Milan encaissa ce nouveau choc, reculant la tête par réflexe il parvint à éviter une partie de l'impact, la douleur achevant de le réveiller sans être sonné. Il sentait encore sur sa paume la chaleur du postérieur de Piastol, et ce souvenir récent prenait la majeure partie de son attention alors qu'elle lui hurlait à la figure.
Il était prêt à la laisser partir lorsqu'elle toucha son intimité par mégarde et resta interdite. La sensation était brutale, il se rappela soudain comme sa fureur lorsqu'il avait tranché son T-shirt. Il redoutait qu'elle aille chercher sa faux, et de repartir dans un combat à mort. Passant outre la stupeur provoquée par cette main maladroite, vif comme un serpent, il saisit le poignet de Piastol et le tordit d'une savante manière. Ce n'était pas une question de force, mais de subtile rotation des tendons. Son pied jaillit vers l'avant, fauchant les genoux de Piastol pour la faire basculer. En une seconde, elle se retrouvait immobilisée, à quatre pattes, les fesses en l'air, le visage contre le matelas, son poignet et son coude tordus dans son dos en une implacable clé de bras.
Durant la manœuvre, la chemise de nuit avait achevé de glisser, la lumière rouge de la flamme illuminant la croupe offerte de la jeune fille. Milan la regardait, hypnotisé par les courbes pleines et les tendres plis de la chair. Ce n'était pas comme la poupée d'ombre, la clé de bras ne lui demandait aucune concentration particulière alors que le moindre mouvement devait être insupportable pour Piastol.
Les yeux de Milan restaient fixés sur l'anatomie de Piastol, alors que le souvenir de la chaleur au creux de sa main était encore vivace. Entre avidité et dégoût, il ne put empêcher sa main libre de se poser puis de remonter, presque d'elle-même, le long de l'intérieur de la cuisse de son adversaire. Il frissonna quand ses doigts rencontrèrent les chairs les plus douces, glissant et se faufilant contre les lèvres, alors qu'entre ses propres jambes une sensation étrange et redoutée gagnait en intensité.