettre que ta tenue te va très bien, Kaoru... Te voir ainsi ne me dérange pas, mais sache que des surveillants pourront te reprocher une tenue qui n’est pas conforme à l’uniforme règlementaire. Je te le dis juste au cas où, ne va pas te froisser. »
Elle reprit son souffle, s’humectant les lèvres, puis alla chercher un petit formulaire. Elle lui expliqua sommairement qu’elle avait reçu le dossier administratif qu’il avait rendu, et qu’il devait vérifier l’exactitude des informations figurant dessus. Cependant, c’était un formulaire particulier, spécialement conçu par Myumi. Outre les questions normales, sur l’état civil, les bulletins scolaires, l’adresse, il y avait aussi, en fin de page, quelques questions spéciales :
Autres :
- 1. Es-tu vierge ? Si non, à quand remonte ta dernière expérience sexuelle ?
- 2. As-tu des fantasmes sexuels ? Ou, inversez-vous, qu’est-ce qui te fait horreur dans le sexe ?
- 3. As-tu déjà fantasmé et/ou eu des relations sexuelles avec un membre du corps enseignant ?
Des questions relativement osées, que Myumi posait à chaque fois, et qui, très rapidement, permettait de voir comment les autres réagissaient et fonctionnaient.
C’était une technique comme une autre d’approche sexuelle.